Dossier d’œuvre architecture IA84001134 | Réalisé par
Bombanel Florence (Rédacteur)
Bombanel Florence

Assistante de conservation à la Direction du Patrimoine de la ville de L'Isle sur la Sorgue depuis 2019

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  • inventaire topographique
Maison d'industriel dite maison Fourmon ou château Saint-Jean ou château des peupliers puis château Reboul
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Isle-sur-la-Sorgue (L')
  • Hydrographies
  • Commune L'Isle-sur-la-Sorgue
  • Adresse Avenue Fabre de Sérignan
  • Cadastre 2020 CO 168
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    d'industriel
  • Appellations
    Maison Fourmon, Château Saint-Jean, Château des peupliers, Château Reboul
  • Parties constituantes non étudiées
    garage, jardin, conciergerie

1. Situation et accès

Le château Reboul se situe au nord du centre ancien, à l'ouest de la Sorgue de Monclar, sur une parcelle de prairie et jardin située dans le quartier des Capucins qui doit son nom à l'ancien couvent qui se trouvait à proximité du début du 17e siècle à la Révolution.

La propriété clôturée par une grille est accessible depuis l'avenue Fabre de Sérignan par un portail doublé d'une porte piétonne. Le portail est constitué de deux piliers en pierre de taille à bossages surmontés d'une corniche et d'un vase. La partie supérieure des piliers, sous la corniche, est ornées de denticules, de cabochons en pierre, de têtes de lion en métal et de gouttes. Une plaque comportant l'inscription "LES PEUPLIERS" est apposée sur le pilier gauche, celle du pilier droit a disparu. La grille en ferronnerie est composée de deux vantaux et d'un soubassement plein surmonté d'un barreaudage. Elle est ornée d'un décor sommital avec une tête de lion similaire à celles des piliers.

Portail d'entrée sur l'avenue Fabre de Sérignan. Portail d'entrée sur l'avenue Fabre de Sérignan.

Au sud, un parc aménagé présente deux axes de circulation conduisant à l'entrée. Au nord le jardin est en partie occupé par un atelier et une piscine.

Parc côté sud : vue depuis l'entrée principale sur l'avenue Fabre de Sérignan.Parc côté sud : vue depuis l'entrée principale sur l'avenue Fabre de Sérignan.

2. Historique

2.1. Une maison d'industriels conçue par André Jean Boudoy

Cette maison a été élevée entre 1879 et 1881 par l'industriel Joseph Frédéric Fourmon, fabricant de couvertures et de tapis qui possédait une usine de l'autre côté du bras de la Sorgue, sur les plans de l'architecte André Jean Boudoy.

Trois ans après le décès de Joseph Frédéric Fourmon, survenu en 1902, la propriété est achetée par son cousin Paul Xavier Florent, propriétaire de la réglisserie éponyme à Avignon. Ses héritiers la vendent en 1910 à un autre industriel, Pierre Louis Albert Sausse, alors installé à Barletta en Italie. En 1930, c'est Flore Rose Virginie Avon, veuve de Jean Anezin, qui en devient propriétaire et qui le revend deux ans plus tard à un négociant en grains de L'Isle, Léon Joseph Rebous, qui change quelques années plus tard son nom en Reboul.

2.2. Les transformations par la famille Reboul

Léon Joseph Reboul est nommé maire de la commune pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 1941 et 1944. Sa famille vit dans quelques pièces de la demeure alors occupée par l'armée allemande.

Dans les années 1950, un de ses fils, Jacques, s'installe dans la maison du gardien, détachée de la propriété avec la partie ouest du parc (actuelles parcelles CO 165, CO 166 et CO 167 - 598, avenue Fabre de Sérignan).

Après le décès de Léon Reboul (1955) et de celui de sa femme, Laurette Marie Reynaud (1963), c'est leur fils Georges qui hérite de la maison principale. Il réalise divers aménagements : au nord du parc un terrain de tennis au début des années 1960 et une piscine au début des années 1980. A la même époque, il fait construire un garage accolé à la façade nord, surmonté d'une terrasse sur le modèle de celle qui se trouve côté sud. A la fin des années 1990, il installe un ascenseur dans une cage de verre en façade nord.

Quant à la maison du gardien, le propriétaire aménage une piscine au nord au milieu des années 1960 et une entrée dédiée sur l'avenue Fabre de Sérignan dans les années 1970 ou au début des années 1980.

[Vue aérienne de L'Isle-sur-la-Sorgue], 1969.[Vue aérienne de L'Isle-sur-la-Sorgue], 1969.

Depuis 2004 le propriétaire du château est François Reboul, fils de Georges. Il a lui aussi procédé à des travaux et des transformations : réfection de la façade en 2017 puis de la toiture ; suppression de la cage d'ascenseur et installation d'une véranda au dessus du garage en 2022. Il rachète la parcelle détachée avec la maison du gardien en 2023.

