Photographe de l'Inventaire, région Sud-Paca.
- inventaire topographique
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
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Commune
Entrevaux
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Lieu-dit
le Bourg
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Cadastre
1816
G
;
2021
G
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Dénominationsvillage
I. Situation et historique du village d’Entrevaux
Le site d’Entrevaux prend place au niveau d’une clue creusée par le Var ainsi qu’au confluent du fleuve et de son affluent au sud, la Chalvagne, légèrement en aval de la Porte Royale (référence du dossier : IA04001856). La toponymie tient compte de cette localisation particulière : la localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1040 sous l’appellation Interrivos puis Entrevaus en provençal au début du 13e siècle. Le latin Intervalles témoigne lui aussi de la situation : Entrevaux occupe une position entre vallées et gorges. Le village, implanté sur la rive gauche à environ 470 m d’altitude, est bâti en amphithéâtre sur un petit promontoire rocheux qui le protège en partie des assauts du cours d’eau. Au sommet vient se percher la citadelle, à 636 m d’altitude, reliée au village par une rampe d’accès. Entrevaux est à 38 km au nord-est de Castellane, et à 75 km au sud-est de Digne.
Le bourg d'Entrevaux depuis le quartier des Bayons.
Le village dépendait de la cité épiscopale de la Sedz (civitas sedis), au lieu-dit Glandèves, anciennement Glanate, évêché depuis le 5e siècle, et soumis aux aléas du Var. Cette première agglomération aurait été détruite au haut moyen âge. Une seconde semble s’être développée au 13e siècle : le castrum de Intervallibus constituait sa principale dépendance, environ 1 km en amont, sur la rive gauche du fleuve dans un premier temps 1. Sa position spécifique lui faisait jouer, parmi d’autres points de passage fortifiés, le rôle de verrou destiné à protéger La Sedz. Ainsi que le rappelle l’historien Roger Greaves, « Ce système qui verrouillait les voies d’accès vers la ville et au-delà vers Grasse, Nice, Castellane, Digne, fonctionnait d’autant plus efficacement qu’il était placé sous le commandement d’un seigneur unique, Pierre de Saint-Alban, dont les descendants dans la région d’Entrevaux s’intituleront barons de Glandevez, en souvenir de la ville gallo-romaine » 2. Le château d’Entrevaux pouvait donc déjà occuper l’actuel site du village, c’est-à-dire à proximité immédiate des ponts et bacs, et ainsi tenir son rôle de péage.
Il faut vraisemblablement lier l’érection de la forteresse au sommet de l’éperon rocheux ainsi que l’édification de murailles défensives pour le village en contrebas à l’annexion du comté de Nice à la Savoie, qui intervint en 1388. En effet, modifiant considérablement la donne, Entrevaux revêtit une importance stratégique de premier ordre, nécessitant un déploiement militaire ambitieux, ainsi que des fortifications pérennes. Pourtant, une requête de 1566 précise que « Ce n’est qu’un village, dont la pluspart des maisons ont esté basties tumultuairement dedans ou auprès du Rocher, sans y tenir aucune forme de rues, et n’ayant presqu’autre closture que du rocher mesme » 3. Il semble donc évident que pour l’essentiel les maisons formaient rempart. Un dessin d’Entrevaux attribué à l'ingénieur militaire et espion occasionnel Ascanio Vittozzi, daté de 1592, donne une représentation semble-t-il fiable de l’état des fortifications et confirme d’une manière générale la requête de 1566 4.
Antrevaux [Vue générale d'Entrevaux, 1592].
Entre-temps la ville, prise par les troupes de Charles Quint en 1536 puis libérée en 1542 s’était placée sous l’autorité du roi de France François Ier qui par charte en avait accepté la jouissance « comme de propre patrimoine », exemptant les habitants de tous impôts sous réserve qu’ils gardent la ville à leurs frais et accueillent le capitaine et sa garnison. Avec cette charte dite d’Avignon (car les habitants, après s’être libérés, firent porter au roi, comte de Provence, les clefs de leur ville en cette ville) débuta la période faste d’Entrevaux. Un temps assombrie par les guerres de religion elle atteignit son apogée au 17e siècle avec notamment l’édification de la nouvelle cathédrale, où fut déplacé le chapitre de la cathédrale de Glandèves, qui jusque-là occupait le quartier de La Sedz. Du 17e siècle datent aussi les premières véritables fortifications du village et la plupart des maisons que l’on peut encore voir aujourd’hui. Enceint dans ses murailles, Entrevaux n’a que très peu évolué depuis. Les termes de la charte d’Avignon furent globalement respectés jusqu’en 1690. Mais l’autonomie militaire prit subitement fin avec la guerre de la ligue d’Augsbourg qui rendit à la frontière italienne son statut instable – et donc à la place d’Entrevaux sa fonction stratégique. Un gouverneur militaire fut désigné pour prendre la cité en charge, avec présence d’une garnison permanente. En outre il apparaissait inéluctable de construire de nouvelles fortifications, à même de défendre efficacement la place contre toute attaque ennemie, et pour ce faire d’exproprier un certain nombre d’habitants. Le rapport de force était inversé et suscita de vives tensions. Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, ingénieur et architecte du roi Louis XIV se chargea de dresser les plans des travaux de protection à entreprendre, dans deux projets (31 janvier 1693 et 5 novembre 1700) établis après deux visites sur place, tant pour les murailles que pour la citadelle. Ils ne furent que partiellement réalisés, poursuivis et modifiés jusque vers la fin du premier tiers du 19e siècle, notamment pour la citadelle et la nouvelle enceinte (voir pour les détails historiques et descriptifs les dossiers numériques IA04001177 et IA04001855) 5. La réunion du comté de Nice en 1860 rendit caduque la vocation stratégique de la place forte d’Entrevaux, qui fut déclassée par la loi du 30 novembre 1928 et cédée à la commune le 2 juillet 1930, qui se charge, après de nombreuses années de déshérence, de restaurer et de valoriser l’ensemble, protégé au titre des Monuments Historiques.
Entrée du village : bastille, pont sur le Var et porte de France. Panorama du village fortifié depuis le sud-est.
Ce n’est que dans le courant du 19e siècle que la rive gauche a de nouveau été colonisée, mouvement qui s’est évidemment accéléré au 20e siècle. De fait, l’habitat récent s’est notamment développé à proximité de la route nationale, face au village enceint dans ses murailles, dont la trame serrée ne permet pas de mutation urbaine. Les opérations d’urbanisme ont donc concerné uniquement l’extra muros. On relèvera également, au pied des remparts, l’aménagement d'un parc de loisirs au sud-est du village au cours des années 1960. Ce chantier visait avant toute chose à se protéger des crues dévastatrices du Var, qui jusqu’alors coulait contre le mur sud de la cathédrale 6.
II. Le village dans ses murailles : lecture morphochronologique
A. Les sources figurées
1. Plans militaires et cadastres
Les cadastres napoléonien et actuel constituent évidemment les documents d’appui principaux pour analyser l’évolution du bâti intra muros. Par ailleurs, nous disposons de plusieurs autres documents figurés (plan d’Entrevaux réalisé par Vauban et daté du 19 novembre 1700 et divers plans militaires de la ville réalisés au cours du 18e et au début du 19e siècle) 7. Ces différentes sources proposent non seulement des « arrêts sur image » mais permettent aussi d’envisager l’évolution du bâti enceint. Cependant, si le cadastre napoléonien de 1816 offre une lecture parcellaire à proprement parler, c’est-à-dire détaillée, à l’échelle de la parcelle, les autres documents restent cantonnés à une approche par îlot, aux contours approximatifs. En outre, il convient aussi de considérer le caractère anticipatif des plans militaires. Il s’agit de projets : s’ils restituent l’emprise au sol des bâtiments dans le village ainsi que les abords des remparts – et par conséquent des édifices qui les bordent –, ils ne retranscrivent par définition pas forcément et complètement la réalité. Toutefois, les zones sur lesquelles il est convenu d’intervenir sont numérotées, ce qui permet de les localiser. Manifestement, elles concernent les édifices jouxtant les murailles.
2. Un cas exemplaire d’incertitude liée aux sources figurées
Les documents figurés s’avèrent parfois contradictoires. Ainsi pour l’ancien hôtel Puget-Rostang : plusieurs des plans militaires successifs d’Ancien Régime, révolutionnaires, du premier Empire, de la Restauration et de la monarchie de Juillet, mais aussi le cadastre actuel signalent ainsi une ruelle ouverte sans rempart visible (par exemple sur les plans de 1693, 1700, 1709, 1722, 1745, 1751, 1752, 1754, 1759, 1770, 1776, 1780, 1782, 1790, 1792 et 1797) voire s’achevant en cul-de-sac contre une excroissance de l’ancienne parcelle 101 (plans de 1819, 1821 corrigé en 1841 et cadastre actuel) 8. Le cadastre de 1816 en revanche – et ce document seul propose cette configuration – montre que les anciennes parcelles 101 et 103 (actuelles parcelles 133 et 134) étaient contiguës sur les trois-quarts de leur longueur, avec une excroissance de l’ancienne parcelle 103. Il paraît difficile de croire en l’existence réelle de l’excroissance de l’ancienne parcelle 103, comblant une partie importante de la ruelle dans sa profondeur alors même que le cadastre, document fiscal, est pourtant réputé retranscrire la réalité des faits. Car dans ce cas précis de nombreuses autres sources le contredisent. L’excroissance en question aurait-elle été éphémère, entre 1798 et 1818 ? Cela semble très peu probable. Pourquoi d’ailleurs aurait-on aveuglé les ouvertures éclairant la cage d’escalier d’origine de l’édifice, puisqu’elle prend jour dans la ruelle ? Se priver d’une telle source de lumière, même limitée puisqu’il s’agit d’un espace étroit, une ruelle confinée, n’aurait guère de sens pratique pour un escalier d’apparat tel que celui de l’hôtel Puget-Rostang.
La comparaison de ces différentes sources est donc sujette à caution ; il s’avère impossible d’en tirer des conclusions péremptoires. À peine donne-t-elle l’opportunité d’émettre des hypothèses, ce qui constitue déjà en soi un intérêt certain. Fort heureusement, d’autres sources conservées notamment aux archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, à Digne, permettent d’affiner ponctuellement la lecture.
Si les propos de Raymond Collier relatifs à Entrevaux se vérifient dans une certaine mesure, il faut cependant en modérer la portée : « Qui pénètre, par exemple, à Entrevaux […] peut se croire transporté dans des temps révolus. Les ruelles tortueuses, grimpantes, dévalantes, les escaliers, le sol cimenté ou pavé, les culs-de-cas, les renfoncements, les encorbellements moyenâgeux, les voûtes ou corps de logis jetés par-dessus les rues, créent un cadre où tout n’est que pierres, recoins ombreux, façades sombres et rugueuses. Depuis Louis XIV, Louis XV, au minimum depuis la Restauration, les choses n’ont pas trop changé » 9. En-deçà de l’impression d’ensemble, quelques évolutions sont notables, même si le tissu urbain, dans son emprise au sol, est resté largement figé.
B. Implantation
1. Topographie
Le village s’inscrit sur une terrasse en pente qui part à l’assaut du massif au sommet duquel vient se nicher la citadelle. La rue du Casse-Col, qui relie la rue de l’Orbitelle à la Rue Haute au nord de l’enceinte, porte un nom évocateur. De la même manière, la Rue Haute au nord s’oppose à la Rue Basse au sud. La pente n’est pas nord-sud mais nord-ouest/sud-est puisque la rue de la Porte Royale adopte une pente sinueuse et se prolonge dans la Rue Basse. L’actuelle place Charles-Panier, à l’extrémité du promontoire surplombant le Var, pouvait, selon Roger Greaves, accueillir l’ancien château qui, au 13e siècle, réglait le passage de la clue. Signe de la position élevée par rapport au reste du village, l’historien pose cette question rhétorique : « Et l’Hôtel de ville actuel aurait-il pris la place du donjon des premiers Glandevez, comme certains indices permettent de le croire ? » 10 Le dessin d’Ascanio Vittozzi donne un état des lieux fiable de la réalité à la fin du 16e siècle, qui n’a guère évolué depuis sur le plan du périmètre d’occupation du village. Certes la nouvelle enceinte dessinée par Vauban et partiellement mise en œuvre par Richerand à l’extrême fin du 17e siècle puis achevée après modifications par Brusco à la fin du premier tiers du 19e siècle s’insère en avant des maisons qui jusqu’alors étaient directement exposées au feu. Il y eut donc un gain de quelques mètres, ce qui ne modifie guère la donne. En outre, la rue de l’Orbitelle constitue le dernier espace avant que la pente ne devienne si forte qu’elle interdise toute implantation d’envergure : le village ne pouvait se développer du côté nord. Rocher au nord-est et à l’est, relief abrupt au nord, fleuve au sud : le terrain dicta très vite sa loi et imposa une emprise au sol réduite. Ce qui ne manqua pas d’entraîner la mise en place d’un tissu urbain dense avec des ruelles sinueuses, étroites, en pente, et des maisons hautes pour des questions de densité et d’accès à l’ensoleillement. La description qu’en donne Vauban semble pour une part exagérée, mais il faut tenir compte de son point de vue. L’ingénieur décrit ainsi les lieux : « La ville est moderne, mais elle n’en est pas moins mal bâtie. Le roc paraît encore tout brut dans la plupart des rues où il n’a été aplani qu’à demi, ce qui les rend fort incommodes car elles sont toutes inégales, larges et étroites sans raison, pleines de hauts et de bas, mal entendues et mal pavées, sans observation d’alignement, règle de pente ni de niveau qui ait de la suite. Il semble que le hasard et le caprice d’un chacun y ait tout fait » 11.
Le Onse, une ruelle parallèle à la pente qui témoigne de la dénivelée importante dans le village.
Trois informations principales ressortent de ces propos. En premier lieu le village est récent à cette époque. On peut en déduire que le tissu urbain date pour une large part du 17e siècle. En second lieu le terrain d’implantation est en pente car le rocher affleure partout : la visite de nombreuses caves ou étables a permis de confirmer que les parties en soubassement des maisons en conservent les traces tangibles (ainsi et par exemple en G 127-128 au nord-est 12, en G 30 au nord 13 ou encore en G 242 et 244 au sud-est du village 14. Enfin il n’y a pas de véritable plan d’urbanisme (rues tortueuses, inégales, sans aucun plan d’alignement). Les plans successifs réalisés au 18e siècle – celui de Vauban de 1700, celui de Lozières d’Astier de 1723, celui de Boniface de 1753, celui de Perrotin de 1776 ou encore celui de Le Roux de 1801, avant même le cadastre napoléonien levé en 1816 – le confirment. L’intervention de Vauban se limita aux remparts ainsi qu’au château (référence de dossier : IA04001855) : il ne toucha donc pas à la trame urbaine en tant que telle. Les plans permettent en tout cas de voir qu’entre 1700 et aujourd’hui la physionomie du village, à l’échelle de l’îlot, a très peu évolué. Si l’on constate quelques modifications ponctuelles, elles demeurent dans l’ensemble de l’ordre du détail 15. Entrevaux intra muros présente donc globalement un visage proche de celui qu’il arborait voici maintenant environ trois siècles et demi, au moins en ce qui concerne l'implantation du bâti.
