I. Historique et chronologie détaillée des différentes phases d'aménagement

Le bâtiment, une maison à l'origine, a été construit après 1834 (il ne figure pas sur le cadastre ancien) et avant 1855. Ce n'est pas une école par destination, car la maison a été achetée par la commune entre 1860 et 1861 pour servir d'école de garçons et d'étouffoir à cocons. Le plan et les devis de transformation furent dressés en 1862 par l'architecte Azam, et les travaux réalisés entre 1864 et 1868 par l'entrepreneur Etienne Trotobas. On note la construction de préaux et de lieux d'aisance en 1885 et 1886 sur les plans et devis de l'agent-voyer Porre. Sur le cadastre de 1981, le bâtiment est encore désigné comme "école". En 1986, le rez-de-chaussée était utilisé pour un cours de danse. Au début des années 2000, l'édifice fut l'objet d'aménagements et d'une rénovation (2006) qui a conduit à un agrandissement très significatif de sa superficie intérieure, afin d'accueillir une médiathèque communautaire inaugurée en 2007. A cette occasion, la façade postérieure a été totalement absorbée par l'extension architecturale.

La chronologie détaillée, établie à partie des archives communales (Administration générale et économie, série M3, n° 4 et M4, n° 3,4 et 8) permet de mieux cerner les différentes phases de construction et d'aménagement de l'école primaire de garçon (pour la partie correspondant à l'école maternelle, voir le sous-dossier correspondant, REF=IA00064462) :

- 1855-1856 : donation à la commune par F. Robert, du sol du "bâtiment dit de la Peyrière", qui servait de lieu de réunion aux membres de la société de Bienfaisance de Saint-Lambert.

- 1860-1861 : la commune achète aux enchères, pour 5 000 francs, l'immeuble dit de la Peyrière et acquiert des terrains limitrophes. En novembre 1860 le conseil municipal décide qu'il faut utiliser le local nouvellement acquis pour y établir l'école de garçons, le logement de l'instituteur et aussi l'étouffoir public à cocons, en réservant un espace suffisant pour le marché de cette récolte.

- juillet 1862 : Mémoire sur la construction :

"L'édifice en masse, bien que simple dans sa construction, présentera cependant un certain cachet monumental qui nous a été imposé par la position de la construction déjà existante. La classe occupera toute le surface de l'édifice, soit 152 mètres carrés, pour 110 à 120 élèves. La pièce sera divisée en trois pièces au moyen de deux vitrages pleins situés sous les deux arceaux supportant le premier étage :

- une grande salle de 12 m. sur 8 m. flanquée d'une annexe gauche de 11,80 m. sur 3,10 m. qui abritera la classe adjointe et d'une annexe droite de 11,80 m. sur 3,10 m. qui abritera la bibliothèque. La hauteur sous plafond est de 4 m.

- au premier étage, le logement de l'instituteur : palier, corridor, chambre, salon de l'instituteur et deuxième chambre de réserve, à droite ; la cuisine et la salle à manger qui communique avec le grand salon, à gauche. A l'arrière du salon : chambre des enfants avec cabinet de toilette. Les deux premières chambres ont une alcôve. La chambre de l'instituteur et la salle à manger ont un placard. La cuisine a une dépense."

En outre étaient prévus l'aménagement d'une cour, d'une cour, d'un perron et la construction de lieux d'aisance à l'angle sud-ouest. les travaux ont été réalisés. Le devis a été dressé par Azam, architecte communal.

- juin 1864 : approbation du cahier des charges.

- août 1864 : personne ne se présenta à l'adjudication. Il fallut modifier le projet, notamment en ce qui concerne le mur de soutènement.

- 10 mai 1868 : réception des travaux de l'école, réalisés par Etienne Trotobas, entrepreneur.

- 1882 : installation d'une quatrième classe.

- 1885-1886 : construction de deux préaux, d'un parquet et de lieux d'aisance. Les plans et devis ont été réalisés par Porre, agent voyer au Luc.

- fin 19e siècle : demande d'agrandissement de la cour. Réparations diverses.

II. Description

1. Situation

Le groupe scolaire est situé à l'est de la place de la Montagne, en surplomb. Un important mur de soutènement retient la terrasse sur laquelle ouvre la façade principale. A l'arrière du bâtiment commençait la colline boisée. Depuis 1986, cette partie de l'agglomération a été urbanisée. On accède à l'école soit par un escalier, soit par le chemin qui mène aux H.L.M. dits de Sainte-Brigitte.

2. Matériaux

- blocage de moellons calcaire enduit

- enduit de ciment gris

- tuile creuse

- menuiseries de couleur verte et marron

- la terrasse est carrelée de carreaux hexagonaux et de carreaux rectangulaires, en terre cuite.

3. Parti général

Le corps de bâtiment principal compte un étage carré. Les pavillons nord et sud, de même que les ailes, ne comptent qu'un rez-de-chaussée.

4. Elévations

Elévation antérieure (ouest)

Elle est régulière : la façade du corps de bâtiment principal compte cinq travées. La porte occupe la position centrale. Chaque pavillon d'angle est percée d'une baie. La façade du corps de bâtiment principal porte un important décor moulé. Les trois travées centrales du rez-de-chaussée sont couvertes d'arc en plein-cintre et séparées par des pilastres doriques. La verticalité des baies et des pilastres est contrebalancée par des bandeaux de niveau et d'appui, ainsi que par une corniche.

Façades latérales sud

- aile à deux travées

- corps de bâtiment principal à deux travées

- aile sud : porte de cave

- aile nord : porte d'entrée.

Façades latérales nord

- aile à deux travées - porte donnant accès à l'escalier et à l'étage

- corps de bâtiment principal à deux travées

- aile sud : porte d'entrée

- aile nord : porte de cave ?

Façades postérieures est

- corps de bâtiment principal à deux niveaux et cinq travées - porte de service.

Toutes les façades sont couronnées d'une corniche.

5. Distribution intérieure

- rez-de-chaussée : il semble qu'il n'y ait point de communication entre les ailes, d'une part, et le bloc constitué par le bâtiment principal et les pavillons, d'autre part. La surface du rez-de-chaussée du corps de bâtiment principal et des pavillons semblent avoir subi des modifications, par ajouts de cloisons. On pose l'hypothèse qu'il n'y ait eu, à l'origine, qu'une seule grande pièce, divisée en trois parties par deux grands arcs en plein-cintre appareillés, tant à droite qu'à gauche, séparant au rez-de-chaussée le bâtiment principal et les pavillons latéraux.

Le premier étage carré n'a pas été visité.

L'aménagement de ce corps de bâtiment en médiathèque a entraîné des modifications dans la distribution intérieure.