Façade sud avant travaux.Façade sud avant travaux.Façade sud : vue depuis le parc.Façade sud : vue depuis le parc.Façade nord avant travaux.Façade nord avant travaux.Façade nord : vue générale. Façade nord : vue générale.

3. Description architecturale

La bâtisse s’élève sur trois niveaux : un rez-de-chaussée, correspondant aux communs, et deux étages carrés. Les murs de façades, avec chaînes d'angles, sont constitués au premier niveau de trois assises de pierre de taille surmontées d'un parement de moellons polygonaux au rez-de-chaussée ; le reste de l'élévation est en moellons enduits. Le toit à longs pans et croupes est couvert de tuiles mécaniques, de tuiles arêtières avec épis de faîtage en terre cuite ; de même que le toit en pavillon qui surmonte la tourelle côté sud. Il présente plusieurs cheminées et des fenêtres de toit éclairant les combles.

L'entrée principale se trouve au sud, au niveau du premier étage carré. Elle est desservie par un escalier en pierre à une volée courbe qui permet d'accéder au porche d'entrée ainsi qu'à une terrasse présentant une avancée semi-circulaire et une balustrade en pierre. Une véranda a été aménagée sous cette terrasse.

La façade principale, au sud, est composée de cinq travées dont la centrale présente un avant-corps rectangulaire formant tour. Elles sont délimitées par des chaînages alternant teinte de la pierre et couleur ocre imitant la brique. Les deuxième et troisième niveaux sont séparés par un bandeau. En partie haute, sous les deux rangs de génoise et le débord de toiture, elle est ornée d’un bandeau mouluré surmonté d’une frise en carreaux de céramique émaillée. Les ouvertures présentent des encadrements de pierre de taille. La porte d’entrée ainsi que les portes-fenêtres de part et d’autre sont à encadrement en méplat à crossettes avec clef saillante ; seule l’entrée est de plus surmontée d’une corniche moulurée.

L'avant-corps présente une ornementation plus développée. Le porche d'entrée s'ouvre par un arc en anse de panier sur pilastres, avec clef décorée d’un mascaron et de décors végétaux surmontée de cabochons en pierre. Au-dessus, la fenêtre en arc surbaissé est surmontée d’une corniche moulurée avec agrafe et feuillages. La fenêtre du dernier niveau, plus étroit, est surmonté d’une petite frise en céramique émaillée et encadrée d’ailerons avec vases. Sous la fenêtre des décors sculptés se développent de chaque côté avec têtes de lion et grappes de fruits descendant au niveau de la fenêtre de l'étage.

Façade sud : avant-corps central, détail du deuxième niveau. Façade sud : avant-corps central, détail du deuxième niveau. Façade sud : avant-corps central, porche d'entrée. Façade sud : avant-corps central, porche d'entrée.

Les façades est et ouest, plus sobres, se composent de trois travées. Les niveaux sont séparés par un bandeau en pierre, porté par une corniche entre le premier et le deuxième. Les ouvertures présentent les mêmes encadrements que sur la façade sud. L'accès au jardin se fait, pour ces deux façades, par une porte au niveau de la travée centrale encadrée de deux fenêtres moins hautes qu'aux niveaux supérieurs. En partie haute, ces façades sont ornées du même bandeau mouluré et de la même frise en carreaux de céramique.

La façade nord présente des chaînes d'angle en pierre avec un chapiteau en partie haute. L'avant-corps central correspond à l’escalier intérieur. Il présente des chaînes d'angle aux jambes harpées et des ouvertures sur trois niveaux avec encadrements en pierre de taille : un oculus surmonté d'une fenêtre avec arc surbaissé puis d'une en plein cintre. Un petit fenestron rectangulaire est accolé à l'est de l'avant-corps, entre le deuxième et le troisième niveau. Un garage est accolé au premier niveau. Il est de plan rectangulaire avec une avancée semi-circulaire et présente des ouvertures similaires à la véranda côté sud. Ce garage est surmonté d'une véranda.

Le château Reboul est une maison bourgeoise élevée entre 1879 et 1881 sur les plans de l'architecte André Jean Boudoy pour l'industriel Joseph Frédéric Fourmon. Elle change plusieurs fois de propriétaires entre 1902 et 1932, année où elle est achetée par Léon Joseph Reboul. Divers aménagements de la maison et du parc ont été réalisés par ses fils et petit-fils, Georges et François, depuis les années 1960 jusqu'en 2023.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Boudoy André Jean
      Boudoy André Jean

      Architecte, André Jean Boudoy a été élève à l’école de dessin d’Avignon de 1854 à 1859. Il fait la connaissance de Charles Garnier en 1860 à Paris et devient son élève à l’école impériale des Beaux-Arts de Paris où il étudie de 1862 à 1870. Il l’emploie de 1860 à 1871, notamment lors de la construction de l’Opéra de Paris. Il est aussi l’élève de Louis-Jules André. Il revient à Avignon en 1871 et s’installe comme architecte civil.

