Le Palais des Sirènes est construit à l'angle de deux rues structurantes de la nouvelle station balnéaire en cours de constitution : l'avenue de la Gare (actuellement Jean-Jaurès) qui reliait la gare à la plage et au casino, et le boulevard du Littoral (actuellement avenue Charles-de-Gaulle) qui était la promenade de bord de mer.
Les matériaux du gros-œuvre (béton armé ?) sont masqués par l'enduit. Le toit terrasse (non accessible) est vraisemblablement en béton. L'immeuble s'élève de trois étages au-dessus du rez-de-chaussée. Il est en fait constitué de deux ailes indépendantes accessibles par deux entrées et deux escaliers tournant à retours autour d'un étroit jour.
La caractéristique majeure de cet immeuble est le traitement spectaculaire des façades qui joue sur des trompe-l’œil. Les côtés de la parcelle forment un angle légèrement évasé ce qui tend à unifier les différentes élévations ordonnancées à partir de l'axe fort de la travée centrale sur l'angle. L'angle joue aussi sur une illusion d'optique. Unifié par le fronton qui le surmonte, il nous laisse croire que les fenêtres jumelées qui encadrent la travée centrale saillante font elles-mêmes partie du pan coupé, alors qu'elles sont sur le même plan que les façades latérales. Cet artifice permet de monumentaliser l'angle qui sans cela serait assez étriqué, la monumentalité étant par ailleurs renforcée par le grand fronton percé d'une baie libre où le ciel est intégré à l'architecture.
Les deux façades latérales reprennent l'idée de la travée centrale accentuée avec des variantes.
Henri Bret est né à Draguignan. Après des études d'architecture à Paris, il s'installe à Saint-Raphaël, puis à Cannes en 1925. Il réalise un grand nombre de villas et d'immeubles à Cannes, Antibes, Saint-Raphaël et Sainte-Maxime dans un style qui allie modernité, tradition provençale et Art Déco.