Dossier collectif IA00064553 | Réalisé par
Gontier Claudie (Contributeur)
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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  • inventaire topographique
Maisons
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Dracénie Provence Verdon agglomération
  • Adresse
    • Commune : Vidauban

SECTION I. INTRODUCTION (1986)

I. Modalités de repérage

Les bâtiments de I’agglomération ont fait I'objet d'un repérage systématique au moyen d’une grille de terrain qui prenait en compte les caractéristiques des élévations (matériaux, nombre de niveaux, fonction apparente, type d'élévation des maisons, trame et décor de façade).

La grille de repérage est similaire à celle utilisée la même année (1981) dans le village des Mayons (canton du Luc). ElIe fut utilisée ultérieurement dans la ville de Pierrefeu-du-Var (1982) et dans les villages de Besse-sur-Issole (1982/3), Cabasse et Flassans-sur-Issole (1985/6).

Cette grille de repérage fait suite aux fiches individuelles préétablies pour le repérage exhaustif de la ville du Luc (1979) et des villages de Pignans et Puget-Ville (1979).

Les tableaux de repérage de terrain ont été complétés par l'analyse du cadastre napoléonien qui fournit une indication chronologique et renseigne sur les fonctions des édifices d’alors et par I’analyse du cadastre actuel qui permet de caractériser les emprises au sol des bâtiments et les parcelles.

L'ensemble de la grille se développe comme suit :

Champ 1 : EMPRISE AU SOL (analyse plan cadastral corrigée par I'observation)

A.  Dimensions

1.     Largeur sur rue

2.     Profondeur

3.     Surface.

B.  Position

1. Par rapport à l’alignement

a)    côté large sur rue

b)    côté étroit

c)     côté égal

2. Nombre de mitoyennetés

a)   3 côtés

b)   2 côtés

c)    1 côté

d)   0 côté

3. Par rapport aux vides

a)    angle

b)    traversante entre 2 rues

c)     traversante sur espace ouvert

d)    traversante sur espace clos

e)    retrait sur l’alignement

f)      face au débouché d’une rue.

C.  Morphologie générale

1. Régulière

2. Irrégulière.

D.   Relations avec la parcelle

1. Nombre d’édifices sur la parcelle

a)  un

b)  plusieurs

2. Relation des surfaces

a)  surface bâtie : surface parcelle

b)  surface bâtie : inférieure à la surface parcelle.

 E.  Classification.

 

Champ 2 : CARACTERISTIQUES DES ELEVATIONS (repérage de terrain)

A.    Type d’élévation

Cette rubrique ne concerne pas les édifices agricoles et industriels.

B.    Position de I’élévation

1. Principale

2.   Postérieure

3.   Latérale.

C.   Nombre de niveaux

1 à 5.

D.    Fonctions

1. Logis

2. Logis + remise

3. Logis + remise + baie fenière

4. Logis + baie fenière

5. Edifice agricole ou industriel

6. Commerce, atelier d’artisan. 

E.     Matériaux

1. Pierre de taille

2. Pierre de taille. Encadrement de la porte

3.   Non enduit

F.     Décor et trame de façade

1. Ferronnerie

2. Corniche

3. Génoise à plus de deux rangs

4.    "Attique"

5. Polychromie d’enduit

6. Décor moulé

7. Menuiserie à deux vantaux (porte de maison) .

G.   Couvrement des baies

1. En accolade

2. Plein-cintre

3. Segment.

 

Champ 3 : TOITURES (observation)

A.    En appentis

B.    Longs pans

C.    En croupe

 

Champ 4 : CHRONOLOGIE

A.    antérieur au cadastre napoléonien

B.    postérieur au cadastre napoléonien

C.    date portée

 

II.         Finalités du repérage

Ce repérage exhaustif du bâti aggloméré figurant sur la feuille du chef-lieu, sans exclure les bâtiments postérieurs à 1850 a plusieurs finalités .

-     cerner l’agglomération comme un ensemble ;

-     comptabiliser des éléments architecturaux tenus pour significatifs ;

-     permettre des comparaisons entre les diverses agglomérations ;

-     analyser les fréquences des éléments architecturaux et des types d'édifices et leur variation d'une commune à l’autre.

Le repérage exhaustif de I 'agglomération de Vidauban (et des Mayons la même année) eut aussi, à cette date de 1981 une finalité méthodologique et technique :

-     le passage de la fiche de repérage, une par bâtiment, à la grille de terrain ;

-     le test des typologies des parties d'édifices (typologie d'élévation) et typologie des emprises au sol telles que nous les avions bâties à partir de la documentation recueillie antérieurement ;

-     apporter des éléments de réflexion sur l’utilisation de la cartographie systématique et sur les possibilités de comparaison d'une agglomération à l’autre.

 

III. Résultats

A.    Méthodologiques

Le test du repérage à partir d’une grille s’est avéré positif. La typologie des élévations permet de caractériser la quasi totalité des édifices. En revanche la typologie des emprises au sol nous semble plus difficile à arrêter définitivement.

L’ensemble de la démarche a fait l'objet d'une communication aux rencontres de l’Inventaire - mai 1983 - "La construction cartographique de I’objet de I’Inventaire. Exemples pris dans les agglomérations de la dépression permienne". 35 p. dactylographiées.

B.    Constitution de la documentation du repéré

Les tableaux issus du repérage systématique ne figurent pas dans le dossier mais sont conservés à la Conservation régionale de l’Inventaire de Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Rédaction des dossiers

Une première rédaction eut lieu en 1982. Elle prit la forme d’un dossier d'ensemble qui tentait de regrouper l’ensemble de I'information recueillie dans un seul dossier Ville dont le plan initial était le suivant :

I.         Situation

A.    Géographique

B.    historique

II.         Urbanisme

A.    Le développement urbain

1.   Le noyau antérieur au 19e siècle

2.   Les extensions du 19e siècle

3.   Les extensions pavillonnaires

B.    Les rues et places

1.   La circulation

2.   Dénomination des rues et places

3.   Plantations publiques

C.    Répartitions fonctionnelles

1.     D’après le cadastre napoléonien (1934)

2.     Fonctions actuelles des bâtiments d’après leurs caractéristiques de façades

a.     édifices publics

b.    commerces et services

c.     fonction résidentielle et fonction agricole.

 III.         Paysage bâti : les façades. Répartition des caractéristiques architecturales

A.    Matériaux et mise en œuvre

1. La pierre de taille

2. La brique

3. Le bois

B. Morphologie des façades

1.   Les niveaux

2.   Largeur des façades : nombre de baies au second niveau

3.   Types de façades :

a)    relation du nombre de niveaux et du nombre de baies au deuxième niveau

b)    relation entre fonction et types d’élévations

c)     comparaison des répartitions des divers types dans les agglomérations de Vidauban, Pignans, Puget-Ville.

4.   Traitement des doubles façades

C. Eléments architecturaux relevés sur les façades

1. Les ouvertures

a)    couvrement des baies

b)    ouvertures remarquables

c) décor des ouvertures.

2. Le couronnement

3. Les couleurs de façades

4. Le décor moulé

5. Les ferronneries

6. Les menuiseries des portes de logis

IV. Répartition des éléments architecturaux remarquables sur les façades des maisons

A.    Numérotation

1. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur I’ensemble des façades des maisons à Vidauban et à Pignans ;

2. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur les façades de logis classées selon leur position. Comparaison avec Pignans ;

3. Distribution des "éléments architecturaux remarquables » sur les façades de logis selon les périodes de construction (cadastre napoléonien) ;

4. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur les façades des logis classées selon leur fonction apparente ;

5. Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur les façades des logis classées selon leur morphologie (type A-B) ;

6. Comparaison des distributions des "éléments architecturaux remarquables" selon les diverses classifications des façades.

B.     Répartition des façades support d’"éléments architecturaux remarquables" dans I'agglomération.

Ce dossier d'ensemble a été éclaté en dossier "Ville" [référence du dossier = IA00064451] et dossier "Maisons" pour tenter de mettre en conformité la rédaction initiale, sans devoir réécrire I’ensemble des dossiers.

Les anciennes parties I et II forment le dossier Ville, les parties III et IV le dossier "Maisons". Cependant, les paragraphes III/A ("Matériaux et mise en œuvre") et III/B/1 ("Morphologie des élévations"/"Les niveaux") figurent tant dans le dossier "Ville" que dans le dossier "Maisons".

Remarquons bien que dans les parties III et IV qui tentent une analyse des éléments composant le paysage urbain figurent aussi des indications qui concernent tant les maisons que la ville. La coupure n’a pu qu'être arbitraire puisque le propos se voulait global.

Nous avons en outre ajouté (en 1988) une cinquième partie - les maisons sélectionnées - qui regroupe les caractéristiques générales des maisons sélectionnées, lesquelles ont été reclassées selon la typologie élaborée après la rédaction initiale des dossiers. Cette rédaction initiale classait les maisons selon des stades I, II, III qui correspondent aux distributions de type I, II, III de la typologie présentée plus bas.

A la suite de la synthèse sur les maisons sélectionnées, nous avons ajouté une sixième partie : les parties constituantes des maisons où nous avons refondu un dossier initialement séparé sur les devantures de magasin.

SECTION II. ANALYSE

I. Le paysage bâti. Les façades : répartition des caractéristiques architecturales

A. Matériaux et mise en œuvre

La plupart des constructions de Vidauban sont enduites. Ne font guère exception que quelques édifices agricoles, quelques façades de maisons, notamment des façades arrières et latérales.

Façade de maison rue Célestin-Gayol, de type B4b : quatre travées et porte semi-centrale.Façade de maison rue Célestin-Gayol, de type B4b : quatre travées et porte semi-centrale.

Il semble que la plupart des édifices soient en blocage de moellons calcaire. Cependant, bien que rare, le grès n'est pas totalement absent.

Ces diverses caractéristiques sont celles qui ont été relevées dans les villages voisins, de Puget-Ville au Cannet. Toutefois, on ne trouve pas, à Vidauban, I’utilisation du grès réservé spécifiquement aux édifices agricoles, comme nous l’avions notée à Puget-Ville.

1. La pierre de taille

La pierre de taille n'est que peu utilisée. On ne la trouve jamais sur la totalité d'une élévation, ni même sur une partie d'élévation comme c'est le cas, par exemple, à Puget-Ville, et plus encore à Pignans, où les rez-de-chaussée d'édifices sont parfois en pierre de taille . Dans ce type d'utilisation, il s'agit toujours de calcaire. Ici, la pierre de taille est tout au plus utilisée pour les encadrements de porte de logis et, de façon exceptionnelle, pour les chaînes d'angle, les appuis de fenêtres, l'ensemble des encadrements de baies d'une façade. Ces cas exceptionnels concernent surtout des édifices qui ont fait I 'objet d’un soin particulier, notamment des édifices publics : hôtels de ville, école, église. 

L'emploi de la pierre de taille pour les encadrements de porte de logis est relativement plus fréquent après 1834 qu'avant. Il est relativement fréquent dans les extensions du 19e siècle, sur les alignements formés de façades ne présentant que la fonction "résidentielle" (exemple rue de la République, place Clemenceau).

Dans tous ces cas, la pierre de taille ne peut être considérée uniquement comme matériau de structure : elle participe au moins tout autant à définir un statut social d'édifice.

En revanche, la pierre de taille - toujours calcaire - est utilisée pour les édicules publics : fontaines, monuments aux morts.        Au 19e siècle, le grès semble aussi avoir été utilisé pour les fontaines, mais son usage a été abandonné au profit du calcaire , en raison de sa moindre résistance à l’eau.

La pierre de taille a été sculptée avec un soin particulier sur quelques édifices et édicules : tombes au cimetière, clocher de I'église paroissiale, décor de façade. Il s'agit là de travaux du 19e siècle, semble-t-il. Dans les villages voisins étudiés jusqu'ici, on ne relevait rien de comparable.

On peut donc dire que :

- à Vidauban, la pierre de taille est d'utilisation moindre que dans les villages voisins ;

- comme dans les villages voisins, on la trouve sur les édifices publics. Cependant, elle y occupe moins de place (par exemple à Puget-Ville, I'église paroissiale a une façade entièrement en pierre de taille, alors que celle de Vidauban ne comporte pas de pierre de taille sur la totalité d'une élévation) ;

- pour y être plus rare, la pierre de taille est plus travaillée que dans les autres villages, où elle est plus fréquente ;

- contrairement à Pignans, la pierre de taille se trouve plutôt sur les constructions postérieures à l'ancien cadastre.

2. La brique. La terre

La brique n'est que fort peu utilisée en élévation pour les maisons. Ceci semble paradoxal, puisqu'au 19e siècle, Vidauban fut un centre important de fabrication de tuiles et de briques. Elle est néanmoins utilisée - comme dans les autres villages - pour les encadrements des portes charretières, des portes de jardin. Elle apparait sur les édifices agricoles, qui souvent ne sont pas enduits. Il est cependant vraisemblable que nombre d'encadrements de baies de logis sont aussi de brique, mais celle-ci est alors masquée par l'enduit.

On note aussi l'utilisation de la terre cuite comme élément de décor : balustres de terre cuite - peut-être de provenance locale - carreaux vernissés fortement colorés (école maternelle [référence du dossier = IA00064462] , devantures de magasins).

3. Le bois

Comme dans les autres villages de la dépression, il est tout à fait exceptionnel que le bois apparaisse en façade. On ne le voit que sur les édifices non enduits. Il est alors utilisé comme linteau, comme appui de fenêtre.

B. Morphologie des façades

1. Les niveaux

nombre de niveaux

logis

remise et écurie

autres

total

1

4

14

6

24

2

87

26

3

116

3

430

1

-

431

4

132

-

-

132

3/4

3

-

-

3

4/5

1

-

-

1

sans mention

8

3

-

11

total

665

44

9

718

Nombre de niveaux de façades selon les fonctions (façades principales, arrière et latérales confondues) .

À Vidauban, les façades visibles de la rue comptent le plus souvent trois niveaux (61 % des mentions). Il s'agit de façades de logis.

Les façades qui ne comptent qu'un ou deux niveaux sont souvent celles d'édifices agricoles artisanaux, industriels ou édifices publics (exemple : arrière de l’alignement sud de la place Clemenceau, rue de l’Egalité, les écoles, le lavoir, etc.).

Cependant des maisons comptent aussi un, et bien plus souvent deux niveaux de façade. Il s 'agit alors, fort souvent :

- soit d'anciennes écuries + granges transformées en logis (exemple au  23 boulevard Carnot) ;

- soit de façades arrière de maisons construites entre des rues de niveaux différents (exemple : alignement ouest de la rue Jean-Macé) ;

- soit de maisons situées loin du centre du village (exemple : extrémité de I’avenue Maximin-Martin, parcelles 88-93) ;

- soit de maisons aux façades larges (exemple : parcelles 69, 201, 202, 391, 569, 632) ;

- soit de constructions récentes (exemple : pavillon du 20e siècle , rue Jean-Macé, parcelle 625).

Ces diverses caractéristiques peuvent d'ailleurs se combiner :

- maisons à façade large, loin du centre du village, construite après 1834 (exemple parcelle 97) ;

- maisons à façade large, construite vraisemblablement après 1834 , sur l 'emplacement de remise (exemple parcelles 201-202).

En tout état de cause, les maisons qui comptent deux niveaux de façade sont essentiellement situées à la périphérie du village : elles sont quasiment absentes du "centre".

Tout au contraire, les façades à trois et quatre niveaux forment les alignements des rues du centre. Cependant, on peut remarquer que les façades à quatre niveaux se trouvent essentiellement dans le quadrilatère ancien, alors que les façades à trois niveaux constituent la norme des alignements du 19e siècle.

Il semble donc que le nombre de niveaux de façade des maisons recoupe des caractéristiques d’époque.

La répartition du nombre de niveaux de façade de Vidauban peut se comparer à celles des villages voisins :

- les façades de plus de trois niveaux sont essentiellement dans les parties du village construites avant 1834. On peut d'ailleurs remarquer que les façades à cinq niveaux, représentées à Vidauban par deux exemples, sont totalement absentes de Puget-Ville, village dont les parties antérieures au 19e siècle sont numériquement peu importantes. À l'inverse, à Pignans, elles représentent 3,3 % de l’effectif des façades de logis. Elles sont également représentées au Luc. Tant Pignans que Le Luc sont des villages qui, avant le 19e siècle, et même le 18e siècle, étaient des agglomérations importantes. Tant dans I’une que l’autre, les façades à quatre niveaux sont plus fortement représentées qu'elles ne le sont à Puget-Ville ou à Vidauban : à Pignans, elles forment 56 % de l’effectif.

