Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1970 à 2006.
- inventaire topographique
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Castellane
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Commune
Castellane
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Dénominationsvillage
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Précision dénominationvillage de Castellane
L'emploi du terme village peut être trompeur. Il se justifie si on prend en compte les critères du 20e siècle, mais ne rend absolument pas compte de la réalité d'Ancien Régime. A l'époque, Castellane était sans conteste une ville de la Provence intérieure et en possédait tous les attributs.
Première partie : des sources exploitées pour la constitution de ce dossier
I les archives
Les archives concernant Castellane sont assez nombreuses. Pour cette étude, on a surtout consulté les séries O et S. De manière moins systématique, on a également utilisé les séries B, C, E DEPOT, H, N, M et Z.
Lorsque une information est suivie d’un numéro de notice Mérimée, il faut se reporter à ce dossier pour trouver la référence bibliographique ou la cote d’archive d’où elle est tirée.
On a accordé une place très importante à l’exploitation des cadastres anciens. Le cadastre dit napoléonien, qui date de 1834 pour Castellane, avec ses diverses matrices, mais aussi un cadastre de 1685-1687.
I-1 L’apport de l’étude du cadastre de 1685-1687
Méthodologie
La reconstitution du plan du cadastre du 17e siècle s’est appuyée sur trois piliers : le cadastre des propriétés bâties de 1685, avec une utilisation ponctuelle de celui des propriétés non bâties de 1687 ; le relevé cadastral du cadastre dit napoléonien, dressé à Castellane en 1834 ; l’observation in situ des formes qui ont subsisté jusqu’à nos jours.
Les archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence conservent 17 livres terriers ou cadastres de Castellane constitués de 1565 à 1760. Après avoir consulté les 17 cotes correspondantes, il a été facile de déterminer qu’il fallait exploiter celui de 1685-1687, dont le premier volume, qui concerne les propriétés bâties, est intitulé Confession du nouveau cadastre et allivrement général des maisons et bastiment tant de la ville de [Castellane tant] bourg que hameau faict par nous Jean-Baptiste Bonnet d’Antrevaux et Honoré Brun, notaire de St Julien expert commis par déllibération du conseil de la communauté dud. Castellane... C’est en effet le premier à être complet (aucune trace évidente de manque ou de folio arraché) et à mentionner les confronts. De plus, il fournit de nombreuses et précieuses indications.
• Il établit la liste des propriétaires de la ville (nom, prénom, qualité) et, pour chacun d’entre eux, la liste de ses propriétés ;
• il mentionne, le plus souvent pour les quatre points cardinaux, les noms des voisins. Il indique également très souvent le nom du voisin des étages immédiatement supérieur et inférieur ;
• il donne la nature de la propriété (un cellier, une maison, une étable, une instance, un foulon…) ;
• il donne le nom de la rue ou du quartier où se trouve le bien ;
• il donne l’estimation du revenu imposable pour chaque bien.
Les propriétés d’un même individu étant détaillées les unes après les autres et un même individu pouvant posséder des biens dans des quartiers très différents, le livre ne pouvait pas suivre un cheminement géographique, immeuble par immeuble. En l’absence de carte, la principale difficulté consistait donc à localiser les biens brièvement décrits. Il a donc fallu adopter la méthode des confronts, c'est-à-dire fabriquer une petite fiche pour chacune des propriétés et espérer que l’ensemble des confronts permettaient de reconstituer, comme un puzzle, tout le parcellaire de Castellane.
Le résultat est parfaitement concluant. Bien évidemment, tous les problèmes n’ont pu être résolus de cette manière et de nombreux cas étaient impossibles à trancher. D’une manière générale, le relevé de 1834 a servi de référence. Ce parti pris part du postulat que le parcellaire survit à travers les siècles aux changements de propriétaires et aux nombreux travaux. Cette démarche expose donc à des erreurs, et c’est ici une de ses limites. Quand le « puzzle » et le relevé de 1834 étaient inconciliables, il a fallu « redessiner » le plan parcellaire en ne tenant compte que des indications des confronts, qui n’aboutissent jamais à une seule et unique solution, particulièrement lorsque les biens se trouvaient dans un bâtiment partagé en de nombreuses propriétés, la reconstitution devant alors se faire en trois dimensions, ou lorsque le quartier avaient profondément changé.
Des cartes de synthèses ont été produites à partir de ces données pour illustrer ce dossier. L'ensemble des données est consultable en suivant le lien "https://patrimages.maregionsud.fr/pdfGertrude//IA04001271/castellane1685.pdf" (voir infra).
L’emploi du mot parcelle, utilisé par commodité dans ce dossier, est du reste assez impropre. Cette réalité n’existe pas vraiment avant le cadastre dit napoléonien. Les cadastres d’Ancien Régime ne décrivent pas des parcelles – entendues comme un découpage au sol du foncier – mais des propriétés. Le travail de restitution a dû, pour aboutir à un plan, passer par la création de parcelles fictives, qui ignorent du reste que selon les niveaux, des propriétés peuvent étaler leur emprise sur plusieurs de ces parcelles reconstituées.Répartition des bâtiments d'après le degré de fiabilité de la reconstitution du plan parcellaire du cadastre de 1685.
Pertinence des résultats
In fine, la reconstitution a été une vraie réussite, même s’il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’une hypothèse invérifiable. Seule une vingtaine de propriétés – sur un total de 672 – située au nord de la rue Haute, n’a pu être localisée. Bien sûr, cela signifie avec certitude que la reconstitution de un ou plusieurs îlots du côté impair de cette rue est inexacte. Rapportée à l’ensemble du parcellaire, cette zone d’incertitude est négligeable. Elle permet néanmoins de ne pas perdre de vue que ce travail n’a de sens que pris dans son ensemble, et qu’il ne convient pas d’accorder trop de poids, parcelle par parcelle, à une telle démarche. Pour rendre malgré tout les résultats exploitables et lisibles par le plus grand nombre, il a été nécessaire d’établir un coefficient pour chaque propriété (voir tableau récapitulatif en annexe), qui indique au lecteur quand les informations sont plus que probablement fondées ou quand il ne s’agit que d’hypothèses impossibles à vérifier. Le chiffre 1 signale que le dessin proposé pour le parcellaire d’un îlot est très probable, et que la liste des parties constituantes des constructions de chaque parcelle, le nombre des propriétaires, ainsi que leur noms et qualité doivent être considérés comme assurés.
Finalement, cette entreprise aboutit à un résultat paradoxal : elle est terriblement frustrante pour les quartiers qui ont manifestement été transformés au cours des siècles et fournit en revanche des résultats très complets et très intéressants pour les quartiers qui ont peu évolué…
Dans certains cas, malheureusement impossible à généraliser, cette méthode a permis de reconstituer des immeubles dans leur entier et de restituer leur composition architecturale et sociale. Mais les cas où on peut déduire avec certitude jusqu’au nombre d’étages à la fin du 17e siècle, ainsi que le nom et la qualité du propriétaire pour chaque étage, ne sont pas si nombreux. Il n’est pas possible de reconstituer la ville en trois dimensions…
Les résultats de cette tentative doivent donc être compris comme une hypothèse de travail. S’ils peuvent être discutés dans le détail des parcelles, la composition d’ensemble qu’ils nous donnent est, en revanche, très fiable. On obtient en effet un visage général de la ville qui ne peut être contesté : quelle était sa morphologie générale, quels étaient les quartiers riches, les quartiers pauvres, les quartiers regroupant les métiers de l’artisanat textile, les cordonniers, les notables etc. La très faible évolution du tissu urbain depuis le 17e siècle permet de s’appuyer sur de multiples permanences, qui sont autant de convergences faciles à établir lorsqu’on confronte les deux cadastres : les rues et leurs noms, toutes les traverses – à l’exception de celle, au nord de la rue Saint-Victor, dont la disparition explique probablement l’anomalie rencontrée dans la reconstitution de ce côté de la rue – l’emplacement des remparts, des portes, des églises, des fours, des places et des fontaines sont autant de guides dont les indications ne laissent guère de doute sur la route à suivre. Un seul toponyme s’est avéré trompeur, parce qu’il s’est déplacé de quelques mètres vers le nord, celui de la porte de l’Annonciade. En 1685-1687, elle était située à l’embouchure de la rue du Mitan. Son nom désigne aujourd’hui l’ancienne porte de la rue Haute, qui s’appelle, au 17e siècle, la porte des Chèvres. Cela signifie que la principale porte du côté du pont, depuis les guerres de religion au moins, se trouve à l’extrémité de la rue du Mitan, et que la rue Haute est au fil du temps devenue une rue secondaire qui aboutissait surtout au chemin du Roc par où passaient les chèvres et les bœufs.
Si la reconstitution du plan cadastral a été facilitée par ce petit nombre de transformations, il a été impossible en revanche de s’appuyer sur la permanence des propriétaires. Là, la mutation est radicale : même s’il n’a pas été envisageable de faire une vérification systématique pour l’ensemble des propriétés, il semble bien qu’une seule soit restée dans la même famille, du moins en ligne patronymique, entre les deux cadastres. Il s’agit de l’ancien palais de Mgr Mouchy (IA04001220), aujourd’hui situé au 5 place de la Liberté, que possède une famille de notaires, les Marie, à partir du milieu du 17e siècle. Ces derniers disparaissent de la matrice cadastrale au milieu du 19e siècle.