2. La délicate question de l’approvisionnement en eau
L’approvisionnement en eau a toujours posé problème à Entrevaux, tant pour le nombre des fontaines que pour le captage. Franc Mallet l’exprime en termes clairs : « L’adduction d’eau a toujours été un souci. Vers 1546, canal à partir de la Chalvagne pour arroser la rive droite. Mais pour la ville, il n’y a qu’un puits, rue Basse, encore tardif. En 1688, depuis la source du Bayon par le moyen de tuyaux en terre cuite, deux fontaine places Saint-Martin et du Marché. Le chanoine Pierre Bonnet et l’archidiacre Jacques Besson financèrent depuis la Chalvagne, une fontaine au Planet. En 1732, les fontaines qui puisaient leur eau au Bayon la prirent à la Chalvagne mais devant la mauvaise qualité, en 1763, les canalisations furent réaccordées avec le Bayon » 16. L’édification de nouveaux points d’eau était essentielle pour le village. Un courrier de réponse au maire et aux consuls d’Entrevaux par Monsieur de la Tour, à Aix, daté du 12 août 1786, témoigne de cette préoccupation constante chez les habitants : « J’ai reçu, Messieurs, la lettre par laquelle vous sollicitez un secours pour la construction d’une fontaine dans la ville d’Entrevaux. Je connais l’utilité de ce projet, et je concourrai bien volontiers à procurer à la communauté le secours qu’elle réclame » 17.
On imagine combien l’entretien s’avère lui aussi crucial, dans un village enceint de murailles, aux rues étroites et tortueuses, qui peut très vite se trouver en proie aux incendies dévastateurs. Les registres des délibérations du conseil municipal abordent régulièrement cette question. Ainsi dans la séance du 12 janvier 1817, où il est précisé qu’il faut impérativement réparer les fontaines du village car elles ne sont plus alimentées en eau 18.
L’actuel réseau d’adduction d’eau et des bornes-fontaines dans le village date du dernier tiers du 19e siècle. Un plan daté du 18 mars 1879 permet d’en saisir le fonctionnement : « Canalisation des eaux de la Chalvagne, pour l’établissement de fontaines publiques, lavages des rues et des impasses de la Ville d’Entrevaux, Basses-Alpes » 19. On retrouve les fontaines place du Planet, place du Marché, place des Oliviers (actuelle place de l’Église), et placette Saint-Jean-Baptiste 20, pour lesquelles on dispose de plans. Le 20 décembre 1880, Combe, architecte directeur des travaux, et le maire d'Entrevaux, se rendent de la prise d'eau aux diverses fontaines afin de vérifier les travaux exécutés par l'entreprise Bonnet, adjudicataire par procès-verbal du 8 juin 1879. Ils accordent à l'issue la réception définitive 21. La fontaine adossée contre la tour de la Portette est plus récente. Quant au puits alimentant la cour de l’hôtel des barons de Glandevez (référence du dossier : IA04001851), il n’existe plus.
Fontaine place Charles-Panier, devant l'ancien hospice Saint-Jacques. Fontaine-lavoir place Saint-Jean-Baptiste. Fontaine place du Marché.
C. Les axes de circulation et l’emprise au sol du bâti
1. Un schéma général chaotique
L’entrée dans Entrevaux s’effectue par la porte Royale au bout d’un pont enjambant le Var (référence du dossier : IA04001856). Cet ouvrage n’est pas celui d’origine, car l’entrée principale prenait place jusqu’en 1651 une cinquantaine de mètres en aval, au niveau de la tour dite de la Portette (référence du dossier : IA04001853). Une crue simultanée du Var et de la Chalvagne emporta le vieux pont de pierre édifié en 1590 22 et il fut alors décidé de construire un nouveau pont plus en amont, entre 1655 et 1658 (référence des dossiers : IA04001175). Deux autres portes permettent d’entrer dans l’enceinte : la porte de France au nord-ouest (référence du dossier : IA04001857) ainsi que la porte d’Italie au sud-est (référence du dossier : IA04001858).
À la lecture des différents plan-masse par îlots du 18e siècle mais aussi des cadastres napoléonien et actuel, il est frappant de constater à quel point les axes de circulation évitent la ligne droite. On peut même aller jusqu’à dire que les trois axes principaux qui traversent le village d’est en ouest – une rue haute, une rue basse et une rue médiane – ne sont pas de prime abord clairement discernables. À telle enseigne que les deux derniers cités, affectant une forme sinueuse, sont chacun scindés en deux : la rue médiane se compose de la rue du Marché à l’ouest puis de la rue de l’Église à l’est, la place du Marché servant de point de transition 23. La rue basse est quant à elle constituée de la rue de la Porte Royale à l’ouest, qui débute à l’entrée du village depuis la Porte Royale et de la rue Basse qui la prolonge à l’est 24. Cette tripartition d’ensemble s’observe souvent, on la retrouve par exemple à Castellane. Ces trois axes présentent chacun une forme en courbe voire curvilinéaire. Il n’y a donc pas de visibilité d’une extrémité à l’autre, puisque régulièrement un bâtiment vient boucher la vue et la circulation. C’est particulièrement net sur les plans de 1700, 1753 et encore sur le cadastre de 1816. De toute évidence, les questions d’alignement n’ont absolument pas été prises en considération lors de la mise en place de la trame urbaine. Ainsi le constat de Vauban lorsqu'il prend connaissance du terrain ont-ils un sens particulier : il déplore l'inégalité des rues, dont ne le tracé ne respecterait aucune logique. Ce faisant, il relaye les propos d'une requête formulée en 1566 dans laquelle il est spécifié que la pluspart des maisons ont esté basties tumultuairement dedans ou auprès du Rocher, sans y tenir aucune forme de rues" 25. Il n’est qu’à considérer, encore aujourd’hui, la rue de la Porte Royale ou celle du Marché pour voir à quel point les méandres de la voirie et les multiples enfoncements et ressauts des façades composent des axes dont la fonctionnalité laisse perplexe.
Un exemple du dessin tortueux des rues du village : la rue de la Porte Royale.
Le 19e siècle a traditionnellement essayé d’améliorer la circulation en réalisant des opérations ponctuelles d’urbanisme de différentes natures : la destruction ou l’édification de bâtiment et, de façon plus fréquente la modification de façade (alignement par extension ou rognage). Ici encore il apparaît délicat de tirer des conclusions péremptoires à partir de ressources limitées ne permettant la plupart du temps que des comparaisons formelles. Or, malgré certaines différences si tranchées qu’il faut y voir une intervention motivée par des soucis d’urbanisme et de circulation, force est de constater une léthargie urbaine.
2. L'inertie de la trame urbaine
Le cadastre de 1816 servant de support, on a dénombré 35 îlots indépendants intra muros 26. Certains d’entre eux contiennent des parcelles désignant des constructions militaires (par exemple dans l’îlot 1 la parcelle G 85, décrit comme étant un corps de garde). En outre certaines parcelles dans ces îlots peuvent désigner des espaces non bâtis (toujours dans l’îlot 1, parmi quelques autres, les parcelles 86, 96 ou encore 98 : respectivement « aride », « jardin » et « vague »).
Qu’observe-t-on en définitive ?
1/ En premier lieu, à l’échelle de l’îlot les évolutions sont quasi nulles. Autrement dit, quant à son emprise au sol, le bâti d’Entrevaux s’est figé depuis au moins le début du 19e siècle, et vraisemblablement, d’après les plans à notre disposition, depuis 1700. On dénombre presque la même quantité d’îlots entre 1816 et 2021 (35 contre 33, la maison composant l’îlot 4 ayant disparu entre temps et les îlots 2 et 3 ayant fusionné par la création de la parcelle 2021 G 182), et quelques créations, extensions voire disparitions totales ou partielles de parcelles. Mais ce phénomène intervient vraiment à la marge pour les maisons et peut être considéré comme marginal donc non significatif. Les modifications concernant les ajouts aux fortifications du village, plus visibles, ne changent pas non plus la donne (voir ainsi autour de la porte de France et la transformation de façade sur rue de l'hôtel des barons de Glandevez [référence du dossier : IA04001851]) 27. On notera que l’îlot 1, qui va de la porte de France à la porte Royale, relève de la réunion de deux anciens îlots. En effet les différents plans, de Vauban en 1700 à celui de Le Roux en 1802 (An X) montrent bien que les actuelles parcelles G 133 et 134 n’étaient pas mitoyennes. En 1816, le napoléonien témoigne d’une évolution puisque ces deux parcelles sont venues s’imbriquer l’une dans l’autre. Par la suite la partie saillante de la parcelle 134 (anciennement 103) a été détruite, et seule est demeurée celle de la parcelle 133 (anciennement 101), trait d’union entre les deux anciens îlots.
2/ En second lieu les difficultés de circulation n’ont pas donné lieu à des aménagements remarquables, à une seule exception près : la disparition de la maison occupant l’ancienne parcelle 1816 G 123, propriété de Jean-Baptiste Fournier. A cette date, l’église paroissiale Saint-Martin avait déjà été détruite (en 1806) pour favoriser la création d'une place (aujourd’hui Charles-Panier) 28. Il s’agissait en effet d'améliorer la circulation - dans le cas présent d’ouvrir l’accès à l’actuelle place Saint-Martin puis Charles-Panier depuis la rue de la Montée du Pont. Si le réaménagement de l’hôtel des barons de Glandevez s’apparentait davantage à une finalité interne d’accueil des militaires pour un bâtiment désormais affecté au casernement de la garnison qu’à des questions d’urbanisme – les travaux conduisirent à la destruction de la tour d’escalier demi hors-œuvre, excroissance occultant une partie de la rue Basse –, il n’en va pas de même pour l’alignement de la façade de l’ancienne maison occupant la parcelle G 56. Dans la disposition mentionnée sur le cadastre napoléonien cette façade suivait le coude de la rue à cet endroit selon l’oblique de la façade de la maison sur la parcelle G 158. L’alignement rompt le parallélisme des deux rives pour améliorer la visibilité et la circulation. On notera que cette opération fut évidemment facilitée par le fait qu’il s’agit d’une maison d’angle, en bout d’îlot. La parcelle a ainsi légèrement perdu en superficie et la façade fut reconstruite.
3/ Il serait tentant, à partir des différents plans mentionnés plus haut d’établir des comparaisons ; malheureusement, ces documents restent trop imprécis pour en tirer aucune conclusion valable. En effet, certains tracés différents d’un plan à l’autre semblent indiquer des modifications concrètes. Or, on s’aperçoit qu’un plan ultérieur revient parfois sur un tracé antérieur qui paraissait caduque sur un plan intermédiaire. On ne peut envisager un retour à un état révolu, cela n’aurait aucun sens, surtout à cette échelle. Il faut donc considérer l’imprécision telle qu’elle obère toute velléité d’analyse. Autre exemple : le tracé des îlots bordant rive sud de la rue Haute dans sa partie ouest sur le plan de Vauban : les trois îlots constitutifs (7, 8 et 11 du cadastre napoléonien) dessinent une ligne courbe, certes, mais traduisant un alignement des maisons. Or le cadastre napoléonien vient battre en brèche cette régularité schématique : la même rive y figure un tracé très irrégulier, y compris au sein d’une même bordure d’îlot. Sur ce point, le plan de Boniface (1753) témoigne ponctuellement d’une plus grande exactitude, notamment par rapport aux plans postérieurs, dont celui de l’An X par Le Roux (1801), soit quinze années seulement avant la levée du napoléonien. De la même manière, et toujours pour comparer ces deux plans, le ressaut formé dans l’îlot 22 par la parcelle 2021 G 72 (ancienne parcelle G 197) sur la place du Marché est bien mentionnée sur le plan de Boniface mais pas sur celui de Le Roux, alors même que le napoléonien et le cadastre actuel le font figurer, tel qu’on peut le voir effectivement in situ. En revanche, et pour contredire ce qui vient d’être énoncé, le plan de Le Roux est plus fiable, très proche du cadastre napoléonien en ce qui concerne les maisons bordant la rue de l’Orbitelle. Y sont figurés dans l’ensemble les multiples ressauts des bordures d’îlots 6, 7 et 8 tels que les mentionne le cadastre de 1816, ce que le plan de Boniface, comme la plupart des autres d’ailleurs, ne reproduit pas. Il est possible que certains « retours en arrière » venant contredire une modification de plan intermédiaire soient le fait de la reprise, pour un plan postérieur, de plans anciens, ce qui arrive parfois lorsque le travail du dessinateur s’appuie uniquement sur des données précédentes faute d’avoir fait le déplacement sur les lieux. Mais là encore, comment trancher ? Mieux vaut rester prudent et convenir de la vanité à vouloir à tout prix retirer des informations de documents sujets à caution.
Plan d'Entrevaux/10e Année République [plan levé par Le Roux, 21 septembre 1801].
Nous sommes donc devant une aporie paradoxale : les documents figurés abondent, mais leur schématisme interdit toute interprétation définitive. De ce fait, il est impossible de s’appuyer sur une comparaison de plans (ceux de Vauban, de Lozières d’Astier, de Perrotin ou encore de Le Roux parmi d’autres), et dans le même temps aucun d’entre eux pris isolément ne permet de tirer des informations fiables. Finalement, ce sont les travaux d’ordre militaire ayant entraîné des destructions et des aménagements qui permettent ponctuellement de réunir quelques informations relatives à l’évolution du bâti urbain. Ainsi sait-on par exemple que pour la mise en œuvre de la rampe d’accès caladée entre l’ancien ouvrage d’entrée au village depuis la route du Brec et l’actuelle porte de France à la fin du 17e siècle il fallut, comme le rappelle l'historien Roger Greaves, « démolir une maison, une boucherie, une partie du vieux mur d'enceinte, plusieurs jardins, et enlever plus de 250 m3 de roc » 29.
Parmi les sources figurées une exception notable et fiable doit toutefois être mentionnée, mais elle est postérieure au napoléonien donc tardive. Il s’agit du « Plan nivelé du site de la place d’Entrevaux levé conformément aux ordres de son Excellence Ministre de la Guerre en date du 14 mai 1819 », « plan revu et corrigé au Dépôt des Fortifications d’après un plan à la date du 9 mars 1841 – signé Brusco Chef de bataillon du génie, en Chef » 30. Il confirme une information donnée par l’état de la section G du cadastre mais impossible à vérifier sur le cadastre napoléonien : la parcelle 1816 G 25 est indiquée comme non bâtie puisqu’occupée par un jardin potager. Le plan de 1819, revu en 1841 dessine bien une parcelle délimitée par un liseré rouge mais non rosée en son intérieur, donc non construite 31.
