• recensement du patrimoine balnéaire
Jardin d'agrément du Clos du Peyronnet
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton - Menton
  • Commune Menton
  • Lieu-dit Garavan
  • Adresse avenue Aristide-Briand
  • Cadastre 2016 AS 188, 189
  • Dénominations
    jardin d'agrément
  • Appellations
    Clos du Peyronnet
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    allée irrégulière, allée régulière, pergola, portique de jardin, rocher artificiel, ruine artificielle, bassin, miroir d'eau, parterre d'eau, belvédère de jardin, pépinière, verger, terrasse en terre-plein, escalier indépendant

I. DESCRIPTION

I.1 Topographie

Le jardin d'agrément du Clos du Peyronnet, localisé dans le quartier de Garavan, a été réalisé à l'emplacement d'un verger planté sur des terrasses agricoles (il subsiste une grande partie de l'assiette du verger initial et quelques oliviers séculaires). Il couvre une superficie d'environ 5 000 mètres carrés. Le terrain, qui adopte la forme d'un quadrilatère irrégulier, est délimité par les parcelles des propriétés voisines au Nord, par le sentier de la Villa Bellochio à l'Est, par la voie ferrée au Sud et par le chemin du Peyronnet à l'Ouest. Il descend en pente douce vers la voie ferrée et la mer et domine la baie de Garavan, bénéficiant ainsi d'une exposition plein Sud.

I.2 Composition générale

Le jardin, qui se caractérise par un important couvert végétal, est en grande partie structuré par des terrasses maçonnées perpendiculaires à la pente et par deux grands escaliers droits en pierres. La plupart des terrasses sont larges et profondes. Les murs de soutènement des terrasses, tout comme les escaliers, les arcs monumentaux, les bassins et la plupart des piliers des pergolas, sont constitués d'un appareillage polygonal de blocs calcaires plus ou moins réguliers. Le jardin est entièrement clôturé par un mur en moellons (probablement contemporain de la construction de la maison) avec un enduit à pierres vues, auquel se substitue un enduit rouge brique au niveau du jardin régulier, où le mur est percé de baies rectangulaires fermées de claustra en terre cuite (cette partie du mur de clôture a été réaménagée). Le mur de clôture est complété côté Sud par une imposante palissade de verdure. Les arcades de cette palissade, qui constitue l'un des aménagements les plus spectaculaires du jardin, sont couvertes de bignones à fleurs orangées (campsis radicans) et de lierres à grandes feuilles, issus de l'espèce type (hedera helix). Cette palissade de verdure est soulignée par une banquette de verdure formée d'une haie de pittosporums taillés (pittosporum tobira). Le mur de clôture est par ailleurs percé de deux portes piétonnes : l'une du côté du sentier de la Villa Bellochio, l'autre sur le chemin du Peyronnet. Le jardin d'agrément peut être divisée en six zones principales, habilement reliées les unes aux autres par des pergolas et des escaliers : l'entrée et ses différents aménagements, le Round Pool Garden, le jardin régulier, le jardin sauvage, le verger, et enfin le Southern Garden. Cette structuration est reprise de celle proposée par Todd Longstaffe-Gowan lors d'une étude réalisée en 2014.

Entrée : banquette de verdure et palissade de verdure (vue depuis le portail).Entrée : banquette de verdure et palissade de verdure (vue depuis le portail).

I.3 Entrée

I.3.1 Portail

On accède au jardin par un portail érigé sur le sentier de la Villa Bellochio, dans l'angle Sud-Est de la propriété, à l'endroit où ce sentier ouvre directement sur l'avenue Aristide-Briand. Les deux piliers en pierre du portail sont enduits et présentent un décor de bossages rustiques. Une plaque au nom de la propriété (marbre blanc gravé) est fixée à la partie supérieure du pilier de droite. Le portail est fermé par deux vantaux et couronné d'un fronton ajouré à volutes. Ces éléments sont en fer peint vert foncé. Chaque vantail est constitué d'un panneau plein à décor de rosace, surmonté d'une grille formée de barreaux droits.

I.3.2 Allée carrossable

Le portail ouvre directement sur une allée carrossable actuellement revêtue de bitume. Aménagée à la façon d'une rampe d'accès, elle longe la banquette de verdure et structure toute la partie Sud du jardin. Le tronçon inférieur de cette allée carrossable dessert une petite aire de stationnement avec garage, délimitée au Nord par le mur de soutènement de la terrasse inférieure, surplombé de plumbagos (plumbago auriculata). Cette aire de stationnement est complétée par une pergola couverte de rosiers de Banks (rosa banksiae alba plena), faisant office d'abri pour voitures. La partie supérieure de l'allée carrossable dessine une boucle devant la maison.