II Les études publiées
L’histoire de Castellane a déjà fait l’objet de diverses études qui constituent aujourd’hui d’importantes sources pour l’historien de ce village. La plus ancienne fut publiée en 1774 par le prieur Laurensi (1719-1808) qui fut longtemps curé de la ville. Elle est incontournable, son auteur mêlant de manière fort judicieuse la connaissance qu’il avait de la ville au 18e siècle à l’utilisation de nombreuses archives qui ont depuis disparu. Il faut aussi citer les Antiquités de l'arrondissement de Castellane de Gras-Bourguet, publiées en 1842.
Des études plus récentes ont aussi été très précieuses, dont celles rassemblées en 1982 dans le n° 294 des Annales de Haute-Provence.
Deuxième partie : présentation du village de Castellane
I Situation du village de Castellane
Le village de Castellane est situé en bordure du Verdon, en rive droite, au pied d’un promontoire rocheux, le Roc, où le lit de la rivière se resserre suffisamment pour que l’endroit ait accueilli un pont depuis les temps les plus reculés. Le bourg ne s’est pas développé en rive gauche.
II Implantation de Castellane dans son site actuel
La constitution de Castellane, celle de sa forme urbaine générale en tout cas, est très ancienne. Il est difficile d’avoir des certitudes pour les périodes antérieures au 2e millénaire de notre ère. Il semble acquis que la ville s’est plusieurs fois déplacée avant de se développer à son emplacement actuel.
Le dernier déplacement fut un déperchement. La ville haute, Petra Castellana, qui pourrait s’être développée sur le Roc dans un premier temps, puis légèrement en contrebas du Roc lui-même, remonterait au 8e siècle. Mais les vestiges qui témoignent encore, et sans doute pour peu de temps, de son importance, ne sont probablement pas antérieurs au 12e siècle. L’église Saint-André (IA04001060) et les remparts de ce site en ruine montrent bien qu’au 13e siècle, la ville haute reste le siège d’une importante communauté.
Castellane est alors en phase d’essor, et son développement ne s’est pas limité à la ville haute. Nous sont ainsi parvenus plusieurs édifices religieux dont la construction, non loin du cours du Verdon, fut assez rapprochée. Ainsi de l’église Notre-Dame-du-Plan (IA04000801), élevée à l’emplacement de la cathédrale antique, de l’église actuelle du collège de Castellane (IA04000930) ou de l’église Saint-Victor (IA04000900), ces deux dernières étant situées dans la ville basse. En 1260, la fonction paroissiale de Saint-André est transférée à Saint-Victor, mais ce transfert ne semble toujours pas effectif à la fin du 14e siècle. On voit donc que le déperchement de Castellane, de la ville haute vers la ville basse, a connu une longue phase transitoire, commencée sans doute au 11e siècle, pendant laquelle les deux sites ont coexisté. La ville basse s’est en effet probablement développée très vite à cause de la présence d’un point de passage sur le Verdon, au pied du Roc, qui portait la route allant de Sisteron à Vence, par Digne et Senez. Cette route a entraîné le développement d’une petite agglomération à partir de la rue Saint-Victor qui en était la portion située au croisement avec le chemin qui montait au Roc. La croissance de ce bourg fut significative aux 12e et 13e siècles. C’est à cette époque que se constitue le visage actuel de Castellane, qui sera figé dès la seconde moitié du 14e siècle par la construction des remparts (IA04000646).
Une observation attentive de la ville permet de comprendre la logique de son extension. La rue Saint-Victor fut le premier axe (nommé plus haute rue sur le plan de Castellane en 1685).Castellane en 1685 avec le tracé restitué des remparts. D’autres se sont peu à peu dessinés, tirant le bourg vers les rives du Verdon. La rue Haute étant déjà située à la rupture de pente, il n’était pas possible de trouver une voie commode en la contournant par le nord, ce qui aurait obligé à entreprendre l’ascension du bas du Serre. C’est ainsi que la rue du Milieu, ou du Mitan, dédoubla la rue Saint-Victor au sud. Puis la rue Nationale joua plus tard le même rôle, cette fois-ci à l’extérieur des remparts. Les noms de ces trois rues du 16e au 19e siècle, à savoir la rue Haute, la rue du Milieu et la rue Basse, disent assez cette évolution morphologique. Un document de 1781 qualifie du reste la rue du Mitan et non pas la rue Saint-Victor de « Grand chemin ».
À cette logique de rues dédoublant successivement l’axe d’origine s’en ajoute une seconde, toute aussi importante pour comprendre la forme urbaine : celle des traverses qui leur sont perpendiculaires, et tirent leur origine des torrents que la montagne ne manquait pas de déverser sur la ville.
III Permanences morphologiques
La permanence de la forme urbaine à Castellane est assez frappante. Entre les 14e et 20e siècles, la ville a incroyablement peu évolué. Les principales différences sont vite signalées : abandon assez rapide (il est indiscutable au 17e siècle, mais peut avoir commencé beaucoup plus tôt) des parties hautes de la ville basse, située dans l’enceinte, au nord de la rue Saint-Victor ; constitution, à partir du 16e siècle, de deux faubourgs, l’un à l’ouest devant la porte Saint-Michel qui conduit à Senez et l’autre à l’est devant celle qui mène au pont, malgré la présence du torrent des Fontanelles qui avait servi de limite orientale à la ville au Moyen Âge. Le développement de ces deux faubourgs, prolongeant le bourg sur l’axe routier, montre que la logique qui avait prévalu lors de la formation de la ville basse aux 12e et 13e siècles était toujours le principal moteur de la croissance urbaine à l’Époque moderne. Le tissu urbain de Castellane, qui se développe sous une forme essentiellement pavillonnaire depuis le siècle dernier, n’a pas évolué de manière significative après le 17e siècle, et le centre ancien a conservé le visage de sa plus grande extension atteinte à ce moment-là. La dernière rue à s’être constituée, l’actuelle rue Nationale, date en effet des 16e et 17e siècles. Si la ville a gardé ce visage, c’est bien qu’elle a ensuite connu un déclin rapide, à partir du début du 18e siècle, époque où « la perte d’un grand nombre de [ses] habitants a entraîné nécessairement la ruine de plusieurs maisons » (Laurensi, p. 444). Ce déclin s’est renforcé au 19e siècle, lorsque la ville a été tenue à l’écart du réseau ferré.
Au reste, on pourrait sans doute faire remonter ce déclin à des temps plus reculés encore, en remarquant que le centre du village est très largement compris dans l’enceinte du 14e siècle et que les deux faubourgs qui lui sont postérieurs ne sont pas très étendus.
Les seules différences qu’on constate entre 1685-1687 et 1834 (on pourrait prolonger le même constat avec le cadastre actuel, tant les modifications du centre ville ont été réduites, si ce n’est inexistantes, aux 19e et 20e siècles) sont minimes. Il s’agit de quelques destructions, et de transformations qu’on ose à peine qualifier d’opérations d’urbanisme.
IV Les "opérations d’urbanisme" à Castellane au cours des siècles
Il faut souligner la modestie des opérations d’urbanisme – pour utiliser un terme anachronique – depuis que la ville est enserrée dans ses murs. Le 16e siècle avait apporté une nouvelle fortification pour la protection du faubourg de la porte Saint-Michel (qui regroupe aujourd’hui le boulevard Saint-Michel, la place de la Liberté et la rue Nationale) et le 17e siècle avait aéré le centre avec la création de la place Neuve, aujourd’hui place du Mitan.
Du 18e au 20e siècle, il fallut près de deux cents ans pour aboutir à la création de la place Marcel-Sauvaire en lieu et place de l'ancienne Grave. Sa moitié nord s’était dessinée dès avant la Révolution française, lorsque les remparts étaient l’objet d’un « embellissement » (le terme est de Laurensi qui voyait dans l’aménagement de constructions modernes sur les austères fortifications médiévales un incontestable bienfait pour la beauté de sa ville). La construction de sa moitié sud, commencée au 19e siècle le long de l’actuel boulevard de la République, ne s’est achevée que dans l’entre-deux-guerres.
Il faut également mettre au crédit du 18e siècle tardif le déplacement du cimetière au-delà du ravin des Fontanelles, même si le projet en avait été conçu dès la fin du 17e siècle, et l’agrandissement de l’église Saint-Victor vers le nord qui s’en suivit.
Signalons que de petites destructions dans les îlots 15, 14 et 10 (pour la numérotation des îlots adoptée pour ce dossier, voir plan de Castellane en 1685) ont, elles aussi, contribué à relâcher la densité du tissu urbain le long de la rue du Mitan. Elles peuvent avoir été provoquées par des incendies ou par un tremblement de terre, pourquoi pas celui de 1855, mais leur répétition d’un îlot à l’autre en fait vraisemblablement la trace d’une volonté des édiles de la ville. En outre, on sait que deux maisons que les archives ne permettent pas de localiser avec précision ont été volontairement rognées dans cette rue pour l’élargir d’au moins un mètre en ces deux points en 1781. Pour finir, la destruction récente, au tournant des 19e et 20e siècles, de trois parcelles (107 à 109, cadastre de 1834) de la rue du Mazeau, si elle ne s’accompagne rapidement d’une reconstruction, pourrait bien prendre toute sa place dans cette courte liste.
