I. Historique

Le cimetière occupe son site actuel depuis, semble-t-il, la fin du 18e siècle. Jusqu'alors, il était situé près de l'église paroissiale, Saint-Jean-Baptiste (référence du dossier = IA00064460). Auparavant, il y eut un cimetière situé au sud-sud-est de la colline Sainte-Brigitte, entre le sentier qui monte à Sainte-Brigitte au nord et le chemin du Pommier à l'est et la colline à l'ouest. Ce cimetière n'était déjà plus en usage à la fin du 17e siècle semble-t-il. Cependant, tant en 1695 qu'au début du 18e siècle (1713) le vicaire de Vidauban et le secondaire étaient tenus de s'y rendre en procession pour faire l'absoute selon l'ancienne coutume1. Le cadastre de 1834 mentionne le nouvel emplacement, qui occupait alors deux parcelles (C 435 pour le cimetière lui-même et C 436 pour un "bastidon" afférent), chacune appartenant "au culte".

L'actuel cimetière a fait l'objet d'extensions successives :

- 1835 (août) : le conseil municipal propose une extension côté sud2 ;

- 1837 : autorisation préfectorale3 ;

- 1839 : devis estimatif des ouvrages à faire pour élargir le cimetière à l'ouest4 ;

- 1870 : demande d'agrandissement du cimetière5 ;

- 1872 (22 février) : projet Ambart6 - élévation - pavillon - façade latérale ;

- 1873 : devis et cahier des charges7 ;

- 1875 (décembre) : projet Guérin, architecte8 ;

- 1876 (octobre) : adjudication des travaux, conformément au projet Guérin. Etienne Trotobas, entrepreneur, est adjudicataire des travaux de construction des murs9 ;

- 1879 : réception des travaux10 ;

- 1903 : projet d'agrandissement du cimetière. Plan et devis : Benjamin Reinier11 ;

- 1910 : les travaux sont adjugés à Liotard Pons, maître maçon de Vidauban.

II. Description

1. Situation

Au début des années 1980 le cimetière était encore situé au nord-est du village, en terrain plat, c'est-à-dire légèrement à l'écart de l'agglomération. Il a progressivement été englobé dans cette dernière. On y accède par le chemin dit du Cimetière qui débute dans le village, près de l'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste.

2. Organisation

De plan rectangulaire, le cimetière est enclos de murs. Il ouvre par un portail, situé sur le mur ouest. Ce portail, de pierre, dispose d'une grille en fer forgé ; il est flanqué à l'extérieur de deux grands magnolias. A droite de l'entrée, un tombeau de famille est isolé du reste des sépultures. Derrière le portail d'entrée part une grande allée est-ouest, qui recoupe une grande allée nord-sud. Il semble qu'il s'agisse de la partie la plus ancienne du cimetière qui, à l'origine, était peut-être de plan carré. Des extension récentes ont été réalisées vers le nord.

Dans la partie carrée du cimetière, les tombes les plus anciennes sont disposés contre les murs. Parmi celles-ci, trois s'avèrent particulièrement remarquables et ont fait l'objet de sous-dossiers dédiés :

- tombeau de Marie Roseline Roubaudi (référence du dossier = IM83001128) : il s'agit du tombeau d'une petite fille de six ans, décédée en 1897. Il est adossé au mur nord, partie ouest. Le buste en marbre blanc porte sur son socle la signature de F. Stecchi, Nice ;

- tombeau de la famille Julien (référence du dossier = IM83001127) : adossée au mur nord, face à la grande allée nord-sud, il s'agit de la tombe de la famille Julien. Ce tombeau est celui d'un homme, mort à l'âge de 28 ans. Le buste porte la signature de Brunier ;

- tombeau de la famille Votrain (référence du dossier = IM83001126) : adossée au mur est, il s'agit de la tombe d'un homme appartenant à la famille Votrain, décédé en 1892 à l'âge de 75 ans.

Dans la même partie du cimetière, adossé au mur sud, au bout de l'allée nord-sud, la commune de Vidauban a érigé un monument aux morts de la guerre 1914-1918 (référence du dossier = IM83001142). Devant celui-ci sont déposées des plaques commémoratives des morts des diverses guerres, dont celle d'Indochine.

Le cimetière de Vidauban est certainement celui qui, de Puget-Ville à Vidauban, renferme les tombes les plus remarquables quant au travail de la pierre.