Dossier d’œuvre architecture IA13001063 | Réalisé par ; ;
Gontier Claudie
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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  • inventaire topographique
quartier de l'Estaque-Gare
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grand Projet de Ville, l'Estaque-les Riaux
  • Commune Marseille 16e arrondissement
  • Lieu-dit quartier de l' Estaque-Gare
  • Adresse rue Le-Pelletier , boulevard Fenouil
  • Cadastre 1978 Estaque D  ; 1978 Estaque E  ; 1978 Estaque H
  • Dénominations
    quartier
  • Appellations
    quartier de l'Estaque-Gare
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    tuilerie, lycée

Topographie

Délimitation du quartier :

- au nord, d'ouest en est: le parc de la Minerve, la voie ferrée, Château Bovis, le lycée et le collège

- à l'est: le rond-point du collège

- à l'ouest: le parc de la Minerve, l'allée Saccoman, la traverse Puget

- au sud, d'ouest en est: la traverse Puget, la traverse de la Vente et les anciens terrains vagues (actuelle ZAC Saumaty) jusqu'au rond-point du collège.

Les voies :

- rue Rabelais, puis Le Pelletier (ancien chemin de Saint Louis au Rove ou chemin de la Nerthe) : grand axe est-ouest en balcon sur l'ancien coteau

- boulevard Fenouil: grand axe nord-sud reliant la gare à la mer dans le sens du dénivelé

- traverse Puget : ancien chemin rural, axe secondaire est-ouest traversant le boulevard Fenouil

- traverse de la Vente: chemin rural étroit, orienté nord-sud, dont le tracé est calqué sur une ancienne limite de parcelle agricole

- traverses Bovis, du Charron et de l'Harmonie, impasses du Bon Coin et de la Régie: voies en impasse, perpendiculaires à la rue Le Pelletier.

Vue aérienne nord-sud prise dans l'axe de la traverse de l'Harmonie. Au premier plan les voies ferrées, à gauche la traverse Bovis, à l'arrière-plan la rue Le-Pelletier, à droite la traverse du Charron.Vue aérienne nord-sud prise dans l'axe de la traverse de l'Harmonie. Au premier plan les voies ferrées, à gauche la traverse Bovis, à l'arrière-plan la rue Le-Pelletier, à droite la traverse du Charron.

Historique

En 1819, l'actuel quartier de la gare est occupé par de vastes parcelles agricoles, de part et d'autre du chemin de la Nerthe, principalement plantées de vignes. Le bâti se limite à quatre fermes et une tuilerie artisanale.

L'urbanisation démarre avec l'arrivée de la voie ferrée Paris-Marseille, achevée en 1848 et la construction de la première gare en 1851.

C'est fort logiquement le long du chemin de la Nerthe que les nouvelles constructions s'implantent en premier, à partir des années 1850. A partir du début des années 1870, le boulevard Fenouil (voir dossier) commence à être aménagé vers le sud sur les anciennes parcelles de vignes.

Dans la partie ouest, l'urbanisation reste bloquée par l'existence de deux grands domaines bourgeois, les bastides Désiré Michel et La Minerve. Le parc de la première ne sera loti que dans le années 1970, celui de la deuxième existe toujours, transformé en jardin public.

Au centre et à l'est, en arrière du chemin de la Nerthe, dans le périmètre actuellement délimité par l'impasse du Bon Coin, la rue Le Pelletier et la traverse Bovis, l'urbanisation se fait assez tardivement, vers 1900. Cette situation de gel contraste avec l'évolution plus rapide au sud du chemin de le Nerthe où l'urbanisation démarre vers 1860.

Elle peut être imputée au maintien d'une exploitation agricole dont subsiste le logis, à l'extrémité nord de la traverse de l'Harmonie et surtout à l'implantation de plusieurs tuileries exploitant leurs gisements sur place et qui sont précisément démolies dans les années 1880 à 1900. La destruction de la dernière d'entre elles, la tuilerie Mouraille, est d'ailleurs immédiatement suivie par la construction, en 1900, d'un vaste immeuble à logements, par Mouraille lui-même, selon un mécanisme de rentabilisation des friches industrielles fréquent à l'Estaque.

