Dossier d’œuvre architecture IA04002351 | Réalisé par
  • inventaire topographique
église paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Basse
  • Lieu-dit
  • Cadastre 1827 F 111, 112  ; 2016 F 44, 45
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Pierre-aux-Liens
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière, presbytère

Reconstruction de l'église et du clocher : 14e siècle-1680

Tableau : sainte Trinité apparaissant au-dessus de Thorame.Tableau : sainte Trinité apparaissant au-dessus de Thorame.Dans les pouillés, on mentionne l'ecclesia de Thoramine inferioris à partir de 1300 dans les comptes de décîmes. Mention identique en 1376 puis au 16e siècle. Il y a donc tout lieu de penser qu'il existe un édifice au Moyen Age à Thorame-Basse. En 1574, il aurait été détruit par une incursion protestante.

Le tableau ci-dessus (Référence IM04002985), conservé dans l'église, peint vers 1860 porte en effet l'inscription suivante : "Détruit sous l'action des perfides hérétiques en 1574, ce temple fut reconstruit avec une voûte en bois affaiblie en 1588 [...] ". La date de reconstruction, 1588, est confirmée par l'abbé Féraud qui, en 1861, témoigne : "l'église porte le millésime de 1588". En 1840, la date est toujours visible : dans un questionnaire rempli par le curé desservant, il note "le millesime gravé sur une partie du mur de l'église paroissiale fait remonter sa construction à l'année quinze cent quatre vingt huit [...]". Cette date n'a pu être vue lors de l'enquête de 2011.

Les archives conservent un prix-fait daté de 1618 pour la réalisation d'un retable pour la confrérie du Rosaire. L'église est donc achevée pour qu'une confrérie y fasse réaliser un retable. Les premiers actes paroissiaux conservés datent de 1669.

Concernant la construction du clocher, plusieurs étapes de construction et reconstrution sont à énumérer. Dans la visite pastorale de 1712, l'évêque en retrace en partie l'historique : "L'ancien clocher à côté du sanctuaire estoit fort beau, mais la communauté le fit abattre durant les guerres comme il est prouvé par la visite de Mgr Martin en 1602". La communauté, contrainte par une sentence de l'évêque de 1606, le fait rebâtir mais elle un "fait un nouveau, très petit, sur deux pillers d'un pan et sur le sanctuaire qui en est fort altéré dans sont toit". Suite aux nouvelles injonctions des évêques, en 1680, un prix-fait est finalement passé entre la communauté de Thorame-Basse et André Serraire, maître maçon de la ville de Digne (voir transcription en annexe). Il s'agit de "rabiller le tour du clocher qui est à point de tomber et de plomber isselluy et d’i faire faire une grafe de fer pour la logier avec les autres". En 1714, le clocher a été rebâti mais l'évêque n'en est pas satisfait : "nous voudrions qu'il n'eut jamais été construit là, parce que ce grand amas de terrain qu'il est impossible d'ôter cause beaucoup de domage". Il va être reconstruit effectivement... mais au 19e siècle.

De 1697 à la Révolution

L'analyse des visites pastorales permet, pour la période allant de 1697 (date de la première visite conservée) à la Révolution, de suivre l'histoire de l'église paroissiale de Thorame-Basse.

Les chapelles latérales et autels de la nef

Si la titulature de l'église, Saint-Pierre-aux-Liens, est stable, celles des chapelles changent au cours du temps tout comme, dans une moindre mesure, leurs fonctions.

Chapelle latérale nord, du côté de l'Evangile

Localisation des titulatures liées aux autels et chapelles.Localisation des titulatures liées aux autels et chapelles.Cette chapelle est tout d'abord dédiée à sainte Catherine. Mais elle est, en 1697, déjà très dégradée, elle est "en très affreux estat, l’autel tout desmoli, l’entrée demi bouché, la voûte persée par les pluyes et sans toit". La voûte sur croisée d'ogives qui couvre cette chapelle pourrait indiquer une datation ancienne pour sa construction, elle peut être un vestige de l'édifice primitif et pourrait dater du 15e siècle. En 1712, son état est le même, la chapelle est "toute difforme, toute ravagée par les pluyes du terrain et du clocher". A tel point que l'évêque l'interdit temporairement, à charge de la communauté de procéder aux réparations.

