Dossier collectif IA06000685 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
Milliet-Mondon Camille
Milliet-Mondon Camille

Diplômée des Beaux-Arts et Docteur en Ethno-architecture, Camille MILLIET-MONDON est l'auteur de divers ouvrages et articles sur l'habitat, l'architecture et le patrimoine. A partir de 1983, elle mène des recherches sur l'architecture de villégiature de la Côte d'Azur et étudie plus particulièrement  le riche patrimoine architectural XIX° et XX° siècles de Cannes. Elle a réalisé pour le service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur l'inventaire du patrimoine de villégiature de Cannes de 1987 à 1994.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • recensement du patrimoine balnéaire
maisons
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Cannes centre
  • Adresse
    • Commune : Cannes

La villégiature à Cannes

Aujourd'hui station estivale réputée et ville de festivals, Cannes semble liée depuis toujours à une vocation touristique. Les phénomènes de croissance et d'urbanisation, ainsi que les nouvelles orientations économiques imposées à la ville actuelle, sont dans le droit fil de cette vocation dont l'origine remonte à 150 ans. C'est dans la première moitié du 19e siècle que des aristocrates anglais s'y établissent, à la recherche de dépaysement et d'exotisme. La douceur du climat hivernal et la beauté du site, dont les collines offrent une vue magnifique sur la mer, séduisent lord Brougham, chancelier d'Angleterre qui, le premier, engage en 1834 la construction d'une demeure. Il invite amis et relations à l'imiter. En quelques années une quinzaine de grandes villas sont édifiées à l'ouest de la bourgade. Le "quartier anglais" se développe encore avec sir Thomas Robinson Woolfield qui achète des parcelles, fait construire et revend villas et terrains avec profit. A la fin du second Empire, avant même que le concept de la "Côte d'Azur" n'apparaisse sous la plume du poète Stephen Liegeard, Cannes, bien que mal équipée et difficile d'accès, accueille chaque hiver près de deux cents familles anglaises.

En 1864, la ligne du PLM rend la station accessible par le train. Dès lors, les premiers grands hôtels sont bâtis. Le luxe, le confort et la qualité du service contribuent à attirer de nombreux étrangers venus de toute l'Europe et à accroitre la renommée de Cannes. Entre 1870 et 1875, 465 villas et 53 hôtels sont construits. Les villégiateurs arrivent à l'automne et quittent la station en mai. A partir de l'hiver 1878, elle devient "station climatique". En 1883, 5 établissements hydrothérapiques fonctionnent. Dans le dernier quart du siècle, 530 villas et 31 hôtels s'ajoutent aux constructions qui comptent divers équipements pour les loisirs des hivernants. Les réceptions mondaines sont brillantes. Les régates, les courses de chevaux, les cavalcades ont un énorme succès.

Au début du 20e siècle, les Français, jusque-là peu nombreux, découvrent la station, y séjournent et font construire. En 1912, ils représentent la moitié des 37 101 hivernants alors dénombrés. Les spectacles, les concerts, les soirées au casino municipal sont très suivis. Mais la guerre de 1914 met un terme à la villégiature hivernale.

En 1920, le lancement de la saison estivale favorise le retour des étrangers et des nantis de toutes origines. Un nouvel essor est donné à la construction. Immeubles et villas commencent à empiéter sur les anciens parcs voués au morcellement. De nouveaux hôtels apparaissent. Après la deuxième guerre mondiale, la station se démocratise, le phénomène de la "résidence secondaire" s'étend à l'ensemble des quartiers. Villas et immeubles de luxe s'élèvent le plus souvent au détriment du patrimoine ancien. Le morcellement des grandes propriétés, qui se poursuit alors, favorise la densification du bâti et les lotissements créés sur les terrains encore vierges du haut des collines poussent aujourd'hui la construction jusqu'aux limites de la commune.

Les périodes de construction

La grande majorité des villas a été construite au 19e siècle (243 sur les 355 édifices étudiés), avec un démarrage progressif dans la première moitié du siècle et une augmentation significative des chantiers entre 1850 et 1875 pour atteindre un maximum dans le dernier quart du siècle et les premières années 1900, avec 125 édifices construits. Il faut souligner le nombre important (71) d'édifices qui, construits au 19e siècle, ont subi des modifications plus ou moins importantes, voire des reconstructions au siècle suivant.

Au siècle suivant, ce sont les années 1925-1950 qui connaissent le plus grand nombre de constructions (77 pour 112 villas édifiées dans le siècle).