      Il a travaillé pour d’importantes familles, notamment de l’industrie, comme Pernod pour laquelle il a réalisé l’hôtel particulier à Avignon et la résidence d’été à Montfavet. On lui doit également, à Avignon, le bureau de la Condition des soies, la salle des pas perdus de la gare et le théâtre des Variétés aujourd’hui disparu. A Orange, il a réalisé le théâtre municipal. Il a été lauréat en 1879 du concours pour la construction de l’école Benoit à L’Isle-sur-la-Sorgue. Il a obtenu la Grande médaille de la société centrale des architectes de France pour l’architecture civile en province en juin 1879.

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      architecte attribution par source

Les élévations de cette maison de caractère éclectique sont en pierre de taille sur trois assises surmontées pour le rez-de-chaussée d'un parement de moellons polygonaux puis de moellons enduits pour les niveaux supérieurs. Le toit à longs pans et croupes est couvert de tuiles plates mécaniques, de tuiles arêtières et d'épis de faitage en terre cuite.

La bâtisse s'élève sur trois niveaux : un rez-de-chaussée donnant sur le jardin, correspondant aux communs, et deux étages carrés. Ces niveaux sont séparés par des bandeaux.

En façade principale, au sud, l'élévation est à cinq travées, séparées par des chaînes d'angle ou des pilastres.

L'escalier de distribution extérieur, tournant en maçonnerie, se trouve côté sud.

L'escalier de distribution dans-œuvre, en maçonnerie, est un escalier tournant à retours avec jour éclairé par les fenêtres ouvertes dans la façade nord.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • calcaire moellon parement
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier tournant en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Typologies
    caractère éclectique (4e quart 19e siècle)
  • Techniques
    • maçonnerie
    • céramique
  • Représentations
    • ornement végétal
    • lion
  • Précision représentations

    Les décors en maçonnerie se concentrent sur l'avant-corps de la travée centrale de la façade sud. Au niveau du premier étage-carré, il s'ouvre par un arc en anse de panier sur pilastres, avec clef décorée d’un mascaron et de décors végétaux, surmontée de cabochons en pierre. Au niveau supérieur, la fenêtre est surmontée d’une corniche moulurée avec agrafe et feuillages. Le dernier niveau, plus étroit et formant tourelle, présente une fenêtre encadrée d’ailerons avec vases sous laquelle des décors sculptés se développent de chaque côté avec têtes de lion et grappes de fruits descendant au niveau de la fenêtre de l'étage.

    Sous les deux rangs de génoise et le débord de toiture, les façades sud, est et ouest sont ornées d’un bandeau mouluré surmonté d’une frise en carreaux de céramique émaillée.

  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager
Image non consultable
Image non consultable

Documents d'archives

  • Achat d'une villa avec parc et jardin potager par Pierre Louis Albert Sausse, 1910. Dans : registre de transcription des hypothèques du bureau d'Avignon, 1910. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 21 Q 1728, acte n°77, en date du 8 janvier 1910, transcription du 18 janvier 1910.

  • Achat d'une villa avec parc et jardin potager par Rose Anezin née Avon, 1930. Dans registre de transcription des hypothèques du bureau d'Avignon, 1930. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 21 Q 2242, acte n°7, en date du 25 avril 1930, transcription du 20 juin 1930.

  • Liste des réalisations de l'architecte André Jean Boudoy, établie par lui-même à l'occasion d'un concours pour la rédaction d'un projet d'écoles rue Thiers à Avignon, 1881. Archives communales d'Avignon : 4 M 42.

    Architecte de la maison Fourmon à L'isle sur Sorgues

Bibliographie

  • CLAP, Sylvestre. L'Isle-sur-la-Sorgue. Collection le temps retrouvé. Marguerittes : Equinox, 1993.

    Page 74
  • MERINDOL Raphaël. André Jean Boudoy architecte. [s.l.] : Mérindol et Cardère éditeur, 2016.

    Page 26

Documents figurés

  • L'Isle sur Sorgues - Le bassin : [le bassin avec le château Reboul en arrière-plan]. / Carte postale, éditions J. Brun et Cie, Carpentras, [avant 1920]. Collection particulière : non coté.

  • [Vue aérienne de L'Isle-sur-la-Sorgue], 1969. / Photographie, par Institut national de l'information géographique et forestière, 1969. Archives communales, L'Isle-sur-la-Sorgue : 37 Fi 11.

  • [Vue aérienne de L'Isle-sur-la-sorgue] / Photographie, par Image-Air Sarl, 1985. Archives communales, L'Isle-sur-la-Sorgue : 37 Fi 14.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
(c) Direction du Patrimoine, Commune de L’Isle-sur-la-Sorgue
Bombanel Florence
Bombanel Florence

Assistante de conservation à la Direction du Patrimoine de la ville de L'Isle sur la Sorgue depuis 2019

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