Enfin, toujours au 19e siècle, un nouveau percement des remparts, pour assurer le débouché de la plus haute rue, fut réalisé sur la place de la Grave. Il est situé une dizaine de mètres plus au nord que le premier et était probablement achevé avant 1862 (cf. le plan d’alignement). Ces travaux sont sans doute à rapprocher du projet de construction d’une nouvelle église paroissiale, l’église du Sacré-cœur, puisqu’ils sont intervenus peu avant ce chantier, dans son voisinage immédiat. C’est aussi dans cette période que fut dévié et canalisé le ravin des Fontanelles. Enterrer le torrent des Fontanelles était nécessaire pour construire la nouvelle église. Cela permettait en outre de créer une nouvelle place, dissociée désormais de l’actuelle place Marcel-Sauvaire : la place de l’église.
L’aménagement de la place Marcel-Sauvaire et de la place de l’église illustre la volonté de « sortir » de la ville fortifiée pour profiter de plus vastes espaces. Depuis la construction de la digue du Verdon sans doute peu après 1765, puis son prolongement après 1845, la place pouvait être aménagée sans que soient à redouter les crues de la rivière. Jusqu'alors, seules deux chapelles aujourd'hui détruites, Saint-Éloi et Saint-Joseph, y avaient été édifiées. En 1774, une calade a été construite devant les maisons adossées au rempart pour lutter contre les méfaits des boues qui s’entassaient sans cesse sur les graviers. C’est sur ces espaces quasiment gagnés sur la rivière qu’ont été par la suite installés les édifices les plus prestigieux et les équipements publics. Le marché a quitté la rue de la fontaine, autrefois appelée place du marché, pour s’installer sous la halle qui était probablement dressée à l'origine contre l'ancienne chapelle Saint-Éloi. Cette halle doit être datée de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle. Outre la nouvelle église paroissiale, ces nouveaux espaces ont également accueilli le poids public à la fin du 19e siècle et la Caisse d’épargne au début du 20e siècle (construite à l'emplacement de la chapelle Saint-Joseph). Dans les années 1920, c’est encore là qu’est déplacée la colonne commémorative dressée pour le centenaire de la révolution en 1889. La préfecture s’y installe en 1903, et avec le développement du tourisme, c’est là que sont construits les cinq hôtels du centre-ville, dont celui du Levant qui prendra la place de l'ancienne chapelle Saint-Éloi.
La ville de Castellane a en outre fait l’objet d’un plan d’alignement en 1862.
Le plan d’alignement de 1862 et ses maigres réalisations
Le 11 août 1862, l’ingénieur départemental Bourdellon signe le Plan des alignements de la ville de Castellane. Le projet est des plus ambitieux.Plan des alignements de la ville de Castellane [Détail].
La principale transformation envisagée était de faire passer la route impériale 85 (actuelle route nationale) en ligne presque droite à travers le centre ancien, en joignant sans virage marqué le boulevard Saint-Michel et le pont du Roc. Ce faisant, l’ingénieur du département retrouvait le tracé originel de cette voie, apparue au moment du déperchement de la ville et rendue peu à peu caduque avec le développement de la rue Basse qui permettait et permet toujours de contourner le centre intra muros. Le percement prévu était naturellement dévastateur : la tour de l’horloge était détruite et toute la portion de la rue Haute (actuelle rue Saint-Victor) située dans son voisinage était emportée avec elle. Les maisons n’étaient donc pas simplement frappées d’alignement, elles étaient pour une très grande part détruites. Seule l’église Saint-Victor était épargnée. On devine même que c’est dans ce but que fut concédé le léger virage que formait le nouveau tracé peu après le passage des remparts. Le tracé exact de ce nouvel axe semble du reste avoir fait l’objet d’hésitations. Le plan indique en effet en bleu une seconde proposition pour l’agrandissement de cette rue, qui aurait entraîné encore plus de destructions derrière la tour de l’horloge et aurait légèrement entamé un des angles de l’église. L’intérêt de ce second tracé résidait entièrement dans l’angle encore plus ouvert qu’il formait avec l’axe du boulevard Saint-Michel.
Mais le plan d’alignement ne se contentait pas de modifier le cours de la route impériale. Il s’agissait d’un plan d’alignement complet, qui redessinait toute la ville, uniformisait chaque îlot et chaque rue, faisant par exemple de la rue du Teisson un véritable axe ouvert sur la rue Basse. Dans toute la ville, seule une poignée de maisons, situées boulevard Saint-Michel ou place de la Grave, n’aurait pas été concernée. Toutes les autres étaient frappées d’alignement, soit en « reculement » soit en « avancement ». Pour autant, le parcellaire n’était modifié que dans la partie touchée par le déplacement de l’emprise des rues. Au cœur des îlots, il restait inchangé.
Ce plan pharaonique n’a été que très partiellement appliqué. Mais on lui doit deux élargissements importants survenus dans les décennies suivantes :
- celui du boulevard Saint-Michel grâce à la destruction de l’église des Augustins en 1875 ;
- celui de la rue Basse, avec l’aménagement d’une fontaine, ce qui a entrainé la destruction de trois maisons et frappé d’alignement cinq autres maisons du côté pair de la rue parmi lesquelles la sous-préfecture d’alors (IA04001271).
On lui doit aussi probablement trois autres petites transformations :
- la modification intervenue à l’angle de la rue Basse et de celle du Mazeau, qui avait encore à cette date la forme que lui avait donnée le tracé des remparts ;
- l’alignement des façades arrière des parcelles actuelles n° 168, 169, et 502, à l’angle des rues du Teisson et de la fontaine ;
- le nouveau dessin de l’angle que forment la rue du Mitan et la place de l’église.
V Maisons religieuses et institutions publiques
Principale ville du diocèse de Senez, Castellane concentrait sous l’Ancien Régime un nombre important de communautés religieuses, datant pour la plupart du 17e siècle, et de structures administratives qui ont marqué l’urbanisme et l’architecture. Le 19e siècle a maintenu les institutions administratives, le 20e en a supprimé quelques-unes.
Voici la liste des principales institutions religieuses de Castellane sous l’Ancien Régime :
- la principale et la plus ancienne : le couvent des Augustins, installé depuis la fin du 13e siècle. Il est transformé en collège au 19e siècle (IA04000714) ;
- l’hôpital Saint-Martin (IA04001478), construit au bout du faubourg qui va vers le pont, en 1609. Il deviendra la gendarmerie au 19e siècle ;
- le couvent des Visitandines, installé en 1644 (IA04000896) ;
- le couvent des Pères de la doctrine chrétienne, installé dans les années 1650 (IA04001193) ;
- le couvent des Pères de la Merci, installé en 1672 (IA04001017).
Il faut également signaler la présence de deux demeures servant de résidence principale à l’évêque, l’une construite par Mgr Mouchy au 16e siècle (IA04001220) et l’autre par Mgr Soanen au début du 18e siècle (IA04000895).
Sous l’Ancien Régime, la maison de ville, où siégeait le conseil composé des trois consuls depuis 1486 puis, à partir du 18e siècle, du maire et des consuls, était construite contre les remparts, immédiatement à gauche lorsqu’on entrait dans la ville par la porte Saint-Michel. La mairie s’est par la suite transportée juste de l’autre côté de la muraille, dans l’actuel bâtiment de l’office de tourisme et de la communauté de communes (IA04000896), puis, depuis 1989, dans l’ancienne Caisse d’épargne (IA04000713). La maison commune, puis la mairie, s’est donc toujours installée dans des bâtiments préexistants et n’a jamais conduit à la réalisation d’un programme immobilier spécifique comme ce fut souvent le cas au 19e siècle.
Depuis le rattachement de la baronnie de Castellane au comté de Provence (1262), Castellane était le siège d’un baillage, puis d’une viguerie, et donc le lieu où siégeait une cour royale. Laurensi indique qu’en 1366 cette cour royale se trouvait devant l’église Saint-Victor. Mais par la suite, le tribunal fut abrité dans la maison commune. Il fut transféré au 18e siècle dans un autre lieu, actuel n° 3 de la place Marcel-Sauvaire, contre la tour du Mazeau (IA04000650), lieu qui sera largement transformé et agrandi vers 1840, peu après la construction de la nouvelle prison (IA04001477), de l’autre côté de la place de la Grave. Cette prison a été construite en 1827 et supprimée en 1926, en même temps que le tribunal lui-même.
S’il n’existait pas de résidence officielle pour les viguiers sous l’Ancien Régime, leur présence a néanmoins marqué l’architecture de la ville, puisque ces puissants personnages résidaient dans de belles et vastes demeures de la rue Basse. En 1685-1687, le viguier occupe la maison de l’actuel 23 rue Nationale.
Avec la création de la sénéchaussée de Castellane, en 1639, apparut une nouvelle autorité dont les représentants, en l’occurrence le lieutenant général, habitaient également ce quartier. Les lieutenants généraux mentionnés par le cadastre de 1685-1687 résidaient au 46 et au 6 de la rue Basse.
En 1790, la viguerie fut supprimée et Castellane devint chef-lieu de district.
