Dossier collectif IA06004450 | Réalisé par
Vidal Julie (Contributeur)
Vidal Julie

Chargée de mission inventaire du patrimoine culturel du Pays de Vence (06) depuis mars 2021.

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  • inventaire topographique
Entrepôts agricoles et cabanes de la commune de Coursegoules
Auteur
Copyright
  • (c) SIVOM Pays de Vence
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    entrepôt agricole, cabane
  • Aires d'études
    Pays de Vence
  • Adresse
    • Commune : Coursegoules

I. Contexte de l'enquête

I.1. Éléments étudiés

Ce dossier concerne les entrepôts agricoles et les cabanes de la commune de Coursegoules (canton de Coursegoules, Pays de Vence, département des Alpes-Maritimes). Le terme « entrepôt agricole » correspond aux édifices destinés à stocker des denrées agricoles (foin notamment) ou de l'outillage (remise). Souvent, ils comprennent également une partie destinée au bétail (étable, bergerie, écurie) à l'homme (logis saisonnier) et au stockage de l’eau (citerne). Les dépendances immédiates des fermes ne sont pas concernées (voir le dossier collectif fermes : IA06004418). Une cabane est une petite construction, parfois sommaire, pouvant néanmoins avoir des fonctions polyvalentes d’abri (homme, animal) et/ou de stockage (récoltes, outils).

I.2. Les conditions de l'enquête

I.2.a. Déroulement de l'enquête

Le repérage des entrepôts agricoles et des cabanes a été effectué au cours des mois de décembre 2022, janvier et février 2023. Le recensement s'est fait à partir du cadastre de 2023. Le plan cadastral dit "napoléonien", levé en 1841, a servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ce cadastre a été consulté ainsi qu'une partie des matrices cadastrales (1844-1913 et 1911-1934).

Un inventaire topographique du canton de Coursegoules a été réalisé entre 1990 et 1995 par Jean-Claude Poteur et a donné lieu à la réalisation d’un certain nombre de notices. Trois bergeries ont été étudiées sur la commune de Coursegoules à cette occasion et servent de référence à la réalisation de ce dossier collectif (IA00128095 ; IA00128097 ; IA00128108). Ces dossiers ont été actualisés et complétés par un nouveau repérage sur le terrain permettant de récolter des données statistiques sur la famille architecturale des entrepôts agricoles et sur celle des cabanes. Ainsi, la plupart des constructions portées sur le cadastre actuel ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide de deux grilles de description morphologique, l’une propre aux entrepôts agricoles, l’autre aux cabanes et décrivant :

- la ou les fonction(s) visible(s) du bâtiment, niveaux par niveaux,

- la mitoyenneté,

- les accès,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit, la nature de la charpente, de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les aménagements intérieurs,

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Ces grilles de repérage ont donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

I.2.b. Repérage et sélection des œuvres

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale, ainsi que les bâtiments ruinés lorsque le parti pris architectural d'origine restait lisible. En revanche, les bâtiments s’inscrivant dans un cadre temporel allant au-delà de la chronologie de l’étude définie (Première Guerre mondiale) ont été écartés du corpus d’étude. Cela concerne les édifices construits entièrement et ceux très remaniés à compter de cette période, rendant illisibles leurs caractères architecturaux vernaculaires d’origine (élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…).

Sur les 177 bâtiments identifiés sur le territoire (corpus recensé), 152 existaient avant 1841 et ont été recensés à partir de l’état des sections du cadastre napoléonien levé à cette date, 19 sont postérieurs à sa réalisation et ont été relevés lors de l’inventaire sur le terrain, enfin, six cabanes n’ont pas pu être datées par rapport à ce cadastre.

Au total, 31 bâtiments ont pu être repérés (corpus repéré) : 23 relèvent de la grille « entrepôt agricole » et 8 de la grille « cabane ». Parmi ces constructions, 10 ont été sélectionnées – 7 entrepôts agricoles (32% du corpus repéré) et 3 cabanes (38 % du corpus) – et font l’objet d’un dossier individuel : 3 réalisés par Jean-Claude Poteur en 1993 et mis à jour en 2023, 7 autres rédigés en 2023 (dont trois traités comme partie constituante d'un dossier « ensemble agricole »).

I.2.c. Qualité du corpus architectural

La qualité de conservation architecturale du corpus recensé n’est pas bonne puisque les bâtiments ont souvent été abandonnées et sont tombés en ruine (41 sur 177) – c’est surtout le cas en zone isolée et difficile d’accès – tandis que la majorité ont été réhabilités en logements (101 sur 177). Par ailleurs, 19 entrepôts ont disparu depuis la levée du cadastre napoléonien. Seulement 14 entrepôts agricoles et 2 cabanes sont bien conservés.

Sur les 31 individus repérés, 14 sont désaffectés et en ruine (45%), un est partiellement transformé (3%), 16 sont bien conservés et encore en activité (52%).

II. Localisation

Les entrepôts agricoles et les cabanes ont été recensés partout sur le territoire communal : au cœur du village (35 sur 177 soit 20%), plus largement dans ses abords immédiats (64 sur 177 soit 36 %), aux écarts ruraux de Saint-Barnabé et de Nougueiret (10 sur 177 soit 6%) et en zone isolée (68 sur 177 soit 38 %).

Parmi les bâtiments qui ont pu être repérés, 7 se situent dans le village et en périphérie (23%), 7 sont inclus dans le périmètre des écarts de Saint-Barnabé et de Nougueiret (20%), et 17 se trouvent en zone isolée (37%).

III. Contexte historique

Les entrepôts agricoles aujourd’hui visibles sur le territoire de Coursegoules doivent globalement être rattachés à l’Epoque moderne. Les remaniements successifs nécessités par l’usage continu de ce type de bâtiment expliquent la rareté d’éléments antérieurs à cette période. Jean-Claude Poteur relevait tout de même les bases d’un appareillage médiéval conservé dans un entrepôt agricole reconstruit au 18e ou au 19e siècle (référence du dossier : IA00128097). Au 18e siècle, l’élevage et la culture du blé sont déjà les activités principales du territoire, les documents d’archives disponibles sur cette période le confirme. La carte des frontières Est de la France levée entre 1764 et 1778, puis celle de Cassini levée en 1780, rendent compte de cette réalité agricole, même si elles ne sont pas exhaustives. Sur la première, les espaces cultivés et quelques ensembles d’importance apparaissent, comme « les 3 bergeries » le long de la route reliant Coursegoules à Bezaudun. Sur la seconde, quelques exploitations agricoles sont indiquées.

Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. [Détail de la feuille 192_57 : commune de Coursegoules au sud-ouest].Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. [Détail de la feuille 192_57 : commune de Coursegoules au sud-ouest].  Carte de France dite carte de Cassini [n° 168, feuille 147, 1780 : Coursegoules]. Carte de France dite carte de Cassini [n° 168, feuille 147, 1780 : Coursegoules].

