• inventaire topographique
chapelle de pénitents blancs, église paroissiale Saint-Sébastien
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Allos
  • Cadastre 1825 FU 21 ; 1983 AB 84
  • Dénominations
    chapelle, église paroissiale
  • Genre
    de pénitents blancs
  • Vocables
    Saint-Sébastien

HISTORIQUE

L’église paroissiale Saint-Sébastien était à l’origine une chapelle de pénitents. L’édifice actuel date probablement du dix-huitième siècle. Des travaux de réfection ont eu lieu vers le milieu du dix-neuvième siècle : un procès verbal de réception de travaux de 1864 concerne la consolidation du mur de face par des clés de tirants, le remaniement du toit, la construction d’une tribune et le parquetage en bois de l’édifice (A.D. 04 : 1 O 9).

DESCRIPTION

1- Situation

L’église paroissiale Saint-Sébastien est située dans la grande rue, au centre du village d’Allos.

2- Composition d’ensemble

L’édifice orienté se compose de deux corps de bâtiment disposés en enfilade : l’église qui ouvre dans le mur pignon à l’ouest, sur la rue, et la sacristie tournée vers l’extérieur du village.

3- Matériaux

Les murs sont en blocage lié au mortier de chaux. L’encadrement et le seuil de la porte d’entrée sont en pierre de taille (grès local gris clair). Le sol est en parquet. La voûte est recouverte d’un enduit à la chaux ne laissant pas voir sa structure. La toiture est en tôle plate pour l’église et en tôle ondulée pour la sacristie. Le clocheton est en charpente de bois avec éléments de fer.

4- Structure

L’édifice comprend une nef unique, de trois travées, ouvrant sur le chœur rectangulaire et une sacristie également rectangulaire.

- La nef comprend trois travées voûtées en berceau plein cintre à lunettes. Les arcs doubleaux, renforcés par des tirants de fer, retombent sur des pilastres. Le départ de la voûte est souligné par un double cordon mouluré qui retourne sur les pilastres, à la façon d’une imposte. Un arc formeret soutient la voûte à chaque extrémité de la nef.

La nef ouvre sur le chœur par un arc triomphal en plein cintre retombant sur des pilastres.

L’accès à l’église se fait par une porte percée dans le mur pignon ouest.

La voûte et les murs, au-dessus d’un lambris (cf. liste mobilier), sont recouvert d’un enduit à la chaux, repris au ciment à sa base et badigeonné en blanc , sauf les pilastres, le cordon et les doubleaux qui sont de couleur ocre.

La nef est éclairée par une fenêtre en plein cintre, située dans le mur pignon ouest au-dessus de la porte d’entrée. Dans la troisième travée, deux fenêtres rectangulaires ont été murées, une dans le mur nord et l’autre dans le mur sud.

- Le chœur, de plan rectangulaire, est un peu plus étroit que la nef et son sol est surélevé de deux marches. Il est couvert d’une coupole sur pendentifs, assez plate, retombant sur des pilastres biais à chaque angle, sous un double cordon mouluré, retournant sur les pilastres.

Il est éclairé par trois fenêtres rectangulaires, percées respectivement dans les murs nord, est et sud.

Une porte ménagée dans le mur est, contre l’angle nord, donne accès à la sacristie.

Les murs et la voûte du chœur sont entièrement recouverts d’un décor peint, au-dessus d’un lambris. (cf. liste mobilier).

- La sacristie de plan rectangulaire, accolée au chevet de l’église sur toute sa largeur, est couverte d’une voûte d’arêtes, retombant au centre sur des pilastres à imposte moulurée. Elle est éclairée par deux fenêtres rectangulaires percées dans le mur est.

5- Elévations

- Nef : élévation ouest

La totalité de l’élévation porte un enduit au ciment badigeonné en gris pour la plinthe et en rose pour le reste du mur.

Elle est légèrement en retrait par rapport à l’alignement de la rue pour former un petit parvis dallé en pierre de taille et couvert par l’avancée de la toiture.

