• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit
  • Adresse rue de l'Aire
  • Cadastre 1839 F1 280  ; 1984 F1 272  ; 2020 000F 272
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cellier, resserre, séchoir

Commentaire historique

L'origine de cette maison remonte au moins à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle. C'est en tout cas de cette époque que date l'encadrement de la porte d'entrée qui, de par sa forme en arc plein-cintre et son décor de tore, est à rapprocher de quatre autres portes conservées sur des maisons étudiées au bourg de Rosans. Une est datée de 1608 (voir dossier IA05001548), une de 1626 (voir dossier IA05001541) et les deux autres sont ornées d'un écusson anépigraphe sur leur clef (voir dossiers IA05001543 et IA05001544).

Dans le cadastre de 1570, cet emplacement fait partie d'un quartier appelé « la Frache », toponyme qui fait référence à une brèche pratiquée dans la muraille d'enceinte du 14e siècle, en l'occurrence la porte de ville nord-ouest dont l'encadrement actuel date de 1727 (voir dossier IA05001550).

Dans le cadastre de 1699, cette maison appartient au noble Joseph de Collombe, avocat au parlement de Grenoble (f° 224), qui possède également une autre maison et un bâtiment agricole intra muros, ainsi qu'un jardin au quartier de l'« Aire de Picard » (au sud-ouest du bourg). La maison est déjà bordée au nord par la « ruelle du seigneur » qui isole le château du bourg et qui collecte les eaux pluviales. C'est sans doute ce dispositif qui a donné son nom au micro-quartier « le Valla », présent dans les cadastres de 1570 et 1699 pour désigner les jardins alors situés entre le pied extérieur de l'enceinte médiévale et le pignon sud du château.

Toutefois ce bâtiment a été remanié depuis cette époque. Ainsi, à la base du troisième niveau du pignon nord, la présence d'un larmier en lauzes de grès montre qu'à l'origine le bâtiment possédait un étage de moins et avait un toit à un pan couvert en lauzes. Cette surélévation semble avoir été accompagnée d'une importante reprise de la façade orientale, qui pourrait dater du début du 19e siècle, où les fenêtres sont des repercements remployant en partie des éléments plus anciens (16e et 17e siècle) et retravaillés : ciselure des arêtes, feuillure.

Pignon nord, larmier en lauze marquant l'ancienne toiture.Pignon nord, larmier en lauze marquant l'ancienne toiture.

Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. Elle est mentionnée comme une « maison » de 50 m² d'emprise au sol, comptant 4 ouvertures et imposée dans la 4e catégorie fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Jean-Louis Armand, adjoint, qui possède également une « écurie » située juste en face (parcelle 1839 F1 266), une partie d'une autre maison installée contre l'enceinte fortifiée orientale (1839 F1 105), un jardin situé au sud-ouest du bourg (1839 F1 334), ainsi que divers terrains, notamment aux quartiers de Picouron, la Rebière, Béal de la Chapelle, les Montarines, le Villard, Luzerne, Lidane, Clot de Bonnet, etc. En 1885, elle revient à Joseph Armand, demeurant à Rosans, et Louis Armand, à la Ciotat (Var).

Plan de masse et de situation d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Plan de masse et de situation d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e. Propriétés de Jean-Louis Armand en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés de Jean-Louis Armand en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.

Les aménagements intérieurs conservés (escaliers, placards) ne paraissent pas antérieur au 19e siècle. Quant à la menuiserie de la porte de la porte d'entrée, elle date de la fin 19e ou du début du 20e siècle.

Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.

Description architecturale

Cette maison, située à l'angle d'un îlot de la partie nord-ouest du bourg intra muros, est séparée de l'enceinte du château par un étroit passage. Mitoyenne au sud et à l'ouest, avec un plan rectangulaire adossé parallèlement au sens de la pente, elle comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble.

Vue d'ensemble prise du nord-est.Vue d'ensemble prise du nord-est. Vue d'ensemble prise du nord-est.Vue d'ensemble prise du nord-est. Pignon nord.Pignon nord. Plans schématiques du bâtiment. En haut : étage de soubassement. Au milieu : rez-de-chaussée surélevé et étage. En bas : étage de comble et toit.Plans schématiques du bâtiment. En haut : étage de soubassement. Au milieu : rez-de-chaussée surélevé et étage. En bas : étage de comble et toit.

Fonctions et aménagements intérieurs

Etage de soubassement

L'étage de soubassement est accessible uniquement depuis le rez-de-chaussée surélevé par un escalier installé le long du mur nord. Cette pièce, qui accueille un cellier pouvant également servir de resserre, est couverte par une voûte en berceau segmentaire coffrée, avec une pénétration pour permettre le passage de l'escalier. Elle est éclairée par un soupirail percé dans le mur oriental. Un garde-manger est aménagé sous le rampant de l'escalier, avec un encadrement en pierre de taille de grès dont les piédroits remploient des éléments en quart-de-rond. Cet escalier droit est maçonné, avec des marches qui sont pour la plupart monolithes.

Etage de soubassement, cellier-resserre. Vue de volume prise de l'ouest.Etage de soubassement, cellier-resserre. Vue de volume prise de l'ouest. Etage de soubassement, cellier-resserre. Garde-manger maçonné aménagée dans le massif de l'escalier.Etage de soubassement, cellier-resserre. Garde-manger maçonné aménagée dans le massif de l'escalier. Etage de soubassement, cellier-resserre. Angle nord-est, escalier.Etage de soubassement, cellier-resserre. Angle nord-est, escalier. Etage de soubassement, escalier.Etage de soubassement, escalier.

