Dossier d’œuvre architecture IA13000744 | Réalisé par
  • inventaire topographique
ville
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    ville
  • Parties constituantes non étudiées
    secteur urbain, rue

I. PRESENTATION HISTORIQUE

1 . La création de la ville au 19e siècle

La configuration humaine de la ville de Port-Saint-Louis-du-Rhône est le résultat d'un siècle d'occupation humaine.

Dans une première période qui s'étend jusqu'au début des travaux du port et du canal, dans les années 1860, l'occupation du site est celle d'une embouchure fluviale.

Le quartier le plus ancien demeure celui de la tour Saint-Louis, plus vieux monument construit en 1737, avant l'existence de l'agglomération.

Née des nécessités du commerce lyonnais, la ville se construit au fur et à mesure des vagues d'immigrants venant travailler sur les différents chantiers. En effet, les premiers arrivants qui s'installent à Port-Saint-Louis-du-Rhône doivent bâtir leur cadre de vie, dans l'étroite marge de liberté que leur laissent les Grandes Sociétés, propriétaires du sol, sans oublier les contraintes liées à la nature même du sol.

Les premiers logements s'établissent dans la deuxième moitié du XIXe siècle sur les deux principaux chantiers qui seront à l'origine du Faubourg Italien et du Faubourg Centre. Ainsi, l'agglomération reste pendant longtemps une juxtaposition de faubourgs et de quartiers, dispersés autour du port, séparés par des vastes espaces occupés par les industries et les marais. Avec les travaux du canal et du port, entrepris dans les années 1860, la ville de Port-Saint-Louis s'inscrit dans le vaste mouvement de colonisation de la fin du XIXe, siècle.

C'est en 1881 que le siège social de la Compagnie Générale de Navigation, basé à Arles est transféré à Saint-Louis: elle devient ainsi la date officielle de la création du port et de la ville. Dès cette période, le port est enfin en activité; les industriels viennent s'installer (Paul Daher ouvre son premier bureau de transit et d'agence maritime, la Société Générale de Navigation des transports Maritimes crée un service régulier à Alger et Tunis, etc. ). De plus, le chemin de fer, qui relie Saint-Louis à Arles permet de désenclaver l'agglomération.

Parallèlement au développement du port, de nombreux projets de création d'une ville sont établis dont les plans révèlent toujours une ville régulière avec plan en damier, îlots de taille égale, distinguant la zone industrielle de la zone résidentielle. Cependant la crise financière de la fin du Second Empire, le démarrage difficile de l'activité portuaire et la difficile exploitation d'un sol non porteur entraînent l'abandon de ces projets.

Malgré l'absence de plan d'urbanisme, la ville se développe, occupée par les établissements industriels et les bâtiments des compagnies de navigation qui se réservent l'espace autour du bassin. Les premiers logements se glissent ainsi entre les espaces disponibles, entre les lieux de travail, les marais et les étangs.

2. Les premières constructions de la fin du 19e siècle

La création des usines et des premières compagnies de navigation favorisent l'installation des employés vers le Faubourg Italien et la Tour qui deviennent les deux premiers pôles de peuplement. L'immeuble à appartements situé dans le secteur de La Tour est daté de la fin du 19e siècle. Sur le Faubourg Italien apparaissent les deux immeubles à logements construits autour des années 1880-1900. Les maisons de ville de ce faubourg sont édifiées au début du 20e siècle, tout comme celles construites dans le Faubourg du Centre et sur l'ancienne route d'Arles appelée aujourd'hui avenue du Port. Le même type d'habitat apparaît également au Faubourg Vauban. Le seul habitat concerté est celui loti par Hardon, de l'autre côté du bassin, avec des rues qui se coupent à angle droit. Les maisons de ville de ce quartier, construites au début du siècle occupent une superficie importante au sein du faubourg. C'est à la fin du 19e siècle que commencent à se bâtir des maisons de ville et des immeubles le long de l'avenue de la gare (aujourd'hui disparue).

A cheval sur les communes d'Arles et de Fos, c'est en 1904 que l'agglomération est érigée en commune. Cependant, la ville n'a aucune infrastructure classique pour bâtir une ville (elle n'a aucun terrain communal). Les usines, qui construisent des cités pour loger leur personnel, demeurent pendant longtemps les habitations modernes de Port-Saint-Louis-du-Rhône ; ainsi le premier immeuble à logements de la cité André est daté des années 1890. L'habitat pavillonnaire apparaît dans les années 1920-30 au Faubourg Italien un peu avant la construction de pavillons du Faubourg Hardon. Le faubourg de Venise (Fig.12), peuplé surtout après la construction de l'usine Gerland en 1919 est un peu plus tardif que les précédents ; pavillons et maisons de ville sont édifiés autour des années 1920-30 (Fig.06). Les maisons de ville du nord-ouest du Faubourg Vauban sont édifiées à la même époque.

