1 : Ancienne commune de Castellane
A. HISTORIQUE
L'installation humaine la plus ancienne est celle de l'oppidum ligure de Ducelia, localisé au-dessus du hameau de La Colle (lieu-dit cadastral "Baume Fine"). Un autre oppidum semble avoir également existé au lieu-dit cadastral "les Gorges", entre la plaine de Courchon et la dépression du Plan de la Palud. Un dolmen sépulture à été fouillé au-dessus du hameau de La Baume.
Outre le site castral du Roc de Castellane, bien connu, d'autres sites castraux ont été localisés. Au-dessus du barrage de Chaudanne (rive droite du Verdon, lieu-dit cadastral "Angles et Sainte-Victoire), un éperon rocheux est aménagé avec notamment un escalier taillé dans le rocher et l'on y trouve de nombreux fragments de tuiles creuses et de tegulae. L'oppidum situé au lieu-dit "les Gorges" a put être également un castrum : les vestiges de la chapelle Saint-Pierre y sont encore visibles. Un autre site castral a été identifié au lieu-dit Peire Espessa, au-dessus des Brayal, il pourrait dater du 12e siècle (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001, p. 106). Le bourg fortifié de Petra Castellana, situé sur le col sous le Roc, semble dater du 12e siècle et du 13e siècle.
Le nom même de Castellane viendrait des deux anciennes salines qui se trouvaient, l'une au pied de la colline du Bouquet, l'autre au pied de la colline de Baume Fine (dite La Salaou). Ces sources salées ont été exploitées sans doute dès le Néolithique. D'importantes installations romaines sont également attestées. En 1314, la production annuelle est de 250 setiers de sel blanc. Du sel noir pour tanner les peaux est également produit. Dans la seconde moitié du 14e siècle, un procès précise que les habitants de Castellane et de l'ancienne baronnie sont obligés d'acheter le sel à cette saline, auprès du fermier de la gabelle, à un prix réglementé (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001). En 1775, le prieur Laurensi indique qu'une seule source est encore visible, il précise qu'elle sort "d'une montagne de pierre molle" qui correspond en réalité à un important gisement de gypse.
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique 5 maisons nobles et 240 maisons roturières pour un total de 270 hommes aptes à porter les armes. En 1303, le recensement indique 262 feux de queste, 292 en 1315 et 298 en 1319, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 1600 habitants. En 1471, il y a 134 foyers imposables. En 1698, on compte 281 maisons pour 468 familles. En 1728, se sont 289 maisons qui sont habitées par 470 familles. En 1765, 367 maisons abritent une population totale de 1752 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1841 avec une population de 2252 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (1519 habitants en 1911, 1254 en 1921, 1181 en 1968). A la fin du 20e siècle, la population croît de nouveau régulièrement : le recensement de 1990 fait état de 1349 habitants, celui de 1999 de 1508 habitants (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE).
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Castellane était limitrophe au nord avec les anciennes communes de Courchon (aujourd'hui Saint-André-les-Alpes), de Taulanne et de Castillon. A l'est, elle était limitrophe de la commune de Demandolx. Au sud, elle est limitrophe avec la commune de La Garde et avec les anciennes communes d'Eoulx, de Robion, de Taloire et de Villars-Brandis.
L'altitude minimale est à 700 mètres au bord du Verdon ; l'altitude maximale est à 1670 mètres au sommet de l'Aup.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver.
Le sous-sol est de nature calcaire. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques. Certains versants marneux sont stériles et profondément creusés par les ravins. On trouve localement des affleurements de gypse blanc ou rosé, parfois importants (La Colle, ravin de Sionne…). Le gypse a été largement exploité pour la confection d'un mortier à bâtir, parfois mélangé à de la chaux, donnant aux élévations des bâtiments une teinte rosée. Au quartier de La Lagne, on trouve un affleurement de marnes vertes (en face du hameau de Haute-Lagne, en rive gauche du ravin du Clot d'Agnon) qui a été très utilisé pour réaliser les enduits de façades dits "Vert de Castellane".
L'ancien territoire communal est bordé et traversé par le Verdon. Il est marqué par un relief important, avec de forts dénivelés. Des torrents, souvent à hydrologie saisonnière, drainent les versants et alimentent le Verdon. De nombreuses sources et résurgence se situent au niveau des ruptures de pentes. Quatre plaines importantes sont remarquables : Plan des Listes et Plan de Notre-Dame, Plan de la Palud, la Lagne, plaine du Cheiron.
La végétation naturelle est composée de forêts de pins sylvestres et de buis sur les ubacs et d'une végétation de maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts sur les adrets. Les pentes raides à l'adret offrent une végétation de lande à lavande et thym. De petites forêts de mélèzes sont parfois visibles. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc. A début du 20e siècle, la politique de Restauration des Terrains de Montagne des Eaux et Forêts a installé des forêts de Pin noir ou de Mélèze.
Les pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à de très nombreux murs de soutènement. Les plaines et les dépressions ont été drainées pour permettre une mise en culture. Les sources ont souvent été captées et détournées dans de grands systèmes de canaux d'irrigation. Afin de contenir les violentes crues d'intersaisons, les rives des torrents sont bordées de hautes digues en pierre sèche, parfois plantées d'arbres de réserve, localement appelées "barricades".
Jusqu'au début du 20e siècle, le paysage agricole était très ouvert, avec peu de végétation arborée en dehors des vergers et des bords des torrents. Les versants sont également très dénudés et seules quelques zones boisées sont protégées en tant que "défend", le plus souvent afin de conserver une réserve de bois ou pour protéger des constructions d'un éboulement. Les phénomènes naturels d'érosion, accentués par un défrichement presque total du couvert forestier, ont d'ailleurs posé de nombreux problèmes à l'économie locale depuis le 17e siècle (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001). En 2007, les
zones agricoles en terrasses sont presque partout abandonnées et embroussaillées ou boisées.
Carte de Cassini et cadastres
La Carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle indique que les quartiers de Brayal, Brans, Chamateuil, Rayaup, La Lagnère (La Lagne), Angles, Les Coulous (L'Escoulaou), la Mélaou, La Palud, Roure (Rouret), Cheiron, La Baume, Sionne sont déjà exploités par des installations agricoles. Les anciennes routes importantes sont bien lisibles sur ce document. Le moulin de la Salaou est également localisé
L'étude du plan cadastral de 1834 indique que l'organisation du territoire était la même que celle observable aujourd'hui, même si quelques opérations de remembrement parcellaire agricole ont été réalisées. En revanche, sa comparaison avec le plan cadastral de 1983 montre de façon frappante qu'un grand nombre d'entrepôts agricoles et de fermes isolées ont été abandonnés et sont ruinés.
Réseau viaire
Castellane est depuis longtemps un carrefour commercial desservi par de nombreuses routes anciennes.
L'ancien passage vers Draguignan se faisait par la Colle Meillane et Robion. Le passage de l'actuelle R.D. 102 par l'étroite clue de Robion à été percé entre 1780 et 1834.
L'ancienne voie vers Moustier passait par La Colle est desservait ensuite les territoires du Villars-Brandis et de Chasteuil (actuel G.R. 4). Au 18e siècle, une nouvelle route de Castellane à Draguignan est ouverte, elle passait un peu en contre-haut de l'actuelle R.D. 952.
L'ancienne route menant à Saint-André-les-Alpes a été agrandie lors de la construction du barrage de Castillon-Demandolx, elle passe en contre-haut de l'actuelle R.D. 955.
La route desservant le hameau de La Baume (actuelle R.D. 402) a été construite dans les années 1920.
L'actuelle R.D. 4085 (ancienne R.N. 85 jusqu'en septembre 2007) reprend en bonne partie le tracé de l'ancienne Route Royale N°85 de Lyon à Antibes. Ainsi, la portion menant à Digne passait déjà par le Col des Lèques, mais elle restait dans le talweg du ravin de Sionne. Celle menant à Grasse passait déjà par La Lagne, mais elle restait au fond du ravin de Destourbes. Au 19e siècle, d'importants travaux ont été réalisés afin de protéger cette voie des dégâts liés à l'érosion. Ainsi, en 1832, il est prévu d'ériger des levées en pierre sèche au niveau du passage du torrent de La Palud. A la fin des années 1840, le ravin de Fontenelle et le ravin des Monges sont canalisés et des aqueducs sont construits pour éviter que les crues ne se répandent sur la route royale en l'endommageant ; le tracé de la route est rectifié. Les aqueducs mentionnés consistent en des galeries souterraines construites en maçonnerie ordinaire, avec couvrement sous voûte en berceau segmentaire. Ces ouvrages sont toujours visibles.
