Dossier d’œuvre architecture IA00064451 | Réalisé par
Gontier Claudie (Contributeur)
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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  • inventaire topographique
Ville
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Dracénie Provence Verdon agglomération - Vidauban
  • Commune Vidauban
  • Cadastre
  • Dénominations
    ville

SECTION I. INTRODUCTION

I.         Modalités de repérage

Les bâtiments de I’agglomération ont fait l’objet d'un repérage systématique au moyen d’une griIle de terrain qui prenait en compte les caractéristiques des élévations (matériaux, nombre de niveaux, fonction apparente, type d'élévation des maisons, trame et décor de façade).

La grille de repérage est similaire à celle utilisée la même année (1981) dans le village des Mayons (canton du Luc). Elle fut utilisée ultérieurement dans la viIle de Pierrefeu-du-Var (1982) et dans les villages de Besse-sur-Issole (1982/3), Cabasse et Flassans-sur-Issole (1985/6).

Cette griIle de repérage fait suite aux fiches individuelles préétablies pour le repérage exhaustif de la ville du Luc (1979) et des viIlages de Pignans et Puget-Ville (1979).

Les tableaux de repérage de terrain ont été complétés par I 'analyse du cadastre napoléonien qui fournit une indication chronologique et renseigne sur les fonctions des édifices d'alors et par I’analyse du cadastre actuel qui permet de caractériser les emprises au sol des bâtiments et les parcelles.

L'ensemble de la grille se développe comme suit :

 

Champ 1 : EMPRISE AU SOL (analyse plan cadastral corrigée par I'observation)

A.  Dimensions

1.     Largeur sur rue

2.     Profondeur

3.     Surface.

B.  Position

1. Par rapport à l’alignement

a)    côté large sur rue

b)    côté étroit

c)     côté égal

2. Nombre de mitoyennetés

a)   3 côtés

b)   2 côtés

c)    1 côté

d)   0 côté

3. Par rapport aux vides

a)    angle

b)    traversante entre 2 rues

c)     traversante sur espace ouvert

d)    traversante sur espace clos

e)    retrait sur l’alignement

f)      face au débouché d’une rue.

C.  Morphologie générale

1. Régulière

2. Irrégulière.

D.   Relations avec la parcelle

1. Nombre d’édifices sur la parcelle

a)  un

b)  plusieurs

2. Relation des surfaces

a)  surface bâtie : surface parcelle

b)  surface bâtie : inférieure à la surface parcelle.

 E.  Classification.

 

Champ 2 : CARACTERISTIQUES DES ELEVATIONS (repérage de terrain)

A.    Type d’élévation

Cette rubrique ne concerne pas les édifices agricoles et industriels. Cf. dossier Maisons (référence du dossier = IA00064553)

B.    Position de I’élévation

1. Principale

2.   Postérieure

3.   Latérale.

C.   Nombre de niveaux

1 à 5.

D.    Fonctions

1. Logis

2. Logis + remise

3. Logis + remise + baie fenière

4. Logis + baie fenière

5. Edifice agricole ou industriel

6. Commerce, atelier d’artisan. 

E.     Matériaux

1. Pierre de taille

2. Pierre de taille. Encadrement de la porte

3.   Non enduit

F.     Décor et trame de façade

1. Ferronnerie

2. Corniche

3. Génoise à plus de deux rangs

4.    "Attique"

5. Polychromie d’enduit

6. Décor moulé

7. Menuiserie à deux vantaux (porte de maison) .

G.   Couvrement des baies

1. En accolade

2. Plein-cintre

3. Segment.

 

Champ 3 : TOITURES (observation)

A.    En appentis

B.    Longs pans

C.    En croupe

 

Champ 4 : CHRONOLOGIE

A.    antérieur au cadastre napoléonien

B.    postérieur au cadastre napoléonien

C.    date portée

 

II.         Finalités du repérage

Ce repérage exhaustif du bâti aggloméré figurant sur la feuille du chef-lieu, sans exclure les bâtiments postérieurs à 1850 a plusieurs finalités .

-     cerner l’agglomération comme un ensemble ;

-     comptabiliser des éléments architecturaux tenus pour significatifs ;

-     permettre des comparaisons entre les diverses agglomérations ;

-     analyser les fréquences des éléments architecturaux et des types d'édifices et leur variation d'une commune à l’autre.

Le repérage exhaustif de I 'agglomération de Vidauban (et des Mayons la même année) eut aussi, à cette date de 1981 une finalité méthodologique et technique :

-     le passage de la fiche de repérage, une par bâtiment, à la grille de terrain ;

-     le test des typologies des parties d'édifices (typologie d'élévation) et typologie des emprises au sol telles que nous les avions bâties à partir de la documentation recueillie antérieurement ;

-     apporter des éléments de réflexion sur l’utilisation de la cartographie systématique et sur les possibilités de comparaison d'une agglomération à l’autre.

 

III. Résultats

A.    Méthodologiques

Le test du repérage à partir d’une griIle s’est avéré positif. La typologie des élévations permet de caractériser la quasi totalité des édifices. En revanche la typologie des emprises au sol nous semble plus difficile à arrêter définitivement.

L’ensemble de la démarche a fait l'objet d'une communication aux rencontres de l’Inventaire - mai 1983 - "La construction cartographique de I’objet de I’Inventaire. Exemples pris dans les agglomérations de la dépression permienne". 35 p. dactylographiées.

B.    Constitution de la documentation du repéré

Les tableaux issus du repérage systématique ne figurent pas dans le dossier mais sont conservés à la Conservation régionale de l’Inventaire de Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Rédaction des dossiers

Une première rédaction eut lieu en 1982. Elle prit la forme d’un dossier d'ensemble qui tentait de regrouper l’ensemble de I'information recueillie dans un seul dossier Ville dont le plan initial était le suivant :

I.         Situation

A.    Géographique

B.    historique

II.         Urbanisme

A.    Le développement urbain

1.   Le noyau antérieur au 19e siècle

2.   Les extensions du 19e siècle

3.   Les extensions pavillonnaires

B.    Les rues et places

1.   La circulation

2.   Dénomination des rues et places

3.   Plantations publiques

C.    Répartitions fonctionnelles

1.     D’après le cadastre napoléonien (1934)

2.     Fonctions actuelles des bâtiments d’après leurs caractéristiques de façades

a)    édifices publics

b)    commerces et services

c)     fonction résidentielle et fonction agricole.