3. Développement de l'habitat pavillonnaire dès l'après-guerre

Après la deuxième guerre mondiale, la commune possède très peu de terrains, ces derniers appartenant pour l'essentiel aux grandes compagnies de navigation, aux usines et aux propriétaires fonciers non résidents. L'habitat pavillonnaire se développe plus généreusement dès les années 1940, comme l'atteste la construction des premières maisons dans le secteur Bois François-sud-est. Dans les années 1950-60 apparaissent les pavillons à caractère moderne du Faubourg Vauban. De nombreux pavillons sont construits dans les mêmes années, au Faubourg Hardon ; l'immeuble à appartements situé à proximité de ces derniers est daté de 1950-70.

4. Extension de la ville à partir des années 1960

Dès les années 1960, la ville nouvelle s'étend vers l'est, sur l'ancien marais du Mallebarge, asséché après la Deuxième Guerre mondiale et bâti autour des années 1960. De nombreux pavillons sont construits autour des années 1960-70 ; on en trouve sur le Mallebarge, au Faubourg du Centre, au Faubourg Italien ainsi qu'au Bois François. La plupart des immeubles à appartements sont édifiés généralement entre les années 1960-70 (c'est le cas au Faubourg de la Petite Vitesse, au Faubourg Italien, de l'autre côté de l'écluse ainsi qu'au Bois François avec le groupe H.L.M. appelé « le Vauban »). Des ensembles d'immeubles à appartements datés des années 1970-80 sont assez nombreux ; ainsi, nous pouvons citer le groupe du Stade au Faubourg Vauban, la majorité des immeubles sur Le Mallebarge, et l'unique édifice à Bois François-sud-est. Le parc du Ponant apparaît à cette époque reliant ainsi les nouveaux secteurs Bois François et Bois-François sud-est. Autour des mêmes années, se construisent quelques maisons de ville et pavillons dans le faubourg Vauban, celui de la Petite Vitesse et de Bois François.

Autour des années 1980, la situation évolue; la commune ayant pu acheter des terrains, les sociétés et compagnies sont en très net recul, ce qui peut être interprété comme un signe de désinvestissement industriel de la ville.L'extension s'effectue aujourd'hui vers le nord de la ville, le long de l'axe de circulation principal,comme l'atteste l'apparition de deux nouveaux secteurs urbains sur les plans cadastraux de 1982 : Bois François et Bois François-sud-est.

II. LES ENSEMBLES QUI COMPOSENT LA VILLE

1. Définition des ensembles

Au sein de la ville, nous distinguons différents types d'ensembles :

- la cité ouvrière est un ensemble concerté d'habitat ouvrier

- la courée peut se définir comme un ensemble de logements organisés autour d'un espace libre commun, la cour

- la cité-jardin est une agglomération dont la configuration est celle d'un parc paysager de grandes dimensions où les habitations s'intègrent à la végétation et où les divisions parcellaires disparaissent dans les espaces verts publics ou privés

- le lotissement correspond à une division parcellaire ; c'est l'opération et le résultat de l'opération ayant pour objet ou pour effet la division d'une propriété foncière par ventes ou locations(simultanées ou successives) ; ce lotissement sans règlement est daté d'avant la deuxième guerre mondiale

- le lotissement concerté est un lotissement avec un cahier des charges précis, un plan directeur, un règlement et demeure de formation plus récente ; les lotissements concertés apparaissent généralement après la deuxième guerre mondiale

- la cité, qui correspond ici à un ensemble concerté d'habitat rassemble un groupe isolé d'immeubles ayant même destination (cité HLM).

2. Composition des ensembles

a. La cité ouvrière

Nous comptons sept cités ouvrières dans la ville. Ces ensembles apparaissent tous dans les quartiers les plus anciens, à proximité du lieu du travail du personnel. Ainsi, il apparaît qu'assez tôt, des usines, des sociétés, des administrations ont construit des logements pour leurs ouvriers et leurs employés. Les sociétés étant les propriétaires des terrains, elles préféraient fixer leur personnel à proximité du lieu de travail.

