Avec sept niveaux dont deux de soubassement, il s'agit d'une des maisons les plus hautes du village, en bordure du rempart. Elle répond au principe de construction traditionnelle dans le village : une maçonnerie de moellon calcaire lié au mortier de chaux et de sable recevant un enduit de couvrement. Les deux façades sont ordonnancées avec des travées régulières, trois côté place Charles-Panier à l'est, deux côté Var à l'ouest. Les deux étages de soubassement donnant sur les lices sont occupés chacun par un cellier où l'on gardait notamment le vin. Le rez-de-chaussée surélevé présente une devanture en bois peint, vestige de l'ancienne boulangerie dont on peut encore lire - quoique difficilement - l'appellation en lettres rouges : "BOULANGERIE DES ALPES". Autrefois ce niveau tenait lieu de restaurant-bar avec au premier étage carré deux salles de billard. On accède à cet étage depuis la place Charles-Panier par une porte avec encadrement en pierre de taille et arc segmentaire qui ouvre sur un vestibule, lequel débouche en milieu de parcelle sur un escalier tournant avec jour central. Les trois étages carrés sont réservés à une fonction d'habitation accueillant une famille par étage. Le galetas, qui a pu servir de séchoir autrefois, devenu insalubre, est inoccupé. La façade orientale est soulignée par un système d'encadrement lacunaire constitué de bandeaux peints de couleur brune, verticaux et horizontaux, afin de séparer les différents étages. L'unité d'ensemble est renforcée par la présence à toutes les fenêtres de persiennes basses, côté Var comme côté place. On notera sur cette dernière la présence d'un balcon au premier étage carré, courant sur les travées centrales et septentrionales. Son garde-corps en fonte propose un décor ouvragé à motifs répétitifs et ménageant au centre un cercle qui contient les initiales entrelacées de Sylvain Vial, ancien propriétaire de la maison. L'avant-toit est traité par un débord à double rang de génoise. Le toit à longs pans est recouvert de tuiles creuses.