A l'est de la gare, la même situation s'est perpétuée jusqu'à nos jours puisque les grandes tuileries Saccoman et de La Plata, qui ont subsisté jusqu'après la seconde guerre mondiale, n'ont pas permis le développement d'une véritable urbanisation. Les terrains occupés par la tuilerie Saccoman, actuellement non bâtis, sont utilisés comme dépôts par la SNCF et ceux de l'usine de La Plata ont accueilli le lycée et le collège de l'Estaque.

Seuls deux îlots se sont développés assez tôt, entre le chemin de la Nerthe, l'avenue de Caronte (rue menant à la gare), l'impasse Capus et la voie ferrée. Les constructions se sont implantées dans les années 1850 le long du chemin de la Nerthe à partir de quelques maisons antérieures à 1819. Au fond de l'impasse Capus, elles réutilisent la friche de la tuilerie lcard démolie en 1904.

Au sud du chemin de la Nerthe, de part et d'autre du boulevard Fenouil, lotissements et urbanisation sont donc plus précoces, à partir des années 1860, mais on constate également la persistance de terrains non bâtis, en arrière du front de rue dans la partie centrale du périmètre:

- entre la rue Le Pelletier et la traverse Puget : persistance de nombreux jardins, dépendant soit des maisons alignées sur la rue Le Pelletier, soit de la bastide appelée actuellement villa Les Mimosas, soit de la ferme Puget, construite le long de la traverse vers 1885 (H 134 à 137)

- au sud de la traverse Puget, vis-à-vis des bâtiments de la ferme, les terrains agricoles ont subsisté jusqu'après la seconde guerre mondiale. Après plusieurs redécoupages parcellaires, certains d'entre eux ont été bâtis dans les années 1960.

A l'est de la traverse de la Vente, en alignement le long du chemin de la Nerthe (actuelle rue Le Pelletier), l'îlot de maisons a été bâti à partir des années 1850. Cependant dans ce secteur encore, l'urbanisation s'est limitée au front de rue. Elle a sans doute été freinée par l'existence ici aussi d'une importante bastide pourvue d'un grand parc, bâtie en 1851. Cette maison, à l'abandon depuis les années 1960, est actuellement en ruines mais possédait toujours au moment de l'enquête son ancien parc (parcelle E61).

Dans ce même secteur, deux tuileries, Lieutaud (18431881) et Guichard (avant 1858-1880) ont également gelé le foncier. Il est malaisé d'évaluer le tissu bâti existant en 1945, car tout le quartier au sud du chemin de la Nerthe a été rasé dans les années 1960-70 en prévision de la création d'une ZAC. Cette opération d'urbanisme n'a finalement été entreprise qu'en 2000. Cependant les registres des matrices donnent l'indication d'une faible occupation bâtie : sur les parcelles concernées (1122 et 1130), un maximum de 10 constructions nouvelles est répertorié de 1849 à 1912.

Au nord de la voie ferrée, le petit hameau du Château, comprenant six maisons en 1819, ne s'est pratiquement pas étendu, probablement à cause de l'isolement créé par la voie ferrée et de la topographie, en piémont de colline. Les constructions ou reconstructions datent surtout des années 1876-1885, puis de l'entre-deux-guerres. A noter la création, immédiatement au nord de la voie ferrée, d'une scierie relativement importante en 1880, puis la construction en 1885 par son propriétaire exploitant, Louis Bovis, de l'immeuble à logements connu sous le nom de « Château Bovis ».

Les tuileries

En 1819, le cadastre localise dix tuileries situées pour la plupart aux Guérites (au nord du rond point du lycée). Quatre tuileries sont implantées plus à l'ouest, on peut les localiser:

- à l'est de la gare, en section E

- entre Château Bovis et la voie ferrée, en section D

- entre les impasses Icard et de la Régie, parcelle H 42

- en haut de l'allée Saccoman, parcelle H 185

Les tuileries des Guérites disparaissent avant 1882 ou sont absorbées par la grande tuilerie Saccoman puis par la Société générale des tuileries de Marseille.