Il faut par conséquent s’en tenir aux cadastre napoléonien et actuel, qui montrent de façon remarquable à quel point le village d’Entrevaux, enceint dans ses remparts, n’a pour ainsi dire et quant à l’emprise au sol du bâti et donc du réseau viaire pas évolué. Bien sûr, l’analyse des façades montrent des ravalements, mais apparemment aucune opération d’alignement 32. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la circulation intra muros s’effectue essentiellement à pied, la configuration des lieux rendant très complexe l’utilisation de véhicules à quatre roues. Si des modifications sur les maisons sont intervenues, il faut donc plutôt porter son attention sur les maisons elles-mêmes, non pas au niveau du sol mais en élévation, comme l’indique Franc Mallet : « le 19e siècle a rénové ou surélevé surtout les greniers mais peu modifié le tracé au sol » 33.
D. L’organisation des parcelles dans les îlots 34
1. L’îlot : problème de définition entre théorie et pratique
Bernard Gauthiez donne la définition suivante de l’îlot : « Portion d’espace urbain délimité à son pourtour par des rues et/ou en partie par un cours d’eau ou toute autre limite physique, sans rue intérieure autre qu’en impasse ou privée et fermée par une barrière » 35. Dans le cas d’une cité fortifiée, l’appréciation est soumise à interprétation. En effet la présence des remparts rend la lecture complexe car par définition les murs d’enceinte tendent à bannir au maximum les interruptions : même les points de passage – les portes – ne brisent pas la continuité de l’enveloppe protectrice, constituée de bâti civil et militaire. La question est prégnante à Entrevaux puisque historiquement les maisons ont longtemps fait partie du système défensif : la nouvelle enceinte bâtie à la fin du premier tiers du 19e siècle par le capitaine du génie en chef Brusco ménage surtout un corridor entre les façades extérieures des maisons et le rempart proprement dit sans véritablement intervenir sur ces façades. Pourtant, on a considéré qu’une porte constituait une rupture dans l’îlot, puisqu’elle crée un passage donc un axe de circulation pour tous les habitants, indépendamment des îlots limitrophes ou non. La définition de Bernard Gauthiez permet en revanche de trancher sur le cas des deux îlots 20 et 31 (cadastre de 1816), pourtant reliés par deux passages couverts au-dessus d’une ruelle. On sait qu’en 1816 deux propriétaires possédaient des parcelles bâties de part et d’autre de cette ruelle, reliées par lesdits passages. Ainsi Honoré Auguste Sauvan disposait des anciennes parcelles 225, 226 et 230, et Pierre-François Besson des anciennes parcelles 226, 227 et 231. La ruelle n’étant pas privative ni barrée, il faut conclure à la présence de deux îlots distincts, malgré les liens architecturaux et les actes de propriété qui relient plusieurs maisons qui les composent.
Répartition des îlots dans le bourg d'Entrevaux (d'après le plan figuré du cadastre de 1816).
Répartition des îlots dans le bourg d'Entrevaux (d'après le plan figuré du cadastre de 2006).
Dans la suite du propos, si les îlots ne correspondent pas entre les cadastres de 1816 et 2006, on fera suivre conformément au mode de saisie et d'identification des deux illustrations ci-dessus le numéro de l''îlot en 1816 par celui, entre crochets, de l'îlot en 2006.
2. Une inertie en trompe-l'oeil
Si les changements mis en œuvre, on l’a vu, sont très minoritaires et les deux cadastres, en fin de compte, s’avèrent presque entièrement superposables, il n’en va pas de même de la répartition parcellaire au sein de ces îlots. Le relevé des parcelles bâties sur le cadastre napoléonien (hors édifices militaires et religieux) fait état de 306 parcelles (dont 21 correspondent à des escaliers ou des passages en indivision et 1 autre à l’escalier menant au corps de garde de la porte de France 36). Le cadastre actuel (2006) en revanche n’en fait plus apparaître que 253 (dont 1 correspondant à l’escalier menant au corps de garde de la porte de France), c’est-à-dire une « perte » d’environ 17%. Cela signifie tout de même que plus d’une parcelle sur sept a disparu. En réalité, on l’a vu, il ne s’agit pas véritablement de destruction de parcelles (par exemple la maison située en G 224) mais de réunion de parcelles. Ensuite, il faut aussi relativiser ces chiffres : une nouvelle fois, on doit tenir compte du relevé cadastral ancien qui peut dissocier en plusieurs parcelles un même édifice. La parcelle ne congrue pas toujours avec l’entité physique du bâtiment. C’est vrai aussi pour le cadastre actuel, mais le phénomène est nettement moins prononcé (par exemple dans les îlots 11 [parcelle 123], 13 [parcelles 147 et 152, qui existaient déjà en 1816 : respectivement 117 et 122 ] ou encore 22 [80]).
Par ailleurs, 20 des 33 îlots actuels comportent un nombre de parcelles inférieur à 1816, soit près de 59 %, 9 un nombre équivalent (ce qui ne signifie pas forcément que les parcelles soient identiques), soit plus de 26 %, et 5 un nombre supérieur, soit moins de 15 % seulement. Deux phénomènes d’ensemble sont à l'oeuvre. Le statu quo d'une part, dans lequel l'emprise au sol est conservée, et le changement d'autre part, dans lequel il y a évolution du parcellaire. Dans ce second cas de figure, de loin le plus fréquent, la modification adopte trois visages : la réunion de parcelles existantes d'abord ; le morcellement de parcelles ensuite ; le redécoupage enfin. Au sein d'un îlot, toutes les combinaisons sont évidemment possibles, mais la conservation pleine et entière du parcellaire ancien reste l'exception. Cela ne signifie pas pour autant que l'emprise au sol du parcellaire évolue : elle peut être conservée malgré l'évolution du découpage interne à l'îlot.
L'observation du parcellaire et la visite des bâtiments intra muros conduit à différencier une approche globale par îlot et une lecture plus fine, qui traduit la variété et la conjugaison des phénomènes. Dans les faits, la réunion de parcelles apparaît la plus visible. Elle concerne tous les types d’îlots, petits, moyens et grands c’est-à-dire les îlots inférieurs ou égaux à 10 parcelles, inférieurs ou égaux à 15 parcelles, et supérieurs à 15 parcelles. On la retrouve donc à de nombreuses reprises : dans l’îlot 4 [3 37] par exemple, où l’on passe de 13 à 9 parcelles, dans l’îlot 11 [10] (de 17 à 12 parcelles), dans l’îlot 12 [11] (de 9 à 6), dans l’îlot 19 [18] (de 18 à 16), ou encore dans l’îlot 28 [26] (de 5 à 3). Ailleurs à l'inverse, le morcellement général domine. Par exemple pour l’îlot 7 [6], qui passe de 9 parcelles en 1816 à 10 en 2006, pour l’îlot 18 [17] (de 3 à 4 parcelles), pour l’îlot 20 [19] (de 4 à 2 parcelles), ou encore pour l’îlot 23 [21] (de 24 à 27 parcelles). Ailleurs encore, c'est l'inertie qui semble s'imposer, à l'échelle globale de l'îlot considéré, avec un nombre de parcelles identique entre 1816 et 2006. C'est le cas des îlots 6 [5 38] avec 10 parcelles bâties, 9 [10] (4 parcelles), 14 [13] (13) ou encore 32 [30] (7). Mais en réalité, dans le détail c'est le changement qui prédomine. Dans l'îlot 6 [5], où l'on a comptabilisé un nombre de parcelles égal d'un cadastre à l'autre, fusion, morcellement et redécoupage ont opéré une modification dans la trame de la propriété foncière :
- Fusion interne : les anciennes parcelles 29, 30 et 31 constituent aujourd’hui la parcelle 46
- Morcellement interne : l’ancienne parcelle 1816 G 37 a été scindée en deux parcelles : 2006 G 38 et 39
- Redécoupage interne : l’actuelle parcelle 2006 G 41 est constituée de l’ancienne parcelle 1816 G 36 et d’une partie de l’ancienne parcelle 1816 G 34, l’actuelle parcelle 2006 G 42 occupant le reste de l’ancienne parcelle 1816 G 34. Quant à l’ancienne parcelle 1816 G 33 elle est elle aussi scindée en deux aujourd’hui : 2006 G 43 et 44 ;
Il convient de préciser que la plupart du temps ces trois phénomènes (réunion, redécoupage et morcellement de parcelles) ne perturbent pas la lecture extérieure du bâtiment, à moins bien sûr qu’un ravalement moderne (visant à harmoniser la façade de la parcelle considérée, qu’elle résulte de l’un ou l’autre des trois cas de figure) ne vienne perturber voire interdire la lecture morphochronologique. Mais même en ce cas il est souvent possible, par le jeu des portes, des cages d’escalier, de comprendre l’ancienne disposition parcellaire, lorsque tout est resté en place. Les exemples sont multiples :
- Réunion de parcelles : pour l’actuelle parcelle 2006 G 241, on voit bien que l’actuelle maison traduit la réunion de deux anciennes maisons distinctes (îlot 22 [20]), ce que confirme le cadastre napoléonien (1816 G 222 et 223) ainsi que l’état de section. Même remarque pour l’actuelle parcelle 2006 G 174 (îlot 15 [14]), qui rassemble cinq parcelles anciennes correspondant à quatre maisons (1816 G 271, 272, 273, 275, 276 et 277). Cas plus complexe mais encore lisible : les parcelles 2006 G 18 et 19 (anciennes parcelles 1816 G 57 à 65 et îlot 11 [10]) ne masquent pas la présence de quatre maisons distinctes 39 ;
- Morcellement : l’ancienne parcelle 1816 G 231 correspond aujourd’hui à trois parcelles distinctes (2006 G 238, 239 et 286), sans modifier l’enveloppe ni même la disposition intérieure (îlot 31 [29]). Même remarque pour l’actuelle parcelle 2006 G 172 qui rassemble deux maisons anciennes et trois parcelles (1816 G 278, 279 et 280).
Elévation des façades Rue Haute (parcelles 38 à 47). Relevé réalisé en 2012. Elévation des façades Rue Haute (parcelles 14 à 19). Relevé réalisé en 2012.
III. Le village dans ses murailles : répartition fonctionnelle et sociale de la population et le bâti afférent
A. La population et sa répartition sociale dans le village
Franc Mallet dresse un tableau très instructif de la répartition sociale d’Entrevaux à la fin du 17e siècle grâce à l’enquête de 1690. La situation n’a guère évolué au siècle suivant (on retrouve les mêmes noms de familles importantes) 40. L’historien écrit donc qu’en 1690 « il y a environ 13 % de riches qui avec les 18 % de gens aisés selon les normes d’Entrevaux, constituent un tiers de la population en face du tiers moyen et du tiers pauvre. […] Cette fixation des catégories sociales n’empêche pas naturellement à l’intérieur d’un même lignage des va-et-vient d’une catégorie à l’autre ou l’appartenance en même temps à plusieurs catégories encore que dans l’ensemble jusqu’au 18e et même au 19e, les évolutions sont lentes ou du moins le paraissent puisque finalement, la montée vers l’aisance ne pouvant s’effectuer vu la situation d’Entrevaux pour l’essentiel que par l’émigration, les partants pour la plupart disparaissent des dénombrements. Quelques familles bien entendu, car le lignage a plus d’importance dans cette société que l’individu, dominent : les Deprats, Bonnety, Besson, Bouery, Léon, Laugery, Bernard, Philip, Perrin, Fabry, Douhet et Raybaud entre autres à côté de lignages plus paysans, souvent dans les écarts dont l’entrée sur la scène sociale est plus tardive, vers la fin du 18e siècle comme les Cotton ou Sauvaire » 41.
On retrouve bon nombre de ces patronymes sur le plan dressé par Bernardy en 1751 « pour servir au projet de l’année 1752 », le long des remparts de la porte de France jusqu’à la cathédrale (îlots 1, 2, 3 [2] et 4 [3]). D’autres sont bien entendu situés ailleurs dans le village, mais la localisation s’avère significative. Il est vrai que cette frange périphérique concentre certaines des plus grosses demeures intra muros, donnant sur le Var, mieux orientées pour la luminosité et situées le long d'un axe important. L’état de section de 1816-1818 montre déjà une certaine évolution, qui va semble-t-il dans le sens d’un éparpillement tout en conservant les traces des dispositions encore proches historiquement, mais il aurait fallu dépouiller un terrier Ancien Régime pour affiner ce qui reste du domaine de l’hypothèse 42.
De fait, l'état de section G correspondant au village apparaît lacunaire sur le plan des professions et activités exercées par les différents propriétaires. Au-delà du bref développement ci-dessus relatif à la localisation périphérique notamment de plusieurs demeures importantes, est-il possible d'affiner l'analyse ? En somme, peut-on identifier des îlots spécifiques encore caractérisés par une homogénéité socio-professionnelle dans le premier quart du 19e siècle ? Il semble que l'ancien îlot 24 soit de ceux-là : il est composé de six parcelles qui toutes sont renseignées sur la profession de leur propriétaire. Ils étaient alors cordonnier, serrurier, maçon ou encore tisseur à toile, c'est-à-dire des artisans modestes. Or, les maisons de l'îlot paraissent en adéquation avec leur statut professionnel : de dimensions réduites et avec des intérieurs très simples (référence du dossier : IA04001617). Bien sûr, il ne s'agit là que d'une hypothèse qu'il serait audacieux voire erroné de généraliser sans données complémentaires à l'ensemble du village y compris pour le seul début du 19e siècle. Par ailleurs, l'emprise au sol limitée du village ne permet pas de raisonner en termes de "quartiers" à proprement parler. Reste que l'échelle de l'îlot apparaît pertinente. Bien sûr, il convient de ne pas envisager les choses de manière abrupte c'est-à-dire de considérer les îlots précisément comme des îles, mais comme des espaces qui intègrent aussi de la diversité sociale. Le cordonnier Jean-Louis-Casimir Gambat possédait ainsi des propriétés dans plusieurs îlots proches (23, 24 et 33), à savoir une écurie, deux caves, deux maisons et le second étage d'une troisième maison. Ces possessions étaient réparties comme suit : écurie (parcelle G 177, îlot 33), caves (parcelles 169 et 170, îlot 24), maisons (parcelle 176, îlot 33, parcelles 216 et 217, îlot 23). En outre, le fait d'être le propriétaire de deux maisons (dont une relativement importante en surface, parcelle 216) témoigne d'une aisance certaine. Sans doute louait-il d'ailleurs à des tiers, augmentant ses sources de revenus propres. Toujours est-il que l'îlot 24 atteste une certaine homogénéité qui reflète sans doute en ce début de 19e siècle les restes d'une localisation socio-professionnelle autrefois prégnante, avant de disparaître progressivement.
