Commentaire historique
Cette ruche date probablement de la première moitié du 20e siècle.
Jusqu'à l'importation du sucre de canne à l'Epoque moderne, puis du sucre de betterave à l’Epoque contemporaine, le miel était la seule source de sucre localement disponible. Un acte notarié datant de 1610 mentionne la présence de 22 ruches à la ferme de La Rose (voir dossier IA05001612) : désignées comme « bruscs d'abeilles », elles sont alors installées dans un jardin. Un inventaire après décès réalisé dans une ferme de la Beaumelle en 1810 indique que « six ruches à miel » sont installées sur un terrain appelé « la terre des Abeilles ». En 1823, une terre dépendant d'une ferme de Champ Queyras, au quartier du « Terron », accueille « quatre ruches garnies de mouches à miel ». En 1833, un « bois de ruche » est conservé dans une chambre de la ferme de Montlahuc (voir dossier IA05001611) : il s'agit très vraisemblablement d'une ruche monoxyle semblable à celle étudiée ici. Enfin, en 1851, sont « trois ruches vides » se trouvent dans une chambre de la ferme des Basses Graves (voir dossier IA05001626).
Deux autres ruches ont été étudiées sur la commune de Rosans : une en planches (voir dossier IM05004544) et l'autre en liège (voir dossier IM05004554). Ailleurs dans le département des Hautes-Alpes, une autre ruche creusée dans une section de tronc a été étudiée sur la commune de l'Argentière-la-Bessée, portant la date gravée « 1808 » (voir dossier IM05001559). Une ruche monoxyle a également été étudiée dans le département voisin des Alpes-de-Haute-Provence, sur la commune de Rougon (voir dossier IM04002473).
Sur le territoire du Parc naturel régional des Baronnies provençales, un rucher a été étudié sur la commune de Barret-de-Lioure (Drôme, voir dossier IA26000449). Plusieurs ruchers ont aussi été étudiés dans les Alpes-de-Haute-Provence : voir dossiers IA04000841 (commune de Braux), IA04001344 et IA04001345 (Ubraye), IA04001949 et IA04001950 (Rougon), IA04002678 (La Palud-sur-Verdon), IA04003137 (Thorame-Haute).
Description
Cette ruche, monoxyle, est constituée d'une section de tronc d'arbre évidé (épaisseur conservée : 6 cm). Elle est renforcée par deux bandes de fer faisant office de cerclages. Posée sur une lauze, elle est couverte par une couvercle en tôle plate maintenue par une pierre.
Elle est installée au pied d'un petit pierrier bâti, en limite de landes et de zones de culture abandonnées depuis quelques décennies. Cette situation intermédiaire permet aux abeilles de bénéficier d'une plus large variété de milieux naturels et donc d'un potentiel mellifère plus important.