Après 1819, treize tuileries sont construites dans le périmètre du quartier, dont onze au nord du chemin de la Nerthe, de part et d'autre de la gare. Certaines ont une existence assez brève: une des tuileries Fenouil, construite en 1898 et disparue avant 1912, la tuilerie Blanc construite en 1843 et détruite en 1884, autre tuilerie Fenouil, construite en 1870 et démolie en 18891.

Les constructions antérieures aux années 1860, qui marquent le début de l'industrialisation des tuileries marseillaises, perpétuaient certainement le type artisanal du XVIIIe siècle : des bâtiments de faible emprise, des cheminées basses et une activité intermittente probablement saisonnière en complément d'une exploitation agricole. On sait que l'apparition des usines avec four Hoffman à vapeur n'a pas suscité la disparition de ces fabrications artisanales dont on voit les bâtiments subsister jusqu'au début du XXe siècle.

C'est dans le quartier de la gare que se sont implantées deux des usines les plus modernes de l'Estaque dont l'activité s'est poursuivie jusqu'après la seconde guerre mondiale.

L'usine de La Plata, qui existait dès avant 1850, modernisée de 1879 à 1882, est construite en bordure du chemin de la Nerthe, à l'emplacement actuel du lycée et du collège. Propriété de Pierre Saccoman associé à l'architecte Martin Boet, elle est vendue à Joseph Roux en 1895 et rejoint en 1901 la Société générale des tuileries de Marseille.

En 1882, les matrices cadastrales y mentionnent une fabrique de tuiles de 330 fenêtres, un bâtiment pour les bureaux, un bâtiment de logement pour les ouvriers de 24 fenêtres datant de 1871. En 1912, l'usine proprement dite a certainement été agrandie puisque les matrices cadastrales mentionnent 438 fenêtres.

Le nom de la tuilerie est dû à la ville de La Plata en Argentine, vers laquelle était exportée la quasi totalité de sa production.

La Grande Tuilerie Saccoman, construite en 1863 au nord de la voie ferrée, à proximité de la gare, est transformée en tuilerie à vapeur en 1879 et agrandie de 1880 à 1883 . En 1912, les matrices cadastrales mentionnent une usine de 301 fenêtres, un séchoir de 31 fenêtres, des bureaux, une maison pour le contremaître de 10 fenêtres et un embranchement élévatoire sur la voie ferrée. Elle rejoint la Société générale des tuileries de Marseille en 1926. Elle connaît une démolition partielle en 1944, probablement touchée par les bombardements visant la gare.

Le croisement de la rue Le-Pelletier et de l'avenue de Caronte qui mène à la gare est marqué par la présence de maisons bourgeoises d'industriels.Le croisement de la rue Le-Pelletier et de l'avenue de Caronte qui mène à la gare est marqué par la présence de maisons bourgeoises d'industriels.

Tuileries

1819

1840

1850

1860

1870

1880

1890

1900

1912

1946

Parcelles

en 1819

Fenouil : avant 1819-avant 1882

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772

Fenouil : avant 1819-1901

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779

Icard : avant 1819-1904

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788

Mouraille : avant 1843-1900

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748

Lieutaud : 1843-1881

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1120

Blanc : 1843-1882

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736

Blanc : 1843-1884

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782

La Plata : avant 1850-après 1946

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795/800

Cayol : 1856-1903

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782/786

Guichard : avant 1858-1880

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1133

Lieutaud : 1855-1872-avant 1912

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748

Saccoman : 1857-1880

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736

Grande Tuilerie Saccoman :

1863-après 1946

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806/807

Tournel : avant 1870-1887

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748

Fenouil : 1870-1891

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736

Fenouil : 1898-avant 1912

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744

Tableau synoptique des tuileries, d'après les matrices cadastrales

En 1819, l'actuel quartier de la gare est occupé par de vastes parcelles agricoles, de part et d'autre du chemin de la Nerthe (actuelle rue Le-Pelletier), principalement plantées de vignes. Le bâti se limite à quatre fermes et une tuilerie artisanale.

