Evolution historique
Senez, l’antique Sanitium, chef lieu de la Civitas Sanitiensium, devint au Vie siècle le siège d’un évêché qui fut supprimé en 1790.
Le premier évêque connu est un certain Marcel, qui assista, en 506 au concile d’Arles.
L’édifice actuel remonte seulement à la fin du XIIe siècle. Sa construction n’aurait été entreprise qu’au mois de mai 1176, peut-être par l’évêque Pons, et sa consécration, par l’évêque Guillaume III, aurait eu lieu le 22 octobre 1246.
Premières épreuves subies en 1569 : les huguenots d’Antoine de Mauvans viennent saccager la cathédrale : ils brisent les colonnettes de marbre du portail et le monument funéraire, orné de sculptures, que s’était fait élever, près de l’autel de Saint-Jean, l’évêque Jean-Baptiste d’Oraison (mort en 1546) ; le mobilier, le trésor et les ornements sacrés furent entassés au milieu de la nef et « consumés par un grand feu dans lequel on jeta inhumainement le cadavre » du prélat « tiré avec ignominie de son beau mausolée ». Le cloître et les bâtiments des chanoines furent anéantis.
L’évêque Claude de Mouchy (Jean Clausse de Mouchy ?) (1561-1587), abbé du Thoronet, entreprit sa restauration en 1572. Il fit établir notamment, une charpente au-dessus des voûtes, afin de remédier à l’infiltration des eaux de pluie.
1684 : d’autres réparations importantes furent effectuées à la cathédrale : les pignons furent repris, la façade renforcée, les lézardes des murs bouchées et les parements et les contreforts refaits. Le prix-fait passé le 29 février avec les maçons de Senez Jean-Baptiste et François Isnard leur fait obligation d’utiliser de la pierre de taille et de sauvegarder le style antérieur.
Jean Soanen n’eut jamais à faire réparer son église.
Au début du XIXe siècle, le monument, trop longtemps privé de soins, semble à bout de souffle. Le 1er mai 1835, les membres de la fabrique signalent au ministre de l’Intérieur son état lamentable. La commune étant trop pauvre, c’est le ministère qui en accepte la charge et les travaux furent adjugés le 22 avril 1837 à l’entrepreneur Honoré Dufresne. Ils devaient se faire en trois ans. La dépense totale s’élevait à 14 794 francs. Les voûtes des deux premières travées, qui s’étaient effondrées le 4 juillet 1835, furent entièrement reconstruites. On reprit également les contreforts et les angles de l’édifice. Ces diverses réparations étaient terminées au mois d’août 1839.
Classée au titre des MH le 26 octobre 1910, elle présente à cette époque des « fissures et lézardes » assez graves ». En 1912, l’architecte Senès propose un devis en quatre chapitres, dont un seul, relatif à la façade et aux contreforts, fut exécuté, en 1913. En raison de la guerre, les autres travaux furent ajournés.
18 février 1922 : l’architecte Guéritte présente un nouveau devis d’un montant de 92 079 francs, portant notamment sur la reprise des parties supérieures des murs de la nef, du transept et du chœur, la restauration des toitures et la reprise des angles Nord-Est et Sud-Est des bras du transept. Les travaux ne furent terminés qu’en 1930, par la restauration du clocher, sous la direction d’Albert Chauvel.
THIRION , Jacques, Alpes Romanes; Edition Zodiaque, collection « La nuit des temps », n° 54, 1980, p. 327-328.
1684 : sous l’épiscopat de Mgr de Villeserin des travaux importants sont effectués par les soins du chapitre. Ils furent confiés à deux maîtres maçons de Senez, Jean-Baptiste et François Isnard. Le pignon occidental fut repris, la façade renforcée, les lézardes des murailles bouchées et des parements refaits. La date de 1684 se lit sur le mur nord de l’église.
(AD, Délibérations du chapitre depuis le 21 janvier 1606 au 17 septembre 1745, série 2E 1852)
A l’époque de Mgr Soanen, sont mentionnées dans le répertoire chronologique des délibérations du chapitre : « des réparations de l’encoule contre la grande porte du côté nord », le 11 juin1708 et le 24 juin 1713 : la construction du clocher pour la somme de 340 livres ». Le 31 juillet 1724, le chapitre passa, par acte de prix fait, une commande de « deux mille tuiles plates pour couvrir le toit de l’église ».
