• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
maison
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Lieu-dit
  • Adresse Grande Rue , Petite Rue , quatrième maison
  • Cadastre 1839 F1 166  ; 1984 F1 219  ; 2020 000F 219
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cellier, resserre, boutique, séchoir

Commentaire historique

Cette maison était anciennement adossée à l'enceinte fortifiée médiévale de la fin du 14e siècle qui borde le côté est du bourg (voir dossier IA05001550). Mais la maçonnerie de cette enceinte est uniquement conservée dans la pièce du premier étage de soubassement, annexe située sur la parcelle mitoyenne au sud. Là, l'épaisseur est comprise entre 130 et 200 cm, ce qui correspond peut-être à un contrefort.

L'origine de la maison remonte au moins au 16e siècle. Il est possible que l'encadrement de porte chanfreiné à accolade, visible au premier niveau de la façade ouest et datant de cette époque, ait été remployé in situ. Toutefois, l'aspect actuel de la façade occidentale ne paraît pas antérieur au 17e siècle. C'est de cette époque que date la baie boutiquière en plein cintre visible sur le premier niveau de l'élévation ouest, ainsi que la baie à demi-croisée située au second niveau de cette même façade. Le cellier voûté du second étage de soubassement date également de cette période, et peut-être aussi la pile d'évier de la cuisine. D'après les cadastres de 1570 et 1699, l'actuelle Petite Rue s'appelait « rue Coynelle ».

Elévation ouest, premier niveau. Baie boutiquière et porte du logis.Elévation ouest, premier niveau. Baie boutiquière et porte du logis.

Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. Elle est mentionnée comme une « maison » de 64 m² d'emprise au sol, possédant 5 ouvertures et imposée dans la 4e catégorie fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Marc Laget, demeurant à Raton où il possède une ferme (voir dossier IA05001624) et un grand domaine agricole. Au bourg de Rosans, il détient également deux bâtiments agricoles (parcelles 1839 F1 52 et 110, voir dossiers IA05001573 et IA05001579) et un jardin (1839 F1 115).

Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e. Propriétés de Marc Laget en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Propriétés de Marc Laget en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.

En 1857, cette maison passe à Dorothée Mourènas, femme Laget, mais les dépendances agricoles et le jardin sont acquis par un autre propriétaire. En 1901, devenant la propriété du ferblantier Auguste Pelloux, elle reste imposée dans la même classe fiscale qu'en 1839 et compte toujours 5 ouvertures.

En 1905, la maison est déclarée modifiée et possède désormais 9 ouvertures. C'est donc juste avant cette date qu'a été réalisée la reconstruction totale de sa façade orientale, faisant disparaître l'ancienne maçonnerie. L'organisation intérieure actuelle date aussi de ces travaux : ancienne boutique du premier étage de soubassement, chambres du second étage de soubassement, disposition du logis au rez-de-chaussée surélevé et à l'étage carré. A partir de 1909, elle est possédée en indivis par le même Auguste Pelloux et par Jean-Baptiste-Arnaud Charras.

Les finitions intérieures, notamment les sols, ont été refaites au cours du troisième quart du 20e siècle.

Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.Plan de masse d'après le cadastre de 2021, section 000F. Echelle d'origine 1/500e.

Description architecturale

Cette maison, située dans la partie est du bourg intra muros, est installée dans le long îlot correspondant au tronçon oriental de la fortification d'agglomération médiévale. Traversante et adossée parallèlement au sens de la pente, elle est mitoyenne sur ses deux pignons. Elle comporte deux étages de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré.

Elévation est.Elévation est. Elévation ouest.Elévation ouest. Elévation ouest.Elévation ouest. Coupe schématique du bâtiment, est-ouest.Coupe schématique du bâtiment, est-ouest.

Plans schématiques du bâtiment. En haut : premier et second étage de soubassement. Au milieu : rez-de-chaussée surélevé, étage. En bas : toit.Plans schématiques du bâtiment. En haut : premier et second étage de soubassement. Au milieu : rez-de-chaussée surélevé, étage. En bas : toit. Plans schématiques du bâtiment. De haut en bas : premier étage de soubassement, second étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage.Plans schématiques du bâtiment. De haut en bas : premier étage de soubassement, second étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage.

Fonctions et aménagements intérieurs

Premier étage de soubassement

Le premier étage de soubassement correspond à seulement la moitié est de la parcelle, la partie ouest étant constituée de la roche en place sur laquelle s'appuie la construction. En revanche, il comprend aussi une petite pièce qui appartient foncièrement à la maison mitoyenne au sud, c'est une resserre couverte par une voûte en berceau plein-cintre. La pièce principale accueillait une boutique desservie par une baie boutiquière, aujourd'hui murée et transformée en fenêtre. Une autre porte piétonne permet un accès de plain-pied depuis la Grande Rue.