En 1714, l'évêque insiste sur la nécessité des réparations "tant pour pouvoir y faire quelque service que pour conserver le tombeau des seigneurs de Thorame qu'on nous a dit être dans le mur entre l'ancien clocher et le presbytère". La présence de ce tombeau, sans doute sous forme d'enfeu à l'origine, par la suite muré, confirme l'ancienneté de la chapelle. Lorsque les réparations seront faîtes, une sentence de l'évêque ordonne "que l'autel et le tableau de sainte Barbe, qui embarrassent la nef, soient transférés dans la chapelle". Il en précise la disposition : "que led. autel soit placé à un pied de la distance du mur, et qu'il ne soit fixé dans cette situation que par deux grandes pattes de fer de chaque coté qui tiendront au bois dud. autel par des cloux à vis en haut et en bas pour pouvoir le remuer selon certains besoins déjà établis que nous approuvons". Cette remarque est particulièrement intéressante concernant les usages liturgiques : d'une part un autel, qui est dit plus haut être le seul du mur de la nef côté Epitre, peut tout à fait être déplacé par commodité, d'autre part, et c'est sans doute le plus important, l'autel de sainte Barbe n'a pas vocation à être un autel fixe, d'ailleurs dans les visites pastorales suivantes il ne semble pas toujours associé à cette chapelle latérale nord. En 1714 également, l'évêque préconise de percer une fenêtre : peut-être la baie que nous observons aujourd'hui.

En 1723, la titulature à sainte Catherine est définitivement perdue "avec la chapellenie" c'est-à-dire avec la fondation liée à cette titulature (et donc les fonds). Elle est alors dédiée à saint Joseph agonisant, dont l'autel se trouvait jusque-là tout proche, le long du mur nord de la nef, à côté de l'autel du Rosaire. Elle contient donc également l'autel de sainte Barbe. Cette chapelle va rester dédiée à saint Joseph jusqu'à nos jours. La titulature de sainte Barbe va disparaître en 1775 au profit de celle de sainte Modeste car la communauté est alors en possession d'une relique de la sainte, offerte par l'évêque.

Chapelle latérale sud, du côté de l'Epître

En 1697, dans cette chapelle "il y a un autel sans aucun usage qui seroit bon de restablir et y mettre quelqu’un des autelz de la nef".

En 1712, la chapelle est dédiée à la Visitation (parfois donc aussi nommée chapelle Sainte-Elisabeth) mais elle est en mauvais état : le "toit [est] tout gaté par les pluyes, les murs tout décrépis, le sol tout rompu [...]". Elle est également mal meublée, sans doute simplement d'un autel puisque l'évêque exige d'y "mettre sur l'autel quelque tableau devot". L'église n'ayant pas de sacristie, cette chapelle va en tenir lieu, cela jusqu'à la construction d'une nouvelle extension, en 1749. En 1723, La chapelle de la Visitation "qui étoit très mal en ordre [est] aujourd'huy bien réparée dans les murs, la fenestre".

En 1745, la fondation liée à la titulature de la Visitation ne subvient plus au besoin du service. Cette dernière est donc changée, la chapelle devient la chapelle Saint-Jean-Baptiste, elle est aujourd'hui chapelle Saint-Jean.

Les autels de la nef

La titulature du maître-autel, dédié à Saint-Pierre-aux-Liens, est stable depuis la première visite pastorale conservée, en 1697, jusqu'à nos jours. C'est un ensemble mobilier (Référence IM04002973) remarquablement conservé.

En 1697 et 1712, en plus du maître-autel et des chapelles latérales, la nef contient trois autels qui sont des autels de confrérie : du côté de l’Évangile, les autels de saint Joseph agonisant et l'autel du Rosaire. Cet autel du Rosaire a la titulature la plus stable, il est parmi les premiers autels fondés (peut-être le premier) ; il ne semble pas non plus qu'il ait été déplacé : il était probablement dès l'origine à l'emplacement où il se trouve aujourd'hui. Les archives abritent un prix-fait, daté de 1618, par lequel la confrérie du Saint-Rosaire commande un retable et un tableau d'autel pour son autel. L'iconographie est précisée : il s'agit de figurer une Vierge à l'Enfant avec, de part et d'autre, les mystères du rosaire. Le tableau d'autel, placé aujourd'hui dans le retable, est une tableau du 19e siècle qui montre l'évolution de l'iconographie : on aurait d'avantage tendance par la suite à figurer la donation du Rosaire plutôt que les mystères.

