Dossier d’œuvre architecture IA05001651 | Réalisé par
Bonan Aurélie (Contributeur)
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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  • inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
Eglise paroissiale Saint-Jacques-le-Majeur
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Adresse place de l' Abbé Bicais
  • Cadastre 2022 F 57
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Jacques-le-Majeur

Historique détaillé

Située dans le bourg, l'église paroissiale Saint-Arey fut très régulièrement jugée beaucoup trop petite pour la population, lors des visites pastorales successives. En mauvais état dans la première moitié du 19e siècle, il est initialement question de l'agrandir. Toutefois, dès le 18 février 1827, une délibération municipale envisage la construction d'une nouvelle église paroissiale sur une partie de l'emplacement du champ de foire de Rosans (ancienne parcelle agricole appartenant à Théodore Corréard, avocat à Grenoble). Malgré les protestations d'un riverain, M. Girodan, aubergiste et maréchal, les travaux d'érection de l'église Saint-Jacques-le-Majeur débutent en 1847 ; le temple protestant de la ville est tout juste achevé.

Plan général de la place de l'église de Rosans à l'échelle 1/250 (1849).Plan général de la place de l'église de Rosans à l'échelle 1/250 (1849).Plan [de l'église de Rosans] (1849).Plan [de l'église de Rosans] (1849).Plan du rez-de-chaussée de l'église de Rosans.Plan du rez-de-chaussée de l'église de Rosans.

L'église est dessinée par Goulain, architecte départemental, qui utilise des plans de l'agent-voyer Andréoly1. L'idée des "trois nefs séparées par des colonnes" serait celle du curé de Rosans. L'église est construite par Désiré Guidici, tailleur de pierre et maçon, entrepreneur à Orpierre. Le coût global de l'édifice est d'environ 31 500 francs. La première pierre est posée le 17 mai 1847 à l'angle oriental de la façade. Un accident mortel survient lors du décoffrage, le soir du 3 septembre 1850 : la voûte s'effondre blessant deux ouvriers et en tuant un troisième. Les débats autour de la construction sont nombreux. Les difficultés de paiement de Désiré Guidici sont récurrentes. Le curé souhaitait des arcs et des voûtes et non des "plafonds et des plates-bandes" dans les collatéraux. Défenseurs et détracteurs de l'usage de tuiles creuses ou plates s'opposent. Au printemps 1851, sont effectués le crépissage, la pose du carrelage et des menuiseries : l'église est finalement consacrée le 9 novembre 1851.

Dès 1852, des travaux visent à mettre à l'abri l'église des infiltrations d'eau dues à un canal d'arrosage voisin, situé derrière le chœur (ils consistent principalement à reconstruire une partie du canal). Mais ils n'épargnent pas, en 1884-1886, la réalisation de travaux pressants d'assainissement de l'église (carrelage, toiture, caniveaux, plafond de la tribune, crépis extérieurs). En 1889-1890, les tuiles sont renouvelées en partie, la charpente est fortifiée et des travaux de déshumidification et de traitement des eaux pluviales ont lieu, réalisés par Louis Ballot, entrepreneur à Sahune (Drôme). De 1899 à 1901, suivent des réparations au clocher (persiennes, plancher des paliers, corniche, crépi, toiture) et le blanchiment de la façade par Albert Andréoletti et Auguste Richaud pour 1250 francs.

Le questionnaire sur l'état des paroisses du 16 octobre 1912 mentionne une fuite de la toiture de l'église ayant endommagé l'un des murs latéraux et la corniche. La toiture est toujours en très mauvais état en 1924. En 1927, la toiture n'est plus mentionnée -elle a certainement été réparée- mais subsistent de vagues "réparations intérieures et extérieures". En 1930, le bon état intérieur de l'église est souligné ainsi que quelques réparations nécessaires à l'extérieur. En 1939 et 1954, les travaux d'entretien se poursuivent et s'accompagnent de la pose d'une clé de serrage, suite à un affaissement.

Le 14 novembre 1970 à 7h45, la voûte de la nef s'écroule à nouveau mais sans faire de victime : "le chœur, les bas-côtés et la façade du clocher ont tenu bon ainsi que les colonnes doriques et le toit". M. Antonsig, entrepreneur de travaux publics, commence les travaux de déblaiement le 6 janvier 1971 ; une voûte en bois est posée en février. La chaufferie est installée à la place de l'ancienne sacristie, à proximité du chœur.