(AD, Délibérations du chapitre depuis le 21 janvier 1606 au 17 septembre 1745, série 2E 18254)
1751 : la petite porte du bras nord du faux transept qui permettait aux chanoines de se rendre à l’office, est refaite.
Le 26 floréal an II (15 avril 1794), le conseil de la communauté de Senez, poussé par la société populaire, fera fermer les portes de la cathédrale et le lendemain transporter : « toute la vaisselle, ornements, effets portatifs « à Castellane, « en don à la République », après avoir fait enlever les armoiries des « cydevant chanoines situez au vestibule de l’église paroissiale à l’entrée de la petite porte ».
(AD, série E 53/3)
Marie Madeleine Viré note que c’est la première fois que l’on trouve mentionné ce vestibule et qu’il se trouvait du côté nord dans l’angle que forment le bras du faux transept et la nef. « Les chanoines, écrit-elle, entraient dans ce vestibule qui devait leur servir de vestiaire, avant de pénétrer dans la cathédrale par la petite porte refaite en 1751. Construit probablement à cette époque, il dut être réparé à plusieurs reprises (1819, 1837-1838) avant sa démolition ».
Le 25 pluviôse an XII (15 janvier 1804), le conseil municipal « considérant qu’au moment de la réorganisation du culte « diverses réparations étaient indispensables à l’église paroissiale », délibéra « unanimement de pourvoir aux réparations faites à l’église montant d’après le devis à cent vingt neuf francs huit centimes »
(AD, série E 53/4)
En 1819, le conseil de fabrique fit réparer le vestibule de la petite porte pour 116 F.
(Archives diocésaines de Digne, Comptes de la fabrique de Senez).
En 1834, voûte te toiture menacent ruine et la commune est sans ressources. Le 1er mai 1835, les membres du conseil de fabrique signalaient au ministre de l’Intérieur l’état lamentable de l’église : « Son toit fait eau de tout côté et il faut le refaire en entier. Une partie de la voûte, à gauche, en entrant par la grande porte, a baissé ; il s’en détacha une pierre il y a quelques années ; on croit qu’il y a danger et on n’ose point aller aux fonds baptismaux qui sont placée de ce côté-là… mais pour les réparations majeures…. La fabrique a fait tout ce qu’elle pouvait en offrant un capital de mille francs. »
(Jacques Thirion, cité par VIRE Marie-Madeleine, cf. ci-dessous, p. 132)
La voûte s’écroule le 4 juillet 1835. Délibération du 9 août 1835 décidant des travaux.
1960-1961 : Jean Saunier, architecte en chef des Monuments Historiques, fait remplacer la charpente de bois par une charpente en béton pour mieux maîtriser la poussée des voûtes.
1971 : reprise du mur nord dont une partie s’était éboulée en 1969.
Classée pour la première fois au titre des monuments historiques vers 1840, puis rayée de la liste par arrêté ministériel du 28 octobre 1886.
Il semblerait que le Conseil municipal profite de ce déclassement pour faire poser une horloge sur le clocher. Depuis 1866, il envisageait en effet d’en placer une pour réglementer le temps de distribution des eaux d’irrigation durant l’été et mettre ainsi fin aux « contestations assez vives entre les propriétaires riverains par la raison que chacun veut donner l’heure d’après sa montre. » (AD, série E 53/5)
L’horloge fut installée en 1889. Elle fut achetée au prix de 700 f. à un horloger de Digne. Déiré Reynaud et Antoine Garron, maçon à Barrême, fut chargé des travaux d’appropriation qu’il a fallu faire au clocher pour l’installation de l’horloge, pour la somme de 165,90 f. (AD, série E 53/7)
Le cadran é été enlevé, mais le mécanisme de l’horloge fonctionne encore, ponctuant le temps des sonneries.
La cathédrale fut reclassée parmi les MH le 26 octobre 1910.
VIRE, Marie Madeleine, « Le diocèse de Senez, la cathédrale », in Alpes de Haute-Provence, les cathédrales, tome I, Glandèves, Entrevaux, Senez, Riez, Annales de Haute-Provence n° 315, Imprimerie Vial, digne, 1er trimestre 1992, p. 129-149.