En outre de très nombreux chemins communaux et vicinaux desservaient les quartiers habités et les zones agricoles. Se sont des chemins muletiers construits à flanc de pente, avec des murs de soutènement en pierre sèche. La largeur est généralement de un à deux mètres. Ces chemins sont pour la plupart abandonnés et ruinés en 2007.
Organisation du bâti
Le territoire rural de Castellane est organisé en plusieurs quartiers possédant chacun un hameau ou des écarts. Ces quartiers forment souvent des entités topographiques et possèdent parfois une économie agricole spécifique qui lui est propre. Ci-dessous une description de l'organisation des principaux quartiers.
Le hameau de La Baume est construit au pied d'une barre rocheuse. Il est organisé en deux écarts très peu éloignés : "le Puy" et "la Place". Les rues, qui sont parallèles aux courbes de niveaux, sont bordées d'îlots de bâtiments mitoyens adossés à la pente. Un quartier d'entrepôts agricoles se trouve à l'entrée ouest du hameau. L'aire de battage est aménagée à l'angle nord-ouest du hameau, elle est plantée d'un grand noyer. Le hameau possède une église, un cimetière, un four à pain et une ancienne école. L'ancienne église, ainsi qu'un îlot de bâtiments se sont effondrés dans le ravin situé à l'est, dans les années 1780. Des micro-jardins étaient installés en terrasses entre le hameau et la barre rocheuse ; une place ("place du Soulié") était aménagée au pied même de la falaise, où se déroulait la vie collective des habitants. Des cabanes et des abris en pierre sèche ont été construit sur le versant dominant le village, dans des zones de pâturage extensif.
La plaine du Cheiron est traversée par le torrent sec éponyme. Quelques fermes dispersées y pratiquaient une agriculture extensive et de l'élevage ovin. Deux villages provisoires y furent installés dans les années 1945-1950, lors de la construction du barrage de Castillon-Demandolx. Un centre de loisir (aujourd'hui ruiné) y fut installé dans les années 1960-1970.
Le quartier de Saint-Pierre et des Gorges se situe sur l'échine rocheuse qui sépare la plaine du Cheiron du Plan de la Palud. De nombreuses cabanes et abris en pierre sèche, ainsi que de grands pierriers y ont été aménagés.
Le Plan de la Palud est occupé par une vingtaine de fermes isolées qui sont pour la plupart construites sur la rupture de pente entre le versant et la dépression. Elles sont composées de bâtiments accolés et/ou disjoints, souvent adossé à la pente, avoir parfois une maison de maître. Au centre de la dépression, des petits entrepôts agricoles isolés sont construit au bord des parcelles, lesquelles sont organisées par un système de canaux d'irrigation et d'arrosage.
Le Hameau de La Palud est construit du côté nord-ouest du Plan de la Palud. Il est organisé en deux écarts peu éloignés : La Palud "basse" et "haute". La Palud "basse" est constituée d'un îlot compact de bâtiments mitoyens. La Palud "haute" est organisé en rues, parallèles aux courbes de niveau et bordées d'îlots de bâtiments mitoyens, adossés à la pente. Ce hameau possède une église et un cimetière, ainsi qu'une ancienne école. Chaque écart possède son propre four à pain.
Le quartier de Rouret est situé sur le versant au-dessus du hameau de La Palud. De nombreux entrepôts agricoles et quelques fermes isolées y sont construits. Ce quartier était le quartier d'été des habitants du hameau de La Palud, qui ne possédaient pas les terres du Plan de la Palud.
Le quartier de l'Escoulaou est occupé par de nombreuses fermes isolées, à bâtiments accolés et/ou disjoints souvent adossés à la pente.
Le quartier de Sionne est situé en contrebas du Col des Lèques. Il est organisé en deux écarts peu éloignés : Sionne et Sionne-des-Cadets. Ces deux écarts sont constitués d'îlots compacts de bâtiments mitoyens et de quelques bâtiments isolés. Chacun de ces écarts possédait un four à pain. Quelques fermes isolées sont situées entre ce quartier et le Plan de la Palud, notamment la ferme dite "la Bastide du Couvent".
Le quartier du Vit était composé d'un petit écart de bâtiments mitoyens, adossés à la pente. Ce quartier est totalement abandonné en 2007.
Le quartier de la Mélaou est une zone de cultures sèches en terrasses, bâtie de nombreux petits entrepôts agricoles à logis saisonnier, isolés et adossés à la pente, et de quelques fermes à bâtiments accolés.
Le quartier de La Colle est constitué d'un écart organisé en îlots compacts de bâtiments mitoyens, et de quelques entrepôts agricoles isolés. Une chapelle est située à proximité de cet écart.
Le quartier de Brayal est composé de quatre écarts : Brayal-Rouvier, Brayal-Gélat (ruiné), Brayal-Périer et le Haut-Brayal. Chacun de ces écarts est organisé en îlots compacts de bâtiments mitoyens, adossés à la pente. Une école était construite à Brayal-Rouvier. Quelques fermes isolées à bâtiments accolés et/ou disjoints sont construites aux alentours.
Le quartier de la Colle Blanche et de Brans, qui se situe en rive droite du Verdon en aval de La Colle, est occupé par des fermes isolées (toutes ruinées), dispersées le long de l'ancienne route de Castellane à Draguignan.
Les quartiers de Chamateuil et de Saint-Lazare, situés en rive gauche du Verdon en face du bourg de Castellane et du Plan de la Palud, étaient occupés par quelques fermes et entrepôts agricoles isolés.
Le quartier de la Campagne de Rayaup, est occupé par deux fermes isolées et des entrepôts agricoles.
Le Plan des Listes et le Plan de Notre-Dame sont occupés par de nombreux petits entrepôts agricoles à un niveau, dont les façades portent souvent des décors peints. Quelques fermes, possédant souvent une maison de maître, sont bâties sur la rupture de pente entre les versants et le Plan.
Le quartier du Serre est une zone de cultures sèches en terrasses, et notamment de vignoble et de vergers d'amandiers. Il est occupé par de nombreux entrepôts agricoles, adossés à la pente, bâtis en maçonnerie ou en pierre sèche.
Le quartier d'Angles est une zone de cultures sèches en terrasses. Il est occupé par de nombreuses fermes et entrepôts agricoles isolés, adossés à la pente. Quelques abris en pierre sèche s'y trouvent également. Une petite chapelle Sainte-Victoire y est construite.
Le quartier de La Lagne comporte un écart, le hameau de La Lagne, qui est constitué de deux îlots de bâtiments mitoyens, adossés à la pente. De nombreuses fermes et entrepôts agricoles isolés sont construits dans la dépression et sur le bas des pentes. Une grosse ferme, appelée "Château de La Lagne", se trouve en contre-haut de l'écart. Elle a été construite à la fin du 19e siècle. Une chapelle Saint-Roch est construite au bord de l'ancien chemin de La Lagne à Castellane.
Le quartier de Chaudanne est un lotissement des années 1940-1950, destiné à loger le personnel travaillant sur le chantier du barrage.
Evolution de l'organisation du bâti en 2007 :
Les quartiers agricoles de Rouret, Saint-Pierre et les Gorges, Le Vit, La Mélaou, Le Serre, Angles, Chamateuil et la Campagne de Rayaup sont abandonnés.
Le Plan des Listes est devenu un quartier résidentiel avec des constructions pavillonnaires et des lotissements concertés.
Le quartier de la Cébière est occupé en partie par un lotissement. Un supermarché et un négoce de matériaux y sont installés.
Quelques maisons pavillonnaires ont été construites aux abords des hameaux de La Palud, de La Baume, La Colle et de Sionne.
Deux lotissements résidentiels à vocation estivale sont en cours de construction dans la Plaine de Cheiron.
Des grands campings sont aménagés au Plan des Listes, au Plan de Notre-Dame, au Plan de La Palud, à La Baume et à La Colle.
La rive gauche du Verdon en aval du barrage de Chaudanne est une zone d'activités économiques et artisanales.
Le complexe fermé du Mandarom, situé à côté du hameau de La Baume, abrite de nombreux bâtiments et monuments religieux peints de couleurs vives.
Economie rurale
De part la nature montagneuse du territoire, les parcelles cultivées sont très souvent organisées en terrasses construites avec des murs de soutènement en pierre sèche. Des rampes sont parfois aménagées entre deux niveaux de terrasse, plus rarement des escaliers volants à marches en encorbellement. Ces parcelles étant rarement desservies par un canal d'irrigation, on y cultivait des cultures sèches : blé, avoine, luzerne, haricot, pois-chiche, etc. La vigne était également cultivée aux endroits les mieux exposés. Les pierres issues de l'épierrage des parcelles étaient entassées en pierriers, mesurant parfois plusieurs mètres de longs ou de haut.