Rez-de-chaussée surélevé

Le rez-de-chaussée surélevé est accessible depuis la rue de l'Aire par une porte, précédée de quelques marches, qui donne sur un petit vestibule distribuant à la fois la pièce de logis et l'escalier. Le logis est éclairé par une fenêtre percée dans le mur oriental, complétée par un jour côté nord. Une cheminée est engagée dans le mur sud, dos-à-dos avec celle de la maison mitoyenne. A l'angle sud-est, une niche surmontée d'un petit jour accueillait une pile d'évier.

Dans l'angle nord-est, l'escalier droit en menuiserie, fermé par une cloison, permet d'accéder à l'étage.

Rez-de-chaussée, structure de l'escalier menant à l'étage.Rez-de-chaussée, structure de l'escalier menant à l'étage.

Etage

L'étage est occupé par deux chambres, une à l'est et l'autre à l'ouest, chacune éclairée par une fenêtre. Un petit placard est installé dans l'allège de la fenêtre nord. Dans l'angle nord-est, un escalier droit permet d'accéder à l'étage de comble. Fermé par une cloison en maçonnerie et pans de bois, il possède des marches en mortier bâties sur un solin en planches, avec des nez-de-marches en bois.

Etage, chambre nord. Placard installé dans l'allège de la fenêtre.Etage, chambre nord. Placard installé dans l'allège de la fenêtre. Etage, escalier menant au comble.Etage, escalier menant au comble. Etage, escalier menant au comble. Cloison à pans de bois.Etage, escalier menant au comble. Cloison à pans de bois.

Etage de comble

L'étage de comble était réservé au séchoir, il est aéré par un jour côté nord.

Matériaux et mise en œuvre

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris et harpés.

Au premier niveau de la façade orientale, l'encadrement de la porte du logis est en pierre de taille de grès layée, avec un couvrement en arc plein-cintre. Les arêtes sont moulurées en quart-de-rond avec un congé en biais. La clef de l'arc porte un écusson en relief, aujourd'hui vierge d'inscription ou de date. On note des traces d'aiguisage qui ont usé la pierre. Cette porte est équipée d'une menuiserie à panneaux moulurés, dont le soubassement a été renforcé par un cadre en surépaisseur.

Elévation est, premier niveau. Porte du logis, avec encadrement cintré et mouluré.Elévation est, premier niveau. Porte du logis, avec encadrement cintré et mouluré. Elévation est, premier niveau. Porte du logis, détail du congé de la moulure.Elévation est, premier niveau. Porte du logis, détail du congé de la moulure. Elévation est, premier niveau. Porte, détail de l'écusson.Elévation est, premier niveau. Porte, détail de l'écusson.

Sur cette même élévation, les encadrements des fenêtres sont également en pierre de taille de grès layée, portant feuillure, avec appui et linteau droit monolithe. Sur la baie du second niveau, ces derniers remploient des éléments chanfreinés.

Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre remployant des éléments chanfreinés.Elévation est, deuxième niveau. Fenêtre remployant des éléments chanfreinés.

Les encadrements de la fenêtre du pignon nord, ainsi que ceux des jours sont façonnés au mortier avec un linteau droit en bois ou en pierre.

La charpente est à pannes et le toit à longs pans asymétriques est couvert en tuiles creuses posées sur des chevrons taillés en quartons. Sur l'élévation est, l'avant-toit est constitué de trois rangs de génoise, alors que la saillie de rive du pignon nord est simplement réalisée par le débord des tuiles de couverture.

Vue du toit prise du nord-est.Vue du toit prise du nord-est. Charpente à pannes.Charpente à pannes. Couverture en tuile creuse.Couverture en tuile creuse. Elévation est, avant-toit constitué de trois rangs de génoise.Elévation est, avant-toit constitué de trois rangs de génoise. Elévation est, avant-toit constitué de trois rangs de génoise.Elévation est, avant-toit constitué de trois rangs de génoise.

L'origine de cette maison remonte au moins à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle. Toutefois ce bâtiment a été remanié depuis, notamment avec une surélévation et une importante reprise de la façade orientale qui pourraient dater du début du 19e siècle. Les aménagements intérieurs conservés ne paraissent pas antérieurs au 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Cette maison, située à l'angle d'un îlot et adossée parallèlement au sens de la pente, comporte un étage de soubassement, occupé par un cellier couvert par une voûte en berceau segmentaire, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré, réservés au logis, et un étage de comble servant de séchoir.

L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, avec des chaînes d'angles en gros moellons équarris et harpés. Les encadrements des ouvertures sont réalisés en pierre de taille de grès ou sont façonnés au mortier.

Le toit à longs pans asymétriques, soutenu par une charpente à pannes, est couvert en tuiles creuses posées sur des chevrons taillés en quartons.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
  • Typologies
    A3a : maison avec parties agricoles en parties basses et hautes
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    F° 143v°, 1570. F° 153, 1570. F° 231, 1570. F° 271v°, 1570. F° 273, 1570.
  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    F° 224, 1699.
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 06, 1839, 1885.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840.
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 09, 1882, 1885.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général