Villas et constructeurs

Demeure aristocratique, résidence bourgeoise, pavillon, chalet ou habitation de vacances, la villa cannoise, cadre d'un séjour temporaire, se veut "originale et élégante" au XIXe siècle, "méditerranéenne" au XXe. Le jardin qui l'accompagne exprime les relations que chaque constructeur veut entretenir avec la nature. Par son tracé, par le choix d'une végétation appropriée, il crée un environnement propre au rêve, au bien-être, au dépaysement, et exalte l'architecture de la demeure conçue dans un acte collectif, où le maître d'ouvrage, homme de goût et de culture, et l'architecte, technicien et artiste, œuvrent en relation étroite.

Au 19e siècle, l'engouement pour les civilisations anciennes et les cultures exotiques influence les constructeurs. C'est dans les formes du passé, de l'histoire de tous les temps et de tous les pays, que les acteurs de la création puisent leur inspiration. La reproduction de modèles historiques et le pastiche des styles sont la règle. Châteaux moyenâgeux à tourelles et mâchicoulis, édifices classiques aux belles façades symétriques, modèles rustiques d'origine anglaise, normande ou suisse, modèles exotiques publiés dans les ouvrages de voyageurs érudits, servent de références. L'éclectisme est un procédé commode dont les architectes font grand usage pour satisfaire aux exigences d'une clientèle privilégiée et toujours désireuse de nouveauté. La création architecturale est alors "l'art de projeter des édifices destinés non seulement à satisfaire aux besoins physiques des hommes, mais encore, à parler à leur imagination", selon Paul Chemetov et Bernard Marrey. La recherche fondée sur un programme de luxe pour des séjours hivernaux favorise l'association de formes anciennes et d'éléments stylisés, l'utilisation d'une grande diversité de matériaux et de techniques. Les hommes de l'art produisent des architectures somptueuses susceptibles de surprendre, d'éblouir, d'enthousiasmer.

Le jardin, le plus souvent composé "à l'anglaise", en tracé sinueux avec massifs de fleurs, bosquets, dispose de salles de fraicheur et pièces d'eau, ruisseaux et cascades, grottes ou rocailles, ponts, tours, pigeonniers ou fausses ruines. Il rassemble des plantes acclimatées venues de toutes les régions du monde ; s'il s'inspire de l'Italie ; il abrite alors une végétation plus méditerranéenne avec cyprès, oliviers et plantes aromatiques.

Au 20e siècle, la villa, destinée à des séjours temporaires ou à une occupation estivale, s'attache davantage au territoire, s'adapte au milieu maritime, au climat, à la lumière et s'inspire de toutes les architectures de la Méditerranée. Entre les deux guerres mondiales, nombreux sont les architectes qui recherchent une adaptation au site et un nouveau mode d'occupation, s’exprimant à travers les tendances régionalistes ou modernistes pour le compte d'une clientèle aisée, issue de milieux industriels ou de professions libérales.

Deux aspects caractérisent ces nouvelles habitations : la réduction des dimensions et celle des fonctions de réception et de service s'accompagnent d'une relation directe des pièces à vivre avec l'extérieur par la présence de larges baies et de terrasses. S'inspirant de thèmes régionaux, notamment de Basse-Provence, les constructeurs élaborent des volumes imbriqués et utilisent tuile creuse, terres cuites émaillées, enduits colorés, génoises et pigeonniers. Dans certaines villas, l'actualisation de types méditerranéens est l'occasion d'innovations ou d'audaces architecturales, Le patio de la maison espagnole, l'atrium gréco-romain ou le portique sont autant de fragments typologiques autour desquels s'élabore le projet architectural. Ailleurs, la résidence de vacances conduit à une simplification des formes, à la mise en œuvre d'enduits lisses et blancs qui évoquent le sud et l'orient méditerranéens ou l'esprit nautique propre aux paquebots modernes. Le jardin, volontiers architecturé, avec piscine et pavillon, s'associe au paysage par le choix des espèces végétales qui le composent.

Les villas cannoises témoignent largement des courants qui se sont succédés, depuis l'éclectisme comme procédé de création au 19e siècle jusqu'à la recherche d'un archétype de maison méditerranéenne à partir des années 1920. Aujourd'hui, et surtout depuis les années 1960, de nouveaux critères liés au développement de masse de la clientèle des vacanciers, favorisent la diffusion d'une architecture néo-provençale, aux volumes colorés d'ocre, sans véritable recherche. Pourtant un "esprit villégiature" se perpétue au travers de certains ouvrages récents implantés sur le haut des collines : somptueuses bastides, grandes villas aux allures palladiennes ou répliques de palais islamiques, commanditées par de riches étrangers, venant notamment du Moyen-Orient.

