Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.
- recensement du patrimoine balnéaire
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Cannes centre - Cannes
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Commune
Cannes
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Adresse
2-8 avenue Renoir
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Cadastre
1981
DK
74
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Dénominationsmaison
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Appellationsvilla Lou Couloumbié
Chronologie
La propriété résulte du dernier partage du domaine de Thorenc de 1923. C'est de cette année que date le projet de transformation de la ferme par l'architecte H.S. Goodhart-Rendel. Le docteur Müller-Jurgenst tout comme l'a fait Albert Naubauer vers 1930, a acheté cette parcelle le 18 novembre 1929.
La ferme, dite maison du jardinier, présente sur le Plan régulateur de 1884, a été modernisée et réaménagée en villa à une date inconnue et par un architecte non identifié. De 1931 à 1936, la villa figure dans l'annuaire téléphonique, le propriétaire y est signalé en avril 1936.
Le pavillon pour la culture physique a été construit par l'architecte Barry Dierks pour le docteur Müller-Jurgens et sa femme sans doute entre 1931 et janvier 1936, lorsqu'il est publié dans La Saison de Cannes. Les légendes des photos y indiquent Barry Dierks pour l'aménagement intérieur, le nom de Jacques Couëlle accompagnant la photo d'extérieur du pavillon. Il est probable que cet architecte a ajouté le portique au-devant du pavillon.
La propriété appartient encore en 1954 à Antoine Müller qui fait construire un garage démontable sur une parcelle située en dehors du parc de château Thorenc. Il vend en 1966 à Jacques Meyer qui procède à quelques travaux en 1966 et 1968, puis cède à son tour la parcelle de la villa à Frederick Price, directeur de sociétés à Kitzbuehl (Autriche), déjà propriétaire, et commanditaire, du mas de Terrafial voisin depuis 1937. La propriété passe alors dans son ensemble à la SCI Lou Coulombier, dont le gérant est Armand Vogel, qui fait remplacer l'ensemble en 1970 par l'architecte cannois Louis Lafond sous le nom de résidence Renoir.
La villa
La villa n'est connue que par une photo aérienne prise du sud en 1970. Elle résulte de la transformation de l'ancienne maison du jardinier. On y voit successivement :
- une tour de plan carré coiffée d'un toit en pavillon
- un petit corps de bâtiment avec un étage carré, d'une travée, sans toit
- un second corps de bâtiment de deux travées alignées sur celles du corps précédent, avec un toit à deux pans nord-sud
- un dernier corps de bâtiment en pignon avec une fenêtre visible dans le pignon, de niveau avec les précédentes.
L'état antérieur supposé est le projet de l'architecte Goodhart-Rendel de 1923. Il n'est pas sûr que ce projet, déjà de modification d'un édifice plus ancien, corresponde à cet édifice, Il est possible de croiser certaines mesures du plan de 1923 avec le plan-masse de la maison figurant sur le plan régulateur de 1884 et avec le plan masse de la villa de 1970. Mais il y a par ailleurs trop d'incertitudes pour avoir quelque assurance.
Le pavillon
Le pavillon s'élève à proximité. Encadré de deux escaliers appartenant au jardin, il est adossé à la colline en étage de soubassement et couvert en terrasse d'agrément qui prolonge la partie haute du jardin. Il s'étend d'ouest en est et ouvre au sud sur une terrasse en terre-plein engazonnée par l'intermédiaire d'un portique habillé de rosiers et constitué de cinq travées. Deux travées ouvertes en plein-cintre encadrent les trois travées centrales sous linteau qui correspondent aux trois baies axiales de la grande salle.
Deux entrées symétriques ouvrent de part et d'autre du portique :
- celle de l'ouest se fait par un porche dans-œuvre, sans doute voûté d'arêtes, qui ouvre sur un vestibule donnant sur les vestiaires individuels. Ceux-ci s'accompagnent à l'ouest de wc et à l'est de cabines de douche de plan ovale, aux parois carrelées de couleur ivoire et jade et éclairées par des rampes indirectes placées dans les corniches et probablement couvertes d'une coupole assez plate. Puis un petit salon donne sur la grande salle (17 x 6m et 5 m sous plafond) destinée à la culture physique, mais qui apparaît aménagée en salon. Son plafond est entourée d'un demi-berceau creusé de lunettes. Murs et couvrement sont recouverts d'un fin crépis ocre clair. Des miroirs de grandes dimensions font face aux portes-fenêtres en plein-cintre dont les huisseries métalliques vitrées ouvrent au sud. Un dallage de travertin couvre le sol. Des divans recouverts de reps jaune pâle alternent avec les miroirs. A l'extrémité est, un grand meuble espagnol de sacristie du XVIIe siècle, en chêne décapé et cérusé (comme les menuiseries), fait office de bibliothèque et de bar.
- celle de l'est donne accès à un corps de bâtiment attenant, avec étage largement ouvert sur la terrasse de couverture. Il sert de résidence aux invités.
Il semble probable que le portique a été ajouté à l'édifice peu de temps après sa construction. Celui-ci devait avoir une façade comparable à celle du pavillon de la Pointe de l'Esquillon à Théoule-sur-mer, la grande salle pouvant être une loggia, avec ses trois arcs traditionnels chez Barry Dierks. Le portique est en effet manifestement ajouté : ses piliers différents ne correspondent à rien chez Barry Dierks qui n'a pas non plus mélangé arcs en plein-cintre et linteaux dans un organe unique.