Enfin, en 1800, quand fut supprimé ce district et créé l’arrondissement, commença une longue suite de déménagements pour le bâtiment de la sous-préfecture. Il n’a pas été possible de suivre avec précisions depuis 1800 les différentes résidences des sous-préfets. On peut mentionner
- de 1864 à 1882, l’ancien couvent des Pères doctrinaires, que la sous-préfecture avait peut-être occupé au tout début du 19e siècle ;
- de 1882 à 1903, l’ancien palais de Mgr Mouchy ;
- de 1903 à 1926, date de la suppression de la sous-préfecture (loi du 10 septembre 1926), une vaste demeure construite vers 1900 sur l’actuel boulevard de la République ;
- en 1942 (loi du 1er juin), la sous-préfecture est rétablie. Elle s’installe dans la villa Saurin construite peu de temps auparavant, dans laquelle elle se trouve toujours.
À partir de 1881, un nouveau bâtiment public est construit aux abords de la place Marcel-Sauvaire, sur les bords de la route de Draguignan. Il s’agit de l’école de jeunes filles, qui, agrandie, deviendra une école mixte pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ainsi, du 17e siècle à nos jours, aucun de ces bâtiments de prestige ne se trouve à l’intérieur des remparts. Ils sont très majoritairement concentrés, sous l’Ancien Régime, dans le boulevard Saint-Michel et la rue Basse, puis à partir du 19e siècle, ils s’établissent de plus en plus autour de la place des Graviers, ou de la Grave.
VI Artisanat
L’étude de la répartition des artisans dans le Castellane de 1685 n’est pas facile. Le registre ne mentionnant que les propriétés, on ne peut savoir si tel propriété d’artisan était son atelier ou sa résidence ou les deux à la fois. Une autre difficulté tient à la nécessité de regrouper arbitrairement un certain nombre de professions dans cette catégorie.
Ont été considérés comme devant relever de cette catégorie les métiers suivants :
- les cordonniers (qui semblent être 54 d’après le livre terrier ! Ce nombre assez invraisemblable cache probablement un problème de transcription) ;
- les cordiers (10) ;
- les menuisiers (5) ;
- les potiers (8) ;
- les tailleurs (9) ;
- les tisseurs (11) ;
- le seul verrier ;
- les maçons (3).
Toutes ces personnes sont, au 17e siècle, uniformément réparties dans la ville.Répartition des propriétés en fonction de la catégorie sociale d'après le cadastre de 1685. Notables et artisans.Cela tient à la variété des professions qu’il faut regrouper dans cette catégorie, qui comprend des personnes appartenant aux couches populaires et d’autres déjà très aisés qui pouvaient donc habiter dans les quartiers les plus recherchés. Ainsi, si les valeurs d’imposition du verrier de Castellane, de ses 3 maçons, des 11 tisserands, 9 tailleurs et 5 menuisiers, sont généralement très faibles, ceux de quelques uns des 54 cordonniers et 16 chapeliers peuvent atteindre de très forts montants.
En revanche il apparait clairement que certaines activités sont concentrées au-delà du ravin des Fontanelles. Les fours des îlots 9 et 26, autour de la Bourgade, étaient en effet des fours de potier et d’étameurs. Cette concentration d’artisans autour du ravin des Fontanelles peut se comprendre comme la volonté d’exclure du centre ville des activités qui devaient produire beaucoup de fumée.
Le cadastre de 1685-1687 indique qu’il existait d’autres fours dans Castellane. En comptabilisant les fours à farine, on obtient un total de 6 fours. Le four de la rue Haute, situé dans l’îlot de la maison commune, ainsi que celui de la rue du Teisson, qui s’appelait alors la rue du Four, étaient des fours à farine.
La situation au 19e siècle n’est pas plus facile à cerner. Un document de 1872 semble indiquer qu’un troisième four à farine avait été ajouté à cette époque, puisque la commue vendit cette année-là les trois fours communaux, dont deux étaient situés rue Saint-Victor.
Les fabriques de chandelles mentionnées par le cadastre napoléonien étaient elles aussi repoussées aux limites de la ville, sur le chemin qui conduisait au Roc (IA04000350) et au sud de la place Marcel-Sauvaire, sur le boulevard de la République, avant qu’elle ne se couvre de belles constructions au tournant des 19e et 20e siècles.
Signalons enfin qu’il n’existait aucun site, près du bourg, où était utilisée l’énergie hydraulique. Les moulins, foulons et autres draperies (IA04001105, IA04000801) étaient tous situés assez loin, vers la Salaou pour l’essentiel.
VII Les maisons du centre de Castellane : analyse détaillée
Voir dossier collectif maisons de Castellane.
VIII Répartition sociale
La répartition sociale est donc facile à décrire. Sans aucune hésitation possible se dégage, pour le 17e siècle, un gradient marqué allant des parties qui ont été protégées par la muraille du 16e siècle où se concentrent les vrais notables de Castellane aux parties habitées bien modestement de la rue Haute.
On voit ce gradient avec netteté si on dessine la carte de la somme des impositions requises par le cadastre pour l’ensemble des propriétaires d’un même bâtiment, qui se recoupe assez bien avec la carte montrant le nombre de propriétaires par parcelles. D'après le cadastre de 1685, répartition des bâtiments d'après le montant de la somme des impositions applicables à chaque parcelle.Les parcelles dépassant la somme de 1000 livres se situent surtout dans la rue Basse d’alors et dans l’actuel boulevard Saint-Michel. On en trouve également, mais beaucoup moins, rue de la Fontaine et rue du Mazeau ou du Mitan. Le cas de la rue du Mitan est à ce titre intéressant : les propriétaires de maisons – qui supportent donc seuls l’impôt pour l’intégralité du bâtiment qu’ils possèdent – entrant dans la catégorie des plus de 1000 livres se trouvent surtout sur la place Neuve, actuelle place du Mitan. Ailleurs dans cette rue, si de nombreuses parcelles atteignent aussi cette somme de 1000 livres, c’est simplement qu’elles abritent suffisamment de propriétaires de catégorie sociale intermédiaire pour que la somme dépasse 1000 livres.
Un autre quartier semble avoir préservé jusqu’à cette époque son ancien statut de quartier des privilégiés : l’ancienne rue de la Merci. À l’est de l’église en effet se trouvent encore un couvent, celui des pères de la Merci, et quelques notables, dont un notaire. Ils côtoient pourtant un îlot plutôt misérable, adossé au rempart, à l’extrémité de la rue Haute.
On peut faire la même remarque pour l’îlot 11, dont la partie qui est tournée vers la Grave est occupée par de riches propriétaires.
La Bourgade est un quartier intermédiaire. Toujours située hors-les-murs au 17e siècle, elle est comprise entre le ravin des Fontanelles et le Verdon, dans une zone d’artisans, comme on l’a vu. Sa moitié nord est exclusivement constituée d’entrepôts agricoles. Sa moitié sud, où se dresse l’hôpital, comporte surtout des habitations qui sans être aisées, sont loin d’être misérables.
Un constat s’impose : les notables fuient le centre intra muros et son enchevêtrement inextricable de misère. Les seules exceptions concernent les parties qui ont été « aérées », et notamment la place Neuve.
Cette réalité a largement évolué aujourd’hui, la rue Nationale ayant perdu de son lustre, et l’habitat individuel, qui s’est développé en dehors du bourg, ayant pris le relai.
À signaler, toutefois, les nombreuses réhabilitations intervenues récemment dans la rue Saint-Victor, qui ont pour la plupart transformé en agréables maisons ce qui n’était autrefois que de très modestes immeubles. Encore faut-il souligner que ces maisons ne sont souvent occupées que quelques semaines par an, en été. L’importance de l’habitat secondaire dans le Castellane du début du 21e siècle est telle qu’elle a déjà modifié une part importante du bâti de la ville.
Troisième partie : analyse du village îlot par îlot
Îlot 1
Le faubourg apparu à la porte Saint-Michel est très ancien. Il a du reste été inclus dans la dernière extension des fortifications de Castellane à la fin du 16e siècle. La raison en tient sans doute à la présence, dans cette zone, du couvent des Augustins, lui-même aménagé dans le château des seigneurs de Castellane d’après les auteurs les plus anciens, et à l’importance de cette porte qui ouvrait la voie menant vers Digne et Senez. C’est face à cette porte que se sont développées les premières constructions de l’actuel boulevard Saint-Michel, aux 15e et 16e siècles. Au cours des siècles, ce quartier a bien évolué. L’emprise des parcelles était probablement, pour l’actuel côté pair, beaucoup plus confuse qu’aujourd’hui. L’alignement parfait qu’on peut observer de la porte Saint-Michel jusqu’à la tour de 1585 ne date que du 18e siècle et fut largement dû aux agrandissements successifs du couvent des Visitandines. Jusqu’alors, on ne parlait du reste pas de rue, mais de place, la place Saint-Michel, ou la place de la plus haute fontaine et cette dernière a pu être plus vaste que l’actuelle place de la Liberté.
Il est possible que cet axe se soit légèrement déplacé vers le sud. En effet, les constructions des 17e et 18e siècles qui constituent aujourd’hui l’alignement nord du boulevard (côté numéros pairs) ont été accolées à l’ancien alignement des façades sud des constructions antérieures, qui ont donc été, dans un premier temps, cachées par les nouveaux bâtiments. La largeur de la rue a ainsi été fortement réduite à cette occasion. Elle a par la suite été augmentée, à la fin du 19e siècle, lors de la destruction de l’ancienne église des Augustins dont l’élévation nord constituait jusqu’alors l’alignement sud de la rue.