Définition des typologies utilisées pour l'étude des maisons à Cannes

    • caractère éclectique : mélange d'éléments structurels et/ou décoratifs, dont les styles et les origines géographiques, toujours minoritaires, ne permettent pas de déterminer de façon évidente une orientation stylistique ou géographique précise. C'est le type le plus fréquent (54% des maisons étudiées), à Cannes, comme dans la plupart des stations de villégiature de la région.
    • caractère pittoresque : constitué d'éléments structurels et/ou décoratif caractéristique de la production vernaculaire ou savante d'un pays étranger, pastiches et restitutions archéologiques, ou caractère fantaisiste affirmé (17% des maisons étudiées).
    • caractère moderne : style Art Déco ou suivant les prescriptions du mouvement moderne du 20e siècle (13% des maisons étudiées).
    • caractère régionaliste : constitué d'éléments structurels et/ou décoratifs empruntés à l'architecture vernaculaire d'une région ou puisés dans le vocabulaire néo-régionaliste élaboré par les architecte dans la seconde moitié du 19e siècle ou au 20e siècle (18% des maisons étudiées).

Le total est supérieur à 100, car 21 maisons combinent simultanément ou successivement deux styles différents : constructions éclectiques ou pittoresques du 19e siècle remaniées ou reconstruites au 20e siècle dans un caractère régionaliste ou moderne ; présence de dépendances à caractère pittoresque accompagnant un logis principal de style éclectique.

Réalisations emblématiques

Les premières villas construites pour les villégiateurs anglais ont fondé les grandes caractéristiques de l'architecture des villas du 19e siècles, les plus nombreuses et les plus typées. La toute première, Louise-Eléonore, édifiée en 1835 par Louis Larras pour lord Brougham, fonde la tendance éclectique inspirée du palladianisme, avec sa colonnade en portique courant tout le long de la façade sud, ses pavillons symétriques et sa terrasses à balustrade. Le Château Saint-Georges, bâti entre 1837 et 1840 par le même Louis Larras pour Sir Herbert Taylor, adopte ces codes architecturaux.

Villa Eléonore-Louise, 1835.Villa Eléonore-Louise, 1835. Château Saint-Georges, 1837-1840.Château Saint-Georges, 1837-1840.

Les réalisations suivantes de la communauté anglaises se démarquent radicalement du palladianisme des premières villas, en adoptant un style pittoresque inspiré de l'architecture gothique anglaise. Les premières demeures de ce type sont d'ailleurs dues à l'architecte anglais Thomas Smith, travaillant pour Sir Thomas Woolfield, notamment dans le Quartier anglais. Cet architecte londonien avait travaillé en Angleterre puis en Irlande avant d'être appelé à Cannes en 1852 par Sir Woolfield pour la construction de la villa Victoria dans l'esprit des cottages anglais. Pour le même Sir Woolfield il édifie en 1855 l'église anglicane de Christ Church1 et le château Sainte-Ursule entre 1852 et 1856. En 1854, Thomas Smith conçoit les plans du château de la Bocca pour le révérend Henry Belmont Sym et il érige le château Scott en 1868. L'oeuvre de l'architecte, qui travailla avec son fils Thomas Taylor, dans la plus pure tradition anglaise ne concède rien à l'exotisme du lieu.

Villa Victoria, 1852.Villa Victoria, 1852.Château Sainte-Ursule, 1852-1856.Château Sainte-Ursule, 1852-1856. Château de la Bocca, 1854-1857.Château de la Bocca, 1854-1857.Château Scott, 1868.Château Scott, 1868.

Les constructions inspirées de l'architecture anglaise se poursuivent pendant toute la fin du 19e siècle. On peut les rapprocher de la veine cottage ou chalet adoptée par de nombreuses constructions dans la seconde moitié du 19e siècle : la villa Soligny construite par Emile Raimbault vers 1870, la villa Cambria construite par S. Quine en 1877 (cet architecte est connu par 5 réalisations, dont 4 dans la veine chalet), la villa Les Mimosas, construite en 1878 par l'architecte cannois Louis Hourlier pour le chevalier James de Colquhoun, le chalet des Dunes de Charles Baron en 1868, la villa Les Lotus et la villa Edelweys vers 1882, ...

Villa Soligny, vers 1870, agrandie après 1884.Villa Soligny, vers 1870, agrandie après 1884. Chalet de la Fourcade, S. Quine, vers 1880.Chalet de la Fourcade, S. Quine, vers 1880.Villa Les Lotus, vers 1882.Villa Les Lotus, vers 1882.Villa Edelweys, vers 1882.Villa Edelweys, vers 1882.

