Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.
- recensement du patrimoine balnéaire, patrimoine de la villégiature de Nice
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- (c) Ville de Nice
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Nice - Nice
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Commune
Nice
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Lieu-dit
Cimiez
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Cadastre
2020
LE
Terrasse de l'avenue Bieckert et abords inscrits au site le 8 août 1945.
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Dénominationsquartier
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AppellationsDomaine hôtelier Carabacel, Parc hôtelier Carabacel
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Parties constituantes étudiées
Jean Emile Bieckert (1837-1913), né à Barr, fils d’un brasseur de bière, a fait fortune en Argentine. Il décide de s’installer à Nice, achète de nombreux terrains dans le quartier Carabacel et son domaine donnera le plus vaste programme hôtelier de la ville, traditionnellement appelé « Parc Carabacel ». Celui-ci est composé de quatre hôtels : l’Hermitage, son annexe, le Palais Langham et le Carlton-Carabacel. Dans ce but, il s’est constitué un immense domaine en achetant des terrains, parfois déjà construits, sur la colline de Cimiez. Les bâtiments des propriétés serviront de base à la construction des différents palaces.
Des achats pléthoriques
Le premier de ces achats a lieu en 1899. Bieckert achète des terrains à Charles Castel. En 1905, il achète une partie de leur propriété aux sœurs Olympe (épouse Fleury) et Marie Julie Alice (épouse Scelles) Depoilly (parcelle entre la ruelle Saint Charles, le Vieux Chemin de Cimiez et la propriété Castel) 1.
En 1906 Emile Bieckert fait l’acquisition du domaine du couvent des Ursulines avec la Villa Gabriel (contigüe au nord). Le couvent des Ursulines a été construit, en 1771, sur ce qui était la propriété des comtes Trinquier de Venanson au lieu-dit Saint Charles. Au départ, cette propriété comptait sept bâtisses. Le domaine a été morcelé par une série de ventes et d’héritages. Alexandrine Blanche Rocher de Perret reconstitue le domaine en intégralité grâce à plusieurs rachats successifs en 1863, 1868 et 1869. Elle fonde le couvent des Ursulines (quatre étages, toiture percée de lucarnes galbées, 21 fenêtres à chaque niveau et deux ailes en saillie). La Villa Venanson, devant l’édifice est alors transformée en chapelle. En 1905, avec la loi sur la séparation des biens de l’Eglise et de l’Etat, le couvent est mis sous séquestre puis vendu. Emile Bieckert l’achète et revend, presque immédiatement, le fonds du grand bâtiment à Alexandre Agid et Luiggi Steinscheneider qui ont le projet de faire bâtir un grand hôtel. Charles Dalmas est l’architecte qui réalise l'Hôtel Hermitage 2 .
Emile Bieckert achète ensuite la Villa Victoria (vendue par Charles Fossat et Joseph Scoffier), qui accueillera le Carlton-Carabacel. Un permis de construire de 1912 mentionne une demande de Bieckert pour lui construire une adjonction, par l'architecte Charles Dalmas. Il acquiert ensuite le Château Boutau (ou Château Carabacel, anciennement villa Coteau, qui laissera la place à l’annexe de l'Hôtel Hermitage) puis le Palais de la Reine dont les murs seront réutilisés pour le Palais Langham.
Le 18 boulevard Carabacel, occupé par alors par l'Hôtel Bristol (ancienne propriété de Gordon), est également acheté par Bieckert en 1909, à Maurice Marie Duittoz. En 1910 c’est la Villa Waddy, dite de l’Assomption, davantage connue sous son ancien nom de Potocka qui est rachetée par Bieckert. En 1911, Emile Bieckert achète la villa Castel. Une partie de la propriété initiale lui appartenait déjà car les sœurs de l’Assomption en avaient fait l’acquisition en 1882 avant de devoir vendre à Bieckert. La propriété était occupée par Jean Baptiste Castel et son exploitation d’huile d’olives 3. En 1912, il achète encore des terrains aux soeurs Depoilly.
A la suite de ces achats, Bieckert possédait la plus grande partie du lieu-dit « plateau de Saint-Charles », et notamment les édifices nommées villa Argentine, villa d’Alsace, villa Quand Même, villa les Andes, villa Saint-Augustin ou encore la Villa Beau-site, en 2e ligne du boulevard Carabacel (anciennement propriété Lubonis, immeubles « villa Nicolas » rachetés par Maynargues et enfin par Bieckert) 4.
La succession Bieckert
Les héritiers du couple Bieckert vendent le domaine en 1923. Il s'agit de Jean-Baptiste Lassalle, Fanny Roth et Edouard Jules Boussingault qui avaient reçu le domaine en succession de leurs grands-parents et beaux-parents. Ils vendent l'ensemble à la Banque Hypothécaire et Immobilière de France 5. La propriété est morcelée et des voies sont tracées : Avenues d’Alsace, d’Anvers, Bieckert, de Bruxelles, d’Ostende et de Picardie 6. Le lotissement "Parc Carabacel" commence à être commercialisé en 1924.