La porte d’entrée de l’église en plein cintre ouvre au centre de l’élévation. Elle possède un seuil et un encadrement mouluré en pierre de taille. La porte en menuiserie porte un décor sculpté : pilastre au centre, cercles emboîtés et encadrements rectangulaires sur chaque vantail, croix dans un cercle sur le tympan au-dessus.

Une niche voûtée en cul-de-four surmonte la porte. Son encadrement façonné au mortier se compose d’un bandeau, blanc comme le fond de la niche, et d’un tore gris. Elle abrite une statue de l’Immaculée Conception en plâtre peint.

Une fenêtre en plein cintre possédant le même encadrement surmonte la niche.

Deux plaques commémoratives en l’honneur des morts de la guerre de 1914 sont situées de part et d’autre de la porte d’entrée. (cf. dossier mobilier)

- Nef : élévations latérales nord et sud

Elles sont séparées des maisons voisines par de petits passages d’environ un mètre de largeur. Celui du côté sud comporte à son entrée un petit arc en blocage, à hauteur d’homme, qui s’appuie d’un côté sur le mur de l’église et de l’autre sur la maison voisine, et joue le rôle de contrefort.

- Chœur : élévations nord et sud

Le chœur étant un peu plus étroit que la nef, un épaulement souligne ce changement de largeur sur les deux élévations. Elles sont chacune percées d’une fenêtre rectangulaire.

- Chœur : élévation est

Le mur est percé d’une fenêtre rectangulaire en son centre, au-dessus du toit de la sacristie.

- Sacristie

Son élévation est, de même largeur que celle de l’église à laquelle elle est accolée, est percée de deux fenêtres rectangulaires munies de grilles en fer.

Ses élévations nord et sud sont aveugles.

- Clocheton

Un petit campanile en charpente élevé à l’aplomb du mur pignon ouest abrite la cloche. Il est formé de quatre poteaux en bois avec étrésillons horizontaux en fer (?) et coiffé d’un toit en pavillon surmonté d’un petit pinacle.

6- Couverture

Le toit de l’église est à longs pans avec une croupe du côté est. Il est couvert de tôles plates, avec des poutres en bois pour retenir la neige.

Celui de la sacristie , en appentis entre deux croupes, est couvert de tôles ondulées. Il est aussi muni d’une poutre en bois et une lucarne à volet de bois ouvre dans la croupe sud du toit.

Les charpentes, non accessibles, n’ont pas été vues.

7- Distribution intérieure

Une tribune occupe la moitié de la première travée, au-dessus du tambour d’entrée. Elle est en menuiserie, de même que le petit escalier qui y monte, dans l’angle sud-ouest, et la balustrade à balustres tournés.

En 1723, la chapelle Saint-Sébastien est presque achevée. Pendant les travaux et en attendant de pouvoir se servir de nouveau de la chapelle Saint-Joseph alors en très mauvais état (chapelle aujourd'hui disparue), la confrérie des pénitents blancs dispose de la chapelle en cours de construction. En 1747 un incendie très violent ravage Allos : il n'y a plus dans la ville ni église, ni chapelle ... disent les témoins. Une aide de 1358 livres est accordée pour les chapelles de Saint-Sébastien et de Saint-Joseph. A la demande des incendiés, la somme est intégralement consacrée à la reconstruction de la chapelle Saint-Sébastien. La visite pastorale du 12 juillet 1751 mentionne que la voûte de la chapelle doit être blanchie et que les pénitents souhaitent honorer le Saint-Sacrement le jour de la Saint-Sébastien. En 1833, un incendie endommage de nouveau gravement la voûte qui est refaite deux ans plus tard. Des travaux de réfection ont également lieu en 1864 : consolidation de la façade par des clés de tirants, remaniement du toit, construction d'une tribune et parquetage en bois de l'édifice. Les travaux sont assurés par l'agent voyer Caire. La chapelle qui appartient à la confrérie des pénitents blancs de Saint-Joseph a servi dès le 18e siècle d'église paroissiale d'hiver, avant de dévenir définitivement église paroissiale à la Révolution.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
  • Dates
    • 1747, daté par source
    • 1833, daté par source
    • 1864, daté par source
  • Auteur(s)