Le pavillon s'apparente à la série des pavillons ouverts servant de salon ou de salle à manger d'été, bien qu'il soit clos et inscrit dans une distribution plus complète.
Le jardin
Vaste jardin accidenté sur la pente descendant vers le sud du parc de château Thorenc, immédiatement au nord du château. L'entrée nouvelle de cette parcelle se faisait par le nord, sur la nouvelle avenue Renoir. Le tracé du jardin hérite des terrasses d'oliviers, encore présents, et de celles où se trouvaient les cultures vivrières. De nouveaux sentiers sinueux dallés de granit relient la villa et le pavillon, qui est accolé à la pente, parmi des plates-bandes. Sur le long axe de la couverture en terrasse d'agrément du pavillon une allée régulière en escaliers traverse des terrasses fleuries. Sur l'une d'elles des charmilles touffues bordent de haies montant à hauteur d'homme des allées étroites qui semblent l'amorce d'un labyrinthe à la manière des jardins de villas des rives de la Brenta. Après des détours, elles conduisent à des salles de verdure agrémentées de fontaines et d'un mobilier rustique. Au sud du pavillon s'étend un tapis vert que borde une balustrade cintrée et que ponctuent des cyprès. Dans sa partie est enveloppée dans les courbes de l'avenue montant au canal subsistent nombre d'oliviers de l'ancien parc.
L'origine de la villa est une ferme appartenant au domaine du château Thorenc. Un premier projet de transformation en villa est conçu en 1923 par l'architecte H.S. Goodhart-Rendel. Mais c'est à une date inconnue, entre 1923 et 1931, que cette transformation a eu lieu, par un architecte non identifié. Le pavillon pour la culture physique a été construit par Barry Dierks entre 1931 et 1936, l'architecte Jacques Couëlle ajoute ensuite le portique au-devant du pavillon. Quelques travaux sont réalisés entre 1966 et 1968, avant que l'ensemble ne disparaisse en 1970 lors de la construction de la Résidence Lenoir par l'architecte cannois Louis Lafond.
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Période(s)
- Principale : 2e quart 20e siècle
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Auteur(s)
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Auteur :
Goodhart-Rendel H. S.architecte attribution par sourceGoodhart-Rendel H. S.
Architecte ayant travaillé à l'église Saint John's Church de Saint-Raphaël en 1926. Donateur de mobilier à la chapelle anglicane de Valescure.
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Auteur :
Couëlle Jacquesarchitecte attribution par sourceCouëlle Jacques
Architecte français tenant du mouvement de l'architecture-sculpture autour de la notion de maison-paysage.
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Auteur :
Dierks Barryarchitecte attribution par sourceDierks Barry
Architecte américain promu architecte en 1921 par le Carnegie Institute of Technology de Pittsburgh. Installé sur la Côte d'Azur à partir de 1925. Construit à Théoule-sur-Mer une villa qui lui sert de vitrine et d'agence. Associé à Eric Sawyer, son aire d’activité s’étend de Menton à Toulon, avec quelques points dans la Creuse et à Biarritz, mais c'est au Cap d'Antibes (25 villas) et à Cannes (14 villas et le casino d'été du Palm Beach) que ses réalisations identifiées sont les plus nombreuses. Son corpus est empreint de modernité sans pour autant être d'avant-garde, et parfois même teinté de régionalisme.
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Auteur :
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Archives communales, Cannes
- (c) Archives communales, Cannes
- (c) Archives communales, Cannes
- (c) Archives communales, Cannes
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Documents d'archives
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Liste des constructions réalisées par Barry Dierks sur la Côte d'Azur, archives personnelles de Barry Dierks, avant 1960. Archives privées.
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Villa Lou Couloumbié à Cannes. Dossier de permis de construire pour un garage, 1954. Archives communales, Cannes : 47 W 1201 P.C. 1954-18.
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Villa Lou Couloumbié à Cannes. Dossier de permis de démolir et de construire la nouvelle résidence Renoir, 1970. Archives communales, Cannes : 47 W 5005 P.C. 1970-105.
Le dossier contient un plan masse d'état des lieux de la propriété avec le détail du jardin.
Bibliographie
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NANTILLE. Un Pavillon pour la culture physique. Dans : La Saison de Cannes, 15 janvier 1936, p.20
Mention de Barry Dierks et Jacques Couëlle, architectes.
Documents figurés
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Plan général régulateur de Cannes. / Dessin aquarellé, 1884. Archives communales, Cannes : 1 Fi.
Feuille 124. -
[Villa Lou Couloumbié à Cannes. Projet non réalisé de transformation de la ferme. Plan du rez-de-chaussée.] / Dessin de H.S. Goodhart-Rendel, 1923. Archives communales, Cannes : fonds Andrau, 2 S 595.
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[Villa Lou Couloumbié à Cannes. Projet non réalisé de transformation de la ferme. Façades sud et nord.] / Dessin de H.S. Goodhart-Rendel, 1923. Archives communales, Cannes : fonds Andrau, 2 S 595.
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[Villa Lou Couloumbié à Cannes. Projet non réalisé de transformation de la ferme. Elévation latérale Est. Coupe nord-sud AA.] / Dessin de H.S. Goodhart-Rendel, 1923. Archives communales, Cannes : fonds Andrau, 2 S 595.
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[Villa Lou Couloumbié à Cannes. Projet non réalisé de transformation de la ferme. Elévation latérale ouest. Coupe nord-sud BB.] / Dessin de H.S. Goodhart-Rendel, 1923. Archives communales, Cannes : fonds Andrau, 2 S 595.
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