Commentaire historique
Ce bâtiment s'appuie sur l'enceinte fortifiée médiévale, dont la construction remonte à la fin du 14e siècle (voir dossier IA05001550). Son mur oriental est entièrement adossé contre le parement extérieur de cette muraille. A son extrémité sud, la construction englobe les vestiges d'une ancienne tour ronde qui renforçait l'angle de l'enceinte.
Rez-de-chaussée, remise. Mur sud, vestiges de la tour ronde.
Rez-de-chaussée, remise. Mur sud, vestiges de la tour ronde.
Etage, fenil. Mur sud, vestiges de la tour ronde.
Dans les cadastres de 1570 et 1699, cet emplacement est occupé par des jardins installés au pied de l'enceinte fortifiée. Il est possible qu'une petite construction soit déjà adossée à la muraille médiévale à cette époque, qui pourrait correspondre à l'actuelle partie nord. Ce quartier est alors nommé « le Valla ». C'est sans doute au 18e siècle que le bâtiment actuel est construit
Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel et elle est mentionnée comme une « écurie » de 37 m² d'emprise au sol appartenant à Pierre-André Richaud, tailleur. Celui-ci possède également une partie de maison (parcelle 1839 F1 234, voir dossier IA05001545) et un jardin (F1 311) situés à proximité de la porte sud-ouest de l'enceinte fortifiée du bourg.
Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.
Propriétés du tailleur Pierre-André Richaud en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.
En 1849, cet entrepôt agricole passe au gendarme Jean-Antoine Barbeyer qui possédait déjà une maison dans le bourg intra muros (F1 290, 38m²) et un jardin (F1 119, 94 m²), complétés depuis 1846 par la partie d'une autre maison (F1 322P, 39 m², voir dossier IA05001610) et d'un autre jardin (F1 351P, 57 m²). Il est également propriétaire d'un domaine agricole éclaté et dispersé autour du bourg. En 1854, il acquiert un autre jardin (F1 352, 205 m²) ainsi que le reste de la maison et du jardin déjà partagés.
En 1868, cet entrepôt agricole passe à Constantin Laget, fils de Marc. Ce propriétaire possède déjà un grand domaine agricole, principalement organisé autour de Raton où il a une ferme (voir dossier IA05001624), mais qu'il a agrandi en direction du bourg où il avait acquit en 1864 deux maisons (F1 305, 30 m² et F1 289, 56 m²), une écurie (F1 304, 30 m²), une masure (F1 303, 25 m²) et un jardin (F1 302, 100 m²).
Au milieu des années 1870 ce domaine passe à Jean Jullien, demeurant à Montferrand (Drôme), qui continue à faire évoluer ses possessions par divers achats et ventes, mais le bâtiment ici étudié demeure. En 1911 sa propriété revient à Ernest-Julien Eydoux, habitant également à Montferrand.
Le couvrement en voûtains du rez-de-chaussée – très probablement installé en remplacement d'un ancien plancher sur solives – n'est pas antérieur à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle.
Propriétés de Constantin Laget en 1870, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.
Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.
Description architecturale
Cet entrepôt agricole est adossé à l'extérieur du tronçon occidental de la fortification d'agglomération, à proximité de la porte nord-ouest. Il est mitoyen sur son pignon sud et comporte un rez-de-chaussée et un étage carré. Son plan trapézoïdal s’amincit vers le nord, où le pignon est presque réduit à la largeur de la porte d'accès de l'étage.
Vue d'ensemble prise du nord-ouest.
Vue d'ensemble prise du nord.
Elévation ouest.
Plans schématiques du bâtiment. De gauche à droite : rez-de-chaussée, étage, toit.
Fonctions et aménagements intérieurs
Le rez-de-chaussée est séparé en deux parties indépendantes.
La partie nord, très petite, est accessible par une porte piétonne assez basse. Elle est occupée par une resserre couverte par un plafond sur solives, les murs sont laissés bruts de maçonnerie.
La partie sud, bien plus vaste, est accessible par une porte charretière de percement récent qui remplace sans doute une ouverture moins large. On note la présence d'une autre porte, murée, à l'extrémité sud du bâtiment. Cette pièce servant de remise est couverte en voûtains de briques creuses sur poutrelles métalliques. Le sol est en terre battue et les murs sont enduits à pierres vues.
Rez-de-chaussée, remise. Mur sud, vestiges de la tour ronde.
Rez-de-chaussée, remise. Couvrement en voûtains.
L'étage est desservi par un petit escalier extérieur adossé perpendiculairement au pignon nord, avec des marches monolithes en pierre de taille de grès. Il accueille un fenil-séchoir aéré par un jour rectangulaire ouvert côté ouest. La différence de couvrement entre les deux parties du rez-de-chaussée se traduit par un décrochement du sol, qui est plus bas au-dessus de la petite resserre.
Pignon nord, premier niveau. Marches menant à la porte fenière.
Etage, fenil. Vue de volume prise du nord.
Etage, fenil. Mur sud, vestiges de la tour ronde.
Matériaux et mise en œuvre
Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, avec des chaînes d'angles en moellons et gros moellons équarris. A la base de la chaîne sud-ouest, on remarque le remploi de quelques pierres à bossages en moyen appareil provenant de l'une des deux tours médiévales du bourg. Les élévations sont laissées brutes de maçonnerie et ne portent pas d'enduit.
Elévation ouest, collage du bâtiment mitoyen.
Chaîne d'angle sud-ouest, pierre à bossage en remploi.
L'encadrement de la porte murée de l'étable remploie des blocs en pierre de taille layée, dont un linteau monolithe. Ceux des portes de la resserre nord et du fenil procèdent de même, mais ils sont complétés par des moellons équarris ; ils possèdent un linteau droit en bois.
Elévation ouest, premier niveau. Porte.
Elévation ouest, second niveau. Jour.
La charpente est à pannes et le toit à un pan est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment recevant des tuiles creuses. L'avant-toit du mur gouttereau et la saillie de rive du pignon sont constitué d'un larmier en lauzes de grès.
Pignon nord, saillie de rive constituée d'un larmier en lauzes.
Elévation ouest, avant-toit constitué d'un larmier en lauzes.