Dossier d’œuvre architecture IA04001893 | Réalisé par
Masson-Lautier Maïna (Contributeur)
Masson-Lautier Maïna

Conservateur du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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  • inventaire topographique
Eglise paroissiale Saint-André
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Saint-André-les-Alpes
  • Commune Saint-André-les-Alpes
  • Lieu-dit Bas-Village
  • Adresse place Charles-Bron
  • Cadastre 1838 D19 23  ; 1983 AC 160
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-André
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

I Historique

Dans les pouillés, une ecclesia de Sancto Andrea est mentionnée vers 1300 à Saint-André. Dans une visite pastorale de 1697, l'évêque mentionne explicitement l'église de Saint-André (distinctement de l'église de Méouilles). Sur la carte de Cassini, donc dans la 2e moitié du 18e siècle, Saint-André est une paroisse avec une église (et une chapelle Notre-Dame).

Cependant l'église Saint-André n'était, selon Féraud, qu'une chapelle rurale, la paroissiale se situant à Méouilles. Hypothèse confirmée par une visite pastorale de l'évêque Jean Soanen de 1708 où il écrit"l'église du lieu de Saint-André [...] n'a jamais été qu'une annexe de l'église paroissiale de Méouilles" et de mentionner d'autres visites pastorales dont la plus ancienne daterait de la fin du 15e siècle (cf. annexe).

Dans un questionnaire sur l'état des paroisses de 1840, le curé écrit que l'état de l'église était affreux, déplorable, même s'il s'est un peu amélioré grâce aux sacrifices des paroissiens ; un plus loin il décrit l'église ainsi : "elle n'était probablement qu'une chapelle [...] qu'on a agrandi successivement au fur et à mesure que la population a augmenté. Cette supposition est fondée sur les irrégularités qui s'y font remarquer". Face à cet état de chose, le conseil municipal décide de détruire et de reconstruire l'église paroissiale.

Plan topographique du village de Saint-André réalisé par l'architecte Bernardin Piattini figurant l'emplacement de l'ancienne église paroissiale et les deux emplacements potentiels pour la nouvelle construction.Plan topographique du village de Saint-André réalisé par l'architecte Bernardin Piattini figurant l'emplacement de l'ancienne église paroissiale et les deux emplacements potentiels pour la nouvelle construction.En 1843 un premier projet établi par un architecte marseillais, Barral, modifié en 1844, est adopté par le conseil municipal le 20 novembre 1844 : il propose la reconstruction de l'église à l'emplacement de l'ancienne tout en conservant le clocher. Après des tergiversations, le conseil municipal décide le 8 février 1846 de construire l'église en retrait vers le sud-ouest par rapport à l'ancien emplacement mais selon le même axe ouest-est, sur les terrains de Jean-Joseph et Jean-Baptiste Trotabas et André Honnorat, de manière à dégager une vaste place à l'est de l'église où est prévue l'entrée. La place publique est donc l'emplacement de l'ancienne église paroissiale (ainsi qu'explicitement mentionné dans l'acte de vente du terrain des Trotabas).

Le choix de l'emplacement fait débat au sein du village et de l'équipe municipale, le 16 janvier 1847, l'architecte Bernardin Piattini, domicilié à Barcelonette, est envoyé par le préfet pour y établir un rapport. Le préfet tranche par un arrêté du 22 janvier 1847 où il valide l'emplacement actuel et demande à ce dernier architecte d'établir le plan de la nouvelle construction. Le conseil municipal approuve les plans et devis Piattini le 7 mars 1847. L'adjudication des travaux a lieu le 11 avril 1847 (approuvée par le préfet le 5 mai) : les travaux sont exécutés par l'entrepreneur Laurent-François Brunias, maître maçon domicilié à Mézel, et surveillés par Piattini. La première messe est célébrée dans l'église le 3 novembre 1848 tandis que la réception des travaux a lieu le 12 août 1849.

En 1887, un tremblement de terre fragilise l'édifice : des réparations sont faites pour consolider l'église qui a été lézardée en plusieurs endroits, tout comme la voûte, la charpente, la toiture et les escaliers du clocher qui ont été également fragilisés. En 1902, les travaux concernent cette fois le carrelage du choeur, entièrement refait, les escaliers du clocher à nouveau et les marches du grand perron. Dans le courant du 20e siècle, l'espace au sud du choeur a été coupé en deux dans le sens de la hauteur : aujourd'hui une salle de catéchèse occupe le rez-de-chaussée.