Un escalier intérieur dessert aussi les étages supérieurs : second étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé et étage. Au niveau du premier étage de soubassement, cet escalier est droit et entièrement maçonné.

Premier étage de soubassement, resserre. Vue de volume partielle.Premier étage de soubassement, resserre. Vue de volume partielle.

Second étage de soubassement

Le second étage de soubassement est divisé en trois pièces, deux chambres dans la moitié orientale, desservies par un petit couloir, et un cellier dans la moitié occidentale. La chambre du nord est éclairée par une fenêtre, celle du sud possède une porte-fenêtre donnant accès à un balcon et des placards hauts sont aménagés au-dessus du couloir. Les murs et les plafonds sont enduits et peints. Le cellier est couvert par une voûte en berceau plein-cintre, dans laquelle est aménagée une trappe. Celle-ci servait au remplissage d'une cuve vinaire, disparue, et atteste de la fonction passée de ce cellier comme cuvage.

L'escalier intérieur menant au rez-de-chaussée se développe dans l'angle sud-ouest de ce second étage de soubassement. Tournant, il est entièrement maçonné.

Second étage de soubassement, cellier. Vue de volume prise du sud.Second étage de soubassement, cellier. Vue de volume prise du sud. Second étage de soubassement, chambre sud. Placard aménagé au-dessus du couloir.Second étage de soubassement, chambre sud. Placard aménagé au-dessus du couloir. Second étage de soubassement, escalier menant au rez-de-chaussée.Second étage de soubassement, escalier menant au rez-de-chaussée.

Rez-de-chaussée surélevé

Le rez-de-chaussée surélevé est accessible de plain-pied depuis la Petite Rue par une porte percée dans la façade ouest. Son espace était anciennement séparé en deux par une cloison, avec une cuisine à l'ouest et une chambre à l'est, éclairée par deux fenêtres donnant sur la Grande Rue. Dans la cuisine, l'angle nord-ouest abrite une niche dans laquelle est installée une pile d'évier en pierre de taille de grès. Le fond de la niche est constitué d'une dalle dressée sur chant, qui est également visible depuis l'extérieur. Une cheminée est adossée au mur nord. Le sol est en carreaux de ciment granités, les murs sont enduits et peints et le plafond est à la française.

L'escalier desservant l'étage carré occupe l'angle sud-ouest de ce rez-de-chaussée, séparé de la porte d'entrée principale par un petit couloir disposant d'une porte à menuiserie vitrée. Construit en menuiserie, il est en vis avec une rotation à droite qui s'enroule autour du noyau constitué d'une colonne monolithe en pierre de taille de grès, qui sert aussi de soutien à son palier d'étage.

Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle nord-ouest, pile d'évier et niche.Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Angle nord-ouest, pile d'évier et niche. Elévation ouest, premier niveau. Ouverture murée et pierre sur chant formant le fond de la pile d'évier.Elévation ouest, premier niveau. Ouverture murée et pierre sur chant formant le fond de la pile d'évier.

Rez-de-chaussée surélevé, départ de l'escalier menant à l'étage.Rez-de-chaussée surélevé, départ de l'escalier menant à l'étage. Etage, escalier menant au rez-de-chaussée.Etage, escalier menant au rez-de-chaussée.

Etage

L'étage carré est également divisé en deux chambres séparées par une cloison. La chambre orientale est éclairée par deux fenêtres ouvertes dans le mur est. La chambre occidentale ne possède qu'une seule ouverture : la baie à demi-croisée. A l'angle sud-est de cette dernière chambre, une trappe équipée d'une échelle permet d'accéder à l'espace sous le toit qui servait de séchoir. Les sols sont en plancher et les murs sont enduits et tapissés.

Etage, mur nord. Embrasure de la demi-croisée.Etage, mur nord. Embrasure de la demi-croisée. Elévation ouest, second niveau. Baie à demi-croisée chanfreinée.Elévation ouest, second niveau. Baie à demi-croisée chanfreinée.

Matériaux et mise en œuvre

Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons de grès, complétés par quelques blocs calcaires. Si l'élévation ouest conserve les vestiges d'un enduit rustique, la façade orientale possède un simple enduit à pierres vues.