Entrée : portail et allée carrossable (vue depuis le sentier de la Villa Bellochio).Entrée : portail et allée carrossable (vue depuis le sentier de la Villa Bellochio).

I.3.3 Grand Rond

Cette boucle délimite un espace surélevé de forme oblongue baptisé le Grand Rond. Cet aménagement, principalement occupé par une pelouse en pente douce maintenue par un muret de pierres, est aujourd'hui principalement consacré à une collection de mimosas rares (acacia adunca, acacia boormanii, acacia covenyi, acacia podalyriifolia...) et ponctué de différents palmiers adultes, de catalpas (catalpa bignoïdes) et de deux vases d'Anduze (Référence du dossier : IM06002431), provenant du jardin Serre de la Madone. Le Grand Rond est surplombé par le portique à colonnes toscanes qui court le long de la façade principale de la maison, exposée plein Sud. Le portique est couvert d'une abondante végétation, dominée par d'imposantes glycines (wisteria sinensis).

Entrée : le Grand Rond (vue d'ensemble).Entrée : le Grand Rond (vue d'ensemble).

I.4 Round Pool Garden

Ce portique est prolongé à l'Ouest par une pergola formée de 4 travées irrégulières délimitées par 8 piliers. Cette pergola, au sol couvert de mousse, permet d'accéder à une salle de verdure carrée qui occupe l'angle Sud-Ouest de la propriété. Cette salle de verdure, dallée de grandes pierres rectangulaires, est en partie ceinturée de palissades de verdure constituées de cyprès taillés et bordée au Nord par la pergola. Elle est appelée Round Pool Garden en raison du bassin circulaire qui est érigé en son centre. La margelle surélevée de ce bassin a la particularité de présenter un couronnement en pierres de taille formant banquette.

Round Pool Garden : le bassin central (vue rapprochée).Round Pool Garden : le bassin central (vue rapprochée).

I.5 Jardin régulier

Le portique de la façade communique à l'Est avec le jardin régulier. La transition s'effectue par une petite pergola d'une seule travée soutenue par quatre colonnes toscanes en pierres, recouvertes d'un enduit jaune, semblables à celles du portique. Cette pergola abrite un petit escalier relié d'un côté à l'allée carrossable au niveau du Grand Rond. Il est prolongé de l'autre côté par un sentier dallé dont l'extrémité est décorée d'une fontaine de rocaille occupant une petite grotte formée par un rocher artificiel. Devant la grotte, un agave monumental, provenant du jardin d'agrément de la Villa Les Cèdres (Référence du dossier : IA06000906), prend place dans un grand pot posé derrière une banquette de verdure en buis taillés. Cette partie communique avec une petite terrasse d'agrément occupant l'extrémité Ouest de la grand pergola qui délimite le Jardin régulier au Nord. Cette grande pergola, orientée Est-Ouest, est perpendiculaire à la pente et parallèle aux anciennes terrasses du cultures, qui structurent toujours cette partie du jardin. Elle est constituée de 16 piliers en pierre qui forment 7 travées régulières et est dallée de grandes pierres. Elle existait déjà à l'époque de Barbara et Derrick Waterfield (elle est visible sur des photographies de années 1910), mais elle a fort probablement été refaite par Humphrey Waterfield en s'inspirant de celles réalisées par Harold Peto (elle figure sur un tableau peint en 1949 par Humphrey Waterfield). Cette grande pergola, qui est l'un des aménagements phare du jardin, surplombe deux bassins légèrement décalés l'un par rapport à l'autre : le bassin de la fontaine dite aujourd'hui fontaine aux Tortues (en raison de son décor sculpté ultérieurement par William Waterfield), de forme légèrement trapézoïdale, et immédiatement en dessous, le grand bassin, dont le rectangle très allongé domine la terrasse inférieure, en contrebas de laquelle le garage de l'Entrée prend place. Le bassin de la fontaine aux Tortues comporte, du côté de la grande pergola, une margelle à degrés dont le degré inférieur s'élargit pour former un hémicycle qui avance dans le bassin. C'est sur cet hémicycle que sont posées deux des Tortues de la fontaine (cet hémicycle est aussi visible sur le tableau de 1949, où il est occupé par une grande vasque circulaire aujourd'hui masquée par la végétation). L'hémicycle est complété à l'Est du bassin par un massif rectangulaire occupé par un olivier séculaire précédé de la petite statue d'un Amour ailé et de la troisième et dernière Tortue de la fontaine. Les angles du muret du massif sont ponctuées de vases d'inspiration chinoise. Cette partie du jardin est l'un des rares endroits où les découverts de jardin dominent. En effet, les deux bassins sont complétés par un premier tapis vert au niveau du grand bassin et par une grande pelouse, qui occupe la totalité de la terrasse inférieure et forme un second tapis vert de grande dimension. L'extrémité Est de cette terrasse est occupée par une pergola de 3 travées régulières dont les 8 piliers en pierre sont peu végétalisés.Jardin régulier : le grand bassin, la fontaine aux Tortues et la grande pergola (vue d'ensemble depuis le Sud).Jardin régulier : le grand bassin, la fontaine aux Tortues et la grande pergola (vue d'ensemble depuis le Sud).