Autel des Ames du purgatoire.Autel des Ames du purgatoire.Comme il l'est précisé dans les visites pastorales, l'autel de saint Joseph avait également un retable à colonnes torses. Comme nous l'avons vu plus haut, il va remplacer, entre 1714 et 1723, l'autel dédié à sainte Catherine dans la chapelle nord.

Du côté de l’Épître, le seul autel de la nef est celui dédié à sainte Barbe, autel qui, en 1712, "a un tableau de la sainte et un retable". Cet autel est visiblement destiné à être déplacé en fonction des usages et besoins. Toujours du côté de l’Épître (au sud donc), un nouvel autel est érigé et consacré entre 1743 et 1745. Il s'agit de l'autel des Âmes du purgatoire, dévotion en plein développement au 18e siècle. L'ensemble, autel, retable et tableau d'autel (Référence IM04002976) est encore en place, c'est, avec le maître-autel, l'ensemble le mieux conservé de l'église paroissiale.

Aujourd'hui, et depuis la Révolution, en plus du maître-autel, l'église paroissiale compte d'autres autels : la chapelle à droite de l'autel est dédiée à saint Jean, elle abrite un autel dédié au saint, mais aussi un tableau de la Crucifixion ; la chapelle à gauche de l'autel est dédiée à saint Joseph. Dans la nef, on ne trouve plus que deux ensembles autel, retable et tableau, l'un, au sud, dédié aux Ames du Purgatoire, l'autre, au nord, dédié au saint Rosaire.

Etat de l'église et travaux afférents

En 1697, l'évêque ordonne : "ladte communautté faira réparer le pavé de l’églize où se truve dérangé et mal uni, fairont réparer les murailles de la nef et blanchir". En 1712, les travaux n'ont pas été réalisés et le "sanctuaire [est] dérangé dans son toit, le terrain trop elevé par les restes de l'ancien clocher donnant facilité aux enfants de gater de couvert, le dedans mal blanchi, le sol mal pavé et tout inégal. [...] La nef a un toit percé en divers endroits, le pavé vilain et fort bossué, les murs noiratres, les couverts des deux chapelles fort mauvais. [...]

En 1723, des travaux ont enfin été réalisés : "les enfans ne passent plus par le toit pour aller au clocher, le sol [du sanctuaire] est bien égal et malonné, mais il faut blanchir le tout" en revanche, il n'en est pas de même pour la nef : "le toit [est] percé au dedans, le sol très mal pavé". Ainsi, l'évêque ordonne de nouveaux travaux "nous ordonnons pour la nef que la voute intérieure de planches sera reparée, que le sol qui est très mauvais sera malonné dans toute la longueur, de même que les deux chapelles". La voûte maçonnée n'existe donc pas encore à cette date.

En 1745, l'évêque déplore l'absence de sacristie mais dans la nef, le "pavé est de brique et neuf". En 1749, "en exécution de notre sentence il a été fait une sacristie [...] il a été fourni une crédence".

En 1768, c'est un satisfecit : "le sanctuaire est en bon état de même que le pavé", et plus loin "toute la nef de l'église de même que le pavé n'ont besoin d'aucune réparation". L'évêque est dans le même esprit en 1785 : "le sanctuaire est en état. [...] Tout y est d'une propreté et d'une décoration qui nous ont plus", dans la sacristie, "on voit partout la propreté et la décence : elle est abondamment pourvue de tout ce qui est nécessaire au service divin". La nef est "bien blanchie et bien pavée".

En 1788, Achard témoigne de la prospérité de la paroisse qui "a pour patron saint Pierre aux Liens, dont on célèbre la fête le premier août avec beaucoup d'éclat. Cette église est desservie par deux curés en titre".