De sa création au 19e siècle, le boulevard Saint-Michel est sans conteste la rue des notables de Castellane (palais d’évêques, couvents, puis mairie et sous-préfecture). Aussi, beaucoup de ses maisons, qui remontent au 16e siècle ou au 17e siècle (IA04001234), ont-elles souvent été très largement transformées jusqu’à cette période assez récente (IA04001193, IA04001220). Il a peu à peu perdu ce statut au 19e siècle, avec l’aménagement progressif de la place de la Grave.
Îlot 2
L’îlot 2 doit son existence à la présence du château des barons de Castellane qui deviendra le couvent des Augustins à la fin du 13e siècle. Ce couvent, placé sur le bord de la route de Digne, non loin de la porte Saint-Michel, a servi et sert toujours de limite à la croissance de la ville dans cette direction. Les maisons les plus anciennes de l’îlot se trouvent en haut de la rue Nationale. Elles datent du 16e siècle selon toute vraisemblance (IA04001234, ainsi que les maisons occupant les parcelles actuelles n° 82 ou 76). Pourtant, l’alignement de l’îlot sur la rue Basse n’a été terminé qu’assez récemment, puisque la parcelle 77 n’était pas construite en 1834 quand fut réalisé le cadastre napoléonien. En revanche, il s’est achevé beaucoup plus tôt sur le boulevard Saint-Michel, grâce en particulier à la construction de l’hôtel particulier de Mgr Mouchy dans la seconde moitié du 16e siècle.
Îlot 3
L’îlot 3 est le plus grand de Castellane intra muros. De forme triangulaire, il est délimité par la rue du Mitan, la rue Nationale, qui se nomme la rue Basse au 17e siècle et la rue de la Fontaine, qui s’appelle alors la place du Marché. L’îlot n’est pas fermé : la rue du Teisson le traverse dans sa longueur, et une traverse, qui n’existe pas au 17e siècle et est sans doute le résultat d’une destruction, relie aujourd’hui l’extrémité de la rue du Teisson à celle du Mitan grâce à deux passages couverts. Sa formation remonte à la construction du rempart dans la seconde moitié du 14e siècle.
Le rempart passait, et se trouve du reste toujours le plus souvent, au cœur des maisons qui forment l’alignement impair de la rue Nationale. Son tracé est très lisible et se voit particulièrement dans les limites nord-ouest des parcelles 132, 134, 136, 142, 145, 150 ou même 148 (cadastre actuel). Mais même lorsque le découpage parcellaire a fini par enregistrer l’annexion des constructions qui faisaient face à ces demeures de l’autre côté du rempart, comme c’est le cas pour la parcelle 141, le bâti trahit toujours, par l’épaisseur des murs ou une légère différence de niveau, la présence de l’ancienne muraille. La constitution de la limite sud de l’îlot s’est donc effectuée en plusieurs temps.
- construction du rempart dans la seconde moitié du 14e siècle.
- construction de maisons contre le rempart, extra muros, à partir du 15e siècle.
- Au 17e siècle, de belles demeures, qui nous sont parvenues en assez bon état (parcelles 144, 143 et 141 du cadastre actuel, étudiées respectivement avec les références IA04000885, IA04000886, IA04000890) sont construites.
- Dès le 17e siècle, et peut-être même avant, phénomène d’annexion des constructions adossées au mur à l’intérieur de l’enceinte. Le parcellaire du cadastre napoléonien rend assez peu compte de ce phénomène ancien, qui implique que le rempart est largement percé. Mais même les maisons ayant connu d’importantes transformations au 19e siècle, avec notamment la reconstruction totale de la cage d’escalier, n’ont pas effacé tous les vestiges des fortifications (la tour ronde au cœur de la parcelle 144, le tracé du mur, reconstruit au 19e siècle, au nord-est de la parcelle 148).
L’autre partie de l’îlot est constituée de l’alignement de la rue du Mitan. À l’exception de la courte portion de constructions où sont les parcelles 158 à 161, le parcellaire actuel, ni même celui de 1834, ne rendent vraiment compte de la composition originelle assez nette faite de deux rangées de bâtiments, la première donnant sur la rue du Mitan et l’autre donnant sur la rue du Teisson. Les transformations qui ont conduit, à partir du 17e siècle, quand fut dessinée la place du Mitan, aux dessins des parcelles 502, 168 et 170 n’ont pourtant pas fait disparaitre totalement la disposition d’origine, trahie là encore par une différence de niveau d’une cinquantaine de centimètres entre le nord et le sud de ces parcelles.
Le cœur de l’îlot, de part et d’autre de la rue du Teisson, présente un visage fort différent. Il est caractérisé par une forte concentration de bâtiments agricoles, qui ont en outre la spécificité d’avoir conservé leur vocation jusqu’à aujourd’hui pour un bon nombre d’entre eux. Les constructions y sont donc très différentes dans leurs formes (deux étages seulement pour la plupart, grandes baies charretières, pas d’enduit et aucun décor). Au centre se trouvait un four, sur la parcelle 158. Ce bâtiment présentait la spécificité d’être entièrement entouré par un passage public qui est en train de disparaître.
La composition générale de l’îlot a donc très tôt pris le visage qu’on lui connait encore aujourd’hui, avec deux alignements donnant sur les rues principales, et avec le passage d’une rue secondaire pour l’irriguer.
Îlots 4, 5 et 6
Les îlots 4 et 5 n’ont pas connu de transformation majeure. Entre les 17e et 19e siècles, l’îlot 4 a surtout changé du côté de la rue Basse. La tour qui devait occuper la portion sud de l’actuelle parcelle 480 a disparu, remplacée, vraisemblablement au début du 19e siècle, par une construction annexée par la maison de la partie nord de cette même parcelle. Et à la fin du 19e siècle, l’élévation sud de la parcelle 193, qui matérialisait toujours dans l’espace urbain la ligne du rempart disparu, a été agrandie et modifiée selon un dessin légèrement différent de celui du projet de 1862. L’alignement sur la rue du Mazeau n’a pas été réalisé, et on peut voir de ce côté de la rue des bâtiments d’un étage qui sont la trace toujours visible des cazals (ruines) signalés à ces emplacements par le cadastre de 1685-1687.
L’îlot 5 a peut-être été modifié du côté de la rue de la Fontaine. Selon cette hypothèse, les parcelles 186 et 187 auraient été prises sur l’espace public. Le nom de cet espace sous l’Ancien Régime, la place du Marché, laisse imaginer qu’il était alors plus étendu que la rue actuelle. La reconstitution du cadastre de 1685-1687 ainsi que les encadrements des baies des deux façades, qui ne sont pas antérieurs au 18e siècle, vont dans le même sens. Mais comme il n’a pas été possible de visiter l’intérieur de ces deux maisons, la prudence s’impose.
L’îlot 6, rectangulaire, est compris entre la rue du Mitan et trois petites rues secondaires, et comporte dans sa partie est quelques particularités qui sont probablement les vestiges d’une forme très différente au Moyen Âge. Ainsi, la maison de la parcelle 381, présente en son milieu une différence de hauteur de 50 cm. Surtout, au niveau de ce décalage se trouve encore l’encadrement en pierre de taille d’une ancienne porte, qui pourrait dater du 16e siècle et qui laisse peu de doute sur le fait que la partie nord de la parcelle n’était alors pas construite. Cette différence pourrait s’expliquer par le passage, au milieu de l’îlot actuel, d’une ancienne traverse qui aurait aussi traversé l’îlot 7 et logiquement prolongé la rue qui longe le chevet de Saint-Victor. L’îlot avait néanmoins sa forme actuelle à la fin du 17e siècle. Il faut également signaler que près de la moitié est de l’îlot, la parcelle 179, a été très largement reconstruite à la fin du 20e siècle. Une seule et nouvelle cage d’escalier a alors été aménagée, à laquelle on accède par la rue du Mazeau.
Îlot 7
L’ilot 7 est un de ceux qui a le plus été modifié depuis le 17e siècle. L’alignement sur la rue du Mitan, qui constituait l’interface noble de l’îlot avec l’espace public, a peu évolué.
L’alignement, ou plutôt la juxtaposition des élévations de la rue Saint-Victor, face à l’église, a en revanche été profondément transformée. Curieusement, le cadastre de 1685-1687 ne mentionne même pas que ces propriétés confrontaient la rue de ce côté-là. Cela signifie probablement que les Castellanais ne considéraient pas vraiment cet espace, le long de l’élévation sud de l’église, comme une véritable rue. Si on considère que l’actuelle porte de l’Annonciade était alors le débouché de la plus haute rue du côté du pont, on comprend que toute cette partie a dû être longtemps mouvante pour que se forme peu à peu le coude de la rue à l’angle nord-est de l’îlot 7. Cet espace, moins formalisé sur le plan urbain que les autres espaces publics de Castellane intra muros, est donc encore, au 17e siècle, en pleine évolution. D’où l’absence d’alignement, le plan complexe du parcellaire, la présence de deux passages qui permettaient l’accès à certaines propriétés en cœur d’îlot, dont celui qui s’appelle alors le Grand Passage. Ce dernier coupait quasiment l’îlot en deux parties en son centre. Il pourrait s’agir d’une ancienne traverse nord-sud. L’îlot 7 serait alors le résultat de l’agglomération de deux îlots antérieurs. La disparition de ce passage a entraîné les transformations radicales du parcellaire, à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle, et donné naissance à deux très grandes parcelles traversant, les parcelles 440 et 441 du cadastre de 1834.
