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Focus sur

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Vue d'ensemble, ouvert.

HISTORIQUE

En 1837 la Caisse d’Épargne de Carpentras nouvellement créée s'installe dans l'ancien mont-de-piété de la ville. Dans les années 1890, plusieurs maisons sont acquises pour agrandir l'établissement dont l'inauguration a lieu en 1894. Dès 1897 un vaste plan d'extension est envisagé mais la banque se fit finalement construire un nouvel immeuble sur le boulevard Albin Durand, dans lequel elle s'installa vers 1910. Après avoir loué les locaux de sa première agence pendant quelques années, la Caisse d’Épargne les vendit à la ville. Ils lui furent rétrocédés en 1927 à charge pour elle de construire un établissement public de bains-douches-piscine.

L'architecte nîmois Jean Christol fut chargé de fournir un avant-projet dont le devis estimatif s'élevait à 434 400 francs. Les travaux furent adjugés en deux parties en 1929 et 1930 ; leur réception définitive se fit en 1931. Dès 1936 un projet d'agrandissement voyait le jour : l'immeuble du mont-de-piété fut acquis à cet effet en 1937 ; mais il abrita finalement une bourse du travail et aujourd'hui des services municipaux.

DESCRIPTION

Situation

L'immeuble occupe une parcelle carrée entre la rue Saint-Lazare à l'est et la rue du Mont-de-Piété à l'ouest, sur laquelle il présente sa façade antérieure. Au nord, il est mitoyen avec l'ancienne bourse du travail qui, bien que présentant une façade quasi identique, occupe un immeuble indépendant. Au sud une cour qui appartenait à l'établissement public et qui figure encore sur les plans dressés par les Services techniques de la ville, a été récemment démolie pour céder la place à un parking et à un petit jardin public.

Piscine, façade antérieure ouest.Piscine, façade antérieure ouest.

Composition d'ensemble

L'établissement se compose d'une partie A abritant différents équipements et, au sud, de la piscine proprement dite B.

Matériaux

- Maçonneries enduites avec reliefs en pierre de taille sur l'élévation antérieure de A ; ornements en ferronnerie et en céramique sur les façades ouest et sud de B.

- Piscine couverte d'une verrière métallique.

- En Aa escalier de plâtre revêtu d'une pierre jaune-beige ; sol en mosaïque ; plafond avec gypserie.

Structure

A comprend un étage carré sur un rez-de-chaussée surélevé ; seule la pièce Ae à l'extrême est comporte une cave accessible par une volée droite et communiquant avec le sous-sol de B. Une entrée en passage entre les deux petites pièces Ab et Ac ouvre, après un degré de quelques marches, sur le vestibule Aa éclairé par une verrière zénithale. Ce vestibule dessert le premier étage par une volée suspendue tournant à gauche à l'est, les vestiaires Ad et Ae, ce dernier donnant accès au bassin B. Communiquant avec le vestibule, Ac constitue un accès plus direct à la piscine et s'ouvre également sur un autre vestiaire avec douches situé à cheval sur A et B. B consiste en un rez-de-chaussée surélevé et en un sous-sol établis autour du volume central du bassin. L'étage est constitué par des terrasses entourant sur ses quatre côtés la piscine couverte d'une verrière ; au nord une volée de quelques marches permet l'accès au premier étage de A.

Élévations

- Élévation ouest de A

Façade à deux niveaux délimités par un cordon et couronnée par une corniche. Ces trois travées de baies rectangulaires sont contenues entre des pilastres d'angle. Sur le premier niveau en pierre (le second est enduit), la porte bâtarde avec chambranle mouluré est couronnée par une corniche en appui sur deux longues consoles sculptées en forme de volutes ; elle est surmontée d'une table de marbre portant l'inscription BAINS-DOUCHES / PISCINE / DE LA CAISSE D’ÉPARGNE. De part et d'autre, les fenêtres, avec grilles au premier niveau, ont des cadres lisses.

Au nord l'élévation de l'ancienne bourse du travail ne se distingue que par la forme des grilles des fenêtres au premier niveau et par sa génoise de couronnement : même si les bâtiments ne furent pas réunis ainsi que le prévoyait le projet de 1936 pour l'extension de l'établissement de bains publics, un traitement homogène fut appliqué aux façades des immeubles de la Caisse d’Épargne.

- Élévation ouest de B

Façade comportant, au-dessus d'un soubassement rustique percé de soupiraux, une élévation aveugle d'un niveau que des pilastres divisent en cinq travées, et au-dessus desquels s'élèvent les piliers antérieurs de la pergola en ciment armé qui couvre la terrasse ouest. Chaque travée est couronnée au-dessus d'une frise à motifs de losanges par un appui en ferronnerie de style 1930. Ce décor fait retour sur la façade sud de A qui conserve sur chacune de ses travées aveugles un motif de table esquissant la forme de grecques à la base.

Couverture

Comble de A non visité. B couvert d'une verrière métallique.

Distribution intérieure

- Le vestibule Aa conserve son décor d'époque :

- le sol est une mosaïque

- au plafond, des gypseries comprennent une corniche et un grand panneau délimité par des baguettes à oves et pirouettes ; panneau dont les angles rentrants sont cantonnés de rosettes

- l'escalier revêtu de pierre jaune a un départ en volute ; sur le limon à l'angle, rampe en fer forgé 1930 Vestibule Ab, départ de l'escalier.Vestibule Ab, départ de l'escalier.

- sur le mur ouest, ensemble de menuiseries fermant l'entrée et les pièces Ab-Ac : elles sont couronnées par un entablement encore proche du néo-rocaille 1900, mais sur les portes latérales des impostes vitrées à motifs géométriques ont un accent plus moderne

- au sud derrière une banque en bois de même style, un panneau mural comprend une glace entre deux peintures représentant une cascade à gauche, un voilier sur la mer à droite.

- Le vestiaire Ad ne contient pas d'élément remarquable.

- En Ae sont conservées les cabines d'époque dont les menuiseries peintes en jaune citron font un heureux contraste avec le sol blanc et bleu. Un garde-corps en ferronnerie 1930 marque la limite avec B.

- En B, le bassin est couvert d'une verrière reposant sur des piliers métalliques coudés qui sur les petits côtés délimitent une sorte de galerie bordée par une rampe en fer forgé ; sur les grands côtés divisent le mur en travées régulières ornées, comme celles de l'élévation extérieure, de grandes tables à motifs géométriques.

CONCLUSION

La piscine de Carpentras, même si elle ne présente pas de décors très remarquables, constitue un édifice au programme architectural homogène. Elle a par ailleurs le mérite d'être bien conservée, chose assez rare pour un bâtiment public des années 1930. Cependant sa récente fermeture fait redouter une dégradation rapide, voire sa disparition à court terme dans un secteur de la ville faisant l'objet d'opérations immobilières.

Piscine, vue d'ensemble.Piscine, vue d'ensemble. Piscine, vestiaire : cabines.Piscine, vestiaire : cabines.

Piscine, façade ouest, l'entrée.