L'ancien cimetière se trouvait à côté de l'ancienne église paroissiale : dans une visite pastorale de 1708, l'évêque indique que le cimetière "entoure l'église" et qu'il se trouve sur un terrain "irrégulier" entre l'église et la chapelle des pénitents. En 1764, il est décrit comme en bon état mais trop petit, on ne peut cependant l'agrandir car le seigneur de Saint-André le trouve trop proche de son château. Dans une visite pastorale de 1858, le curé mentionne le futur transfert du cimetière, le terrain ayant été acheté par l'administration municipale. Dans la visite suivante de 1866, le cimetière a été transféré.

Une chapelle de pénitents blancs existait en effet à Saint-André où la confrérie est très active aux 17e et 18e siècles. Elle se trouvait juste au sud du cimetière qui entourait l'église ; elle a été démolie au 19e siècle.

II Description

L'église a été édifiée au centre du village, le choeur à l'ouest. Il s'agit d'un édifice de plan en croix latine avec transept peu débordant. La nef compte trois travées séparées par des doubleaux plats reposant sur des pilastres engagés et est couverte d'une voûte en berceau. Elle est prolongée par un choeur assez profond couvert par une coupole sur pendentifs et se terminant par une abside à pans coupés voûtée en cul-de-four. Le sol est couvert de carreaux de terre cuite de production locale dans la nef et le transept, de carreaux ciments dans le choeur, par ailleurs surélevé, on y accède par un emmarchement à deux degrés. La nef éclairée par deux baies en plein cintre au nord et au sud et par un oculus sur la façade ouest, chaque bras du transept possède également une baie en plein cintre, enfin l'abside est ouverte également par deux baies identiques. L'ensemble de l'intérieur de l'église est orné d'un décor peint.

La façade est, ouvrant sur la place Charles-Bron est structurée par un décor de pierre de taille : chaînage d'angle, soubassement, bandeau et encadrement des ouvertures. Celui de la porte d'entrée est particulièrement travaillé : encadrement en plate-bandes surmonté d'un fronton triangulaire reposant sur les pilastres engagés à impostes. Les autres murs de l'église sont couverts d'un enduit à pierres vues avec chaînes d'angles.

La décision de construire une nouvelle église paroissiale à Saint-André est prise par le conseil municipal le le 8 février 1846. Les plans et devis établis par l'architecte Piattini sont approuvés le 7 mars 1847, pour une adjudication des travaux le 11 avril de la même année. Les travaux sont exécutés par l'entrepreneur Laurent-François Brunias, maître maçon domicilié à Mézel, et surveillés par Piattini. La première messe est célébrée dans l'église le 3 novembre 1848 tandis que la réception des travaux a lieu le 12 août 1849.

L'église a été édifiée au centre du village, le choeur à l'ouest. Il s'agit d'un édifice de plan en croix latine avec transept peu débordant. La nef compte 3 travées séparées par des doubleaux plats reposant sur des pilastres engagés et est couverte d'une voûte en berceau. Elle est prolongée par un choeur assez profond couvert par une coupole sur pendentifs et se terminant par une abside à pans coupés voûtée en cul-de-four. Le sol est couvert de carreaux de terre cuite de production locale dans la nef et le transept, de carreaux ciments dans le choeur, par ailleurs surélevé, on y accède par un emmarchement à deux degrés. La nef éclairée par 2 baies en plein cintre au nord et au sud et part un oculus sur la façade ouest, chaque bras du transept possède également une baie en plein cintre, enfin l'abside est ouverte également par deux baies identiques. L'ensemble de l'intérieur de l'église est orné d'un décor peint. La façade ouest, ouvrant sur la place Charles-Bron est structuré par un décor de pierre de taille : chaînage d'angle de pierres de tailles, soubassement, bandeau et encadrement des ouvertures. Celui de la porte d'entrée est particulièrement travaillé : encadrement en plate-bandes surmonté d'un fronton triangulaire reposant sur les pilastres engagés à impostes. Les autres murs de l'église sont couverts d'un enduit à pierres vues avec chaînes d'angles.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit partiel
  • Toits
    ciment amiante en couverture (incertitude)
  • Plans
    plan en croix latine
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez. 1697-1707. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 17.

