HISTORIQUE
La paroisse des Hyères est l'une des plus anciennes du canton. Les archives départementales de l'Isère conservent une très belle bulle du pape Alexandre VI Borgia, du 6 décembre 1500, accordant des indulgences à la paroisse 1.
L'église actuelle semble dater du début du XVIIe siècle. Le clocher porte la date 1607. Un vitrail fixé dans le châssis d'une des fenêtres du chœur et représentant les armes de France et de Navarre réunies sous la couronne royale laisse penser que cet édifice est bien contemporain du règne de Henri IV.
DESCRIPTION
Situation
L'église des Hyères est située en contrebas du village. Elle n'est plus entourée par le cimetière qui a été isolé de l'édifice par un chemin. Mais près de la porte d'entrée subsiste une pierre tombale portant l'inscription : I H S ici git le corps de M. P. Garcin PT RT 1820.
En raison de la déclivité du terrain, l'église est construite sur un remblai de pierres sous lequel se trouve une fontaine traditionnelle couverte de madriers et d'une dalle de ciment qui a pu remplacer un toit en ardoise.
Devant l'église se dresse une croix en fer moulé qui porte l'inscription : Don de F. Berthet en 1932. Dans l'angle formé par la nef et la face ouest du clocher se trouve un monument aux morts de la guerre de14-18.
Matériaux
Murs : appareil irrégulier mais soigneusement assisé de moellons de pierre locale. Joints beurrés à la chaux refaits récemment.
Les deux cordons inférieurs du clocher sont en ardoise.
Le cordon à la base de la flèche du clocher, la flèche, les arcs et plates-bandes qui couvrent les baies, le chambranle de la porte d'entrée, les masques scellés dans la maçonnerie sont en tuf.
Le clocher. Face ouest. Au premier plan, le mur du cimetière.
Couvrements :
Nef : lambris de couvrement.
Chœur et chapelle latérale droite : voûte en blocage.
Sols : - du chœur : plancher en arête de poisson sauf devant l'ancien maître-autel où se trouve un dallage de carreaux de céramique et de pierres disposées en arête de poisson.
- de la nef : plancher de mélèze droit
- du tambour : dallage de pierre.
- pierre de seuil : gros bloc de granit.
Escalier d'accès à la tribune : en bois. Balustrade en bois tourné.
Tribune en planches. Balustrade formée de croisillons assemblés à mi-bois (côté intérieur : 0, 11 . épaisseur du bois : 0, 06 x 0, 04).
Structure
La nef est couverte d'un lambris en berceau assez plat avec deux pénétrations très profondes au-dessus de l'oculus qui éclaire la tribune et celui placé au-dessus de la fenêtre de la nef.
Le chœur et la chapelle latérale droite sont couverts d'arêtes.
La sacristie est couverte d'un plafond plâtré.
Élévations
La porte d'entrée est percée dans le mur-gouttereau sud. Elle est surmontée par un auvent.
La porte d'entrée. Mur sud. L'oculus du pignon ouest est surmonté de masques sculptés dans le tuf.
Il semble avoir existé une autre porte, aujourd'hui bouchée, derrière le monument aux morts. Cette porte donnait peut-être accès à un escalier qui desservait le clocher.
Toutes les fenêtres sont percées dans le mur sud.
Des masques en tuf ornent le mur-pignon ouest et la façade sud. La majorité sont concentrés autour de l'oculus qui éclaire la tribune. Deux autres décorent le mur du clocher et la fenêtre de la sacristie.
L'escalier d'accès aux combles est extérieur et construit contre le mur nord du chœur. Il est possible que cet escalier ait été construit pour remplacer un escalier dans-œuvre en mauvais état situé dans l'angle nord-ouest de la chapelle de saint Joseph.
Les trois faces visibles du clocher sont divisées en trois niveaux par deux cordons. Au niveau supérieur, les deux baies des cloches s'inscrivent entre deux pilastres et sont surmontées d'une frise d'arceaux.
Couverture
Le toit à deux longs pans est couvert de tôle ondulée prélaquée beige.
Le clocher est couvert d'une flèche à huit pans en tuf, cantonnée de mitres d'amortissement. Elle est surmontée par une boule en cuivre et un coq.
Distribution intérieure
a. La nef
On pénètre dans la nef par un tambour en planches identiques aux corridors les plus rudimentaires des maisons du village, appuyé contre l'escalier d'accès à la tribune dont la cage en planches est fermée par une porte.
La tribune occupe l'extrémité ouest de la nef.
Les murs de la nef sont peints en bleu avec des chambranles rouges en trompe-l’œil au-dessus de la statue de Jeanne d'Arc et du bénitier. Sur le lambris de couvrement sont fixées cinq toiles peintes représentant la Vierge, saint Pierre, saint Paul, saint André et saint Léonard.
Vue prise de la nef vers le choeur. Vue prise du choeur vers la nef.
b. La chapelle latérale droite
Un placard de 60 cm de profondeur est encastré sous la fenêtre de la chapelle latérale droite. Celle-ci contient également le placard à bannières, un coffre et un grand meuble de rangement. Malgré la proximité de l'autel de saint Joseph cette chapelle semble servir davantage au rangement qu'au culte.
c. Le chœur
Les murs du chœur sont habillés de planches jusqu'à 2, 20 m de hauteur. Une planche sur deux est peinte en bleu, la planche intermédiaire en gris-vert. Les murs du chœur sont peints en bleu, la voûte en vert clair, les retombées en blanc avec décor de marbrures. Chaque quartier de la voûte de l'abside est ornée d'un motif peint : sacré cœur de Jésus ; sacré cœur de Marie ; couronne d'épines ; sacré cœur entouré de lys.
Décor peint de l'arc triomphal : deux rosaces et une fleur sur fond de marbrures en trompe-l’œil. Le maître-autel est encadré par deux portes à trois panneaux ornés de losange et de table saillante aux angles échancrés qui masquent toutes deux une grosse porte cloutée. Ces deux ouvertures donnaient dans la sacristie. Celle de gauche a été bouchée.
NOTE DE SYNTHÈSE
L'actuelle sacristie voûtée en cul-de-four et le chœur actuel pourraient être considérés comme le chœur et la nef de la chapelle du XVe siècle, à partir desquels l'édifice du début XVIIe siècle aurait été construit.
Photographe au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2005.