Une nouvelle réfection de la toiture de l'église a lieu en 1985 par l'entreprise SAIB (Société alpine d'industrie du bois) de Gap. S'en suivent le décapage de l'enduit et des travaux de peinture à l'intérieur (1985-1988), menés à bien par l'entreprise Pascal Perez (Serres) sous la maîtrise d'œuvre d'Edouard Provansal, technicien.

Description détaillée

Située au nord du bourg de Rosans, l'église Saint-Jacques-le-Majeur possède une façade orientée au sud dont l'accès, surélevé de quelques marches, se fait depuis une place publique. Une large assise de pierre de taille (stylobate) met en valeur le bâtiment tout en compensant la déclivité naturelle de la pente. L'édifice est bâti en moellons et pierres de grès ; les murs de la façade et le clocher sont enduits (en façade, les chaînages d'angle sont en faux appareil de pierre de taille). La voûte est en brique. Du sapin a été utilisé pour la charpente, du chêne pour le clocher et du noyer, pour la porte d'entrée. Des tuiles à crochets creuses couvrent le toit, hormis sur le clocher dont la couverture est en zinc. Absence de génoise, hormis au sommet du clocher. Le clocher comporte un toit en pavillon, la nef est couverte d'un toit à longs pans (pignon découvert) et le chevet revêt une croupe ronde.

Vue de situation depuis le sud-ouest.Vue de situation depuis le sud-ouest.Vue de situation depuis le sud-est.Vue de situation depuis le sud-est.Vue de situation depuis le nord.Vue de situation depuis le nord.Vue extérieure depuis le nord-est.Vue extérieure depuis le nord-est.

La façade ordonnancée, classique, est percée au rez-de-chaussée d'une porte cintrée, encadrée de deux baies également plein-cintre. Elle est scandée par quatre pilastres. Ses lignes rectilignes se prolongent à l'étage de la tribune et du clocher, tous deux en façade, qui se dressent au centre de l'édifice dans une recherche de symétrie.

Le plan de l'édifice est allongé. Au sud, un vestibule permet l'accès à la sacristie (à l'angle sud-est), à la nef au nord et à la tribune et au clocher à l'ouest, par l'intermédiaire d'un escalier en vis sans jour maçonné. La nef comporte un vaisseau principal de quatre travées et deux collatéraux de cinq travées. Ces vaisseaux sont séparés par de hautes colonnes doriques qui répondent aux pilastres des élévations. Les autels secondaires se trouvent à l'extrémité nord des collatéraux. A l'angle sud-ouest du bâtiment, se loge une petite chapelle. Le chevet, au nord, est flanqué de la chaufferie. La tribune, localisée au sud, fait face au chœur. Le clocher-tour est de plan carré.

Vue intérieure : la nef et le chevet vus depuis le sud-est.Vue intérieure : la nef et le chevet vus depuis le sud-est.Vue intérieure : le collatéral ouest.Vue intérieure : le collatéral ouest.Vue intérieure : l'autel de saint Joseph (collatéral est).Vue intérieure : l'autel de saint Joseph (collatéral est).

Chacun des murs gouttereaux est percé de trois baies plein-cintre, le clocher en compte cinq et le chevet, deux. La tribune est percée d'un oculus en façade. Au-dessus du chœur, une ouverture rectangulaire béante semble permettre l'accès aux combles depuis l'extérieur. La chaufferie comporte une fenêtre également rectangulaire.

Le vestibule et le vaisseau central sont voûtés en berceau. Le chevet et la chapelle sont voûtés en cul-de-four. Les collatéraux sont plafonnés de caissons. La sacristie et la chaufferie sont plafonnées.

Vue extérieure depuis l'ouest.Vue extérieure depuis l'ouest.Coupe transversale de l'église de Rosans (est/ouest).Coupe transversale de l'église de Rosans (est/ouest).Le maître-autel.Le maître-autel.

Le sol du vestibule est pavé de larges dalles de grès. Une dalle de béton a été tirée dans la nef (sauf dans le vaisseau ouest où subsistent des carreaux d'argile) et la chaufferie. Le sol du chœur est carrelé et rehaussé de deux degrés (l'autel est surélevé de deux degrés supplémentaires en pierre).

