Dossier d’œuvre architecture IA05001523 | Réalisé par
Bonan Aurélie (Contributeur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
Eglise paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Laragne-Montéglin
  • Commune Val Buëch-Méouge
  • Lieu-dit Ribiers
  • Adresse place de l' Eglise de Ribiers
  • Cadastre 1823 E 517  ; 2021 E2 639
  • Précisions anciennement commune de Ribiers
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame-de-l'Assomption

Description détaillée

Située au centre du village, près d'une place, l'église paroissiale de Val Buëch-Méouge est un édifice orienté. L'accès se fait à l'ouest. La nef est bâtie en pierres de tuf disposées en chevron tandis que des galets ont été utilisés pour le chœur. Le dernier niveau du clocher est bâti en brique calcaire. Les murs des élévations extérieures sont enduits (hormis les chainage qui sont harpés et le dernier niveau du clocher) : enduit à l'éponge pour le pignon occidental, taloché pour les autres élévations.

La nef est couverte d'une toiture à deux versants (tuiles creuses à quatre rangs de génoise). Les combles n'ont pas été visités.

Plan de masse et de situation d'après le cadastre de Ribiers, 1823 (section E, parcelle 517). Echelle d'origine 1/1250.Plan de masse et de situation d'après le cadastre de Ribiers, 1823 (section E, parcelle 517). Echelle d'origine 1/1250.La place Lepeintre et l'église.La place Lepeintre et l'église.Vue de situation.Vue de situation.

L'église possède une nef unique à deux travées. Le mur nord est percé de trois chapelles latérales à fond plat et d'une sacristie, à proximité du chœur. Le chevet, à fond plat lui aussi, fait face à une tribune, située à l'ouest, accessible par un escalier tournant à retours. L'accès au clocher, situé à l'angle nord-ouest de l'édifice, se fait par la tribune. Il s'agit d'un clocher-tour dont le premier niveau abrite la chapelle nord-ouest.

Les travées de la nef et la chapelle nord-ouest sont voûtées d'ogives quadripartites, retombant sur des piles engagées en calcaire gris, ornées de chapiteaux à crochets. Les autres chapelles sont voûtées en berceau plein cintre ; la sacristie est plafonnée. Un arc triomphal brisé sépare le voûtement de la nef et du chœur. Le chevet est surmonté d'une voute en berceau brisé.

Plan du niveau bas.Plan du niveau bas.Coupe longitudinale BB [est/ouest].Coupe longitudinale BB [est/ouest].

La nef, les chapelles et la sacristie sont enduites d'un badigeon monochrome largement attaqué par les moisissures (la toiture réparée a eu à subir de nombreuses infiltrations d'eau).

A la porte principale située dans le mur pignon ouest, s'ajoute une porte latérale, dotée d'un arc en accolade, percée dans l'élévation sud. La façade est pourvue de deux baies lancéolées et d'une rosace. La nef est éclairée par deux baies au sud, percées dans les parties hautes du mur. Le chevet est percé d'une baie au sud. La sacristie possède deux baies lancéolées en ses murs est et nord. L'élévation nord présente trois petites baies et une porte murées. Seule la chapelle nord-ouest est éclairée d'une baie en son mur ouest (rez-de-chaussée du clocher). Le clocher est percé de meurtrières sur chacune de ses faces et ouvert en partie supérieure par quatre baies plein cintre.

Au sol se trouvent des carreaux de nature différente : un carrelage moderne orne la chapelle nord-ouest et la sacristie tandis que les autres chapelles et la nef possèdent des carreaux de terre cuite émaillée ou en pierre (campagnes de restauration différentes). Dans la seconde travée de la nef, à proximité du chœur et du mur nord, au sol, se trouve un calepinage en pierres de quelques mètres carrés.