Analyse architecturale
Ordonnance intérieure :
L’édifice se compose d’une vaste nef unique de quatre travées, et d’une courte travée de chœur suivie d’une abside semi-circulaire. L’extrémité de la nef est flanquée de deux chapelles qui tiennent lieu de transept ; chacune d’elles se termine par une abside en hémicycle précédée d’une travée droite et ne communique avec l’extrémité de la nef que par un étroit passage.
La longueur des différentes travées est variable.
La sacristie, surmontée de la salle capitulaire, et le clocher ont été appliqués postérieurement contre le flanc Sud.
L’édifice est bâti dans un beau calcaire tertiaire, pris sur place. Il est élevé en moyen appareil à joints fins, très soigné.
Le chœur, légèrement plus étroit que la nef, est couvert d’une voûte en berceau brisé. Ces travées de chœur ne sont pas fréquentes dans la région ; on les trouve surtout dans les sanctuaires triples. Elles sont plus rares entre une abside et une nef unique (Allos, Cannes, Glandèves…)
L’abside est surmontée d’un cul-de-four. Elle s’éclaire par trois baies en plein cintre, largement ébrasées et encadrées de fines moulures offrant une succession de tores et de scoties. La baie située dans l’axe, légèrement plus grande que ses voisines, est entourée d’un tore continu, démuni de chapiteau, mais doté d’une base. De chaque côté du chœur, une colonne engagée reçoit l’arc brisé qui porte le pignon de la nef, dont la voûte est beaucoup plus élevée que celle du sanctuaire. Une niche rectangulaire, surmontée d’un gâble flamboyant, a été réservée dans le mur de l’abside, du côté Sud. Elle servait d’armarium.
Le grand berceau brisé qui couvre la nef prend appui sur un cordon mouluré. Aux extrémités, aucun formeret ne soulage la voûte ; celle-ci n’est renforcée que par trois doubleaux de profil carré, reçus directement, au niveau du cordon, par de simples culots. On a été obligé d’établir dans la première travée deux tirants de fer.
Les murs de ce vaste vaisseau ne sont interrompus que par d’étroites baies en plein cintre percées sous le cordon de la voûte, dans chaque travée, au Nord et au Sud. Toutes sont anciennes. La baie située dans la troisième travée, du côté Sud, a été aveuglée lors de la construction de la salle capitulaire. Une grande fenêtre en plein cintre avait été ouverte, probablement au XVIe siècle, dans le mur Sud de la seconde travée, mais elle a été murée au XVIIe siècle quand on a reconstruit le clocher. Un petit oculus percé dans le pignon oriental et une longue baie ouverte dans la façade, au-dessus du portail, complètent l’éclairage de la nef. Au bout de la seconde travée, une petite porte, percée après coup, mène au clocher.
Dans la dernière travée, deux arcades en cintre brisé, à double rouleau, étroites mais hautes, font communiquer l’extrémité de la nef avec le transept. (cf. Vergons). Le berceau de la nef se prolonge ainsi d’un trait jusqu’à l’entrée du chœur.
Le mur du fon du bras Sud est percé d’une baie en plein cintre, à côté de laquelle avait été ouverte, au XVIIIe ou XVIIIe siècle, une grande fenêtre également en plein cintre, murée de nos jours. Une petite porte a été ménagée postérieurement dans le mur occidental, pour donner accès à la sacristie. Le bras Nord s’éclaire par deux baies en plein cintre, l’une au Nord, l’autre à l’Ouest. Au bas de cette dernière, une porte, refaite au XVIIIe siècle, permettait aux chanoines de se rendre à l’office.
Sur chacun des bras se greffe à l’Est une chapelle couverte d’un court berceau et d’un cul-de-four. L’hémicycle est percé d’une petite baie en plein cintre, et le mur présente un lavabo.
La sacristie remonte au Moyen-âge mais a été modifiée au XVIIe siècle. Au-dessus s’élevait la salle capitulaire, en ruine. Une porte percée après coup dans le mur occidental de la sacristie donne accès au clocher, édifié probablement au XVIIe siècle sur l’emplacement d’un clocher détruit au XVIe. Les étages sont desservis par un escalier en vis, couvert d’une voûte en berceau en moellons. Un troisième étage a été foudroyé à une date inconnue.