I.6 Jardin sauvage

Surplombant le jardin régulier et le prolongeant au Nord, le jardin sauvage est dominé par des oliviers séculaires et par un important couvert d'acanthes (acanthus mollis) et de différents cultivars de bambous. Il se développe de part et d'autre d'un escalier droit en maçonnerie, desservant les terrasses de culture et communicant avec l'une des travées de la grande pergola, et se déploie autour d'une série de trois petits bassins de formes variées, aux abords envahis par la végétation. Chaque bassin a été aménagé sur une terrasse de culture différente. Les bassins sont parfaitement alignés et leur enfilade forme un axe Nord-Sud. Cet axe est parallèle à celui de l'escalier et de la pente, et de ce fait, perpendiculaire à celui de la grande pergola, dont il traverse une travée. C'est ainsi que vus depuis la partie supérieure du jardin, les trois bassins forment un véritable escalier d'eau. Cette perspective aquatique est prolongée en contrebas par la partie visible des nappes d'eau des deux bassins du jardin régulier et débouche sur la Méditerranée.

Jardin sauvage : l'escalier d'eau et la Méditerranée (vue plongeante).Jardin sauvage : l'escalier d'eau et la Méditerranée (vue plongeante).

Une allée ancienne dallée de moellons grossièrement taillés, formant des pavés irréguliers, longe le mur de clôture Est, visiblement contemporain de l'allée. Près de ce mur de clôture, les terrasses de culture inférieures sont principalement occupées par une petite pépinière présentant une collection de plantes bulbeuses exotiques. Ces plantes, majoritairement originaires d'Afrique du Sud, sont essentiellement cultivées en pots. Les pots sont densément regroupés à proximité d'un ensemble de seize toutes petites tables carrées, mises en place sur la terrasse surplombant la pépinière. Ces tables très basses, en maçonnerie, comporte un pied cubique aux angles chanfreinés et reposent sur une dalle carrée. Elles sont fixées de façon à former un motif en damier se détachant sur un sol aplani recouvert de graviers. Ce damier forme un étonnant contraste avec la densité des pots de la pépinière. Une cuve à plantes en plomb, datée 1757, complète cet aménagement.

Un peu plus haut, une structure maçonnée formée d'un pan de mur rectiligne intégrant un banc, a été érigée de biais au centre d'une abondante végétation. Elle évoque le mur de scène d'un petit théâtre de jardin. Cet aménagement a été baptisé Poet's Corner, peut-être en raison des vases décoratifs de jardin de Gustav Natorp (Référence du dossier : IM06002433) qui surmontent les deux extrémités de la composition et dont l'iconographie est particulièrement étonnante.

Au-dessus du Poet's Corner, dans l'angle Nord-Est du jardin, un petit poulailler complété d'une volière grillagée, héberge désormais un pot à plantes de William Waterfield (Référence du dossier : IM06002465).

Une allée en terre battue, soulignée de chaînages en pierre, longe le mur de clôture Nord, en partie bordé de cyprès, et accueille un banc de jardin en pierre (Référence du dossier : IM06002432), provenant de Serre de la Madone.

L'une des terrasses de culture médiane est entièrement occupée par une grande allée rectiligne, recouverte de graviers. Cette allée est régulièrement scandée par des cyprès taillés conduits pour former des arcs de verdure. Elle traverse tout le jardin sauvage et s'étire perpendiculairement à l'escalier, qu'elle recoupe au niveau d'un palier. Tout comme l'allée en terre battue qui longe le mur de clôture Nord, cette allée se prolonge dans le verger.