1La municipalité de Rosans avait déjà fait appel à cet architecte pour l'édification du temple protestant (Référence du dossier : IA05001640). Il sera également le second de Charles Laisne lors de la reconstruction de la cathédrale de Gap.

L'église paroissiale Saint-Jacques-le-Majeur fut érigée de 1847 à 1851. Les plans ont été dessinés par l'architecte départemental Goulain qui s'inspira des plans de l'agent voyer Andréoly. Les travaux furent réalisés par l'entrepreneur Désiré Guidici d'Orpierre. L'entrepreneur Louis Ballot (1889-1890) ou encore Albert Andréoletti et Auguste Richaud, de 1899 à 1901, furent chargés de l'entretien de l'édifice. Moins bien documentées, d'autres campagnes de réfection n'empêchent par l'effondrement de la voûte de la nef, le 14 novembre 1970. Celle-ci sera reconstruite par l'entreprise de maçonnerie, Antonsig Père. De 1985 à 1988, la dernière campagne d'entretien à ce jour concernait la toiture (entreprise SAIB) et les élévations intérieures (entreprise Pascal Perez, sous la maîtrise d'œuvre d'Edouard Provansal, technicien).

Située place de l'abbé Bicais, l'église Saint-Jacques-le-Majeur est un édifice de style néo-classique et de plan allongé. Elle possède une nef à trois vaisseaux à laquelle on accède grâce à un vestibule. Au chevet situé au nord, répond une tribune qui s'élève au sud. Un clocher-tour dans œuvre se dresse en façade.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • grès pierre de taille
    • brique enduit
  • Toits
    tuile creuse, zinc en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau, en brique
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • croupe ronde
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Délibération municipale rosanaise du 18 février 1827. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7220.

  • Estimatif de la reconstruction d'une partie du canal d'arrosage derrière le mur circulaire du chœur de l'église de Rosans, 1850. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7220.

  • Compte général des travaux faits par Désiré Guidici, entrepreneur, 1851. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7220.

  • Réparations à l'église de Rosans, 1886-1890. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7220.

  • Réparations à l'église de Rosans, 1889-1890. Dans : " Registre de paroisse de Rosans, année 1850 et suivantes". Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Marché de gré à gré relatif aux réparations du clocher et de l'église de Rosans, 1901. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7217.

  • Questionnaire sur l'état de la paroisse de Rosans, 1912. Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Questionnaire sur l'état de la paroisse de Rosans, 1924. Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Questionnaire sur l'état de la paroisse de Rosans, 1927. Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Questionnaire sur l'état de la paroisse de Rosans, 1930. Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Réparations à l'église de Rosans, 1939. Dans :" Registre de paroisse de Rosans, 1888-1990". Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Réparations à l'église de Rosans, 1954. Dans :" Registre de paroisse de Rosans, 1888-1990". Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Effondrement de la voûte de la nef de l'église de Rosans, 14 novembre 1970. Dans :" Registre de paroisse de Rosans, 1888-1990". Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

  • Réfection de la toiture de l'église de Rosans, printemps 1985. Dans :" Registre de paroisse de Rosans, 1888-1990". Centre diocésain Pape François, Gap : non coté.

Bibliographie

  • BEGOU, Edouard. Rosans et le Rosannais dans l'histoire. Rosans : auto-édition, 2016.

  • FAURE-VINCENT, David. L'église paroissiale Saint-Jacques-le Majeur. Dans : "Lettres aux amoureux du patrimoine n° 57 : spécial Rosans". Association de Sauvegarde du Patrimoine du Pays du Buëch et des Baronnies. Serres (Hautes-Alpes) : 1er trimestre 2013.

    P. 12

Documents figurés

  • Plan général de la place [de l'église de Rosans] à l'échelle de 1/250. / Dessin à l'encre aquarellé, 1849. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7220.

  • Plan [de l'église de Rosans]. / Dessin à l'encre aquarellé, 1849. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7220.

  • Plan des toitures [de l'église de Rosans]. / Dessin à l'encre aquarellé, 1849. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : O 7220.

Date d'enquête 2021 ; Date(s) de rédaction 2022
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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