Ainsi, au faubourg Italien se trouvent la cité H.P.L.M. et la cité des Douanes proches de l'écluse et du bassin. Au faubourg Hardon se trouvent la cité André (cité de la Standard Française des Pétroles appelée usine André) proche des usines placées à l'arrière, le long du canal Saint-Louis. Sur le même faubourg se trouve la cité S.N.C.F., proche de la gare. A l'est du faubourg de la Petite Vitesse se trouve un bâtiment qui appartenait à l'ancienne usine Gerland, aujourd'hui détruite. La cité S.A.E., qui se trouve à Bois François est formée de maisons jumelles. Le seul ensemble qui paraît éloigné du lieu de travail demeure la cité Gautier, sur la rue Ledru-Rollin qui appartient à la Standard située sur le canal Saint-Louis.

La composition des ensembles est assez variable, bien que la majorité soit formée d'immeubles à logements ; c'est le cas de la cité appartenant à l'usine Gerland, de la cité André). Certains ensembles sont constitués d'immeubles à logements et de pavillons comme pour la cité HP.L.M. du faubourg Italien. La cité S.N.C.F. est composée d'immeubles à appartements et d'immeubles à logements. La cité des Douanes est formée d'un immeuble à appartements et d'immeubles à logements assez différents des immeubles à logements habituels car les logements sont juxtaposés et superposés (cas unique sur la ville). La cité Gautier sur la rue Ledru-Rollin est composée d'un immeuble à appartements et d'un pavillon. Les cités ouvrières ont souvent une cour individuelle attachée à chaque logement; quand la cité ouvrière comprend des pavillons, ceux-ci sont entourés de jardin. La cité S.N.C.F. et la cité des Douanes ont un espace vert commun aux habitations. Par contre, l'immeuble de la Standard (cité Gautier) n'a aucun espace libre. Certaines cités ouvrières forment des îlots tandis que d'autres occupent une partie de l'îlot; alors que certaines cités se trouvent à proximité de lotissements pavillonnaires, d'autres appartiennent à des ensembles disparus et l'espace séparant la cité ouvrière du lieu de travail est peu entretenu (exemples : la cité Gerland et la cité S.N.C.F.). Seule la cité H.PL.M. se trouve sur plusieurs îlots ; une voie non carrossable sépare les pavillons des immeubles à logements.

Les plans de ces ensembles sont assez variables ; les deux cités qui sont composées de deux barres parallèles appartiennent à la cité André au faubourg Hardon et à la cité H.P.L.M. sur le faubourg italien. Les immeubles ne formant qu'une seule barre sont alignés sur la voirie. La cité des Douanes est la seule à être composée d'immeubles placés en périphérie de l'ensemble.L'alignement des hauteurs est caractéristique des cités composées exclusivement d'immeubles ou d'immeubles/pavillons ; seule la cité des Douanes avec ses différents types d'édifices montre la volonté d'un décrochement des hauteurs, faible toutefois ; alors que l'immeuble à appartements est à deux étages, les immeubles à logements sont à un étage.

La plupart des cités ouvrières sont de niveau peu élevé (un étage en moyenne).

Alors que les cités les plus anciennes sont directement alignées sur la voie publique (la cité H.P.L.M. avec les immeubles datés des années 1880, la cité André avec les premières constructions datées des années 1890, la cité Gautier édifiée entre 1908 et 1911), les ensembles datés de 1930-1950 (la cité S.N.C.F., la cité des Douanes) ont une voirie pénétrante en cul-de-sac. Certaines cités isolées des groupes d'habitation (cité des Douanes, cité SNCF.) ou regroupées sur elles-mêmes (cité H.P.L.M.) bénéficient d'un sentier piéton permettant d'accéder à la voirie.

La majorité des cités témoignent d'une volonté de se démarquer par rapport à l'espace public : c'est le cas pour la cité André, la cité S.N.C.F. et la cité des Douanes. Seul l'immeuble à appartements de la cité Gautier s'ouvre directement sur l'espace public. Aucune clôture n'existe pour l'édifice de l'usine Gerland (clôtures peut-être disparues ?). La clôture commune, quand elle existe, est toujours de même type, à savoir, formée de mur bahut au-dessus duquel se trouve des barres métalliques ou un grillage.

La forme des immeubles est toujours la barre, qui s'élève peu mais s'étend en longueur de manière relativement importante. La seule cité qui possède un immeuble-tour est la cité S.N.C.F. avec son plan carré. Le nombre d'immeubles varie; on compte une seul immeuble pour la cité Gautier, la cité André et un maximum de cinq immeubles pour les cités les plus récentes (cité des Douanes et cité S.N.C.F.).