 III.         Paysage bâti : les façades. Répartition des caractéristiques architecturales

A.    Matériaux et mise en œuvre

1. La pierre de taille

2. La brique

3. Le bois

B. Morphologie des façades

1.   Les niveaux

2.   Largeur des façades : nombre de baies au second niveau

3.   Types de façades :

a)    relation du nombre de niveaux et du nombre de baies au deuxième niveau

b)    relation entre fonction et types d’élévations

c)     comparaison des répartitions des divers types dans les agglomérations de Vidauban, Pignans, Puget-Ville.

4.   Traitement des doubles façades

C. Eléments architecturaux relevés sur les façades

1. Les ouvertures

a)    couvrement des baies

b)    ouvertures remarquables

c) décor des ouvertures.

2. Le couronnement

3. Les couleurs de façades

4. Le décor moulé

5. Les ferronneries

6. Les menuiseries des portes de logis

IV. Répartition des éléments architecturaux remarquables sur les façades des maisons

A.    Numérotation

1. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur I’ensemble des façades des maisons à Vidauban et à Pignans ;

2. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur les façades de logis classées selon leur position. Comparaison avec Pignans ;

3. Distribution des "éléments architecturaux remarquables » sur les façades de logis selon les périodes de construction (cadastre napoléonien) ;

4. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur les façades des logis classées selon leur fonction apparente ;

5. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur les façades des logis classées selon leur morphologie (type A-B) ;

6. Comparaison des distributions des "éléments architecturaux remarquables" selon les diverses classifications des façades.

B.     Répartition des façades support d’"éléments architecturaux remarquables" dans I'agglomération.

Ce dossier d'ensemble a été éclaté en dossier "Ville" et dossier "Maisons" pour tenter de mettre en conformité la rédaction initiale, sans devoir réécrire I’ensemble des dossiers.

Les anciennes parties I et II forment le dossier Ville, les parties III et IV le dossier « Maisons » . Cependant, les paragraphes III/A (« Matériaux et mise en œuvre ») et III/B/1 (« Morphologie des élévations »/« Les niveaux ») figurent tant dans le dossier Ville que dans le dossier Maisons.

Remarquons bien que dans les parties III et IV qui tentent une analyse des éléments composant le paysage urbain figurent aussi des indications qui concernent tant les maisons que la ville. La coupure n’a pu qu'être arbitraire puisque le propos se voulait global.

SECTION II. ANALYSE

I. Situation

A.    Géographique

Le village de Vidauban est situé dans la vallée de l’Argens, sur la rive gauche de la rivière. II occupe un site de plateau, en léger surplomb du fond de vallée. II est entouré de collines, dont celle de Sainte-Brigitte, à la forme conique très caractéristique, ferme son horizon au sud.

Le village est situé un carrefour routier : la route nationale 7 le traverse du sud au nord ; elle croise les routes de la Garde-Freinet à Saint-Tropez et celle de Lorgues, qui forment un axe de circulation est-ouest.

B.    Historique

Le village de Vidauban occupe son site actuel depuis le 16e siècle. II a été créé par un acte d'habitation de 1511, passé entre le comte de Villeneuve et des habitants. Cependant, le nom de Vidauban apparait bien avant cette date : il est mentionné pour la première fois dans un acte de 1014, par lequel Guillaume et Foulque, vicomtes de Marseille, donnent à l'abbaye Saint-Victor de Marseille un "mansus in castro nomine vite albano". Par la suite, le nom est cité dans plusieurs pièces des 11e, 13e et 14e siècles (1069 ; Vidalban ; 1091 « castrum vidalbani » ; 1215 « territorium vidalbani » ; 1351 « castrum de vidalbano »).

Il semble que le site du castrum du 11e siècle était situé au sud sud-est de la colline de Sainte-Brigitte, site qu'il occupait encore au 13e siècle. Le déplacement du site villageois vers la route d'Italie ne date que du début du 16e siècle.

Le village fut détruit par les seigneurs du Cannet et de Taradeau. Les habitants furent massacrés par les Huguenots lors des guerres de religion. Le site fut repeuplé.

En 1707, le village fut brûlé par l'armée du duc de Savoie qui allait mettre le siège devant Toulon. Après l'incendie, ne restait debout que I’église paroissiale. Le village fut reconstruit sur place au 18e siècle.

II. Urbanisme

Le village de Vidauban se caractérise par la régularité. Celle-ci est vraisemblablement le résultat d'une politique d'urbanisme concerté ou au moins une politique systématique de lotissement. L'histoire du village, sa reconstruction récente au 18e siècle, l'importance des extensions 19e ont une importance décisive dans cette régularité.

A.   Le développement urbain

1. Le noyau antérieur au 19e siècle : un quadrilatère

En 1834, le village a, grosso modo, la forme d’un quadrilatère régulier délimité au sud par la place Clemenceau, à l'ouest par le boulevard Carnot, au nord par les rues du général de Castelnau et Pasteur, à l’est par la limite des constructions. Cependant, au sein de ce quadrilatère, il semble que l’on puisse distinguer plusieurs étapes de l'occupation du sol par les constructions. L'extension semble s'être faite d'est en ouest. Les caractéristiques des îlots semblent être un bon indicateur de cette évolution par phases successives.

a) À l'est du village

Près de l'église et de la place du Castellet, les îlots ont des formes très variées, tantôt carrées avec un centre « creux » (îlots parc. 320-330 ; 473-480 ; 564-569), tantôt en « éventail » (îlots parc. 550—563). Ces îlots sont de formes irrégulières. Diversité et irrégularité constituent peut-être un « symptôme d'ancienneté ». En effet, l’îlot en « éventail » de la place du Castellet ressemble fort à celui proche du « château », dans l’écart des Crottes, un des noyaux anciens du village de Puget-Ville. Les îlots « creux » ressemblent à ceux situés au nord-est de la place Mazel, dans l’ancienne enceinte du village.