L'urbanisation démarre avec l'arrivée de la voie ferrée Avignon-Marseille, achevée en 1848 et la construction de la première gare en 1851. Les premières constructions s'implantent dans les années 1850 et 1860 de part et d'autre du chemin de la Nerthe et s'intensifient dans les décennies 1870 et 1880.

Le boulevard Fenouil, axe nord-sud perpendiculaire au chemin de la Nerthe, commence à être percé au début des années 1870. En arrière du front de rue, l'urbanisation est plus tardive, autour de 1900. Ce phénomène est dû à la présence de plusieurs édifices dont les espaces non bâtis occupent de vastes superficies : grandes demeures dotées de parcs, qui ont subsisté pratiquement jusqu'à nos jours, fermes, tuileries dont beaucoup disparaissent vers 1880-1900, alors que les deux plus importantes, les tuileries Pierre Sacoman et La Plata, ont continué leur activité jusqu'après la dernière guerre.

Au sud-est, se développent depuis 2000 la ZAC Saumaty, sur d'anciens terrains vagues résultant de démolitions des années 1960-1970

Le quartier de la gare est situé au nord-est du secteur urbain de l'Estaque. Il s'étend au nord et au sud de la rue Le-Pelletier, tronçon de l'ancien chemin de la Nerthe. Il est bordé au nord par la voie ferrée Marseille-Paris qui traverse l'Estaque d'est en ouest, en balcon à flanc de coteau. Son extension nord s'est trouvée limitée pour partie par cette infrastructure et également par le relief, en piémont du massif de la Nerthe. Au nord-est, en limite de l'Estaque, le lycée et des terrains servant de dépôt à la SNCF occupent l'emplacement des anciennes deux plus grandes tuileries du quartier. Au sud-est, le secteur est limitrophe de la ZAC Saumaty, constituée d'anciens terrains vagues. A l'ouest, deux anciennes bastides et leurs parcs marquent la limite entre le quartier de la gare et celui de la Fontaine-des-Tuiles. La limite sud du quartier est tracée par les traverses Puget et de la Vente.

L'urbanisme s'articule à partir d'un axe est-ouest parallèle à la voie ferrée, la rue Le-Pelletier, complété par un axe perpendiculaire nord-sud : le boulevard Fenouil, qui relie la rue Le-Pelletier à la mer en se poursuivant dans le quartier de la Fontaine-des-Tuiles (Référence IA13001065). Plusieurs voies secondaires s'embranchent sur la rue Le-Pelletier. Au nord, des impasses ont tracé un urbanisme assez régulier, avec un bâti dense aux abords de la voie principale et une prédominance de jardins dans les culs-de-sacs. Au sud, des traverses, souvent d'anciens chemins ruraux ou des limites de parcellaires agricoles, donnent accès à un bâti plus erratique.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée

Documents d'archives

  • Vente de la propriété Cadenet à l'Estaque (Marseille), par les frères Carvin à Blanc et Veran, 1856. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 4 Q 2 3659.

    transcription hypothécaire n° 9
  • Partage entre les frères Carvin de propriétés à l'Estaque (Marseille), 1834. (notaire Chaillet). Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 394 E 128

  • Donation partage par Dame Anne Icard veuve d'André Fenouil, partage hoirie d'André Fenouil et de ses biens donnés par la dame Icard veuve Fenouil, (Estaque, Saint Henri, Mourepiane à Marseille), 1839. (notaire Rampin, Joseph Antoine). Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 363 E 491

Documents figurés

  • Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et a la Méditerranée. Ligne de Miramas à l'Estaque. Plan parcellaire des terrains à acquérir dans la traversée de la commune de Marseille sur une longueur de 3585m 33. Dressé le 6 mars 1907 par A Delaly ingénieur de la compagnie. [Détail : du Vallat de Farrenc au quartier du Château] /tirage de Dessin surchargé, échelle 1/1000? Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 9 S 5/5

Date d'enquête 1998 ; Date(s) de rédaction 2003
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Gontier Claudie
Gontier Claudie

Ingénieur d'étude-chercheur au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1974 à 2015.

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Articulation des dossiers
Contient
Parties constituantes
Fait partie de