- Les façades à trois niveaux, à Vidauban, sont la norme des extensions postérieures â 1834. Elles sont également la règle pour les extensions du 19e siècle des villages voisins (exemple : le quartier des Maisons Neuves à Pignans, le quartier neuf de Puget-Ville, les extensions du Luc).

- Les façades à un et deux niveaux sont la norme des édifices agricoles et industriels, tout comme dans les villages voisins. Tout comme ceux-ci, les logis qui ne comptent que deux niveaux de façade sont des constructions relativement récentes, loin du centre ancien (exemple : Puget-Ville).

Ces diverses caractéristiques d'époque influent, bien sûr, sur la répartition spatiale des hauteurs de façade : en règle générale, on peut noter une décroissance du centre vers la périphérie.

2. Largeur de façade : nombre de fenêtres au second niveau

Nous retiendrons comme indicateur possible des largeurs de façade le nombre de fenêtres au second niveau. On pourrait retenir comme indicateur les largeurs de façade mesurées sur les parcelles cadastrales (après corrections dans le cas où, sur une même parcelle bâtie, nous avons pu constater de visu la présence de plusieurs bâtiments distincts, ou au contraire, la division d'un même bâtiment en plusieurs parcelles cadastrales). Mais, dans ce cas, nous n'aurions pas la densité des percements. Or, nous postulons que celle-ci est plus « visible » que la mesure elle-même. Ce choix rencontre aussi une commodité : les diverses classes s'organisent d'elles-mêmes en une fenêtre, deux fenêtres, etc. Toutefois, il est indéniable que, pour cerner finement les pleins et les vides, le croisement de ces deux indicateurs serait à envisager, dans le cas d'un traitement informatisé.

Nous excluons des décomptes ultérieurs les édifices qui ne sont pas à vocation résidentielle. En effet, les remises-écuries surmontées d’une grange-grenier ont, ici, comme dans les villages voisins, une seule baie au second niveau. Quant aux édifices publics, ils ont, en règle générale ici comme ailleurs, des façades larges.

Dans un premier temps nous ordonnerons par ordre décroissant les façades classées selon leur nombre de fenêtres au second niveau :

n° d'ordre

nombre de fenêtres au second niveau

effectif

pourcentage

1

3

233

38,9

2

2

201

33,6

3

1

118

19,7

4

4

28

4,7

5

5

17

2,8

6

6

2

0,3

total

-

599

100

Nouveau tableau

Il faut toutefois préciser que 68 façades repérées ne portent pas de descripteur de nombre de fenêtres (soit 9 % de I'ensemble des façades de logis). Cette absence peut être due, outre aux manques inévitables, inhérents à ce genre de travail, à la présence de façades aveugles ou très fortement modifiées.

On peut remarquer :

- la prédominance des façades à deux et trois fenêtres, avec un avantage pour les façades à trois fenêtres,

- la faiblesse des effectifs des façades comptant plus de trois fenêtres.

Si l 'on compare cet ordre à ceux de Pignans et de Puget-Ville, on peut dire que les façades de Vidauban, en règle générale, sont percées de plus de fenêtres que celles de ces deux villages. En effet, les pourcentages établis sur les mentions de nombre de fenêtres au second niveau donnent le tableau suivant :

nombre de fenêtres au second niveau

Vidauban

Puget-Ville

Pignans

1

19,7%

19%

53,9%

2

33,5%

64,8%

35,6%

3

38,9%

13,4%

6,9%

4

4,7%

2,3%

1,9%

plus de 4

3,2%

0,9%

1,3%

total

100%

100%

100%

Nouveau tableau

Le village de Vidauban se singularise par le nombre élevé des façades à trois fenêtres. Par ailleurs, l'on peut dire qu'à Vidauban, de manière globale, le nombre des fenêtre au second niveau est allé en augmentant, de 1 à 3, au fil des 18e-19e siècles. En effet :

nombre de fenêtres au second niveau

avant 1834

après 1834

1

93

118

2

123

201

3

79

233

plus de 3

27

44

total

322

596

Nouveau tableau

Si l’on réfère cette distribution aux diverses zones du village, il apparait nettement que :

- les façades à une seule fenêtre sont essentiellement dans le quadrilatère ancien. Cependant, elles sont rares le long des rues Gayol et Foch. On les trouve également, en proportion non négligeables le long du boulevard Carnot et rue Droite-Sous-Ville. Dans cette situation, elles sont souvent façade arrière ou/et façade de maisons qui ont été construites, après 1834, sur l'emplacement d’écurie-remise,

- les façades à deux fenêtres sont certes nombreuses dans le quadrilatère ancien, mais elles sont essentiellement le long des grandes rues ;

- les façades à trois fenêtres sont la norme des extensions du 19e siècle.

Cette répartition spatiale confirme donc la tendance, lisible dans le tableau.

Cet accroissement du nombre de fenêtres est une tendance générale dans tous les villages étudiés jusqu'ici. Elle est partiellement explicative des différences notables entre Puget-Ville, Vidauban et Pignans.

Rue Célestin Gayol. Alignement de façades à trois travées. Vue prise du sud-ouest. Noter, au troisième plan, à l'angle de la rue, la demeure occupant la parcelle 405.Rue Célestin Gayol. Alignement de façades à trois travées. Vue prise du sud-ouest. Noter, au troisième plan, à l'angle de la rue, la demeure occupant la parcelle 405.

3. Les types de façades

Les façades des maisons de Vidauban peuvent se classer selon la typologie établie sur les façades des maisons des villages voisins. Nous distinguerons donc les classes disjonctives A et B. Les façades de type A présentent une irrégularité, les façades de type B sont régulières. Au sein de ces deux grandes classes, nous retiendrons le nombre de travées de fenêtres au second niveau, puis la position de la porte d'entrée, selon qu'elle est latérale (a) ou centrale (b). Nous n' avons pas retenu à Vidauban la présence/absence de fenestron/travée pleine sur les façades de type A.

Nous ne tenons pas compte dans la carte des types de façades et dans les tableaux des "édifices agricoles" : ceux-ci s'apparentent aux types A1/B1, tout comme dans les autres villages de la dépression permienne.

A Vidauban, les façades de type B sont infiniment majoritaires (72, 6 % des façades - 75,7 % des mentions). En cela, le paysage urbain du village ressemble à celui de Puget-Ville où les façades de type B représentent 79,6 % des mentions. Il diffère de celui de Pignans où le même type de façade ne représente que 44% de l'effectif.

Ces deux grandes classes de façade recouvrent partiellement des caractéristiques d'époque :

antérieur à 1834

postérieur à 1834

changement depuis 1834

total

type A

110

27

19

156

type B

211

244

30

485

total des mentions

321

271

49

641

sans mention

17

10

-

27

Nouveau tableau

On peut remarquer que 70,5 % des façades de type A sont situés sur des parcelles bâties antérieurement à 1834 et dont L'édifice n'a pas changé de destination ; 85,6 % des constructions postérieures à 1834 ont des façades de type B.

La différence notable de répartition des types A et B selon les périodes de construction, clivées par l'ancien cadastre, se remarque également à Pignans et Puget-Ville.

Pignans

Pignans

Puget-Ville

Puget-Ville

antérieur

postérieur

antérieur

postérieur

type A

317

325

60

68

type B

188

252

106

274

total

505

577

166

342

Nouveau tableau

a) Situation

Les façades de type A sont essentiellement localisées dans le quadrilatère ancien, à l'est des rues Coulet et de la Pompe, c'est-à-dire dans la partie à l'écart de la Grand-Rue. Cependant, bien que plus rares, elles ne sont point totalement absentes des autres parties du village.

Elles sont alors :

- soit en limite du quadrilatère ancien (exemple : rue Gayol). Mais alors, on peut remarquer qu'elles sont dispersées, voisines de façades de type B (exemple : parcelles 430, 352-353, 345-344). On peut également remarquer qu'elles n'occupent alors jamais des positions "remarquables" ni aux angles de rue, ni face au débouché de rue sinon dans des conditions très particulières (exemple : parcelle 387. La façade qui se voit de loin est, elle, de type B (exemple : parcelle 391 : la façade présente certes des irrégularités, mais elle est particulièrement large).

- soit composantes d'alignements qui sont constitués par des façades arrière (exemple : rue Droite-Sous-Ville, parcelles 202, 211-212) ;

- soit des façades "modernes". Ainsi boulevard Carnot, où les façades de maisons qui sont situées sur des parcelles construites avant 1834 mais dont la construction a, depuis cette date, changé de destination en 1834. Sur ces parcelles s'élevaient des remises et l'observation montre actuellement des façades de maisons (exemples : parcelles 181, 182, etc.).

Les façades de type B forment la quasi totalité des alignements du 19e siècle : rue de la République, rue Bidouré, rue Jean Macé, rue Maximin-Martin, sortie nord du village, avenue Wilson, avenue Galliéni... Elles sont infiniment majoritaires dans les rues Foch et Gayol, place Garibaldi, c'est-à-dire dans les "grand-rues" du quadrilatère ancien. Cependant, il s'en trouve aussi dans des parties plus anciennes du village. Certaines d'entre elles occupent des positions "remarquables" :

- angle de rues qui sont constituées essentiellement de façades de type A (exemples : parcelles 467, 445, 435) ;

- face à un débouché de rue, dans une rue où les alignements sont essentiellement constitués de façades de type A (exemples : parcelles 399, 453).

b) Morphologie : nombre de niveaux/nombre de fenêtres au second niveau

Nous allons tenter de voir si les caractéristiques "nombre de niveaux" et "nombre de fenêtres au second niveau" sont discriminantes des types A et B. Pour cela, nous n'avons retenu que les "façades uniques" et les "façades principales". En effet, pour cerner finement le paysage urbain, il convient de tenir compte de toutes les façades visibles depuis la rue, mais pour définir des types de façades, il convient plutôt de comparer le comparable et d'éliminer les critères qui peuvent amener des distorsions. En effet, le traitement des façades principales "uniques"/secondaires est différent. Nous avons également éliminé les façades situées sur des édifices qui ne correspondent plus à la dénomination qu' ils avaient sur les matrices cadastrales en 1834. Ceci afin d'éliminer les façades des constructions récentes et/ou fortement modifiées.

Les types A et B : nombre de fenêtres au second niveau :

nombre

A

B

1

62

24

2

12

140

3

2

199

4

2

23

5

1

14

6

-

2

total

79

402

Nombre de niveaux de façades/Types A et B :

nombre

A

B

2

16

31

3

62

282

4

29

90

5

1

-

total

108

403

Les différences des totaux de catégories A/B sont dues aux aléas de la documentation. Cependant, ils peuvent s'interpréter : les manques proviennent de façades modifiées mais où néanmoins ne subsiste pas d'hésitation entre les classes A/B.

Nous voyons apparaître que les types A et B opposent relativement peu fortement sur les nombres de niveaux, encore que le type A soit plus haut que le type B, mais surtout, apparaît une très forte opposition sur la caractéristique de nombre de fenêtres de 1 à 3. On peut dire qu'il y a :

 - une légère décroissance du nombre de niveaux en passant de 1 à 3 en passant de A à B ;

- une très forte augmentation du nombre de fenêtres de 1 à 3 en passant de A à B.

Ces tendances étaient déjà celles que nous avions notées en mettant en corrélation nombre de niveaux/nombre de fenêtres au second niveau avec le descripteur d’époque "avant et après le cadastre de 1834". Or, la corrélation entre le descripteur d'époque et les types A et B montrait que le type A était davantage antérieur à 1834 que postérieur 

La conjonction de ces remarques permet de dire que les différences morphologiques relevées entre les types A et B sont, autant que de type, des différences d'époque. La même conjonction se relève à Pignans.

c) Les fonctions

La nomenclature des fonctions constitutive des deux tableaux ci-dessous est la suivante : F1=résidentielle strictement (fonction logis) ; F2=présence de porte de remise, garage, etc. (fonction agricole en partie basse) ; F3=présence de porte de remise et de baie fenière (fonctions agricoles en parties basse et haute) ; F4=présence de baie fenière (fonction agricole en partie haute) ; F6=commerce. A ces fonctions simples s'ajoutent des fonctions combinées : F1+F6=résidence et commerce (fonction logis et fonction commerciale associées) ; F2+F3=fonction agricole en partie basse exclusivement associée à des fonctions agricoles en parties basse et haute ; F3+F4=fonction agricole en partie haute exclusivement associée à des fonctions agricoles en parties basse et haute. Cette rubrique "fonction" influe donc sur la morphologie des façades. Nous pouvons donc poser la question de rapport des types A et B à ces divers descripteurs, appliqué à l'ensemble des 494 maisons composant le corpus d'étude de l'agglomération vidaubanaise1.

Type A

Type B

TOTAL

F1

47

151

198

F1+F6

4

89

93

F2

19

67

86

F3

26

76

102

F4

9

6

15

TOTAL

105

389

494

Type A

Type B

TOTAL

F1+F6

51

240

291

F2+F3

45

143

188

F3+F4

35

82

117

TOTAL

105

389

494

Les observations consignées dans les deux tableaux montrent notamment que :

- les devantures de magasin (F1+F6) sont six fois plus fréquentes sur les façades de type B que sur celles de type A (respectivement 3,8% contre 22,9%) ;

- les portes de remise et les baies fenières (F3) sont proportionnellement plus fréquentes sur les façades de type A que sur celles de type B (respectivement 24,8% contre 19,5%).

d) Les types de façades

Si nous classons les types de façades par ordre, en ne tenant compte que de la grande distinction A/B et du nombre de fenêtres au second niveau, nous obtenons :

B 3 = 220 dont 186 a (porte en position latérale)/16 b (porte en position centrale)/18 c (sans mention de porte)

B 2 = 176

A1 = 84 dont 75 a/3b/6c

B1 = 34

B4 = 25 dont 5a/17b/3c

A2 = 21 dont 12a/5b/4c

B5 = 17 dont 9a/8b

A3 = 4 dont 1a/3c

B6 = 4 dont 3a/1c

A4 = 1 dont 1c

A5 = 1 dont 1c

Mentions incomplètes :

A  = 14

B = 1

Il existe d'importants bouleversements d'ordre entre les trois villages de Vidauban, Pignans et Puget-Ville. Nous pouvons dire que Vidauban se caractérise par la prééminence des façades de type B3 : non seulement elles sont en première place (220 occurrences repérées), mais de plus, l'écart en pourcentage relatif aux effectifs des façades de chaque village est grand à Vidauban. Elles constituent ainsi 37,4% de l'effectif, alors qu'à Pignans et Puget-Ville elles n'en constituent respectivement que 4,5% et 13,4% .

Ceci recoupe, bien sûr, les remarques faites dans les paragraphes évaluant la répartition des classes A/B et les nombres de fenêtres.

Cette mise en ordre permet de montrer que :

- le rapport entre classe A et B n'est pas une constante ;

- au sein des classes de façades A et B, il existe des rapports constants : au sein de la classe A, l'ordre est constant et va décroissant de 1 à 5 fenêtres, au sein de la classe B, l'ordre est constant et décroissant entre les 1 fenêtre d'une côté et les 4-5-6 fenêtres de l'autre ;

- le seul rapport interchangeable est celui des 2/3 fenêtres au sein de la classe B ;

- la position de la porte sur la façade.

Si nous regardons la position de la porte sur la façade, nous pouvons remarquer que, à Vidauban :

- 83 façades sur 602 ont une porte centrale ;

- 467 façades sur 602 ont une porte latérale ;

- 52 façades sur 602 n'ont pas de mention de porte, soit que celle-ci soit absente, soit que la documentation présente des manques.

Cependant, pour apprécier le "choix", il faut enlever de ces décomptes généraux les types de façades B1 et B2. En effet, sur les façades B1, le choix n'existe pas : les portes occupent nécessairement une position centrale. A l'inverse, les façades B2 ont toujours une porte latérale. La possibilité de choix existe pour toutes les autres catégories. Cependant, chaque type de façade n'use pas dans les mêmes proportions du choix offert.

Si l'on classe, par ordre décroissant, les portes en position centrale, par type de façades, sur une pourcentage calculé en ne tenant compte que des a + b, à l'exclusion des façades qui n'ont pas de mention de position de porte (c), nous obtenons :

B4 = 77,3%

B5 = 47%

A2 = 29,4%

A3 = 7,3%

A1 = 3,8%

Nous voyons donc que, à l'exception des façades B4, qui ne représentent que 4,1% de l'effectif total des façades relevées sur le village, le choix majoritaire se porte sur la porte en position latérale. Nous ne pouvons, en l'état du traitement de la documentation, comparer Vidauban qu'à Pignans, sous l'angle de la position centrale de la porte.