Cependant, dans cette partie du village de Vidauban, on ne relève aucune date portée ni aucune caractéristique architecturale qui pourrait être interprétée comme un signe des 16e-18e siècles. Il est vraisemblable qu'après la destruction du village au début du 18e siècle les ruines aient été relevées sur le parcellaire antérieur. Cette partie du village est vraisemblablement la plus ancienne. Peut-être y eut-il, à Vidauban, deux pôles de peuplement proches l’un de l’autre, un au Castellet, l’autre près de I’église. Mais il est tout aussi plausible qu'au cours de l'histoire mouvementée du village, nombre d'îlots anciens aient disparu.

b) De la place de la République à la rue Célestin-Gayol

Les îlots sont de forme régulière, rectangulaire allongée. Ils sont constitués d'une double rangée de parcelles, pour la plupart de petite dimension (inférieure à 60 m2 sinon à 40 m2). Dans ces îlots, surface bâtie et parcelles foncières coïncident exactement. L'organisation et la composition de ces îlots sont semblables à celles des extensions des villages de Pignans (rue Juiverie, rue Saint-Esprit, rue des Caux) et de Puget-Ville (rue des Fours), qui se sont vraisemblablement constituées aux 17e et 18e siècles.

Au sein de ces îlots, on peut d'ailleurs noter quelques différences dans les parcelles qui les composent : aux alentours de la place de la République, les îlots sont formés de parcelles régulières, de dimensions moindres que celles qui forment les  îlots entre les rues Coulet, de la Pompe et la rue Gayol. Ces variations de surface moyenne sont peut-être un indicateur de statut social, tout autant qu'un indicateur chronologique.

Dans cette partie du village, on ne relève aucune date portée. En revanche, on peut noter la présence de baies couvertes d'arc segmentaire.

c) De la rue Gayol au boulevard Carnot

Les îlots, de forme rectangulaire très allongée et très régulière, sont constitués de parcelles régulières, dont la surface, entièrement bâtie est, dans la majorité des cas, au moins égale à 60 m2. La plupart de ces parcelles sont traversantes sur rue. Ces caractéristiques sont d'ailleurs surtout celles des îlots entre le boulevard Carnot et l’avenue Foch. En effet, l’îlot entre l'avenue Foch et la rue Gayol compte bon nombre de parcelles, de dimension moindre, qui sont mitoyennes sur trois côtés. En cela, ces îlots présentent des ressemblances avec ceux situés en vis-à-vis, dans la rue Gayol.

Les îlots situés entre le boulevard Carnot et l’avenue Foch présentent de fortes ressemblances avec ceux qui, à Puget-Ville, sont situés dans le quartier neuf, en bordure nord de la Grand'Rue.

Dans cette partie du village, on ne relève pas de date portée. Mais les baies segmentaires sont fréquentes dans la rue Gayol et la partie centrale de l'avenue Foch.

2. Les extensions du 19e siècle : en toile d’araignée

Au 19e siècle, le village de Vidauban perdit sa forme de quadrilatère régulier. Les extensions se firent essentiellement le long des axes de communication, surtout le long de la Route Nationale 7, et également par remplissage interstitiel entre la R.N. 7 et la route de La Garde-Freinet. Ces extensions correspondent à des lotissements où les rues furent tracées avant que les maisons ne soient construites.

La première extension s'est faite, semble-t-il, par la construction de la place Clemenceau, alors extérieure au village [référence du dossier = IA00064555], et par des constructions aux abords de la place, de part et d'autre de la Route Nationale 7. Le parcellaire est régulier. Les parcelles ont des surfaces excédant 60 m2. Le plus souvent, elles présentent sur rue leur côté étroit.

Entre 1834 et 1863, les rues de la République, Jean-Macé et Martin-Bidouré furent loties. L'avenue Pellegrin et celle du Président Wilson continuèrent à recevoir des constructions. Entre 1834 et 1870, le boulevard Carnot, l'avenue Maximin-Martin, la rue du général Castelnau et la sortie nord du village (R.N. 7) reçurent de nouvelles constructions, dans le prolongement des constructions préexistantes. Les constructions le long des rues ne se firent cependant pas dans une continuité stricte (voir ainsi sur le plan de 1870 l’îlot entre la rue Martin-Bidouré et Jean-Macé, l’avenue du Président Wilson côté ouest et l’avenue Maximin-Martin). Cependant, en 1870, on peut considérer que l’extension villageoise a atteint une nouvelle limite au sud-est : la place de la Montagne. Après 1870, les constructions continuèrent à progresser le long des axes de communication (Maximin-Martin/ Président Wilson/avenue Galliéni).

On relève d'ailleurs quelques dates portées dans ces extensions du 19e siècle :

- 1839 : avenue Maréchal Foch (parc. 248) ;

- 1836 : place Clemenceau (parc. 735) ;

- 1849 : rue du Général-Castelnau (parc. 1097) ;

- 1860 : rue de la République (parc. 711 et 716) ;

- 1868 : avenue Maréchal-Foch (parc. 249).

Les caractéristiques d'îlots des extensions du 19e siècle sont d'être composés de parcelles régulières, rectangulaires, présentant sur la rue leur côté étroit et ayant une surface égale ou supérieure 60 m2. Cependant, on peut distinguer plusieurs types d'îlots :

- les îlots ou parcelles foncières et surface bâtie coïncident exactement : c'est le cas des îlots de la rue de la rue de la République/Jean-Macé. Les parcelles sont traversantes sur rue ;

- Les îlots où le découpage en lanière permet, à l’arrière de la construction, l’existence d’une cour ou d’un jardin. Ce type d’îlot est dominant le long des grands axes de circulation (avenue Galliéni, avenue Wilson, avenue Maximin-Martin, nord de l’avenue Foch).

On retrouve à Vidauban la même dualité de caractéristique des extensions 19e siècle que celle relevée à Puget-Ville.

3. Les extensions pavillonnaires

Actuellement, le village de Vidauban, proche de Draguignan, compte de nombreuses constructions nouvelles. II s'agit essentiellement d'habitat pavillonnaire, mais aussi de quelques groupes d'immeubles (constructions sociales : H.L.M. Sainte-Brigitte). La zone des nouvelles habitations s’est développée essentiellement sur les pentes des collines situées à l’est et au sud du village, sans continuité avec les constructions du village.

Le parcellaire peut se caractériser par la position de la construction sur le terrain : elle occupe une position centrale et non pas alignée et mitoyenne le long des axes de communication. Cette disposition était déjà celle, au 19e siècle, des maisons bourgeoises établies en périphérie proche du village (exemples : parcelle 632 - Ecole ; 1192).

 

B. Rues et places

1. La circulation

La circulation est aisée Vidauban, du fait du plan en damier du quadrilatère ancien, où les rues sont orthogonales. Cependant existent quelques impasses près de l'église et du Castellet, c'est-à-dire dans les parties qui sont vraisemblablement les plus anciennes de l’agglomération. Cependant, entre le quadrilatère antérieur au 19e siècle et les extensions 19e du village, on peut noter des différences de largeur de rues : celles qui sont dans l’enceinte "ancienne" sont étroites (exemples : rue de la Pompe, rue Coulet, rue Blanqui) et s'opposent aux rues des extensions 19e (rue de la République, rue Bidouré, rue Jean Macé, boulevard Carnot).