Enfin, l’évolution du parcellaire entre 1685-1687 et 1834 en entraîné une diminution significative du nombre de propriétaires dans cet îlot. On passe de 59 propriétaires en 1685-1687 à 28 en 1834.
Dans le détail, on constate néanmoins des permanences. La parcelle 443, pourtant très petite, est aussi morcelée au 19e siècle qu’au 17e, avec cinq propriétaires dans les deux cas. À l’autre extrémité de la gamme sociale, on constate que les deux principales propriétés au 17e sont toujours les deux plus grosses au 19e, malgré des évolutions. Ainsi de la maison qui fait l’angle sur la place du Mitan, qui fera l’objet de travaux importants à la fin du 19e siècle, ou celle de la parcelle 440, qui a été encore agrandie lors de la disparition du Grand Passage.
Îlot 8
L’îlot 8 (IA04001480) présente une interface avec le domaine public assez irrégulière. Seul l’alignement sur la rue Saint-Victor, qui ne remonte sans doute pas au-delà du 19e siècle, est uniforme. Au nord, la jonction avec un ensemble de constructions agricoles est assez disparate. L'îlot comporte plusieurs toits à un pan et, pour l'essentiel, des parcelles parallèles entre elles et perpendiculaires à la rue. Les escaliers sont le plus souvent droits, à l'exception d'un escalier semi-hors-œuvre et en vis au n° 27, dans la rue qui montait au couvent de la Merci. Le numéro 25 a toujours sa baie fenière avec sa potence et le n° 27 conserve quelques traces du vert Castellane, cet enduit de gypse dont la couleur fut très répandue dans le village. À signaler deux particularités. La présence d’un arc qui englobe, au rez-de-chaussée, les parcelles 279 et 280 et celle, dans la parcelle 509, d’une pièce voûtée relativement disproportionnée pour Castellane. Cette pièce voûtée servait de cellier à la fin du 17e siècle. Curieusement, à cette époque, alors que le quartier concentre les artisans de la terre cuite et des bâtiments agricoles, la moitié de cet îlot est occupée par la maison d’un Notaire, Monsieur Nodoul, rare figure de la notabilité castellanaise à être restée dans ce quartier.
Îlot 9
L’îlot 9 en constitue deux aujourd’hui, depuis qu’il a connu un changement important, vers 1860. Jusqu’alors, il se composait de deux parties relativement distinctes. Au nord se trouvait le couvent des Pères de la Merci. Au sud, une agglomération compacte de petites parcelles, adossées à l’est au rempart, qui comportaient des celliers, des parties agricoles et des habitations modestes sur un étage qu’on qualifierait aujourd’hui de tout petits appartements. Il y avait également un four de potiers et de verriers, situé dans la parcelle 86 du cadastre napoléonien.
Le tracé de la rue Saint-Victor, qui longeait l’îlot au sud, était assez inattendu. En venant de la porte de l’horloge, la rue allait en s’élargissant à partir de l’église puis butait sur les constructions de l’îlot 9, et embouquait un étroit passage qu’elle allait chercher quelques mètres plus au sud pour gagner la porte actuellement dite « de l’Annonciade ». Il est difficile de trouver une explication définitive à cette situation. On a vu plus haut à quel point les façades nord de l’îlot 7 étaient très peu abouties sur le plan urbain au 17e siècle (aucun alignement, imbrication de petites constructions, nombreuses surélévations). Elles ne le sont du reste pas d’avantage à l’heure actuelle. On ne peut qu’émettre des hypothèses, mais peut-être cet espace inachevé doit-il être lu comme la dernière trace visible d’un élément aujourd’hui disparu, au sud de Saint-Victor, peut-être l’enclos d’un ancien cimetière, avant que ce dernier ne soit déménagé de l’autre côté de l’église ? Cela expliquerait que l’îlot 7 se soit si mal constitué face à l’église, donnant peu à peu naissance à un coude marqué pour rejoindre la portion de la rue qui était directement accolée à la porte des remparts, entre les îlots 9 et 10.
Au milieu du 19e siècle, tout changea. Pour donner une ligne plus claire à cette portion de la rue Saint-Victor, l’îlot a été percé, face à ce qui allait devenir la nouvelle église paroissiale, construite hors les murs, sur le ravin des Fontanelles. Une mince bande de constructions fut préservée au sud, mais toutes les constructions comprises entre cette bande et le couvent furent détruites. Le terrain ainsi dégagé fut occupé, au sud, par le nouveau tracé de la rue et au nord, par une fort grande bâtisse qui pourrait avoir été un relai si on en juge à l’importance de ces portes cochères et qui accueille maintenant le siège du district du Teillon.
Îlot 10
L’îlot 10 est assez petit. Il a peu évolué, coincé entre l’ancienne porte des chèvres et la rue du Mitan. Les transformations qu’il faut noter concernent les immeubles qui donnent sur la place de l’Église, construits dans la seconde moitié du 19e siècle, et la maison qui fait l’angle de la rue du Mitan et de la rue du Mazeau, très largement transformée dans le dernier quart du 20e siècle.
Îlot 11
L’îlot 11 présente une forme de trapèze. Il est formé d’une part par les rue du Mazeau et du Mitan et d’autre part par la partie de la muraille qui sépare la ville de la place de la Grave, ou des Graviers, laquelle correspond actuellement à la place Marcel-Sauvaire et à celle de l’Église. Il est traversé par un passage parallèle à la rue du Mazeau, passage qui n’avait vraisemblablement pas de débouché sur les remparts et dont l’ouverture probable sur la rue du Mitan est impossible à préciser. Ce débouché de la traverse a peut-être disparu lorsque la partie est de l’îlot, située entre la traverse et les remparts, a été profondément remaniée. En effet, si le parcellaire du côté de la rue du Mazeau présente en 1685-1687 un aspect ancien, il se compose, du côté des remparts, de très grandes parcelles traversantes qui vont des remparts à la rue du Mitan et sont le signe d’un remembrement probablement récent à la fin du 17e siècle.
Cet îlot ne comporte plus que deux tours en 1685-1687 : celle du Mazeau, qui remonte à la fin du 16e siècle et celle de l’angle que forment les fortifications sur la place de la Grave. Cette dernière appartient à l’enceinte du 14e siècle. La tour qui fermait l’îlot du côté de l’Annonciade avait déjà disparu en 1685-1687. L’îlot a probablement connu d’importantes transformations dans la seconde moitié du 18e siècle, lorsque le prieur Laurensi a vu les remparts, au bord de la place de la Grave, se percer de nombreuses ouvertures et se garnir d’un alignement de maisons propres à marquer l’embellissement du quartier.
Îlot 12
Comme l’îlot 2, l’îlot 12 aligne encore quelques maisons qui remontent à l’époque de sa formation, au 16e siècle, mais elles ont été largement transformées. L’absence de muraille semble indiquer que la fortification de la fin du 16e siècle n’a consisté qu’à emmurer, côté paty, les ouvertures des constructions existantes. Cet îlot est encore aujourd’hui très largement ouvert. Seul son alignement oriental est occupé par des constructions, le reste est toujours composé de jardins.
La forme en Y qu’avait l’îlot jusqu’à la fin du 19e siècle vient probablement de l’annexion par une demeure privée, celle de l’ancien couvent des Pères doctrinaires, d’une partie de l’espace public. Devenue impasse, la rue qui sépare les deux branches du Y était condamnée. Cela voudrait dire que cette traverse était à l’origine, au 16e siècle, une nouvelle rue, parallèle à la rue Basse, et qu’elle continuait le phénomène d’extension de la ville qu’on observe depuis que la rue Haute avait été plusieurs fois dédoublée vers le sud. À la suite du plan de 1862, cette rue a fini de disparaître en tant que telle avec la destruction de trois des cinq maisons qui la séparaient de la rue Basse. Les trois maisons qui prolongeaient cet alignement vers le sud ont été frappées d’alignement.
Îlot 13 à 16
L’îlot 13 présente quelques particularités, puisqu’il a fait l’objet d’une véritable opération d’urbanisme. La création de la place du Mitan, dans la première moitié du 17e siècle, semble s’être faite sans un remembrement du parcellaire de l’îlot qu’il a fallu tronquer sévèrement pour réaliser cet aménagement. En effet, jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, cet îlot, malgré sa petite taille, comporte 18 propriétés (3 grandes, dont la valeur d’imposition dépasse les 1000 livres tournois, et 15 petites). Pour autant, la destruction d’une bonne moitié de l’îlot a nécessairement abouti à des transformations des parties qui ont été préservées, dont il a fallu au moins construire les nouvelles façades. La situation n’avait pas changé à la fin de l’Ancien Régime. Il faut attendre l’extrême fin du 18e siècle ou le début du 19e siècle pour voir se constituer la parcelle qui occupe aujourd’hui encore presque tout l’îlot et est du reste, et de loin, la plus grande parcelle de Castellane intra muros. C’est en effet à cette époque que presque tout l’îlot, devenu la propriété de la famille Paul, qui possédait déjà une des anciennes maisons qui le constituaient, a été détruit. L’unique et grande demeure qui y a alors été édifiée est parvenue jusqu’à nous. La partie de l’îlot qui donne à l’arrière, à la fois sur la rue Haute et sur la traverse joignant cette dernière à la rue du Mitan à l’ouest de l’îlot, était la plus morcelée. Elle est restée la moins noble et des bâtiments agricoles s’élèvent encore aujourd’hui à cet emplacement. À noter que la seule maison qui conservait le souvenir de l’alignement de l’îlot sur la rue du Mitan avant l’aménagement de la place du même nom, celle de la parcelle 428 du cadastre de 1834, a été abattue dans la première moitié du 20e siècle et a laissé la place à un petit jardin.