Pignans : B4 = 80%

B5 = 80%

B3 = 41,66%

A2 = 25,9%

A1 = 3,2%

La seule différence d'ordre notable porte sur le type B3 Pignans elles sont beaucoup plus nombreuses proportionnellement à présenter une porte en position centrale. Nous pouvons aussi remarquer que les façades de type B4 et B5 présentent des portes en position centrale beaucoup plus souvent à Pignans qu'à Vidauban. En revanche, pour les façades de type A, les effectifs sont comparables (calculés sur les pourcentages).

Peut-être peut-on formuler l'hypothèse que la porte centrale est d'autant plus fréquente - du moins en grande tendance - que le type est rare dans la localité.

Façade de maison rue Célestin-Gayol, de type B4b : quatre travées et porte semi-centrale.Façade de maison rue Célestin-Gayol, de type B4b : quatre travées et porte semi-centrale.

4. Le traitement des doubles façades

A Vidauban, 395 maisons ont une double, voire une triple façade. La double façade est la norme des maisons établies sur les parcelles traversantes. Mais I'on trouve également des doubles façades sur des maisons établies à des angles de rue. Parmi ces maisons, certaines ont même une triple façade, lorsqu'elles sont traversantes et entre deux rues. On voit donc qu'à Vidauban, les façades secondaires sont potentiellement la classe de façade la plus nombreuse. Il en va de même à Pignans et à Puget-Ville.

Mais, pour comparer les traitements des doubles façades, nous n'avons pas relevé toutes les façades secondaires du village. En effet, on peut considérer que, pour analyser le paysage urbain, nous n'avons à tenir compte que des façades secondaires visibles de la rue. Sont ainsi exclues des décomptes les façades secondaires sur cour, sur jardin, sur les champs extérieurs au village. Dans cette acception restrictive du terme "façade secondaire", nous avons relevé à Vidauban 120 façades.

Parmi celles-ci, 84 sont des façades arrière, 36 sont des façades latérales, soit 2, 3 façades arrière pour une façade latérale. Cette répartition diffère de celle observée à Pignans où le rapport est de 0,7 façade arrière pour une façade latérale. Ces différences de répartition renvoient aux caractéristiques de composition d'îlot dans le village, et relève de l'analyse du parcellaire.

Si nous comparons les caractéristiques morphologiques des façades secondaires à celles des autres façades (principales + uniques), nous pouvons remarquer que :

- les façades secondaires sont plus souvent de type A que ne le sont les autres façades ;

- les façades secondaires sont relativement moins percées que les autres façades ;

- les façades secondaires ont plus souvent une baie fenière au dernier niveau que les autres façades.

Ces diverses remarques peuvent également s'appliquer aux façades secondaires de Puget-Ville et de Pignans. Il semble donc que ces diverses caractéristiques soient des caractéristiques propres aux façades secondaires, et non une spécificité de Vidauban.

Les façades secondaires, notamment les façades arrière, sont essentiellement réparties dans les îlots formés de parcelles traversantes entre deux rues (rues à l'ouest de la rue Gayol, lotissement rue de la République/Jean-Macé, construit dans la seconde partie du 19e siècle).

C. Eléments architecturaux relevés sur les façades

Dans cette partie de l'exposé, nous traiterons des éléments architecturaux relevés sur les façades. Nous ne nous soucierons pas de les associer entre eux, ni de les associer à des types de façades particuliers, ni à des types morphologiques de maison, ni à des positions particulières dans l'alignement des façades support. En revanche, nous ferons l'énumération de ces éléments architecturaux, nous les décrirons sommairement. Puis nous examinerons la répartition de ces divers éléments dans le village et comparerons - parfois - cette répartition à celles établies jusqu' ici - c'est-à-dire "antérieur/postérieur à l'ancien cadastre", "fonction des édifices selon leurs caractéristiques de façade", "façades de classe A et de classe B", "façades selon leur position propre (unique/principale/secondaire)". Puis, nous comparerons les dénombrements et les répartitions à celles des villages voisins - essentiellement Pignans.

1. Les ouvertures

a) Couvrement des baies

A Vidauban, comme dans les autres villages de la dépression permienne, le mode de couvrement des baies le plus usité est le linteau droit. Celui-ci n'a donc pas fait l'objet d'un pointage. Cependant, d'autres modes de couvrement, plus "rares" ne sont pas absents.

Anse de panier. Les portes charretières, qu'elles soient situées au premier niveau de façades de maison ou d'écurie/remise sont souvent couvertes d'arc en anse de panier. Ce mode de couvrement des portes charretières est particulièrement fréquent dans les extensions du village postérieures à 1834, notamment entre la place Georges-Clemenceau et la place de la Montagne (exemple rue Bidouré, rue Jean Macé) où les façades sont presque exclusivement de classe B. A l'inverse, il semble que ce mode de couvrement ne soit pas utilisé pour les portes de remise sises au rez-de-chaussée des logis situés dans les parties les plus anciennes du village et dont les façades sont souvent de classe A. Bien sûr, cette répartition disjonctive recouvre des différences dans les largeurs de façade : les portes de remise couvertes en anse de panier sont larges.

Segment. L'arc segmentaire est présent sur 80 façades de logis. Mais les façades dont toutes les baies sont couvertes d'arc segmentaire sont rares. On en relève cependant quelques exemples (parcelles 368, 392-393, 413). Cette liste n'est pas exhaustive. La position de l'arc segmentaire sur la façade n'a pas fait, à Vidauban, l'objet d'un pointage systématique).

L'arc segmentaire se trouve essentiellement sur des façades de logis situés sur des parcelles bâties avant 1834  (79-80). Toutefois, il convient de remarquer que les deux écoles maternelles, construites fin 19e - début 20e siècle ont des baies couvertes d'arc segmentaire. II s'agit là, à n'en point douter, d'une manière de se singulariser du bâti contemporain en usant d'une forme "archaïque".

Toutefois, il ne faudrait pas déduire de ces remarques que l'arc segmentaire est fréquent sur les façades des maisons situées sur les parcelles bâties antérieurement à 1834 et qui n'ont pas changé depuis lors de destination. Il ne concerne jamais que 21,6 % de leur effectif.

Les baies segmentaires sont essentiellement situées le long de la rue Gayol et de l'avenue Foch dans sa partie centrale. Cependant, elles ne sont pas absentes des autres parties anciennes du village.

L'arc segmentaire est la "caractéristique architecturale remarquable" la plus fréquente sur les façades uniques et secondaires alors que, pour les façades principales, il n'arrive qu'en septième position. Ceci recoupe, bien sûr, des caractéristiques d'époque des types de parcelles. II faut remarquer qu'il peut arriver qu'une maison n'ait pas de baie couverte d'arc segmentaire en façade principale alors qu'elle en a en façade secondaire.

Maison d'angle rue Célestin-Gayol. Remarquer les ouvertures cintrées en arc segmentaire.Maison d'angle rue Célestin-Gayol. Remarquer les ouvertures cintrées en arc segmentaire.

Plein-cintre. Si l'on excepte I'église paroissiale, les seules façades qui présentent des baies couvertes d'arc en plein-cintre sont des constructions bâties après 1834 :

- maison bourgeoise, isolée, bâtie dans le second tiers du 19e siècle (parcelle 110)

- presbytère-sacristie, accolé à l'église paroissiale, bâtie au 19e siècle ;

- bâtiment industriel-commercial ("comptoir viticole") (parcelle 2).

Arc en accolade. Il est absent des façades de Vidauban.

Si I'on compare les distributions de ces types de couvrement de baies à celles relevées à Pignans et Puget-Ville, on peut remarquer que :

- l'anse de panier est fréquemment utilisée dans ces trois agglomérations pour couvrir les portes des remises construites après la date du cadastre dit napoléonien. Le pointage systématique de cet élément n'a pas été effectué à Vidauban puisque, à n'en point douter, sa distribution est similaire à celle relevée dans les villages précédemment étudiés, de Cuers au Luc ;

- l'arc segmentaire est plus fréquent à Vidauban qu'il ne l'est à Puget-Ville ;

- l'arc en plein-cintre, quasi absent des façades de Vidauban, est plus fréquent sur celles de Puget-Ville et de Pignans. Dans ces deux villages, on le rencontre essentiellement sur des façades de maisons bâties avant la date de cadastre napoléonien, et même, vraisemblablement avant le 18e siècle. Par exemple, à Puget-Ville, des portes couvertes d'arc en plein cintre portent les dates 1573, 1630, 1636. Deux d'entre eux ont d'ailleurs été relevés sur des portes chanfreinées. On ne note aucun chanfrein à Vidauban. Cependant, l'emploi d'arc en plein cintre sur des façades de construction des 19e-début 20e siècle n'est pas une "originalité" de Vidauban : à Puget-Ville, la mairie, construite en 18.. et une maison bourgeoise, construite vraisemblablement au début du 20e siècle ont, en façade principale, des baies couvertes d'arc en plein-cintre ;

- l'arc en accolade est une caractéristique architecturale rare. Il est absent de Puget-Ville tout comme de Vidauban, mais il s'en trouve un à Pignans. Les différences de distribution de ces types de couvrement des baies entre les villages de Vidauban, Puget-Ville et Pignans recouvrent, à n'en point douter, des différences d'époque de construction. Il faut également remarquer que, si l'arc segmentaire peut être utilisé pour couvrir toutes les baies d'une façade, l'arc en plein-cintre, hormis sur les constructions des 19e-20e siècles, n'est utilisé que pour couvrir des portes d'entrée.

b) Ouvertures remarquables : "attique", demi-travée, baie géminée

Attique. Nous nommons ainsi, faute de terme approprié, le dernier niveau de façade qui, pour n'être pas séparé des niveaux inférieurs par une corniche, est percé de baies régulières, de dimensions nettement plus petites que celles des baies des niveaux inférieurs. Il peut également arriver que ce dernier niveau soit aveugle, mais alors, il est séparé des niveaux inférieurs par une corniche. 16 façades ont un niveau d'attique. 2 d'entre eux ne sont pas percés.

L'attique est essentiellement situé sur des façades de maisons situées sur des parcelles bâties antérieurement à 1834 et qui n'ont pas changé de destination fonctionnelle depuis cette date. Cependant, il faut remarquer que les deux "niveaux d'attique" non percés sont situés sur des maisons sises sur des parcelles qui depuis 1834 ont changé de destination. L'étage d'attique se trouve essentiellement sur des façades situées le long des grandes rues et/ou sur des places. Les ouvertures peuvent avoir des formes diverses : carrée (parcelle 252), ronde (parcelles 217, 377), ovale (parcelles 541/2).

Demi-travée. Nous nommons ainsi des travées de fenêtres dont la largeur est environ la moitié de celle des autres fenêtres de la façade. Cinq façades présentent une demi -travée (parcelles 216-217-222. Façade principale et façade arrière de la maison parcelle 367) . La demi-travée, en façade principale est toujours située au-dessus de la porte d'entrée, qui occupe une position latérale. Elle est toujours située sur des maisons sises sur des parcelles bâties avant 1834. Toutefois, vue la situation de ces maisons dans le village, il est vraisemblable que ces maisons, sises sur des parcelles traversantes entre deux rues et présentant des façades de classe B, sont datables de la fin du 18e siècle- début 20e siècle.

Baies géminées. Une seule façade a, au premier niveau, deux baies géminées (parcelle 229). Cette façade, de classe B, est façade principale d'une maison sise sur une parcelle bâtie antérieurement à 1834, mais située près de la démarcation des constructions antérieures/postérieures à 1834.

Arcades. Deux maisons ont, au premier niveau, de grandes arcades en pierre de taille. Ces rez-de-chaussée sont occupés, actuellement, par un magasin de meubles. Les façades ont, visiblement, été refaites. L'on ne peut dire si ces arcades sont une restauration ou une nouveauté.

Si nous comparons la répartition des ouvertures remarquables de Vidauban à celles de Puget-Ville, Pignans et autres villages voisins, nous pouvons remarquer que :

- le niveau d'attique est également présent à Puget-Ville et à Pignans. Dans ces deux villages, tout comme à Vidauban, les façades qui présentent un niveau d'attique sont essentiellement situées le long des grandes rues et des places. A Puget-Ville, le niveau d'attique est le plus souvent situé sur des façades de maisons sises sur des parcelles construites après 1811 ;

- les demi-travées n'ont pas fait l'objet d'un décompte systématique, dans l'état actuel du traitement de la documentation. Les demi-travées sont rares. Une maison présentant en façade une demi-travée a été relevée au Luc ;

- les baies géminées, situées au premier niveau de façade de maisons bâties après la date de levée du cadastre napoléonien sont également présentes à Puget-Ville.

c) Décor des ouvertures

La description et la localisation des éléments de décor n'entrant pas strictement dans la grille de terrain, celles-ci n'ont pas fait l'objet d'un pointage systématique, mais seulement de notation. Les techniques de décor, à l'inverse, ont été systématiquement relevées. Le décor de façade, le plus généralement, s'attache aux ouvertures.

Techniques

Portes et fenêtres font parfois l'objet d'un soin particulier. Nous avons vu que les encadrements de porte, et plus rarement la totalité des encadrements des baies du premier niveau, voire de tous les niveaux de façade pouvaient être en pierre de taille. Ces encadrements peuvent aussi être soulignés par un décor moulé et, plus simplement, par une couleur d'enduit différente de celle du fond de la façade. Ces diverses techniques de décor sont aussi présentes en façade des maisons des autres villages de la dépression permienne.

Motifs

Les portes à décor architecturé, avec des entablements, sont tout à fait exceptionnelles. Il s'en trouve cependant au moins trois dans le village (dont les parcelles 393 et 405). Les linteaux des portes d'entrée des logis sont parfois ornés d'une clé saillante, qui peut porter un décor, moulé ou sculpté. Le motif le plus fréquent est une fleur. La fleur est présente sur au moins une quinzaine de clés de linteaux de porte en pierre de taille (parcelles 248, 249, 256, 258, 309, 310, 396, 676, 700, 730, 742, 748, 1097). Le motif floral se trouve essentiellement sur des maisons situées dans les extensions du village postérieures à 1834. Certains sont d'ailleurs associés à des dates portées sur la clé du linteau.

- 1839 (parcelle 248) ;

- 1843 (parcelle 1097) ;

- 1863 (parcelle 249).

D'autres motifs peuvent orner les clés des linteaux de porte : cuirs (exemples : parcelles 713, 734, 736) avec monogramme (parcelle 392, etc.).

Les façades dont tous les encadrements ont des clés portant ou non un motif décoratif sont exceptionnelles (69, 215, 402, 730, 737, 748). Une façade est à cet égard tout à fait remarquable : tous les encadrements de baies portent un décor (parcelle 422). Les motifs sont remarquables : au premier niveau, la porte propose un décor très important ; les fenêtres sont surmontées de médaillons représentant des animaux de chasse ; au second niveau on trouve les quatre saisons ; au troisième niveau, des médaillons plus simples.

On peut noter que, si le décor des premier et second niveaux est important, celui du troisième niveau est plus réduit. On peut également remarquer que la travée de la porte d'entrée est la plus ornée.

8, Rue du Général Castelnau. Façade antérieure (parcelle 1097). Porte (menuiserie).8, Rue du Général Castelnau. Façade antérieure (parcelle 1097). Porte (menuiserie).

4, rue Célestin Gayol (maison parcelle 392). Encadrement en pierre de taille avec décor sculpté et menuiserie de la porte d'entrée.4, rue Célestin Gayol (maison parcelle 392). Encadrement en pierre de taille avec décor sculpté et menuiserie de la porte d'entrée.

2. Le couronnement

La majorité des façades de Vidauban est couronnée de génoise à deux rangs et à un rang. C'est notamment le cas des façades d'édifices agricoles. Nous n'avons pas relevé systématiquement les génoises à 1-2 rangs. En effet, elles sont la norme, norme qui est d' ailleurs commune aux façades des édifices des villages de Puget-Ville, Pignans et autres villages de la dépression permienne. En revanche, nous avons relevé systématiquement la présence de génoise de plus de deux rangs et celle des corniches.

a) Les génoises à plus de deux rangs

Toutes sont des génoises à trois rangs. Elles ne concernent que quatre façades (parcelles 367, 370, 392 et 394). Toutes sont situées dans un périmètre très étroit, près ou dans la Grand-Rue. Toutes sont situées sur des maisons bâties avant 1834.

b) Les corniches

Elles couronnent 105 façades de maisons. Elles ont des formes variées : corniche portant des moulures plus ou moins simples corniche à modillon, corniche ornée de cœur et d'oves, corniche sur corbeaux, dont les intervalles peuvent être des caissons portant un motif floral. Les façades couronnées par des corniches sont essentiellement situées          sur le long des rues Gayol et Foch et aussi dans les extensions du 19e siècle et aux abords de la place Clemenceau. Cependant, dans les extensions du 19e siècle, leur répartition n'est pas aléatoire : elles sont nombreuses dans les alignements de l'avenue Wilson et de l'avenue Foch, sortie nord ; elles sont présentes dans la rue de la République elles sont absentes des rues Bidouré et Jean-Macé. En effet, les corniches ne couronnent que fort peu les façades qui comptent porte de remise au premier niveau et baie fenière au dernier niveau. A l'inverse, elles dossiers couronnent les édifices publics (gare, mairie, école), les maisons bourgeoises isolées (parcelles 1162, 632).