Vue aérienne rapprochée prise de l'ouest.Vue aérienne rapprochée prise de l'ouest. Impasse dans la rue Pasteur. Vue prise du sud-est.Impasse dans la rue Pasteur. Vue prise du sud-est. Rue Coulet. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.Rue Coulet. Vue d'ensemble prise du nord-ouest.

Rue Martin-Bidouré. Vue prise du sud-est.Rue Martin-Bidouré. Vue prise du sud-est. Avenue du Président Wilson. Vue prise de l'angle de l'avenue Maximin-Martin.Avenue du Président Wilson. Vue prise de l'angle de l'avenue Maximin-Martin.

Les rues les plus larges sont celles qui suivent les grands axes de communications : avenues Wilson et Foch ; avenue Maximin Martin. On peut d'ailleurs remarquer que l'avenue Wilson qui est la voie d'accès au village lorsque l’on vient de Toulon est plantée de platanes. La seule modification intervenue dans le tracé des rues préexistantes en 1834 est le percement, par démolition de deux parcelles bâties, de la traverse en continuité avec la place Garibaldi, qui relie rue du Maréchal-Foch et boulevard Carnot. Cette modification semble avoir été en cours dès les années 1870. Elle "perfectionne" le plan en damier régulier.

À Vidauban comme ailleurs, les places semblent avoir rythmé les extensions successives du village. Selon leur époque de constitution elles ont des dimensions et des caractéristiques différentes :

— la place du Castellet est de forme irrégulière et de petite dimension, elle ne bénéficie d'aucun aménagement urbain particulier. ElIe rappelle, par ses caractéristiques, les places des noyaux anciens des villages proches (ex. Puget-Ville) ;

— la place de la République, de forme presque régulière est aménagée : bancs, plantations, fontaine ;

— la place Garibaldi, de forme rectangulaire étroite semble tout juste être une rue un peu plus large que les autres rues de l'enceinte ancienne. Par sa situation et sa forme, elle ressemble à la place aux Herbes du Luc, qui fut manifestement une place située hors de l'enceinte villageoise, à une porte.

— la place Saint-Roch, de petite dimension, formée vraisemblablement par démolition d’immeubles ;

— la place Georges-Clemenceau, lors de sa construction était extérieure au village. Elle fait tampon entre centre "ancien" et extension 19e. Elle est le fruit d'un urbanisme concerté et est aménagée de façon monumentale. Par sa position et ses caractéristiques, elle ressemble aux places "neuves" de Gonfaron, Puget-Ville, Collobrières ;

— les places Fernand Maurel et de la Montagne étaient extérieures au village aux morts lors de leur création la fin du 19e siècle.

Les places du 19e siècle ont comme caractéristiques communes d'avoir des formes régulières, d'être de dimensions relativement grandes, d'avoir reçu des aménagements urbains : plantations régulières, fontaines, monuments, bancs publics.

Une vaste esplanade, entièrement extérieure au village, est située son extrémité nord-ouest. C’est une place de "service", avec la gare et la coopérative viticole. ElIe est desservie par une très large avenue.

Actuellement le village de Vidauban est traversé par la R.N. 7 ce qui provoque des nuisances pour les riverains. Plusieurs projets sont l’étude. Il existe notamment deux tracés de déviation possibles, un à l'est, l’autre à l'ouest du village. Mais il est aussi un autre projet qui consisterait raser les îlots situés entre rue Gayol et avenue Foch pour élargir la R.N. 7.

 Place de la République. Vue d'ensemble prise du sud-ouest.Place de la République. Vue d'ensemble prise du sud-ouest. Place Georges-Clemenceau. Alignement nord. Vue prise du sud-est.Place Georges-Clemenceau. Alignement nord. Vue prise du sud-est.

Avenue Marcel-Mouriès. Vue d'ensemble prise de l'ouest. Noter au premier plan la fontaine et à l'arrière-plan la cave coopérative.Avenue Marcel-Mouriès. Vue d'ensemble prise de l'ouest. Noter au premier plan la fontaine et à l'arrière-plan la cave coopérative.

2. Dénomination des rues et places

Les noms actuels des rues et places du village de Vidauban portent essentiellement des noms "républicains" et des noms commémorant les guerres du 20e siècle.

Parmi les noms "républicains", outre les noms classiques commémorant un événement (rue du 4 septembre), des entités (rue de la République, de l'Egalité), des héros "républicains" (boulevard Carnot, rue Victor-Hugo, place Garibaldi, rue Pasteur), on peut relever des noms plus radicaux (rue Robespierre, rue Blanqui), des noms de héros de l’insurrection de 1851 (rue Martin-Bidouré, rue Célestin-Gayol, ce demier étant un enfant du pays).

Les noms des héros des guerres du 20e siècle donnés aux artères de village sont classiques (Foch, Général Galliéni, Albert 1er, du Président Wilson, Victoire, 11 novembre). La place principale porte le nom de Georges Clemenceau, qui certes fut "le Tigre", mais aussi un élu radical du Var [référence du dossier = IA00064555]. La place de la Montagne porte officiellement le nom du général de Gaulle et la place adjacente (parcelle 665) porte celui du général Eisenhower. Cependant, il ne semble pas que ces noms soient utilisés. L'avenue Charles-Pellegrin perpétue le souvenir d'un enfant du pays, Résistant de la Deuxième Guerre.

II subsiste dans le village quelques noms descriptifs ou fonctionnels : rue Droite-Sous-Ville, rue des Jardiniers, chemin du Cimetière, rue de la Pompe). La place de la "Montagne" serait à placer plutôt dans les noms fonctionnels, mais il est vraisemblable, dans le contexte, que ses connotations fonctionnelles et politiques sont intimement liées.

L'avenue Maximin-Martin et la place Fernand-Maurel perpétuent quant à elles le souvenir d’évergètes locaux, de la fin 19e - début 20e siècle.