Les versants arides et les landes à buis étaient utilisés comme parcours pour les troupeaux, surtout caprins avant la seconde moitié du 19e siècle. La seconde moitié du 19e siècle a vu l'explosion de l'élevage ovin transhumant, qui existait depuis l'antiquité mais qui, du fait de la déprise agricole et de l'exode rural, a trouvé ici de grands territoires abandonnés par les cultures.
A la fin du 19e siècle, mais surtout après la 1918, la culture et le ramassage de la lavande ont pris une place notable dans l'économie locale, la proximité des parfumeurs de Grasse aidant… Ainsi, quelques grosses fermes se sont spécialisées dans cette culture. C'est le cas notamment de la Campagne de Rayaup. D'autres fermes, comme la Cébière, se sont essayé à d'autre cultures aromatiques (menthe…).
Certaines fermes possédaient des ruchers, installés sur des terrasses, aux limites entre zones agricoles et zones naturelles, ou aménagés à l'intérieur des bâtiments sous forme de ruches-placards.
Mais la principale richesse agricole de Castellane se trouve dans ses plaines cultivables.
Le Plan de la Palud est une ancienne dépression marécageuse, drainée sans doute dès le 15e siècle par un carroyage de canaux. Ces canaux de drainage se vident dans le ruisseau du Pesquier, dont le nom indique probablement une ancienne fonction de vivier à poissons. Les terrains situés sur de légères éminences sont est arrosés par des canaux d'irrigation qui suivent les courbes de niveaux. Ces canaux sont encore aujourd'hui gérés collectivement par un Syndicat d'Arrosage. Les cultures étaient principalement des prés de fauche, des vergers et de la culture maraîchère (pomme de terre, de rave, etc.). Les torrents qui descendent des versants bordant cette dépression ont été canalisés dans des lits artificiels surélevés, de manière à contenir les épanchements de galets et de gravier lors des crues. Les canaux d'irrigation franchissent parfois ces ravins surélevés par des conduites souterraines en pierre sèche.
Le Plan des Listes correspond à l'ancien lit d'épandage du Verdon, qui allait jusqu'au Plan de Notre-Dame. Au 16e siècle, une souscription est ouverte auprès des habitants de Castellane afin d'endiguer cet espace pour le fermer, de manière à ce que les crues du Verdon y déposent leurs sédiments mais pas les galets. Un système d'irrigation est organisé autour de canaux qui assurent l'arrosage en été et se chargent de drainer le surplus lors des pluies d'intersaison. L'espace agricole ainsi gagné a été partagé par des chemins parallèles puis redistribué aux souscripteurs sous forme de parcelles découpées en lanières. Les terrains étaient cultivés en pomme de terre, en betterave ou en carotte, des près de fauche étaient plantés de vergers de pommiers et de poiriers d'été (récoltés vers le 15 août), de pruniers et de cognassier.
Le quartier de la Lagne est une dépression irriguée par des canaux et mise en culture par des fermes dispersées. On y trouvait les mêmes cultures que précédemment, ainsi que des vergers. Certains mur de soutènement de terrasse, en pierre sèche, sont percés de niches en arc segmentaires servant de silos à légumes hivernaux.
Les vergers des plaines de Castellane ont longtemps contribués à la prospérité de la communauté : les variétés de pommes ("Rouge de Castellane"), de poires ("poire Curé" ou "poire longue") étaient vendues en contre-saison sur les marchés de Nice et de Grasse. Les prunes (notamment la variété rouge dite "pardigone"), après avoir été ébouillantées et pellées étaient mises à sécher dans les séchoirs sous les toits, accrochées à des "buissons" en vannerie tressée ou étalées sur des claies. Une fois séchées et tapées, elles étaient vendues sous le nom de "pistoles". Dans les années 1930, la production de coing était parfois vendue aux distilleries de Grasse.
En 2007, l'économie agricole est devenue très marginale : seules quelques fermes à Angles, à La Lagne , au Plan de la Palud, à l'Escoulaou, au Plan de Notre-Dame et sur la Plaine de Cheiron continuent leurs activités agricoles. Quelques petites entreprises et artisans se sont installés à Chaudanne et au Plan de la Palud, mais l'essentiel de l'activité économique de Castellane est lié au tourisme : accueil en camping, hôtel, gîtes, restaurants, magasins, prestations de découvertes sportives dans les Gorges du Verdon, etc. L'activité des barrages hydroélectriques influe également sur la vie économique locale : des conventions sont passées entre E.D.F. et les prestataires touristiques afin de réguler le niveau d'eau du Verdon nécessaire aux activités sportives. En outre, le statut de Sous-Préfecture de Castellane conserve également à la cité une activité non négligeable de services publics et administratifs: école, collège, hôpital, gendarmerie, perception, etc.
2. Ancienne commune de Castillon
A. HISTORIQUE
Cette commune a été rattachée à Castellane en 1948.
Dès le 13e siècle, la communauté de Castillon est mentionnée séparée entre un "Castillon bas" (le village) et un "Castillon haut" (actuel village de Blaron). Le site castral de "Castillon bas" était situé sur un promontoire rocheux situé au sud du village. A "Castillon supérieur", une fortification du 12e siècle était construite sur l'épaulement situé à l'est de Blaron, où est aujourd'hui aménagé un point de vue sur le lac (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001, p. 67).
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique 1 maison noble et 16 maisons roturières pour un total de 20 hommes aptes à porter les armes à "Castillon bas" ; il indique 4 maisons nobles et 10 maisons roturières pour un total de 16 hommes aptes à porter les armes à "Castillon haut". En 1303, le recensement indique 21 feux de queste à "Castillon bas" et 12 à "Castillon haut", soit une population totale que l'on peut estimer à environ 180 habitants. En 1315, ces chiffres tombent à 16 feux de queste à "Castillon bas" et 6 feux de queste à "Castillon haut". En 1319 ces chiffres sont respectivement de 11 et 6, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 90 habitants. En 1471, il y a 12 foyers imposables. 18 maisons sont habitées en 1504, 25 en 1540. En 1698, à "Castillon bas", il y a 16 maisons habitées par 20 familles ; "Castillon haut n'est pas mentionné à cette époque. En 1728, on compte 36 maisons pour 41 familles. En 1765, 46 maisons abritent une population totale de 200 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1804 avec une population de 213 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (61 habitants en 1911, 35 en 1921) (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE). En 2007, seule une maison de Blaron est habitée à l'année.
Une grande partie du territoire communal a été ennoyée entre 1947 et 1949, lors de la mise en eau du lac de retenue du barrage de Castillon-Demandolx. Le village de "Castillon bas" a été dynamité en hiver 1947. Les vestiges reposent à environ 25-30 mètres sous le niveau normal du lac. Le cimetière a été déplacé en rive gauche du lac à cette même époque.
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Castillon était limitrophe à l'est aux communes de Saint-Julien et de Demandolx, au sud et à l'ouest à l'ancienne commune de Castellane, au nord-ouest à l'ancienne commune de Courchon.
L'ancien territoire communal, très petit, s'étendait principalement sur la rive droite du Verdon, jusqu'aux sommets de la Crête du Loup au nord-ouest et de Pimandon au sud-ouest. Une petite section de terrain, dite "La Graou", se trouvait en rive gauche du Verdon, en face du village.
L'altitude minimale devait se situer aux alentours des 800 mètres, sur les rives du Verdon. L'altitude maximale est de 1489 mètres, à la Crête du Loup.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver.
Le sous-sol est de nature calcaire. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques. On trouve un affleurement de gypse blanc au nord-ouest du hameau de Blaron. Certains versants marneux sont stériles et profondément creusés par les ravins.
Le relief est important, avec de forts dénivelés. Des torrents, à hydrologie saisonnière, drainent les versants et alimentent le Verdon.
La végétation naturelle est principalement un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts, qui pousse sur les adrets. Les pentes raides à l'adret offrent une végétation de lande à lavande et thym. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc. Le lit principal du Verdon est stérile et recouvert de galets.
Les pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à des murs de soutènement en pierre sèche.
Des photographies du début du 20e siècle nous montrent un paysage agricole très ouvert, avec des versants très dénudés et peu de végétation arborée en dehors des vergers et des bords des torrents. Les versants rocheux et arides au-dessus de Blaron vers Courchon étaient utilisés comme parcours de pâturage pour les troupeaux.
En 1947, l'eau du lac de barrage de Castillon-Demandolx à ennoyé toute la partie basse jusqu'à la côte 880 mètres. Seul l'éperon castral du site de Castillon émerge encore sous forme d'un îlot pyramidal.