De petits sentiers recouverts de graviers et des escalier secondaires en maçonnerie complètent le Jardin sauvage. Ils desservent entre autres une ruine artificielle (Référence du dossier : IM06002434), dont les éléments proviennent du jardin de la Villa Torre Clementina à Roquebrune-Cap-Martin (Référence du dossier : IA06002979). Le Jardin sauvage est par ailleurs agrémenté d'une colonne cannelée en marbre, visiblement ancienne, et de très nombreux pots de Biot de différents modèles, majoritairement disposés aux abords de l'escalier droit.

I.7 Verger

La partie du jardin localisée derrière la villa est appelée le Verger. On peut y accéder directement depuis la maison par une passerelle en maçonnerie, qui dessert une porte d'accès au bâtiment située à l'étage. Cette passerelle, qui adopte la forme d'un dos d'âne, est entièrement occupée par un petit escalier. Elle repose sur une arcade en plein cintre qui enjambe la terrasse inférieure du verger, recouverte de graviers. La terrasse de culture sur laquelle s'appuie l'extrémité de la passerelle est elle aussi recouverte de graviers. Elle est par ailleurs plantée de grands massifs de bambous et occupée par un cabanon, apparemment ancien (une structure est figurée à cet emplacement sur le cadastre de 1862), et par une fosse maçonnée de plan carré.

Tout comme le Jardin sauvage, le Verger est marqué par un axe Nord-Sud, matérialisé par un grand escalier droit en pierres, qui occupe la totalité du côté Est du Verger. Le sommet de cet escalier est agrémenté d'une grande jarre en terre cuite. Ses paliers desservent différentes terrasses de culture en partie plantées d'arbres fruitiers.

Verger : le grand escalier (vue en contre-plongée).Verger : le grand escalier (vue en contre-plongée).

Un arc monumental de jardin souligne le côté Ouest de l'un des paliers. Il marque l'accès à une terrasse. Cet arc est formé d'un haut mur en pierre, percé de deux baies à partie supérieure en plein cintre encadrant une grande arcade centrale. Cette structure sert de support à un rosier sarmenteux Mermaid (l'un des rares cultivars issu de rosa bracteata). A l'extrémité opposée de cette même terrasse, traversée par une allée rectiligne recouverte de graviers et bordée, entre autres, de différents cultivars d'iris (iris germanica), un petit arc monumental de jardin en pierre, percé d'une simple porte à partie supérieure en plein cintre, est encadré de palissades de verdure formées de cyprès taillés. Au-dessus, un petit verger, consacré à différentes variétés d'avocatiers (persea americana), est agrémenté d'un alignement de pots de Biot d'inspiration toscane. Les allées de ces parties sont recouvertes d'un revêtement en ciment récent.

Elles mènent au belvédère de jardin, petite terrasse en terre-plein accessible par quelques marches. Ce belvédère de jardin à ciel ouvert est en partie ceinturé d'une balustrade en maçonnerie, à balustres pyriformes de section circulaire. Son sol est recouvert de carreaux de terre cuite. La terrasse est accolée au mur de clôture Ouest, qui est percé à cet endroit d'un oculus monumental, fermé par une simple grille. Cet oculus offre une vue d'ensemble sur la vieille ville de Menton. Une petite dépendance érigée en retour du mur de clôture forme le mur Nord du belvédère de jardin. Ce mur est orné d'une peinture monumentale de William Waterfield (Référence du dossier : IM06002435).

Dans l'axe du cabanon, à proximité du mur de clôture Ouest, un podocarpus originaire d'Afrique du Sud (podocarpus henkelii), a été planté en 1955 par Humphrey Waterfield. Il est probablement issu d'une graine récupérée dans le jardin d'agrément de la Villa Les Cèdres à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Référence du dossier : IA06000906). C'est aujourd'hui le plus grand arbre du jardin.

I.8 Southern Garden

La partie Sud-Ouest du jardin, relativement étroite, est principalement occupée par des palissades de verdure constituées de cyprès taillés. Une allée maçonnée encaissée, en partie couverte par un berceau de verdure, longe le mur de clôture Ouest et dessert la porte piétonne donnant sur le chemin du Peyronnet. A proximité de la façade de la maison, les palissades de verdure délimitent une salle de verdure occupée par une terrasse d'agrément carrée, séparée du Round Pool Garden par un sentier sinueux légèrement encaissé, au sol recouvert de ciment. Ce sentier est bordé par un mur de pierre qui souligne la pergola du Round Pool Garden, érigée dans le prolongement du portique de la façade Sud. Sentier, pergola et portique communiquent avec un petit escalier relié à l'allée carrossable au niveau du Grand Rond.