A l'appui de cette courte démonstration, on ajoutera la lecture de l'ancien îlot 25 (parcelles 161 à 168). Il comportait huit propriétés foncières pour dix propriétaires se partageant parfois des parties de maisons. Si l'état de section ne renseigne pas toutes les professions (on relève une veuve, Marie Coutardy, veuve Arnoux, dépourvue de profession), on note cependant une dominante, celle des activités du petit artisanat, comme pour l'îlot 24 : tailleur d'habits, tisseur de toile, tourneur. Seul Jean-Joseph Fournier semble sortir du lot : il était en effet chirurgien. Mais sa propriété (parcelle 162) se limitait à une écurie (les étages d'habitation se répartissant entre deux personnes), laquelle servait d'annexe à sa vaste maison située en face, ancienne parcelle 198 dans l'ancien îlot 23 où l'évêque disposait d'une demeure d'apparat, sa résidence "en ville", étudiée par ailleurs (référence du dossier : IA04001899). L'ancien îlot 23 donnait entre autres sur la rue médiane actuelle rue de l'Eglise, c'est-à-dire l'ancienne cathédrale. Autrement dit, un axe essentiel du bourg d'Entrevaux. De sorte que les îlots 23 et 24, en second rideau par rapport aux voies principales paraissaient bien présenter une homogénéité allant dans le sens du propos développé ici, qui mériterait d'être étayé par une analyse approfondie 43.
B. Maisons religieuses, institutions publiques et militaires
1. L’aspect religieux
La cité épiscopale, depuis le 5e siècle, était La Sedz, au lieu-dit Glandèves, où l’évêque avait un palais, à proximité immédiate de l’ancienne cathédrale. L’abbé Féraud précise que « dès le commencement du dix-septième siècle, Entrevaux avait reçu dans ses murs le chapitre de la cathédrale de Glandevès, qui résidait auparavant dans le quartier de La Sedz. L’évêque Clément Isnard avait réuni en 1609 à la manse capitulaire tous les prieurés ruraux simples, afin d’aider les chanoines à bâtir une nouvelle cathédrale dans la ville. Les évêques qui avaient d’abord habité dans un couvent de bénédictins situé à Glandèves, puis au Beuil, dans le comté de Nice, puis à Annot, puis dans une maison de campagne, au quartier de Villapassou, eurent enfin un palais à La Sedz. L’un d’eux appelé Ithier y fit bâtir une superbe maison ornée d’une magnifique galerie et d’un beau parc » 44.
L’ancienne église paroissiale Saint-Martin, construite à la fin du 14e siècle, fut détruite en 1806, ruinée et désaffectée après les événements révolutionnaires 45. Un cimetière la jouxtait au sud, et un autre existait au nord de la cathédrale (actuelle parcelle 50), tel que le plan dressé par Nègre de Sainte-Croix en 1759 les figure – et les désigne. Mais ils n’étaient plus en activité depuis plusieurs décennies déjà, comme le rappelle Franc Mallet 46. Un projet de halle fut un temps envisagé à l’emplacement même de l’ancienne église paroissiale, qui aurait en partie repris l’élévation de l’édifice et notamment ses arcades. Il ne vit pas le jour, essentiellement pour des raisons de dégagement de la place Saint-Martin afin de faciliter la circulation 47.
[COMMUNE D'ENTREVAUX/PLAN DE LA PLACE St MARTIN/Et de la Halle Progettée sur la Même Place].
[Plan d'une Hale/Progeté Sur Lancien Edifice/de Leglise St. Martin/A Entrevaux].
La construction d'une nouvelle cathédrale en remplacement de l'ancienne cathédrale romane, fut décidée après le transfert du chapitre de Glandèves à Entrevaux en 1603 (référence du dossier : IA04000149). Le premier prix-fait date du 17 août 1604. Il baille la construction des murailles de l’édifice à un maître maçon de Draguignan, Pierre Veyran. Il était permis à l’entrepreneur de choisir et de prendre des pierres à l’église de la Sedz, c’est-à-dire à l’ancienne cathédrale. Les travaux devaient débuter le 15 octobre, mais un différend entre monseigneur Clément Isnard et son chapitre suspendra les travaux. Une convention datant de 1609 relança l’édification de la nouvelle église cathédrale, mais en 1612, la construction n’avait toujours pas débuté. En 1616 toutefois les murailles de la nef étaient montées. Mais ce n’est qu’en 1630 que la construction de la cathédrale fut achevée, à l’exception du clocher. Monseigneur Ithier (1654-1672), lorsqu’il prit possession de son siège, se préoccupa des finitions de la cathédrale. En 1655, il fit d'abord réaliser une place devant la cathédrale (partiellement détruite en 1692 au moment des travaux de fortifications). La construction du clocher, laissé inachevé à la hauteur du chœur, fut semble-t-il reprise la même année et achevée en 1667. En 1671 les cloches purent être posées. Le portail et les portes de la cathédrale sont également redevables à Monseigneur Ithier. C’est sans doute à l’occasion des travaux de fortifications de la ville entrepris en 1692 que fut construite la demi-tourelle, encastrée entre la cathédrale et le cloche. La question qui surgit à la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle de savoir si l’église était à la fois cathédrale et église paroissiale, ne fut réellement résolue que par un arrêté du 6 nivôse an XI (27 décembre 1802) qui stipule que l’édifice jusque-là cathédrale remplaçait définitivement l’église paroissiale Saint-Martin devenue trop exigüe et qui fut détruite un peu plus tard, en 1806.
La maison curiale située place du Planet (référence du dossier : IA04001608) a été vendue en un lot dans la période révolutionnaire après procès verbal d’estimation des biens nationaux dressé le 14 messidor An 4 de la République (2 juillet 1796). Le presbytère a été acquis par la commune par échange avec un particulier au début du 19e siècle, entre 1810 et 1815 (référence du dossier : IA04001645).
L’évêque disposait d’une maison dans le village d’Entrevaux, qui remplissait aussi la fonction d’École de la Charité (référence de dossier : IA04001620). Demeure effectivement moins modeste que le commun des habitations entrevalaises, c’est surtout pour ses dimensions qu’elle tranche avec la maison typique intra muros. Elle se déploie sur trois travées et cinq niveaux de logis avec un étage de comble servant de galetas ou grenier. Elle occupe la partie extrême de l’actuel îlot 3 (parcelle 245), dont nous avons vu qu’il comprenait certaines des maisons importantes du village.
Le couvent des bernardines
Le couvent des bernardines a une histoire brève. Quinze ans à peine. Elle représente un épisode mouvementé et douloureux de la vie religieuse entrevalaise. L’abbé Féraud la résume en quatre lignes : « Gaspard Tressemanes de Brunet [qui fut évêque de Glandèves de 1755 à 1771] fonda en 1763 à Entrevaux une maison de religieuses Bernardines. Ce couvent fut transféré quelques années plus après à La Sedz, puis rétabli dans la ville et enfin supprimé par le dernier évêque [monseigneur Hachette des Portes] » 48. Claude-François Achard, historiquement proche des événements, reprend en revanche plus longuement l’aventure pathétique de ce couvent et des religieuses bernardines 49. Un document daté de 1776 en décrit les différentes phases 50. Monseigneur Tressemanes de Brunet « fonda sur les instances de tous son diocèse » le couvent, autorisé par lettres patentes du roi établies en février 1763 et dirigé par la Mère supérieure, Madame Thérèse du Pochet 51. Dès le 2 avril 1761 cependant le sieur Bouvier, vicaire général de l’évêque de Glandèves avait fait l’acquisition de maisons contiguës rue Haute. Ces achats se poursuivirent jusqu’en juillet de la même année : l’idée était de réunir les parcelles pour y installer les dames religieuses 52. Il ne s’agissait donc pas d’ériger un couvent mais d’utiliser les maisons disponibles et achetées pour l’occasion, à l’extrémité est de la Rue Haute 53. Dans un premier temps, et sous la houlette de Monseigneur Tressemanes, l’institution fut un succès. Comme le rapporte le Mémoire de 1776, « Dans le diocèse de Glandeve il n’y avait, avant l’établissement dont il s’agit, aucun asile pour les filles de famille qui veulent se consacrer à Dieu, ni aucune ressource pour l’éducation chrétienne de celles qui se destinent à vivre dans le monde. Le nouveau monastère prospéra dans un temps où le dégoût pour l’état religieux paraissait devoir empêcher les progrès du bien. On vit dans peu jusqu’à dix-huit professes. Les pensionnaires, les prétendantes accouraient de toute la contrée, et même des provinces voisines. Il y eut jusqu’à quarante pensionnaires dans la communauté. Le public était très satisfait de l’éducation chrétienne qu’on y donnait. On y élevait gratuitement des orphelines et des demoiselles qui appartenaient à des parents pauvres » 54.
Malheureusement le lieu, humide, s’avéra très vite malsain et provoqua la mort de plusieurs religieuses 55. Le certificat dressé le 8 avril 1771 par les sieurs Philip et Laugery, « maîtres en chirurgie », précise les conditions d’insalubrité de la maison occupée par le couvent 56. L’évêque s’appuya sur ce rapport mais il avait déjà anticipé un transfert des religieuses par une ordonnance du 10 décembre 1770 du couvent vers la maison du séminaire de La Sedz près du palais épiscopal, où l’air plus sain permettrait aux pensionnaires de recouvrer la santé. Il s’agissait de faire des travaux pour assécher les murs et l’atmosphère du couvent intra muros 57. Le transfert s’effectua le 9 février 1771. Mais la maison du séminaire, selon les sieurs Philip et Laugery, nécessitant elle-même des réparations et des aménagements pour pouvoir loger les religieuses et leur permettre de suivre leur règle, l’évêque offrit de les accueillir en son palais épiscopal durant la durée des travaux, d’autant qu’il n’occupait pas les lieux : il était à Paris et n’en revint plus 58.
Léonor Le Bouvier, prêtre, avait su gagner la confiance de l’évêque, qui l’avait nommé son Grand Vicaire : c’est lui qui acheta auprès de leur propriétaire respectif les maisons destinées à servir de couvent pour les bernardines. En réalité il floua les religieuses. Révoqué par l’évêque, il sut s’arroger les faveurs du remplaçant de Monseigneur de Tressemanes, Monseigneur Hachette des Portes, qui d’emblée voulut fermer l’institution et finit par y parvenir, sans doute motivé par un conflit avec son prédécesseur 59. Il fit tout d’abord chasser la Mère supérieure Madame du Pochet qui fut renvoyée dans son monastère de Manosque en octobre 1774 60 et ordonna dans le même temps un nouveau transfert des religieuses de La Sedz à leur ancien couvent toujours insalubre le 30 octobre 61. Les rigueurs de l’évêque envers les pensionnaires avait déjà choqué la population entrevalaise qui s’en ouvrit à plusieurs reprises et rédigea même un placet destiné à Monseigneur l’archevêque d’Embrun lors d’une de ses visites à Monseigneur Hachette des Portes durant le printemps 1773. Il s’agissait de monter à quel point la communauté considérait cet établissement d’enseignement et de charité indispensable à la ville 62. Mais le prélat refusa de le lire. Le couvent d’Entrevaux, délabré, malsain, finit par voir les religieuses de l’ordre partir les unes après les autres, pour cause de découragement ou de maladie 63. Il ferma définitivement vers 1777.
La principale difficulté qu’entraîne l’appréhension architecturale du couvent des bernardines est qu’il ne résulte pas d’une construction mais du réaménagement de maisons existantes, dont l’état d’insalubrité laisse d’ailleurs à désirer 64. L’installation n’a manifestement pas concernées toutes les maisons acquises à cet effet, comme le révèle une lettre datée du 9 juin 1774 rédigée par les religieuses du monastère de Saint-Bernard d'Entrevaux à leur ancien évêque Monseigneur de Tressemanes : « L’ancienne maison est aujourd’hui dans un état bien pire que nous ne l’avions laissée. Une partie des nouvelles maisons que nous avions acquises, est tombée en ruine » 65. Il faut donc voir dans cet ensemble immobilier une juxtaposition de maisons sans réelle homogénéité architecturale, à plus forte raison si l’on considère qu’ensemble il n’y eut pas, puisqu’il semble bien qu’au retour des religieuses à Entrevaux à l’automne 1774 seule leur ancienne maison, rendue plus insalubre encore depuis leur départ trois années et demi plus tôt, était en mesure de les loger. En tant que tel donc, ce couvent n’existe plus.
Cependant, la comparaison des plans militaires d’Entrevaux de 1770 et 1776 montre une modification importante à l’extrémité est de l’îlot 5[4]. Il ne peut s’agir que d’un projet non réalisé car il ne figure pas sur les plans suivants, ou alors de manière différente (par exemple sur les plans de l’An VI [1797] ou de l’An X de la République [1801]). La question n’est pas indifférente car les procès verbaux d’estimation des biens nationaux font état d’une deuxième maison curiale à Entrevaux, décrite le 8 messidor An IV (26 juin 1796) comme la « ci-devant maison curiale dite de Notre-Dame située au bout de la plus haute rue près l’ancien couvent dit des Bernardines confrontant du levant la rue, du couchant la maison de Louis Astier, midi celle de Joseph Blanc tailleur et Lambert jardinier septentrion où se trouve la porte d’entrée la rue, composée d’un rez-de-chaussée, deux étages et un galetas ne recevant le jour que par une fenêtre à chaque pièce, la muraille mitoyenne avec Louis Astier tisserand en assez mauvais état » 66. Le problème réside dans le fait que la description ne correspond à aucun bâtiment identifiable sur les différents plans mentionnés ci-dessus, y compris en ce qui concerne le cadastre napoléonien : hormis cette dernière source donc, les documents figurés ne sont pas fiables, alors même que ladite maison curiale a existé puisqu’une estimation en a été faite (1 512 francs) le 26 juin 1796 67.
Cependant, même le plan de l’An VI, le plus proche chronologiquement, ne permet pas de l’identifier d’après son emplacement. Il existe bien une maison dont on peut raisonnablement croire que sa destination fût religieuse, et qui est localisée à l’extrémité de la Rue Haute (l’ancienne parcelle 15, actuelle parcelle 52). Mais il s’avère impossible d’aller plus loin dans le processus d’identification car les confronts – entre autres – ne correspondent plus. Que faut-il en déduire ? Dans l’état actuel de nos connaissances, il est tentant d’y voir cette deuxième maison curiale « dite de Notre-Dame », mais sans certitude. La restauration récente en fait une des maisons les plus élégantes du village, bien loin de la description qui en avait été dressée en 1796. L’encadrement de l’entrée surtout est l’un des plus travaillés des maisons intra muros. Le bâtiment dispose d’un soubassement voûté avec des lunettes en pénétration qui devait servir d’écurie. La maison appartenait en 1816 à un certain Laurent Chavanon, percepteur de son état, tout comme les parcelles 13 (serre) et 14 (jardin potager). La disposition est demeurée inchangée jusqu’à aujourd’hui.