Ces noms actuels sont le résultat de changements massifs de dénominations antérieures au 20e siècle. Vers 1905, les noms à connotation religieuse ont été bannis, pour être remplacés par des noms fonctionnels mais surtout par des noms républicains. Après les guerres de 14-18 et 39-45, certaines rues qui portaient encore les noms fonctionnels les ont perdus au profit des noms des héros des différents conflits. En effet, au 19e siècle, les noms des rues et places sont essentiellement descriptifs : ils indiquent des directions, la présence d'édifice ou d'édicule, ou sont des qualificatifs.

L'évolution dans l'attribution des dénominations est très semblable à celle que l’on peut relever dans d’autres communes (ex : Collobrières)1.

3. Plantations publiques

Au 19e siècle, les espaces publics étaient essentiellement plantés de muriers. Au cours du 19e siècle et au début du 20e, le platane a supplanté les autres espèces. Cependant si, actuellement, le platane est largement dominant (R.N. 7, entrée sud du village ; places Georges-Clemenceau, de la Montagne, Fernand-Maurel ; boulevard Carnot, on relève aussi la présence de micocouliers sur la place Georges-Clemenceau : il s'agit vraisemblablement d'un arbre de la Liberté sur la place de la République.

a) Chronologie

Il existe aux archives communales une série qui fait état des diverses plantations publiques (O1/34).

Les mûriers

Lieux plantés de mûriers

1827

1854

1869

Clastres

X

X

X

Tour du Bac

X

allée-Sous-Ville de Saint-Sébastien à la Peyrère

X

X

Les Espaciers

X

X

X

Allée de la Barque

X

Derrière l'Hôtel de Ville

X

X

Nouvelle place de la Peyrère

X

X

rue Fontaine de Billon

X

chemin du Cimetière

X

rue Saint-Pons

X

Quartier de Peyssonnel

X

chemin de la Garde-Freinet

X

On peut remarquer que les mûriers étaient essentiellement plantés à la périphérie du village, notamment dans les extensions 111ème siècle du côté de la route de la Garde-Freinet. Le bâtiment de la Peyrère, qui fut utilisé comme école, comportait un étouffoir à cochons.

On trouve aux Archives communales une série continue, jusqu'en 1897, des adjudications des feuilles de mûriers. Il semble que peu à peu, les mûriers furent remplacés par des platanes.

Les platanes

En 1827, la "place Neuve" (place Georges-Clemenceau) est plantée de platanes. La question divisa d'ailleurs le conseil municipal : en 1825, la place était plantée de "gleditchias" (acacias) que le vent abîmait et qui fournissaient peu d'ombre. Le préfet préconise la plantation de platanes2.

En 1859, des platanes existent, à l'allée du Bac et boulevard de la République3. Or, en 1827, l’allée du Bac, alors dénommée allée de la Barque, était plantée de mûriers. En 1866, la commune achète une centaine de platanes, afin de les planter aux abords de Vidauban, route impériale, côté du Luc, sur 2 km en ligne droite4. En 1901, la commune ouvre un crédit pour planter des platanes dans la rue Fontaine de Billon5. Celle-ci était, en 1869, plantée de mûriers. En 1905 et 1906, des platanes remplacent des mûriers que l'on arrache, place de la Montagne6.

Place Georges-Clemenceau. Alignement sud. Vue prise du nord-est.Place Georges-Clemenceau. Alignement sud. Vue prise du nord-est.

Autres espèces

La place Georges-Clemenceau commence par être plantée d'acacias7. En 1906, il en subsiste encore au moins deux, qui furent arrachés pour être remplacés par des platanes8. Au pont sur l'Argens existait au moins un peuplier, qui fut abattu en 19229. II existait une rue dite de l'Ormeau, au 19e siècle dans le centre du village, mais il ne subsiste aucun ormeau.

Cette évolution des espèces plantées Vidauban, présente les mêmes caractéristiques que celles relevées dans les villages voisins :

— diminution sinon disparition des mûriers ;

— prééminence des platanes ;

— les mûriers étaient essentiellement à l'extérieur du village ; les platanes sont sur les places ainsi que le Iong de la route d'accès au village, en venant de Toulon.

C. Répartitions fonctionnelles

1. D'après le cadastre ancien de 1834

Sur les matrices cadastrales, on relève en 1834, sur la feuille du village :

- 281 maisons ;

- 4 emplacements ;

- 76 écuries et greniers ;

- 7 loges à cochons ;

- 5 hangars ;

- 1 bergerie ;

- 6 fours ;

- 2 moulins à huile (parcelles B 41 et 462) ;

- 1 moulin à farine (parcelle 461) ;

- 1 fabrique de tuiles (parcelle 473) ;

- 3 aires ;

- 6 bastidons.

Le cadastre dit napoléonien fait apparaître une spécialisation par rues et par quartiers : il en est qui ne sont que résidentiels (place de l'Eléphant, rue Gayol, Avenue Foch, les quatre îlots de part et d'autre de la place Garibaldi), alors que d'autres sont manifestement très marqués par la présence d'édifices à vocation agricole (les îlots au nord de l'église et près du Castellet ; l'îlot au nord du boulevard Carnot).

Ici, comme dans d'autres villages varois, les édifices à vocation agricole sont rejetés à la périphérie, cependant que la Route Nationale et ses abords immédiats sont essentiellement, sinon exclusivement bordés d'édifices résidentiels. On peut noter que les édifices recensés comme "remises" (parc. 83-114) sont des remises d’auberges. Les fours, au nombre de 6, sont dispersés dans toute l'agglomération. Il n'y a pas ici de spécialisation de rue comme à Puget-Ville ou au Luc. Comme dans les autres agglomérations, les fours sont établis au rez-de-chaussée de maison et ne sont pas des édifices isolés. Moulins et édifices industriels sont situés à périphérie, extérieurs au village.

Avenue Wilson. Cheminée d'usine. Vue d'ensemble.Avenue Wilson. Cheminée d'usine. Vue d'ensemble.