En 1795, le procès-verbal d'estimation de l'église précise : "paroisse à Thorame Basse non voutée contenant soixante et dix cannes". A cette date, l'église n'a donc qu'un plafond de bois.

19e siècle et époque contemporaine

Avec la réorganisation territoriale des diocèses et paroisses qui suit la Révolution, et surtout le Concordat de 1801, les paroisses de Château-Garnier et La Valette gagnent leur autonomie et perdent leur statue de succursales de la paroissiale de Thorame-Basse. Aussi, dans le questionnaire sur l'état des paroisses de 1840, le curé desservant souligne que l'église "construite dans le temps pour les trois paroisses que comptait la commune a maintenant l'inconvénient d'être trop vaste". Il mentionne également une réparation urgente : celle du toit de l'église paroissiale.

Plan et coupe de la sacristie, projet de réparations, 1888.Plan et coupe de la sacristie, projet de réparations, 1888.Dans la visite pastorale de 1858, les réparations ont été réalisées puisque l'évêque estime l'ensemble "solide" ou "en bon état". Si l'on en croit l'inscription du tableau mentionné plus haut (Référence IM04002985), l'église est "véritablement achevé avec une voûte de briques d'argile s'élevant en pointe en 1845". Jusque-là couverte de bois, la nef reçoit donc sa voûte en arc brisé à ce moment-là.

En 1858, l'évêque précise également que "le clocher doit être construit sous peu. Il n'y a présentement qu'un campanile qui menace ruine, il y a une cloche". Les travaux de démolition complète puis de reconstruction d'un nouveau clocher sont réalisés sur un devis approuvé en 1859. C'est à ce moment-là que l'on décide de la pose de tuiles vernissées sur son toit.

En 1865, la toiture de la sacristie est à refaire. En 1886, le conseil de fabrique estime que la sacristie "menace ruine" et décide sa restauration. La toiture est complètement reprise, légèrement désaxée et exhaussée selon des plans approuvés en 1888 (voir plan en illustration). La porte qui reliait la sacristie à la chapelle Saint-Jean est murée au profit d'une nouvelle ouverture entre la sacristie et le choeur, ce qui conduit à surélevé le niveau du sol dans la sacristie.

En 1865 toujours, la porte est neuve (elle a donc été changée entre 1858 et 1865).

Entre 1985 et 1986, la toiture (charpente et couverture) de l'église et ainsi que celle du clocher sont entièrement restaurées par René Blanc, entrepreneur à Colmars. Entre 1977 et 1998, la rénovation intérieure (peinture et décor peint) de l'église est réalisée, à l'exception du choeur dont la restauration des peintures est lancée en 2006 par Dominique Luquet. Elle est achevée en 2008. En 2009, les façades extérieures du clocher sont re-crépies.

Description

L'église paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens

L'édifice a été construit au-dessus du village, au bord de la route menant à La Valette.

Orienté, il présente un plan en croix latine, à chevet plat, avec deux chapelles latérales formant un transept légèrement saillant. Ce plan est celui est dès l'origine adopté si l'on en croit les visites pastorales où il est en effet toujours question des deux chapelles, du côté de l’Épître et de celui de l’Évangile. Pourtant, si les caractéristiques formelles de la chapelle septentrionale incitent à la dater de l'origine de l'église, celles de la chapelle méridionale posent question : son plan est en effet dissymétrique par rapport à son vis-à-vis. Elle a donc probablement été modifiée au moment de la construction de la sacristie, entre 1745 et 1749. La sacristie et la chapelle sud forment en effet un bloc architecturale comme accolé à la nef.

Le clocher, même s'il a été plusieurs fois démoli et reconstruit, s'est sans doute toujours trouvé à son emplacement actuel. A noter que, côté nord, se trouvait également un presbytère, plusieurs fois cité, à côté de l'ancien clocher, jouxtant sans doute la chapelle Sainte-Catherine.