En 2007, les terrasses de culture et les champs sont abandonnés, embroussaillé ou boisés.
Carte de Cassini et cadastres
La Carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle mentionne le village de Castillon et son église. En revanche, étonnamment, le hameau de Blaron est totalement ignoré.
La Carte de Cassini signale également un "moulin de Castillon", qui semble être situé plutôt sur le ravin des Clares, en face du village de Saint-Julien.
Le plan cadastral de 1834 indique effectivement un moulin, accompagné d'une "foulerie", tous les deux alimentés par une dérivation des eaux du ravin des Clares. Les eaux du canal finissent par arroser un ensemble de parcelles nommées "Pré du Moulin".
La lecture du plan cadastral de 1834 montre également une grande dispersion de petits bâtiments agricoles isolés dans les zones cultivées aujourd'hui ennoyées. A Blaron, un îlot de bâtiments à vocation agricole se trouvait à l'entrée ouest du village.
Réseau viaire
De part sa position dans la vallée du Verdon, le village de Castillon était traversé par une voie importante reliant Castellane à Saint-André.
Un chemin desservait le hameau de Blaron. Il franchissait le ravin du Défends par un petit pont en maçonnerie à arche unique, avec un parapet.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, une route reliant Castillon à Saint-Julien par la rive gauche fut construite. Elle franchissait le Verdon par un pont en pierre de taille à arche unique, avec un parapet en fonte.
L'actuelle route reliant Blaron à La Baume date des années 1950.
Organisation du bâti
L'ancien territoire communal était occupé par un village et un hameau : Blaron. Quelques fermes isolées occupaient des positions agricoles privilégiées.
La partie basse des versants dominant le Verdon, aménagée en terrasse de culture, était occupée par de nombreux petits entrepôts agricoles bien visibles sur les plans anciens.
Le village de Castillon était situé à une centaine de mètres en contre-haut de la rive droite du Verdon. Il était installé sur un petit replat dominé au sud par un éperon rocheux sur lequel se situait le site castral. Les photographies anciennes nous montrent que le village était construit en îlots de bâtiments mitoyens adossés à la pente. Sur la place du village, un grand bâtiment, apparemment lotis sous un toit pavillon, pourrait être une ancienne demeure seigneuriale. Les maisons possèdent des séchoirs et des galeries de séchage en façade. Il y avait une église et un cimetière, un presbytère et une école.
Le hameau de Blaron est situé au pied d'un grand replat et domine le ravin éponyme. Il est composé de deux rues bordées d'un seul côté d'îlots de bâtiments mitoyens, accolés à la pente. Une chapelle et un cimetière sont construit en contre-bas immédiat du hameau, qui possède un four à pain. Un petit écart de quelques bâtiments, appelé "les Bastides", se trouve à quelques centaines de mètres en contrebas du hameau.
Economie rurale
Les versants proches du Verdon étaient cultivés en cultures sèches. Une partie des terrains situés en aval du canal d'irrigation du moulin devaient bénéficier de l'irrigation. Sur les photographies anciennes, on voit que les terrains situés immédiatement entre Castillon et le bord du Verdon sont cultivés en champs et en prés, avec quelques vergers.
Le replat situé au-dessus de Blaron était cultivé en champs, les zones situées en contrebas du hameau étaient aménagées en terrasses de culture sèche. Les parties supérieures des versants étaient pâturées par les troupeaux. Une aire de battage caladée était aménagée à l'est du hameau de Blaron (à côté de l'oratoire).
En 1834, il existait un moulin et un foulon ("foulerie"), alimentés par une dérivation d'un affluent du Verdon.
La culture de la lavande ne semble pas avoir particulièrement marqué l'économie locale.
En 2007, seule une ferme cultive des terrains à Blaron. Il n'y a aucune autre activité économique sur ce territoire.
3 Ancienne commune de Chasteuil
A. HISTORIQUE
Cette commune a été rattachée à Castellane en 1973.
Le site castral de Chasteuil est situé sur un promontoire rocheux situé au nord du village, au lieu-dit "Vieux Chasteuil". Les vestiges d'une tour rectangulaire se trouve en contre-bas du village actuel, (au sud du parking, au lieu-dit cadastral "Serre du Pigeonnier"). Elle possède des pierres de chaînage à bossages et pourrait dater du 13e siècle ou du 14e siècle.
Des peintures rupestres ont été découvertes dans le secteur indiqué "Rochers de Baux" sur la carte IGN.
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique 7 maisons nobles et 24 maisons roturières pour un total de 25 hommes aptes à porter les armes. En 1303, 1315 et 1319 le recensement indique 20 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 110 habitants. En 1471, il y a 6 foyers imposables. 9 maisons sont habitées en 1504. En 1698, on compte 14 maisons sont habitées par 18 familles. En 1728, on compte 30 maisons pour 38 familles. En 1765, 32 maisons abritent une population totale de 122 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1841 avec une population de 170 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (60 habitants en 1911, 36 en 1921) (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE).
Le village de Chasteuil a subi un violent tremblement de terre en 1951. Il a ensuite été déserté avant d'être à nouveau habité au milieu des années 1970.
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Chasteuil était limitrophe au nord à l'ancienne commune de Taulanne, à l'est à l'ancienne commune de Villars-Brandis, au sud à l'ancienne commune de Taloire, au sud-ouest et à l'ouest aux communes de Rougon et de Blieux.
L'ancien territoire communal s'étendait sur la rive droite d'un méandre du Verdon, jusqu'aux sommets de Pré Chauvin et les Cadières de Brandis au nord et de la Crête des Lauzes au sud.
L'altitude minimale est de 655 mètres, sur les rives du Verdon. L'altitude maximale est de 1741 mètres, au sommet de Pré Chauvin.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver.
Le sous-sol est de nature calcaire. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques. Certains versants marneux sont stériles et profondément creusés par les ravins.
Le relief est important, avec de forts dénivelés. La partie nord de la commune est essentiellement composée de falaises, de barres rocheuses et d'éboulis. Des torrents, souvent à hydrologie saisonnière, drainent les versants et alimentent le Verdon.
La végétation naturelle est principalement un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts, qui pousse sur les adrets. Les ubacs sont couverts de forêts de pins sylvestres. Les pentes raides à l'adret offrent une végétation de lande à lavande et thym. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc. Les sommets sont dénudés et arides.
Les pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à des murs de soutènement en pierre sèche.
En 2007, ces terrasses sont abandonnées, embroussaillées ou boisées.
Carte de Cassini et cadastres
La Carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle mentionne le village de Chasteuil avec son église. Elle localise le site castral par la mention d'une tour ruinée, ainsi qu'une chapelle Saint-Martin, située sur les bords du Verdon. Ce document précise également la présence d'un moulin. L'ancienne route de Castellane à Moustier est bien lisible.
Le plan cadastral de 1835 mentionne également ce moulin, avec une retenue d'eau alimentée par une dérivation du ravin de la Font (ou "ravin du Ray" sur le plan). La chapelle Saint-Martin n'est plus mentionnée sur ce plan.
Réseau viaire
Le village de Chasteuil est traversé par l'ancienne route de Castellane à Moustier (actuel G.R. 4). Il s'agit d'un chemin muletier d'environ un mètre cinquante à deux mètres de large, construit à flanc de versant avec des murs de soutènement en pierre sèche. Une bifurcation menait à Blieux.
Un ancien chemin reliait le village au quartier des bords du Verdon.
La route actuelle date des années 1960.
Organisation du bâti
L'ancien territoire communal est occupé par le village, qui forme le seul ensemble aggloméré de bâtiments, et par quelques constructions dispersées, notamment dans la partie inférieure des versants.
Le village est constitué de plusieurs îlots denses de bâtiments mitoyens, bordant des ruelles étroites. Un gros bâtiment sous un toit en pavillon est l'ancienne demeure seigneuriale. Une église se trouve au centre du village, avec son cimetière. Ce village possède une ancienne école et un four à pain.
Un quartier agricole se trouve au bord du Verdon, il est occupé par des entrepôts agricoles dispersés et quelques fermes.
Economie rurale
La partie la plus proche du Verdon était cultivée en prés et en cultures maraîchères. Les pentes favorables étaient aménagées en terrasses de culture sèche (lentille, pois-chiche, fève et haricot) ou en céréales. Les secteurs proches des sommets étaient utilisés comme parcours de pâturage pour les troupeaux.
Une aire de battage seigneuriale, pavée, se trouve à quelques centaines de mètres à l'est du village. Un moulin était installé au bord du Verdon, alimenté par une dérivation du ravin de Ray. Ce toponyme laisse d'ailleurs supposer la culture du chanvre, que l'on mettait à rouir.