Southern Garden : palissade de verdure délimitant la terrasse d'agrément (vue depuis le Nord-Ouest).Southern Garden : palissade de verdure délimitant la terrasse d'agrément (vue depuis le Nord-Ouest).

II. NOTE DE SYNTHESE

Le Clos du Peyronnet est l'un des rares jardins de famille de la Côte d'Azur. Tout au long du 20e siècle, il a traversé les générations en dépit des guerres et de l'urbanisation extensive. D'un point de vue formel, l'influence du paysagiste anglais Harold Peto est perceptible dans le dessin des structures maçonnées et des pergolas. C'est d'ailleurs principalement par l'intermédiaire de pergolas que le paysagiste Humphrey Waterfield a effectué de façon très subtile les transitions entre les différentes parties du jardin. Le Clos du Peyronnet se caractérisent ainsi par un contraste entre des structures très architecturées (terrasses, escaliers, bassins, arcs monumentaux, pergolas...) et le foisonnement de la végétation. Par ailleurs, la composition ménage à de nombreux endroits de belles perspectives ouvertes sur la Méditerranée ou sur les montagnes environnantes. L'escalier d'eau, qui constitue l'un des aménagements emblématiques du jardin, en est l'une des illustrations les plus originales. Tout comme il l'avait fait pour son jardin de Hill Pasture à Broxted en Angleterre (Essex), Humphrey Waterfield a consigné dans un petit carnet toutes les acquisitions de plantes (achats, échanges, dons...) effectuées au fil des années pour le jardin du Clos du Peyronnet. Ce Clos du Peyronnet Garden Book mentionne aussi parfois l'acquisition de certaines pièces de mobilier. Le côté onirique du jardin, apporté dès l'origine par la mise en scène du mobilier, a été ensuite accentué par William Waterfield, qui a aussi poursuivit l'enrichissement de la palette végétale.

Le jardin du Clos du Peyronnet a été aménagé tout au long du 20e siècle. Dans un premier temps, les lignes générales de la composition et les premières plantations d'espèces exotiques sont probablement réalisées par la commanditaire de la maison, Ann Elizabeth Davidis, en respectant en partie les aménagements du verger occupant initialement le site. On lui devrait le dessin de l'allée carrossable. Par la suite, Derrick et Barbara Waterfield, peu après avoir acquis la propriété en 1913, poursuivent les aménagements. On leur doit une première version de la grande pergola. Le jardin est cependant dévasté pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, Humphrey Waterfield, paysagiste, reprend en 1946 les travaux effectués par ses parents. Il conçoit ou remet en état la plus grande partie des aménagements maçonnés visibles aujourd'hui (murs des terrasses, escaliers, arcs monumentaux, fontaines, piliers des pergolas...) et réalise la plantation de nombreux spécimens botaniques rares. C'est lui qui a donné au jardin sa physionomie actuelle. A partir de 1976, l'aménagement du jardin a été poursuivi dans le même esprit par son neveu William Waterfield, qui a grandement contribué à enrichir la palette végétale ainsi que le mobilier du jardin, tout en apportant sa touche personnelle. Une partie du mobilier de jardin est constituée d'objets provenant du jardin Serre de la Madone à Menton (Référence du dossier : IA06001324) et du jardin de la Villa Torre Clementina à Roquebrune-Cap-Martin (Référence du dossier : IA06002979).

  • Remplois
    • Remploi provenant de Commune : Menton Lieu-dit : Val de Gorbio Adresse : 74 route de Gorbio
    • Remploi provenant de Commune : Roquebrune-Cap-Martin Adresse : avenue Impératrice-Eugénie
  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle
    • Secondaire : 4e quart 19e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur : jardinier (incertitude), attribution par travaux historiques
    • Auteur : jardinier signature, attribution par tradition orale
    • Auteur : jardinier signature, attribution par tradition orale
    • Auteur :
      Waterfield Humphrey
      Waterfield Humphrey