Ancien décor peint (mur sud du choeur).Ancien décor peint (mur sud du choeur).La nef se compose de quatre travées voûtées en berceau légèrement brisé, avec lunettes pénétrantes, scandées par des arcs doubleaux de profil rectangulaire. Le choeur est couvert d'un berceau surbaissé butant sur un chevet plat. La chapelle nord présente une voûte sexpartite sur croisées d'ogives, la chapelle sud une voûte en berceau également. On accède à l'église par une seule porte, à l'ouest, réalisée sur injonction de l'évêque entre 1712 et 1714 : "la grande porte sera toute refaite, garnie de grosses pierres aux costes, munie de bons gons et de ferrements avec une grande serrure qui puisse tout mettre en sureté" ; les battants ont cependant été changés dans les années 1860. Il existait une autre porte, qualifiée de "petite porte", côté nord, proche de l'autel du Rosaire.

La nef est éclairée par l'oculus au-dessus de la porte d'entrée et par deux baies en plein cintre perçant le mur sud. Un oeil-de-boeuf, assez bas, est visible sur le mur ouest de la chapelle sud. La chapelle nord bénéficie de la lumière apportée par une grande baie en arc brisée, percée entre 1714 et 1723. Les murs sont ornés d'un décor peint en faux appareil. Une fenêtre de restauration, sur le mur sud du choeur, montre l'ancien décor, dans le même esprit mais dans des tons différents.

L'ensemble est aujourd'hui couvert d'une toiture moderne en bac acier. En 1986, Collier mentionne "le toit de l'églsie en petites tuiles rondes, mais des écailles vernissées, brunes, [qui] y dessinent un grand quadrillage décoratif". Le toit du clocher possède sa toiture en tuiles vernissées, ainsi que son horloge, depuis sa reconstruction en 1859.

Cimetière

Vue du cimetière depuis le sud-ouest.Vue du cimetière depuis le sud-ouest.Le cimetière se trouve contigu à l'église, au sud. Surélevé par rapport à la rue, en contrebas, il n'a, aujourd'hui, aucune clôture.

Le prix-fait de 1680, passé entre la communauté de Thorame-Basse et André Serraire, maître maçon de la ville de Digne (voir transcription en annexe), comprend également les réparations et prolongation des murailles du cimetière "jusques à tant qu'il soit clos et fermé". Cependant, cela ne semble pas suffisant puisque, dans la visite de 1712, l'évêque écrit que "le cimetière est for profané par trop de passages, les murs sont trop bas. Il y a une croix de bois". C'est toujours le cas en 1768 : "par sa situation nous l'avons trouvé exposé à la profanation".

Finalement, les murs ont du être exhaussés puisqu'en 1785 : "il y a une croix et les murailles sont bonnes". En 1795, dans le procès-verbal d'estimation des biens du clergé saisis à la Révolution, le cimetière est à l'emplacement actuel, il n'a ainsi sans doute jamais été déplacé.

En 1858, le cimetière est jugé en bon état avec une croix du milieu lors de la visite pastorale. En 1876, la croix du cimetière est changée.

L'existence d'une église est attestée à Thorame-Basse en 1300. A la suite des "guerres" - probables guerres de religion - mentionnées par les évêques dans les visites pastorales, l'église est détruite et reconstruite en 1588. La partie sud, sacristie et chapelle latérale, sont sans doute reconstruites entre 1745 et 1749. La nef est couverte d'un voûte en arc brisé en 1845.

L'histoire du clocher est plus chaotique : un premier clocher est détruit en même temps que l'église, il est reconstruit, vers 1610, assez peu soigneusement et l'évêque ordonne sa reconstruction, ce qui est réalisé selon un prix-fait de 1680. Le nouveau clocher n'est cependant toujours pas satisfaisant et une nouvelle démolition puis reconstruction est finalement engagée en 1859.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle
    • Principale : milieu 18e siècle
  • Dates
    • 1588, daté par source
    • 1680, daté par source
    • 1845, daté par source
    • 1849, daté par source

L'église se trouve au-dessus du village de Thorame-Basse, au bord de la route menant à La Valette.

Orienté, l'édifice présente un plan en croix latine, à chevet plat. Le clocher a été construit au nord du chœur. Le cimetière est contigu à l'église, au sud.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    acier en couverture, tuile en écaille
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • voûte d'ogives
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Prix-fait pour la commande d'un retable pour la chapelle du Rosaire, église paroissiale de Thorame-Basse. Dans minutes de Me François Honorat, notaire à Thorame-Basse, 1618-1620. 14 octobre 1618. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 E 15752.

    ff. 34-37.
  • Prix-fait pour des réparations au cimetière et au clocher de l'église paroissiale Saint-Pierre de Thorame-Basse. Dans minutes de Me Jean Honorat, notaire à Thorame-Basse, 1678-1687. 30 juin 1680. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 E 15764.

    f° 150.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez. 1697-1707. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 17.