Les îlots 14 et 15 présentent quelques similitudes avec le précédent, puisqu’ils ont été amputés d’une ou plusieurs parcelles, dans leur angle sud-ouest, c’est-à-dire dans leur alignement sud, sur la rue du Mitan, vraisemblablement pour aérer le tissu urbain dans cette rue étroite et très passante (voir supra). À cette exception près, ils ont une forme rectangulaire et sont d’assez petite dimension. Leur forme est caractéristique de l’évolution urbaine de Castellane, puisqu’ils sont délimités dans leurs alignements est-ouest par les deux rues parallèles de la rue du Mitan et de la rue Saint-Victor et qu’ils sont séparés entre eux par de toutes petites traverses, parallèles au sens de la pente et vraisemblablement destinées à l’origine à laisser le passage aux eaux de ruissellement venues du Serre.
L’îlot 16, dans le prolongement des précédents, termine la rue du Mitan et assure, grâce au Pourtalet, l’interface avec les anciennes fortifications et l’actuelle rue Nationale. Ce passage couvert était peut-être une tour à l’origine comparable à celle de l’horloge.
Îlots 17 et 18
Les îlots 17 et 18 constituent la plus grande part du côté impair de la rue Saint-Victor. Ils sont situés à la rupture de pente, à la limite entre le bourg actuel et les espaces agricoles compris dans la première enceinte, et vont de la tour du clocher de l’horloge à l’église Saint-Victor. La plupart des bâtiments comporte donc un étage de soubassement sur la rue et un rez-de-chaussée surélevé donnant sur un jardin au nord.
Ces étages de soubassement, aménagés en caves, sont parfois plafonnés (parcelle 499 ou 500 de 1834), voire couverts en arc brisé. C’est notamment le cas des trois maisons qui le limitent à l’est (IA04001531). La présence de ces arcs brisés laisse imaginer la construction, à la fin du Moyen Âge, d’un édifice important, à proximité immédiate de l’église, peut-être la cour royale dont Laurensi fait mention pour le 14e siècle.
À l’autre extrémité de l’îlot, contre le rempart, se trouvait la maison commune, qui a aussi abrité la cour royale jusqu’au 18e siècle. La présence de la maison commune explique que la tour des fortifications qui lui est attenante et qui commandait la principale porte de la ville, a été transformée en beffroi au 18e siècle.
C’est pour cet îlot que s’est posé un problème lors de la reconstitution du parcellaire du 17e siècle, vraisemblablement du fait de la disparition, au cours du 18e siècle, d’une traverse qui se trouvait probablement dans l’axe d’une des deux traverses séparant les îlots 14, 15 et 16.
Îlots 19 à 24
L’îlot 19 qui a été remplacé par l’église du Sacré-Cœur dans le 3e quart du 19e siècle, était au 17e siècle composé de bâtiments agricoles (fenils, étables). Ces constructions avaient cédé la place à de modestes « chambres » dans l’état de section de 1834. La parcelle 130 était occupée par l’atelier d’un potier, déjà signalé au 17e siècle.
Les îlots 20 à 25 composent le faubourg de Castellane, c’est-à-dire la seule partie de la ville située hors les murs qui n’ait pas été protégée par la nouvelle enceinte de la fin du 16e siècle, alors qu’il venait à peine de voir le jour. Il était autrefois appelé faubourg Saint-Martin du nom de l’ancien hôpital (IA04001478), ou, plus souvent, « la Bourgade ». Il comporte une rue principale, l’actuelle rue du Lieutenant-Blondeau, à l’extrémité est de laquelle, au 17e siècle, se trouvait l’hôpital, devenu par la suite la gendarmerie.
La position de cette rue est significative. Ni tout à fait dans le prolongement de la rue Saint-Victor, ni tout à fait dans celui de la rue du Mitan, elle est en fait plus vraisemblablement située dans l’axe du petit ouvrage qui devait permettre de franchir le ravin des Fontanelles. Cette position montre bien que dès la fin du Moyen Âge, la rue du Mitan avait peu à peu supplanté la rue Saint-Victor comme rue principale du bourg.
L’alignement sud de la rue du Lieutenant-Blondeau a quant à lui donné naissance à l’îlot 24. Cet alignement est beaucoup plus court que celui du côté impair de la rue, au nord. Il ne comptait que trois ou quatre bâtiments avant que ne soit élevé l’hôpital, qui en constitue toujours l’extrémité est. Si la plupart des façades du côté impair remonte sans hésitation possible aux 16e et 17e siècles, avec des traces de reprises au début du 19e siècle pour certaines portes (au n° 7 par exemple), celles du côté sud sont moins caractérisées. Les parcelles qu’elles bordent ont longtemps constitué la limite avec l’espace inhabité de la Grave et des remous du Verdon, qui ne sera urbanisé qu’aux 18e et 19e siècles.
Au nord de la rue du Lieutenant-Blondeau, on observe un tracé viaire des plus chaotiques. L’alignement nord des parcelles du côté impair de la rue du Lieutenant-Blondeau est inexistant, ce qui a donné naissance à une rue étroite et sinueuse, entre les îlots 22 et 23 d’une part et les îlots 20 et 21 de l’autre. Les constructions y sont modestes. Leurs façades trahissent leurs fonctions agricoles d’origine. En 1685-1687 en effet, l’ensemble des constructions de l’îlot 21 abritait des étables et des fenils exclusivement (une exception pour la parcelle 161 du cadastre de 1834 qui était occupée par un « pourcil » et une « sueilhe », c’est-à-dire par des porcheries). En 1834 encore, ces mêmes bâtiments abritaient tous des écuries. Pas de traces, donc, d’habitation, de commerce, ou même d’atelier pour un îlot qui a toujours conservé son caractère agricole, à l’exception d’une immense et belle maison adjointe à son extrémité est, sans doute à la fin du 18e siècle.
L’îlot 20 présente les mêmes caractéristiques. Seule sa parcelle donnant sur le ravin des Fontanelles (n° 137) était une maison. Cette construction, qui abritait un logis et une écurie en 1685-1687, a cédé la place aujourd’hui à des entrepôts agricoles peut-être reconstruits au 19e siècle. À noter, enfin, que ce quartier s’appelle « derrière les écuries » dans l’état de section de 1834.
Îlots 25 à 28
Les îlots 25 à 28 ne sont pas non plus des îlots urbains. Ils sont très petits (moins d’une dizaine de parcelles, seulement 2 pour l’îlot 26), relativement à l’écart du reste du village et occupés par des activités spécifiques : four de potier avec sa maison pour l’îlot 26, bâtiments agricoles (étables et fenils) pour les îlots 27 et 28, tout deux situés dans un quartier qui s’appelait « La Coueste » au 17e siècle, juste au-dessus de l’église Saint-Victor. Ces bâtiments sont du reste détruits pour la plupart aujourd’hui.
Le village de Castellane a pour origine la voie qui menait de Senez à Vence. A proximité du pont sur le Verdon, cet axe originel est devenu une rue (aujourd'hui la rue Saint-Victor). L'agglomération s'est développée de part et d'autre de cette rue où a été bâtie au 13e siècle l'église paroissiale Saint-Victor. A partir de 1349, la ville est protégée par une muraille. Cette fortification a figé le visage du village jusqu'au 20e siècle. Seuls deux petits faubourgs se sont développés aux 16e et 17e siècles, toujours dans l'axe de la route Senez-Vence. Le faubourg occidental a été intégré dans une nouvelle enceinte défensive (1585). En déclin aux 19e et 20e siècles, le village de Castellane n'a connu que peu de développement pendant cette période. La seule transformation notable est la création de l'actuelle place Marcelle-Sauvaire, sur l'ancienne Grave, entre les 18e et 20e siècles. La ville a recommencé à se développer à la fin du 20e siècle grâce au tourisme. Le Plan des Listes d'abord puis celui de la Palud ont peu à peu été lotis.
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Période(s)
- Principale : Moyen Age, Temps modernes
- Secondaire : 19e siècle, 20e siècle
Le village de Castellane est situé en bordure du Verdon, en rive droite, au pied d'un promontoire rocheux, le Roc, où le lit de la rivière se resserre et est enjambé par un pont. Le village est implanté à la rupture de pente observable entre la colline du Serres et les rives du Verdon. La partie la plus ancienne est toujours enserrée dans ses remparts médiévaux. Au nord de la rue Saint-Victor se trouve une zone de jardin en forte pente et au sud une trame urbaine assez dense avec des rues étroites et des maisons de 4 ou 5 étages en moyenne. Les deux faubourgs ont des caractères opposés. Dans le faubourg occidental se sont implantées de belles demeures et le siège des institutions de la ville. C'est également dans ce faubourg qu'a été déviée la circulation de la rue Saint-Victor, selon le tracé de l'actuelle RN85. Le faubourg oriental est plus pauvre et son architecture plus modeste. Un habitat pavillonnaire s'est développé dans le Plan des Listes, vers le col de la Cébière, puis dans le Plan de la Palud. Le village ne s'est pas développé en rive gauche.