Partie est de l'ancien couvent des bernardines.
2. L’aspect militaire
Le village d’Entrevaux fait partie des places fortes stratégiques qui portent la marque directe et indirecte (car une enceinte existait avant son intervention, parce que ses projets ne furent pas tous menés, et lorsque ce fut le cas, pas toujours selon ses directives) de l’ingénieur et architecte militaire du roi Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban. Les fortifications d’agglomération ainsi que le fort font à ce titre l’objet d’un traitement particulier (référence des dossiers : IA04001177 et IA04001855). La muraille d'enceinte d'Entrevaux entoure le bourg en adoptant une forme ovalaire qui suit la pente du village selon un sens sud-nord. Elle offre une possibilité de circulation en chemin de ronde discontinu sur l'ensemble de son circuit. L'enceinte est ponctuée de trois portes, d'un ouvrage fortifié dit tour de la Portette (référence du dossier : IA04001853), souvenir de l'ancienne porte de ville sud qui a été déplacée ainsi que de deux fortes tours bastionnées adaptées à l'artillerie, édifiées sur les indications de Vauban en 1693 pour renforcer le front sud. La porte principale est au sud (porte Royale) : elle est précédée d'un pont franchissant le Var et d'une avant-porte ou redoute. Les deux autres portes, à l'est (porte d’Italie) et à l'ouest (porte de France) sont également couvertes d'ouvrages avancés.
Tour de la Caserne depuis le sud-ouest. Promenade aménagée au pied des remparts, avec au fond la tour de la Portette.
Dans une place forte la présence militaire est évidemment prégnante, tant sur le plan architectural que sur celui des troupes. Cette dernière suscita nombre de problèmes et tensions car la ville avait à sa charge les soldats et l’état-major. Il s’agissait non seulement de loger la garnison, Entrevaux n’ayant pas de véritable caserne avant l’aménagement à cet effet de l’hôtel des barons de Glandevez dans le premier quart du 19e siècle, mais aussi de payer la contrepartie des privilèges octroyés à une place forte. Aussi fallait-il s’acquitter de charges liées notamment au logement du commandant, du major, de l’aide-major, du garde-magasin, etc., à hauteur de 8 587 livres pour l’année 1773, soit près des deux tiers du budget de la ville 68. La situation ne pouvait manquer de créer des difficultés, dont témoigne notamment le major de La Contardière, commandant de la place d'Entrevaux, dans une lettre adressée à Michel Chamillart, secrétaire d’État de la Guerre en date du 21 juin 1704 : « Comment se pourrait-il, Monseigneur, que 180 habitants dont les maisons ne sont proprement que des cabanes et qui ont à peine une misérable paillasse fournissent et en pure perte le logement à 17 compagnies que Monsieur le Comte de Grignan et Monsieur le Comte de Narbonne jugent m’être nécessaires ici dans la conjoncture présente et que je vais avoir demain par l’arrivée du second bataillon de Tournaisis ? Cela m’est impossible » 69.
Dans ce contexte, les tensions prenaient ponctuellement un tour critique avec les consuls et les Entrevalais. On ne compte plus les déclarations de dégradations provoquées par les soldats chez l’habitant ou dans des maisons louées pour loger les hommes de troupe 70. La période révolutionnaire vit les biens des Émigrés mis à la disposition des soldats, ce qui entraîna également des dégâts. Ainsi pour l’hôtel des barons de Glandevez, avant même qu’il ne fût transformé en caserne, ou encore la maison du dernier évêque, Monseigneur Henri Hachette des Portes (parcelle 124 du cadastre actuel) 71. Initialement, les commandants successifs, qui prirent le titre de gouverneurs de la ville 72, habitaient le fort, au-dessus du village, mais assez vite ils choisirent de vivre intra muros. Ce fut le cas de M. de Requiston, dont l’hôtel particulier existe toujours, place Saint-Martin (référence du dossier : IA04001605). Son successeur, M. de La Contardière, chargé de suivre les travaux de fortification à la demande de Vauban, se vit gratifié par la ville d’une belle demeure 73. Quant à M. de Cambis, lui-même successeur de M. de La Contardière, il « acheta la maison de M. de Carros, moyennant 7.000 livres qu’il émit la prétention de se faire rembourser par la ville » 74.
On note une particularité dans le village : la présence simultanée, selon toute vraisemblance, de deux résidences pour le commandant de la place au cours du 18e siècle. En effet, le plan levé par Hercule Hue de Langrune, directeur, en 1709, désigne comme tel la demeure qui jouxte à l’ouest la tour de la Portette. Les différents plans militaires au cours du siècle confirmèrent cette destination : ainsi en 1745 et ceux dressés par l'ingénieur Bernardy en 1751, 1770 et 1776 (ce dernier par l'ingénieur Jean-François Perrotin, visé par Bernardy), ou encore en 1801 (An X de la République), où le bâtiment est désigné comme « la maison du ci-devant Commandant ». Or, le plan dressé par l’ingénieur général de Caux en 1775 fait état d’une autre résidence, aux fonctions identiques, celle-là-même que Monsieur de La Contardière se vit offrir par la ville.
Le village dispose en outre d’un ensemble particulier dont la destination a varié au fil de l’histoire : l’hôtel des barons de Glandevez. Une fois ce dernier aliéné au titre des biens nationaux les autorités militaires utilisèrent le bâtiment à titre de caserne et le modifièrent profondément entre 1821 et 1823 pour lui permettre d’accueillir décemment jusqu’à deux cents hommes de troupe (référence de dossier : IA04001851). En réalité et comme le rapporte l’historien Roger Greaves, d’après les archives du Génie de Nice, « D’après l’assiette du casernement en 1832, sept chambres de la caserne neuve étaient affectées au logement des sous-officiers, du tailleur, de la blanchisseuse et au magasin ; ne restaient donc disponibles pour les caporaux et les soldats que 21 chambres pouvant recevoir en lits de bois 178 hommes (deux par lit) et avec des couchettes en fer 143 hommes » 75.
3. Les édifices civils
La mairie (référence de dossier : IA04001601) est attestée à son emplacement actuel depuis au moins 250 ans car le plan dressé par Jean-Bruno Nègre de Sainte-Croix, directeur, en 1759, indique en légende que le bâtiment occupant l’ancienne parcelle 89, actuelle parcelle 127, tenait lieu de maison de ville. L’école située sur la parcelle 269 a été inaugurée en 1957 (référence de dossier : IA04003127). Il s’agit donc d’une construction moderne, dédiée à cette fonction spécifique. Ce n’était pas le cas jusqu’alors, puisque dans les années 1930 on trouvait les écoles (pour filles et garçons, car la mixité n’était pas encore de mise) sur la parcelle 134 76. Avant, il est difficile de préciser un lieu propre : les écoles se sont déplacées au fil du temps dans l’enceinte du village. Franc Mallet affirme : « une école est mentionnée à Entrevaux depuis 1653 sous la responsabilité de la communauté. L’enseignement sera continu jusqu’à la Révolution. Mais cette école pouvait-elle recevoir tous les enfants ? Sûrement pas. L’archidiacre Besson, grand bienfaiteur de la paroisse, lègue en 1682 de quoi ouvrir une deuxième école pour justement en augmenter le nombre » 77. L’effort de la communauté en faveur de l’instruction publique ne faiblit pas au 19e siècle, comme l’attestent les registres de délibération du conseil municipal entérinant le recrutement d’enseignants successifs 78. L’Institut des Frères des Écoles Chrétiennes a assuré longtemps l’enseignement au 19e siècle dans le village. Un document de 1893 montre même la volonté, chez un de leur membre, « d’ouvrir [à sus de l’école communale] une école primaire privée avec internat, dans un local situé rue du Milieu à Entrevaux », sans que l’on sache si l’autorisation fut ou non accordée, et si oui pour combien de temps 79.
La Mairie. Façade principale sud sur la place Charles-Panier. Groupe scolaire d'Entrevaux. Vue d'ensemble depuis le sud-ouest.
Le village compte quelques hôtels particuliers, outre l’hôtel des barons de Glandevez qui a été profondément modifié à la fin du premier quart du 19e siècle. C’est dans la partie ouest du bourg, autour des places Saint-Martin, Charles-Panier et du Planet, qu’ils se concentrent. On relèvera essentiellement l’hôtel de la famille du Puget (référence de dossier : IA04001600) et celui du marquis de Requiston (référence de dossier : IA04001605). Ces demeures, mises en œuvre au cours du 17e siècle, dénaturées quant à leur aménagement intérieur 80, présentent toutefois les marqueurs d’une architecture noble, c’est-à-dire d’une catégorie sociale élevée : décor de façade (témoignant d’un état 19e cependant), vastes hall d’entrée et cage d’escalier pour l’hôtel du marquis de Requiston d’une part, modénature travaillée et cage d’escalier avec escalier tournant remarquable pour la demeure du Puget d’autre part. Ces demeures disposent en outre d’un réseau de caves élaborées sur plusieurs niveaux, dont l’accès extérieur est circonscrit aux lices, ce qui permet aux deux bâtiments d’arborer une façade sur place exempte de partie agricole, avec une entrée particulièrement soignée dans le cas de l’hôtel de Requiston.
C. De quelques cas particuliers (gendarmerie, hôpital, cimetière) : entre projets avortés et changements d’affectation, les limites d’une appréhension à l’échelle du parcellaire bâti
L’appréhension de l’histoire urbaine et architecturale du bourg nécessite de dissocier parfois l’édifice et la ou les fonction(s) qu’on lui affecte. On se rend ainsi compte que les destinations évoluent parfois – souvent – au fil du temps pour un même édifice et qu’un historique d’Entrevaux intra muros nécessite aussi de prendre en compte non pas seulement tel ou tel bâtiment mais de procéder en sens inverse. C’est-à-dire d’envisager non pas l’unité architecturale mais la fonction, et donc le ou plus souvent les bâtiments qui ont rempli cette fonction. Il s’agit d’un phénomène courant observable partout. On voit par exemple combien dans les villages et les écarts les écoles ont changé de localisation en fonction des maisons – ou plutôt des pièces – louées à des particuliers, avant qu’un édifice spécifiquement lié à cette fonction soit construit, généralement dans le dernier quart du 19e siècle et au début du siècle suivant. Une architecture caractéristique, stéréotypée, liée à la fonction du bâtiment, a ainsi émergé. Il en va de même pour la maison commune. À Entrevaux toutefois deux cas, outre celui du couvent des bernardines abordé plus haut, nous ont paru particulièrement révélateurs et intéressants, chacun à sa manière : la gendarmerie et le projet d’hôpital. Le premier s’adapte tant bien que mal aux espaces désignés pour la fonction, le second commande des aménagements spécifiques (lits, infirmerie, etc.).
1. La gendarmerie
En tant qu’institution elle a occupé plusieurs bâtiments, dans et hors du village. Une lettre datée du 20 août 1859 précise qu'une certaine madame veuve Léon, née Pauline Dauthier, demande à ce que soit reconduit le bail à loyer de sa maison située Rue Haute (parcelle 41, actuellement 33, référence du dossier : IA04001655), ce qui sera fait par acte signé le 21 août 1860, pour une durée de neuf années et la somme annuelle de 350 francs 81. Il est probable que la durée du bail ait été conservée ; il est donc raisonnable de considérer que la gendarmerie – la brigade ne compte que cinq hommes – occupe la maison depuis au moins 1850. Mais la lettre de la veuve Léon indique que des critiques se sont d’ores et déjà élevées contre l’état d’insalubrité des lieux. Aussi supplie-t-elle le préfet des Basses-Alpes de ne pas la priver de cette source de revenus indispensable pour elle. La lettre mentionne que la propriétaire est prête à faire les réparations jugées nécessaires pour un accueil convenable des gendarmes. La question de l’insalubrité des lieux – entre autres griefs – intervient à plusieurs reprises pour montrer l’urgence de trouver une autre maison. Une lettre anonyme (un brouillon ?) adressée au maire en date du 14 mars 1860 stipule ainsi que la maison louée à madame Dauthier est réglementairement trop petite pour le casernement de la brigade 82. Elle ajoute qu’un aubergiste du village, monsieur Édouard Martin, serait prêt à louer sa maison pour neuf années consécutives, en conservant le premier étage, pour une somme annuelle de 500 francs. Des plans montrant l’aménagement des différentes pièces pour les cinq hommes de la brigade sont également disponibles (courrier du 19 mars 1860). Il s’agit de la maison occupant la parcelle 147 (actuelle parcelle 124). L’affaire ne s’est pas conclue et madame Dauthier a continué à louer sa maison puisque le bail a été renouvelé en 1868 (effectif depuis le 1er juillet 1869) pour une durée de neuf années et 350 francs annuels.
Façade nord de l'ancienne gendarmerie, avec la "tour" (rue de l'Orbitelle).
Pourtant les critiques s’élèvent, de plus en plus nombreuses, et proposent des solutions de remplacement. Un courrier est à ce titre évocateur. Il est signé du sous-lieutenant commandant l’arrondissement, et adressé au chef d’escadron commandant la compagnie de Digne. L’officier déclare la maison Dauthier inadaptée, mal située et insalubre. En outre les pièces s’avèrent mal disposées et les logements inadéquats. Il ajoute : « Il n’y a ni jardin, ni eau dans la caserne, ni buanderie, ni salle de police, ni latrines ». Et il propose un autre lieu, qui lui paraît idéalement situé et propice à l’accueil des gendarmes, que les descriptions permettent d'identifier comme étant l'ancien palais épiscopal (référence du dossier : IA04001899). L’officier vante également sa localisation : « L’accès en est facile, il se trouve à proximité des lieux où la surveillance de la gendarmerie doit le plus particulièrement s’exercer, et offre toutes les garanties possibles pour la sûreté et le secret des opérations » 83. Le projet avorte finalement et les autorités militaires décident de trouver une autre location. La maison d’un dénommé Astier semble réunir les suffrages, mais au dernier moment le propriétaire se dédit. Nous sommes à l’automne 1876 84. Le bail à loyer était pourtant prévu sur une longue durée : vingt-et-une années consécutives. La brigade de gendarmes à pied quitte toutefois la maison de la veuve Léon pour en intégrer une autre, située près de la place du Marché et appartenant à Alexandre Jean-Baptiste Fournier, percepteur de son état. Le bail a été fixé à dix-huit années et signé le 21 mars 1877 85. Il ne fut pas prolongé pour des raisons d’insalubrité 86. Le nouveau bâtiment retenu, une ancienne draperie désaffectée et réaménagée en appartements, appartenait alors à Alexandre Barneaud. Pour la première fois la caserne sortait du bourg, au quartier du Foulon. Le bail, fixé pour une durée de vingt-cinq ans pour un loyer de 800 francs annuels fut signé le 20 juillet 1895 pour une validité effective à partir du 1er janvier 1896 87 (référence de dossier : IA04001881).