      Humphrey Waterfield (1908-1971) est un peintre et paysagiste britannique formé à la Ruskin School of Drawing and Fine Art d'Oxford. Il a surtout été apprécié en tant que paysagiste, suivant les préceptes d'Harold Peto (1854-1933). Il est principalement connu pour avoir réalisé des aménagements paysagers en Angleterre, mais aussi en France et en Italie. Parmi ses créations, on peut citer ses propres jardins : Hill Pasture à Broxted (Essex), aménagé à partir de 1936, et bien sûr le Clos du Peyronnet (Référence du dossier : IA06002803) à Menton (Alpes-Maritimes), aménagé à partir de 1946 et enrichi par ses descendants en respectant le caractère initial des aménagements et des plantations. Humphrey Waterfield serait aussi intervenu, dans une moindre mesure, dans les jardins des propriétés suivantes : Greys Court à Henley-on-Thames (Oxfordshire), où il créa le Cherry Garden, Abbots Ripton Hall à Huntington (Cambridgeshire), Horham Hall à Thaxted (Essex), Val Rahmeh (Référence du dossier : IA06002805), à Menton (Alpes-Maritimes), où il réalisa une fontaine. Enfin, il semblerait qu'il soit aussi intervenu dans le jardin de la Villa Colfranco, près de Lucques (Toscane).

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      jardinier, dessinateur, fontainier signature, attribution par tradition orale
    • Auteur : jardinier, sculpteur, peintre attribution par tradition orale, signature

Le jardin de style mixte couvre une superficie d'environ 5 000 mètres carrés. Il est structuré par de nombreuses terrasses en moellons de calcaire, des escaliers droits en maçonnerie et une monumentale rampe d'accès. Ces structures sont complétées par des allées régulières et irrégulières, des pergolas, un portique de jardin, un petit rocher artificiel (formant une grotte abritant une fontaine), une ruine artificielle, différents aménagements hydrauliques (bassins, miroirs d'eau, parterre d'eau...), un belvédère de jardin, une pépinière et un verger. Le jardin est planté de plusieurs espèces botaniques rares et exotiques, intégrées à différents aménagements paysagers : petit bois de jardin, groupes d'arbres, palissade de verdure, pelouses, plates-bandes, prairie ornementale et salle de verdure. Un important mobilier, majoritairement composé de pots à plantes en céramique et de vases décoratifs de jardin, est disséminé dans les différentes parties du jardin, tout comme quelques sculptures en céramique, en ferronnerie ou en pierre.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Plans
    jardin mixte
  • Élévations extérieures
    jardin en terrasses
  • Escaliers
    • escalier isolé : escalier droit en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    rampe d'accès
  • Jardins
    bois de jardin, groupe d'arbres, palissade de verdure, pelouse, plate-bande, prairie ornementale, salle de verdure
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • céramique
    • ferronnerie
    • maçonnerie
    • peinture
    • sculpture
  • Précision dimensions

    5 000 mètres carrés (superficie approximative).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler, intérêt botanique, maison d'homme célèbre
  • Éléments remarquables
    parterre d'eau, miroir d'eau, bassin, belvédère de jardin
  • Protections
    inscrit MH, 2017/03/14
  • Précisions sur la protection

    Inscription par arrêté du 14 mars 2017 : le jardin en totalité avec ses murs de clôture et l'ensemble de ses aménagements, les façades et toitures de la villa, parties prenantes de la composition.

  • Référence MH

Jardin remarquable comportant un intérêt botanique certain (plus de 600 variétés répertoriées lors d'un inventaire botanique réalisé en juin 2014 par Todd Longstaffe-Gowan en vue de la protection au titre des Monuments historiques). Propriété du peintre et paysagiste anglais Humphrey Waterfield (1908-1971), qui a entièrement réaménagé le jardin entre 1946 et 1971.

Documents d'archives

  • WATERFIELD, Humphrey. Clos du Peyronnet Garden Book. Cahier manuscrit (répertoire chronologique des acquisitions de plantes et de mobilier pour le jardin du Clos du Peyronnet). Collection particulière.

  • Dossier de protection du jardin du Clos du Peyronnet, Menton (06). 2016. Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Conservation régionale des Monuments historiques, Aix-en-Provence.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Menton / Dessins à l'encre par Fouque, Guichard, Laubeuf et Verrier, 1861-1862. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25 F i 083.

    1/A
  • [Le Clos du Peyronnet. Menton. France.] / Tableau, huile sur toile, signé Humphrey Waterfield, 1949. Collection particulière.

  • [Clos du Peyronnet.] / Carte postale couleur, Editions Hélicolor France, années 1990.

  • [Plan du jardin du Clos du Peyronnet.] / Dessin de Todd Longstaffe-Gowan, 2014. Dans : Dossier de protection du jardin du Clos du Peyronnet, Menton (06). Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Conservation régionale des Monuments historiques, Aix-en-Provence.

Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2016