Si l'on compare la répartition des couronnements de Vidauban à celle de Puget-Ville et de Pignans, on peut dire que :

- à Vidauban, comme dans les autres villages, le mode de couronnement le plus banal est la génoise. Cependant, la "banalité" n'est que de la génoise à un et deux rangs. La corniche est moins fréquente que la génoise à un et deux rangs, mais beaucoup plus fréquente que la génoise qui compte au moins trois rangs. Cette dernière ne se rencontre pas sur les façades des extensions du 19e siècle,

- à Vidauban, la corniche est plus fréquente qu'à Pignans et à Puget-Ville. Comme dans ces villages, elle est essentiellement située dans les extensions du village bâties au 19e siècle et/ou dans les "Grand-Rues" ;

- à Vidauban comme à Puget-Ville et à Pignans, la corniche ne couronne guère que des façades de logis qui ne comptent ni baie fenière au dernier niveau, ni porte de remise. A l' inverse, elle ne couronne jamais les façades des édifices agricoles.

Tant génoise que corniche sont un important élément de régulation du paysage urbain.

Les façades latérales des maisons situées à des anges de rues - essentiellement des "grandes rues" - sont souvent couronnées de génoise ou de corniche, tout comme la façade principale. Par exemple : les maisons, parcelles 387, 405, 748 ont une façade latérale couronnée d'une corniche identique à celle qui couronne la façade principale. Cependant, il faut remarquer dans ces exemples que les toits qui couvrent ces maisons sont des toits à croupe. Proche de ces exemples est la génoise tournante qui couronne les façades de la remise située à l'angle de la rue de la République et de l'avenue Pellegrin. Mais génoise et corniche peuvent aussi être situées sur des murs pignons, et participer de ce fait à la régulation du paysage : un alignement de la place Garibaldi (parcelle 445, 446, 460) est à cet égard exemplaire de la recherche de symétrie. Celle-ci est obtenue par deux retours de génoise sur la façade située sur un mur pignon sous un toit en appentis. Ces deux façades flanquent une façade plus haute, située sous un mur gouttereau.

Sur des façades latérales, situées sur un mur pignon, des corniches qui couronnent des façades principales peuvent continuer sur quelques dizaines de centimètres. La corniche peut aussi servir à "rattraper" les irrégularités des niveaux inférieurs des percements. L'alignement est de l'avenue Foch, côté sortie nord, est à cet égard exemplaire : les corniches sont toutes situées à la même hauteur, alors que les niveaux des percements sont très légèrement décalés d'une maison à l'autre. Cette utilisation des couronnements, essentiellement des corniches, pour régulariser le paysage urbain n'est pas spécifique au village de Vidauban : il en va de même à Puget-Ville, et vraisemblablement dans d'autres villages de la dépression permienne. Il faut cependant noter que cette recherche de régularité est essentiellement une caractéristique des alignements du 19e siècle, et plus particulièrement de ceux des Grand-Rues et places.

Quelques façades, très rares, n'ont ni génoise ni corniche en couronnement, mais simplement un dépassement de solives. Ces façades, exceptionnelles à Vidauban, le sont aussi dans les autres villages de la dépression (par exemple à Puget-Ville).

Une façade a, au-dessus de la corniche, une balustrade qui clôt une terrasse. Deux autres terrasses, couvertes ou non, sont closes par une grille en ferronnerie (parcelles 422 et 201).

Rue Albert 1er. Les avant-toits sont tous traités à double rang de génoise.Rue Albert 1er. Les avant-toits sont tous traités à double rang de génoise. Avenue du Président Wilson (maison parcelle 748). Vue de volume prise de l'ouest. Façades avec corniche à modillons.Avenue du Président Wilson (maison parcelle 748). Vue de volume prise de l'ouest. Façades avec corniche à modillons.

3. Les couleurs de façades

Nous n'avons pas relevé systématiquement les couleurs d'enduit et de menuiserie. La seule caractéristique de couleur qui a fait l'objet d'un pointage systématique est la polychromie d'enduit. Cependant, outre ce pointage systématique, la documentation renferme également quelques éléments disparates. Les couleurs des édifices qui ont fait l'objet d'un dossier ont été systématiquement relevés. La caractéristique "polychromie d'enduit" a fait l'objet, pour 60 % de sa population, d'un pointage qui tient compte des couleurs et des positions des couleurs sur la façade.

a) Les enduits polychromes

60 façades de maisons ont des enduits polychromes. Ces façades ne représentent que 6, 8 % des façades des maisons de Vidauban. On peut dire que les jeux de couleur d'enduit sont environ trois fois moins fréquents à Vidauban qu'à Pignans et Puget-Ville. En effet, le descripteur "enduit polychrome" concerne 26,4 % des façades de maisons de Pignans et 24,9 % des façades de maisons de Puget-Ville. Pour parvenir à des résultats comparables, entre les trois villages, nous avons soustrait des décomptes des "enduits polychromes" des villages de Puget-Ville et Pignans, les mentions de polychromie qui n'étaient dues qu'à la présence d'une génoise peinte de couleur différente du reste de la façade et/ou la présence d'une bande placée immédiatement sous la génoise, peinte de couleur différente du reste de la façade. En effet, à Vidauban, ces éléments n'ont pas été systématiquement retenus.

Les enduits de plusieurs couleurs

Ces tableaux ne regroupent pas toutes les façades bicolores du village (57 mentions) mais seulement 35 d'entre elles soit environ 60 de l'effectif.

Couleurs :

rez-de-chaussée

étage

encadrement des baies

menuiserie

parcelle

blanc

gris

-

-

721

-

rose

-

-

217

-

ocre

-

-

68

-

jaune

blanc

-

97

-

jaune

-

verte

391

-

jaune

-

-

745

rose

gris

-

-

216, 398, 393, 742

-

blanc

-

verte

717

jaune

gris

blanc

-

82

-

gris

-

-

254, 388, 396

-

gris

-

-

396

ocre

vert d’eau

blanc

-

230

marron

blanc

-

-

460

gris

rose

-

-

445

bleu

gris

-

-

215

 

encadrement des baies

façade

menuiserie

parcelle

blanc

jaune

-

191

-

jaune

-

214

-

jaune

-

405

-

jaune

-

416

-

jaune

verte

567, 746

-

jaune

bleu

674

-

ocre foncé

verte

79, 81

-

rose

marron

569

-

-

grise

539

-

-

verte

727

-

verte

-

67

-

grise

-

77, 363a

jaune

grise

-

64

Les couleurs des demeures faisant l'objet d'un dossier :

Façades monochromes :

façade

menuiserie

Devanture de magasin

parcelle

grise

grise

-

226, 525, 351, 559, 258, 377, 350 (latérale)

-

marron

-

526, 530, 580

-

verte

-

461, 708

-

bleue

-

558

-

-

vert/jaune

211, 212

-

grise

crème/ocre/verte

228

-

-

rose/grise

382-383

jaune/grise

grise

-

367

jaune

grise

-

708 (Bidouré)

blanche

grise/bleue

-

761

-

marron

-

564

Façades à enduit polychrome2 :

façade

soubassement

RDC

devanture

menuiserie

parcelle

jaune

gris

-

-

grise

566

-

-

rose

-

grise

350

-

-

gris

X

-

202

 

-

 

-

blanc/ encadrement blanc

 

-

 

-

 

97

-

gris

-

-

grise

714

rose

-

encadrement blanc

-

marron

569

blanc

-

jaune

X

grise

10

grise

-

jaune

X

-

368

Position

Agencement vertical en grandes bandes horizontales

Celui-ci s'opère selon deux modalités :

La couleur du premier niveau est différente de celle des niveaux supérieurs : exemple parcelle 460. Le premier niveau est marron, le reste de la façade est blanc.

La couleur distingue plus de deux niveaux différents : exemple parcelle 378. Le premier niveau est blanc grisé, le second niveau est jaune, les troisième et quatrième niveaux sont gris.

Ces deux modalités n'ont pas la même fréquence :

- la modalité la plus fréquente est celle qui distingue "couleur du premier niveau/couleur des niveaux supérieurs". On peut d' ailleurs remarquer que les façades qui ont, au premier niveau, une devanture de magasin sont souvent, ipso facto, à regrouper dans cette catégorie. Ce regroupement n'a pas été opéré dans les tableaux et les décomptes, mais il pourrait l'être ;

- la modalité qui distingue par la couleur plus de deux niveaux différents de façade est très rare : dans la limite de notre documentation, nous n'en avons à Vidauban qu'un seul exemple.

Si nous comparons du point de vue de "l'agencement vertical en grandes bandes horizontales" les façades de Vidauban à celles de Puget-Ville et d'autres villages, il apparait que :

- ce type d'agencement est absent de Puget-Ville. En revanche, on le rencontre plus fréquemment qu'à Vidauban, à Pignans et vraisemblablement à Gonfaron ;

- lorsque ce type d'agencement se rencontre, la première modalité est toujours beaucoup plus fréquente que la seconde.

Il semble que nous puissions formuler plusieurs hypothèses en considérant tour à tour la position géographique des villages, le rapport existant entre les deux modalités au sein de cet agencement, référé à la norme globale des façades d'un village :

- peut-être Vidauban appartient-il, de ce point de vue, à la même zone que Gonfaron et Pignans, alors que Puget-Ville appartiendrait à une zone différente ;

- peut-être faut-il, pour que la modalité 2 existe, que la modalité 1 soit relativement nombreuse, référée à l'ensemble des façades à enduit bicolore.

La redondance et/ou la simulation des trames de façades

Une couleur, différente de celle du fond de façade, peut souligner ou simuler des éléments de trame de façade :

- le soubassement : exemple parcelles 566, 714. Le soubassement est gris, alors que la façade est jaune ;

- les encadrements de baies ;

- les cordons d' appui, de niveau, les chaînes d'angle : la modalité la plus fréquente de ce type d'agencement est l'emploi de couleur contrastée avec celui du fond de façade autour des baies.

Cependant, il faut remarquer que ces deux types d'agencement peuvent se combiner :

- exemple parcelle 391. Le premier niveau de façade a un enduit blanc, les autres niveaux ont un enduit jaune, l'encadrement des baies est blanc ;

- exemple parcelle 230. Le premier niveau a un enduit ocre, les niveaux supérieurs ont en enduit vert d'eau, l'encadrement des baies est blanc.

b) Les enduits monochromes

Ils sont majoritaires à Vidauban (93,2% de l'effectif). Leur fréquence est plus grande à Vidauban qu'à Puget-Ville et Pignans mais aussi, vraisemblablement qu'à Gonfaron, au Luc, Carnoules, aux Mayons.

Les façades dans leur ensemble sont très peu colorées. le gris domine, semble-t-il, très largement, vraisemblablement suivi du jaune et du blanc/beige.

c) Les couleurs des menuiseries

Celles-ci n'ont pas été notées systématiquement. Cependant, il semble que la plupart des menuiseries soient grises. Le marron, le vert et le bleu sont utilisés comme couleurs de menuiseries.

Répartition dans le village

Les façades grises sont, semble-t-il, dominantes dans les extensions du 19e siècle - hormis l'avenue Maximin-Martin des grand-rues (Gayol et Foch).

Les couleurs blanches et beiges sont souvent des symptômes de ravalement contemporain.

Les enduits polychromes, assez nombreux relativement au reste du village dans l'avenue Maximin-Martin ne sont pas à attribuer à des vestiges d'enduit ancien, mais tout au contraire à des ravalements très récents de façades.

Rien ne permet de dater la grisaille des façades de Vidauban. Cependant, nous pouvons faire l'hypothèse que celle-ci est une mode de la fin 19e-début 20e siècle. En tout état de cause, dans la première partie du 19e siècle, le goût pour les couleurs vives était marqué, puisqu'en 1827, il est stipulé dans le cahier des charges de réfection de l'hôtel de ville, que la façade devait être peinte en vert pomme.

On peut d'ailleurs remarquer que si, dans I'ensemble, les façades des maisons sont très grises, celles de la mairie actuelle et de l'école maternelle sont colorées.

Les couleurs les plus vives sont celles des devantures de magasins, notamment des devantures carrelées.

4. Décor moulé

Nous n'avons relevé systématiquement la présence de "décor moulé" sur les façades des maisons de Vidauban que pour signaler l'utilisation de cette technique. De ce pointage systématique ont cependant été exclus tant les appuis de fenêtre en ciment que les corniches. En effet, celles-ci - pour autant que l'on puisse en juger à les regarder de la rue - sont moulées, mais elles font l'objet d'un décompte particulier dans la rubrique 'couronnement". Quant aux appuis de fenêtre en ciment, ils sont fort nombreux à Vidauban. N'ayant pas fait I'objet d'un pointage systématique, l'appui de fenêtre en ciment ne peut être dit la "norme". Cependant, sa fréquence et sa simplicité sont telles qu'il peut être considéré comme un degré "un" et de facto ne pas être relevé.

Nous n'avons pas détaillé systématiquement les éléments de trame de façade auxquels s'applique le décor moulé. Ces éléments sont les mêmes que ceux qui existent sur les façades des maisons des villages voisins. A Vidauban, leur ordre de fréquence est probablement le même que celui des villages voisins (exemple à Puget-Ville) : les appuis de fenêtre viennent en tête, suivis par les encadrements de porte et de fenêtre, puis des bandeaux d'appui et de niveau, puis des chaines d'angle, pilastres, etc.

Comme dans les autres villages de la dépression permienne, le décor moulé s'applique aux mêmes éléments de trame de façade que l'utilisation de la pierre de taille ou des enduits polychromes.

Le décor moulé peut être un simple bandeau plat, en légère saillie sur le mur de la façade, il peut aussi être mouluré de façon plus ou moins complexe. Ces caractéristiques morphologiques s'appliquent tant aux encadrements de portes et de fenêtres qu'aux bandeaux d'appui et de niveaux. Par exemple :

- bandeau plat encadrant une porte : parcelles 295, 371 ;

- bandeau plat encadrant une fenêtre : parcelles 393, 736-742 ;

- bandeau d'appui : parcelle 405 ;

- encadrement de porte mouluré : parcelles 300, 302, 392 ;

- encadrement de fenêtre mouluré : parcelles 734, 736, 97, 203, 382 ;  

- bandeau d'appui mouluré : parcelles 302, 392, 736.

Les chaînes d’angle peuvent être à joints refendus, et harpées. Les clés moulées peuvent porter un décor. 86 façades de maisons portent un décor moulé. Celui-ci concerne donc 12,9% de l’effectif des façades de maisons de Vidauban. Cependant, sa répartition n'est pas aléatoire.

 

antérieur à 1834

antérieur à 1834

X

postérieur à 1834

postérieur à 1834

total

unique

1

6

-

-

7

 

principale

1

30

-

2

37

70

secondaire

1

4

2

-

2

9

total

3

40

2

2

39

86

II apparaît donc que le décor moulé a une très forte prédilection pour les façades de classe B, pour les façades principales. Cependant, il ne faut pas déduire de cette affirmation que le décor moulé est la norme des façades de classe B et des façades principales : en effet, il ne concerne respectivement que 16,2% et 17,7 % d'entre elles.

La répartition spatiale dans le village du décor moulé conforme à la prédilection pour les façades principales et celles de classe B : il est essentiellement réparti le long des grandes rues, sur la place Clemenceau, rue de la République. De cette répartition spatiale on peut également déduire que le décor moulé est essentiellement situé sur des façades qui ne présentent ni porte de remise au premier niveau ni baie fenière au dernier niveau.

29, rue de la République. Menuiserie de la porte d'entrée et encadrement façonné.29, rue de la République. Menuiserie de la porte d'entrée et encadrement façonné.