Au début du 20e siècle la commune d’Entrevaux, pour le compte de l’hospice Saint-Jacques, a acheté ce bâtiment, ce qui n’a pas empêché la brigade de continuer à occuper les lieux. Cependant un extrait des délibérations du conseil général en date du 29 avril 1919, alors que le bail vient à expiration au 31 décembre 1920, indique que la commission administrative ne veut pas renouveler le bail, comptant établir dans ce local un asile de vieillards. Un propriétaire, monsieur Pons, propose d’offrir un immeuble qu’il y a lieu d’aménager et d’agrandir. Un autre, monsieur Aubert, négociant à Entrevaux, aurait l’intention de construire de toutes pièces une caserne à proximité de la gare, pour la louer au département, mais pas avant un laps de temps d’un ou deux ans, afin de voir le prix des matières premières baisser 88. D’où la demande (acceptée) adressée à l’administration de l’hospice d’Entrevaux de proroger le bail en cours : « Elle y a consenti pour une durée de trois ans à partir du 1er janvier 1921, sous la réserve formelle que, durant ces trois ans, il ne serait demandé que les réparations d’urgence absolue » 89. Au terme de cette prorogation, en 1924, le bail est finalement reconduit à deux reprises, jusqu’au 31 décembre 1932, puis jusqu’au 31 décembre 1941 90. La location a cependant dû être interrompue en 1939 à la suite du rapport négatif du médecin chargé d’inspecter l’état général des lieux et les conditions de vie afférentes. Ce rapport a en effet été validé par la préfecture des Basses-Alpes qui préconise le relogement des cinq gendarmes dans cinq appartements indépendants, sur une durée de un an et moyennant un loyer global de 5 600 francs 91. La brigade s’installe donc au 1er novembre 1939 dans l’immeuble de monsieur Pazery à Entrevaux, que l’on destine, après un rapport d’ingénieur du 1er décembre de la même année, à aménager en caserne 92. Mais les travaux à réaliser sont tels qu’il serait plus rentable à terme de racheter l’immeuble que de le louer. Finalement la brigade déménage une nouvelle fois, et se scinde, car les gendarmes sont logés chez des particuliers différents, pour une durée d’un an, renouvelable par tacite reconduction 93. Après interrogation sur la nécessité de maintenir une brigade – et son maintien –, on perd la trace de sa/ses localisation(s) à Entrevaux. La brigade de proximité de gendarmerie d’Entrevaux est actuellement située en bordure de la route nationale 202, près de la gare ferroviaire (ligne du chemin de fer de Provence).
2. L’hôpital
La présence d’un bureau de charité est attestée dès la seconde moitié du 16e siècle dans le village, comme le rapporte Franc Mallet 94. L’hospice est quant à lui plus tardif (référence de dossier : IA04001595), mais il existait dès la fin du 17e siècle : « Un hôpital fonctionnait, place du Planet, l’hôpital Saint-Jacques. Un cartouche indique la date de 1754 mais il s’agit d’une réfection. Cet hôpital existait déjà à la fin du 17e siècle, puisque Monseigneur de Villeneuve ainsi que la plupart des évêques qui suivirent jusqu’à Monseigneur Hachette des Portes qui y fit construire une chapelle, n’omirent pas avec le clergé de lui faire des dons afin de lui fournir les ressources nécessaires qu’une créance sur la communauté n’alimenterait pas suffisamment » 95. On notera que le plan dressé par Jean-Bruno Nègre de Sainte-Croix, directeur, en 1759, « pour servir au projet de 1760 », mentionne la présence de « l’hôpital de la ville », de façon imprécise, sur ce que l’on peut identifier comme les parcelles anciennes 68, 71 et 72. Cet emplacement surprend, mais un plan militaire est a priori un gage de fiabilité. Faut-il y voir une volonté de déplacer l’hôpital – projet demeuré sans suite –, peut-être temporairement ?
Quoi qu’il en soit, l’histoire de ce nouvel hôpital-hospice d’Entrevaux, en quelque sorte, témoigne de ce qu’on pourrait appeler une « architecture de papier ». Nombreux en effet furent les projets d’aménagement, d’agrandissement voire de création qui le concernèrent – dans un laps de temps court, puisque les différentes réflexions furent menées en un quart de siècle –, sans qu’on sache véritablement ce qui fut effectivement réalisé, car l’immeuble historique qui le désigne a été réaménagé en logements sociaux appartenant à la commune. Quatre phases sont ainsi clairement discernables.
a. Reconfigurer et moderniser l'hospice Saint-Jacques : mi-18e siècle-1930
Dans un mémoire sur Entrevaux daté de 1752, Pierre-Joseph de Bourcet, lieutenant général des armées du roi et commissaire principal pour la limite des frontières de Dauphiné, de Provence et de Bourgogne, écrit qu'"il serait nécessaire d'avoir une maison dans l'enceinte de la Ville pour y faire un établissement d'hôpital avec des fournitures pour deux ou trois cents malades" 96. La présence de la garnison a tôt fait de l’hôpital une structure dévolue principalement aux militaires, comme le rappelle un courrier du ministre de l’Intérieur au préfet des Basses-Alpes du 13 juin 1913 97. Structure devenue bien vite obsolète par son inadaptation à accueillir les malades, du fait de son exiguïté et de son insalubrité. D’où des projets d’agrandissement passant soit par le don ou l’acquisition de parcelle. Notons que l’hospice possédait alors plusieurs propriétés foncières et immobilières à Entrevaux et sur le terrain communal qu’elle pouvait louer ou vendre pour trouver des financements 98. Dès 1894 il fallut rehausser d’un étage la mairie pour y aménager des chambres dédiées à l’hospice, comme en témoigne le devis et cahier des charges, ainsi que les plans qui accompagnent le dossier 99. En 1912, un nouvel aménagement fut décidé, avec les plans afférents qui détaillent niveau par niveau la disposition envisagée 100. Ils furent réalisés par l’architecte Daumas, conducteur des Ponts-et-chaussées à Entrevaux (datés du 15 novembre 1912). Pour ce faire, le maire « offrit » la maison mitoyenne à l’hospice ou maison Aubert, occupant les anciennes parcelles 90, 91 et 92. Ce projet fait suite aux prescriptions de la note de service du général commandant le 15e corps d’armée n° 3303 du 14 août 1912 101. Mais il est fort vraisemblable que les dispositions envisagées ne virent pas le jour car l’état général de l’hospice suscita de vives critiques de la part de l’institution religieuse – l’Institut de la Sainte-Enfance – chargée de soigner les malades. En 1926, puis en 1930 la Supérieure générale menace de quitter les lieux avec les sœurs si la situation ne venait pas à s’améliorer dans les plus brefs délais. La lettre adressée à « Monsieur le Maire et à Messieurs les Administrateurs de l’Hospice », datée du 31 mars 1930, est particulièrement intéressante, car elle apporte des renseignements précieux sur le futur de l’institution hospitalière, appelée à changer de localisation 102.
b. Tergiversations sur un nouvel emplacement : le choix de la caserne de Bois-Gérard (autour de 1930)
La vétusté des lieux historiques de l’hospice Saint-Jacques ainsi que leur état d’insalubrité nécessitèrent en effet des solutions de recours. En 1930, année de la rédaction de la lettre citée ci-dessus, la commune avait déjà réfléchi à la question d’un nouvel emplacement pour l’hospice. Ainsi, dès 1925, nous savons qu’il était question de construire un hôpital moderne hors-les-murs, ou de réhabiliter la caserne dite de Bois-Gérard, en recourant aux biens immobiliers de l’hospice 103. Un extrait du registre des délibérations de la commission administrative de l'Hospice d'Entrevaux, dans sa séance du 29 août 1925, demande au Préfet l'autorisation d'aliéner un immeuble situé rue du Marché afin de dégager des fonds destinés soit à la construction d'un nouvel hôpital hors les murs soit à l'acquisition de l'ancienne caserne Boisgérard après son déclassement 104. De fait, c’est la seconde option qui sembla emporter le plus de suffrages. En effet, une lettre du Président du Conseil et ministre des Finances Raymond Poincaré à son collègue le ministre de la Guerre Paul Painlevé, en date du 30 novembre 1926, précise « l’intérêt qu’il y aurait à transférer l’hôpital intercantonal d’Entrevaux, dont les locaux ne répondent pas à toutes les conditions de la salubrité publique, dans la caserne dite "Bois Gérard" dépendant de la place d’Entrevaux » 105. L’immeuble était alors encore « classé parmi les biens du domaine public militaire », mais les différentes parties étaient favorables à un déclassement – qui deviendra effectif par la loi du 30 novembre 1928 – et à une cession à titre onéreux à la commune pour lui permettre de réaliser son projet.
L’acquisition de l’ancienne caserne – entre autres terrains – intervint le 2 juillet 1930, pour la somme de 41 616 francs 106 et manifestement l’opération était planifiée de longue date car Adolphe Philippon, architecte du gouvernement, livra ses plans d’un « hôpital-hospice » le 20 août 1930. Vus et approuvés par le docteur Lieutaud, médecin traitant de l’hospice d’Entrevaux le 26 du même mois, ils furent approuvés le 30 par le Président de la Commission administrative de l’hospice. Les plans respectent naturellement l’enveloppe mais réaménagent entièrement, de manière fonctionnelle, les différents niveaux de l’ancienne caserne selon les normes hospitalières de l’époque (pharmacie, salle d’opération, cabinet du docteur, division stricte hommes/femmes, réfectoire, dortoir, chambre d’isolement, lingerie, etc.).
c. Réhabiliter la caserne de Bois-Gérard (1930-1934) puis construire un hôpital hors-les-murs : deux projets avortés
Cependant, le projet de transformation de l’ancienne caserne n’allait pas de soi. L’extrait du registre des délibérations de la Commission de l’hospice, dans sa séance du 14 novembre 1931 mentionne que « M. le Président expose à la Commission que le projet d’aménagement du nouvel hôpital dans les anciennes casernes d’Entrevaux ne peut avoir lieu par suite de l’installation dans ces casernes d’une nouvelle garnison. / Qu’il y a lieu d’envisager dès maintenant la construction d’un nouvel hôpital hors-la-ville, pouvant répondre aux besoins toujours plus urgents et nouveaux créés par l’application des diverses lois d’assistance et sociales ainsi que par l’installation de la nouvelle garnison à l’effectif de 140 hommes. / Que dans ces conditions il y a lieu de demander à M. Philippon, Architecte du Gouvernement à Digne l’établissement d’un avant-projet de cet hôpital » 107. À la fin de l’année 1931 donc, l’hospice Saint-Jacques, vétuste et insalubre, était toujours en activité, alors que le projet de Philippon pour l’ancienne caserne Bois-Gérard restait lettre morte. Ces atermoiements continuèrent jusqu’en 1934, lorsque le même architecte soumit de nouveaux plans, cette fois destinés à la création ex nihilo et en dehors des remparts, d’un nouvel hôpital-hospice. La chronologie, décidément, s’avère capricieuse, car c’est en 1936 seulement qu’Adolphe Philippon, justifie l’édification du nouvel hôpital, alors même que ses plans pour ledit bâtiment étaient levés depuis presque deux ans et que le conseil municipal avait approuvé les plans et devis dressés par l’architecte, pour un chantier estimé à 965 350 francs 38 centimes 108.
DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/LA FACADE SUR LE VAR.
Un plan masse non daté figurant les trois emplacements des lieux existant, à aménager ou à construire pour servir d’ « hôpital-hospice » permet d’appréhender la situation projetée pour le nouvel établissement : à proximité immédiate de la porte d’Italie, il devait s’implanter à l’extrémité sud de la place des Oliviers et prendre appui contre la pente. Édifice de trois niveaux, avec deux niveaux de soubassement, l’hôpital-hospice obéit à une distribution parfaitement symétrique et fonctionnelle autour d’un axe central avec avant-corps distribuant d’un côté les hommes, de l’autre les femmes. Il dispose évidemment de tous les espaces, répartis de façon rationnelle, dévolus à la fonction d’hôpital, en séparant les civils des militaires (salles médicales : attente, examen, opération ; de vie : dortoirs, réfectoires, douches, sanitaires ; de service : buanderie, lingerie ; administratives : direction, office). Un oratoire est aussi prévu sur les plans. Le bâtiment est également pourvu de deux ailes qui contiennent chacune une cage d’escalier pour relier les différents niveaux. Côté Var il ouvre sur un jardin. Le Préfet approuva le projet dans son ensemble et sollicita auprès du ministre de la Santé publique et de l’éducation physique « une subvention sur les fonds du Pari-Mutuel pour l’exécution des dits travaux » 109. Le courrier de réponse du ministère en date du 3 décembre 1935 demande des précisions et réserve son accord aux informations demandées, ce qui augure des difficultés à venir 110. De fait le projet, faute de moyens, ne vit pas le jour.
d. Retour à la case départ : moderniser encore et toujours l'hospice Saint-Jacques, vétuste, puis abandon de l'édifice à des fins médicales
Pour autant, il ne fut plus question non plus d’aménager l’ancienne caserne Bois-Gérard : la commune dut en rabattre et se reporter sur un projet de réhabilitation fonctionnelle de l’historique hospice Saint-Jean, sur la place du Planet. L’architecte Adolphe Philippon en décrit brièvement l'esprit de son nouveau projet dans un rapport daté du 8 décembre 1938 intitulé « Projet de grosses réparations à l’Hôpital-Hospice » 111. On suit jusqu’en 1945 les travaux réalisés au gré des demandes de subventions à l’État, sans qu’on sache exactement si les « réparations » allèrent à leur terme, ce dont on peut douter, au vu de la lenteur d’avancement du chantier dans une période dominée par la guerre. Les demandes de prêt ne trouvant pas toujours de réponse, ou alors à des taux particulièrement onéreux, l’entreprise dut sinon péricliter, du moins ne pas trouver l’aboutissement projeté dans les plans dressés par l’architecte 112. Finalement, l’ensemble perdit sa cohérence et sa finalité, dans un village frappé par l’exode rural. Les locaux, propriété de la commune, furent transformés en logements sociaux. On ne garde aucune trace des travaux supposés qui auraient été effectués d’après les plans de l’architecte Philippon. L’Hôpital-Hospice d’Entrevaux resta un ensemble de projets caduques couchés sur le papier, maintes fois revus au gré des lieux éphémères retenus pour l’accueillir.