L’analyse des bâtiments montre une multiplication des constructions agricoles à compter du 18e siècle, ce que confirme l’étude du cadastre napoléonien levé quelques décennies plus tard en 1841. C’est par exemple le cas du quartier agricole des Granges au sud-ouest du bourg intra-muros, intégralement dédié à ce type de construction. À l’est du village, le quartier de la Combe est également occupé par des bâtiments agricoles progressivement remplacés par des maisons à compter du 19e siècle.

Plan de situation du village de Coursegoules d'après le cadastre de 1841 (section B).Plan de situation du village de Coursegoules d'après le cadastre de 1841 (section B).

Le cadastre ancien apporte un éclairage précieux concernant la répartition de ces bâtiments sur le territoire tout en précisant leur usage. Un total de 152 entrepôts agricoles ont pu être recensés d’après le dépouillement de l’état des sections :

Entrepôts agricoles d’après leur désignation dans le cadastre napoléonien de 1841

Nombre recensés

Rapport en pourcentage

« Bergerie »

21

14%

« Ecurie » (parfois indiquée avec un « grenier à foin » ou « à grain »)

101

66%

« Loge à cochon »

3

2%

« Masure » 

10

7%

« Bastidon » 

10

7%

« Cabanon »

6

3%

« Bastide rurale »

1

1%

Total

152

100%

Tableaux des entrepôts agricoles et cabanes relevés dans le cadastre napoléonien de 1841

On constate une très nette prédominance d’entrepôts agricoles multifonctionnels à vocation d’étable et de fenil (66%). À cette époque, la plupart des habitants possède un cheptel de taille réduite mais varié (ovins, caprins, animaux de bâts, etc.). Un bâtiment de taille modeste, dans le bourg ou à proximité permet de les abriter, souvent en complément d’un espace dédié au premier niveau des maisons intra-muros. Les entrepôts agricoles tels les bergeries, plus vastes mais moins nombreux, sont réservés aux propriétaires plus aisés qui possèdent de grands troupeaux ovins1.

Après la levée du cadastre napoléonien, les bâtiments agricoles continuent d’être édifiés, d’autres sont agrandis et 19 nouvelles constructions ont été recensées :

Entrepôts agricoles repérés après 1841

Entrepôts unifonctionnels : bergerie

Entrepôts multifonctionnels : étable, remise et fenil

Cabanes

Nombre repérés

13

5

1

Rapport en pourcentage

69%

26%

5%

Tableau des entrepôts agricoles et des cabanes postérieurs au cadastre napoléonien de 1841.

Un changement de tendance s’opère à compter de la seconde moitié du 19e siècle avec une large prédominance de construction de bâtiments unifonctionnels à usage de bergerie. L’une de ces bergeries porte la date de 1861 (Bérengier, référence du dossier : IA00128108). Ce phénomène de multiplication des bergeries s’observe également au sein des fermes (référence du dossier : IA06004418).

Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Date inscrite sur la paroi rocheuse : 1861.Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Date inscrite sur la paroi rocheuse : 1861.

L’étude des matrices cadastrales révèle une déprise agricole conséquente à compter de la fin du 19e siècle et surtout dans la première moitié du 20e siècle, ce que confirme les statistiques agricoles de cette période. Ce phénomène est compensé par une spécialisation et une généralisation de l’élevage sur l’ensemble du territoire, entrainant la création de nouveaux bâtiments nécessaires à la stabulation nocturne et hivernale des ovins. Ils sont parfois construits à l’emplacement d’anciens enclos pastoraux (1841 E1 113), sinon entièrement bâtis d’un seul tenant à proximité des pâturages extensifs et des carraires (Vallongue : 2023 G 511 ; Saint-Bernard : 2023 G 52 et 2023 G 84-85). Cette activité décline à compter de la seconde moitié du 20e siècle. Aujourd’hui, seul trois bergers demeurent sur la commune (ferme de Nouguereit avec 600 ovins ; Camp Réou ; et l'Ourméou).

Le cas des cabanes

Le cadastre napoléonien de 1841 fait état de l’existence de 10 bastidons et de 6 cabanons. En village et à proximité, ces cabanes ont été réhabilitées à partir du 20e siècle, tandis qu’en milieu dispersé, elles ont été abandonnées parfois dès la fin du 19e siècle. Excepté un exemple conservé au lieu-dit de Saint-Bernard, seules quelques bases de murs témoignent de ces constructions.

Il existe en revanche un autre type de cabane, de dimension plus réduite (moins de 2 mètres carrés), mais qui ne figure pas sur le plan cadastral de 1841. Cela ne signifie pas pour autant que leur construction soit postérieure. Ces petits édifices en pierres sèches, localement appelées « bories » depuis le 20e siècle, ont un usage multifonctionnel en lien avec les activités agropastorales alentour. On sait qu’elles existent depuis très longtemps et qu’elles ont été reconstruites au cours du temps en fonction des besoins. Une étude de ces cabanes dans les Préalpes de Grasse (Caussol, Saint-Vallier et Saint-Cézaire) a déterminé qu’elles avaient connues un essor particulier entre le milieu du 17e siècle et la fin du 18e siècle, dû à l’intensification des activités agropastorales2. Il est vraisemblable que ce phénomène ait aussi concerné les territoires limitrophes et similaires, dont les Préalpes de Vence.

Dans son inventaire du canton de Coursegoules, Jean-Claude Poteur estimait qu’il était peu probable que ces cabanes soient antérieures à la fin du 17e siècle (voir le dossier : IA00128025). Certaines, parfaitement conservées, ont été entretenues jusqu’à nos jours (voir le dossier IA06004394), mais la plupart, installées à proximité d’anciens terrains cultivés ou de zones de pâturages extensifs, sont tombées en ruine à compter de la déprise agricole qui s’amorce dès la fin du 19e siècle.

 

IV. Caractères morphologiques

Un total de 31 bâtiments agricoles ont été repérés selon le tableau de répartition suivant :

Typologie (selon la répartition des fonctions)

En village

En écart (Saint-Barnabé et Nougueiret)

En dispersé

Total

Entrepôt agricole unifonctionnel : bergerie (1.2)

0

0

8

8

Entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable (2.1)

5

4

2

11

Entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil (2.2)

1

1

1

3

Entrepôt agricole multi-fonctionnel : polyvalent sans fenil (2.3)

0

1

0

1

Cabane (sans typologie définie)

1

1

6

8

Total

7

7

17

31

Tableau de répartition des entrepôts agricoles et des cabanes repérés selon leur typologie.

Les entrepôts agricoles et les cabanes de la commune de Coursegoules répondent à une pluralité de besoins (stockage des récoltes, abri pour les troupeaux et/ou pour les hommes, réserve d’eau, etc). Afin d’avoir une bonne compréhension de ces constructions, il convient de les étudier distinctement selon le nombre de fonction qu’elles abritent puisque cela influe sur leur morphologie. Selon la même idée, les cabanes sont traitées indépendamment.