Certaines fermes et maisons possédaient des ruchers, soit installés sur des terrasses dans les zones agricoles, soit installés à l'intérieur des bâtiments sous forme de ruchers-placards.
En 2007, seule une ferme en élevage ovin est présente sur le territoire. Un atelier de poterie et un apiculteur sont installés depuis quelques décennies. La principale activité est l'accueil touristique, deux grands campings sont aménagés sur les rives du Verdon et des maisons du village ont été converties en gîtes.
4. Ancienne commune d'Eoulx
A. HISTORIQUE
Cette commune a été rattachée à Castellane en 1973.
Des sépultures à coffres ont été fouillées sur l'"Adrech de Balancier", elles semblent dater de l'époque romaine.
De nombreux tessons de tegulae ont été ramassés dans les terrasses en contrebas de la chapelle Saint-Pons.
Le site castral de Eoulx est situé sur un l'arrête rocheuse dominant le village au nord : des vestiges d'élévations sont encore bien visibles. La chapelle Saint-Pons était l'église paroissiale. Au tout début du 16e siècle, un contrat de mariage est encore passé dans "l'ancien château" (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001, p; 172).
L'actuel château d'Eoulx date de la fin du 17e siècle et du 18e siècle : en septembre 1687, Joseph de Raimondis seigneur d'Eoulx, fait une demande d'autorisation auprès de l'intendant de marine pour couper du bois afin de construire son château (J. Cru, Ibid., p 216).
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique 2 maisons nobles et 23 maisons roturières pour un total de 25 hommes aptes à porter les armes. En 1303, 1315 et 1319 le recensement indique respectivement 43, 46 et 40 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 215 habitants. En 1471, il y a 10 foyers imposables. 40 maisons sont habitées en 1504, 73 en 1540. En 1698, on compte 30 maisons sont habitées par 50 familles. En 1728, on compte 52 maisons pour 54 familles. En 1765, 70 maisons abritent une population totale de 355 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1811 avec une population de 292 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (105 habitants en 1911, 93 en 1921) (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE).
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Eoulx était limitrophe au nord-est à la commune de La Garde, au sud-est à la commune de Brenon (département du Var), au sud-ouest à la commune du Bourguet (département du Var), au nord-ouest aux anciennes communes de Robion et de Castellane.
L'ancien territoire communal était délimité au sud par la rivière du Jabron, à l'ouest par la crête de Balancier, au nord par le sommet de Destourbe, à l'est par les collines de Sebet.
L'altitude minimale est de 826 mètres, sur les rives du Jabron. L'altitude maximale est de 1543 mètres, au sommet de Destourbes.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver.
Le sous-sol est de nature calcaire. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques. Des affleurements de gypse et de pierre à chaux sont présents localement. Certains versants marneux sont stériles et profondément creusés par les ravins.
Le relief est important, avec de forts dénivelés. Des torrents, souvent à hydrologie saisonnière, drainent les versants et alimentent le Jabron.
La végétation naturelle est principalement un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts, qui pousse sur les adrets. Les ubacs sont couverts de forêts de pins sylvestres. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc. Les quartiers du Roulé Béou et du Colombier présentent de nombreux chênes pubescents pluriséculaires de très belles dimensions. Se sont les témoins de la mise en défend de ces forêts au profit de la Marine royale.
Les pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à des murs de soutènement en pierre sèche.
En 2007, ces terrasses sont abandonnées, embroussaillées ou boisées.
Carte de Cassini et cadastres
La Carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle mentione le village d'Eoulx, avec son église. Elle localise également la chapelle Saint-Pons et la chapelle castrale. En outre ce document mentionne un certain nombre d'écarts sans églises (Coste Vieille, La Rivière, et Codebrune) et de fermes isolées (la Tinade, Codegagne, le Plan, le Colombier). Le moulin d'Eoulx est également mentionné, mais sa localisation parait erronée.
Effectivement, le plan cadastral de 1835 mentionne également ce moulin, mais sur la rive opposée.
Réseau viaire
L'ancien territoire communal était desservi par quelques voies communales. Une route menait à Robion par Saint-Thyrs. Une route menait à La Garde en suivant un tracé proche de l'actuel R.D. 132. Un chemin desservait les écarts d'Aco de Brun et de la Rébière, jusqu'aux rives du Jabron. Un autre chemin allait jusqu'à Coste Vieille. Ces voies étaient des chemins muletiers, généralement construit à flanc de versant avec des murs de soutènement en pierre sèche.
Organisation du bâti
L'ancien site du village se situe sur la crête rocheuse au nord. Y subsistent des vestiges de remparts, du donjon et de quelques autres pans de murs. Une chapelle Notre-Dame est construite avec les matériaux des ruines. La chapelle Saint-Pons est l'ancienne église paroissiale.
L'actuel village d'Eoulx est organisé autour de trois rues parallèles aux courbes de niveau. Elles sont bordées d'îlots de bâtiments mitoyens adossés à la pente. Le "château d'Eoulx" est un grand bâtiment de plan rectangulaire, flanqué de tour, qui se situe à l'entrée est du village. Il domine un ancien jardin en terrasses. Un four à pain était placé au centre du village, l'école occupait une maison sur la place de la fontaine. L'église et le cimetière se trouvent à quelques dizaines de mètres à l'ouest.
Outre le village d'Eoulx, l'ancien territoire communal est occupé par trois écarts formés de quelques bâtiments mitoyens, adossés à la pente : Aco de Brun, La Rébière, Coste Vieille. Des fermes isolées (le Colombier, Latinaud, le Plan, Rayaup…) complètent ce maillage. Enfin, quelques entrepôts agricoles sont dispersés dans les secteurs agricoles.
Economie rurale
Les versants favorables étaient aménagés avec des terrasses permettant la mise en place de cultures sèches et de céréales. Les terrains plus plats situés dans le fond de la vallée du torrent d'Eoulx étaient cultivés en prés de fauche et en champs, ainsi qu'en vergers.
Les sommets dénudés et rocheux étaient utilisés comme parcours de pâturage pour les troupeaux.
La culture de la lavande a connu un certain essor dans la commune et deux distilleries ont fonctionnée des années 1920 aux années 1960.
En 2007, une exploitation agricole cultive surtout des pommes de terre et des légumineuses. Quelques maisons ont été aménagées en gîtes d'accueil.
5. Ancienne commune de Robion
A. HISTORIQUE
Cette commune a été rattachée à Castellane en 1973.
Le site castral de Robion est situé sous la barre rocheuse dominant le village, au pied de la chapelle troglodyte Saint-Trophime. Un site défensif du 12e siècle, possédant des aménagements en pierre sèche, a été localisé à proximité de la ferme ruinée dite "la Bastie", il permettait de surveiller l'ancien chemin de Castellane à Trigance (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001, p. 63).
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique 1 maison noble et 4 maisons roturières pour un total de 3 hommes aptes à porter les armes. En 1303, 1315 et 1319 le recensement indique 7 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à environ une quarantaine d'habitants. En 1471, il y a 11 foyers imposables. 16 maisons sont habitées en 1504, 38 en 1540. En 1698, on compte 26 maisons sont habitées par 26 familles. En 1728, on compte 28 maisons pour 38 familles. En 1765, 31 maisons abritent une population totale de 131 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1831 et 1841 avec une population de 132 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (77 habitants en 1911, 59 en 1921) (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE).
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Robion était limitrophe au nord de l'ancienne commune de Castellane, à l'est de l'ancienne commune d'Eoulx, au sud de la commune du Bourguet (département du Var), à l'ouest de l'ancienne commune de Taloire.
L'ancien territoire communal, de petite dimension, s'étendait au sud-est de la Montagne de Robion.
L'altitude minimale est de 833 mètres, à la Clue de Robion sur les bords du torrent de Rayaup. L'altitude maximale est de 1660 mètres, au sommet de la Montagne de Robion.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver.
Le sous-sol est de nature calcaire. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques. Certains versants marneux sont stériles et profondément creusés par les ravins.
Le relief est important, avec de forts dénivelés. Des torrents, souvent à hydrologie saisonnière, drainent les versants et alimentent le ravin de Robion et le torrent de Rayaup.
La végétation naturelle est principalement un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts, qui pousse sur les adrets. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc.
Les pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à des murs de soutènement en pierre sèche.
En 2007, ces terrasses sont abandonnées, embroussaillées ou boisées.