Le décor est dépouillé ; les chapiteaux sont tous cubiques et dépourvus de tailloirs. Les corbeilles sont largement évasées, presque aplaties, selon un module fréquent en Lombardie. Les mêmes proportions ont été adoptées pour les chapiteaux cubiques de Notre-Dame-du-Plan à Castellane. Quelques chapiteaux comportent des ornements géométriques, sculptés en réserve : à l’entrée du chœur, au Nord, une croix inscrite dans un cercle et flanquée de boutons, au Sud, un grand disque. Tout à côté, à l’entrée de la chapelle Sud, la corbeille est décorée d’un croissant. Les bases présentent, de haut en bas, un tore, une gorge, un filet, puis un tore aplati en forme de quart-de-rond et rattaché au socle carré par deux griffes, profil qui convient bien à la fin du XIIe siècle.
Extérieur :
Un portail en cintre brisé a été plaqué sur le mur roman au XIVe siècle, mais ses colonnettes ont été détruites en 1569. Au même moment disparaît le porche qui l’abritait. Les voussures, ornées de tores dégagés par des scoties et supportées par des chapiteaux à double rangée de crochets nerveux, conservent des vestiges de dichromie. Le tympan, percé d’une niche trilobée, repose sur un linteau que soutiennent deux corbeaux sculptés de feuillages et de figures d’atlantes.
Une baie en plein cintre, étroite et haute, encadrée par un tore continu, ajoure la majeure partie de la façade. Ses proportions indiquent qu’il s’agit d’un agrandissement de la fin du Moyen-âge. Quant au pignon, il a été surélevé au XVIIe siècle, au moment où l’on établissait une charpente au-dessus des voûtes.
Au-dessus du portail, un cadran solaire de 1673 a été repeint en 1784. Sur la droite de ce cadran solaire était dessiné un ours, évocation d’un certain Ursus que l’on disait avoir été le premier évêque de Senez. Il s’agit d’une relation chronologique de l’histoire de la cathédrale, telle qu’on l’écrivait au XVIIe siècle. (IGOLEN, Lt-Col., « Le cadran solaire de Senez », in Bulletin de la société Scientifique et Littéraire des Basses-Alpes, n° 208, oct.-déc. 1956, p. 167-169, cité par VIRE, Marie Madeleine, « Le diocèse de Senez, la cathédrale », in Alpes de Haute-Provence, les cathédrales, tome I, Glandèves, Entrevaux, Senez, Riez, Annales de Haute-Provence n° 315, Imprimerie Vial, digne, 1er trimestre 1992, p. 144.)
Inscription du cadran solaire :
Ursus sedet Episcopus, 417/Construitur Ecclesia, 820/Consecratur Ecclesia a Guilhelmo/1242/Separatim vivunt canonici, 1541/Incenduntur archiviae,1563/Incenditur claustrum, 1588/Saeculares fiunt canonici, 1647/Horlogium chronologicum, 1673/Reficitur pavimentum (ecclesiae), 1784/Sedes et capitulum destruuntur, 1790.// (cette dernière date ayant été ajoutée postérieurement).
La façade est étayée aux angles par deux contreforts enveloppants.
Les murs de la nef sont percés très haut de petites fenêtres. Les contreforts établis au droit des doubleaux sont insuffisants et ont dû être reconstruites à maintes reprises. Il a même fallu au XVIIe siècle, établir un mur de doublage entre les deux premiers contreforts du côté Nord. Les murs goutterots et les murs des bras du transept ont été surélevés lors de l’établissement de la charpente, couverte en « tuiles à écailles ». L’ancienne couverture, probablement en lauze, reposait directement sur les reins de la voûte.
Le parement de l’angle Nord-Est du bras Nord a été repris à une époque récente et le mur occidental de ce même bras a été remis en état à l’époque où fut refaite la porte, au-dessus de laquelle se lit, dans une jolie coquille, la date de 1751.
L’élévation Sud est dominée par le clocher, épaisse tour dont le sommet a été refait et se termine par un clocher-arcade.