5. Ferronneries

48 façades de maisons de Vidauban ont un ou des éléments en ferronnerie. Ont été exclus des décomptes les soupiraux de cave et les impostes constituées de simples barres de fer. De même, les ferronneries modernes des balcons souvent présents sur des façades anciennes, notamment de classe A, manifestement objet de réfection récente ne sont pas incluses dans les décomptes. A l'inverse, sont inclus dans ces décomptes les balcons et appuis de fenêtres, souvent en fonte, qui se trouvent sur des façades du 19e siècle, les impostes en ferronnerie présentant un décor, les grilles de fenêtres.

Nombre de ces ferronneries n'ont qu'un décor abstrait ; cependant, on relève quelques ferronneries "figuratives" feuilles de lierre sur un balcon, dauphin, etc. Les impostes peuvent avoir un monogramme central, être formées d'arabesques mais aussi être une simple répétition d'un même élément de décor. Les ferronneries ont essentiellement été relevées dans les grandes rues, et sur la place Clemenceau, c'est-à-dire dans les extensions 19e du village.

La répartition des balcons en ferronnerie, fonte, etc... est très semblable à Vidauban à celle que I'on pouvait trouver dans les autres villages : exemple Le Luc, la grand-rue et la place principale à Puget-Ville : route nationale 97, etc.

Cette répartition spatiale recouvre également d'autres prédilections :

- les façades de classe B ;

- les façades principales ;

- les façades qui n'ont ni porte de remise ni baie fenière.

On peut remarquer que la mairie a un vaste balcon au premier étage, tout comme les autres mairies (ex. Puget-Ville, Le Luc, etc.).

4, rue Célestin Gayol (maison parcelle 392). Façade antérieure, premier étage : ferronneries.4, rue Célestin Gayol (maison parcelle 392). Façade antérieure, premier étage : ferronneries.

6. Les menuiseries

a) Les menuiseries des portes de logis

A Vidauban, les menuiseries des portes de logis sont un élément marquant du paysage. Elles ne sont que très exceptionnellement protégées par des contrevents (parcelles 367, 368, 529, 583, 626). Encore convient-il de remarquer que, dans ces exemples, au moins deux contrevents protègent des portes vitrées (parcelles 529, 583) et qu'au moins deux contrevents protègent des portes qui ne sont pas des portes principales (parcelles 367, 368). De ce point de vue, le paysage de Vidauban diffère très profondément de celui de Puget-Ville où près de la moitié des menuiseries des portes de logis sont protégées par des contrevents qui les masquent.

A Vidauban, nous n'avons retenu comme "élément remarquable" que les menuiseries à deux vantaux. De facto, nous n'avons pas distingué comme dans d 'autres villages les menuiseries à un vantail de celles à un vantail surmonté d'une imposte. En effet, cette distinction nous a semblé ici moins significative que dans d'autres villages où les menuiseries à deux vantaux sont plus rares. Toutefois, il est vraisemblable que la présence d' une imposte au-dessus d'une menuiserie à un vantail est beaucoup plus fréquente dans les extensions du 19e siècle que dans les parties les plus anciennes du village, tout comme à Puget-Ville et dans les autres villages de la dépression permienne.

Les menuiseries à deux vantaux, au nombre de 157, concernent 28,6% des maisons. Leur fréquence est ici trois fois plus élevée qu'à Pignans et à Puget-Ville où elles ne se trouvent respectivement que sur 8,2% et 9,9% des maisons.

La répartition des menuiseries à deux vantaux n'est pas aléatoire.

position de la façade

FAC

ADES

UNI

QUES

FAC

ADES

PRINCI

PALES

FAC

ADES

SECON

DAIRES

 TO

 TA

 l

 total

type de façade

A

B

X

total

A

B

X

Total

A

B

X

Total

A

B

X

total

nombre de façades où se trouve une menuiserie à deux vantaux

 0

 18

 1

 19

 4

 129

 

1

 

 134

 2

 1

 

1

 

 4

 6

 

148

 

 

3

 

 157

nombre total de façades de la catégorie

52

98

 

 2

 152

 66

 325

 5

 396

 38

 63

 19

 120

 156

 486

 26

 668

%age de façades concernées par la caractéristique par rapport à l’ensemble des façades

  -

 18,4

 

 -

 

 12,5

 6

 39,6

 -

 33,8

 

 

 

 -

 

 

 

 -

  -

 3,3

  3,8

 30,4

 -

 -

Les menuiseries à deux vantaux sont 2,7 fois plus fréquentes sur les façades principales que sur les façades uniques. Elles sont dix fois plus fréquentes sur les façades principales que sur les façades secondaires - qui sont, ne l'oublions pas, souvent dépourvues de porte de logis.

Les menuiseries à deux vantaux sont 8 fois plus fréquentes sur les façades de classe B que sur celles de classe A.

Les menuiseries à deux vantaux sont 2,1 fois plus fréquentes sur les façades principales de classe B que sur les façades uniques de même classe. Elles sont 6,6 fois plus fréquentes sur les façades principales de classe B que sur celles de classe A.

La prédilection des menuiseries à deux vantaux pour les façades principales, les façades de classe B et tout particulièrement pour les façades qui cumulent la position principale et la morphologie B se retrouve aussi à Pignans. Cet ordre de fréquence est peut-être une règle. Cependant, les rapports entre les fréquences peuvent varier fortement d'un village à l'autre, semble-t-il  : en effet, à Pignans les menuiseries à deux vantaux sont 1,4 fois plus fréquentes sur les façades principales que sur les façades uniques, 5 fois plus fréquentes sur les façades principales que sur les façades secondaires. Elles sont 1,4 fois plus fréquentes sur les façades de classe B que sur celles de classe A, 2 fois plus fréquentes sur les façades principales de classe B que sur les façades uniques de même classe et 1, 8 fois plus fréquentes sur les façades principales de classe B que sur les façades principales de classe A.

La prédilection des menuiseries à deux vantaux pour les façades principales et pour les façades de classe B se projette bien sûr dans I'espace villageois. Cette répartition spatiale recouvre aussi des caractéristiques d'époque et de fonction.

A Vidauban, les menuiseries à deux vantaux sont nombreuses le long des alignements construits au 19e siècle, plus particulièrement le long de l'avenue Foch, côté nord, le long des avenues Maximin-Martin et Wilson, le long de la rue de la République et de la place Clemenceau. Cependant, toutes les extensions du 19e siècle n'ont pas des menuiseries à deux vantaux celles-ci ne sont pas nombreuses le long des rues Bidouré, Macé, Albert 1er, Carnot, Galliéni. Mais dans ces rues, les façades laissent voir la fonction agricole, avec leur vaste porte de remise et/ou leur baie fenière au dernier niveau, alors que les extensions 19e où les portes à menuiserie à deux vantaux sont quasiment la norme ne donnent à voir que la fonction résidentielle et commerçante.

Cette répartition des menuiseries à deux vantaux est très proche de celle que l'on peut observer à Puget-Ville et à Pignans. A Puget-Ville, tout comme à Vidauban, les menuiseries à deux vantaux sont une caractéristique d'époque, plus nombreuses dans les extensions du 19e siècle que dans les parties anciennes de la ville. Mais à Puget-Ville comme à Vidauban, les menuiseries à deux vantaux ne se trouvent pas indifféremment sur n'importe quel type de façade du 19e siècle classées selon leur fonction apparente.

Ceci explique que près de 90 des menuiseries à deux vantaux aient été relevées sur des façades de classe B, et même, plus précisément, que 84 d'entre elles soient situées sur des façades de classe B qui présentent au moins trois travées. En effet, la fréquence de la porte à deux vantaux augmente semble-t-il en même temps que le nombre de travées (moins de 10% des façades B2, près de 50% des façades B3, 75% des façades B4, etc. ont une menuiserie à deux vantaux).

L'ensemble de ces menuiseries est remarquable. Le soin dont el les ont manifestement fait l'objet n 'a pas d'égal dans les villages voisins étudiés jusqu'ici, de Cuers au Luc.

Ces portes n'ont pas toutes été schématisées. Cependant, une centaine d'entre elles I'ont été. Certains modèles ont été utilisés plusieurs fois. D'autres semblent bien être uniques - du moins à Vidauban.

L' inspiration de leur décor est résolument géométrique, tout comme les décors de portes relevés dans les villages voisins.

Les portes des édifices publics

La menuiserie à deux vantaux est la norme la mairie, les écoles en ont. Celle de la mairie est particulièrement soignée.

Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (1).Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (1). Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (2).Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (2).

Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (3).Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (3). Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (4).Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (4).

Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (5).Menuiseries des portes de logis. Porte à deux vantaux (5). 32, avenue du Maréchal Foch (parcelle 300). Menuiserie de la porte d'entrée.32, avenue du Maréchal Foch (parcelle 300). Menuiserie de la porte d'entrée.

Les portes de remise

Elles sont en tout point semblables à celles des villages voisins avec leurs deux grands battants rustiques.

D. Répartition des éléments architecturaux remarquables" (EAR) sur les façades des maisons

Nous appelons "éléments architecturaux remarquables" certaines des caractéristiques architecturales relevées sur les façades, énumérées et décrites dans la sous-partie C. Il ne s'agit, au sein de ces caractéristiques architecturales , que de celles qui sont à la fois "rares" et significatives d'un soin particulier apporté à la construction. De facto, certaines caractéristiques architecturales sont exclues, soit en raison de leur banalité (exemple : linteau droit, enduit, génoise à deux rangs, porte à un vantail), soit en raison de leur signification qui est plutôt un soin apporté à la construction qui est moindre que la moyenne (exemple : blocage non enduit, présence de brique, de bois).

Les caractéristiques retenues comme "élément architectural remarquable" appartiennent à plusieurs champs : il peut s'agir de l'emploi de matériaux "nobles", d'utilisation de techniques de décor, d'éléments de trame de façade. Nous retenons comme élément architectural remarquable" :

-  la pierre de taille ;

-     la ferronnerie ;

-     le décor moulé ;

-     la polychromie d'enduit ;

-     l'arc segmentaire, le plein-cintre ;

-     la corniche et la génoise à plus de deux rangs ;

- l'étage d'attique ;

-     la menuiserie à deux vantaux.

1. Numération

Dans un premier temps, nous ne nous préoccuperons pas de la "nature" des "éléments architecturaux remarquables" situés sur les diverses façades des logis, mais seulement de leur nombre. Ceci nous permettra de cerner les proportions entre les façades qui ont des "caractéristiques architecturales remarquables" et celles qui en sont dépourvues. Les façades des logis seront classées tour à tour selon leurs grands critères disjonctifs :

-    position de la façade : unique/principale/secondaire ;

-    période de construction : avant/après 1834 ;

- fonction logis avec/sans remise et baie fenière;

- classe morphologique A/B.

Nous tenterons de voir si la distribution du nombre d'"éléments architecturaux remarquables" varie selon ces clivages. Chemin faisant, nous comparerons les distributions d'"éléments architecturaux remarquables" sur les façades de Vidauban à celles de Pignans.

a) Distribution des "éléments architecturaux remarquables" sur l'ensemble des façades des logis

façades

Vidauban

Vidauban

Pignans

Pignans

 

nombre

%

nombre

%

sans EAR

362

54,1

191

32,9

avec EAR

307

45,9

391

67,1

total

669

100

583

100

Globalement, nous pouvons affirmer que les façades de Vidauban sont moins nombreuses que cel les de Pignans à présenter un ou des éléments architecturaux remarquables.

nombre d’EAR par façade

Vidauban

Vidauban

Pignans

Pignans

1

145

47,2

188

48,1

2

75

24,4

118

30,3

3

56

18,2

47

12

4

22

7,2

24

6,1

5

6

1,9

13

3,3

6

1

0,3

1

0,3

7

1

0,3

-

-

Nous pouvons remarquer que, tant à Vidauban qu'à Pignans, le nombre de façades porteuses d'"éléments architecturaux remarquables" va décroissant de 1 élément à 6 ou 7. Cependant, les répartitions ne sont pas exactement semblables : on peut remarquer un déficit léger à Vidauban des façades porteuses de 1-2 éléments et une légère supériorité à Vidauban des façades porteuses de 3-4 éléments.

b) Distribution des EAR sur les façades des logis classés selon leur position

 

unique

principale

secondaire

total

sans EAR

98

181

83

362

avec EAR

54

216

37

307

dont 1 EAR

30

95

20

145

dont 2 EAR

10

52

13

75

dont 3 EAR

10

43

3

56

dont 4 EAR

2

20

-

22

dont 5 EAR

6

4

1

6

dont 6 EAR

1

-

-

1

dont 7 EAR

-

1

-

1

L'ordre croissant des façades porteuses d'éléments architecturaux remarquables s'établit à Vidauban ;

-    façades secondaires ;

- façades uniques ;

-    façades principales.

Cet ordre est le même que celui qui s'établit dans le village de Pignans (façades secondaires 49,4%, façades uniques 67,1 % , façades principales 74,7%).

Il semble donc que I'on puisse dire que les façades principales sont plus souvent que les façades uniques porteuses d'éléments architecturaux remarquables et que les façades secondaires sont des façades classées selon leur position, celles qui sont le moins souvent support d'éléments architecturaux remarquables. Cet ordre est vraisemblablement une constante.

Nous allons maintenant analyser la répartition des façades classées selon leur position, selon le nombre d'éléments architecturaux remarquables dont elles sont porteuses. Ceci afin de voir si la décroissance est régulière de la façade principale à la façade secondaire.

nombre EAR

façades principales

uniques

secondaires

1 élément

44%*

55,5%

54%

2 éléments

24%

18,5%

35%

3 éléments

20%

18,5%

8%

4 éléments

9,2%

3,7%

-

5 éléments

1,8%

1,8%

2,7%

6 éléments

-

1,8%

-

7 éléments

0,4%

-

-

* les %ages sont calculés sur l'effectif au sein de chaque classe des façades porteuses d'éléments architecturaux remarquables.

Nous voyons, au sein de chaque classe de façade, une décroissance des façades porteuses d'un à 5/6/7 éléments architecturaux remarquables. Cependant, cette décroissance n'est pas régulière : les espacements entre les nombres d'éléments remarquables enregistrent une "cassure" dont I'emplacement varie :

-     pour les façades secondaires, la cassure passe entre 2 et 3 éléments (rapport de 1 à 4) ;

-     pour les façades uniques, la cassure passe entre 3 et 4 éléments (rapport de 1 à 6) ;

-     pour les façades principales, la cassure passe entre 4 et 5 éléments (rapport de 1 à 5).

La cassure se déplace donc régulièrement, de 2 à 3 pour les façades secondaires, de 3 à 4 pour les façades uniques, de 4 à 5 pour les façades principales.

Si nous comparons ces résultats à ceux obtenus en classant de la même manière les façades-supports d'"éléments architecturaux remarquables" de Pignans, nous obtenons des résultats similaires : la cassure pour les façades secondaires passe entre 2 et 3 éléments, pour les façades uniques entre 4 et 5, pour les façades principales entre 5 et 6. La progression est donc la même entre façades secondaires-uniques-principales.

Nous pouvons comparer Pignans et Vidauban sous I'angle de la dispersion des éléments sur les façades.

Vidauban :

 

principales

uniques

secondaires

1-2 EAR

68%

64%

89%

3 EAR

20%

18,5%

8%

4 EAR

9,2%

3,7%

-

+ de 4 EAR

2,2%

3,6%

2,7%

Pignans :

 

principales

uniques

secondaires

1-2 EAR

72,8%

77%

91,3%

3 EAR

11,8%

13,6%

6,5%

4 EAR

7,9%

5,3%

2,1%

+ de 4 EAR

6,8%

1,2%

-

Ces pourcentages sont établis sur les effectifs des façades de chaque classe qui sont support d'éléments architecturaux remarquables.

Globalement, si les éléments architecturaux remarquables sont dispersés à Pignans sur un grand nombre de façades, à Vidauban, leur dispersion est moindre et leur regroupement sur les façades est plus grand, et cela, quelle que soit la position de la façade.

c) Distribution des EAR sur les façades de logis selon les grandes périodes de construction (avant/après 1834)

 EAR

antérieur

postérieur

1 élément

84

59

2 éléments

41

34

3 éléments

36

20

4 éléments

13

9

5 éléments

3

4

6 éléments

1

-

7 éléments

1

-

avec EAR

181

126

sans EAR

203

160

La distribution selon la périodisation avant/après 1834 ne laisse pas apparaître de grandes différences. Tout au plus peut-on dire qu'il semble que les façades antérieures à 1834 sont légèrement plus souvent que celles postérieures à 1834 support d'élément architectural remarquable (44 et 47%).

d) Distribution des EAR sur les façades des logis classés selon les fonctions apparentes

 

F1

F2

F3

F4

F1+6

sans EAR

188

-

-

-

-

avec EAR

120

34

41

4

93

dont 1 EAR

56

26

26

2

29

dont 2 EAR

32

7

7

2

24

dont 3 EAR

39

1

7

6

26

dont 4 EAR

9

-

1

-

11

dont 5 EAR

4

-

-

-

2

dont 6 EAR

1

-

-

-

-

dont 7 EAR

-

-

-

-

1

Pour rappel, F1=maisons dépourvues de fonctions agricoles et/ou commerciales ; F1+F6=maisons avec partie commerciale ; F2=maisons avec remise ; F3=maisons avec remise et fenil ; F4=maisons avec fenil.