Les cités ouvrières les plus anciennes datent de la fin du 19e siècle; les deux immeubles à logements de la cité H.P.L.M. sont édifiés dans les années 1880 ; la cité André est construite dès les années 1890. Les cités ouvrières les plus récentes, construites autour des années 1930-50 sont la cité S.N.C.F. et la cité des Douanes. La minoterie Gautier est édifiée en 1908 ; la cité ouvrière est construite entre 1908 et 1911.

b La courée

Les courées sont au nombre de quatre ; situées dans quartiers les plus anciens (au faubourg Hardon et au faubourg Vauban), elles sont construites dans le premier tiers du 20e siècle.

La courée Hardon, située au faubourg Hardon occupe une partie d'îlot. Les édifices qui la composent, datés du début du 20e siècle sont deux immeubles à logements, alignés sur la cour collective ; un immeuble en rez-de-chaussée et un immeuble avec étage carré et escalier extérieur. Ces édifices ne sont pas sur la voie publique ; une impasse permet d'accéder, par un portail, à la courée. Les deux immeubles sont couverts d'un toit à longs pans en tuiles plates mécaniques avec façade principale en mur-gouttereau. Au nord de l'ensemble se trouve un espace commun réservé aux W.C.

La courée Jaurès située dans le même faubourg occupe également une partie d'îlot. Les trois logements datés de 1934 forment une plan en « U» autour d'une cour collective. Cet immeuble à logements, en rez-de-chaussée, est couvert d'un toit en appentis en tuiles plates mécaniques avec façade principale en mur-gouttereau.

La courée Hugues, au faubourg Vauban, est formée d'un immeuble à logements avec étage carré donnant sur la cour commune. Couvert d'un toit à longs pans avec tuiles plates mécaniques, la façade principale de l'édifice daté du début du 20e siècle est en mur-gouttereau. L'accès commun se fait sur la rue par un portillon. Deux petits appentis se trouvent placés aux extrémités de la cour.

La courée du 4 septembre, au faubourg Vauban est composée de deux maisons construites en 1928 et agrandies en 1950. Les deux édifices longitudinaux en rez-de-chaussée sont parallèles ; les appentis situés à l'ouest ferment l'ensemble ; chacun possède sa propre entrée. Le mur de clôture actuel qui sépare les deux habitations devait certainement être absent à l'origine, formant ainsi une cour commune. Couvertes d'un toit à longs pans avec tuiles plates mécaniques, la façade principale est en mur-gouttereau.

c. La cité jardin

La cité-jardin, qui se trouve au faubourg Venise est construite en 1931 ; elle est composée de dix neuf pavillons formant ainsi les premiers logements H.B.M. de la ville. C'est la société Gerland (usine de distillation des goudrons de houille) qui attire une population nombreuse. Ainsi, la cité-jardin est implantée contre l'espace industriel. Ces pavillons sont tous divisés en deux, offrant ainsi trente huit logements. Tous présentent un jardin individuel qui entoure l'édifice. Un espace vert est situé au nord-est de l'ensemble. Le plan triangulaire de cet ensemble est unique dans la ville. Tous les pavillons en rez-de-chaussée sont alignés au niveau de la hauteur. La voirie est pénétrante et elle forme une boucle, ne desservant que cette cité-jardin. Les pavillons sont alignés le long de la voirie. La clôture commune aux édifices est composée de mur bahut au-dessus duquel se trouve un grillage. Cet ensemble est construit par les architectes François Clermont et Bossu.

d. Le lotissement

Nous pouvons compter huit lotissements dans l'ensemble de la ville.

Ces ensembles apparaissent peu dans les secteurs récents ; ainsi dans les secteurs Bois François, Bois-François sud-est, Petite Vitesse, aucun lotissement n'existe. Nous distinguons trois lotissements dans le quartier Vauban. Sur le Mallebarge, les deux lotissements sont situés sur l'extrémité sud-ouest.

Un ensemble loti par Hardon est caractérisé par un plan en damier, avec des rues orthogonales.Un seul lotissement existe dans le faubourg Italien. Le faubourg Centre ne connaît aucun lotissement.

La majorité de ces ensembles est composée exclusivement de pavillons. Trois ensembles se composent de maisons de ville et de pavillons (au faubourg Italien, sur le Mallebarge, au faubourg Vauban). Nous constatons que les ensembles les plus anciens sont formés de différentes catégories d'habitat. Ainsi les deux ensembles les plus anciens du faubourg Hardon et du faubourg Vauban sont formés de maisons de ville, de pavillons, d'immeubles à appartements et à logements.