3. Le cimetière
Les lieux d’inhumation ont eux aussi varié au fil du temps à Entrevaux. Franc Mallet en dresse un historique succinct : « En 1686, l’évêque Charles de Villeneuve interdit d’inhumer dans les églises. En raison du peu d’espace autour des églises et après abandon du cimetière au nord de la cathédrale, le cimetière fut implanté autour de la chapelle Saint-Antoine, à gauche du confluent de la Chalvagne, à l’extérieur d’Entrevaux. Ce cimetière n’a été abandonné qu’en 1878 pour le cimetière route de Bay » 113. Le plan levé par Jean-Bruno Nègre de Sainte-Croix, qui décidément s’avère très utile, témoigne de la situation en 1759 : l’ancienne église paroissiale Saint-Martin disposait encore de son cimetière attenant, et de manière concomitante existait un cimetière au nord de la cathédrale. Étaient-ils encore en activité ? Il est impossible de l’affirmer. En tout cas sont-ils désignés comme tels à cette date, alors qu’aucun autre cimetière n’est mentionné dans ou en dehors du village. Les plans successifs jusqu’à l’An X de la République (1802) n’en font état d’aucun. En revanche le « Plan nivelé du site de la place d’Entrevaux levé conformément aux ordres de son Excellence le Ministre de la Guerre en date du 14 mai 1819 » indique un « nouveau » cimetière attenant à la chapelle Saint-Antoine 114. Mais a-t-il été implanté à cette époque ? On ne saurait l’affirmer, car le plan a été « revu et corrigé au Dépôt des Fortifications d’après un plan à la date du 9 mars 1841 - signé Brusco Chef de bataillon du génie, en chef » 115. Pour autant, on imagine mal le village se passer d’un lieu d’inhumation entre 1759 et 1841… Reste à découvrir son emplacement exact.
Le cimetière jouxtant la chapelle Saint-Antoine fut remplacé par un autre, plus vaste et plus à l’écart du village, sur la route de Val-de-Chalvagne. Un plan de situation de l’ancien et du cimetière projeté fut dressé en 1872 par Lucien Serre, cantonnier-chef à Entrevaux 116. Les archives conservent les noms de l’architecte et de l’entrepreneur adjudicataire des travaux : les plans furent établis par J. M. Pin le 8 novembre 1877 et le chantier mené par Victor Laplace, entrepreneur, moyennant la somme de 6 850,35 francs 117. La vérification des travaux intervint le 3 décembre 1878 et le procès-verbal de réception définitive fut signé le 30 octobre 1879 (référence du dossier : IA04002045).
IV. Situation économique
La commune a maintes fois souligné la pauvreté à laquelle sa situation géographique la vouait. La déploration joue régulièrement sur le pathos dans les registres de délibération du conseil municipal, puisqu’il s’agit de demander l’autorisation d’établir une nouvelle foire 118, et l’aide de l’État pour subvenir à l’effort d’imposition, voire de lever une taxe, par exemple celle proposée sur le vin vendu provenant des autres communes, à hauteur de 3 francs par charge, en 1818 119. La description de la situation économique d’Entrevaux s’avère particulièrement éloquente et détaillée dans la séance du 11 mai 1826, dressant le tableau d'une commune "sans commerce et sans industrie" 120. Charles Jacquet, malgré le recul de l’historien, ne dresse pas un tableau plus avantageux : « Au point de vue agricole, la ville d’Entrevaux, sans commerce, sans industrie, sans communication avec les communautés voisines, était tenue de se suffire à elle-même et de tirer tout ce qui lui était nécessaire d’un sol ingrat, continuellement dévasté par les guerres, les brouillards, les grêles, les orages et les inondations » 121. Cette pauvreté s’observe dans toutes les catégories professionnelles et ne concerne pas uniquement les paysans, comme le relève Charles Jacquet : « À côté des cultivateurs soumis à de telles épreuves, la population ouvrière, que la construction des fortifications avait sans doute contribué à développer, n’était pas mieux partagée. "Il y avait à Entrevaux", dit une note remise à la municipalité pour lui exposer les raisons de demander le rattachement au département des Alpes-Maritimes, "des ouvriers habiles dans leur art, des maçons de première classe qui, formés par les officiers de l’armée du génie, étaient en état, ainsi que les tailleurs de pierre, de rivaliser avec les plus avoués des grandes villes." La ville avait encore " des armuriers, des serruriers, des maréchaux-ferrants qui ne le cédaient qu’aux plus grands maîtres de leur art". Mais, ajoute le rédacteur anonyme du mémoire, la majeure partie manque de travail et est obligée de s’expatrier et d’aller en chercher dans les villes commerçantes » 122. Il semble que l’actuelle parcelle 159 ait un temps, au 19e siècle, tenu lieu d’immeubles de voyageurs. Le cadastre napoléonien fait état de la présence de deux fours à cuire le pain dans le village, sur les parcelles anciennes 215 et 303. Seul demeure le second, encore en activité aujourd’hui, notamment pour le festival bisannuel « Les Médiévales » (référence du dossier : IA04002106).
L’état de la section G du cadastre napoléonien dite du Village, établie entre 1816 et 1818, permet de disposer d’un état précis des différentes professions (pour autant que les archives les mentionnent, il y a des lacunes) représentées dans Entrevaux intra muros. On constate à l'époque une diversité des activités : l'artisanat, le commerce figurent ainsi en bonne place, mais le nombre de professions désignant des notables (notaire, avocat, médecin, chirurgien, greffier, architecte) apparaît relativement élevé, ce qui contribue à désigner Entrevaux comme une cité "importante" au regard de sa situation stratégique, politique et commerciale, comparativement au reste des communes du Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var. Elle s'inscrit dans le cercle des chefs-lieux davantage développés, tels que Castellane, qui occupe le premier rang, Annot toute proche, Saint-André-les-Alpes ou encore Colmars dans une moindre mesure 123.
Après une lente et inexorable chute démographique, la situation s'est nettement améliorée : de 175 habitants intra muros en 1975, on en dénombrait plus de 300 dans le village en 2010. Aujourd’hui néanmoins le village ne compte plus que quelques commerces : trois restaurants, une épicerie-primeur, un café, un artisan-pâtissier, et pâtit d’une configuration urbaine peu propice à l’installation des enseignes : rues étroites imposant un parcours pédestre, manque de places de stationnement à l’extérieur des remparts, malgré l’élargissement de la place Moreau ancienne place du Pont au milieu des années 1930, où prend place l'unique hôtel-restaurant du village, Le Vauban, construit dans la seconde moitié de la même décennie. On notera la présence attestée d’un moulin à huile dans le village au début du 19e siècle sans localisation précise 124. En tout cas a-t-il disparu sans qu’il en reste plus trace.
On ne s'intéresse dans ce dossier qu'au village intra muros. Aussi passe-t-on sous silence les extensions hors les murs à partir du tournant du 20e siècle : les constructions du quartier de La Gare en lien avec la ligne des chemins de fer de Provence, la rive gauche de la Chalvagne, derrière le monument aux morts, bâtie dans les années 1930 (place Louis-Moreau ancienne place du Pont 125), ainsi que les aménagements autour de la place des Lauves dans les années 1970-1980. De même, la partie basse du quartier de Fouent de Castel, occupée par les jardins potagers enclos des villageois, n'a pas été comprise dans cette présentation.
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Période(s)
- Principale : Temps modernes
- Principale : Epoque contemporaine
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Statut de la propriétépropriété privée
propriété de la commune
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Edifices communaux, monuments et établissements publics / Edifices des services d'assistance et de prévoyance / Hospice et hôpital d'Entrevaux, 1925. 1925/08/29. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Extrait du registre des délibérations de la commission administrative de l'Hospice d'Entrevaux, séance du 29 août 1925.
Documents d'archives
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BOURCET, Pierre-Joseph de. Mémoire sur Entrevaux. 1752. Bibliothèque nationale de France, Paris : MS-6446 (329), 4 f° manuscrits recto-verso.
f°3 verso - f°4 recto. -
Affaires militaires, place forte d'Entrevaux. 1770-1782. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / EE5.
Sur le logement des gens de guerre et l’état des logements entrevalais ayant souffert de la présence militaire pour la période 1700-1782. -
Fontaines de la ville : correspondance, devis, extraits des délibérations. /1786/08/12. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / DD10.
Courrier de réponse au maire et aux consuls d’Entrevaux par Monsieur de la Tour, à Aix, daté du 12 août 1786, sur la question des problèmes d'alimentation en eau du village. -
Délibérations du conseil municipal d'Entrevaux, 1794. 12 thermidor, An II (1794/07/30). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1.
Sur l’état de délabrement où se trouvent les maisons occupées par la troupe et l'établissement de devis estimatifs des dégradations subies. -
Procès-verbaux d'estimation des biens nationaux, commune d'Entrevaux, 1795. 1er messidor An III (1795/06/19). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 062.
Article 57. -
Procès verbaux d'estimation des biens nationaux, commune d'Entrevaux, 1796. 8 messidor An IV (1796/06/26). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 076.
Description succincte de la ci-devant maison curiale dite de Notre-Dame située au bout de la plus haute rue près l’ancien couvent dit des Bernardines. -
Procès verbaux d'estimation des biens nationaux, commune d'Entrevaux, 1796. 15 thermidor An IV (1796/08/02). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 076.
Article 36. Sur les dégâts entraînés par la mise à disposition de l'ancien hôtel des barons de Glandevez aux hommes de la troupe. -
Délibérations du conseil municipal d'Entrevaux, 1817. / 1817/01/12. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1.
Séance du 12 janvier 1817, lors de laquelle il est précisé qu’il faut impérativement réparer les fontaines du village car elles ne sont plus alimentées en eau. -
Délibérations du conseil municipal d'Entrevaux, 1817. 1817/05/18. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1.
Séance du 18 mai 1817, lors de laquelle il est demandé au préfet de département l'autorisation d'établir deux foires annuelles dans la ville. -
Délibérations du conseil municipal d'Entrevaux, 1818. 1818/05/01. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1.
Séance du 1er mai 1818 lors de laquelle il est demandé à l'Etat d'aider la commune exsangue en l'autorisant à lever une taxe, par exemple sur le vin importé. -
Délibérations du conseil municipal d'Entrevaux, 1818. 1818/10/01. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1.
n° 1640. Instruction publique/Académie d'Aix. "Enregistrement de l'autorisation accordée au S. Boyer (Joseph) comme instituteur primaire, fait le 1er octobre 1818." -
Entrevaux. Administration générale de la commune, délibérations de la commune, 1826. 1826/12/17. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1.
Claude Henry, maçon à Entrevaux, fait don à l'hospice Saint-Jacques d'une maison d'une valeur de 500 livres. -
Délibérations du conseil municipal d'Entrevaux, 1829. 1829/10/20. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1
Académie d'Aix/Instruction primaire. "Enregistrement de l'autorisation accordée à la dame Guénébaud née Pascalis comme institutrice primaire fait le vingt octobre mil huit cent vingt neuf Instruction publique/autorisation spéciale". -
Gendarmerie d'Entrevaux. 25e Légion de gendarmerie. Compagnie des Basses-Alpes. Arrondissement de Castellane. Proposition de changement de caserne à Entrevaux. 1872/05/25. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21.
Lettre du sous-lieutenant commandant l'arrondissement décrivant les avantages d'un nouveau bâtiment pour servir de caserne de gendarmerie à Entrevaux. -
Gendarmerie d'Entrevaux - Bail à loyer pour casernement. 1872/06/24. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21.
Lettre du conseiller général au préfet des Basses-Alpes, favorable à un accueil de la brigade de gendarmerie à pied dans l'ancienne demeure de l'évêque. Il décrit le bâtiment comme un "édifice princier" répondant aux exigences fonctionnelles d'une caserne. -
Ville d'Entrevaux. Construction d'un cimetière et d'un chemin d'accès. Devis et cahier des charges. 1874/03/25. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 170.
Le projet de construction du cimetière est dressé le 25 mars 1874 à Entrevaux par le conducteur des Ponts et Chaussées Bompard. Les travaux impliquent l'aménagement d'un chemin d'accès. Le cimetière projeté est formé par un carré de 44 mètres et traversé par deux chemins perpendiculaires. Le mur d'enceinte est en moellons, les piliers de la porte d'entrée en pierres de taille. La chaux doit être faite dans les fours d'Entrevaux. -
Procès-verbal de réception définitive relatif à l'établissement de fontaines publiques à Entrevaux. 1880/12/20. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 169.
20 décembre 1880 : réception définitive des fontaines publiques dans le village d'Entrevaux. -
PAPAREL, Jean-Baptiste. Institut des Frères des écoles chrétiennes. 1893/08/13. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 T 38.
Jean-Baptiste Paparel "Déclare, conformément à l'article 37 de la loi du 30 octobre 1886, avoir l'intention d'ouvrir une école primaire privée avec internat, dans un local situé rue du Milieu à Entrevaux". -
Décompte des travaux à effectuer pour le relèvement d'un étage de la mairie d'Entrevaux. 1895/07/27. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 3M1 / 1 X 43.
27 juillet 1895. -
Extrait du registre des délibérations de la commission administrative de l'Hospice d'Entrevaux, 1895. 1895/10/07. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1 - 1 X 43.
Séance du 7 octobre 1895. "Approbation du projet de relèvement d'un étage de la Mairie pour servir d'annexe à l'hospice." -
Edifices communaux, monuments et établissements publics/ Edifices des services d'assistance et de prévoyance / Hospice et hôpital d'Entrevaux, 1912. 14 août 1912. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Séance du 14 août 1912. Procès-verbal de la commission d'études prévue par le décret du 1er août 1879 au sujet des améliorations à apporter aux conditions d'hospitalisation des malades militaires en traitement dans la place d'Entrevaux. -
XVe corps d'armée. Génie. Direction de Nice. Chefferie de Nice. Mémoire descriptif. 1912/12/02. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 3M1 / 1 X 43.
2 décembre 1912. Mémoire descriptif du "projet d'aménagement d'un certain nombre de pièces de la maison Aubert pour les malades de la garnison", avec quatre croquis de l'état des lieux levé par l'agent du Génie Daumas, Nice, le 2 décembre 1912. -
Extrait du registre des délibérations de la commission administrative de l'Hospice d'Entrevaux, 1925. 1925/08/29. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1D1 - 1 X 44.