Carte de Cassini et cadastres
La Carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle mentionne le village de Robion et son église, ainsi que l'écart du Petit-Robion. Elle localise égelement les chapelles Saint-Trophime et Saint-Ils, ainsi que quelques fermes isolées : Abeille, Colombier, Padoux, Logis, Pré du Loup. Ce document signale également un moulin.
Le plan cadastral de 1834 mentionne également ce moulin en rive droite du ravin de Robion. Il possède un grand réservoir d'eau alimenté par deux canaux de dérivation ayant leurs prises sur deux ravins parallèles.
Réseau viaire
L'ancien territoire communal est traversé par une ancienne voie importante, reliant Castellane à Draguignan par Jabron. Son tracé est sensiblement identique à celui de l'actuelle R.D 102, sauf au passage des clues du torrent de Rayaup, qui étaient évitées en longeant la rive gauche du ravin de Savoye.
Un autre chemin suivait le tracé du ravin de Robion pour rejoindre le Bourget depuis Robion. Un chemin reliait Robion au Petit-Robion et à la route de Castellane à Draguignan. A l'ouest, un chemin reliait Soleils et Taloire par la Basse de la Doux. Ces chemins communaux étaient généralement construits à flanc de versant avec des murs de soutènement en pierre sèche.
D'autres chemins et sentiers desservaient les fermes isolées et les zones agricoles.
Organisation du bâti
Le village de Robion est organisé en trois îlots de bâtiments mitoyens, adossés à la pente, et bordant des rues parallèles aux courbes de niveau. Quelques fermes sont construites à proximité immédiate. Le village possède un four à pain. L'école, ainsi que l'église et son presbytère sont construit un peu à l'écart.
Outre le village de Robion, l'ancien territoire communal est occupé par un écart (Petit-Robion) et des fermes isolées (La Doux, Abeille, Sarrayer, le Coulet, la Bastié, Saint-Thyrs…).
L'écart du Petit-Robion est organisé en trois îlots de bâtiments mitoyens. Cet écart possédait un four à pain. Une ferme est construite à proximité immédiate.
Il n'y a pas d'entrepôts agricoles isolés dans les zones agricoles.
Economie rurale
Les espaces relativement plats situés en contrebas du village et autour du Petit-Robion étaient cultivés en champs et en prés. Au-dessus du village, les pentes ont été aménagées en terrasses de cultures sèches et de céréales, avec des murs en pierre sèche.
Depuis la seconde moitié du 19e siècle, l'élevage ovin est prédominant.
Pendant la première moitié du 20e siècle, la récolte de la lavande cultivée et la cueillette de la lavande sauvage ont été suffisamment importante pour qu'une petite distillerie soit aménagée au Petit-Robion, adjacente au four à pain.
En 2007, deux exploitations agricoles maintiennent cette activité : la ferme du Serrayer et la ferme du Colombier. Quelques maisons ont été aménagées en gîte d'accueil.
6. Ancienne commune de Taloire
A. HISTORIQUE
Cette commune a été rattachée à Castellane en 1973.
Le site castral de Taloire est situé sur le sommet de la montagne située au nord du village : les vestiges d'un bâtiment de plan carré, construit en pierre sèche, y sont bien visibles. La chapelle Saint-Etienne située juste en contrebas était l'église castrale.
L'emplacement actuel du village sur l'éperon rocheux, avec ses fortifications, date probablement du début du 15e siècle. Il est en tout cas mentionné au 16e siècle, avec son château.
Le château de Soleils est un arrière-fief constitué en 1670 par démembrement de la seigneurie de Taloire (J. Cru, ibid., p. 318). Au sud-est du château de Soleils se trouve le site castral du Rocher de la Forteresse, aménagé en 1189 (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001, p. 50).
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique aucune maison noble et 18 maisons roturières pour un total de 22 hommes aptes à porter les armes. En 1303, le recensement indique 22 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 120 habitants. En 1315 et 1319 le recensement indique 28 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 150 habitants. En 1471, il y a 10 foyers imposables. 40 maisons sont habitées en 1504, 73 en 1540. En 1698, on compte 30 maisons sont habitées par 30 familles. En 1728, on compte 30 maisons pour 39 familles. En 1765, 24 maisons abritent une population totale de 101 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1831 avec une population de 122 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (34 habitants en 1911, 25 en 1921) (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE). En 2007, 4 maisons sont habitées à l'année.
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Taloire était limitrophe au nord des anciennes communes de Chasteuil, Villars-Brandis et Castellane, à l'est de l'ancienne commune de Robion, au sud des communes du Bourguet et de Trigance (département du Var), à l'ouest de la commune de Rougon.
L'ancien territoire communal, de petite taille, s'étendait principalement en rive gauche du Verdon, jusqu'à la Montagne de Robion. Il comprenait également une grande section autour du Château de Soleils, ainsi qu'une petite bande de terrain en rive droite du Verdon, en contre-bas de l'écart de Brans.
L'altitude minimale est de 652 mètres, au pont de Soleils. L'altitude maximale est de 1660 mètres, au sommet de la Montagne de Robion.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver.
Le sous-sol est de nature calcaire. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques. Certains versants marneux sont stériles et profondément creusés par les ravins.
Le relief est important, avec de forts dénivelés. Quelques torrents à hydrologie saisonnière drainent les versants et alimentent le Verdon.
La végétation naturelle est principalement un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts, qui pousse sur les adrets. Les ubacs sont recouverts d'une forêt de pin sylvestre. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc.
Les pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à des murs de soutènement en pierre sèche.
En 2007, ces terrasses sont abandonnées, embroussaillées ou boisées.
Carte de Cassini et cadastres
La Carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle mentionne le village de Taloire et son église. La chapelle castrale de Saint-Etienne est localisée. Le Château de Soleils est mentionné comme un hameau pourvu d'une église.
La lecture du plan cadastral de 1835 nous montre que les maisons du village situées derrière le rempart étaient encore debout.
Réseau viaire
L'ancien territoire communal possède quelques voies de desserte locale. Un chemin permet de relier Castellane, il passe par la rive gauche du Verdon, dans le secteur des Glayes. Un autre chemin permet de rejoindre Robion par le Pas de la Colle, il dessert également le secteur de Soleils. D'autres chemins desservent les zones agricoles, notamment dans le secteur de l'Aoulé. Se sont des chemins muletiers qui sont généralement construit à flanc de versant, avec des murs de soutènement en pierre sèche. Leur largeur est d'environ un mètre à un mètre cinquante.
Au quartier de Brans, la route de Castellane à Draguignan sert de limite communale.
Organisation du bâti
Le village castral de Taloire était sans doute bâti à proximité de la chapelle Saint-Etienne. Cependant, des traces de construction anciennes semblent visibles au pied du pierrier descendant de cette colline.
Au 15e siècle sans doute, le village de Taloire est construit sur une échine rocheuse. Il est constitué d'îlots de bâtiments mitoyens, adossés à la pente. Il est fermé côté ouest par un rempart, qui a été ouvert par la suite afin d'y aménager une rue. De nombreuses maisons et le four à pain y sont adossés. Au nord et au sud, la raideur des pentes forme un glacis infranchissable. Dès la fin du 17e siècle, les constructions ont peu à peu débordé des remparts et "glissé" sur le petit col situé entre l'église et le rempart, formant aujourd'hui le cœur du village (des bâtiments situés à cet endroit portent des chronogrammes du dernier quart du 17e siècle et du premier quart du 18e siècle. Le village possédait une église et un cimetière, un presbytère et une école. Les maisons situées derrière le rempart sont pour la plupart totalement ruinées en 2007.
Deux fermes sont isolées : le château de Soleils et Fontpuge, elles possèdent des bâtiments accolés.
Une maison de l'écart de Brans (dépendant de l'ancienne commune de Villars-Brandis) appartenait à l'ancienne commune de Taloire.
Quelques entrepôts agricoles et abris en pierre sèche étaient dispersés dans les zones agricoles, notamment au quartier de l'Aoulé. Ils sont tous ruinés en 2007.
Economie rurale
Au 16e siècle, Taloire est réputé "sans bois" et ne "possède aucun pâturages communs", les habitants utilisent des droits de compascuité sur les territoires voisins. En 1690, une ordonnance de Colbert y interdit l'élevage des chèvres, en 1698, "toutes les pentes sont dénudées" (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001).
Les versants bien exposés étaient aménagés en terrasses de cultures sèches, de céréales et de vignoble (ce dernier notamment au quartier de l'Aoulé). Les terrains plus plats autour du village, du château de Soleils étaient cultivés en champs. Seules les parcelles situées à Brans bénéficiaient de l'arrosage grâce au canal d'irrigation. Quelques propriétaires de Taloire possédaient des parcelles à Brans (commune de Villars-Brandis), sur lesquelles ils faisaient notamment de la vigne.