Historique détaillé

L'église primitive de Ribiers est mentionnée dans le compte des décimes de 1274 : le pouillé indique Johannis Lauterii, recteur, assisté d'un chapelain et percevant la somme non négligeable de 14 livres 6 sous. Dans ce document, cette église et le prieuré du Serre (dépendant de l'abbaye de Cluny) sont clairement distingués. Cette église était adossée au château de Ribiers (quartier de Maureau), ses vestiges sont encore visibles. En 1350 et 1351, un prieur officie à l'église de Ribiers (l'église est toujours distincte du prieuré du Serre). L'accroissement de la population fut certainement à l'origine du déplacement de l'église à son emplacement actuel, probablement au 15e siècle. L'Agnus Dei et les chapiteaux à crochets figurant sur le linteau de la porte actuelle seraient des remplois de l'ancien édifice, ils pourraient dater de la seconde moitié du 12e siècle. Une tradition orale sujette à caution attribue la provenance de la porte occidentale à l'abbaye de Clarescombes, pourtant en pierres grises (sur l'abbaye de Clarescombes, voir l'annexe du dossier IA05001502).

Le Bourg de Ribiers. [L'église paroissiale].Le Bourg de Ribiers. [L'église paroissiale].Vue extérieure d'ensemble depuis le nord-ouest.Vue extérieure d'ensemble depuis le nord-ouest.Vue du portail d'entrée.Vue du portail d'entrée.

Le clocher fut restauré au 16e siècle (vers 1553) notamment par Gabriel Teyssere, maçon habitant Sisteron d'après les minutes d'un procès opposant le prieur aux habitants de Ribiers. La plus ancienne chapelle en occupe le rez-de-chaussée.

Le cimetière jouxtait l'église au sud. L'élévation sud de l'église paroissiale est percée d'une porte latérale avec arc en accolade. Celle-ci date vraisemblablement du 15 ou 16e siècle et aurait permis l'accès à ce cimetière.

En 1571, rien n'est versé pour le synode par la paroisse de Ribiers qui est vraisemblablement mis à mal par les guerres de religion. D'après Joseph Roman, en 1581, le capitaine André et sa milice s'installent dans l'église et s'y font servir un festin. En 1598, les sols et les toitures de la nef et du clocher sont restaurés.

Aux 17 et 18e siècles, l'intitulé des visites pastorales entretient une certaine confusion : l'église paroissiale de Ribiers est tantôt dénommée l'Assomption de Notre-Dame, tantôt Notre-Dame du Serre. La visite pastorale du 28 décembre 1740 réalisée à Notre-Dame-du-Serre et décrivant la magnificence du nouveau retable de l'Assomption tendrait à prouver qu'il s'agit du même édifice. Il est à noter que le quartier du bourg de Ribiers situé entre le château et l'église s'appelle le Serre.

En 1602, le 21 juin, Notre-Dame du Serre est "trouvée en bon état" mais dépourvue de retable, "toute brute par dedans", peut-être en raison des portes jugées "fort vieilles et cassées". En 1622, sont réparées portes et toitures. Le 24 mai 1641, Notre-Dame en son Assomption est toujours en bon état bien que la nef mériterait un nouveau pavement et une voûte. Apparaissent les confréries de Notre-Dame, du Saint-Sacrement et de Saint-Sébastien, ainsi que la chapelle du Saint-Esprit « fondée par feu Honnoré Arnaud et dotée de six esmines de bled annuellement, pour le service d'une messe tous les jeudis ». Les pénitents blancs ont fait bâtir "depuis quelque peu de temps" (1639) une tribune dans l'église (la tenue des offices "concurrents" suscita quelques querelles).

En 1668, les trois cloches, trop lourdes, causèrent l'effondrement du clocher qui endommagea la nef. Les différentes parties cherchant à se soustraire aux dépenses, les réparations ne furent entreprises qu'en 1707 par l'entrepreneur Jacques Barou de Volonne pour la voûte et en 1709 par Jean et Pierre André, maçons à Sisteron, pour le clocher.