2. Répartitions fonctionnelles actuelles (en 1986)

a) Les édifices publics

- L'église paroissiale est le seul édifice religieux relevé dans le village [référence du dossier = IA00064460]. Le presbytère en est proche (parcelle 111) ;

- La mairie actuelle est située sur la place Clemenceau [référence du dossier = IA00064452]. Au début du 19e siècle, elle était vraisemblablement dans la rue Gayol ;

- Les écoles sont situées la périphérie du village [référence des dossiers = IA00064461, IA00064462 et IA00064550];

- Les fontaines sont réparties sur les places et dans les rues passantes [référence des dossiers = IA00064456 et IM83001124]. Le lavoir public, dit des Espassiers, en revanche, est un peu l'écart [référence du dossier = IA00064453]. En effet, à l'inverse des fontaines, les lavoirs sont situés à la périphérie de l'agglomération. Le seul lavoir repéré est celui des Espassiers. En 1928, il y eut un projet de création d'un second lavoir public alimenté par l'eau de la ville, sur la place de la Montagne, pour pallier les inconvénients du lavoir des Espassiers, puisque de mai à septembre inclus, trois jours par semaine, l'eau y était prise par les riverains du canal. Cette proposition de création fut toutefois rejetée par le conseil municipal en mai 1928. Il existait également en 1945 un lavoir dit du Moulin, lequel, délabré, fut détruit selon une délibération du conseil municipal en date du 7 novembre 1945. Dans le village ont en outre été repérés deux lavoirs privés. Ceux-ci occupent, dans une cour séparée en deux par un petit muret en ciment, une position symétrique. Sur la place de la Montagne, dans les années 1920-30, des bains douches ont été construits, ils semblent ne plus fonctionner [référence du dossier = IA83001136] ;

Impasse Pasteur. Cour avec lavoirs privés. Vue prise de l'est. Noter la séparation au sol entre les deux lavoirs, en continuation de la limite des parcelles B 337 et 340.Impasse Pasteur. Cour avec lavoirs privés. Vue prise de l'est. Noter la séparation au sol entre les deux lavoirs, en continuation de la limite des parcelles B 337 et 340.

- Le cimetière est extérieur au village [référence du dossier = IA00064457]. En 1834, il l'était déjà ;

- Un monument aux morts est établi sur la place Fernand-Maurel, il en existe un plus simple, au cimetière [référence respective des dossiers = IA00064458 et IA83000980]. Une plaque commémorative a également été posée dans l'église ;

- Le bureau de poste, longtemps situé place de la République (parc. 475) a été transféré dans de nouveaux locaux, rue de I’Egalité (parcelle 1172) ;

- Un syndicat d'initiatives est établi dans la maison qui l'angle de la place Fernand-Maurel et de l'avenue Maximin-Martin (parcelle 110) ;

- Sur la place Fernand-Maurel, on trouve une balance publique ;

- La coopérative vinicole « la Vidaubanaise » est située l'extrême nord du village, près de la gare (hors de la feuille cadastrale du village) [référence du dossier = IA00127120]. C’est là le même type de situation qu'à Pignans, Puget-Ville...

On peut remarquer que la plupart des édifices et édicules publics sont situés sur des places.

Place Fernand-Maurel. Monument aux morts de la guerre 1914-1918 et école primaire. Vue prise du sud.Place Fernand-Maurel. Monument aux morts de la guerre 1914-1918 et école primaire. Vue prise du sud.

Place de la Montagne. Bains douches. Façade. Vue prise du nord.Place de la Montagne. Bains douches. Façade. Vue prise du nord. Coopérative agricole. Façades. Vue d'ensemble prise du sud-est.Coopérative agricole. Façades. Vue d'ensemble prise du sud-est.

b) Les commerces et services

Le village de Vidauban renferme de très nombreux commerces. Ceux-ci sont, pour la plupart, situés le long de la R.N. 7 dans sa traverse du village et dans quelques rues adjacentes…

Cependant, on peut noter une spécialisation :

- les cafés sont essentiellement regroupés autour de la place Clemenceau (parc. 390-391-738-739) ou ses environs immédiats (385-387-745-751).

- les services « rares » sont essentiellement regroupés rue de la République et avenue Président Wilson (notaires, cabinets médicaux, pharmacie, banques, agences immobilières, cabinets d'assurances).

- à l'inverse, les magasins d'alimentation sont répartis dans les rues perpendiculaires la rue Gayol (place Garibaldi, de la Victoire).

On en trouve également le long de la R.N. 7 et de l'avenue Maximin-Martin. Deux petits supermarchés sont établis aux sorties sud et ouest du village.

Le marché se tient sur la place de la République.

Plus généralement, on peut remarquer que la R.N. 7 est un pôle d'attraction important (même phénomène qu'à Puget-Ville ; Pignans ; Le Luc ; Gonfaron...).

Il ne se trouve guère de commerce dans les parties anciennes du village. En outre les artisans sont situés essentiellement à la périphérie.

Certains de ces commerces ont des devantures très colorées, aux matériaux divers.

Place Garibaldi. Façades alignées avec devantures commerciales (parcelles 445-446-460).Place Garibaldi. Façades alignées avec devantures commerciales (parcelles 445-446-460).Place Georges-Clemenceau. Bar-Hôtel-Restaurant La Renaissance. Vue générale.Place Georges-Clemenceau. Bar-Hôtel-Restaurant La Renaissance. Vue générale.

c) Fonctions résidentielles et fonctions agricoles

La présence actuelle en façade de porte de remise et de fenêtre fenière ne prouve pas qu'une partie de l'édifice est utilisée pour des fonctions liées à l'agriculture, elle ne fait que montrer que la fonction résidentielle n'a pas gagné l'ensemble de la construction on tout au moins que, par destination, l'édifice n'était pas destiné n'être qu'un logis. Les caractéristiques de façades observables permettent de découper des zones dans le village.

En premier lieu, le long de la R.N. 7, dans la partie centrale de la traversée du village, en bordure des places Clemenceau et  les façades ne comptent, pour la plupart, ni porte de remise au rez-de-chaussée, ni fenêtre fenière au dernier niveau. Ici domine très largement la fonction résidentielle.

Cependant, de très nombreux rez-de-chaussée sont occupés par des commerces.

Rue Célestin-Gayol. Alignement de façades.Rue Célestin-Gayol. Alignement de façades. Rue Martin-Bidouré. Vue prise du sud-ouest.Rue Martin-Bidouré. Vue prise du sud-ouest.

A l’inverse ensuite, les façades bordant les rues l'écart de la R.N. 7 et les extrémités de la R.N. dans la traversée du village comptent souvent porte de remise et/ou baies fenières, manifestant que la fonction agricole était présente dans l’édifice. II semble que la partition des fonctions agricoles/résidentielles puisse se faire selon divers modes :

- une partition verticale. Celle-ci se lit sur les façades :

* situées dans les îlots les plus anciens, formés de petites parcelles dont la position ne remet pas aux édifices de présenter plus d'une façade. Ex. rue Coulet, rue de la Victoire ;

* situées dans les extensions du 19e siècle, tout fait à la périphérie du village : ex. place de la Montagne, boulevard Carnot, boulevard Galliéni, rue Jean Macé côté est.