Autre variante du caractère pittoresque, le style historicisant inspiré de l'architecture gothique et Renaissance connaît quelques constructions majeures, comme la Villa gothique (avant 1884), le Château Louis XIII, imitant celui d'Azay-le-Rideau, vers 1895, la villa Bel Respiro, inspiré du corps central du château de Madrid au bois de Boulogne (vers 1870), la villa Les Tourelles (vers 1875), la villa Allerton (vers 1882), la villa Les Bambous de Victor Laloux (vers 1883), la villa Fiorentina (vers 1880), ou encore le Château de la Croix des Gardes (1920-1921). Enfin il faut mentionner quelques rares constructions de style orientaliste dont la plus importante est la villa Alexandra édifiée en 1849 par l'architecte parisien François-Joseph Ligeret pour Alexandra Féodorovna Skripitzine et son mari Eugène Tripet.

Villa des Tourelles, vers 1875.Villa des Tourelles, vers 1875. Villa Fiorentina, vers 1880.Villa Fiorentina, vers 1880. Villa des Bambous, 1883.Villa des Bambous, 1883. Château de la Croix des Gardes, 1920.Château de la Croix des Gardes, 1920. Villa Alexandra, 1849.Villa Alexandra, 1849.

Les architectes

134 architectes identifiés sont intervenus dans la construction des villas étudiées. Certains ont joué un rôle plus important, de par le grand nombre de leurs réalisations ou en raison du caractère majeur du ou des édifices qu'ils ont créés. On notera également la contribution de grands noms de l'architecture au niveau national, comme Jean et Edouard Niermans (pour un projet malheureusement non réalisé), Georges-Henri Pingusson (La Romée, Isola Serena), Jules et Henri Stoecklin (La Palette, La Ruche) ou Victor Laloux (villa Les Bambous, détruite).

Les deux architectes les plus prolifiques à Cannes sont deux cannois, tous deux actifs dans la seconde moitié du 19e siècle, Charles Baron (28 villas étudiées) et Laurent Vianay (19 villas étudiées).

Charles Baron

Né à Marseille en 1836, mort en 1915, il étudie dès l'âge de quinze ans à l'école des Beaux-Arts. Après un complément d'études à Paris, et des voyages en Égypte et au Proche-Orient, il est nommé professeur d'architecture à Marseille. Lauréat d'un concours pour un cercle nautique, il s'installe à Cannes en 1863, à l'âge de 27 ans. Jouissant d'une grande notoriété et impliqué dans la vie locale, il projette un très grand nombre d'immeubles et de villas pour une clientèle exclusivement privée. Sa production est éclectique, italianisante ou classique avec des emprunts aux styles de la renaissance, du maniérisme et du baroque. Des 150 villas et immeubles réalisés en 36 ans d'activité à Cannes, il ressort un goût prononcé pour la symétrie, les belles proportions, l'élégance et la sobriété du décor sculpté. Sa principale réalisation est la villa Marie-Thérèse, dite villa Rotschild, un des plus beaux exemples de la villégiature à Cannes au 19e siècle (1881). Ouvrage monumental, d'une architecture éclectique mêlant éléments classiques, palladiens, renaissants et baroques.

Villa des Dunes, 1868.Villa des Dunes, 1868. Villa Baron, 1872.Villa Baron, 1872. Villa Tournoël, 1875.Villa Tournoël, 1875. Villa Marie-Thérèse, 1881.Villa Marie-Thérèse, 1881.

Villas étudiées 3e quart 19e siècle

    • [IA06000181] maison dite Villa Saint-Honoré, 1863
    • [IA06000277] maison, puis orphelinat du Sacré-Cœur, 1868
    • [IA06000173] maison dite Villa des Dunes et son chalet des Dunes ou chalet Suzie, 1868
    • [IA06000224] maison dite Villa Baron, 1872
    • [IA06000323] maison dite Villa Clotilde
    • [IA06000254] maison dite Villa Maurice-Alice
    • [IA06000240] maison dite Villa Maria Luisa, puis Villa Sans Gêne
    • [IA06000223] maison dite Villa Saint-Etienne, puis Rochetaillée
    • [IA06000333] maison dite Villa Alabama, puis Cornélia
    • [IA06000358] maison dite chalet Criquette ou Croquet
    • [IA06000257] maison dite Villa Gros, puis Les Acanthes
    • [IA06000171] maison dite Villa Henri, puis Campbell, puis Eldé
    • [IA06000308] maison dite Villa Pepita
    • [IA06000177] maison dite Villa Lutetia
    • [IA06000133] maison dite Villa Gonnet, puis La Pelouse
    • [IA06000130] maison dite Villa la Magdeleine, puis Francia
    • [IA06000317] maison dite Villa des Hirondelles, actuellement Castrum Romanum
    • [IA06000174] maison dite Villa Marina, puis La Corne d'or