En 1687, les pénitents blancs officient dans la chapelle Notre-Dame des Faysses (située dans l'actuel cimetière) mais disposent vraisemblablement toujours d'une chapelle en l'église paroissiale. Cette dernière est bien pavée, couverte et lambrissée. Son clocher en pierre carrées finit "en pointe". Les confréries entretiennent les autels des différentes chapelles (une confrérie dédiée à saint Joseph apparaît).

La visite pastorale de 1740 décrit une sacristie dont l'aménagement actuel témoigne. En 1761, le 10 octobre, l'église est décrite "vaste et spacieuse et d'une belle forme, elle est bien entretenue (...). Il y a cinq chapelles, scavoir du saint Sacrement, du saint Esprit, du Rosaire, de saint Joseph et de saint Sébastien. Celle de saint Esprit est en mauvais état." Certains paroissiens prétendent avoir "un droit de sépulture héréditaire dans l'église" mais il s'avère que le "caveau de la communauté" peut être ouvert moyennant le paiement de six livres. Le calepinage, situé à l'entrée du chœur, à proximité du mur nord, pourrait être une résurgence de cet usage.

A la Révolution, l'église paroissiale, en bon état, n'a pas cessé d'abriter le culte, elle n'a donc pas été vendue au titre des biens nationaux. D'après Joseph Roman, les vicaires de Ribiers acceptèrent la Constitution civile du clergé le 23 janvier 1791, non sans regret.

En 1845, l'église "vaste et commode a été réparée à neuf il y a peu de temps". Son bon état général est d'ailleurs souligné par les visites pastorale de 1852 et 1857 mais elle ne cesse d'être entretenue et rénovée dans la seconde moitié du 19e siècle. Le projet de construction d'une flèche au sommet du clocher, présenté par l'architecte départemental Goulain, en mars 1858, avorte. Il est jugé trop onéreux. La tribune est en partie reconstruite : François Bouteron, ferblantier de Salerans, réalise ses colonnes en fonte. Le tambour de la porte est réparé, la nef, pavée à neuf et l'intérieur de l'église, blanchi et crépi. La voûte brisée du chœur est peinte en trompe l'œil de caissons ornés de rosaces, peut-être par un peintre italien d'après Catherine Briotet. En parallèle, une vaste campagne d'acquisition enrichit le mobilier dans la dernière décennie du siècle.

[Plan-projet de l'architecte départemental Goulain.][Plan-projet de l'architecte départemental Goulain.]

Les enduits intérieurs sont refaits en 1935. La toiture et le clocher sont signalés en mauvais état au mois de mai 1978 par le curé dans une correspondance au maire.

En 2002, débute une nouvelle campagne de restauration et d'entretien. Il est procédé au nettoyage et à la restauration des portes de l'église, les façades extérieures sont réenduites, les génoises, restaurées, les maçonneries du clocher, confortées, les toitures et la charpente de l'église, des chapelles et du clocher sont restaurées, le sol aux abords de l'église est assaini et drainé. A l'intérieur, la tribune est confortée, ses balustres et le tambour sont restaurés, le chauffage et l'éclairage sont mis aux normes.

Vue intérieure de la tribune et du mur nord depuis la chaire.Vue intérieure de la tribune et du mur nord depuis la chaire.Vue intérieure depuis l'angle sud-ouest vers le chœur.Vue intérieure depuis l'angle sud-ouest vers le chœur.Vue intérieure du mur sud depuis le chœur.Vue intérieure du mur sud depuis le chœur.

Au 12e siècle, l'église primitive de Ribiers était adossée au château. Vraisemblablement déplacée à son emplacement actuel au 15e siècle, elle fut dotée d'un chevet plat, voûté en berceau brisé, et d'un clocher. Les chapelles latérales et la tribune furent certainement érigées au 17e siècle. L'effondrement du clocher en 1668 entraîna une reconstruction de la voûte (par Jacques Barou de Volonne) et du chevet (par Jean et Pierre André de Sisteron) entre 1707 et 1709. D'importantes campagnes d'entretien et de rénovation eurent lieu dans la seconde moitié du 19e siècle et à partir de 2002.