IV.1. Les entrepôts agricoles multifonctionnels : étable ou bergerie ou remise avec ou sans fenil (2.1 ; 2.2 ; 2.3)

Localisation des entrepôts agricoles multifonctionnels recensés, repérés et étudiés au chef-lieu et en périphérie.Localisation des entrepôts agricoles multifonctionnels recensés, repérés et étudiés au chef-lieu et en périphérie.Localisation des entrepôts agricoles multifonctionnels recensés, repérés et étudiés aux écarts de Saint-Barnabé et de Nougueiret.Localisation des entrepôts agricoles multifonctionnels recensés, repérés et étudiés aux écarts de Saint-Barnabé et de Nougueiret.

Localisation des entrepôts agricoles multifonctionnels recensés, repérés et étudiés en milieu isolé.Localisation des entrepôts agricoles multifonctionnels recensés, repérés et étudiés en milieu isolé.

Typologie des entrepôts agricoles multifonctionnels

Recensés

Repérés

Sélectionnés

Total

(les sélectionnés sont aussi des repérés)

Entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable (2.1)

11

2

11

Entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil (2.2)

3

1

3

Entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil (2.3)

1

1

1

Ne sais pas (connu uniquement par le cadastre napoléonien)

111

111

Total

111

15

3

126

Tableau de répartition des entrepôts agricoles multifonctionnels recensés, repérés et sélectionnés selon leur typologie.

Les entrepôts agricoles multifonctionnels constituent la catégorie de bâtiment agricole la plus représentée sur le territoire de Coursegoules avec 126 bâtiments concernés sur 177 rencensés, soit 71%. Au sein du corpus repéré, cela représente 15 occurrences sur les 31 bâtiments agricoles, toute typologie confondue, soit 48%. Dans une très large majorité des cas, il s’agit d’entrepôts agricoles de type fenil sur étable (2.1), 11 édifices de ce type ont été repérés sur les 15, ce qui représente 73% du corpus. Plus rarement, ce sont des entrepôts agricoles polyvalents, c’est-à-dire avec une remise ou une étable, toujours accompagnée d’un fenil (2.2), trois bâtiments repérés appartiennent à cette catégorie, ce qui équivaut à 20% des éléments recueillis. Enfin, un unicum, polyvalent sans fenil, a été repéré à l’écart de Nougueiret (2.3).

Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Fenil sur étable à moutons.Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Fenil sur étable à moutons.Entrepôt agricole dans le village (2023 B 729). Fenil sur remise et/ou étable.Entrepôt agricole dans le village (2023 B 729). Fenil sur remise et/ou étable.Entrepôt agricole de Nougueiret (2023 E 276) polyvalent sans fenil.Entrepôt agricole de Nougueiret (2023 E 276) polyvalent sans fenil.

IV.1.a. Structure générale, implantation et composition d’ensemble

Tous les entrepôts agricoles relevés s’engagent dans la pente, avec 53% d’entre eux implantés parallèlement aux courbes de niveau, contre 47% qui leur sont perpendiculaire. Cela induit la présence d’au moins un étage de soubassement (93%), exceptionnellement de deux (7%). Ces bâtiments, de modestes proportions, sont des blocs en hauteur qui s’élèvent au moins sur deux niveaux (73%), plus rarement sur trois (27%).

Entrepôt agricole de Saint-Jean (2023 D 280). Implantation perpendiculaire au sens de la pente avec un étage de soubassement.Entrepôt agricole de Saint-Jean (2023 D 280). Implantation perpendiculaire au sens de la pente avec un étage de soubassement.Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Trois niveaux dont deux étages de soubassement.Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Trois niveaux dont deux étages de soubassement.

Chaque niveau est desservi par un accès extérieur grâce à la déclivité du terrain. Un entrepôt agricole possède cependant un escalier extérieur (1841 B4 614) et un autre une rampe d’accès (1841 B1 609). Ce dernier bâtiment est le seul à être équipé d’un escalier de distribution intérieur, mais sa présence n’est pas indispensable puisque des entrées desservent chaque niveau depuis la rue.

Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 614). Elévation est, escalier extérieur. Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 614). Elévation est, escalier extérieur. Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Rampe d'accès.Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Rampe d'accès.Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Escalier intérieur.Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Escalier intérieur.

Dans le village et les écarts, les entrepôts ont souvent un ou deux côtés mitoyens avec un autre entrepôt (73 % des cas), une maison ou une ferme. Des espaces libres se développent autour ou à proximité. Il peut s’agir d’une cour ouverte (47%), d’une aire à battre (20%), ou d’un enclos pastoral (13%). Dans ce dernier cas, l’enclos accompagne un espace de bergerie installé au premier niveau de l’entrepôt.

Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Enclos pastoral devant le bâtiment. Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Enclos pastoral devant le bâtiment.

IV.1.b. Matériaux et mise en œuvre

Les entrepôts agricoles sont construits en maçonnerie de moellons calcaires, partiellement enduite : 87 % des bâtiments conservent un enduit à pierres vues souvent ponctué d’inclusions de cailloux dans les joins ; 53 % ont un enduit en gypse ; 13 % ont un enduit rustique (plusieurs types d’enduits sont parfois relevés sur un même bâtiment).

Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Elévation ouest, enduit rustique.Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Elévation ouest, enduit rustique.

En ce qui concerne les encadrements, on relève de la pierre de taille calcaire pour 10 entrepôts sur 15 (67% du corpus). Il peut s’agir d’une porte charretière, d’une porte piétonne, mais aussi de la baie fenière.

Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Encadrements des portes fenières en pierres de taille. Entrepôt agricole de la Ferrage (1841 D1 1). Encadrements des portes fenières en pierres de taille.

Pour les autres ouvertures, 11 entrepôts sont équipés d’encadrements rudimentaires montés en moellons (73%), deux bâtiments ont des ouvertures façonnées au mortier (13%) et deux autres possèdent des encadrements en brique (13%). Ils sont couverts de simples linteaux monoxyles (93% des bâtiments), ou monolithes (53% des cas), sinon d’arcs segmentaires (27% des cas) ou en plein cintre (27% des cas). À Coursegoules, l’arc en plein cintre est régulièrement utilisé pour couvrir les encadrements des baies fenières. Cette permanence de forme se constate sur des bâtiments du 18e siècle et du 19e siècle (1841 B4 540, 541, 542, 614, 661).

Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Encadrement de la porte fenière en pierres de taille et de la baie fenière avec un linteau en bois. Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Encadrement de la porte fenière en pierres de taille et de la baie fenière avec un linteau en bois. Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 614). Elévation nord, baie fenière dotée d'un encadrement en arc en plein cintre.Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 614). Elévation nord, baie fenière dotée d'un encadrement en arc en plein cintre.