    Visite pastorale de 1697.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1708-1723. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 18.

    Visites pastorales de 1712, 1714, 1723.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1745-1753, 1764 à 1768, 1775, 1779 à 1781, 1785 à 1788. Registre tenu successivement par Louis Jacques François de Vocance (évêque de Senez de 1741 à1756), Antoine-Joseph D'Amat de Volx (évêque de Senez de 1757 à 1771), Étienne François Xavier des Michels de Champorcin (évêque de Senez de 1771 à 1773), Jean-Baptiste Charles Marie de Beauvais (évêque de Senez de 1774 à 1783), Sixte-Louis-Constance Ruffo (Roux) de Bonneval (évêque de Senez de 1783 à 1784), Jean-Joseph-Victor de Castellane-Adhémar (évêque de Senez de 1784 à 1788). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 19

    Visites pastorales de 1745, 1749, 1768, 1775, 1785.
  • Procès-verbaux d'estimation des biens des émigrés des districts de Castellane et Sisteron, 1790 - an VIII. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 Q 62.

    3 février 1795.
  • Questionnaire sur l'état des paroisses du diocèse de Digne, cantons d'Allos à Colmars, vers 1840. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 76

  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Digne, doyennés de Castellane, Colmars, Digne et Entrevaux, 1840 - 1879. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 87

    Visites pastorales de 1858, 1865, 1869 et 1876.
  • Programme, devis et détail estimatif des travaux à exécuter pour la construction du clocher de l'église paroissiale de Thorame-Basse. 1852-1859. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 218 / 060.

  • Inventaires des biens des fabriques des paroisses de l'arrondissement de Castellane dressés en exécution de l'article 3 de la loi du 9 décembre 1905. 1906. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 V 65

  • Dossier de restauration de la couverture et du cloche de l'église paroissiale Saint-Pierre-es-Liens, Thorame-Basse. 1986. Archives communales, Thorame-Basse : AC 218 / 008W008.

  • Dossier de restauration de l'église paroissiale Saint-Pierre-es-Liens, Thorame-Basse : couverture et clocher, peintures intérieures. 1986-2007. Archives communales, Thorame-Basse : AC 218 / 008W008.

  • Dossier de restauration de l'église paroissiale Saint-Pierre-es-Liens, Thorame-Basse. 2008-2009. Archives communales, Thorame-Basse : non coté.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    p. 496
  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 209, 514
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

  • GEAN, Jacky, GIORDANENGO, Jean. A l'ombre du clocher. Histoire d'un pays entre Var et Verdon. Breil-sur-Roya : Les Editions du Cabri, 1997. 207 p. : ill.

    p. 93-95
  • LACROIX, Jean-Bernard. Trésors d'art. Dans : Annales de Haute-Provence ; Le Haut-Verdon, n° 306, 2e trimestre 1988.

    p. 275.
  • VERLHAC, Josette, VIRE, Marie-Madeleine. Monuments d'hier et d'aujourd'hui. Dans : Annales de Haute-Provence ; le Haut-Verdon, n°306, 2e trimestre 1988, p. 221-271.

    p. 232-234.

Documents figurés

  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

    Carte de Cassini levée entre 1760 et 1789 : Thorame-Basse.
  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-16bis.
  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Basse / Dessin à l'encre sur papier par Beaudun, Corriol et Ricard, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 218 / 001 à 022.

    Section F, parcelles 111 et 112 (105 Fi 218 / 022).
  • Projet de réparations à exécuter à la sacristie de l'église de Thorame-Basse. 8 janvier 1888.Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : E DEP 218 060

    Plan et coupes de l'église paroissiale au niveau de la sacristie, 1888.

Annexes

  • Transcription du prix-fait de 1618 pour la réalisation d'un retable peint
  • Transcription du prix-fait de 1680
Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2016
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général