L'édifice orienté est constitué d'une nef à trois travées couverte d'une voûte en berceau plein-cintre, d'un choeur à chevet plat couvert d'une coupole sur pendentifs et d'une sacristie de plan rectangulaire voûtée d'arêtes, construite sur l'ancien rempart. Un double cordon souligne les départs de voûte dans la nef. L'ensemble de l'édifice est couvert en tôle. La nef est couverte d'un toit à longs pans et une croupe. Au-dessus de la première travée, un petit clocheton en charpente couvert d'un toit en pavillon surmonte la nef. La sacristie, accolée au nord du choeur sur toute la largeur de l'édifice, est couverte d'un toit en appentis.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tôle ondulée
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • appentis
    • croupe
  • Techniques
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, []
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1996/01/30
  • Précisions sur la protection

    Edifice protégé en totalité (cad. AB 84) : inscription par arrêté du 30 janvier 1996.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1708-1723. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 18.

    1723/05/11. La construction de la chapelle Saint-Sébastien est "déjà avancée et quand celle-ci sera finie, elle pourra être d'un grand secours et supléer à la paroisse dans le fort de l'hiver."
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1745-1753, 1764 à 1768, 1775, 1779 à 1781, 1785 à 1788. Registre tenu successivement par Louis Jacques François de Vocance (évêque de Senez de 1741 à1756), Antoine-Joseph D'Amat de Volx (évêque de Senez de 1757 à 1771), Étienne François Xavier des Michels de Champorcin (évêque de Senez de 1771 à 1773), Jean-Baptiste Charles Marie de Beauvais (évêque de Senez de 1774 à 1783), Sixte-Louis-Constance Ruffo (Roux) de Bonneval (évêque de Senez de 1783 à 1784), Jean-Joseph-Victor de Castellane-Adhémar (évêque de Senez de 1784 à 1788). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 19

    1745/09/28. A la suite de l'incendie de 1718 la confrérie des pénitents a obtenu 2000 livres pour réparer la chapelle. Les confrères demandent de chômer la fête de Saint-Sébastien et d'honnorer le Saint-Sacrement ce jour là.
  • Travaux de réfection. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 9.

    1864 . Travaux de réfection : consolidation du mur de façade, remaniement du toit, construction d'une tribune, parquetage en bois.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Digne, 1884 - 1891. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 93

    1890/07/10 . La visite ne différencie pas les deux églises St-Sébastien et N.-D.-de-Valvert.

Bibliographie

  • CAIRE, Jean. A la découverte des villages. Dans Annales de Haute-Provence ; le Haut-Verdon, n°306, 2e trimestre 1988, p. 289-303.

    p. 301-303 : la chapelle sert d'église paroissiale de secours, vu l'éloignement de Notre-Dame de Valvert.
  • PELLISSIER, Jean-Esprit. Histoire d'Allos : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Digne : Chapsoul et Vve Barbaroux, 1901.

    A la suite de l'incendie du 15 novembre 1747, une indemnité est accordée par le roi (Louis XV) pour la réparation de la chapelle Saint-Sébastien (1358 livres) "à condition que la confrérie des pénitents blancs ferait célébrer, chaque année et à perpétuité, une grande messe, le 15 novembre, pour le roi et la famille royale ..." Pour hâter la reconstruction de la chapelle Saint-Sébastien, le conseil municipal promet d'anticiper le paiement et délibère sur le projet de refondre la cloche qui avait été brisée pendant l'incendie.
  • VERLHAC, Josette, VIRE, Marie-Madeleine. Monuments d'hier et d'aujourd'hui. Dans : Annales de Haute-Provence ; le Haut-Verdon, n°306, 2e trimestre 1988, p. 221-271.

    p. 254-255 : la chapelle est citée pour la première fois en 1640. Elle a subi plusieurs incendies (1718, 1747, 1833). L'état actuel de l'édifice date de 1835. [Les auteurs donnent une description de sa structure et de l'intérieur.]

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune d'Allos, 1825. / Dessin à l'encre par Beaudun et Carriol, 1er septembre 1825. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 006 / 001 à 034.

    Section Fu, parcelle 21, 1/1250e.
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2004