Les deux ensembles situés sur l'avenue du Port sont composés de maisons de ville et d'immeubles à logements. L'ensemble du Mallebarge est formé de maisons de ville avec commerces en rez-de-chaussée et d'immeubles à appartements.Les immeubles sont peu fréquents dans ces ensembles.

Tous ces ensembles sont datés du début du siècle.

Quand il s'agit d'habitat pavillonnaire, l'espace libre est toujours caractérisé par le jardin individuel. En ce qui concerne la maison de ville, l'espace libre est identifié par une cour individuelle (comme au faubourg Vauban), par un jardin individuel (sur le Mallebarge) ou par l'absence d'espace libre (au faubourg Hardon, sur l'avenue du Port). La moitié des lotissements se trouve sur plusieurs îlots rectangulaires (quatre îlots forment généralement un ensemble) ; seul l'ensemble loti par Hardon est formé d'îlots étroits). Il est intéressant de remarquer que les lotissements les plus récents présentent des édifices alignés.

Tous les lotissements composés de maisons de ville sont vides en coeur îlot ; en effet, ces édifices mitoyens placés directement sur la rue ont un espace libre à l'arrière correspondant au centre de l'îlot. Cependant, le lotissement du faubourg Hardon a un plan en damier car les maisons de ville construites en fond de parcelle laissent un espace libre à l'avant. Les ensembles construits sur plusieurs îlots ont une voirie traversante. Les lotissements occupant lîlot sont soit alignés sur la voie publique, soit entourés d'une voirie circulaire. Les autres ensembles, fondés sur plusieurs îlots ont une voirie traversante; le seul lotissement qui témoigne d'une voirie pénétrante est celui du Mallebarge, à majorité pavillonnaire. Seul le lotissement du faubourg Italien possède 3roisi mpasses permettant de passer de la rue Camille Pelletan à l'avenue Anatole France. Aucun lotissement ne possède de clôture commune (ceci s'explique par l'absence de cahier de charges pour les lotissements). Les clôtures toutes individuelles sont en majorité formées d'un mur-bahut, d'un grillage, d'une haie vive, de panneaux de bois ou de claustra.

Les ensembles composés uniquement de pavillons ont un nombre variable d'édifices (de 5 à 13).

Les lotissements où se trouvent pavillons et maisons de ville sont composés en majorité de pavillons, le nombre de maisons de ville étant beaucoup moins important. Un seul lotissement fait exception : il s'agit d'un ensemble plus ancien que les précédents qui se trouve au faubourg Italien,entre l'avenue Anatole France et la rue Camille Pelletan.

En ce qui concerne les ensembles qui se trouvent de part et d'autre de l'avenue du Port composés de maisons de ville et d'immeubles, on trouve un nombre important de maisons de ville mitoyennes avec accès direct sur la rue.

Les ensembles les plus variés (c'est-à-dire constitués de maisons de ville, de pavillons,d'immeubles à appartements et à logements), datés du début du siècle, ont une majorité de maisons de ville situées sur les extrémités des îlots. Les immeubles sont en nombre restreint et se trouvent essentiellement en angle d'îlots.

e. Le lotissement concerté

Nous pouvons compter vingt-cinq lotissements concertés répartis à travers la ville.Ces groupes d'habitat apparaissent dans les secteurs urbains les plus récents (Bois François, Bois-François sud-est ; le lotissement Saint-Louis est actuellement en cours de construction).

Il est intéressant de relever que le secteur de la Petite Vitesse n'est constitué que de lotissements concertés, témoignant ainsi de l'exclusif caractère résidentiel du secteur.

Seuls deux modestes lotissements concertés apparaissent au secteur Vauban. Huit lotissements concertés se situent dans le secteur du Mallebarge occupant ainsi la moitié du quartier ; ces ensembles nouveaux s'expliquent du fait de l'histoire récente du secteur, crée dans les années 1960-70. Seuls deux lotissements concertés apparaissent au faubourg Hardon. Dans les faubourgs anciens tels que le faubourg Italien, le faubourg Centre au rôle administratif marqué, le faubourg de Venise, les résidences récentes en lotissement sont inexistantes. Peu de lotissement ont une appellation précise (seuls le lotissement Jules Vallès situé sur Bois-François, la résidence Elsa Triolet sur le Mallebarge, le lotissement la Manade sur Bois-François sud-est, les Flamands Roses sur le faubourg Hardon sont nommés). En général, ces lotissements sont identifiés par leur adresse (certains lotissements ont eu une appellation qui a été abandonnée). La majorité de ces types de lotissements sont composés exclusivement de pavillons avec jardin individuel. Sept ensembles sont constitués de maisons de ville et de pavillons dont presque tous se situent sur le Mallebarge. Si un lotissement peut être composé exclusivement de pavillons, aucun lotissement ne présente à l'exclusivité des maisons de ville ; ces dernières se trouvent mélangées à de l'habitat pavillonnaire (comme le lotissement Louis Aragon ou la résidence Elsa Triolet). Les lotissements concertés les plus anciens datent des années 1940-59 et se situent de part et d'autre de l'avenue du Port.