- une partition entre façade arrière avant. Ceci semble être une caractéristique des extensions 19e siècle. La rue de la République est remarquable à cet égard : l'alignement ouest ne présente presque que des façades à caractéristiques alors que les façades arrières, donnant sur la rue Martin-Bidouré, sont très souvent percées, au rez-de-chaussée, d'une vaste porte de remise ;

- une séparation des fonctions dans des bâtiments différents : par exemple l'alignement sud de la place Clemenceau est certainement un des plus soigné du village. Mais la traverse qui relie l'angle sud-ouest de la place Clemenceau à la rue de la République est bordée de remises.

Traverse entre la rue de la République et la place Georges-Clemenceau (parcelles 736-742). Revers de la place Clemenceau. Façades avec remises. Vue prise de l'ouest.Traverse entre la rue de la République et la place Georges-Clemenceau (parcelles 736-742). Revers de la place Clemenceau. Façades avec remises. Vue prise de l'ouest.

Ces diverses combinaisons sont également présentes dans les autres villages de la dépression, notamment à Puget-Ville.

Il semble que les bâtiments à vocation agricole aient, numériquement, fortement diminués depuis 1834, notamment par la transformation en logis d'édifices anciennement à vocation agricole (ex. sur le boulevard Carnot). Dans le village ne subsistent actuellement que très peu d’édifices dépourvus de fonctions résidentielles, il s'en trouve encore quelques-uns à l'extérieur des grands axes de communication.

III. Le paysage bâti. Les façades : répartition des caractéristiques architecturales

A. Matériaux et mise en oeuvre

La plupart des constructions de Vidauban sont enduites. Ne font guère exception que quelques édifices agricoles, quelques façades de maisons, notamment des façades arrières et latérales.

Rue Célestin-Gayol. Alignement est. Façade. Vue prise du sud-ouest.Rue Célestin-Gayol. Alignement est. Façade. Vue prise du sud-ouest.Impasse dans la rue Pasteur avec maisons et remises (parcelles 325 à 327). Façades. Vue prise du sud-ouest.Impasse dans la rue Pasteur avec maisons et remises (parcelles 325 à 327). Façades. Vue prise du sud-ouest.

Il semble que la plupart des édifices soient en blocage de moellons calcaire. Cependant, bien que rare, le grès n'est pas totalement absent.

Ces diverses caractéristiques sont celles qui ont été relevées dans les villages voisins, de Puget-Ville au Cannet. Toutefois, on ne trouve pas, à Vidauban, I’utilisation du grès réservé spécifiquement aux édifices agricoles, comme nous l’avions notée à Puget-Ville.

1. La pierre de taille

La pierre de taille n'est que peu utilisée. On ne la trouve jamais sur la totalité d'une élévation, ni même sur une partie d'élévation comme c'est le cas, par exemple, à Puget-Ville, et plus encore à Pignans, où les rez-de-chaussée d'édifices sont parfois en pierre de taille . Dans ce type d'utilisation, il s'agit toujours de calcaire. Ici, la pierre de taille est tout au plus utilisée pour les encadrements de porte de logis et, de façon exceptionnelle, pour les chaînes d'angle, les appuis de fenêtres, l'ensemble des encadrements de baies d'une façade. Ces cas exceptionnels concernent surtout des édifices qui ont fait I 'objet d’un soin particulier, notamment des édifices publics : hôtels de ville, école, église. 

L'emploi de la pierre de taille pour les encadrements de porte de logis est relativement plus fréquent après 1834 qu'avant. Il est relativement fréquent dans les extensions du 19e siècle, sur les alignements formés de façades ne présentant que la fonction "résidentielle" (exemple rue de la République, place Clemenceau).

Maison rue Célestin-Gayol. Encadrement de l'entrée en pierre de taille calcaire sculptée.Maison rue Célestin-Gayol. Encadrement de l'entrée en pierre de taille calcaire sculptée.

Dans tous ces cas, la pierre de taille ne peut être considérée uniquement comme matériau de structure : elle participe au moins tout autant à définir un statut social d'édifice.

En revanche, la pierre de taille - toujours calcaire - est utilisée pour les édicules publics : fontaines, monuments aux morts.        Au 19e siècle, le grès semble aussi avoir été utilisé pour les fontaines, mais son usage a été abandonné au profit du calcaire , en raison de sa moindre résistance à l’eau.

La pierre de taille a été sculptée avec un soin particulier sur quelques édifices et édicules : tombes au cimetière, clocher de I'église paroissiale, décor de façade. Il s'agit là de travaux du 19e siècle, semble-t-il. Dans les villages voisins étudiés jusqu'ici, on ne relevait rien de comparable.

On peut donc dire que :

- à Vidauban, la pierre de taille est d'utilisation moindre que dans les villages voisins ;

- comme dans les villages voisins, on la trouve sur les édifices publics. Cependant, elle y occupe moins de place (par exemple à Puget-Ville, I'église paroissiale a une façade entièrement en pierre de taille, alors que celle de Vidauban ne comporte pas de pierre de taille sur la totalité d'une élévation) ;

- pour y être plus rare, la pierre de taille est plus travaillée que dans les autres villages, où elle est plus fréquente ;

- contrairement à Pignans, la pierre de taille se trouve plutôt sur les constructions postérieures à l'ancien cadastre.

2. La brique. La terre

La brique n'est que fort peu utilisée en élévation. Ceci semble paradoxal, puisqu'au 19e siècle, Vidauban fut un centre important de fabrication de tuiles et de briques. Elle est néanmoins utilisée

- sur la totalité d’une élévation d'un atelier de serrurerie construit après 1834 ;

- pour les cheminées d'usine ;

- au lavoir des Espassiers : piliers [référence du dossier = IA00064453].

Lavoir des Espassiers. Les piliers soutenant l'appentis sont en brique pleine.Lavoir des Espassiers. Les piliers soutenant l'appentis sont en brique pleine.

Elle est aussi utilisée - comme dans les autres villages - pour les encadrements des portes charretières, des portes de jardin. Elle apparait sur les édifices agricoles, qui souvent ne sont pas enduits. Il est cependant vraisemblable que nombre d'encadrements de baies de logis sont aussi de brique, mais celle-ci est alors masquée par l'enduit.

