Le village au 19e siècle d’après le cadastre de 1827.

En 1827, l'agglomération du chef lieu qui s'étire d'ouest en Est présente une morphologie de "village rue". Elle est composée de 54 maisons et de 12 bâtiments ruraux regroupés en ilots plus ou moins denses. Les bâtiments sont pour la plupart construits dans l'alignement des rues. Deux d'entre eux implantés dans la partie ouest du village, se distinguent par leurs dimensions imposantes en rupture avec l'échelle des autres constructions : l'église paroissiale Saint-Pierre-Aux-Liens (au nord-ouest) et la demeure aristocratique dite Le Château, appartenant à la famille de Jassaud, anciens seigneurs de Thorame-Basse (au sud-ouest), constituée de deux bâtiments distincts, alignés, agrémentés d'une cour rectangulaire au sud.

Trois rues parallèles structurent l'agglomération : la rue Basse, au sud, la Grande Rue, au centre, et la rue Haute, au nord. Ces trois axes de circulations principaux aux tracés rectilignes sont connectés les uns aux autres par des ruelles transversales avec une orientation sud-nord, parfois aménagées en pas d’ânes, qui délimitent les ilots.

Trois places publiques plus ou moins régulières ponctuent l'espace urbain : la place du Château située en bordure de la demeure seigneuriale, la place de l’Église qui borde l'église et le cimetière qui la jouxte, et une place au tracé rectangulaire aménagée dans le tissu urbain, à l'avant de deux bâtiments contigus : le presbytère (1827 F5 88) et de la mairie (1827 F5 87). Cette dernière est située au carrefour de trois axes de circulations : la rue Haute, le chemin du Gorgeon et le chemin du Moustiers.

Trois fontaines publiques construites en bordure de rues ont été réparties sur l'ensemble de l'agglomération. La première, à l'ouest, située à l'avant du château, entre l'embouchure de la Grande Rue et de la rue Basse, la seconde, dans la partie centrale de la Grande Rue, et la troisième, au nord, en bordure d'un chemin étroit appelé chemin du Gorgeon.

Les maisons et entrepôts agricoles ont un plan de masse régulier qui peut être rectangulaire ou en L. 17 maisons et un bâtiment rural possèdent une cour destinée à l'entreposage. Les maisons les plus grandes sont traversantes avec deux façades sur rues ; les plus petites sont adossées et ne présentent qu'une façade sur rue. Tous les bâtiments sont mitoyens sur un, deux, ou trois côtés en fonction de leur positionnement dans l'ilot.

Bien que quelques jardins soient situés en cœur d'agglomération on observe deux zones, au nord et à l'Est, qui leur sont entièrement dédiées. Ces jardins avec des surfaces variables, aménagés sur un parcellaire lanièré, sont desservis par plusieurs chemins dont le chemin du Moustiers (à l'Est), et le chemin du Gorgeon (au nord). Au nord, un canal d'irrigation a été créé en bordure de la zone pour faciliter l'arrosage des cultures.

Un moulin à farine avec son canal d'amenée a été construit au nord-ouest du village, au delà de la zone occupée par des jardins.

L'évolution du village au cours du 20e siècle

Au cour du 20e siècle le village a peu évolué. Quelques maisons ont été construites en périphérie, le long de l'ancienne rue Basse rebaptisée rue Principale, et dans la zone Est jusqu'alors occupée exclusivement par des jardins. Certaines fontaines ont été déplacées ; d'autres ont été remplacées par des bornes fontaines. La fontaine située à proximité du château a été déplacée et adossée à un ancien lavoir situé à l'entrée du village (côté ouest), en bordure de la route départementale numéro 2 ; une autre a été remontée à l'intersection d'une ruelle et de la rue du Milieu. Quelques entrepôts agricoles ont été transformés en habitations. Un petit hôtel destiné à une clientèle de passage a été aménagé dans une ancienne maison (2012 F 76). L'activité hôtelière pourrait avoir disparu au cours de la seconde moitié du 20e siècle. La demeure seigneuriale acquise par la commune au cours du 20e siècle a été en grande partie remaniée pour être aménagée en hôtel de ville.