Les lotissements présentant des maisons de ville sont généralement les plus récents, excepté la Résidence Elsa Triolet qui date de 1971-1973. Les maisons de ville se trouvant dans ces ensembles sont assez similaires aux pavillons ; la différence essentielle est l'espace libre (trois côtés pour le pavillon alors que l'espace libre est plus réduit pour la maison de ville, l'espace libre se trouve sur un ou deux côtés au maximum pour la maison de ville). Tous ces édifices ont un jardin individuel pour la plupart d'entre eux ; les habitants de la résidence Elsa Triolet ont aussi une cour individuelle. Le lotissement Bel-Air, au faubourg de la Petite Vitesse, qui se caractérise par la présence d'un immeuble à appartements (avec espace vert) parmi de nombreux pavillons, est construit vers 1967. La majorité des lotissements concertés sont construits sur plusieurs îlots et/ou une partie d'îlot; peu d'entre eux correspondent à un seul îlot. La plupart des ensembles ont une composition de forme géométrique, appelée « en damier »,caractéristique de l'urbanisme actuel ; les ensembles les plus petits en superficie ont un plan composé de deux bandes parallèles. Certains sont alignés sur la voirie. Les compositions en lignes obliques restent assez rares et touchent les ensembles relativement modestes en superficie.

La plupart des lotissements concertés ont une voirie traversante; cette donnée est surtout caractéristique des lotissements les plus récents ; les impasses sont fréquentes. Les lotissements alignés sur voie publique sont rares. Les édifices de ces lotissements n'ont aucune clôture commune; seules les clôtures individuelles séparent les habitations ; la tendance la plus élevée est le mur bahut et la haie vive (un grillage parfois). Les entrées de lotissements ne sont pas matérialisées ou matérialisation très sommaire quand elle existe (piliers et panneau d'entrée pour le lotissement « la Manade»; léger renfoncement du mur, lampadaires et panneau d'entrée pour le lotissement « les Flamands roses»). La plupart de ces lotissements ont des maisons de ville et des pavillons en rez-de-chaussée et avec étage ; l'immeuble à appartements ne fait que deux étages. Ainsi, on peut noter une certaine homogénéité de l'élévation. Trois ensembles montrent des décrochements au niveau de l'élévation ; en effet, sur certaines rues, nous notons des alignements de hauteur tandis que sur d'autres s'affirme une volonté de rompre la continuité; cette cassure de rythme s'établit souvent par rapport au centre et à la périphérie pour certains ensembles. Nous voyons également la volonté d'homogénéiser le secteur résidentiel au cadre architectural environnant en s'adaptant à l'élévation par exemple (c'est le cas pour certains ensembles pavillonnaires qui jouxtent les cités HLM où les habitations périphériques sont plus hautes qu'au centre). n général, dans des ensembles mixtes (c'est-à-dire constitués de maisons de ville et de pavillons),le nombre de maisons de ville est souvent moins important que celui des pavillons.