La terre cuite est utilisée comme matériau de couverture pour 93 % des entrepôts multifonctionnels repérés. Le plus souvent, il s’agit de tuiles creuses (12 cas, soit 87%), parfois de tuiles plates mécaniques (2 cas, soit 13%). Pour un entrepôt repéré, la couverture a disparu (Saint-Barnabé : 1841 E4 313). Considérant l’abondance de pierre calcaire, et l’utilisation de lauzes pour certaines cabanes en pierre sèche, il n’est pas à exclure que l’usage de ce matériau ait pu être plus largement employé sur d'autres bâtiments agricoles. La présence de charpentes assez massives, notamment pour ce dernier entrepôt sans doute très ancien pourrait le justifier.

Entrepôt agricole de Nougueiret (2023 E 276). Toiture couverte de tuiles plates mécaniques.Entrepôt agricole de Nougueiret (2023 E 276). Toiture couverte de tuiles plates mécaniques. Entrepôt agricole à Saint-Barnabé (1841 E4 313). Couverture disparue.Entrepôt agricole à Saint-Barnabé (1841 E4 313). Couverture disparue.

Les intérieurs de neuf entrepôts ont été vus (soit 60% des bâtiments multifonctionnels). Les sols sont le plus souvent en terre battue. Quand il existe des cloisons (33 % des cas), elles sont le plus fréquemment maçonnées (4 cas, soit 80 %), mais il peut parfois s’agir de planchers reposant sur des piliers (2 cas, soit 40 % : 1841 D1 1 ; 1841 B4 609). Les couvrements de ces espaces varient : des planchers à solives existent dans 44% des entrepôts, tandis que 66 % des constructions possèdent des espaces voûtés en berceau plein cintre ou segmentaire.

Seules trois charpentes ont pu être observées (20%). Dans deux cas, elle est à pannes sur chevrons (la Ferrage : 1841 D1 1 ; Nougueiret : 2023 E 276), dans un cas, elle est à chevrons (Saint-Barnabé : 1841 E4 313).

IV.1.c. Occupation des espaces intérieurs et répartitions des fonctions

Le premier niveau des entrepôts agricoles multifonctionnels est le plus souvent réservé à l’accueil des animaux (13 bâtiments, soit 87%). Cette proportion est cohérente avec les données concernant les bâtiments recensés sur le cadastre napoléonien levé en 1841 où 101 entrepôts sur 152 sont désignés comme des « écuries ». Pour les 13 constructions concernées par le repérage, il s’agit d’une bergerie dans sept cas (54 %) ou d’une étable à vache ou à dans six cas (46%). Il est cependant important de souligner que ces fonctions étaient évolutives selon les périodes et que les usages de bergerie ou d’étable ont pu se succéder voire même être concomitants (1841 B 609 ; référence du dossier : IA06004381).

Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Premier étage de soubassement, étable à mulets.Entrepôt agricole du Chemin Neuf (1841 B4 456). Premier étage de soubassement, étable à mulets.Entrepôt agricole de Nougueiret (1841 E4 348). Premier étage de soubassement, bergerie.Entrepôt agricole de Nougueiret (1841 E4 348). Premier étage de soubassement, bergerie.

Dans quatre cas, une remise se situe au premier niveau. Un entrepôt agricole polyvalent sans fenil possède une citerne au premier niveau (Nougueiret : 2023 E 276 ; référence du dossier : IA06004415).

Si le deuxième niveau des bâtiments agricoles multifonctionnels est majoritairement occupé par un fenil (12 cas, soit 80 %), il peut parfois y avoir un séchoir (deux cas), une remise ou une resserre (deux cas), et possiblement une pièce de logis temporaire (deux cas). Quand un troisième niveau existe (deux cas soit 13 %), il est toujours occupé par un fenil.

Entrepôt agricole dans le village (2023 B 729). Deuxième niveau occupé par un fenil.Entrepôt agricole dans le village (2023 B 729). Deuxième niveau occupé par un fenil.

IV.1.d. Toit et couverture

Pour 11 entrepôts agricoles multifonctionnels, la toiture est à un pan (73% du corpus), tandis que dans quatre cas, elle est à longs pans (27% du corpus). Les avant-toits peuvent être constitués d’un rang de génoise (27% des bâtiments), plus rarement de deux (13%). Quatre bâtiments agricoles sont équipés d’un larmier de moellons ou de petites lauzes calcaires, sans doute pour faire l’économie de tuiles (27%). Trois de ces bâtiments sont postérieurs à l’établissement du cadastre ancien levé en 1841. Pour la totalité des entrepôts multifonctionnels, les saillies de rives ne sont marquées que d’un débord de tuiles.

Entrepôt agricole de la Foussa (2023 B 270). Toiture à un pan couverte de tuiles creuses et avant-toit constitué d'un larmier de pierres calcaires. Entrepôt agricole de la Foussa (2023 B 270). Toiture à un pan couverte de tuiles creuses et avant-toit constitué d'un larmier de pierres calcaires. Entrepôt agricole dans le village (1841 B4 499). Elévation sud, avant-toit constitué de deux rangs de génoises. Entrepôt agricole dans le village (1841 B4 499). Elévation sud, avant-toit constitué de deux rangs de génoises.

IV.2. Les entrepôts agricoles unifonctionnels : les bergeries (1.2)

Localisation des bergeries recensées, repérées et étudiées sur le territoire de Coursegoules.Localisation des bergeries recensées, repérées et étudiées sur le territoire de Coursegoules.

Typologie des entrepôts agricoles unifonctionnels

Recensés

Repérés

Sélectionnés

Total

(les sélectionnés sont aussi des repérés)

Entrepôt agricole unifonctionnel : bergerie (1.2)

19

8

3

27

Tableau de répartition des entrepôts agricoles unifonctionnels recensés, repérés et sélectionnés.

À Coursegoules, les entrepôts unifonctionnels sont systématiquement des bergeries. La place prédominante du pastoralisme justifie la présence de ces bâtiments, indispensables pour abriter et protéger les troupeaux. En 1841, les pâturages extensifs s’étendaient sur 2 823 hectares, soit plus des deux-tiers de la superficie totale du territoire (4 100 hectares). Sur le cadastre napoléonien, 29 bergeries sont relevées. Ce chiffre continue d’augmenter jusqu’au début du 20e siècle (voir le paragraphe « Contexte historique »). Toutefois, celles indiquées sur le cadastre ne sont pas toujours des entrepôts unifonctionnels.

Ici, seuls les bâtiments abritant exclusivement cette fonction sont décrits, à savoir 27 sur les 177 entrepôts agricoles recensés sur l’ensemble du territoire, ce qui représente 15% de la totalité des bâtiments agricoles. Huit bergeries ont été repérés sur les 31 entrepôts agricoles, soit 26% du corpus. Deux ont fait l’objet d’un dossier individuel (IA00128095, IA00128108), une est étudiée en tant que partie constituante du dossier sur l'ensemble agropastoral de Saint-Bernard (IA06004446). Ces bergeries se situent toutes en milieu isolé.