29 août 1925. "La Commission Administrative demande à Monsieur le Préfet l'autorisation d'aliéner un immeuble situé à Entrevaux rue du Marché, figurant au plan cadastral sous le n° 25 section G, dont l'Hospice est nu-propriétaire. Le produit de cette vente est destiné à l'aménagement d'un nouvel hôpital dans un immeuble appartenant à l'hospice situé en dehors du bourg qui donnera toute satisfaction au point de vue de l'hygiène ou à l'acquisition de l'ancienne caserne Boisgérard actuellement inoccupée." -
Edifices communaux, monuments et établissements publics / Edifices des services d'assistance et de prévoyance / Hospice et hôpital d'Entrevaux, 1926. 1926/11/30. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Ministère des Finances / Cabinet du ministre (copie). -
Edifices communaux, monuments et établissements publics / Edifices des services d'assistance et de prévoyance / Hospice et hôpital d'Entrevaux, 1929. 1929/12/18. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Lettre du ministre des finances à Monsieur Honnorat, sénateur et ancien ministre : décision de céder à la ville d'Entrevaux "la caserne Bois-Gérard, les 3 corps de garde situés Porte d'Italie, Porte de France et Porte Nationale, les deux jardins situés en dehors des murs d'enceinte [...], la citadelle ou donjon et l'ensemble des fortifications et autres ouvrages, à l'exclusion de ceux conservés pr le Département de la Guerre". -
Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de la commune d'Entrevaux, 1930. 1930/08/03. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Objet : "Demande d'autorisation d'emprunt de 50 000 fr. sur particuliers pour acquisition de terrain et immeubles Militaires désaffectés de la Place d'Entrevaux." Séance ordinaire du 3 août 1930. -
Extrait des délibérations du conseil municipal de la commune d'Entrevaux, 1933. 1933/08/02. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 168.
Objet : "Location de terrain communal pour construction". Le 2 août 1933, le conseil se voit exposé le projet de location déposé par Pierre Paul Louis, ingénieur conseil demeurant à Antibes. Il donne le pouvoir au maire, M. Panier, de fixer un bail emphytéotique de 99 ans d'un terrain communal en bordure de la RN 202, délimité à l'est par le jardin public entourant le monument aux morts, au nord par la RN 202, à l'ouest par un terrain communal face au rocher, au nord par le mur de soutènement de la RN 211, le tout couvrant une superficie de 375 mètres carrés. M. Louis s'engagerait à construire sur ce terrain : "... une grande salle de café - restaurant pouvant être utilisée comme salle des fêtes et cinéma, avec hôtel en surélévation ; un garage d'autos, une consigne de bagages. M. Louis devra également installer à ses frais ... une gare d'autocars et constuire une marquise appuyée sur ses bâtiments pour permettre aux usagers des autocars de se mettre à l'abri en cas de mauvais temps...". M. Louis a dressé les plans schéma des lieux. -
Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de la commune d'Entrevaux, 1935. 1935/02/24. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Séance du 24 février 1935. Objet : "Approbation par le Conseil Municipal des plans et devis du projet de construction d'Un nouvel Hôpital-Hospice." -
Préfecture des Basses-Alpes, 1935. 1935/11/06. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Courrier adressé le 6 novembre 1935 au ministre de la Santé publique et de l'Hygiène précisant l'approbation par la Commission administrative de l'Hôpital-Hospice d'Entrevaux du projet présenté par l'architecte Adolphe Philippon pour un nouvel hôpital à Entrevaux et sollicitant une "subvention sur les fonds du Pari-Mutuel pour l'exécution des dits travaux". -
Ministère de la Santé publique et de l'Education physique, 1935. 1935/12/03. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Demande de précisions relatives au projet d'édification d'un hôpital-hospice à Entrevaux afin de soumettre la demande d'obtention d'une subvention de fonds de la part de Pari-Mutuel. -
Gendarmerie d'Entrevaux. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 4 N 21.
Cote générale sur la gendarmerie d'Entrevaux. Pour plus de détails, consulter notamment la référence du dossier IA04001655. -
Commune d'Entrevaux. Projet de grosses réparations à l'Hôpital-Hospice. Rapport de l'architecte. 1938/12/08. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 3M1 / 1 X 43.
Document rédigé par l'architecte Adolphe Philippon le 8 décembre 1938. Voir en annexe 3. -
Extrait du registre des délibérations de la commission administrative de l'Hospice d'Entrevaux, 1943. 1943/03/27. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Objet : "Emprunt de 150.000 francs Vente de rentes françaises jusqu'à concurrence de 120.000 frcs."
Bibliographie
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ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.
t. I, p. 518. -
ALPHERAN, Boniface, BABILLE, BARLET, Antoine-François, et al. Mémoire, consultations et pièces pour les dames religieuses bernardines de la ville d'Entrevaux contre M. Des Portes, évêque de Glandeve. Aix : André Adibert, imprimeur du Roi, 1776, 51 p., 65 p. d'annexes.
-
BERNARD, Albin. Essai historique sur Entrevaux et sur les privilèges et franchises dont cette ville a joui jusqu'à la Révolution. Castellane : A. Gauthier imprimeur, 1889, 87 p.
-
COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.
p. 366. -
FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.
p. 515 : sur le couvent des bernardines. -
GAUTHIEZ, Bernard. Espace urbain, vocabulaire et morphologie. Paris : Monum, éditions du patrimoine, 2003 (Principes d’analyse scientifique), 493 p.
Définition de l'îlot urbain, p. 40. -
GREAVES, Roger. Vade mecum des monuments d'Entrevaux. Guide des fortifications. Nice : Les cahiers de la citadelle ; 1, 1986, 32 p.
-
JACQUET, Charles. Une trilogie provençale, Glandèves, Entrevaux, La Sedz. Nice : École professionnelle Dom Bosco, s.d.
-
MALLET, Franc. Entrevaux en Provence. Nice : éditions Serre, 1990 (Les Régionales ; 23), 198 p.
-
MARCELLIN, A., Le canton d'Entrevaux. 1877. s.l.n.d. BMVR de Marseille : fonds patrimoniaux - Bibliographie régionale : Xd3691, 20 p.
Chapitre IV, p. 9-19. A propos de l'établissement de la caserne de gendarmerie en 1872. -
PILLORGET, Suzanne. Une manifestation populaire à Entrevaux (2 mai 1717). Dans Provence historique, 1967, t. XVII, fascicule 69, p. 239-256.
p. 240.
Documents figurés
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Antrevaux [Vue générale d'Entrevaux, 1592] / Dessin à la plume par Ascanio Vittozzi, 1592. Archivio di Stato, Biblioteca Antica, Turin : Architettura Militare (Atlas I à V), plans de places fortes françaises, Entrevaux, t. III, f° 36.
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Plan de la Ville/et Chateau d'Entrevaux/Pour servir au projet/De 1723. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par Paul–François de Lozière d'Astier. 1722/12/23. Echelle de 60 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.
Carton 1, chemise n° 5. Plan d'Entrevaux relatif au projet de 1723, par M. de Lozière d'Astier, le 23 décembre 1722 (détail). -
Plan/d'Entrevaux/et des ouvrages qu'on propose d'y faire pour 1754 (1753)./ Plan à l'encre et à l'aquarelle par François-Hyacinthe de Boniface. 1753. Echelle de 50 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.
Carton 1, chemise n° 10. Plan pour servir au projet de 1754 (détail). -
Fortifications/Entrevaux/1776 pour 1777/feuille 1re. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par Perrotin. 1776/10/01. Echelle de 35 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.
Carton 1, chemise n° 18. Plan levé par Perrotin le 1er octobre 1776 pour servir au projet de 1777, visé par Bonanand ? -
Plan de la Ville et/Château d'Entrevaux/pour servir au Projet de 1781./ Plan à l'encre et à l'aquarelle par d'Hauterive. 1780/09/08. Echelle de 50 toises. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 773.
Carton n° 1, chemise n° 22. Plan levé par d'Hauterive le 8 septembre 1781, également visé et signé par d'Aguillon. -
Plan d'Entrevaux/10e Année République [plan levé par Le Roux, 21 septembre 1801]. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par Le Roux. 1801/09/21. Echelle au 1/2000e. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 774.
Carton n° 2, chemise n° 19. Plan levé par Le Roux, visé par "Le Capitaine du Génie faisant fonction de/Sous-Directeur Le Roux/ Vu par le Directeur des fortifications Baziguan. -
COMMUNE D'ENTREVAUX/PLAN DE LA PLACE St MARTIN/Et de la Halle Progettée sur la Même Place. / Dessin à l'encre et aquarelle sur papier, par Matty, s. d. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1O1.
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PLAN D'UNE HALE/Progeté Sur Lancien Edifice/de Leglise St. Martin/A Entrevaux. / Dessin à l'encre et aquarelle sur papier, par Matty, s. d. Echelle 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1O1.
"Les Parties Teintes En Rouge Existent/Celles En Jaune Sont a Construire". -
Plan cadastral de la commune d'Entrevaux, 1816 / Dessin à l'encre par Allemand, Aubert, Beaudun, Mathieu, 1816. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 076 / 001 à 028.
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GENIE/DIRECTION DE TOULON/AN 1821/PLAN/DE LA PLACE D'ENTREVAUX/Indiquant la division en articles permanens de tous les ouvrages et/terrains de la Fortification, ainsi que des Batimens militaires dépendans/du service du Génie./ Plan à l'encre et à l'aquarelle par Ducros, 1821/10/01. Echelle au 1/200e. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 774.
carton n° 2, "Projet de 1821", chemise n° 39. "Fait à Entrevaux ce 1er octobre 1821/Le Capitaine du Génie en Chef/Ducros/Vu par le directeur des fortifications/M. Pinot." -
PLAN NIVELE/DU SITE DE LA PLACE D'ENTREVAUX/levé conformément aux ordres de son Excellence le Ministre de la Guerre/en date du 14 mai 1819. / Plan à l'encre et à l'aquarelle par Brusco. 1841/03/09. Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 774.
Carton 2, chemise n° 43. "Ce plan a été revu et corrigé au Dépôt des Fortifications d'après un plan à la date du 9 mars 1841 - signé Brusco Chef de bataillon du génie, en chef." (Détail). -
Canalisation des eaux de la Chalvagne, pour l'établissement de fontaines publiques, lavage des rues et des impasses de la Ville d'Entrevaux, Basses-Alpes. / Dessin à l'encre sur papier et rehauts d'aquarelle, par J.-L. Combe, 18 mars 1879. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 170.
Feuille avec plans-masse et en élévation de trois fontaines et plan de situation dans le village des bornes et fontaines avec leur réseau d'adduction depuis la prise d'eau du moulin sur la Chalvagne, réalisé par Combe, J.-L., ingénieur supérieur, le 18 mars 1879. La prise d'eau offre une dénivelée de 7 m par rapport au point le plus haut du village, la place Saint-Martin. -
PROJET de CONSTRUCTION d'UN NOUVEL HOPITAL-HOSPICE/VILLE d'ENTREVAUX./Plan de la Ville, indiquant la situation respective de l'immeuble/à construire, par rapport au reste de la localité, notamment aux établis-/sements publics (Ecoles, Mairie, Cimetière...etc...etc.... / Plan à l'encre et à la mine graphite et au crayon de couleur rouge, vers 1935. Echelle au 1/1000e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Plan visé par le président de la commission administrative de l'hospice d'Entrevaux. -
DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/AMENAGEMENT D'UN HOPITAL HOSPICE/DANS L'ANCIENNE CASERNE/PLAN DU REZ-DE-CHAUSSEE./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1930/05/20. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
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Plan général d'élargissement de la place du Pont. / Dessin à l'encre noire et graphite sur papier, souligné à l'encre rouge, par J. Louis, ingénieur, 20 octobre 1934. Echelle 1/50e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 1O1.
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DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/PLAN DE L'ETAGE INFERIEUR./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Plan avec retombe. "Vu et Approuvé par Nous/Dr. LIAUTAUD, Médecin traitant/de l'Hospice d'Entrevaux/Entrevaux le 23 février 1935. Vu et Approuvé par Nous/Membres de la Commision Admi-/nistrative de l'Hospice./Entrevaux le 24 février 1935./ Vu et Approuvé par le/Conseil Municipal d'En/trevaux le 24 février 1935". -
DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/PLAN DE L'ETAGE INTERMEDIAIRE./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Plan avec retombe. -
DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/PLAN DE L'ETAGE SUPERIEUR./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
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DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/LA FACADE SUR LE VAR./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
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DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/LA FACADE SUR LA COUR./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
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DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/COUPE TRANSVERSALE [1]./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
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DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/COUPE TRANSVERSALE [2]./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
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DEPARTEMENT DES BASSES ALPES/COMMUNE D'ENTREVAUX/PROJET D'HOPITAL HOSPICE/FACADE LATERALE LEVANT./ Plan à l'encre par Adolphe Philippon, 1934/09/10. Echelle au 1/100e. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 076 / 3M1.
Annexes
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Annexe 1. Étude de cas : les maisons de l’îlot 6 [5], réunion, morcellement et redécoupage parcellaire
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Annexe 2. Pièces et documents relatifs aux dames religieuses bernardines de la ville d'Entrevaux
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Annexe 3. Nouvel emplacement projeté pour le casernement de la brigade d'Entrevaux et description du bâtiment envisagé (extraits).
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Annexe 4. Situation sanitaire de l'Hospice d'Entrevaux et documents relatifs aux projets de réhabilitation et de construction d'un hôpital-hospice.
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Annexe 5. Description de la situation économique d’Entrevaux telle que consignée dans la séance du 11 mai 1826 (extraits).
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Annexe 6. Tableau consignant la variété des activités, professions et statuts d'après l'état de la section G du cadastre de 1816-1818.
Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).
Contient
- Groupe scolaire
- cathédrale puis église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption
- demeure anciennement palais épiscopal, puis douane et école, actuellement immeuble
- demeure des barons de Glandevez puis caserne de Bois-Gérard puis centre de loisirs, actuellement centre de loisirs et boutique
- ensemble de deux maisons puis maison actuellement immeuble
- fournil
- hospice Saint-Jacques actuellement immeuble
- hôtel du marquis de Requiston actuellement immeuble
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison
- maison actuellement immeuble
- maison actuellement immeuble
- maison actuellement immeuble
- maison actuellement presbytère
- maison dite hôtel du Commandant de la Place actuellement immeuble
- maison et boutique actuellement immeuble
- maison et forge, actuellement immeuble
- maison puis gendarmerie actuellement immeuble
- maison puis presbytère
- maison puis école ; ancienne demeure Puget de Rostang ; actuellement immeuble, bibliothèque, perception et établissement administratif
- maison, actuellement immeuble
- maison, actuellement immeuble
- maison, actuellement immeuble
- maison, actuellement immeuble
- maison, puis mairie d'Entrevaux
- maison, puis ouvrage d'entrée dit Porte du Brec, Porte de Guillaumes puis Porte de France
- maison, puis ouvrage d'entrée dit Tour du Pont Neuf, puis Porte de France, puis Porte Nationale puis Porte de France puis Porte Royale
- maison, école de la Charité actuellement immeuble
- maisons (ensemble de deux maisons) puis hôtel de voyageurs, actuellement immeuble
- ouvrage d'entrée dit Porte d'Ausol, du scel ou du sceau puis Porte du Puget puis Porte de Savoye puis Porte d'Italie
- ouvrage fortifié dit tour de la Caserne
- ouvrage fortifié dit tour de la Portette
- pont sur le Var
- presbytère puis maison
- écuries puis maisons (actuellement ensemble de deux maisons)
Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).