Située au centre du village, l'église paroissiale de Val Buëch-Méouge est bâtie en tuf et en pierre calcaire. Orientée et de plan allongé, elle est couverte d'un toit à longs pans réalisé en tuiles creuses. Sa façade est ordonnancée ; s'y adjoint, au nord-ouest, un clocher-tour. Une tribune, située à l'ouest, au-dessus de la porte d'entrée, est accessible grâce à un escalier tournant à retours, dans-œuvre. Les deux travées de la nef et la chapelle nord-ouest sont voûtées d'ogives, tandis que le chevet, les deux autres chapelles et la sacristie (situées au nord) sont voûtés en berceau.

  • Murs
    • tuf moellon enduit
    • calcaire galet enduit
    • brique
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau brisé
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
  • État de conservation
    mauvais état
  • Précision représentations

    Le portail d'entrée de l'église comporte une archivolte à double rouleau avec un tore orné de boutons sculptés et des chapiteaux à crochets. Sur le linteau est figuré un Agnus Dei.

    Un remarquable décor, peint en trompe l'œil, orne la voûte brisée du chevet : des rosaces grises se détachent sur le fond bleu de caissons.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Procès entre le prieur et les habitants de Ribiers. 1553. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6236.

  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1602. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 780.

    P. 387 et suivantes
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1641. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 784.

    P. 171 et suivantes
  • Procès verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1687. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : G 785.

    P. 578 et suivantes
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1694. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 786.

    Fol. 102 vo-103
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1712-1713. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 787.

    Fol. 150 vo
  • Procès verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1761-1772. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 G 790.

    Fol. 7 vo et suivants
  • État des biens invendus du domaine ecclésiastique, an XI. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 Q 399.

    Ribiers
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Gap, 1849-1857. Centre diocésain Pape François, Gap : Fonds Depéry, sans cote.

    24 avril 1852, 28 avril 1857
  • Etude préalable à la restauration générale - Notre-Dame-des-Eglises, église paroissiale de Ribiers. 2002. Archives communales, Ribiers : non côté.

Bibliographie

  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse de Gap. Paris, Imprimerie Nationale, 1923, CLIII-315 p.

    P. 75, 80, 87, 92
  • BARRUOL, Guy. Eglises et prieurés médiévaux des Baronnies. Dans : Les Alpes de Lumière. Les Baronnies au Moyen-Âge, N° 123, 1997, p. 108-126.

    P. 117
  • ROMAN, Joseph. Histoire de Ribiers, chef-lieu de canton du département des Hautes-Alpes. Gap : Imprimerie J.-E. Richaud, 1892. 72 p.

    P. 15, 43
  • L'église Notre-Dame a retrouvé ses portes. Dans : Le Dauphiné libéré. 1er décembre 2002.

Documents figurés

  • Plan de la terre et seigneurie du bourg de Ribiers, 1755 / Encre et aquarelle sur papier, 1755-1758. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : F 2214.

    L'église paroissiale de Ribiers
  • Plan cadastral de la commune de Ribiers. / Dessin, encre et lavis par Martel et Martin, géomètres, 1823. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1167 à 3 P 1168.

  • Plan-projet de reconstruction du clocher de l'église paroissiale de Ribiers / Encre et aquarelle sur papier par Goulain, architecte départemental, 6 mars 1858. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 1 O 7119.

  • La place Lepeintre et l'église. Syndicat d'initiative de Gap, sans date. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 Fi 630.

  • Le monument aux morts, l'église et la fontaine. Syndicat d'initiative de Gap, sans date. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 7 Fi 631.

Date d'enquête 2019 ; Date(s) de rédaction 2021
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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