Les différences de chiffres entre ceux de cette colonne et ceux des effectifs globaux proviennent des absences de mention de fonction.

Il apparaît très nettement que les éléments architecturaux remarquables ne se répartissent pas aléatoirement selon les fonctions des façades. Tout au contraire on note un ordre décroissant des façades présentant au rez-de-chaussée un magasin à celles qui ont une baie fenière. Sur les effectifs globaux des façades classées par fonction :

-    78,8% de celles qui ont au rez-de-chaussée un magasin sans avoir ni porte de remise ni baie fenière ont au moins un élément architectural remarquable ;

-    46,5% de celles qui n'ont que la fonction résidentielle ont au moins un élément architectural remarquable ;

-    31,7 % de celles qui ont une porte de remise sont dans ce cas ;

- 31,8 % de celles qui ont porte de remise et baie fenière ;

-    16% de celles qui ont une baie fenière.

Il semble donc que la fonction de la façade ait un rôle déterminant dans la présence ou l'absence d'"élément architectural remarquable".

Au sein des façades porteuses d'"éléments architecturaux remarquables", classées selon leur fonction, le nombre d'éléments remarquables n'est pas aléatoire :

 

F1+6

F1

F3

F2

F4

1 EAR

31,1

46,6

63,4

76,4

50

2 EAR

27,9

26,6

20,6

20,6

50

3 EAR

28

15,8

17,1

2,9

-

4 EAR

11,8

7,5

-

-

-

+ de 4

3,2

4,2

-

-

-

Cette distribution se rapproche sans doute des observations faites sur les façades du village de Puget-Ville, où il apparaissait nettement que les façades qui présentaient porte de remise et/ou baie fenière étaient moins souvent que les autres support d'éléments architecturaux remarquables.

e) Distribution des EAR sur les façades de logis classées selon leur morphologie A/B

 

façades A

façades B

sans EAR

111

232

avec EAR

45

254

1 EAR

35

105

2 EAR

8

64

3 EAR

2

54

4 EAR

-

22

5 EAR

-

7

6 EAR

-

1

7 EAR

-

1

Il apparaît donc que les façades de classe A sont beaucoup moins fréquemment support d'éléments architecturaux remarquables que les façades de classe B. De plus, lorsque les façades de classe A sont support d'éléments architecturaux remarquables, ceux-ci, le plus souvent, y sont seuls et ils n'y sont jamais plus nombreux que 3. En cela, les classes A et B s'opposent fortement.

f) Comparaison des distributions selon les diverses classifications des façades

L'opposition majeure pour la présence des éléments architecturaux remarquables passe, du moins à Vidauban, entre les façades de classe A et de classe B. Puis les écarts sont importants entre les façades classées selon leur fonction et leur position. En revanche, l'écart entre les périodes de construction avant/après l'ancien cadastre est globalement insignifiant.

Dans une étape ultérieure, il conviendra de combiner les diverses classifications des façades. En effet, les façades de classe A par exemple recouvrent certes une caractéristique morphologique isolable, mais en même temps, elles ont une fonction, une position, une époque de construction privilégiées. En effet, nous avions vu plus haut que les distributions n'étaient pas aléatoires.

2. Répartition des façades EAR dans l'agglomération

A l'évidence, les EAR ne se répartissent pas de façon aléatoire.

II. DISTRIBUTION INTERIEURE

A. Modalités de la sélection

Nous avons sélectionné une trentaine de maisons dans l'agglomération, réparties en fonction de critères spatiaux et d'époque (centre ancien/Grand-Rue/extension du 19e siècle) et en fonction de critères morphologiques (élévation-emprise au sol ).

Hormis la 7e maison rue Célestin Gayol, choisie en raison d'un exceptionnel décor de façade, toutes les maisons sont représentatives des maisons composant la ville de Vidauban. Elles sont en tout point similaires aux maisons sélectionnées dans les autres agglomérations de la dépression permienne (exemple : Puget-Ville, Pignans).

La sélection n 'est toutefois pas faite à l'exact prorata des maisons existantes de même type vraisemblable. Nous avons plus particulièrement porté notre attention sur les maisons situées à des angles de rue, mitoyennes sur deux côtés orthogonaux, afin d'enrichir le corpus de ces maisons.

Dans les dossiers individuels, après correction, subsiste encore en conclusion la typologie, montée à partir du corpus de maisons du village de Pignans en 1980/1. Celle-ci grosso modo répartissait les maisons en fonction de leur distribution intérieure : le stade 1 correspond à la distribution I, le stade 2 à la distribution II et le stade 3 à la distribution III de la typologie ci-après, élaborée en 1986.

La notion de type d'œuvre est définie dans les Prescriptions Scientifiques, livret "Architecture", juin 1978 par la solidarité dans la répétition de plusieurs caractères importants (p. 122). L'existence de ces corrélations, idéalement, doit permettre des extrapolations.

Pour approcher de la notion de type d'œuvre, nous avons distingué, conformément aux Prescriptions Scientifiques (p. 122), des types de plans, des types d'élévations et des types d'emprises au sol. En effet, le type d'oeuvre peut se définir comme une combinatoire de types de parties d'édifices.

Les traitements des informations recueillies dans les agglomérations de la dépression permienne nous permettent d'affirmer que l'extrapolation ne peut être autre chose qu'une probabilité qui n'approche le 100% que rarement.

Ceci nous conduit à caractériser les maisons par une chaine de typologies de parties d'édifices plutôt que par une typologie synthétique.

Ce parti est dicté par la présence de cas-limite et par la quasi-certitude que des passages existent d'une grande catégorie à une autre. Réduire a priori l'information serait s'interdire l'analyse des liens entre les modèles et les passages de l'un à l'autre.

Pour le montage de la typologie MAISON, nous ne retenons que des variables morphologiques à I'exclusion de la variable fonctionnelle.

B. Typologie des parties d'édifice

Le choix des parties de distribution, d'élévations et d'emprises au sol est, semble-t-il, suffisamment classique pour n'avoir pas besoin de justification.

1. Distribution intérieure

Les variables prises en compte concernent toutes l'emplacement et la direction de I'escalier.

a) Position par rapport au bâtiment

b) Direction par rapport à son accès

c) Position de l'escalier dans le bâtiment

- I : en façade antérieure ;

- II : en fond ;

- III : en côté.

Chaque position est ensuite précisée par :

- a : angle ;

- b : milieu.

Cette précision n'a évidemment de sens que pour I et II. Pour III :

- a : couloir latéral ;

- b : couloir central.

Ce sens peut d'ailleurs également s'appliquer pour la position II.

d) Direction de départ de l'escalier par rapport à son accès

- 1 : départ dans le prolongement de son accès ;

- 2 : départ perpendiculaire à son accès.

Cette typologie, concrètement, s'organise de la sorte :

Typologie des maisons. Les accès : emplacement de l'escalier de distribution intérieur.Typologie des maisons. Les accès : emplacement de l'escalier de distribution intérieur.

Mais il faut prévoir dans cette typologie quelques formes qui, pour être relativement rares dans le corpus des maisons que nous avons rencontrées jusqu'ici, n'en existent pas moins

- il s'agit d'introduire la notion d'escalier traversant. Celle-ci pourra être notée très simplement par une apostrophe (') qui suivra la première caractéristique :

Typologie des maisons. Les accès : emplacement de l'escalier de distribution intérieur. Les escaliers traversants.Typologie des maisons. Les accès : emplacement de l'escalier de distribution intérieur. Les escaliers traversants.

Nous avons pris le parti de classer en I plutôt qu'en II les escaliers traversants entre façade antérieure et façade postérieure parce que les formes qui se rattachent au type nous semblent être plus proches de I que de II. En effet, la forme l'a , que nous avons rencontrée dans les diverses agglomérations, était plutôt rustique, les escaliers étant de forme élémentaire. Or, l'escalier élémentaire est une caractéristique secondaire qui ne se trouve guère que dans le type I.

-      il faut également prévoir la possibilité pour les types II et III de signaler l'absence de couloir. Il s'agit évidemment d'une absence qui est extrêmement rare, mais que nous avons rencontrée. Nous noterons cette absence par l'apostrophe (') après a ou b :

Typologie des maisons. Les accès : emplacement de l'escalier de distribution intérieur. Absence de couloir.Typologie des maisons. Les accès : emplacement de l'escalier de distribution intérieur. Absence de couloir.

Cette typologie ne tient pas compte de la place de l'escalier par rapport à la maison : extérieur, dans-œuvre, semi hors-œuvre. Ceci pour plusieurs raisons :

-      la quasi totalité des maisons dans les agglomérations varoises ont des escaliers dans-œuvre ;

-      les très rares escaliers demi hors-œuvre peuvent parfaitement se rattacher à la typologie ci-dessus ;

-      le bordereau architecture permet de mentionner cette caractéristique. Il est donc superflu d'en encombrer la typologie, puisque l'information peut être appelée automatiquement.

Cette typologie devrait permettre de classer l'intégralité des distributions intérieures des maisons de type vernaculaire qui composent les agglomérations varoises. Mais il faut réserver la possibilité d'autres emplacements et la possibilité de l'absence d'information ou de la contradiction entre les informations :

-      les maisons dont l'escalier changerait radicalement d'emplacement d'un étage à l'autre pourront être caractérisées par les diverses catégories dont la maison relève, en combinant les types : par exemple la1 - Illa2

-      les maisons qui auraient une distribution qui ne peut en aucun cas se décrire par la typologie seront classées en IV. Si le type se remplit, il sera bien temps d'aller voir alors ce qu' il recouvre concrètement ;

-      les maisons dont nous ne connaissons pas la distribution seront classées en X.

2. Elévations

Nous classons les élévations en deux grands types disjonctifs A et B.

Les élévations de type B se définissent par la régularité, celle de type A présentent des irrégularités il peut s'agir de présence de fenestron, de parties de mur aveugle, d'absence de travée stricte.

Cependant, la classification en A et B n'obéit pas à des règles strictement géométriques : certaines irrégularités n'empêchent pas le classement en type B.

-      la présence au dernier niveau d'une baie fenière de dimensions différentes des fenêtres de logis même si elle n'est pas située dans une travée ;

-      la présence au premier niveau d'une porte de remise ou d'un commerce sous plusieurs baies au niveau supérieur ;

-      un décalage de la porte d'entrée du logis par rapport à la travée de fenêtres au niveau supérieur. Cependant ce décalage ne doit pas excéder une largeur qui pourrait laisser supposer qu'un escalier puisse avoir la place de se développer entre la porte (en position latérale) et le mur latéral ;

-      la présence au dernier niveau de baies de petites dimensions.

En effet, une typologie n'a pas pour but de se substituer à un croquis ou à une photographie, mais plutôt celui de réduire à une épure le réel , en vue d'un traitement logique.

Puis, chaque type est caractérisé par des variables communes à l'un et à l'autre :

-      nombre de baies au second niveau (nous ne comptons comme baie que les fenêtres et non les fenestrons, fréquents sur le type A) ;

-      position de la porte du logis :

- a latérale ;

- b centrale ou semi-centrale.

La typologie se développe, concrètement, de la façon suivante :

Typologie des maisons. Les façades. Type A : travée et entrée non alignées.Typologie des maisons. Les façades. Type A : travée et entrée non alignées. Typologie des maisons. Les façades. Type B : travée et entrée alignées.Typologie des maisons. Les façades. Type B : travée et entrée alignées.

Si la caractérisation du type B ne pose guère de problème, celle du type A présente de nombreuses variantes.

Pour spécifier plus finement les variantes des élévations de type A, il est possible de caractériser les irrégularités par leur nature et leur emplacement :

- nature de l'irrégularité :

- 1 : fenestron ;

- 2 : partie aveugle.

-        position de l'irrégularité :

- a : au-dessus de la porte ;

- b : entre la porte et le mur latéral ;

- c : autres.

Ces caractéristiques, spécifiques au type A, peuvent se combiner entre elles. Ce qui donne, par exemple :

Typologie des maisons. Les façades. Variantes des élévations de type A.Typologie des maisons. Les façades. Variantes des élévations de type A.

Cependant, si la possibilité reste ouverte de caractériser finement les élévations de type A, I'expérience nous a montré que I'information n'était pas indispensable.

La typologie, telle qu'elle est présentée ci-dessus, s'applique aux élévations antérieures des maisons. Cependant, elle peut également être utilisée pour caractériser les élévations secondaires. Dans ce cas, il faut prévoir d'autres possibilités :

- il est nécessaire de pouvoir noter l'absence de porte d'entrée, modalité typologique qui sera consignée par la lettre C.

Cette absence d'ailleurs peut se trouver, dans le cas de maisons d'angle, sur des façades manifestement principales.

3. Emprises au sol

Nous retenons comme variables significatives pour une typologie des emprises au sol pour monter des types d'œuvre de maisons :

- nombre et position des mitoyennetés ;

- position dans l'alignement ;

- surface au sol.

Ces trois variables se décomposent de la façon suivante :

- Nombre et position des mitoyennetés :

- sans mitoyenneté ;

- 1 : une mitoyenneté ;

- deux mitoyennetés parallèles ;

- 2'  : deux mitoyennetés orthogonales ;

- 3' : trois mitoyennetés.

- Position de la maison :

- a : côté étroit sur rue ;

- b : côté large sur rue ;

- côtés égaux ou à peu près (différence maximale 1 à 2) .

- Surface au sol :

- 1 : inférieure à 60 m2 ;

- a : inférieure à 30 m2 ;

- b : entre 30 et 45 m2 ;

- c : de 45 à 60 m2

- 2 : supérieure à 60 m2.

Cependant, nous commencerons par typer en A et B les emprises au sol, qui seront ensuite précisées par les caractéristiques ci-dessus. Ceci pour des raisons pratiques.

Seront classées systématiquement en A les emprises au sol de forme irrégulière et/ou mitoyennes sur trois côtés ou sur deux côtés perpendiculaires et/ou les surfaces inférieures à 60 m2.

Seront classées en B les emprises au sol de forme régulière (carrés, rectangles), présentant une ou deux mitoyennetés parallèles et dont la surface est au moins égale â 60 m2.

Cette classification n'est pas un a priori : il s'agit là de grandes tendances que nous avons pu mettre en évidence dans des calculs jusqu'ici partiels. Ce qui pose le plus problème est le clivage à 60 m2. Néanmoins nous maintenons cette classification, faute d'en avoir trouvé une meilleure.

Nous ne retenons pas ici les variables qui prennent en compte la relation entre l 'emprise au sol et la parcelle et entre I'emprise au sol et I'espace environnant (traversante entre deux rues, sur espace ouvert, sur espace clos etc.) car elles relèvent d'une lecture urbanistique plus qu'architecturale. Ici, il est question de monter une typologie à corréler avec distribution intérieure et élévation afin d'obtenir des types architecturaux de maison.

C. Tableaux récapitulatifs

1. Maisons de distribution de type I

LOCALI

SATION

TYP

OLO

GIE

AU

TR

ES

adresse

parcelle

distribution

élévation

Emprise au sol

escalier

fonction

époque

rue Albert 1er, 1e maison [REF= IA00064476]

 530

 Ia1

 A1a

 A2’c1b

 D.

 2

 A.

rue Albert 1er, 3e maison [REF= IA00064463]

 526

 Ia’1

 B3a

 A3b1c

 180°. J.

 1

 A.      (18e)

rue Carnot [REF= IA00064479]

181

Ia1

 A1a

B2a2

 D.

2

 P. (3e quart 20e)

rue Coulet [REF= IA00064477]

 442

 Ia2

 A1b

 A3a1a

 D.

3

 A.

avenue Foch, 3e maison [REF= IA00064490]

 351

 I’b1

 A1a

 A2’b1b

 180°

 1

 A.

rue Victor Hugo [REF= IA00064473]

 569

Ib1

A2b2a

A2’b2

 D.

1

 A.