 Villas étudiées, 4e quart 19e siècle

    • [IA06000215] maison dite Villa Tournoël, puis Villa Les Anthémis, 1875
    • [IA06000211] maison dite Villa Monte Leo, 1877
    • [IA06000232] maison dite Villa Marie-Thérèse ou Villa Rothschild, 1881
    • [IA06000195] maison dite Villa du Pin de la Danse, 1884
    • [IA06000718] maison dite Villa Saint-Dominique, puis Villa des Fleurs, 1898
    • [IA06000288] maison dite Villa Saint-Jules
    • [IA06000320] maison dite Villa de la Californie, puis Villa des Cystes
    • [IA06000248] maison dite Villas Jumelles, puis Villa Balibouze ou Villa Canton
    • [IA06000535] ancien jeu de paume, puis maison dite Villa du Jeu de Paume
    • [IA06000352] maison dite Villa Saint-Félix, puis La Malydre

Laurent Vianay

Né à Lyon en 1843, mort en 1928, diplômé de l'Ecole des Sciences et des Arts industriels, Laurent Vianay s’établit à Cannes en 1863. Après avoir travaillé sur des édifices religieux (église Notre-Dame des Pins, église Notre-Dame de bon voyage, asile évangélique, temple allemand), il acquiert une grande renommée. C’est un architecte de talent, qui travaille dans des styles très variés, éclectisme classique, pittoresque, dont les compositions élégantes sont souvent enjolivées d'un décor sculpté original et raffiné. Il reçoit un très grand nombre de commandes privées entre 1870 et 1880 parmi lesquelles les hôtels Beau-Site en 1868, des Pins en 1870, Gray d'Albion en 1874, Californie en 1876, du Parc en 1893. On le retrouve à Saint-Raphaël à partir de 1879, où il fait partie de l’entourage lyonnais du nouveau maire Félix Martin. Ce dernier lui commande l’élaboration du nouveau plan de la ville et les plans d’alignement de rues et places existantes. Vianay y réalise aussi deux « villas-châteaux » d’un éclectisme classique, Les Myrtes en 1881 et Marguerite en 1882.

Villa Emilia, vers 1870.Villa Emilia, vers 1870. Villa les Saphyrs, vers 1870.Villa les Saphyrs, vers 1870. Villa Marie-Henriette, vers 1870.Villa Marie-Henriette, vers 1870. Château Saint-Roch, vers 1880.Château Saint-Roch, vers 1880.

Villas étudiées

    • [IA06000120] Villa Claudia, vers 1870
    • [IA06000120] Villa André, vers 1870 
    • [IA06000120] Villa Léon, vers 1870 
    • [IA06000120] Villa Marie, vers 1870 
    • [IA06000362] maison dite Villa Berthe, vers 1870
    • [IA06000531] Villa des Emeraudes, vers 1870
    • [IA06000531] Villa des Topazes et des Perles, vers 1870
    • [IA06000531] Villa des Saphirs, vers 1870
    • [IA06000213] maison dite Villa du Grand Pin, vers 1870
    • [IA06000250] maison dite Villa Patria, vers 1870
    • [IA06000122] maison dite Villa Emilia, puis Julia, entre 1870 et 1874
    • [IA06000141] maison dite Villa Marie-Henriette, puis Valroses, 1872
    • [IA06000226] maison dite Villa Julie-Marie, puis Anne-Marie, vers 1875
    • [IA06000600] maison dite Villa Maria, avant 1877
    • [IA06000235] maison dite Villa Lisnacrieve, (rénovation intérieure, 1917)
    • [IA06000251] maison dite Villa Tony, puis L'Annonciade, puis Villa Christiane, actuellement La Maison Blanche, vers 1880
    • [IA06000252] maison dite Villa Elvina, vers 1880
    • [IA06000630] maison dite Château Saint-Roch, puis Villa Sémiramis, vers 1880
    • [IA06000154] maison dite Villa des Anémones, 1914

Louis Rogniat

Architecte, né en 1852, mort en 1934, formé à l'école des Beaux-Arts de Lyon à partir de 1871, puis à l'école de Paris à partir de 1875. Architecte adjoint du Cabinet de Louvier en 1883 pour la construction de l'Hôtel de la préfecture du Rhône. Architecte départemental à la même époque. Outre ses chantiers à Lyon et sa région, il est l'auteur à Cannes de l'hôtel Continental en 1881 ainsi que de quelques villas construites vers 1880-1881, dans la veine éclectique et pittoresque.