On note aussi l'utilisation de la terre cuite comme élément de décor : balustres de terre cuite - peut-être de provenance locale - carreaux vernissés fortement colorés (école maternelle [référence du dossier = IA00064462] , devantures de magasins).

3. Le bois

Comme dans les autres villages de la dépression, il est tout à fait exceptionnel que le bois apparaisse en façade. On ne le voit que sur les édifices non enduits. Il est alors utilisé comme linteau, comme appui de fenêtre.

B. Morphologie de façades

1. Les niveaux

nombre de niveaux

logis

remise et écurie

autres

total

1

4

14

6

24

2

87

26

3

116

3

430

1

-

431

4

132

-

-

132

3/4

3

-

-

3

4/5

1

-

-

1

sans mention

8

3

-

11

total

665

44

9

718

Nombre de niveaux de façades selon les fonctions (façades principales, arrière et latérales confondues) .

À Vidauban, les façades visibles de la rue comptent le plus souvent trois niveaux (61 % des mentions). Il s'agit de façades de logis.

Les façades qui ne comptent qu'un ou deux niveaux sont souvent celles d'édifices agricoles artisanaux, industriels ou édifices publics (exemple : arrière de l’alignement sud de la place Clemenceau, rue de l’Egalité, les écoles, le lavoir, etc.).

Cependant des maisons comptent aussi un, et bien plus souvent deux niveaux de façade. Il s 'agit alors, fort souvent :

-          soit d'anciennes écuries + granges transformées en logis (exemple au  23 boulevard Carnot) ;

-          soit de façades arrière de maisons construites entre des rues de niveaux différents (exemple : alignement ouest de la rue Jean-Macé) ;

Rue Jean-Macé. Vue d'ensemble prise du sud.Rue Jean-Macé. Vue d'ensemble prise du sud.

-          soit de maisons situées loin du centre du village (exemple : extrémité de I’avenue Maximin-Martin, parcelles 88-93) ;

-          soit de maisons aux façades larges (exemple : parcelles 69, 201, 202, 391, 569, 632) ;

-          soit de constructions récentes (exemple : pavillon du 20e siècle , rue Jean-Macé, parcelle 625).

Ces diverses caractéristiques peuvent d'ailleurs se combiner :

-          maisons à façade large, loin du centre du village, construite après 1834 (exemple parcelle 97) ;

-          maisons à façade large, construite vraisemblablement après 1834 , sur l 'emplacement de remise (exemple parcelles 201-202).

En tout état de cause, les maisons qui comptent deux niveaux de façade sont essentiellement situées à la périphérie du village : elles sont quasiment absentes du "centre".

Tout au contraire, les façades à trois et quatre niveaux forment les alignements des rues du centre. Cependant, on peut remarquer que les façades à quatre niveaux se trouvent essentiellement dans le quadrilatère ancien, alors que les façades à trois niveaux constituent la norme des alignements du 19e siècle.

Rue Célestin-Gayol. Alignement est. Vue de volume prise du sud-ouest.Rue Célestin-Gayol. Alignement est. Vue de volume prise du sud-ouest.

Il semble donc que le nombre de niveaux de façade des maisons recoupe des caractéristiques d’époque.

La répartition du nombre de niveaux de façade de Vidauban peut se comparer à celles des villages voisins :

- les façades de plus de trois niveaux sont essentiellement dans les parties du village construites avant 1834. On peut d'ailleurs remarquer que les façades à cinq niveaux, représentées à Vidauban par deux exemples, sont totalement absentes de Puget-Ville, village dont les parties antérieures au 19e siècle sont numériquement peu importantes. À l'inverse, à Pignans, elles représentent 3,3 % de l’effectif des façades de logis. Elles sont également représentées au Luc. Tant Pignans que Le Luc sont des villages qui, avant le 19e siècle, et même le 18e siècle, étaient des agglomérations importantes. Tant dans I’une que l’autre, les façades à quatre niveaux sont plus fortement représentées qu'elles ne le sont à Puget-Ville ou à Vidauban : à Pignans, elles forment 56 % de l’effectif.

- Les façades à trois niveaux, à Vidauban, sont la norme des extensions postérieures â 1834. Elles sont également la règle pour les extensions du 19e siècle des villages voisins (exemple : le quartier des Maisons Neuves à Pignans, le quartier neuf de Puget-Ville, les extensions du Luc).

- Les façades à un et deux niveaux sont la norme des édifices agricoles et industriels, tout comme dans les villages voisins. Tout comme ceux-ci, les logis qui ne comptent que deux niveaux de façade sont des constructions relativement récentes, loin du centre ancien (exemple : Puget-Ville).

Ces diverses caractéristiques d'époque influent, bien sûr, sur la répartition spatiale des hauteurs de façade : en règle générale, on peut noter une décroissance du centre vers la périphérie.

1Voir les dénominations successives en Annexes.2Archives communales, série O1/32-33.3Archives communales, série O1/33.4Archives communales, série O1/32-33.5Archives communales, série O1/32-5.6Délibération du conseil municipal des 20 avril 1905 et 21 janvier 1906.7Archives communales, série O1/32.8Délibération du conseil municipal du 21 janvier 1906.9Délibération du conseil municipal, 1922.

Village créé par acte d'habitation passé en 1511 entre le comte de Villeneuve et les habitants après abandon du site du castrum du 11e siècle ; brûlé en 1707 ; reconstruit sur place au 18e siècle ; importante extension 19e siècle ; en 1834 : 281 maisons, 76 écuries-greniers, 7 loges à cochons, 5 hangars, 1 bergerie, 6 fours à pain, 2 moulins à huile, 1 moulin à farine, 1 fabrique de tuiles, 3 aires, 6 bastidons ; extension pavillonnaire au 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 16e siècle , (détruit)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • daté par travaux historiques
  • Murs
    • calcaire
    • enduit partiel
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
    • moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse, tuile mécanique
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Vidauban, 1834 / Dessin à l'encre sur papier par Fouque Léandre, Granet, Henry et Sabatier père, 1834. Archives départementales du Var, Draguignan : 3PP_148 / 01 à 39.

    Détail du tableau d'assemblage.
  • Plan de Vidauban dressé lors du projet de pavage de la rue des Jujubiers. / Dessin, 1863. Archives communales, Vidauban : 01, n°32 à 48.

  • [Plan de Vidauban.] / Dessin non daté, [19e siècle]. Archives communales, Vidauban : 01, n°32 à 48.

Annexes

  • Dénominations successives des noms et places : tableau de concordances.
Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Gontier Claudie
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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