Côté Petite Rue, les ouvertures de la façade ouest datent de l’Epoque moderne. Ainsi, au premier niveau, l'encadrement de la porte du logis est en pierre de taille de grès layée, avec des piédroits en quart-de-rond et un linteau droit monolithe chanfreiné orné d'une grande accolade. Le décalage entre ce linteau et les piédroits montre qu'il est en position de remploi. Cette porte est équipée d'une menuiserie simple à planches croisées, munie d'une poignée incluant la clenche. Au même niveau, l'encadrement de l'ancienne baie boutiquière, en arc plein-cintre, est également en pierre de taille de grès layée, avec un appui saillant mouluré. Cette baie est équipée d'une grille en ferronnerie à barreaux verticaux et horizontaux. Enfin, et toujours sur ce même premier niveau, on observe la dalle dressée qui forme le fond de la niche où la pile d'évier de la cuisine prend place ; au-dessus, le couvrement est réalisé par un linteau droit en bois. Au second niveau de l'élévation ouest, l’encadrement de la baie à demi-croisée est aussi en pierre de taille layée. Les piédroits, la traverse et le linteau sont chanfreinés et l'appui saillant est mouluré. On note que l'ouverture supérieure de cette baie est plus étroite et qu'elle était équipée d'une grille en ferronnerie dont seuls subsistent les trous d'ancrage.

Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis.Elévation ouest, premier niveau. Porte du logis. Elévation ouest, premier niveau. Baie boutiquière.Elévation ouest, premier niveau. Baie boutiquière.

Côté Grande Rue, les encadrements de la façade orientale sont caractéristiques des reconstructions effectuées à Rosans au début du 20e siècle. Au premier niveau, celui de l'ancienne baie boutiquière possède des départs de piédroits en pierre de taille de grès, prolongés en moellons, avec un couvrement en poutrelle métallique. Au même niveau, l'encadrement de la porte piétonne est traité de la même manière, mais avec un linteau droit monolithe. Les fenêtres du deuxième et du troisième niveau possèdent des appuis saillant et des linteaux droits en pierre de taille de grès bouchardée à arêtes ciselées, alors que les piédroits sont façonnés au mortier. Elles sont équipées de persiennes métalliques articulées. Les fenêtres du quatrième niveau possèdent un linteau droit en bois et non en pierre de taille.

Elévation est, premier niveau. Baie boutiquière murée.Elévation est, premier niveau. Baie boutiquière murée. Elévation est, travée nord du deuxième au quatrième niveau.Elévation est, travée nord du deuxième au quatrième niveau. Elévation est, quatrième niveau. Fenêtre occultée par des persiennes articulées métalliques.Elévation est, quatrième niveau. Fenêtre occultée par des persiennes articulées métalliques.

Quant au balcon, installé au deuxième niveau de cette élévation, il est supporté par une poutrelle métallique en U. Une dalle en béton remplace l'ancienne structure de sol en briques. Le garde-corps est en ferronnerie avec des barreaux droits.

Le toit est à longs pans, avec une couverture en plaques ondulées de fibro-ciment recouvertes de tuiles creuses. La charpente à pannes est récente. Côté est, l'avant-toit est constitué de deux rangs de génoise. Côté ouest il n'est pas conservé, mais il était possiblement réalisé par un larmier en lauzes de grès, comme c'est le cas sur les deux maisons mitoyennes au sud.

L'origine de cette maison, adossée à l'enceinte fortifiée médiévale de la fin du 14e siècle, remonte au moins au 16e siècle avec d'importants remaniement au 17e siècle. Les matrices cadastrales enregistrent un agrandissement en 1905, époque à laquelle il faut rattacher l'organisation intérieure actuelle, alors que les finitions ont été refaites au cours du troisième quart du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 16e siècle , (incertitude)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1905, daté par source

Cette maison, traversante et adossée parallèlement au sens de la pente, est mitoyenne sur ses deux pignons. Elle comporte un premier étage de soubassement, couvert par une voûte en berceau plein-cintre et occupé par une boutique et une resserre, un second étage de soubassement où se trouve un cellier couvert par une voûte en berceau plein-cintre ainsi que deux chambres, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré réservés au logis. Un séchoir est aménagé sous le rampant du toit.

Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons de grès et de calcaire. L'élévation ouest conserve les vestiges d'un enduit rustique ; la façade orientale reste à pierres vues. Sur la façade ouest, les encadrements des ouvertures sont réalisés en pierre de taille de grès avec des finitions chanfreinées ; côté est, ils associent pierre de taille, façonnage au mortier voir couvrement en poutrelle métallique.

Le toit à longs pans, supporté par une charpente à pannes, est couvert en plaques ondulées de fibro-ciment recouvertes de tuiles creuses.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
    • calcaire moellon
  • Toits
    ciment amiante en couverture, tuile creuse
  • Étages
    2 étages de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en charpente
  • Typologies
    A3b : maison avec parties agricoles ou commerciales en partie basse et parties agricoles en partie haute
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    1570
  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    1699
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 256-257, 1839. F° 613, 1857. F° 516, 1901. F° 972, 1909.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 154, 1882. F° 51, 1901. F° 13, 1909.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général