Légende (valable pour les deux tableaux suivants) :

- Escalier :

- Trajet : D. = droit/90°

- J. = jour

- Fonction :

- 1 : résidentielle ;

- 2 : présence de porte de remise, garage, etc. ;

- 3 : présence de porte de remise + baie fenière ;

- 4 : présence de baie fenière ;

- 6 : commerce.

- Epoque :

- A. : antérieur au cadastre de 1834 ;

- B : postérieur au cadastre de 1834.

Epoque antérieur au cadastre de 1834 postérieur au cadastre de 1834.

2. Maisons de distribution de type II

LOCALI

SATION

TYP

OLO

GIE

AU

TR

ES

adresse

parcelle

distribution

élévation

Emprise au sol

escalier

fonction

époque

rue Célestin-Gayol, 2e maison [REF=IA00064468]

 377

 

IIa1-2

 

 

B3a

 

 

A3a1c

 

 

90°/180°. J.

 

 

1+6

 

 A.

 

rue Célestin-Gayol, 3e maison [REF=IA00064469]

 

434

 

 

IIa1

 

 

B2a

 

 

A3a1b

 

 

180°. J.

 

 

2

 

 

A/ 18e ?

 

place Clemenceau [REF= IA00064483]

 580

 IIb1

 B3b

 A2’b2

 180°. J.

 2

 A.

avenue Foch, 2e maison [REF=IA00064482]

 

202

 

IIb1

 

 

B5b

 

B2c2

 

180°. J.

 

1+6

 

P.

avenue Foch, 6e maison [REF=IA00064484]

 

228

 

IIb1

 

B4b

 

B2b2

 

180°. J.

 

1+6

 

A.

avenue Foch, 7e maison [REF=IA00064481]

 

211-212

 

 

IIb1

 

 

B4b

 

 

B2c2

 

 

180°

 

 

1+6

 

 

A.

 

avenue Maximin-Martin [REF=IA00064485]

 97

 IIa1

 B3a

 B1c2

 90°. J.

 1+6

 P./

2e ½ 19e

rue Robespierre, 1e maison [REF=IA00064467]

 564

 IIa’

 A2a

 A3c1b

 180°

 1

 

A.

 

rue Robespierre, 2e maison [REF=IA00064470]

 

566

 

IIa’

 

B1c

 

A3c1b

 

180°. J.

 

2

 

A.

 

rue Robespierre, 3e maison [REF=IA00064474]

 559

 IIa’

 B1c

 A2’c1b

 180°

 2

 

A.

 

place Saint-Roch [REF=IA00064475]

 

350

 

 

IIa1

 

 

B3a

 

 

A2’c1c

 

90°/

180°. J.

 

 1

 

A.

 

3. Maisons de distribution de type III

LOCALI

SATION

TYP

OLO

GIE

AU

TR

ES

adresse

parcelle

distribution

élévation

Emprise au sol

escalier

fonction

époque

rue Albert 1er, 2e maison [REF=IA00064480]

 525

 

IIIa1-2

 

 

B2a

 

 

B2a2

 

 

90°/

180°. J.

 

 

1

 

A./

1er 1/3 19e

 

rue Célestin-Gayol, 1e maison [REF=IA00064464]

 

368

 

 

IIIa’2

 

 

B3a

 

 

B1a2

 

 

90°/

180°. J.

 

 

1+6

 

 

A./ 18e

 

rue Célestin-Gayol, 4e maison [REF=IA00064487]

 367

 IIIa1-2

 B3a

 B2a2

 90°/

180°. J.

 

 1

 

A./ 18e-19e

 

rue Célestin-Gayol, 5e maison [REF=IA00064478]

382-383

 

IIIa2

 

 B3a

 B2a2

 180°. J.

 1

 

A./ 18e

 

rue Célestin-Gayol, 6e maison [REF=IA00064472]

 378-379

 IIIa’2

 B2

 A2a1c

 180°. J.

 1+6

 A.

avenue Foch, 1e maison [REF=IA00064465]

 

226

 

 

IIIb2

 

 

B4b

 

 

B2c2

 

 

180°. J.

 

 

1

 

 

A.

 

avenue Foch, 4e maison [REF=IA00064471]

 258

 IIIa1-2

 B3a

 B1a2

 90°/

180°. J.

 

 1

 P./19e

avenue Foch, 5e maison [REF=IA00064488]

 245

 IIIa2

 B3a

 B2a2

 180°. J.

 1

 A./

1er 1/3 19e

 

avenue Pellegrin, 1e maison [REF=IA00064492]

 714

 IIIa1-2

 B3a

 B2a2

 90°/

180°. J.

 

 1

 P./

2e 1/3 19e

avenue Pellegrin, 2e maison [REF=IA00064489]

 761

 IIIa1-2

 B2a

 B1a2

 90°/

180°. J.

 

 1

 P./

2e 1/3 19e

rue de la République [REF=IA00064491]

 

708

 

 

IIIa1-2

 

 

B3a

 

 

B2a2

 

90°/

180°. J.

 

 2

P./

2e 1/3 19e

rue de la Victoire [REF=IA00064486]

 558

 IIIa2

 B2a

 A2a1c

 180°. J.

 1

 A.

Avenue Président-Wilson [REF=IA00064466]

 10

 IIIb2

 B4b

 

B1c2

 

 180°. J.

 1+6

 P.

                        élévation

distribution  

A

B

total

I

5

1

6

II

1

10

11

III

-

13

13

inconnue

-

1

1

total

6

15

31

   

A

A

total A

B

total

                          emprise au sol

distribution

surface inf.

à 60 m2

surface sup.

à 60 m2*

 

 

 

I

4

1

5

1

6

II

6

1

7

4

11

III

1

-

1

12

13

inconnue

1

-

1

-

1

total

12

2

14

17

31

* Toutes les emprises au sol des maisons étudiées présentent en outre les caractéristiques d'être soit mitoyennes sur trois côtés soit sur deux côtés orthogonaux, à une seule exception (type distribution III, parcelle 558, maison rue de la Victoire).

                                    type élévation + emprise au sol

distribution

AA.

A.B.

B.A.

B.B.

total

I

4

1

1

-

6

II

1

-

6

4

11

III

-

-

2

11

13

inconnue

-

-

1

-

1

total

5

-1

10

15

31

D. Commentaire des tableaux

Nous retrouvons à Vidauban les fortes corrélations déjà notées dans d'autres agglomérations de la dépression permienne, notamment à Puget-Ville entre les emprises au sol de type A, les élévations de type A et les distributions de type I d'une part et d'autre part, entre les emprises au sol de type B, les élévations de type B, les distributions de type III, corrélations qui recoupent aussi des caractéristiques d'époque puisque si les premières sortes de maisons se trouvent dans la partie ancienne du village, les secondes sortes de maisons sont la norme des extensions du 19e siècle. Cependant, entre ces deux extrêmes, il y a toute une série de maisons qui se répartissent différemment et qui ont des distributions de type II, lequel se trouve cependant dans des maisons caractérisées par des emprises au sol de type A et des élévations de type A (1 exemple), et également dans des maisons caractérisées par des emprises au sol et des élévations de type B (4 exemples).

1. Maisons de distribution de type I. A.A.

4 exemples :

- 1e maison rue Albert 1er (parcelle 530) ;

- maison rue Coulet (parcelle 442) ;

- 3e maison avenue Maréchal-Foch (parcelle 351) ;

- maison rue Victor Hugo (parcelle 569).

Ces maisons ont comme caractéristiques communes :

-     distribution par un escalier en façade, c'est-à-dire sans couloir ;

-     des emprises au sol mitoyennes sur trois côtés ou deux côtés orthogonaux ;

- des élévations sans fenêtre au-dessus de la porte.

Typologie des maisons. Façades et distributions : variante I.A.A.Typologie des maisons. Façades et distributions : variante I.A.A.

Dans ce type de maison les escaliers sont tous élémentaires, droits ou à quart tournant, y compris pour les distributions de type Ib (alors que, dans ce type de maison, on peut aussi trouver des escaliers en vis, comme à Puget-Ville). Les emprises au sol ont des surfaces inférieures à 60 pour trois d'entre elles, seule la maison rue Victor-Hugo a une surface au sol supérieure à 60 m2.

La façade de cette dernière est la plus large, percée de deux fenêtres au premier étage, alors que celles des trois autres maisons ne comptent qu'une baie par niveau. Ces trois dernières n'ont qu'une pièce par étage.

- maisons se rattachant au type de distribution I :

- maison rue Carnot, parcelle 181 :

Typologie des maisons. Façade et distribution : maison occupant la parcelle B 181 rue Carnot.Typologie des maisons. Façade et distribution : maison occupant la parcelle B 181 rue Carnot.

Il s'agit là d'une maison récente (années 1960) bâtie à l'emplacement d'une ancienne remise et grange établie sur une parcelle traversante de plus de 60 m2 , elle compte des pièces éclairées tant sur l'avant que sur l'arrière.

- maison rue Albert 1er, parcelle 526 :

Typologie des maisons. Façade et distribution : maison occupant la parcelle B 526 rue Albert 1er.Typologie des maisons. Façade et distribution : maison occupant la parcelle B 526 rue Albert 1er.

Il s'agit là d'une maison établie dans la partie ancienne du village, sur une parcelle rectangulaire de peu inférieure à 60 m2. La maison ouvre sur la rue une unique façade large, percée de trois travées. L'escalier situé sur le côté de la parcelle est traversant et pourrait donc être considéré comme un intermédiaire entre les types de distribution I et II. Son élévation, de type B3, présente des baies couvertes d'arcs segmentaires ce qui contribuerait ainsi que sa position dans l'agglomération, à la dater plutôt de la seconde moitié du 18e siècle.

2. Maisons de distribution de type III. B.B.

11 exemples :

- 2e rue Albert 1er (parcelle 525) ;

- 1e maison rue Célestin-Gayol (parcelle 368) ;

- 4e maison rue Célestin-Gayol (parcelle 367) ;

- 5e maison rue Célestin-Gayol (parcelles 382-383) ;

- 1e maison avenue du Maréchal-Foch (parcelle 226) ;

- 4e maison avenue du Maréchal-Foch (parcelle 258) ;

- 5e maison avenue du Maréchal-Foch (parcelle 245) ;

- 1e maison avenue Pellegrin (parcelle 714) ;

- 2e maison avenue Pellegrin (parcelle 761) ;

- maison rue de la République (parcelle 708) ;

- maison avenue Wilson (parcelle 10).

Ces maisons ont comme caractéristiques communes :

- des distributions par un escalier situé dans la partie médiane de la construction, donc nécessairement desservi par un couloir ;

- des emprises au sol de forme régulière, de surface supérieure à 60 m2 et dont la situation permet au moins un double éclairage en façades antérieure et postérieure ;

- des élévations principales de type B, percées d'au moins deux travées de fenêtres :

Les emprises au sol sont le plus souvent rectangulaires allongées, présentant sur rue un côté étroit leur profondeur est le double de leur largeur. Les élévations principales comptent deux travées, et plus souvent encore trois travées.

Cependant, de ce double point de vue, deux exceptions : les maisons parcelles 10 et 226 sont situées sur des grosses parcelles de plan plutôt carré et leur façade compte quatre travées, avec la porte en position semi -centrale.

Les escaliers sont de deux types :

- soit I'escalier, du rez-de-chaussée au dernier étage, est tournant à 180° autour d'un jour. C'est le cas des maisons de distribution de type IIIb2 qui est fréquemment celui des grosses maisons bourgeoises du 19e siècle (presbytère à Puget-Ville par exemple) mais il se trouve aussi sur des maisons de distribution de type Illa, avec couloir latéral (exemples : 5e maison rue Célestin-Gayol, 5e maison avenue Maréchal-Foch) qui ont plutôt été construites au début du 19e siècle ou même au 18e siècle ;

- soit l'escalier, entre le rez-de-chaussée et le premier étage est en équerre, puis, dans les étages supérieurs, tournant (type Illa.1.2). Dans ce cas, l'escalier part dans le prolongement du couloir au rez-de-chaussée, puis son départ devient perpendiculaire au couloir dans les étages supérieurs. Ce type d'escalier semble être la norme des maisons des extensions de la deuxième partie du 19e siècle (4e maison avenue Foch, parcelle 258, 1e et 2e maisons avenue Pellegrin, maison rue de la République). (Même type à Puget-Ville, Pignans, Le Luc, etc.) , mais ce type est attesté antérieurement, exemple : 4e maison rue Célestin-Gayol, parcelle 367.

Ces maisons ont par niveau au moins deux pièces éclairées, une en façade principale, l'autre en façade postérieure. Souvent, en position intermédiaire, au niveau du palier, se trouve une petite pièce obscure.

- Maisons se rattachant à ce type, de distribution III :

- maison rue Célestin-Gayol (parcelles 378-379) ;

- maison rue de la Victoire (parcelle 558).

Elles ont comme caractéristiques communes :

- élévation de type B2 ;

- emprise au sol de type A2a1c ;

- distribution de type Illa2 ;

- escalier tournant à 180 autour d'un jour - antérieure à 1834.

Ce qui les différencient de la première série de maisons est simplement d'être établies sur des parcelles de peu à 60 m2, ce qui, en fait, pose la question du clivage des 60 M2 entre les types de parcelles A et B.

On peut en outre remarquer que I'escalier de la maison de la rue Célestin-Gayol est traversant.

3. Maisons de distribution de type II.

C'est là que se trouve la plus grande hétérogénéité des formes, hétérogénéité qui n'a rien de spécifique aux maisons de Vidauban mais se retrouve dans toutes les agglomérations étudiées jusqu'ici. Ceci s 'explique notamment comme un artefact de la typologie, puisque ces maisons y occupent une place intermédiaire par leur forme.

- Maisons avec élévation de type A ou B1 et emprise au sol de type A. 3 exemples :

- 1e maison rue Robespierre (parcelle 564) ;

- 2e maison rue Robespierre (parcelle 566) ;

- 3e maison rue Robespierre (parcelle 559).

Les trois maisons de la rue Robespierre sont proches des maisons de distribution de type I puisqu'elles ont comme caractéristiques communes d'être situées sur des parcelles de type A de petit module, mitoyennes sur trois côtés ou sur deux à l'angle d'une rue. Leur façade n'est percée que d'une seule baie par niveau, le rez-de-chaussée est occupé par une remise (parcelles 566 et 559). On accède à l'escalier par une façade latérale et il n'y a pas de couloir (parcelles 564 et 559 : escalier traversant). L'escalier peut néanmoins être considéré comme en fond de parcelle. Mais il est tournant à 180° et non pas droit ou à quart tournant.

Ces trois maisons établies dans la partie ancienne du village peuvent être antérieures au 18e siècle :

- Maisons avec élévation de type B+1 et emprise au sol de type A :

- 2e maison rue Célestin-Gayol (parcelle 377) ;

- 3e maison rue Célestin-Gayol (parcelle 434) ;

- maison place Clemenceau (parc. 580) ;

- maison place Saint-Roch (parcelle 350).

El les ont comme caractéristiques :

- emprises au sol toutes supérieures à 30 m2 et pouvant même être supérieures à 60 m2 (parcelle 580) ;

- élévations à deux ou trois travées dont une est ordonnancée (parcelle 580) ;

- antérieures à 1834, ces maisons sont vraisemblablement du 18e siècle ou du tout début 19e siècle (parcelle 350 ?).

La 3e maison rue Célestin-Gayol est la plus petite : surface inférieure à 45 m2 et élévation à deux travées. Son escalier, tournant à 180° autour d'un jour, part dans le prolongement du couloir et tourne contre le mur du fond. Elle ne compte qu'une pièce par étage, avec une alcôve en fond de maison.

La 2e maison rue Célestin Gayol (parc. 377) a une surface au sol supérieure à 45 m2 et une élévation à trois travées. Son escalier, desservi par un couloir latéral, est d'abord en équerre puis tournant à 180°.

La maison place Saint-Roch (parc. 350) a une surface au sol supérieure à 45 m2, une élévation à trois travées. Elle est située à Vang le d'une rue. Son escalier, desservi par un couloir latéral, est tournant autour d'un jour.

Située à I'angle de la place Clemenceau et de la rue du 11 Novembre, la maison (parc. 580) a une surface au sol de forme carrée, supérieure à 60 m2. Elle a une élévation ordonnancée à trois travées. L'escalier, desservi par un couloir central, est tournant autour d'un jour.

Typologie des maisons. Façades et distribution des maisons occupant, de haut en bas respectivement, les parcelles B 377, 360 et 580.Typologie des maisons. Façades et distribution des maisons occupant, de haut en bas respectivement, les parcelles B 377, 360 et 580.