f. La cité

Neuf cités apparaissent sur l'ensemble de la ville. La majorité des cités apparaît sur le Mallebarge (cinq cités construites dans les années 1965-75). Ce quartier est caractéristique de l'urbanisme des années 1960 où on cherchait à loger un maximum de personnes.Le groupe appelé « le Vauban» est la cité la plus importante en superficie ; construite en 1965, elle fait partie des premiers logements H.L.M. de la ville. Dans le quartier Vauban, nous pouvons noter deux ensembles de cités H.L.M. (le groupe du Stade et la cité Place Mireille).Le faubourg Hardon connaît une seule cité H.L.M. (cité Lopofa) datée de 1955.Le faubourg Italien et le faubourg Centre n'ont aucune cité. Ainsi, on peut remarquer la volonté d'exclure les grands ensembles du centre de la ville. Nous remarquons que ces cités n'occupent jamais une place centrale au sein du quartier/faubourg où elle se trouve ; Ainsi, dans le quartier du Mallebarge, par exemple, les ensembles d'immeubles se trouvent à la périphérie, le centre étant occupé par les lotissements pavillonnaires (Des.01) et le collège Robespierre. Au faubourg Vauban, les cités occupent la partie nord du quartier, comme les H.L.M. Lopofa sont au nord du faubourg Hardon. Les organismes gestionnaires de ces cités sont divers; l'O.P.A.C. (Office Public d'Aménagement et de Construction) pour les H.L.M. Vauban, les H.L.M. Chabana-Guérin, les H.L.M. Lopofa. L'organisme « Famille et Provence» gère le Stade; Provence et Logis gère la Résidence Allende ; L.O.G.I.R.E.M. assure la gestion de la résidence Ambroise Croizat, la résidence Marcel Baudin, la résidence Jules Jolivet. Toutes ces cités sont composées d'immeubles à appartements. Ces ensembles peuvent être constitués d'un seul immeuble (comme c'est le cas pour le Stade) ou de plusieurs édifices (le nombre d'immeubles le plus important est la résidence Marcel Baudin avec douze édifices). La plupart des cités sont composées uniquement d'immeubles en forme de barres (comme c'est le cas pour les H.L.M. Vauban, les H.L.M. le Stade, les H.L.M. Place Mireille, les H.L.M. Chabana Guérin, les immeubles de l'avenue de la République, les H.L.M. Lopofa). Ces immeubles barres sont relativement bas car ils n'ont que deux ou quatre étages. Certaines cités sont constituées d'immeubles en formes de barre et de tour ( immeubles de la Résidence A.Croizat, Marcel Baudin, résidence Jules Jolivet). Les tours des cités n'excèdent pas quatre étages. Cependant, aucune cité n'est constituée que de tours. On peut noter une certaine constance dans l'élévation qui est relativement peu haute;ce phénomène s'explique par un sol peu porteur qu'il a fallu remblayer après l'assèchement du marais.

La cité qui possède les immeubles les plus hauts est la Résidence Allende. C'est la seule cité pour laquelle on peut noter une volonté de décrochement des hauteurs; les immeubles les plus bas sont à deux étages tandis que le plus haut possède neuf étages La forme de ces édifices est difficile à définir; n 'étant ni de plan rectangulaire ni de plan carré, ils ne peuvent être définis comme tours ou comme barres.

De nombreux immeubles ont un plan rectangulaire régulier, excepté certains édifices du Vauban qui ont un plan en «L », le groupe du Stade qui a un plan en «U ». Alors que certaines cités sont constituées sur un seul îlot (H.L.M. Vauban, H.L.M. Chabana-Guérin, résidence Allende, résidence J. Jolivet, H.L.M. Lopofa), la plupart de ces ensembles sont sur une partie îlot (H.L.M. Le Stade, H.L.M. Place Mireille, résidence A. Croizat, la cité des 40 logements sur l'avenue de la République).

Les autres types d'habitat avec lesquelles ces cités s'articulent sont composées essentiellement de lotissements (concertés) pavillonnaires. La résidence Marcel Baudin et la cité des 40 logements, sur l'avenue de la République sont mitoyennes et sont sur le même îlot. Le plan des cités est variable. Les ensembles les plus importants en superficie sont de forme géométrique, proche du « damier» comme c'est le cas pour le Vauban, la résidence Ambroise Croizat, la résidence Jules Jolivet. Certains ensembles sont constitués de deux bandes parallèles à la voirie (H.L.M. Place Mireille, résidence Marcel Baudin). Certaines cités sont alignées sur l'espace public, comme le Stade, qui forme un seul bloc, les H.L.M. Lopofa constituées d'immeubles en quinconce. La résidence Allende est composée de lignes obliques.

Pour la majorité des ensembles, la voirie est pénétrante et se termine en cul-de-sac. Les deux seules résidences que l'on peut traverser est la résidence Marcel Baudin et la résidence Jules Jolivet. Tous ces ensembles ont un sentier piéton sauf la cité des 40 logements, sur l'avenue de la République, qui est traversée par des voies carrossables uniquement. Aucune clôture n'isole ces cités de la voirie, ce qui leur donne une large ouverture sur l'espace public; des haies ou quelques arbres parsemés permettent parfois de faire la transition entre l'espace habité et la voie publique.

