• enquête thématique régionale, ponts et aménagements du Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur
canal de navigation d'Arles à Bouc (ou d'Arles à Fos-sur-Mer)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin du Rhône - Arles
  • Hydrographies Grand Rhône (le)
  • Commune Arles
  • Précisions oeuvre située en partie sur les communes Fos-sur-Mer; Port de Bouc

Construit sur le tracé approximatif d'un ancien canal gallo-romain, le canal d'Arles à Bouc est commencé en 1804. Les études ont débuté en 1802 avec l'appui du 1er Consul Napoléon Bonaparte. Le chantier est laborieux : la présence de nombreuses zones marécageuses, de roche sédimentaire trop résistante, le "poudingue", qui limite le creusement en profondeur, et les restrictions budgétaires engendrées par les guerres napoléoniennes ralentissent les travaux. Le canal n'est mis en service qu'en 1834. Le projet envisage l'assèchement et l'assainissement des marais de la région du pays d'Arles. Mais surtout, il assure une liaison depuis Arles jusqu'à Martigues et l’étang de Berre, par le prolongement du chenal de Caronte (Référence : IA13004127). Au milieu du 19e siècle, le trafic du canal assure à la ville de Port-de-Bouc un véritable essor industriel. Mais le succès est de courte durée : le canal vieillit, faute d'entretien. La végétation s'installe, le plafond du canal s'exhausse et l'écoulement des eaux n'est plus assuré. Le chantier du canal de Marseille au Rhône (Référence : IA13004128), déclaré d'utilité publique en 1903, renouvelle l’intérêt pour le canal d'Arles à Bouc qui en constitue le premier segment. Mais la Première Guerre vient suspendre le chantier et ce n'’est qu'’en 1927, avec l’'achèvement du tunnel du Rove (Référence : IA13004086), qu'’il est mis en service. Dans les années 1930, les ouvrages de franchissement, en bois pour la plupart, ne sont plus appropriés à la navigation. Et les destructions consécutives à la Seconde Guerre achèvent de les faire disparaitre : tous les ponts routiers sont détruits et les ouvrages fortement endommagés. La reconstruction est l'occasion de développer vers un nouveau dispositif autour du futur complexe industriel de Fos. Le lit du canal est dévié et amputé de plusieurs kilomètres. En 1963, le tunnel du Rove (Référence : IA13004086) est fermé en raison d’'un effondrement : il n'’est plus possible de rejoindre Marseille par le canal d’Arles à Bouc. Cette nouvelle tentative de relancer le trafic du canal fut la dernière. Le canal d'Arles à Bouc est déclassé depuis les années 1970. Cette décision administrative dégage l'Etat de toute obligation d'entretien et d'exploitation d'une voie d'eau qui lui appartient toujours cependant. Interrompu au port de Fos par un barrage anti-sel (Référence : IA13004074), il reste cependant nécessaire dans le territoire arlésien pour drainer les terres et fournir l'eau douce aux activités industrielles du port de Fos. La majorité des points de franchissement détruits en 1944 ont été reconstruits.

Le canal de dérivation d'Arles à Bouc permettait jusqu'’en 1963 une liaison fluviale entre Arles et Marseille, via le Golfe de Fos, le canal de Bouc à Martigues ou chenal de Caronte (Référence : IA13004127), l'étang de Berre et le tunnel du Rove (Référence : IA13004086). Aujourd'’hui, le trajet s’'arrête à l'’étang de Berre. Le canal d'’Arles à Bouc au sens strict est long de 47 km. Situé à l'est du Grand Rhône (Référence : IA13004134), il prend ses eaux à Arles ; la liaison avec le fleuve s'effectue par l'écluse d'Arles ou écluse de Barriol (Référence : IA13004107). La partie amont du canal, parallèle au canal de Vigueirat et longue de 35 km, est nommée "canal d'Arles à Fos-sur-Mer", tandis que la partie aval joint l'étang de Fos à Port-de-Bouc. Il est divisé en trois biefs marqués par des écluses : le bief supérieur entre l'écluse d’'Arles (Référence : IA13004107) et l'écluse de Montcalde (Référence : IA13004078) ; puis le bief intermédiaire jusqu’à l'écluse de l´Étourneau (Référence : IA13004509) ; enfin le bief marin jusqu’à l'écluse de Port-de-Bouc (Référence : RA13000037). C'est dans ce dernier bief qu'on trouve un barrage à clapets (Référence : IA13004510) de grande qualité technique. Ce canal est navigable jusqu'au PK 31,910 où un barrage anti-sel (Référence : IA13004074) n'autorise plus l'accès au Golfe de Fos. Il est franchit par un nombre conséquent d'ouvrages.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat

Documents d'archives

  • Canal d´Arles à Bouc ; restauration et remise en état de divers ouvrages : avant-projets.1937. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille: 6S 925.

Bibliographie

  • RIMEUR, Louis. Notes sur le canal d'Arles à Bouc. Bulletin des Amis du Vieil Arles, n° 43 et n° 44,déc. 1981 et mars 1982, p. 10-14 et p. 12-16.

  • Denizet, Frédéric. Histoire de la formation et du dessèchement des marais de la région d´Arles. L´oeuvre de Van Ens. Marseille : Imprimerie Nouvelle, 1929.

  • Cretinon, Charles, Strozzi, Robert. Port-de-Bouc : des origines à nos jours. Aix-en-Provence : Edisud, 2004.

  • FALCOT Étienne. Le canal d'Arles à Bouc. Tiré de : Fêtes et VIIIe Congrès du Rhône (Lausanne, 27 juin - 1er juillet 1934). Lausanne : Imprimeries réunies, 1935.

    p. 130-135
  • Ministère des travaux publics. Administration générale des ponts et chaussées et des mines. Situation des travaux au 31 décembre 1840. Paris : Imprimerie Royale, avril 1841.

    p. 151-152 : Canal d'Arles à Bouc

Documents figurés

  • Schéma du canal Arles à Bouc. / Guide de la navigation intérieure. Paris : Editions Berger-Levrault, 1965, t. II, Atlas, p. 24.Dessin, 1/100 000, 1965.

  • Schéma du canal Arles à Bouc. / Guide de la navigation intérieure. Paris : Editions Berger-Levrault, 1965, t. II, Atlas, p. 25.Dessin, 1/100 000, 1965.

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012