Bergerie et enclos pastoral du Bouisset (2023 B 160). Vue de situation prise de l'ouest. Bergerie et enclos pastoral du Bouisset (2023 B 160). Vue de situation prise de l'ouest.

IV.2.a. Structure générale, implantation et composition d’ensemble

Les bergeries étudiées sont des bâtiments construits en un seul volume. Elles s’inscrivent toutes dans la pente : 88 % sont perpendiculaires au sens de la pente, 12 % lui sont parallèle. Ces bâtiments ne s’élèvent que sur un seul niveau, toujours en soubassement, ce qui permet même dans quelques cas de faire l’économie d’un pan entier de mur (Bérengier : 1841 B3 345 ; Saint-Bernard : 2023 G 52).

Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Bâtiment adossé à la paroi rocheuse au nord.Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Bâtiment adossé à la paroi rocheuse au nord.

Leur plan, rectangulaire et allongé, est de taille variable. Sur le cadastre napoléonien, la plus petite bergerie fait 70 mètres carrés, la plus grande 330 mètres carrés. On y accède le plus souvent par une porte unique placée sur le mur pignon (63% des cas) sinon sur le mur gouttereau (37% des cas). Exceptionnellement, une deuxième porte se situe sur le mur opposé en raison de la division de la bergerie en deux espaces intérieurs (Saint-Bernard : 2023 G 84-85 ; Vallongue : 1841 G3 712-713). 

Sur les huit bergeries repérées, une seule est mitoyenne d’une cabane (Saint-Bernard : 2023 G 52 ; référence du dossier : IA06004446). Deux bergeries sont accompagnées d’un enclos pastoral (Saint-Michel : 1841 B3 315 ; Saint-Bernard : 2023 G 52). Dans ce cas, l’accès à la bergerie s’effectue par l’intermédiaire de l’enclos.

Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Enclos pastoral au sud de la bergerie. Vue d'ensemble prise de l'ouest.Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Enclos pastoral au sud de la bergerie. Vue d'ensemble prise de l'ouest.

Le cas des enclos pastoraux

Sur les 29 bergeries mentionnées dans le cadastre napoléonien, 16 sont accompagnées d'un enclos. Ce phénomène s’observe aussi avec des entrepôts agricoles multifonctionnels et des fermes lorsque ces bâtiments disposent d’un espace de bergerie (voir le dossier collectif sur les fermes : IA06004418). Au total, 62 enclos pastoraux sont figurés sur le cadastre, dont 52 accompagnant des bergeries. Beaucoup ont été abandonnés dans la seconde moitié du 19e siècle et au cours du 20e siècle, mais les vestiges de ces murs restent bien visibles dans le paysage, attestant de l’intense activité pastorale.

Entrepôt agricole et enclos pastoral à Saint-Barnabé (1841 E4 313-314). Mur en pierres sèches de l'enclos.Entrepôt agricole et enclos pastoral à Saint-Barnabé (1841 E4 313-314). Mur en pierres sèches de l'enclos.

Il est à noter le cas d’enclos pastoraux transformés en bergerie après la levée du cadastre ancien en 1841 (le Trépaut : 1841 E1 113 ; Berengier : 1841 B3 345)3.

Bergerie du Trépaut (1841 E1 113). Ancien enclos pastoral transformé en bergerie.Bergerie du Trépaut (1841 E1 113). Ancien enclos pastoral transformé en bergerie.

IV.2.b. Matériaux et mise en œuvre

Les bergeries de Coursegoules se distinguent selon deux types de mise en œuvre : celles construites en pierres sèches et celles où la maçonnerie est liée au mortier.

Trois bergeries sont concernées par le premier mode, soit 37.5 % des édifices repérés. Le choix de recourir à la pierre sèche s’observe tant pour des bâtiments construits au 18e siècle (Berengier : 1841 B3 345), au 19e siècle (Saint-Michel : 1841 B3 315), ou au début du 20e siècle (Saint-Bernard : 2023 G 52 ; référence du dossier : IA06004446).

Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Construction en pierres sèches calcaires.Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Construction en pierres sèches calcaires.Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Construction en pierres sèches calcaires.Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Construction en pierres sèches calcaires.

La qualité de la mise en œuvre est assez variable d’un bâtiment à l’autre. Les plus rudimentaires ont sans doute été réalisées par les bergers eux-mêmes sans taille particulière ou recherche d’homogénéité entre les pierres sélectionnées (le Trépaut : 1841 E1 113). De nombreux enclos pastoraux présentent aussi une mise en œuvre rustique (Saint-Barnabé : 1841 E4 313, 314). En revanche, à compter du 19e siècle et encore au début du 20e siècle, certaines bergeries construites en pierres sèches ont bénéficié d’une mise en œuvre particulièrement soignée. Les blocs sont épannelés presque à la manière de la pierre de taille. Ils sont assemblés selon des techniques spécifiques : les pierres sont disposées en boutisses ou en panneresse, parfois avec des assises régulières. Cela est aussi valable pour les enclos qui les accompagnent (Saint-Bernard : 2023 G 52 et 2023 G 84,85 ; Saint-Michel : 1841 B3 315), et pour les murs de soutènement des terrasses agricoles. Ce travail a nécessité un savoir-faire spécifique et semble être l’œuvre de maçons qualifiés. Il témoigne d’un investissement conséquent pour ce type de construction, ce qui révèle l’importance de l’économie pastorale du territoire.

Bergerie de Saint-Michel (1841 B3 257). Détail du parement en pierres sèches soigné.Bergerie de Saint-Michel (1841 B3 257). Détail du parement en pierres sèches soigné.Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Détail du parement en pierres sèches soigné.Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Détail du parement en pierres sèches soigné.

Ce type de mise en œuvre en pierres sèches s’observe dans d’autres communes proches. On peut citer à titre d’exemple la cabane dite de « La Gardette » à Saint-Vallier-de-Thiey4.

Le second mode de mise en œuvre concerne trois bergeries avec des maçonneries liées au mortier, soit 37.5 % des bâtiments agricoles unifonctionnels. Dans ce cas, l’enduit est à pierres vues. Les datations s’étendent également sur toute l’Epoque moderne et l'Epoque contemporaine. À Vallongue par exemple, deux bergeries présentent ce type de mise en œuvre : la première (1841 G3 712,713) a été construite au plus tard au 18e siècle (elle apparaît déjà ruinée sur le cadastre de 1841), la seconde (2023 G 511) a été édifié une centaine de mètres plus au nord dans la seconde moitié du 19e siècle (elle n’apparaît pas encore sur le cadastre de 1841).

Bergerie de Vallongue (1841 G3 712,713). Maçonnerie au liant. Bergerie de Vallongue (1841 G3 712,713). Maçonnerie au liant. Bergerie de Vallongue (2023 G 511). Maçonnerie au liant. Bergerie de Vallongue (2023 G 511). Maçonnerie au liant.

