Dossier d’œuvre architecture IA04002960 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
Demeure dite château actuellement mairie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Basse
  • Adresse place de la Mairie
  • Cadastre 1827 F 44-45  ; 2017 F 164-165
  • Dénominations
    demeure
  • Appellations
    château
  • Destinations
    mairie

L'ancienne demeure de la famille des barons De Jassaud de Thorame, co-seigneurs puis uniques seigneurs de Thorame-Basse grâce au rachat des terres et de la seigneurie pleine et entière à partir de 1643 jusqu'à la Révolution française, n'est plus identifiable dans son entier. Ou plutôt, il n'en reste plus que la partie occidentale qui correspondait au logis du seigneur, lui-même constitué de deux bâtiments contigus, le reste constituant les communs et englobés avec le logis dans l'appellation "maison et cour" de l'état de la section F du cadastre de 1827. Or cet ensemble de "maison et cour", telle qu'il apparaissait sur le plan figuré, était lui-même scindé en deux massifs bâtis disjoints qui correspondent aux actuelles parcelles 2021 F 135-141 et F 164-165 (ces deux dernières parcelles désignant l'actuelle mairie et ancien logis seigneurial au 18e siècle). Les parcelles F 135-141 sont aujourd'hui occupées par des maisons indépendantes qu'on ne peut pas attacher au château.

La partie logis comprend deux parcelles bâties dont l'une pourrait remonter au 16e siècle. On lit en tout cas la date de 1577 sur le linteau d'une porte basse. Mais l'habillage extérieur harmonise l'ensemble sous un jour 18e siècle. Le propriétaire des lieux, dernier descendant de la famille de Jassaud, était Bienvenu Victorien François Secret , maire de Digne entre 1821 et 1825 puis conseiller de préfecture. Il légua sa demeure à son neveu Théodore Viton à sa mort en 1850, lequel vendit ce bien en 1861 à un certain Laugier. L'affiche promotionnelle rédigée pour sa mise en vente déclarait : "Le château, vaste bâtiment dont la majeure partie est de construction récente et très solide, dans un site des plus agréables, ayant une vue sur tout le domaine, les villages d'alentour, et sur toute la vallée qui est des plus pittoresques, peut se prêter à une foule d'usages et de produits, entr'autres à l'établissement d'une vaste fabrique par suite de la facilité de dériver les eaux surabondantes de la rivière d'Issole, ou d'une magnanerie, l'expérience ayant démontré que le mûrier réussit fort bien dans cette exposition exceptionnelle."

Le bâtiment fut acquis au 20e siècle par la commune qui en a fait sa mairie. Des travaux de réaménagement intérieur très importants ont profondément modifié la distribution, afin d'accueillir des bureaux administratifs, à la fin du 20e siècle. A cette occasion l'entrée sur la route départementale n° 2 ancienne rue Basse a disparu au profit d'un accès par un perron surélevé et couvert en façade ouest, qui constitue une adjonction nouvelle.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 16e siècle , porte la date
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1577, porte la date

Le logis réunit deux bâtiments distincts et mitoyens (actuelles parcelles 164 et 165), couverts chacun par un toit à croupe couvert en tuile creuse mécanique, qui donne pourtant l'impression, depuis l'extérieur, d'une réelle homogénéité de façade, surtout côté nord, sur la route départementale n° 2 où l'enveloppe apparaît linéaire sans décrochement, contrairement à la façade postérieure sud. Le traitement des chaînes d'angle harpées en pierre de taille rustique en grès apportent élégance et force à la structure. Les façades nord et ouest comprennent chacune cinq travées, ce qui renforce visuellement l'aspect régulier de l'ensemble, mais elles ne comptent pas le même nombre de niveaux : quatre au nord, trois à l'ouest, côté où elles étaient toutes murées ou presque dès la fin du 19e siècle sans que l'on sache s'il s'agissait d'ouvertures en trompe l'oeil dès l'origine ou si elles ont été rendu aveugles ultérieurement.

Depuis la route départementale et avant les transformations liées au changement de destination pour abriter la mairie, la distribution s'effectuait comme suit : accès à l'étage de soubassement par deux portes indépendantes et porte principale ouvrant sur un escalier aujourd'hui disparu desservant le rez-de-chaussée surélevé puis les deux étages carrés. Toutes ces ouvertures étaient cintrées en arc segmentaire, comme celles des deux travées du bâtiment occidental en façade sud (parcelle 164), au contraire de celles au dernier niveau côté nord et de celles des trois travées alignées au sud du bâtiment formant décrochement en retrait qui constitue la partie orientale de l'ancien logis (parcelle 165, à l'exception de l'étage de soubassement et d'une d'entre elles au rez-de-chaussée surélevé, où elles sont également cintrées).

L'entrée s'effectue désormais par la façade occidentale par le biais d'un perron surélevé (avec escalier maçonné parallèle à la façade) et protégé par un toit en croupe couvert en tuile creuse mécanique. La distribution intérieure profondément modifiée ne permet plus de comprendre l'organisation des niveaux, complexe car d'une façade à l'autre le percement des ouvertures entraîne des hauteurs de planchers différentes (voir le décalage entre les façades sud et ouest). Un escalier de distribution récent dans-oeuvre, tournant à retours, dessert les deux étages carrés. L'étage de soubassement a en revanche conservé son couvrement en voûtes d'arêtes. L'avant-toit traité à triple rang de génoise, rénové, a été conservé.

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse, tuile creuse mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie
  • Typologies
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Bibliographie

  • Association "Culture et patrimoine de Thorame-Basse". Thorame-Basse d'hier et d'aujourd'hui. Château-Arnoux, 1990, 38 p. + un volume d'illustrations anciennes en complément à la monographie avec 100 photos inédites. Montfavet, 1998, (p. 42 à 56).

    p. 24

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Thorame-Basse / Dessin à l'encre sur papier par Beaudun, Corriol et Ricard, 1827. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 218 / 001 à 022.

  • BASSES ALPES / THORAME-BASSE (1150m). - Vue générale [A gauche, le château depuis le sud.] / Carte postale, Liautaud, vers 1910. Collection particulière : non coté.

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2017
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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