Dossier d’œuvre architecture IA04001610 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
maisons (ensemble de deux maisons) puis hôtel de voyageurs, actuellement immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Entrevaux
  • Commune Entrevaux
  • Adresse place Charles-Panier , rue du Marché , traverse Saint-Martin
  • Cadastre 1816 G 132, 134, 139 ; 2020 G 159
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs, maison
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    étable à chevaux, cellier, séchoir, pigeonnier, fenil

Une date portée, malheureusement lacunaire (MAY 154?), est sujette à caution. Faut-il en déduire que le bâtiment existait déjà, au moins pour partie, dès la première moitié du 16e siècle ? Il est impossible de l'affirmer. Par ailleurs les plans militaires du 18e siècle, dont la précision ne dépasse pas l'échelle de l'îlot, ne sont pas assez précis sur ce point, mais la maison était déjà construite à cette époque. Quoi qu'il en soit, en 1816, la propriété figure sur le plan cadastral : les deux parcelles composant l'ensemble (132 et 139) appartenaient à deux individus, dont le principal était Honoré François Henry, aubergiste de profession. La parcelle 132 correspondait à une maison avec "écurie" (telle que mentionnée sur l'état de section), cette dernière appartenant à Pierre Paban, qui disposait de sa propre maison à proximité. L'ancienne parcelle 139, pour sa part, était une "écurie", possédée par Henry. Elle servait de dépendance pour accueillir les chevaux des voyageurs séjournant dans l'auberge. De fait, l'actuelle parcelle 159 était alors déjà une auberge, voire un hôtel de voyageurs. Il est possible que l'escalier en vis préexistant qui sert toujours à distribuer les étages avec les anciennes chambres, ait été repris à cette époque pour assurer une communication fluide. L'établissement aurait fonctionné jusque dans les années 1910, aux dires des principaux propriétaires actuels qui sont les descendants des anciens hôteliers. A cette date, ces derniers auraient décidé de conserver les murs, de continuer à habiter sur place tout en y louant des logements. Le bâtiment disposait d'un pigeonnier dont il reste quelques boulins, qui aurait été partiellement détruit à une date indéterminée du 20e siècle, vraisemblablement dans la première moitié de ce siècle. L'établissement n'est donc plus en activité aujourd'hui et tient désormais lieu d'immeuble d'habitation.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 18e siècle

Le bâtiment se présente sous la forme d'une parcelle complexe réunissant deux anciennes parcelles (132 et 139) ainsi qu'une petite partie de l'ancienne parcelle 134, qui a fait l'objet d'un redécoupage entre plusieurs parcelles notamment. L'emprise au sol dessine une parcelle en forme de L qui communique avec trois espaces : la place Charles-Panier, où se situe l'entrée principale, la rue de Marché avec l'entrée secondaire et la traverse Saint-Martin, qui ne communique pas avec les autres parties. La distribution assure donc deux accès opposés reliés par un escalier tournant.

Cette forme complexe qui se déploie sur un îlot entier entraîne des ruptures internes puisque les axes de circulation respectifs ne sont pas situés au même niveau. De fait, la rue du Marché est plus basse que la place Charles-Panier. L'immeuble actuel présente sept niveaux, avec une dissociation d'un demi niveau entre les deux parcelles fusionnées, visible sur les ouvertures en façade extérieure place du Marché : un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, trois étages carrés distribués, demi niveau par demi niveau, par un escalier en vis, un étage de comble et un étage en surcroît. On dénombre deux accès : une entrée rue du Marché d'une part, en étage de soubassement. Une entrée place Charles-Panier, d'autre part, en rez-de-chaussée surélevé. L'enduit de couvrement, récent, ne permet pas de déterminer la mise en oeuvre, mais il y a tout lieu de croire que la maçonnerie reprend les principes observés ailleurs dans le village : moellons calcaire liés au mortier de chaux et de sable.

L'immeuble dispose donc d'un escalier de distribution intérieur tournant en vis en milieu de parcelle, précédé d'une volée droite. Cet organe articule deux espaces distincts. Côté rue du Marché, l'entrée dessert une cave voûtée (un cellier) et les anciennes cuisines de l'établissement à main gauche. Une volée droite permet d'accéder à une porte ouvrant sur un logement privé qui donne sur la traverse Saint-Martin. La cage d'escalier est éclairée par une fenêtre côté rue du Marché. La seconde volée, tournante, permet de relier le rez-de-chaussée surélevé et amorce l'escalier en vis. L'entrée place Charles-Panier est rachetée par un degré de trois marches. Elle s'effectue par une porte en bois à deux vantaux avec imposte dans un encadrement en pierre de taille calcaire avec arc segmentaire. L'entrée de l'étable à chevaux et remise se situe directement à main gauche sur la place. Elle reçoit le même type d'encadrement que l'entrée de l'ancien hôtel. Le volume intérieur est scindé en deux parties. L'une, restreinte, sert de sas avant le vestibule, plus développé. Une porte de second jour délimite les deux espaces. Le vestibule, de la largeur de la parcelle, est voûté en berceau segmentaire. Un lustre éclaire le volume intérieur. Au fond à gauche, précédant l'escalier en vis, une niche reçoit un lavabo à vasque rectangulaire en marbre sculpté et crédence en carreaux de faïence vernissés. L'escalier en vis distribue les étages carrés dont les aménagements intérieurs ont été modifiés. Les descendants des hôteliers occupent les deuxième et troisième étages carrés, avec accès à une terrasse, de facture récente, qui surplombe la rue du Marché. Cette terrasse permet d'accéder à l'étage de comble, qui contient les vestiges d'un ancien pigeonnier, ainsi qu'au comble en surcroît qui servait autrefois de fenil, la terrasse tenant lieu quant à elle de séchoir occasionnel.

La disposition particulière de la parcelle entraîne un toit complexe, à longs pans entre la rue du Marché et la place Charles-Panier, prolongé par le toit-terrasse d'un côté, à pans orientés différemment pour la branche qui court entre la rue du Marché et la traverse Saint-Martin, de l'autre. La tuile creuse couvre l'ensemble, à l'exception de la terrasse dallée. Le traitement de l'avant-toit lui aussi diffère : à simple rang de génoise rue du Marché et traverse Saint-Martin, à double rang place Charles-Panier, c'est-à-dire côté clientèle.

La date portée, malheureusement lacunaire, se situe au deuxième étage carré.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse, béton en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, entresol, rez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés, étage de comble, étage en surcroît
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Un chronogramme ancien a été recouvert dans une pièce par les actuels propriétaires ; d'après leurs souvenirs, il daterait de la décennie 1540, sans plus de précision.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune d'Entrevaux, 1816 / Dessin à l'encre par Allemand, Aubert, Beaudun, Mathieu, 1816. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 076 / 001 à 028.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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