Enfin, dans deux cas (25 %), un appareillage mixte apparaît (le Trépaut : 1841 E1 113 ; Bérengier : 2023 B 240). La maçonnerie en pierres sèches concerne les murs de l’ancien enclos conservés mais aussi des parties surélevées lors de la transformation en bergerie, avec quelques zones spécifiques reprises au liant probablement plus tard.

Bergerie du Trépaut (1841 E1 113). Maçonnerie mixte : à gauche en pierres sèches, à droite au liant.Bergerie du Trépaut (1841 E1 113). Maçonnerie mixte : à gauche en pierres sèches, à droite au liant.

Il convient de noter que pour toutes ces bergeries, qu'elles soient bâties en pierres sèches ou en maçonnerie liée au mortier, les piliers placés au centre du bâtiment pour soutenir la charpente de couverture sont maçonnés au liant.

Les encadrements sont en pierres calcaires. Ceux des portes d’entrée sont en moellons (50%) ou en pierres de taille (37 %). Les couvrements, quand ils sont encore en place, sont constitués d’un linteau monolithe (37 %) ou d’un arc segmentaire (12 %).

Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Encadrement en pierre de taille en arc segmentaire.Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Encadrement en pierre de taille en arc segmentaire.Bergerie de Saint-Bernard (2023 G 84-85). Encadrement en blocs de pierre calcaire équarris.Bergerie de Saint-Bernard (2023 G 84-85). Encadrement en blocs de pierre calcaire équarris.

Dans les bergeries en pierres sèches, les ouvertures sont rares. Une baie a tout de même été aménagée dans la bergerie de Saint-Bernard (2023 G 52). Elle présente un encadrement en pierres taillées avec un linteau droit monolithe. En revanche, quand les bergeries sont maçonnées au liant, des jours en fente en moellons calcaires ont été régulièrement percés dans les élévations (Vallongue : 2023 G 511, Berengier : 2023 B 228).

Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Encadrement en pierres calcaires.Bergerie de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Encadrement en pierres calcaires.Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Jour en fente en moellons calcaires.Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Jour en fente en moellons calcaires.

À l’intérieur, les sols sont en terre battue. Le bois est uniquement réservé aux charpentes de toitures. Celles-ci ont souvent disparu, mais dans cinq cas la maçonnerie en conserve les traces. Elles sont toujours munies de pannes qui reposent ou s’ancrent dans les piliers centraux. Trois bergeries ont été adossées directement contre la roche et les trous d’ancrages des chevrons sont entaillés dans la paroi naturelle.

Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Rainure et trous d’ancrages des chevrons de charpente entaillés dans la roche. Bergerie de Bérengier (1841 B3 345). Rainure et trous d’ancrages des chevrons de charpente entaillés dans la roche.

IV.2.c. Occupation des espaces intérieurs

Le plus souvent, la bergerie comporte une unique pièce. Dans deux cas spécifiques, il existe deux pièces séparées par une cloison maçonnée. Il s’agissait de deux parcelles distinctes, ce qui signifie que chaque pièce appartenait à un propriétaire différent. On comprend aisément qu’il était plus économique d'édifier un seul bâtiment et de le diviser ensuite lorsque deux parcelles de pâturages extensifs étaient accolées (Vallongue : 1841 G3 712,713 ; Saint-Bernard : 2023 G 84,85). Pour les six bergeries ne disposant que d’une seule pièce, l’espace est visuellement divisé par une rangée de piliers maçonnées (Saint-Michel : 1841 B3 315 ; Vallongue : 2023 G 511 ; Saint-Bernard : 2023 G 52), sinon deux (Bérengier : 1841 B3 345 et 2023 B 240 ; Trépaut : 1841 E1 113). Parfois, une citerne a été repérée à proximité de la bergerie (Bérengier : 2023 B 240 ; Saint-Bernard : 2023 G 52).

Bergerie du Trépaut (1841 E1 113). Deux rangées de piliers soutenaient la charpente de toiture.Bergerie du Trépaut (1841 E1 113). Deux rangées de piliers soutenaient la charpente de toiture.

IV.2.d. Toit et couverture

Les bergeries sont toutes couvertes d’un toit en appentis. Celui-ci ayant disparu pour sept bâtiments, il n’a pas été possible de déterminer la nature des avant-toit et des saillies de rives. Seule la bergerie de Berengier (2023 B 240 ; référence du dossier : IA00128095) a conservé l’avant-toit avec un rang de génoise et les saillies de rives avec le débord des tuiles.

Les toitures sont souvent effondrées et les matériaux de couverture ont parfois été prélevés et emportés après l’abandon de l’activité pastorale. Des fragments de tuiles retrouvés sur site attestent de l’existence de ce matériau de couvrement. Ainsi, il a pu être déterminé que cinq bergeries étaient couvertes en tuiles creuses, une en tuiles plates mécaniques. Parfois des fragments de tuiles servent de calage entre les pierres (Vallongue : 2023 G 511).

Bergerie de Bérengier (2023 B 240). Toiture à un pan couverte de tuiles creuses.Bergerie de Bérengier (2023 B 240). Toiture à un pan couverte de tuiles creuses.

IV.3. Les cabanes

Localisation des cabanes recensées, repérées et étudiées sur le territoire de Coursegoules.Localisation des cabanes recensées, repérées et étudiées sur le territoire de Coursegoules.

Cabane

Recensées

Repérées

Sélectionnées

Total

(les sélectionnées sont aussi des repérées)

Nombre de cabane

16

8

3

24

Tableau de répartition des cabanes recensées, repérées et sélectionnées.

Les cabanes constituent une catégorie de bâtiment agricole à part, sans typologie établie. 24 ont été identifiées sur les 177 bâtiments agricoles que compte le territoire, ce qui représente 14 % du corpus recensé. Parmi elles, 8 ont été repérées dont 3 sélectionnées (deux sont des parties constituantes de l'ensemble agricole de Saint-Bernard : IA06004446).

Ces bâtiments, à usage d’abri polyvalent, peuvent être distingués selon leur taille. Les plus grands, entre 6 mètres carrés et 50 mètres carrés, sont indiqués sur le cadastre napoléonien de 1841 sous la dénomination de « bastidon » ou de « cabanon ». À cette époque, il en existait 16. Deux exemples ont été relevés, les autres ont disparu ou sont tellement ruinés que seules les bases de leurs murs demeurent visibles.

Cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52).

Les plus petits font moins de 2 mètres carrés et ne sont pas mentionnés sur le cadastre. Six cabanes de ce type ont pu être repérées sur le territoire. Elles ont des morphologies variées : il peut s’agir de grandes niches aménagées dans des murs de soutènement de terrasses agricoles ou dans des pierriers, d’abris troglodytiques où de constructions à part entière. Depuis le 20e siècle, elles sont localement appelées « bories ».