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Statut de la propriétépropriété publique
propriété privée
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Documents d'archives
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Confession du nouveau cadastre et allivrement général des maisons et bastiment tant de la ville de [Castellane tant] bourg que hameau faict par nous Jean-Baptiste Bonnet d’Antrevaux et Honoré Brun, notaire de St Julien expert commis par déllibération du conseil de la communauté dud. Castellane... 1685 (propriétés bâties) et 1687 (propriétés non bâties). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 39-32.
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Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Senez, 1697-1707. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 17.
1697/05/07, Mgr. Soanen trouve l'église Saint-Victor dans un très mauvais état. Il demande à la communauté de Castellane d'aménager un nouveau cimetière. D'autres visites pastorales, datant de 1698, 1707 et 1708 montrent que cette idée n'était déjà plus d'actualité -
[Description de la digue à construire dans le lit du Verdon pour protéger les terres labourables et la place du gravier]. 1765/12/15. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : C 45.
Description de la digue à construire dans le lit du Verdon pour protéger les terres labourables et la place du gravier -
Devis pour l'élargissement de la rue du Mitan. 1781/11/26. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E dépôt 39-61.
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Département des Basses-Alpes. Ville de Castellane. Procès-verbal d'estimation des fours banaux situés dans l'enceinte de la ville de Castellane que la commune propose d'acquérir. 1872/04/15. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 86.
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Extrait du cahier des charges contenant les clauses et conditions sur lesquelles seront vendus les fours ci après désignés appartenant à la commune de Castellane. 1872/08/23. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 94.
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Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de la ville de Castellane. Rachat des fours banaux. 1871/11/20. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 86.
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Lettre au sous-préfet de l'arrondissement de Castellane concernant le transfert des halles. / 1911/09/26. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 87.
Le 26 septembre 1911, on envoie au sous-préfet de Castellane la délibération du conseil municipal durant laquelle on a voté le transfert des halles -
Commune de Castellane. Construction d'un puits sur la place de la Grave. Devis, bordereau des prix et détail estimatif. 1896/07/31. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 92.
Le projet est réalisé le 31 juillet 1896 par l'ingénieur Tourniaire. Il s'agit de la construction d'un puits revêtu intérieurement et recouvert ; la construction d'un souillard faisant en même temps socle de la borne-pompe. Le forage est évalué à 8 mètres. Le revêtement est prévu en pierres sèches. "... A sa partie supérieure le revêtement sera terminé par un couronnement en pierre de taille, taillée à l'aiguille, ayant 0m30 de hauteur et 0m40 de largeur...". Il est prévu la fermeture du puits au moyen d'une porte double en mélèze. La pierre de taille doit provenir des carrières de l'Escoulaou -
Procès verbal de réception des ouvrages exécutés pour la dérivation du ravin des Fontanelles. 1868/10/28. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 39/92.
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Estimation des parties de maisons qui doivent être abbatuees [sic] à la rue du Mitan pour l'élargissement de la rue servant de grand chemin ensuite des ordres de Monsieur le marquis de Castellane premier procureur du pays. 1781/11/26. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 39-61.
Les maisons concernées sont celles de Joseph Bérard, marchand et de François Abert, mullatier. Elles ont été partiellement détruites -
Rapport de l'ingénieur ordinaire pour la destruction de l'église des Augustins de Castellane. 1875. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 39-92.
Rapport de l'ingénieur sur l'absence de responsabilité de l'Etat si les travaux de destruction de l'église des Augustins pour l'agrandissement de la route nationale devaient abîmer les constructions voisines
Bibliographie
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Berger, J.-L, Hervé, J.-C., Thébert, Y. Les cadastres anciens des villes et leur traitement par l'informatique, École Française de Rome, 1989, 497 p.
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LAURENSI, Joseph. Histoire de Castellane ou Connaissance exacte des changements survenus à cette ville des différentes parties qui la composent des lieux qui en dépendent des évènements qui la concernent par rapport au gouvernement ecclésiastique et séculier avec une suite chronologique et historique des évêques de Senez, 1775. - Castellane : Gauthier Imprimeur, 1898 (première édition : 1775), 555 p. : notes.
p. 203 : la cour royale se trouvait dans un bâtiment situé devant Saint-Victor en 1366 ; p. 107 et sq. : en 1260, Saint-André cesse officiellement d'être l'église paroissiale au profit de Saint-Victor ; p. 318 et sq. : un office de maire, qui s'ajoutait à ceux des consuls, est créé au 18e siècle -
GRAS-BOURGUET. Antiquités de l'arrondissement de Castellane (Basses-Alpes). Digne : Repos, 1842, 314 p. : ill. ; 21 cm.
p. 172 : Charles VIII institua les trois consuls qui constituaient l'administration de la communauté de Castellane en 1486 -
Isnard, Marie Zéphirin. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 - Basses-Alpes - Tome 1er - série B - article 1 à 1305. Digne : Chaspoul, Constans et Veuve Barbaroux, 1892, 419 p.
Introduction, p. XII-XV : historique de la cour royale et de la sénéchaussée de Castellane -
Castellane. Digne, 1982, 222 p.
Recueil d'études sur Castellane. -
THIRION, Jacques. Les églises romanes de Castellane. Contribution à une étude de topographie. Dans : Annales de Haute-Provence, n° 294, 1982, p. 149-171.
p. 149-171 : Mgr. Soanen avait souhaité dès 1697 qu'un nouveau cimetière fût construit pour agrandir l'église Saint-Victor. Ce chantier ne se réalisera que lorsque l'église sera effectivement transformée, en 1780
Documents figurés
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Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.
[Cet extrait d'une carte militaire (1767-1768) est la plus ancienne représentation en plan de Castellane. -
[Castellane au pied du Roc]. Photographie de Marcel Eysseric, années 1860. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 31 Fi 0710.
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[Vue de la place de la Grave]. / J.J. Levie. Aquarelle, 1864. Collection particulière.
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CASTELLANNE (B.-A.) - La Fontaine. Auteur inconnu, carte postale, 1ère moitié 20e siècle.
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Vallée du Verdon - CASTELLANE alt. 723 m - Vue Générale prise du Roc. Auteur inconnu, carte postale, vers 1920.
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Castellane. Rue du Milieu. Place aux Herbes. Auteur inconnu, Carte postale, 2e quart 20e siècle.
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Place de l'église [de Castellane]. Auteur inconnu, Carte postale, vers 1900.
Sur cette carte postale est bien visible l'étage de comble aujourd'hui disparu. -
Vallée du Verdon - CASTELLANNE (Altitude 723 mètre) - Entrée de la rue Nationale. Auteur inconnu, Carte postale, 1ère moitié 20e siècle.
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Castellane, avril 1909. Auteur inconnu, carte postale.
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[Plan de la digue à construire dans le lit du Verdon pour protéger les terres labourables et la place du gravier]. Auteur inconnu. Dessin à l'encre aquarellé sur papier, ca 1765, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, C 45.
Ce plan peut être rappoché de prescriptions, en 1765, pour la construciton d'une digue à Castellane. -
Les Beaux Sites de Provence - CASTELLANE - L'église et les remparts. Auteur inconnu, Carte postale, milieu 20e siècle.
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Castellane (B.- A) - Alt. 720 m - Station estivale / La Grande Rue et l'Imprimerie Muraire - Carte Postale - Dépôt du Petit Marseillais. Carte postale, milieu 20e siècle.
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Castellane - Fête du 31 janvier - Le Cortège. Auteur inconnu, Carte postale, vers 1900.
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La rue Nationale [à Castellane]. Collection particulière. Non coté. Photographie, vers 1950.
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[L'actuelle place Marcel Sauvaire, avec la fontaine et le palais de justice]. Photographie, 1ère moitié 20e siècle, collection particulière.
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CASTELLANE - Les Vieilles traditions. La Bravade en 1901. N°5. Carte postale, vers 1900.
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Castellane (B.- A) - Alt. 720 m - Station estivale Rue Nationale et l'Hospice. Carte postale, milieu 20e siècle.
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Plan des alignements de la ville de Castellane [Détail]. Bourdellon, dessin à l'encre sur papier, 11 août 1862, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains, E DEP 39/92.
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[L'extrémité ouest de la rue du Mitan], photographie, 3e quart du 20e siècle. Collection particulière.
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Castellane. Vue Générale prise du Roc. Carte postale, vers 1900.
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La place Marcel Sauvaire avant la construction de la Caisse d'épargne. Auteur inconnu, photographie prise vers 1900, Collection particulière, non coté.
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[La rue de la fontaine]. Photographie, vers 1950. Collection particulière, non coté.
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[Castellane. La place de l'église et deux tours des fortifications]. Auteur inconnu, photographie, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière, non coté.
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Vue d'ensemble prise de l'ouest. Photographie, vers 1920. Collection particulière, non coté.
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Vallée du Verdon - Castellane (B.-A.). - Station Estivale (alt. 723 m.). - Rue Nationale. - Direction de Digne. Auteur inconnu, carte postale, vers 1900.
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La rue Nationale. Photographie, vers 1960, collection particulière, non coté.
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CASTELLANNE - Rue Maréchal Foch [actuelle rue Nationale]. Auteur inconnu, carte postale, milieu 20e siècle.
Annexes
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Documents concernant les fours banaux de Castellane.
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Documents concernant la destruction de la chapelle Saint-Jospeh à Castellane.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.