    • [IA06000702] maison dite Villa des Quatre Saisons, (transformation)
    • [IA06000126] maison dite Villa Flora, (transformation)
    • [IA06000578] maison dite Villa Husson, 1881
    • [IA06000656] série de 3 maisons dites villas Jules, puis Sapho, Noémie, puis Tosca et Ernestine, vers 1880
    • [IA06000293] maison dite Villa Yarrow, puis Saint-Martin, vers 1880

Henri Stoecklin

Né en 1872, mort en 1957. Fils de Jules, architecte et ingénieur civil de renom, il a signé avec son père de très nombreux ouvrages au Cannet et à Cannes entre 1895 et 1914. Influencés par l’Ecole de Nancy et l’Art nouveau, ils utilisent le bois, la brique, la pierre, les enduits et la céramique dans une architecture éclectique et originale. La composition des ensembles, le décor des façades, les volumes intérieurs, les choix et à la mise en oeuvre des matériaux, témoignent du soin apporté à leurs constructions et de leur très grand talent. En 1900, ils conçoivent les plans de l'hôtel Gallia, surélévation du casino des Fleurs construit par Louis Hourlier en 1888 à Cannes. Le style de la construction et des décors sont ici, résolument Art Nouveau. Vers 1900, Henri Stoecklin est aussi à l'origine d'un lotissement de 5 maisons sur un terrain non bâti cédé par l'hôtel Continental, entre les actuelles avenue de Grasse et rue de la Marne.

 Villas étudiées

    • [IA06000274] maison dite La Palette, puis La Cantalienne, 1900
    • [IA06000121] maison dite La Ruche, puis L'Oasis, vers 1900
    • [IA06000638] maison dite Villa Stella, 1909
    • [IA06000758] maison dite Villa Les Pommes de Pin, 1910

Léon Le Bel

Léon Le Bel, né en 1883, mort en 1968, est un architecte grassois. Diplômé en 1907, il a été élève de Maurice Denis, s’est lié avec Vlaminck et Derain. A Grasse, il travaille pour une clientèle de parfumeurs, construisant villas et bâtiments industriels.  Il a également conçu des décors intérieurs et fait appel à des artistes comme Louis Süe, Rulhmann, Jaulmes, Jean-Gabriel Domergue, Richard Desvallières et Da Sylva. A Cannes, en association avec James Warnery, il réalise quelques villas et dessine leurs jardins. Son chantier le plus important est la transformation du château Thorenc, en collaboration avec l'architecte Louis Süe.

 Villas étudiées. Les astérisques signalent les réalisations en association avec James Warnery.

    • [IA06000172] maison dite Villa Trianette*, vers 1895
    • [IA06000238] maison dite Chante-Merle ou Villa Dollfus*, vers 1910
    • [IA06000747] jardin d'agrément dit jardin italien de la Villa Valetta, années 1930
    • [IA06000292] maison dite château Thorenc ou château d'Oxford (reconstruction), 1930-1932
    • [IA06000665] parc et jardin d'agrément du château Thorenc, 1932
    • [IA06000354] maison dite Villa Tropicale (agrandissement et création du jardin), 1936

Louis Rogniat, Villa Jules, vers 1880.Louis Rogniat, Villa Jules, vers 1880. Henri Stoecklin, Villa La Ruche, vers 1900.Henri Stoecklin, Villa La Ruche, vers 1900. Léon Le Bel et Louis Süe, reconstruction du château Thorenc, 1930.Léon Le Bel et Louis Süe, reconstruction du château Thorenc, 1930.

Henri Bret

Né en 1899 à Draguignan d'une famille de notables, il suit des études d'architecture à Paris. jeune diplômé, il s'installe à Saint-Raphaël, où il réalise ses premiers ouvrages, puis à Cannes en 1925. En 14 ans d'activité, il projette un très grand nombre de villas et d'immeubles à Cannes, Antibes et Sainte-Maxime (voir IA83001557 et IA83001488). Il réalise à Cannes le marché Forville en 1927 et assiste les moines de Lérins dans la restauration du monastère de Saint-Honorat. Il adhère au courant moderniste et conçoit une architecture originale utilisant le vocabulaire et les matériaux de la tradition provençale. Il s'exprime aussi à travers le style Art Déco.