-    Maisons avec élévation de type B+l et emprise au sol de type B

- 2e maison avenue Maréchal-Foch (parc. 202) ;

-     6e maison avenue Maréchal-Foch (parc. 228) ;

- 7e maison avenue Maréchal-Foch (parc. 211-212) ;

- maison avenue Maximin-Martin (parc. 97).

Deux d'entre elles sont antérieures à 1834 (6e et 7e maison avenue Foch), deux d'entre elles sont postérieures à 1834. Toutes sont établies sur des parcelles de plan carré ou présentant sur rue un large côté. Trois d'entre elles ont des élévations largement percées (4 ou 5 travées) avec porte en position centrale (parcelle 202) ou semi-centrale (parcelles 228 et 211-212). Ces trois maisons ont un escalier, desservi par un couloir central, tournant à 180° autour d'un jour.

Typologie des maisons. Façades et distribution des maisons occupant respectivement de gauche à droite les parcelles B 202, 228, 211-212 et 97.Typologie des maisons. Façades et distribution des maisons occupant respectivement de gauche à droite les parcelles B 202, 228, 211-212 et 97.

On peut toutefois remarquer que si la 6e maison de l'avenue Foch, construite sans doute après 1834, est homogène, il semble que les 2e et 7e maisons de I'avenue Foch sont en fait issues du recollement de deux maisons, antérieures au 19e siècle, et qui avaient sans doute initialement une distribution de type Ila. Quant à la maison de l'avenue Maximin-Martin, bâtie après 1834, elle est atypique parmi les maisons des extensions du 19e siècle.

Nous ne saurions à partir de ce corpus faire des projections chiffrées sur l'ensemble des maisons repérées, faute de temps et de moyens. Cependant, nous ne pouvons que remarquer une fois de plus l'intérêt d'enrichir le corpus des maisons de distribution de type II, car elles occupent manifestement une place intermédiaire entre celles de type I et celle de type III et car elles sont celles les plus difficilement isolables dans I'ensemble des maisons.

III. LES PARTIES CONSTITUANTES DES MAISONS

A. Les parties agricoles

En nous en tenant aux seuls décomptes des éléments relevés sur les élévations antérieures ou/et façades uniques des maisons, on relève dans l'ensemble de l'agglomération 203 élévations (sur 494) qui présentent des éléments évoquant la fonction agricole, soit porte de remise seule (86), soit baie fenière seule (15), soit porte de remise et baie fenière (102), soit 41  de I'effectif total. A cela, il faut ajouter la présence de bâtiments remise et grange mitoyens aux maisons comme par exemple maison (1) avenue Pellegrin (référence du dossier = IA00064492) et la maison (2) rue Albert 1er (référence du dossier = IA00064480).

Parmi les maisons sélectionnées, peu présentent des caractéristiques de fonctions agricoles, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'elles n'ont jamais eu d'usage agricole. En effet, le mouvement d'extension des pièces d'habitation au détriment des remises et des granges est avéré dans le cas de quelques-unes des maisons sélectionnées, telle par exemple la maison rue Coulet (référence du dossier = IA00064477) qui, bien qu'ayant conservé les traces d'une baie fenière, abrite au dernier étage une chambre et non un grenier, telle par exemple la maison (2) avenue Pellegrin dont toute la partie arrière, actuellement logis, était constituée de remise et grange (référence du dossier = IA00064489). Le meilleur exemple de transformation est évidemment la maison de la rue Carnot qui a pris la place d'une écurie et grange (référence du dossier = IA00064479).

En outre, rien ne dit que les maisons où sont établis actuellement des magasins n'aient pas comporté initialement des remises au premier niveau.

B. Les magasins de commerce

93 maisons dont 8 sélectionnées ont un commerce établi au rez-de-chaussée. Ces commerces peuvent occuper la totalité du rez-de-chaussée, hormis le couloir qui dessert I'escalier, ou n'en occuper qu'une partie. Certaines maisons peuvent avoir deux commerces en rez-de-chaussée, de part et d'autre du couloir d'entrée ou mitoyens l'un de l'autre.

1. Dénombrement

La ville de Vidauban compte plus d'une soixantaine de magasins de commerce et d'ateliers d'artisans. Ils se répartissent en :

a) Magasins d'alimentation

- 10 alimentations générales (parc. 63 , 66-67 , 211, 363, 380 , 396, 447, 459, 723, 801) ;

- 9 boulangeries-pâtisseries (parc. 72, 212, 360, 368, 381, 388, 406, 403, 747) ;

- 4 boucheries-charcuteries (parc. 213, 360, 402, 460) ;

- 2 poissonneries (parc. 398, 446) ;

- 1 fruits et légumes (parc. 445).

Avenue du Maréchal Foch. Maison parcelle 360. Devanture commerciale.Avenue du Maréchal Foch. Maison parcelle 360. Devanture commerciale.

b) Bars-restaurants

- 9 cafés (parc. 385, 387, 390, 391, 447, 738, 739, 745, 751).

c) Drogueries, textiles

- 4 drogueries-quincailleries (parc. 137, 204-205, 373, 734) ;

- 8 merceries, magasins de laine, vêtements, etc. (parc. 207, 228 , 370, 377, 386, 409, 411, 412).

Rue Célestin Gayol. Devantures commerciales.Rue Célestin Gayol. Devantures commerciales.

d) Commerces "rares"

- 2 pharmacies (parc. 58, 389) ;

- 1 fleuriste (parc. 418) ;

- 4 magasins de cadeaux, porcelaine, électro-ménager (parc. 353, 393, 405, 698) ;

- 1 magasin de meubles (parc. 478) ;

-  1 antiquaire (parc. 378) ;

-   1 grainetier (parc. 199-200) ;

-    1 agence immobilière (parc. 743) ;

-    2 papeteries dépôts de journaux (parc. 61-62, 393) ;

- 2 banques (parc. 51, 742).

Avenue du Maréchal Foch (parcelle 353). Magasin. Devanture en bois.Avenue du Maréchal Foch (parcelle 353). Magasin. Devanture en bois. Avenue du Président Wilson. Crédit Agricole. Devanture. Vitrine en briques de verre.Avenue du Président Wilson. Crédit Agricole. Devanture. Vitrine en briques de verre.

e) Commerce artisanal

- 3 salons de coiffure (parc. 50, 367, 740) ;

- 2 marchands de cycles (parc. 228, 756) ;

- 1 cordonnier ;

- 1 pressing ;

- 1 pompes funèbres.

Avenue du Maréchal-Foch. devantures commerciales.Avenue du Maréchal-Foch. devantures commerciales.

f) Ateliers d'artisans

- 1 serrurier (parc. 734) ;

-     1 garage.

2. Dénomination

La plupart des commerces d'alimentation n'ont généralement pas de nom ("épicerie", "boucherie", "boulangerie", etc.). Quelques-uns ont cependant une appellation fonctionnelle et topographique ("Alimentation du marché", parcelle 459, "Poissonnerie du centre", parcelle 398) ou des appellations institutionnelles ("Coop", "Sedima", "Casino"). En revanche les magasins d'habillement, de décoration et les cafés portent des noms pour les magasins de textile, il peut s'agir simplement de "Nouveautés" mais on trouve aussi : "Mary Poppins", "La puce habillée", "Le chat qui pelote", "Mounette" ; pour les magasins du décor de la maison : "Un air de fête", "La cigale" ; les cafés portent les noms de "Café de Paris", "Hôtel de la Renaissance", "Bistrot du petit Casino", "Bar américain".

3. Description

a) Situation

Les commerces se regroupent le long des grandes artères (avenue Wilson, rue Gayol, avenue Foch) et les places adjacentes (place Clemenceau, place Garibaldi). Cependant, les lieux d'implantation privilégiés varient selon les types de commerce :

- les cafés sont particulièrement nombreux autour de la place Clemenceau ;

-     les magasins de textiles sont pour la plupart dans la rue Gayol ;

-    les commerces "rares" (pharmacie, banque, papeterie, électroménager, etc.) sont aux abords de la place Clemenceau, au début des avenues Foch, Wilson, Maximin-Martin, Gayol ;

-    les commerces d'alimentation se répartissent dans toutes les zones, avec cependant une relative concentration aux abords de la place Garibaldi.

Tous les magasins, à l'exception des supermarchés construits aux extrémités du village, sont établis au rez-de-chaussée de maisons.

b) Matériaux

Les devantures de magasins se distinguent de plusieurs manières du reste de la façade :

- souvent, seule une différence de couleur d'enduit signale le magasin ;

-    l'encadrement de la vitrine peut être souligné d'un placage. Celui-ci peut être de bois et dans ce cas, il semble s'agir d'aménagement ancien. Mais il peut aussi s'agir de placage de pierre, et plus souvent de placage de céramique. Les carrelages utilisés ont des formes, des dimensions et des couleurs variées.

- la brique de verre a été utilisée pour la devanture d'une banque ;

- on relève la présence de deux enseignes constituées par une tête de cheval : l'une servait d'enseigne à un maquignon (parc. 249), l'autre à un vétérinaire (dossier maison (1) rue Pellegrin, référence du dossier = IA00064492) ;

- un atelier de serrurerie (parc. 734) a une façade en pignon construite en brique creuse et ornée de ferronnerie.

IV. TYPOLOGIE FONCTIONNELLE

A. Adaptation de la typologie

La typologie fonctionnelle permet de déterminer la part respective des fonctions identifiées dans les maisons. Elles est valable pour la seule agglomération vidaubanaise, à l'exclusion donc des cinq écarts de la commune (les Blaïs, les Chaumes, Einesi, le Pommier et Ramatuelle). Elle remplace idéalement la typologie F1, F2 et à ses combinaisons F1+F6, F2+F3... utilisée plus haut car elle s'intègre dans un ensemble géographique bien plus large que la seule commune de Vidauban ou que la dépression permienne varoise, puisqu'elle s'étend à l'échelle de la Région administrative elle-même, voire au-delà. Elle a ainsi été utilement éprouvée sur d'autres terrains d'étude. Pour autant, la "nouvelle" typologie a été élaborée après la phase de repérage notamment expérimenté à Vidauban, ce qui interdit malheureusement une exploitation pleine et entière des résultats, comme nous allons le voir ci-dessous. Quoi qu'il en soit, la typologie régionale fonctionnelle des maisons se présente et se compose comme suit :

- A1=maisons avec partie agricole et/ou commerciale en partie basse ;

- A2=maisons avec partie agricole en partie haute ;

- A3=maisons avec partie agricole et/ou commerciale en partie basse et partie agricole en partie haute ;

- B=maisons dépourvues de partie agricole et/ou commerciale.

Analysant les deux typologies de type F1, F1+6, F2... d'une part (Typologie 1) et A1, A2... d'autre part (Typologie 2), on s'aperçoit très vite en effet qu'elles ne sont pas exactement superposables, car la Typologie 1 ne permet pas de préciser le nombre de maisons avec partie commerciale en partie basse disposant également d'une fonction agricole en partie haute. La Typologie 1 oblige dès lors à établir une distinction entre partie agricole d'un côté et partie commerciale de l'autre, ce qui offre l'avantage d'un découpage plus fin, concentré sur une aire géographique très circonscrite. La Typologie 2 propose quant à elle des critères plus larges qui rassemblent sans les distinguer ces deux catégories de fonctions. Or le filtre de lecture imposé par la Typologie 1 n'est pas sans risque dans la mesure où l'identification d'une fonction par rapport à une autre (soit commerciale soit agricole) ne présage pas de changements de destinations au fil du temps. Ainsi une ancienne remise a-t-elle pu être transformée en boutique sans entraîner de réelles modifications structurelles, une ouverture de remise pouvant devenir pas de porte commercial. Aussi la "dilution" de l'information propre à la Typologie 2 présente-t-elle des avantages et évite-t-elle les méprises dans l'identification. Cependant, établir une distinction entre les sous-types A1a et A1b peut s'avérer pertinent dans un contexte urbanisé dans lequel les activités commerciales remplissent un rôle important et propre qui ne saurait être assimilé à une activité agricole.

Voici ce qu'il est possible d'avancer au double regard des données enregistrées lors du repérage et d'une troisième Typologie fonctionnelle (Typologie 3), plus détaillée, tenant compte des deux précédentes (les deux tableaux ci-dessous, avec leur système de concordance entre la Typologie 1 et la Typologie 3, permettent de dégager la représentativité des fonctions diverses pour les maisons de l'agglomération selon le type de façade [principale] considéré) :

Façade de Type A

Façade de Type B

TOTAL

F1

47

151

198

F1+F6

4

89

93

F2

19

67

86

F3

26

76

102

F4

9

6

15

TOTAL F2+F3+F4

54

149

203

TOTAL GENERAL

105

389

494

Typologie fonctionnelle 1 selon le type des façades.

Façades de Type A

Façades de Type B

TOTAL

A1a

19

67

86

A1b

4

89

93

A2

9

6

15

A3a

26

76

102

A3b

0

0

0

B

47

151

198

TOTAL

105

389

494

Typologie fonctionnelle 3 selon le type des façades.

D'où :

- A1a (anciennement F2)=maisons avec partie agricole en partie basse = 86 cas soit 17,4% du corpus total ;

- A1b (anciennement F1+F6)=maisons avec partie commerciale en partie basse = 93 cas soit 18,8% du corpus total ;

- A2 (anciennement F4)=maisons avec partie agricole en partie haute = 15 cas soit 3% du corpus total;

- A3a (anciennement F3)=maisons avec parties agricoles en parties basse et haute = 102 cas soit 20,6% du corpus ;

- A3b (pas d'équivalence possible car aucune donnée relevée)=maisons avec partie commerciale en partie basse et partie agricole en partie haute : donnée et représentativité nulles en l'état ;

- B (anciennement F1)=maisons dépourvues de partie agricole et/ou commerciale = 198 cas soit 40,1% du corpus total.

B. Interprétation de la typologie : le reflet d'une organisation urbaine

Sur un corpus de 494 objets, 203 maisons présentent des éléments désignant une fonction agricole, soit 41,1% du total. Le caractère urbain de l'agglomération vidaubanaise apparaît clairement puisque quatre maisons sur dix ne présentent d'autre fonction que celle de logis. Il est par ailleurs renforcé par la présence marquée des commerces qui atteint près de 20% du corpus (soit près d'une maison sur cinq), ce que confirme la part relativement faible des types cumulés A1a, A2 et A3 (A3a + A3b), à peine deux fois supérieure on l'a vu, dans une commune qui au début des années 1980 demeurait par ailleurs très largement rurale. En somme, les éléments fonctionnels identificateurs de l'urbanité (fonction de logis exclusive et activités commerciales nombreuses et diversifiées3, soit A1b et B) ressortent fortement puisqu'ils rassemblent 291 maisons soit près de 60% du corpus repéré (58,1%).

Si l'on souhaite détailler davantage, on observe que la distinction entre maison à façade régulière (B) et maison à façade irrégulière (A) est opérante. Une majorité de maisons de type A (51,4%) remplit de fait des fonctions agricoles, où qu'elles soient situées, tandis que 38,3% des maisons de type B seulement sont concernées. A l'inverse, la seule fonction de logis n'est représentée que dans 9,5% des cas pour les premières (A), et dans 30,6% des cas pour les secondes (B). Il semble donc qu'à Vidauban les caractéristiques architecturales répondent aussi à la destination et aux usages des maisons concernées. La fonction de logis unique (sous-type B de la Typologie 3) induit davantage de soin accordé à l'organisation des façades, au moins de la façade principale.

1Voir plus bas dans le détail la nomenclature des fonctions. F1=résidentielle ; F2=présence de porte de remise, garage, etc ; F3=présence de porte de remise + baie fenière ; F4=présence de baie fenière ; F6=commerce.2On pourrait ajouter la façade de la maison occupant la parcelle 378 : RDC = blanc/gris ; premier étage = jaune ; deuxième étage = gris ; menuiseries = grises.3Voir ci-dessus Section II/III.B/1.

Le cadastre de 1834, feuille du chef lieu, mentionne 281 maisons ; édifices 18e, 19e, 20e siècles ; dates portées : 1836, 1839, 1849, 1860, 1868 ; repérage au chef lieu : 491 maisons, 72 boutiques

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Toits
    tuile creuse, tuile mécanique
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • étudié 34
    • repéré 491
    • bâti INSEE 1 070

Annexes

  • Annexe 1. Dénombrement des maisons.
  • Annexe 2. Liste des dates portées repérées sur les maisons de Vidauban.
Date d'enquête 1986 ; Date(s) de rédaction 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Gontier Claudie
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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