Chevet : présente son vieux décor de festons et de bandes inspiré du premier art roman.
THIRION , Jacques, Alpes Romanes; Edition Zodiaque, collection « La nuit des temps », n° 54, 1980, p. 329-333.
Les vitraux qui garnissent la plupart des baies et des fenêtres ont été posés peu avant 1870. On les trouve mentionnés dans une visite pastorale de 1870 sous la rubrique des acquisitions faites depuis la visite précédente. (AD, série 91V)
Abside : au nombre de trois, ils représentent : le Sacré-Cœur au centre, saint Joseph à gauche et saint François de Sales à droite.
Au-dessus de la porte d’entrée principale : le vitrail de la Vierge est signé La Gesta, de Toulouse.
Une facture datée de 1837-1840, fait état de travaux de « vitrerie de la grande fenêtre au-dessus de la grande porte de la cathédrale » et de « diverses réparations aux autres fenêtres, le tout fait par Joseph Demandolx vitrier ». (AD, série E 53/4).
Dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste se trouvait le caveau des évêques. Deux y furent inhumés au XVIIIe siècle : Mgr. D’Amat de Volx et Mgr de Castellane Adhémar : « L’an mil sept cent soixante et onze et le dix huit du mois de mars est décédé après avoir reçu tous les sacrements illustrissime et Révérendissime seigneur Monseigneur Antoine Joseph d’Amat de Volx, évêque et seigneur de Senez, abbé de Boscaudon, procureur joint pour le clergé aux Etats de Provence, âgé de cinquante six ans six mois, et a été inhumé le vingt en l’église cathédrale au tombeau des évêques dans la chapelle de Saint Jean Baptiste. On assisté à ses funérailles Messieurs les prévôts, dignitez, chanoines et chapitre, plusieurs curés du diocèse et Messieurs les supérieur, directeur et ecclésiastiques du séminaire. » (AD, série E 53/4)
« L’an mil sept cens quatre vingt huit et le sept octobre est décédé après avoir reçu le sacrement d’extrême onction, tant seulement la cruelle toux qui fatiguoit le défunct et excitoit le St viatique, et le dix du même mois a été inhumé dans le cavot affecté aux évêques dans la chapelle de St Jean Baptiste Victor de Castellane Adhémar, évêque et seigneur de Senez, abbé de Nogeans chanoine honoraire en l’église métropolitaine de St Sauveur à Aix, âgé d’environ quarante ans. Ont assisté à ses funérailles Messieurs l’archidiacre et sacristain, chanoines et chapitre, quelques curés du diocèse et les ecclésiastiques de cette ville. » (AD, série 3 E 216/1)
Le caveau a été profané à la révolution.
Le tympan percé d’une niche trilobée où a été placée une statuette de la Vierge au début du XVIIIe siècle, repose sur un linteau soutenu par deux corbeaux sculptés de figures d’atlantes et de feuillages. Sur celui de gauche les feuillages ont été remplacés, peut-être vers le XVe siècle, par un bas-relief représentant un chasseur, la tête passée dans une peau de veau, dont les poils sont représentés par de petites hachures et dont on voit prendre les pattes et la tête, et marchant pieds nus (deux pieds gauches), un épieu à la main gauche et sans doute un arc.
La statuette de la Vierge porte sur son socle une inscription et une date : VENI/CORONABERIS/AN(n)O/MDCCVIII// (« Viens, tu sera couronnée, an 1708 »)
Devant la façade principale s’étendait anciennement le cimetière. Il n’était déjà plus utilisé à la fin du XVIIe siècle. « L’ancien (cimetière), dit Mgr Soanen dans le procès-verbal de sa visite à la cathédrale en mars 1697, qui est devant le grand portail de l’église, sera pavé de petites pierres pour éviter les profanations qui peuvent être causées par les animaux. » (Visite pastorale de 1697, AD série 2 G 17)
VIRE, Marie Madeleine, « Le diocèse de Senez, la cathédrale », in Alpes de Haute-Provence, les cathédrales, tome I, Glandèves, Entrevaux, Senez, Riez, Annales de Haute-Provence n° 315, Imprimerie Vial, digne, 1er trimestre 1992, p. 134-149.
Architecte en chef des Monuments historiques.