 Villas étudiées

Emile Molinié, Charles-Henri Nicod et Georges de Montaut

Architecte diplômé de l'école des Beaux-Arts de Paris en 1906, Emile, Joseph Molinié est né à La Rochelle le 1er juin 1877, et mort sans doute en 1964. Charles-Henri Nicod est né le 28 janvier 1878 à Levier (Doubs) et mort en 1967. Il entre à l'Ecole des beaux-arts de Paris en 1891 dans l'atelier Paulin, Guadet et Deglane. Diplômé en 1907, il est Grand Prix de Rome la même année. Georges de Montaut est un architecte cannois sur lequel les informations sont rares. En activité à Cannes entre 1925 et 1935, il est souvent associé à Emile Molinié et Charles Nicod. Molinié et Nicod, parfois associés avec de Montaut, construisent pour une clientèle distinguée de nombreuses de villas, hôtels et immeubles de rapport en adaptant leur style en fonction des programmes, leurs réalisation variant de l'Art Déco au style Moderne, en passant par un régionalisme discret. En dehors de Cannes, signalons deux projets documentées : un casino à Beaulieu-sur-Mer (IA06001360, non réalisé) et un complexe sportif à Antibes construit en 1931 (IA06001223).

 Villas étudiées. Les astérisques signalent les réalisations en association avec Georges de Montaut.

    • [IA06000134] maison dite Les Terrasses, 1925
    • [IA06000369] maison dite Villa Carmencita, puis Villa Araucaria*, 1925
    • [IA06000622] maison dite Lou Grasihadou*, vers 1925
    • [IA06000205] maison dite La Saugette ou La Petite Sauge, 1926
    • [IA06000135] maison dite Villa Laurana*, 1927
    • [IA06000548] maison dite Villa Capri*, 1927
    • [IA06000203] maison dite Villa Fiesole, puis Villa Domergue, 1929
    • [IA06000273] maison dite Villa Merville, immeuble, 1929 (Molinié seul)
    • [IA06000543] maison dite bastidon Maryse*, 1929
    • [IA06000194] maison dite El Patio*, 1930

Henri Bret, Villa Les Ondes, 1926.Henri Bret, Villa Les Ondes, 1926. Henri Bret. Villa Bagatelle, 1927.Henri Bret. Villa Bagatelle, 1927.Molinié et Nicod. Villa Fiesole, 1929.Molinié et Nicod. Villa Fiesole, 1929.Molinié et Nicod. Villa Laurana, 1927.Molinié et Nicod. Villa Laurana, 1927.

Barry Dierks

Architecte américain né en 1899, mort en 1960. Promu architecte en 1921 par le Carnegie Institute of Technology de Pittsburgh, il s'installe sur la Côte d'Azur à partir de 1925. Associé à Eric Sawyer, son aire d’activité s’étend de Menton à Toulon, avec quelques points dans la Creuse et à Biarritz mais c'est au Cap d'Antibes (25 villas) et à Cannes (14 villas) que ses réalisations identifiées sont les plus nombreuses. Son corpus est empreint de modernité sans pour autant être d'avant-garde, et parfois même teintée de régionalisme.

 Villas étudiées.

    • [IA06000320] maison dite Villa de la Californie, puis Villa des Cystes (agrandissement), 1922
    • [IA06000280] maison dite Villa Dufour, puis Villa Selvosa (agrandissement), avant 1929
    • [IA06000187] maison dite Villa Isabelle, puis Casa Lontana, puis La Chassaigne (réaménagement), vers 1930
    • [IA06000209] maison dite Villa La Cava, puis Résidence La Cava (agrandissement), 1934
    • [IA06000837] maison dite villa Lou Couloumbié (pavillon de culture physique), avant 1936
    • [IA06000364] maison dite mas de Terrafial, 1937
    • [IA06000561] maison dite Lou Vieï (agrandissement), 1937
    • [IA06000171] maison dite Villa Henri, puis Campbell, puis Eldé (agrandissement), 1938
    • [IA06000654] maison dite Asmoro (projet non réalisé), 1939
    • [IA06000365] maison dite Ad Astra, 1939
    • [IA06000568] maison dite Villa Patenôtre, 1940
    • [IA06000628] maison dite Piccola Bella (agrandissement), 1956
    • [IA06000620] maison dite Villa Moschetti (projet non réalisé), 1958

Georges-Henri Pingusson

Ingénieur, architecte et urbaniste actif en France et en Allemagne, G.-H. Pingusson, né en 1894 et mort en 1978, est l’un des représentants du mouvement moderne qui se développe dans la période de l’entre-deux guerres. Il participe à l’évolution d’un style architectural caractérisé par des formes pures, des lignes sobres, des espaces intérieurs lumineux, largement ouverts sur le paysage. A Cannes, il construit en collaboration avec l’architecte Paul Furiet les deux villas La Romée et Isola Serena et crée leurs jardins. Pour Paul Gillet, commanditaire d’Isola Serena, il conçoit un projet de lotissement concerté à proximité de la villa. Il s’agissait d'implanter sur un terrain accidenté, trois villas de plan et de volumes différents, dessinées selon un module de base. Le projet, pourtant très avancé, n'aboutit pas.