Du maraîchage était fait sur les rives du Verdon, au lieu-dit cadastral "les Listes", en face de Chasteuil.
Un grand rucher en terrasse a été aménagé à la charnière entre le 19e siècle et le 20e siècle. Il est situé en contrebas du village, à l'ouest. Il est probable que certaines fermes ou maisons possédaient des ruchers installés à l'intérieur des bâtiments, sous forme de ruchers-placards.
Il n'y avait pas de moulin sur l'ancienne commune de Taloire et les habitants allaient moudre au moulin de Chasteuil.
Une tuilerie artisanale a fonctionné à Brans de la fin du 19e siècle jusqu'aux années 1920.
En 2007, la seule activité économique du territoire consiste en un petit élevage de chèvres.
7. Ancienne commune de Taulanne
A. HISTORIQUE
Cette commune a été rattachée à Castellane en 1973.
Le site ancien de Taulanne semble avoir été à l'ancien hameau de Roux.
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique aucune maison noble et 10 maisons roturières pour un total de 10 hommes aptes à porter les armes. Pour les années 1303, 1315 et 1319, le recensement indique 15 et 16 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à environ 80 habitants. A la fin du 14e siècle, le territoire est ravagé par les bandes de routiers et est dans l'incapacité de payer l'impôt. En 1471, il y n'y a aucun foyer imposable. Aucune maison n'est habitée en 1504, contre 5 en 1540. En 1698, on compte 11 maisons sont habitées par 11 familles. En 1728, on compte 13 maisons pour 18 familles. En 1765, 18 maisons abritent une population totale de 97 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Ainsi, après un abandon de quelques décennies, le territoire est exploité en essarts dès 1475 par les habitants de Castellane. Le parcellaire en lanière des sections B3 et B4 des cadastres, typique d'un parcellaire de colonisation planifiée, traduit ce nouvel élan de défrichement. A la fin du 15e siècle, et au début du 16e siècle, des abus dans ces coupes de bois amènent à une mise en défend d'une partie des forêts (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001, p. 193).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1851 avec une population de 171 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (64 habitants en 1911, 46 en 1921) (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE).
La ferme des Lèques a été brûlée lors de la retraite allemande en 1944.
En 2007, 4 maisons sont habitées à l'année.
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Taulanne était limitrophe au nord à la commune de Senez, à l'est à l'ancienne commune de Castellane, au sud aux anciennes communes de Chasteuil et de Villars-Brandis, à l'ouest à la commune de Blieux.
L'ancien territoire communal occupe un grand cirque glaciaire, limité au sud, à l'ouest et au nord par un ensemble de barres rocheuses (Cadières de Brandis, Crête du Pas du Loup, Crête des Barres, Graou) coupées par le torrent de Saint-Pierre au niveau de la Clue de Taulanne. A l'est, la limite se situait au Col des Lèques.
L'altitude minimale est de 1054 mètres, à l'église. L'altitude maximale est de 1741 mètres, au sommet du Pré Chauvin.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver.
Le sous-sol est de nature calcaire, avec une forme de calcaire à liant gréseux localement nommé "grès de Taulanne" se débitant en petites plaquettes homogènes. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques. Certains versants marneux sont stériles et profondément creusés par les ravins. Un important gisement de mammifères aquatiques (Sirénien) fossiles, datant de l'ère Tertiaire, a été découvert dans le ravin de Tabori.
Le relief est important, avec de forts dénivelés. Quelques torrents à hydrologie saisonnière drainent les versants et alimentent le torrent de Saint-Pierre, affluent de l'Asse.
La végétation naturelle est principalement un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts, qui pousse sur les adrets. Les ubacs sont recouverts d'une forêt de pin sylvestre. Des hêtres poussent sous le sommet des barres rocheuses à l'ubac. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc.
Certaines pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à des murs de soutènement en pierre sèche.
Carte de Cassini et cadastres
La Carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle mentionne l'actuel village de Taulanne, avec son église, mais le précise comme étant une succursale. Effectivement le village initial (hameau des Roux) est nommé Taulanne-Haut et est mentionné comme étant dépourvu d'église ou de chapelle. Un quartier agricole (situé au bord de l'actuel ravin des Prés et de l'Abreuvage) est mentionné comme Taulanne-Bas. Quelques fermes isolées sont mentionnées et nommées : Lèque, Lardoire… Un relais de poste est situé au bord de l'ancienne route, au pied de la montée permettant de franchir la Clue de Saint-Pierre. Il est mentionné comme le "Cabaret de Taulanne". Ce document précise en outre l'existence d'un moulin, situé sur le torrent de Saint-Pierre, immédiatement en amont de ce relais.
Le plan cadastral de 1834 mentionne également ce moulin. Il est alimenté par une dérivation du torrent de Saint-Pierre, prise juste en aval de la confluence du torrent du Pré et de l'Abreuvage. Ce canal remplit un réservoir allongé, sans doute une petite dépression naturelle fermée par un barrage. Le bâtiment du moulin est construit sur les berges mêmes du torrent. Sur ce plan, le relais de poste est nommé "le Laugis". Outre le village, les écarts (hameau de la Tour, hameau de Roux, hameau des Roux ou des Combes) sont indiqués comme bâtis et habités. Il en est de même des fermes isolées (Simon, Alexis, Latil, Lèque).
Sur les plans cadastraux de 1834 et 1983, le parcellaire des sections boisées B3 et B4 apparaît très découpé, en lanières parallèles aux courbes de niveaux et perpendiculaires aux ravins. Il témoigne sans doute d'une politique de défrichement planifiée, établie aux 15e siècle et au 16e siècle.
Réseau viaire
L'ancienne commune de Taulanne était traversée par la Route Royale n°85 de Lyon à Antibes ancienne R.N. 85, actuelle R.D. 4085). Sur la carte de Cassini (1780-1782), cette route franchit la clue de Saint-Pierre par une série de lacets et de rampes s'élevant en rive gauche du torrent de Saint-Pierre. Sur le plan cadastral de 1834, la route passe déjà à son emplacement actuel, c'est-à-dire dans la clue.
Dans la partie la plus plane, au centre de la commune, de nombreux chemins forment un maillage relativement dense qui dessert les écarts, les fermes isolées et les zones agricoles.
Un chemin, dit "des Passages" sur le plan de 1834, dessert les bois communaux depuis le col des Lèques.
Ces chemins communaux étaient souvent des chemins muletiers, larges d'un mètre à un mètre cinquante, souvent construit à flanc de versant avec des murs de soutènement en pierre sèche.
Le mur de soutènement d'une portion du chemin qui borde le ravin des Prés et de l'Abreuvage (dit "chemin de Preinaud") est daté par un chronogramme gravé : 1894. Cependant ce chemin existe déjà en 1834, il s'agit donc vraisemblablement d'une réfection ou d'un agrandissement (localisation : environ là où le torrent franchit la côte 1080 mètres sur la carte IGN, en rive gauche).
Organisation du bâti
En 1475, lors de la remise en valeur forestière du territoire, on compte onze granges et bastides dispersées. En 1698, ce chiffre ne semble pas avoir varié (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001, p. 193, p. 229).
L'ancien territoire communal était occupé par quatre écarts dispersés et quelques fermes isolées.
Le village, de création probablement moderne (début 18e siècle ?) est composé de quelques bâtiments accolés formant des îlots bâtis. Il possédait un four à pain. Une maison d'école a été construite à la fin du 19e siècle un peu à l'écart du village. L'église et le cimetière sont situés à quelques centaines de mètres, sur l'autre rive du torrent de Saint-Pierre.
Le hameau de Roux (ruiné) était organisé en deux îlots de bâtiments mitoyens, il possédait un four à pain. Le hameau des Combes (ruiné, appelé hameau des Roux sur le tableau d'assemblage du cadastre de 1834) était constitué d'un bloc compact de bâtiments mitoyens. Le hameau de la Tour est constitué d'un unique îlot de bâtiments mitoyens adossés à la pente. Cet écart possédait un four à pain, construit après 1834.
Les fermes isolées sont composées de nombreux bâtiments accolés. La ferme de la Lèque disposait d'une citerne, les autres fermes sont à proximité de source.
Quelques entrepôts agricoles sont dispersés dans les zones de culture. De remarquables bâtiments en pierre sèche (grès de Taulanne) se trouvent au quartier des Travers ("Taulanne-bas sur la carte de Cassini).
En 2007, la plupart des bâtiments du village sont abandonnés et seules les fermes de Simon et des Combes sont debout. Les écarts de Roux et des Combes sont totalement ruinés et boisés. Quelques maisons pavillonnaires sont construites au sud du village.
