Dossier d’œuvre architecture IA04002519 | Réalisé par
Mosseron Maxence (Contributeur)
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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  • inventaire topographique
maison
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Allos-Colmars
  • Commune Thorame-Basse
  • Adresse route départementale n° 2 1ere maison
  • Cadastre 2014 Fu 147
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier, fenil

La maison n'existait pas lorsque le cadastre ancien fut levé en 1827. Le linteau sculpté au-dessus de la porte d'entrée porte la mention 1911, ce qui paraît une datation architecturalement recevable pour la construction de l'édifice, par ailleurs décoré dans un style début-de-siècle (20e) par son propriétaire de l'époque, Auguste-François Ranguin, menuisier de son état au village (1889-1960), qui l'a en partie décorée et dont on peut penser qu'il a participé en partie au moins à son élaboration. La maison n'a pas été structurellement modifiée depuis sa création.

La maison a une emprise au sol rectangulaire d'environ 14 x 10 mètres, le côté le plus long correspondant aux façades sur rue au nord et jardin au sud. Elle occupe une parcelle de terrain plus vaste, délimitée au sud par un muret avec grillage dessinant le périmètre d'un jardin potager. La propriété s'étend néanmoins de ce même côté en léger contrebas par un verger planté de fruitiers (parcelle 2014 C2 804).

L'édifice est construit en maçonnerie de moellons de calcaire et grès liés au mortier de chaux, sans enduit de couvrement. Il comprend trois étages, mais dans la mesure où la construction prend place sur un terrain en pente douce, l'entrée principale côté route est située au-dessus de celle côté jardin : un degré de quelques marches (la première volée de l'escalier tournant qui dessert les différents étages) suffit à rattraper la déclivité naturelle. La maison comprend ainsi un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble en surcroît.

La porte principale reçoit un encadrement en pierre de taille calcaire de type chaînage harpé, portant un linteau sculpté et un entablement à doucine. Le décor végétal stylisé fait alterner pour chaque dé superposé deux motifs manufacturés : une fleur de profil et une autre éclose. Le linteau sculpté présente un décor de rinceau végétal dans lequel deux figures volantes (mais aptères) affrontées, l'une masculine, l'autre féminine, semblant s'extirper du décor lui-même, tiennent un cercle dans lequel figure la date portée : 1911.

La maison abrite plusieurs fonctions : d'habitation évidemment, mais aussi artisanale et agricole. En effet la façade ouest montre en rez-de-chaussée une porte coulissante en bois, sur rail, qui ouvre sur l'ancien atelier d'Auguste-François Ranguin, le menuisier du village. Cette pièce éclairée par une fenêtre au sud occupe la partie ouest du bâtiment. L'étage de comble en surcroît tenait lieu de grenier et de fenil. L'entrée côté jardin s'effectue par un degré en bois de quelques marches permettant d'accéder à une pièce de logis (partie sud-est du rez-de-chaussée), éclairée par une fenêtre en façade sud. Cet espace communique avec l'atelier de menuiserie. Une porte en bois coulissante à décor japonisant introduit à la première volée de l'escalier, jusqu'au palier de l'entrée sur rue. Avant de l'emprunter, une porte ouvre sur une pièce aveugle, dans l'angle nord-est de la maison.

L'escalier tournant distribue l'étage carré, qui comprend quatre pièces, chacune à l'un des angles de la maison. Un couloir mène côté ouest à la pièce de séjour qui dessert la cuisine (angle nord-ouest). Le séjour comprend une pièce prolongée par une alcôve. Cet espace reçoit en façade sud un balcon-terrasse avec garde-corps en bois. Cette installation est protégée par un auvent recouvert de tôle et de tuile plate. La pièce comprend aussi une cheminée dont le manteau est décoré par un placage en bois sculpté à motif végétal stylisé, oeuvre d'Auguste-François Ranguin, ainsi qu'un sol en granito. Le couloir dessert les deux pièces côté est. Une chambre au nord, d'une part, qui ouvre sur la rue par une porte-fenêtre donnant sur un balcon avec garde-corps en bois, de facture récente, au-dessus de l'entrée principale. La pièce est également éclairée par une fenêtre. Une autre chambre au sud, d'autre part, qui comprend elle aussi une cheminée à décor de bois sculpté par Ranguin. Une fenêtre au sud permet d'éclairer la pièce. Dans le couloir, une porte donne accès à un escalier droit menant au grenier-fenil. Ce vaste espace est percé de trois jours côté sud, qui pourraient être d'anciens ruchers-placards. Par ailleurs, une baie fenière permettait d'emmagasiner du fourrage côté ouest. Le toit à croupes est couvert en tuile plate mécanique.

L'édifice doit aussi être considéré pour ses qualités de composition et le décor homogène qu'il propose. En effet, la façade principale au nord est rythmée par deux travées avec une porte d'entrée centrale. Mais c'est surtout en façade sur jardin, au sud, que l'élévation ordonnancée doit être signalée. L'édifice présente ainsi un découpage à trois travées régulières. Sur le plan décoratif, Outre l'encadrement de la porte principale déjà décrit, c'est l'ensemble de l'aménagement intérieur qui suscite l'intérêt. Le goût japonisant de l'ancien propriétaire (porte coulissante et dans une moindre mesure le balcon-terrasse du séjour, qui rappelle le pont japonais de Monet dans le jardin de sa propriété à Giverny) tire son origine de la seconde épouse d'Auguste-François Ranguin, une Parisienne qui l'aurait initié à la mode japonisante dans les années 1930. Ranguin a aussi agrémenté les cheminées de décors originaux qui témoignent de sa virtuosité d'artisan : motifs floraux stylisés et luxuriants, en rinceaux ou cascades, mais aussi masques humains. Cette touche personnelle vient faire écho au décor de gypserie de facture modeste mais varié et constamment présent en partie haute, dans la cage d'escalier, le couloir de l'étage carré et les pièces du logis à ce même étage. Les espaces de distribution reçoivent un décor de fleurs de lys (plus élaboré dans la cage d'escalier que dans le couloir). Les lieux de vie (séjour avec son alcôve et ses chambres) sont agrémentés d'un décor plus recherché et chargé, mêlant rinceaux, guirlandes et cascades végétales, animaux volants et figures humaines, chaque pièce disposant de son thème spécifique. On notera également la présence dans la chambre de l'angle nord-est, à l'étage carré, la présence d'un sol en carreaux de ciment peint, à décor géométrique.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • grès moellon
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Typologies
    A3b : maison avec parties agricoles ou commerciales en partie basse et parties agricoles en partie haute
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Auguste-François Ranguin était le menuisier du village. Il a réalisé de nombreuses pièces sculptées que l'on retrouve disséminées dans plusieurs maisons du chef-lieu, essentiellement des décorations de manteau de cheminée.

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Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Mosseron Maxence
Mosseron Maxence

Chercheur au Service régional de l'Inventaire de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2007-2022).

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