 Villas étudiées.

    • [IA06000202] maison dite Isola Serena, 1927
    • [IA06000212] maison dite Villa Les Pins, puis La Romée ou Villa Gompel, 1928
    • [IA06000576] lotissement concerté Gillet, 1933 (projet non réalisé)

Emmanuel Bellini

Architecte, peintre, dessinateur et lithographe né en 1904, mort en 1989. Elève en 1919 de l'École de dessin du Rocher dont il sort diplômé en 1922. Il entre au cabinet de l'architecte Charles Dalmas, réalisant simultanément des dessins humoristiques et caricaturaux, pour la presse régionale. Il s'établit en tant qu'architecte à Sainte-Maxime (Var) puis à Cannes en 1929. Peintre autodidacte, il réalise sa première toile en 1948. Il est l’auteur du bâtiment de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence. Ses réalisations à Cannes sont tardives (seconde moitié du 20e siècle) et se rattachent majoritairement au courant régionaliste.

 Villas étudiées

    • [IA06000571] maison dite mas Ytou, 1940
    • [IA06000596] maison dite Villa Mariza, 1950
    • [IA06000343] maison dite La Ranguine, 1970
    • [IA06000643] maison dite Ma Mimoune, 3e quart 20e siècle
    • [IA06000529] maison dite Pierre Longue, 3e quart 20e siècle
    • [IA06000563] maison dite Le Crépuscule, 3e quart 20e siècle
    • [IA06000528] maison dite La Désirade, 3e quart 20e siècle

Georges-Henri Pingusson. Villa La Romée, 1928.Georges-Henri Pingusson. Villa La Romée, 1928. Barry Dierks. Villa Ad Astra, 1939.Barry Dierks. Villa Ad Astra, 1939. Emmanuel Bellini. Villa Mariza, 1950.Emmanuel Bellini. Villa Mariza, 1950.

1Thomas smith est l'auteur de plusieurs églises anglicanes, dont celle de la Sainte-Trinité à Nice.

La 1ère villa de Cannes est la villa Louise-Eléonore construite en 1835 pour Lord Brougham (IA06000182). Les constructions n'ont pas arrêté depuis. Sur les 355 maisons étudiées, 243 sont datées du 19e siècle, dont 71 ont subi des modifications ou des reconstructions au siècle suivant ; 112 maisons datent du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle, 20e siècle

Répartition des caractères typologiques parmi les maisons étudiées.

192 maisons relèvent du caractère éclectique, défini comme un mélange d'éléments structurels et/ou décoratifs, dont les styles et les origines géographiques, toujours minoritaires, ne permettent pas de déterminer de façon évidente une orientation stylistique ou géographique précise.

61 maisons relèvent du caractère pittoresque, constitué d'éléments structurels et/ou décoratif caractéristique de la production vernaculaire ou savante d'un pays étranger, pastiches et restitutions archéologiques, ou au caractère fantaisiste affirmé.

63 maisons relèvent du caractère régionaliste constitué d'éléments structurels et/ou décoratifs empruntés à l'architecture vernaculaire d'une région ou puisés dans le vocabulaire néo-régionaliste élaboré par les architectes dans la seconde moitié du 19e siècle ou au 20e siècle.

46 maisons relèvent du caractère moderne, de style Art Déco ou suivant les prescriptions du mouvement moderne du 20e siècle.

Le total est supérieur au nombre de maisons étudiées car certaines combinent simultanément ou successivement deux styles différents.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 523
    • étudiées 355

Documents d'archives

  • NAMVRINE Patricia. La construction du boulevard de la Croisette de son origine à 1914. Mémoire dactylographié, octobre 1994, 346 pages. Université Côte d'Azur, Nice.

Documents figurés

  • Plan général régulateur de Cannes. / Dessin aquarellé, 1884. Archives communales, Cannes : 1 Fi.

Date(s) d'enquête : 1982; Date(s) de rédaction : 1998
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Milliet-Mondon Camille
Milliet-Mondon Camille

Diplômée des Beaux-Arts et Docteur en Ethno-architecture, Camille MILLIET-MONDON est l'auteur de divers ouvrages et articles sur l'habitat, l'architecture et le patrimoine. A partir de 1983, elle mène des recherches sur l'architecture de villégiature de la Côte d'Azur et étudie plus particulièrement  le riche patrimoine architectural XIX° et XX° siècles de Cannes. Elle a réalisé pour le service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur l'inventaire du patrimoine de villégiature de Cannes de 1987 à 1994.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.