Economie rurale
La partie centrale de cette ancienne commune est propice à la culture en champs de légumineuses et de céréales. Cependant, de part l'altitude élevée (partout supérieure à 1000 mètres), l'agriculture est restée modeste et semble s'être spécialisée dans l'élevage bovin.
Certains versants favorablement exposés ont été aménagés en terrasses de cultures sèche.
Le plan cadastral de 1834 mentionne en outre des "planches", aux abords du canal de dérivation du moulin. Il est probable que des micro-jardins avaient été installés à cet emplacement.
Des bois communaux sont localisés au sud-ouest ("Bois de la Faye", "Clot de la Souche" sur la carte IGN).
Un moulin est mentionné sur la carte de Cassini et sur le plan cadastral de 1834. Le relais de poste devait également fournir une activité importante.
Certaines fermes possédaient des ruchers, installés à l'intérieur des bâtiments sous forme de ruchers-placards.
En 2007, il n'y a aucune activité économique sur ce territoire. Seuls les prés sont pâturés par les vaches d'une ferme de Senez.
8. Ancienne commune de Villars-Brandis
A. HISTORIQUE
Cette commune a été rattachée à Castellane en 1964.
Deux sites castraux sont localisés. Au lieu-dit "Peire Espessa" sur la carte IGN, des aménagements fortifiés en pierre sèche ont été repérés (J. Cru, Histoire des Gorges du Verdon, Edisud, 2001). Le site castral de Brandis se situe sur l'éperon rocheux situé sous le village, où se trouve encore l'ancienne église castrale Saint-Jean. Des restes de constructions en pierre sèche sont encore visibles au pied de l'éperon, côté nord. La chapelle Saint-Jean n'existe pas encore en 1278 (J. Cru, Ibid., p. 67).
Le plus vieux recensement date de 1278, il indique aucune maison noble et 7 maisons roturières pour un total de 12 hommes aptes à porter les armes. En 1303, 1315 et 1319, le recensement indique 10 feux de queste, soit une population totale que l'on peut estimer à un peu plus de 50 habitants. En 1471, il y a 2 foyers imposables. En 1504, 9 maisons sont habitée. En 1698, on compte 14 maisons sont habitées par 14 familles. En 1728, on compte 14 maisons pour 26 familles. En 1765, 25 maisons abritent une population totale de 99 habitants (d'après E. Baratier, la démographie provençale du 13e au 16e siècle, avec chiffre de comparaison pour le 18e siècle, Paris, SEVPEN, 1961).
Au 19e siècle, le maximum démographique est atteint en 1831 avec une population de 140 habitants. Dès lors, la commune n'a cessé de perdre des habitants (49 habitants en 1911, 33 en 1921) (Archives Départementales 04, 6 M 192 ; recensement 1820-1936 ; données INSEE).
Le hameau de Brandis a été abandonné à la fin des années 1930, puis brûlés par les troupes allemandes en 1944.
B. DESCRIPTION
Localisation et géographie
L'ancienne commune de Villars-Brandis était limitrophe au nord à l'ancienne commune de Taulanne, à l'est à l'ancienne commune de Castellane, au sur à l'ancienne commune de Taloire, à l'ouest à l'ancienne commune de Chasteuil.
L'ancien territoire communal, de petite taille, consiste en un versant situé en rive droite du Verdon et limité par les Cadières de Brandis et la Crête de la Colle Bernaiche. Le sommet de Peire Espessa constitue la limite est. La rocher de Saint-Jean et la Barre de l'Aigle constituent la limite ouest.
L'altitude minimale est de 680 mètres à la clue de Saint-Jean. L'altitude maximale est de 1622 mètres à la Tête de la Barre de la Sapée.
Le climat est de type moyenne montagne méditerranéenne, avec des étés chauds et secs, des hivers froids et secs et des intersaisons plus humides. Le régime hydrique est de type orageux. La neige n'est pas rare sur les sommets en hiver. Cependant, l'orientation plein sud du versant tend à créer un microclimat plus chaud qu'à Castellane.
Le sous-sol est de nature calcaire. Il est parfois très bouleversé par les phénomènes tectoniques.
Le relief est important, avec de forts dénivelés. Quelques torrents à hydrologie saisonnière drainent les versants et alimentent le Verdon.
La végétation naturelle est principalement un maquis arbustif à chênes pubescents, buis et genêts, qui pousse sur les adrets. Les fonds de ravin et les bords des cours d'eau sont occupés par une végétation de type ripisylve avec saules, peupliers, noisetiers, aulnes, etc.
Les pentes bien exposées ont été aménagées en terrasses de culture grâce à des murs de soutènement en pierre sèche.
Carte de Cassini et cadastres
La carte de Cassini date de 1780-1782 pour la Viguerie de Castellane. Elle mentionne le village du Villars avec son église et le hameau de Brandis, mais en inversant leurs toponymes. L'église Saint-Jean est localisée et indiquée comme non ruinée. Le hameau de Brans est également localisé, il est nommé Brandis-Bas. L'ancienne route de Castellane à Moustier est bien lisible sur ce document.
Le plan cadastral de 1835 indique que l'église du Villars se situait dans l'actuel cimetière.
Réseau viaire
L'ancien territoire communal était traversé par la route de Castellane à Moustier. Cette voie importante, actuel chemin de Grande Randonnée N°4, passait néanmoins à l'écart du village et des hameaux.
La route de Castellane à Draguignan passait par Brans.
Un chemin communal reliait Le Villars à Brandis puis à Chasteuil, un autre rejoignait Brans. Depuis le Villars, un chemin menait à Taulanne. Depuis Brandis, un chemin menait à Blieux. D'autres chemins desservaient les zones agricoles. Ces chemins étaient souvent construit à flanc de versants, avec des murs de soutènement en pierre sèche.
Organisation du bâti
Le site castral était à Saint-Jean, un village était probablement installé sous la barre rocheuse et sur le col.
L'ancienne commune de Villars-Brandis était occupée par le village et deux écarts : Brandis et Brans.
Le village du Villars est composé d'un îlot très compact de bâtiments mitoyens, dont les premiers niveaux communiquent entre eux. Une grosse ferme à bâtiments accolés se trouve dans la partie haute du village. Il y a une église et un cimetière, une ancienne école et un four à pain (ruiné).
L'écart de Brandis était constitué de trois îlots de bâtiments mitoyens, adossés à la pente. Il y avait un four à pain. Cet écart est probablement consécutif au déperchement du site de Saint-Jean.
L'écart de Brans est organisé autour d'un bâtiment massif, construit sur une grande cave voûtée en berceau plein-cintre. Une extension ancienne a été faite vers l'ouest, comportant deux piles de fond. Ce bâtiment (peut-être une demeure seigneuriale) est lotit en 9 parcelles sur le plan cadastral de 1834 (7 parcelles en 1983). Quelques bâtiments indépendants forment le reste de l'écart. Un ancien relais de poste (16e siècle ?) était placé sur l'ancienne route de Castellane à Draguignan. Il a été transformé en entrepôts agricoles. Quelques fermes isolées et un colombier de plan circulaire se trouvent à l'est de Brans.
Quelques entrepôts agricoles isolés sont dispersés dans les zones de culture, notamment entre le Villars et les rives du Verdon.
Economie rurale
L'ancienne commune de Villars-Brandis était réputée pour ses vins. Effectivement, l'exposition du versant plein sud, ainsi que la position d'abri, donnée par les barres rocheuses au nord, créent un microclimat favorable au vignoble. Ainsi, les maisons du Villars et de Brans possédaient souvent une cuve à vin, voir un pressoir.
Les versants ont été aménagés par de très nombreuses terrasses de culture, construites avec des murs de soutènement en pierre sèche. On y cultivait, outre la vigne, des légumineuses sèches et des céréales.
Les pommes de terre, les raves, etc. étaient cultivés surtout à Brans, où un grand canal d'irrigation arrosait de nombreuses parcelles.
Un petit canal d'irrigation permettait l'arrosage de quelques jardins au Villars.
A Brandis, le grand replat situé sous les Cadières était cultivé en jardins et on y entretenait une peupleraie de réserve.
La culture de la lavande a connu une certaine activité dans la première moitié du 20e siècle.
Certaines fermes et maisons possédaient des ruchers, soit installés sur des terrasses dans les zones agricoles, soit installés à l'intérieur des bâtiments sous forme de ruchers-placards (ce dernier cas a notamment été relevé à Brans).
En 2007, il n'y a plus d'activité agricole sur le territoire, hormis un petit élevage caprin à Brans et une tentative de cultures aromatiques à Brandis.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.