Jean Emile Bieckert, ayant fait fortune en Argentine, achète à partir de 1899 des terrains à de nombreux propriétaires sur la colline dite de "Saint-Charles". Ces achats cesseront avec la Première Guerre mondiale. Certains terrains comportaient déjà des maisons de villégiature que Emile Bieckert va agrandir et transformer en hôtels de voyageurs comme la Villa Victoria (devenue Hôtel Carlton), la Villa Venanson (devenue Hôtel Hermitage), le Château Carabacel (devenu annexe de l'Hôtel Hermitage), le Palais de la reine (devenu Hôtel Langham). Un funiculaire dessert la partie haute du domaine à compter de 1907. Emile Bieckert construit aussi quelques villas, qu'il habite, loue ou vend. Il cherche à conserver à cette partie de la colline l'aspect d'un grand parc avec des cheminements arborés, qu'il fait tracer. Ses héritiers vendent le tout en 1923 à une société immobilière qui ouvre des rues, dont certaines rectilignes, et densifie énormément l'ensemble. Les terrains prennent alors le nom de Parc Carabacel.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
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Auteur(s)
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Personnalité :
Bieckert Émilepromoteur, propriétaire attribution par sourceBieckert Émile
Industriel alsacien (brasseur) qui construit sa fortune en Argentine. Établi à Nice à partir de 1889, il est à l'origine du lotissement du quartier de Carabacel, avec la construction du Palais Langham, mais aussi de l'ancien hôtel Hermitage.
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Personnalité :
Il est difficile de délimiter précisément cet ensemble acquis, parcelle par parcelle et dont certaines sont quelquefois revendues. Nous n'avons pas trouvé dans nos recherches de plan ou carte produite par Emile Bieckert. Il est question de trois entrées fermées, une au niveau de la Montée Carabacel, une sur le boulevard Carabacel (piliers conservés), une au niveau de la villa Potocka (actuelle avenue Emile-Bieckert avec piliers conservés). Des pavillons de gardien auraient correspondu à ces entrées. Il aurait également existé un pavillon de concierge. Emile Bieckert souhaitant réaliser des établissements hôteliers au sein d'un parc, des grandes superficies d'espaces verts sont conservées, où se développent les espèces endémiques de la colline, notamment pins maritimes et chênes verts. Les jardins des différents hôtels ne sont pas clôturés. Les cheminements courbes sont privilégiés. Des volées d'escaliers forment des raccourcis. Une allée s'élargit pour offrir une terrasse panoramique avec balustrade (actuelle avenue Emile-Bieckert, au niveau du n°60, inscription au titre des sites le 8 aout 1945). L'environnement est volontairement laissé agreste ; ainsi demeurent des terrasses en pierres dans certains secteurs. Des éléments de rocailles (bordure de chemins) ou de ciment faux-bois sont toutefois ajoutés, dont certains demandent en 2023 une restauration.
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Statut de la propriétépropriété publique
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Sites de protectionsite inscrit
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Précisions sur la protection
Terrasse de l'avenue Bieckert et abords inscrits le 8 août 1945. L'inscription concerne l'avenue et la plate-forme (880 m2) ainsi que certaines parcelles en contrebas, frappées de servitude de limitation de hauteur : parcelles LE 323 à 329, 377, 378.
- (c) Ville de Nice
- (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
- (c) Ministère de la culture, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine
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Documents d'archives
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PETIT Edgar. Carabacel : une colline au coeur de Nice. Manuscrit polycopié. Nice : [s.n.], 2005. Pagination multiple ; 30 cm.
partie "Voies de Carabacel - Bieckert"
Bibliographie
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MASSIMI Michel. Cimiez, promenade au fil du temps. Cressé : Editions des Régionalismes, 2013, 294 p.
p.49 à 81 -
THUIN-CHAUDRON, Véronique. Nice, de la colline du Château aux châteaux des collines, architecture, construction, urbanisation de 1860 à 1914, Nice : Serre, 2009, 560 p.
p.103 -
ISNARD, Marguerite et Roger. Per carriera : dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice. Nice : Serre, 2003. 359 p. ; 32 cm.
p.55
Documents figurés
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[La terrasse Bieckert Nice, vue depuis le toit de la villa Quand-même]. / Négatif par Jean Giletta, [circa 1910], 13 x 18 cm. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : APGLT 4407.
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[Villa Saint-Augustin, domaine Bieckert Nice]. / Négatif par Jean Giletta, [circa 1910], 13 x 18 cm. Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : APGLT 4408.
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[L'entrée du domaine Bieckert, Nice, sur l'actuelle avenue Emile-Bieckert]. / Photographie anonyme, sans date [circa 1910]. Collection particulière.
Etudiante à l'université Nice Côte-d'Azur, stagiaire au service de l'inventaire de la ville de Nice en 2021.
Responsable de la cellule "inventaire du patrimoine architectural et paysager" à la ville de Nice, depuis septembre 2018.
Contient
- Hôtel de voyageurs dit Annexe de l'hôtel Hermitage, actuellement immeuble dit Résidence Carabacel
- Hôtel de voyageurs dit Hermitage, actuellement immeuble dit Palais l'Hermitage
- immeuble dit Villa Argentine
- immeuble dit Villa Castel
- maison de villégiature (villa balnéaire) dite Palais de la Reine, puis hôtel de voyageurs dit hôtel Langham, actuellement immeuble dit Palais Langham
- maison de villégiature (villa balnéaire) dite Villa Victoria, puis hôtel de voyageurs dit hôtel Carlton-Carabacel ou Carlton-Hôtel, puis Carlton House Terrace, actuellement immeuble Carlton-Carabacel
Etudiante à l'université Nice Côte-d'Azur, stagiaire au service de l'inventaire de la ville de Nice en 2021.