Ces quatre villas situées sur un même terrain ont été bâties par l'architecte Laurent Vianay vers 1872 pour un certain M. Nouveau, le propriétaire, afin de constituer une sorte de lotissement privé. Les villas ont ensuite été séparées et s'élèvent aujourd'hui sur des parcelles distinctes. La villa Claudia est devenue l'Hôtel Vendôme et a été agrandie, la villa Léon l'a été elle aussi, la villa Marie est appelée Rose Cottage.

Description

Le jardin

Les quatre villas ont été implantées deux par deux sur cette vaste parcelle de près de 100 m de longueur qui s'étend horizontalement. Le Plan régulateur de Cannes daté de 1883-1886 montre l'organisation d'origine. Chaque villa disposait, pour l'essentiel sur sa face sud, d'une partie privative et d'un portail sur le boulevard, mais il ne semble pas y avoir eu de véritable clôture entre ces quatre parties. De plus, de petits corps de bâtiments adossés à la limite nord du terrain, aujourd'hui sur la parcelle de la villa Léon, étaient probablement des dépendances communes à l'ensemble, maison de gardien, remise pour le jardin, peut-être lavoir.

Les parties privatives des deux villas Claudia et André sont symétriques et séparées par une platebande, sans doute plantée d'une haie. En arrière des villas, les parterres dissimulent l'obliquité de la limite nord.

Les parties des deux autres villas sont elles aussi symétriques, mais de part et d'autre d'un parterre en couronne incluant un bassin. Les portails sont groupés deux par deux dans l'axe de chacune des deux paires, mais un portail central supplémentaire ouvre sur une allée qui conduit directement vers les dépendances.

Les villas

L'architecte a conçu un modèle unique de maison, avec sous-sol aménagé en étage pour les services, rez-de-chaussée surélevé pour les réceptions mais incluant deux chambres et étage carré pour la partie privée (chambres). La disposition est symétrique, un espace central plus ou moins vaste distribue les pièces de chaque étage. l'escalier suspendu à moitié tournante est adossé à la façade nord. Dans les villas Claudia et André, l'entrée se trouve à l'est, dans les villas Léon et Marie, elle est au sud, face à l'escalier.

La façade antérieure est de conception classique, à trois travées, celle du centre étant mise en valeur par des chaînages et couronnée d'un fronton. Le détail d'ornementation change pour chaque villa qui est ainsi individualisée. La villa Claudia est représentée avec une véranda sur son côté sud. Il devait en être de même pour la villa André dont on ne conserve pas le projet.

Villa Claudia

A l’origine, petite villa pavillon bâtie sur un plan carré et élevée sur 3 niveaux au-dessus d’un sous-sol, comprenant 3 travées de fenêtres surmontées dans l’axe par un fronton triangulaire. L’ensemble couvert d'un toit terrasse couronné d’une balustrade. Vers 1900, suppression de la toiture en terrasse et remplacement par un toit à croupe. Suppression de la serre au rez-de-chaussée. Aujourd’hui, la villa est couverte d’un toit à croupe débordant largement sur les façades.

Villa André

Villa bourgeoise type à plan carré, élevée sur 2 niveaux au-dessus d’un sous-sol, plus un étage compris dans les combles d’un toit à croupe et  comprenant 3 travées de fenêtres ordonnées dans la symétrie.

Villa Léon

Villa bourgeoise type à plan carré, élevée sur 2 niveaux et comprenant 3 travées de fenêtres. L'ensemble est couvert d'un toit à croupe. Un degré à montés convergentes donnant accès à un perron précède l'édifice dans l'axe de la façade sud. Le bâtiment est prolongé à l'est par une aile élevée sur 2 niveaux. En 1913, ajout d' une aile à l'Est, de style éclectique baroque et d'un avant-corps sur la façade arrière. Suppression de la balustrade de couronnement par l'architecte Pierre Nouveau.

Villa Marie

Villa bourgeoise type à plan carré, élevée sur 2 niveaux sur sous-sol et comprenant 3 travées de fenêtres ordonnées. L'ensemble est couvert d'un toit à croupe débordant légèrement sur les façades. Un degré à montés convergentes donnant accès à un perron précède l'édifice dans l'axe de la façade sud. Modifications : réfection de la toiture, suppression de la balustrade, ajout d'un avant-corps semi-circulaire sur le mur ouest.

Conclusion

L'intérêt de cet ensemble ne réside guère dans la nature, somme toute modeste, des villas car elles sont semblables à de nombreuses autres qui leurs sont contemporaines, mais plutôt dans la conception de leur implantation au sein d'un jardin composé suffisamment vaste pour garantir l'indépendance de chacune sur une partie privative de dimensions comparables à celles des parcelles que l'on observe dans ce quartier proche du centre, tout en maintenant l'agrément d'un parc commun.