Ces ensembles, datés pour la plupart entre 1955 et 1979 sont presque tous de caractère moderne ; leur toit en terrasse, la volumétrie simple, la simplicité de l'élévation, la sobriété décorative et récurrente confèrent à ces édifices un caractère typique des modes de construction des années 1960. Sur certains ensembles (résidence Jules Jolivet, résidence Marcel Baudin, résidence A.Croizat), on note le même type de décoration en parement de gravillons lavés sur les façades.Pour ces édifices, la travée a la même composition : balcon central avec paravent entouré de chaque côté de fenêtres sur parois colorées ; l'entrée commune est dans un renfoncement ; pour ces trois ensembles nous notons vingt appartements par travée, toutes conçues selon le même module. Les appartements de ces ensembles ne sont pas traversants. Les H.L.M. Lopofa sont composées d'appartements traversants; ainsi, les appartements sont moins nombreux par travée (dix appartements/travée). La cité Vauban, le groupe du Stade, la cité des 40 logements sur l'avenue de la République ont tous des appartements traversants à raison de huit appartements par travée. La résidence Allende offre une variété de baies différentes où alternent en façade fenêtres circulaires et carrées en ressaut. L'immeuble de neuf étages compte quarante-six appartements.

Le quartier le plus ancien de la ville est celui de la tour Saint-Louis ; les premiers logements s'établissent dès la 2e moitié du 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Epoque contemporaine

La ville est composée de 10 secteurs urbains qui ont chacun une individualité propre. Les faubourgs les plus anciens cernent le bassin du port, tandis que les plus récents se situent dans la partie nord de la ville.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • ROUGET, Jean. Le port de Saint-Louis-du-Rhône. 1931. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : 145 B.

  • Devis estimatif et descriptif de la construction de la mairie (de Port-Saint-Louis-du-Rhône), 26 septembre 1904. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : 901 F.

  • Mesures à prendre pour éviter les accidents (Port-Saint-Louis-du-Rhône). 1886. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : non coté.

  • Rapport explicatif sur la construction de la mairie (de Port-Saint-Louis-du-Rhône), 26 septembre 1904. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : 898 F.

  • Rapport de l'ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussée sur l'état sanitaire (Port-Saint-Louis-du-Rhône), 1868. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : 716.

  • Etat récapitulatif des dépenses faites pour la construction du canal (de Port-Saint-Louis-du-Rhône) par l'ingénieur ordinaire, 1877. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : non coté.

  • Bulletin municipal d'Information (de Port-Saint-Louis-du-Rhône). Juin 1967. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : 310 D.

  • Lettre du président du Conseil d'Administration de la Société Anonyme de Saint-Louis-du-Rhône à Guérard, ingénieur des Ponts et Chaussées. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : 817 H.

  • Lettre écrite par Henri de Gibbon au Président du syndicat d'initiative de Provence-Marseille (à propos de Port-Saint-Louis-du-Rhône). Sans date. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : non coté.

  • Exposé fait par Jean Courbier, administrateur directeur à la Journée Rhodanienne consacrée à Port-Saint-Louis-du-Rhône, Lyon. 30 mars 1949. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : non coté.

Bibliographie

  • BENELLI, Gino. Etude urbaine et économique de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Mémoire de Géographie : Université d'Aix-en-Provence, 1964.

  • ROUGET, Jean. Le Port de Saint-Louis-du-Rhône (son utilité, son importance, son avenir). Union générale des Rhodaniens, 1931, 25 p.

  • RAPHAEL, Claude. La population de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Mémoire de Géographie : Université d'Aix-en-Provence, 1965.

  • CHARRIERE, Jean-Louis, BONCŒUR, Emile, MATTEI, Jean-Louis. Contributions à l'histoire de Port-Saint-Louis-du-Rhône. s. l., 1983.

  • GONTIER, Claudie, MEYER, Mireille. Port-Saint-Louis-du-Rhône, 1881-1981. Mode d'occupation d'un espace inoccupé par des migrants (...) et création d'un paysage urbain. Port-Saint-Louis-du-Rhône, Office municipal de la Culture, 1983.

Documents figurés

  • Port St Louis du-Rhône. Avenue de la Gare. [Vue de l'ancienne avenue de la gare (aujourd'hui avenue de la République) au début du 20e siècle] / Carte postale [années 1900]. Collection particulière.

  • Plan de Port-Saint-Louis-du-Rhône. 1921. Archives communales, Port-Saint-Louis-du-Rhône : non coté.

  • Port Saint-Louis du-Rhône. - La Route d'Arles. [Vue de l'ancienne route d'Arles (l'actuelle avenue du Port) dans l'entre-deux-guerres] / Carte postale, éditeurs Benoit, Tardy [années 1930], timbrée. Collection particulière.

Date d'enquête 2000 ; Date(s) de rédaction 2000
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