Cabane de Garavagne (2023 F 132).Cabane de Garavagne (2023 F 132).Abri troglodytique de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52).Abri troglodytique de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52).Cabane-pierrier de Nougueiret (2023 E 270).Cabane-pierrier de Nougueiret (2023 E 270).

 IV.3.a. Structure générale, implantation et composition d’ensemble

Les cabanes repérées sont des petites constructions implantées perpendiculairement au sens de la pente qui s’élèvent sur un niveau de soubassement. Les plus grandes présentent un plan rectangulaire régulier (deux cas, soit 25 % du corpus). Pour les petites cabanes, le plan est plus irrégulier : parfois carré (deux cas soit 25 %), rectangulaire (un cas soit 12.5 %), voire sans plan définit lorsqu’elles sont incluses dans un pierrier ou dans un mur de soutènement (trois cas soit 37.5%). Elles ne comprennent qu’une seule ouverture servant d’entrée, à l’exception de la cabane de Saint-Bernard qui possède aussi un jour (Saint-Bernard : 2023 G 52 ; référence du dossier : IA06004446).

Les plus petites cabanes ne sont pas accompagnées de bâtiments mitoyens à l’inverse des deux cabanes les plus grandes. Pour l'ensemble agricole de Saint-Bernard, la cabane est accolée à une bergerie (2023 G 52). Celle du Colombier, dans les abords du village, est accolée à une « masure » (1841 B4 466). Il s’agissait probablement d’une autre cabane, en ruine lors de la levée du cadastre ancien.

Cabane du Colombier (1841 B4 464-466)Cabane du Colombier (1841 B4 464-466)

Ces cabanes se situent parfois à proximité d’une aire à battre (trois cas sur les huit cabanes repérées). Lorsque l’on s’intéresse aux 16 "bastidons" et "cabanons" indiqués sur le cadastre napoléonien levée en 1841, on constate que ces bâtiments comprennent presque systématiquement des espaces libres attenant. Il peut s’agir d’une aire à battre (6 cas), d’un enclos pastoral (5 cas), voire les deux (4 cas). Seule une cabane déroge à ce constat (1841 E5 441). En revanche, elle se situe sur une parcelle labourée, ce qui confirme son usage agricole. Il est à noter que la plupart des cabanes sont à proximité de terrasses agricoles (6 cabanes soit 75 % des cabanes repérées). Trois d’entre elles sont mêmes incluses dans des murs de soutènement en pierres sèches. Ainsi, on peut établir que ces constructions répondent aussi bien à des besoins agricoles que pastoraux et qu'il s'agit donc de cabanes de cultivateurs et/ou de bergers.

Aire à battre devant la cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52).Aire à battre devant la cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52).Cabane de Bérengier (2023 B 238) installée à proximité de murs de soutènement en pierres sèches.Cabane de Bérengier (2023 B 238) installée à proximité de murs de soutènement en pierres sèches.

IV.3.b. Matériaux et mise en œuvre

Les petites cabanes sont toutes construites en pierres sèches calcaires. La qualité de la mise en œuvre varie selon les constructions et traduit un travail plus ou moins expert.

Pour quatre cabanes repérées, les pierres sont assemblées de manière irrégulière, sans taille particulière. Seul l’encadrement de la porte d’entrée fait l’objet d’un soin spécifique pour garantir sa solidité. Des blocs de dimensions plus importantes aux faces plates sont choisis. Certains sont même taillés au marteau (Nougueiret, Saint-Bernard). Un linteau de grande dimension, souvent une dalle calcaire, est sélectionné pour couvrir cet encadrement.

Cabane de la Combe des Enfants (2023 E 44). Mise en oeuvre rustique. Cabane de la Combe des Enfants (2023 E 44). Mise en oeuvre rustique.

La plupart des cabanons et bastidons relevés sur le cadastre napoléonien de 1841 étaient également construits en pierre sèche, comme l’atteste les bases des élévations restantes (bastidon et cabanon des Pouis : 1841 E5 429 et 441).

Cabane des Pouis (1841 E5 441). Vestiges de la maçonnerie en pierre sèche. Cabane des Pouis (1841 E5 441). Vestiges de la maçonnerie en pierre sèche.

Deux cabanes en pierres sèches repérées présentent une mise en œuvre plus homogène. Les moellons sont soigneusement choisis et assemblés, parfois retaillés afin d’avoir un parement lisse et régulier. Cela s’observe surtout pour la cabane de l’Autreville, où toute une partie du mur de soutènement dans lequel elle s’insère présente la même mise en œuvre. Les encadrements des portes font aussi l’objet d’une attention particulière.

Cabane de l'Autreville (2023 G 314). Maçonnerie soignée en pierres sèches.Cabane de l'Autreville (2023 G 314). Maçonnerie soignée en pierres sèches.Cabane de Garavagne (2023 F 132). Encadrement de l'entrée. Cabane de Garavagne (2023 F 132). Encadrement de l'entrée.

Enfin, seules deux cabanes de dimensions plus importantes présentent une maçonnerie liée au mortier : celle du Colombier est couverte d’un enduit rustique, celle de Saint-Bernard d’un enduit à pierres vues très fin. Des inclusions de cailloux ou de briques sont utilisées comme calage.

Ces petits édifices sont couverts de moellons (une cabane), de lauzes calcaires (deux cabanes), sinon de tuiles (deux cabanes). Pour les cabanes incluses dans des pierriers ou des murs de soutènement, ce critère ne s’applique pas (trois cabanes).

Trois cabanes n’ont pas été visitées (deux sont effondrées : 2023 B 238 et E 270, une n’était pas accessible : 1841 B4 466). Pour les cinq autres, le sol est en terre battue. Deux sont couvertes d’une coupole en encorbellement (Garavagne, référence du dossier : IA06004394, et la Combe des Enfants), une par le rocher sous lequel elle a été aménagée (abri troglodytique de l'ensemble agricole de Saint-Bernard), deux par une charpente de toiture (cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard et cabane du Colombier).  

Cabane de Garavagne (2023 F 132). Vue de volume.Cabane de Garavagne (2023 F 132). Vue de volume. Cabane de Garavagne (2023 F 132). Coupole en encorbellement.Cabane de Garavagne (2023 F 132). Coupole en encorbellement.Abri troglodytique de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Sol en terre battue et couvrement naturel par le rocher.Abri troglodytique de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Sol en terre battue et couvrement naturel par le rocher.

IV.3.c. Occupation des espaces intérieurs

Ces cabanes sont occupées par une pièce unique à usage multifonctionnel comme le suggère leur implantation, à proximité de pâturage extensifs ou de sols cultivés. Leur fonction principale était d’abriter le berger ou le cultivateur contre d’éventuelles intempéries, sinon pour le loger très ponctuellement, ce qui explique leur dimension très modestes5. Un foyer pouvait être installé à l’intérieur (abri troglodytique de l'ensemble agricole de Saint-Bernard), ou devant la cabane (Garavagne). Celle-ci pouvait aussi servir de resserre et/ou de remise (stockage temporaire des récoltes ou de l’outillage, voire de quelques denrées pour les animaux et l’homme).

Cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Intérieur.Cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard (2023 G 52). Intérieur.

IV.3.d. Toit et couverture

Les cabanes les plus grandes ont un toit en appentis couvert de tuiles creuses (le Colombier) ou de tuiles plates mécaniques (cabane de l'ensemble agricole de Saint-Bernard). Celles signalées par le cadastre napoléonien en milieu dispersé, dont il ne reste souvent que les bases des élévations, devaient avoir une couverture de même type comme cela s’observe pour des constructions analogues sur des territoires voisins (à Cipières par exemple, référence du dossier : IA00128025). Ces matériaux ont été récupérés par les habitants une fois la cabane désaffectée (mémoire locale)6, ce qui explique aujourd’hui la disparition ou l’état de ruine avancé de ces cabanons et bastidons. Pour les plus petites cabanes, la toiture n’existe pas dans le cas où elles s’insèrent dans un mur de soutènement ou dans un pierrier. Quand ce n’est pas le cas, la toiture est constituée de l’extrados de la voûte en encorbellement et recouverte de moellons calcaires. La longévité de ces petites constructions pourrait ainsi s’expliquer par l’usage unique de la pierre sèche calcaire, matériau abondamment présent sur le territoire, facilement remplaçable en cas de détérioration, à l’inverse des cabanes de plus grandes dimensions, couvertes de tuiles.   

Cabane de Garavagne (2023 F 132). Couverture en moellons calcaires constituée de l'extrados de la coupole.Cabane de Garavagne (2023 F 132). Couverture en moellons calcaires constituée de l'extrados de la coupole.

IV.4. Synthèse : un système agropastoral caractérisé par un bâti multiple

Les données statistiques sur la commune de Coursegoules montrent une prédominance des entrepôts agricoles multifonctionnels (48%), avec toutefois une représentation significative des bâtiment unifonctionnels à usage de bergerie (26%) et des cabanes de cultivateur ou de berger (26%).

Ces bâtiments agricoles répondent à un système agropastoral étendu à l’ensemble du territoire communal. Malgré une topographie parfois contraignante, le paysage est entièrement anthropisé : des terrasses agricoles habillent les pentes abruptes des massifs montagneux (Cheiron, les Pouis, Viaïré, Pey Subert), les zones karstiques sont exploitées comme pâturages extensifs associés à la culture des dolines (Saint-Barnabé, Garavagne, le Trépault), les plaines sont dédiées aux cultures du blé (Niron, l’Autreville, la Saoume, etc.). Ce réseau agropastoral est sillonné par des carraires réglementant le passage des troupeaux.

Versant sud des Pouis, Saint-Barnabé. Anciennes terrasses de culture et ruine d'un bâtiment agricole.Versant sud des Pouis, Saint-Barnabé. Anciennes terrasses de culture et ruine d'un bâtiment agricole.Versant sud du Cheiron, Saint-Bernard. Ensemble de terrasses cultivées (section G, parcelles 99 et 101).Versant sud du Cheiron, Saint-Bernard. Ensemble de terrasses cultivées (section G, parcelles 99 et 101).Versant sud du Cheiron, Saint-Bernard. Ensemble de terrasses cultivées (section G, parcelles 99 et 101).Versant sud du Cheiron, Saint-Bernard. Ensemble de terrasses cultivées (section G, parcelles 99 et 101).

Des constructions ponctuent régulièrement le territoire pour en faciliter l’exploitation : des entrepôts agricoles multifonctionnels, plutôt à proximité du village ou des écarts de Saint-Barnabé et de Nougueiret pour stocker foin et récoltes durablement, mais aussi pour abriter le cheptel de chaque propriétaire ; des bergeries pour la stabulation des troupeaux, parfois dans des constructions abritant d’autres fonctions, mais aussi dans des édifices uniquement conçus à cet effet dans les zones plus éloignées des regroupements d’habitats ; enfin, des cabanes d’appoint pour abriter temporairement le berger, le cultivateur ou les récoltes. Ces bâtiments spécialisés, répondent toujours à l’usage de la terre alentour. Des aménagements viennent compléter ces installations : aire à battre, enclos pastoral, citerne, etc. Souvent, les propriétaires regroupent plusieurs types de bâtiments à un même endroit, de manière à répondre efficacement aux différents besoins de l'exploitation agropastorale des alentours. L’ensemble agropastoral de Saint-Bernard synthétise parfaitement ce système, encore en vigueur au début du 20e siècle (référence du dossier : IA06004446). La diversité des constructions et leurs aménagements annexes est l'illustration de l'ancienne économie rurale sur ce territoire, basée sur la polyculture vivrière et l'élevage, tendant vers une certaine autosuffisance. Etablie de cette manière au moins depuis le début de l'Epoque moderne, comme en témoigne les archives communales, elle perdure jusqu'au milieu du 20e siècle.

V. Typologie

V.1. Entrepôts agricoles

1.2 : entrepôt agricole unifonctionnel : bergerie : 8 repérés ; 3 sélectionnés

2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable : 11 repérés ; 2 sélectionnés

2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil : 3 repéré ; 1 sélectionné

2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil : 1 repéré ; 1 sélectionné

V.2. Cabanes

Cabane (sans typo) : 8 repérés ; 3 sélectionnés

1Ce phénomène est expliqué dans un article de David Siddle et Catherine Ungar dans une étude sur les bergeries de Cipières, commune voisine de celle de Coursegoules.2THIERRY, Les bories des Préalpes de Grasse, pastorales, agricoles ?3Jean-Claude Poteur explique ce phénomène dans son dossier collectif sur les bergeries du canton de Coursegoules (référence du dossier : IA00128024).4LASSURE, Christian. REPERANT, Dominique, p. 58. Cette cabane n’apparaissait pas non plus sur le cadastre napoléonien levé en 1817 à Saint-Vallier, ce qui suppose une construction plus tardive.5THIERY, Daniel, p. 47.6THIERY, Daniel, p. 49.

Très ponctuellement, des éléments d'origine médiévale ont été observés dans les entrepôts agricoles de Coursegoules, mais la plupart ont été construits à compter de l'Epoque moderne, particulièrement entre les 18e et 19e siècles. Cela est également valable pour les cabanes. Quelques bâtiments sont encore construits au début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : Temps modernes, 17e siècle, 18e siècle
    • Principale : Epoque contemporaine, 19e siècle, 1er quart 20e siècle
  • Typologies
    1.2 : entrepôt agricole unifonctionnel : remise ou étable ; 2.1 : entrepôt agricole multifonctionnel : fenil sur étable ; 2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil ; 2.3 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent sans fenil ; cabane/ensemble pastoral
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Murs
    • calcaire pierre sèche
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 531