    Visite du 13 juin 1697.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1708-1723. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 18.

    Visites de 1708, de 1718, de 1722.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Senez, 1745-1753, 1764 à 1768, 1775, 1779 à 1781, 1785 à 1788. Registre tenu successivement par Louis Jacques François de Vocance (évêque de Senez de 1741 à1756), Antoine-Joseph D'Amat de Volx (évêque de Senez de 1757 à 1771), Étienne François Xavier des Michels de Champorcin (évêque de Senez de 1771 à 1773), Jean-Baptiste Charles Marie de Beauvais (évêque de Senez de 1774 à 1783), Sixte-Louis-Constance Ruffo (Roux) de Bonneval (évêque de Senez de 1783 à 1784), Jean-Joseph-Victor de Castellane-Adhémar (évêque de Senez de 1784 à 1788). Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 G 19

    Visites du 7 septembre 1753, du 7 mai 1764, du 22 avril 1775, du 28 juin 1785
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Digne, doyennés de Peyruis, Reillane, Riez, Saint-André. 1840-1879. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 90.

    Visites du 26 avril 1858, du 20 octobre 1865, du 8 mai 1866, du 8 mai 1870 et du 22 octobre 1876.
  • Documents concernant la construction de l'église paroissiale de Saint-André. 1841-1902. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 396.

    Voir détail du dépouillement des archives en annexe.
  • Avis du comité des bâtiments civils au sujet des réparations à faire à l'église paroissiale. 5 mars 1902. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 396.

    Avis favorable pour les travaux de réparations pour la somme de 1100 francs : "le carrelage du choeur [...], les escaliers conduisant au clocher ainsi que les marches du grand perron d'entrée se trouvant en fort mauvais état et présentant de réels dangers".
  • Extrait des registres des sentences de visite de l'évêché de Senez. Paroisses de Saint-André et Méouilles. 7 septembre 1708. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne : E DEP 173 / 004.

  • Questionnaire sur l'état des paroisses du diocèse de Digne, cantons de Reillanne à Volonne. 1840. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 78.

    Paroisse de Saint-André, 1840.
  • Correspondance et rapports des curés doyens à l'évêché (doyennés de Peyruis à Volonne). 1838-1905.. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 65.

    Les curés doyens envoient à leur évêque à Digne des renseignements généraux sur le doyenné en général et sur chaque paroisse en particulier.
  • Extrait du registre des délilbérations du conseil de fabrique de Saint-André. 1842 et 1901. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 0 396.

    Deux délibérations, de 1842 et de 1901, classées dans la série O concernent l'église paroissiale de Saint-André. Cf. annexe.
  • Comptes de la fabrique de l'église paroissiale de Saint-André. Archives paroissiales, Saint-André-les-Alpes : non coté.

    Les comptes de la fabrique mentionnent des reçus : en 1887, pour les peintures de l'église, en 1888 pour la balustrade (sans doute de la tribune) réalisée par M Hermelin, en 1889 pour le parquet de la sacristie réalisé en bois de mélèze par le menuisier Collomp demeurant à Saint-André.
  • Inventaires des biens des fabriques des paroisses de l'arrondissement de Castellane dressés en exécution de l'article 3 de la loi du 9 décembre 1905. 1906. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 V 65

    Inventaire des biens de l'église paroissiale et rappel de l'histoire de sa construction, 25 janvier 1906
  • MONTAGNIER, Jean. Si Saint-André m'était conté... Archives communales, Saint-André-les-Alpes : non coté.

    "Il existait à Saint-André six confréries. L'église, en mauvait état, est démolie en 1848 et refaite au fond de la place consacrée en 1857. Le roi Louis-Philippe a donné des fonds à l'abbé Corvolan pour aider cette réalisation".

Bibliographie

  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse de Senez. Paris : Imprimerie nationale, 1923.

    Dans les pouillés, mentions vers 1300 "ecclesia de Sancto Andrea".
  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 383-384 : Historique de la construction et description de l'église paroissiale.
  • COLLOMP, Alain. La maison du père : famille et village en Haute-Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : P.U.F., 1983.

    p. 321-337.
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 480 : L'église paroissiale "sous le titre de saint André, n'était dans le principe qu'une simple chapelle rurale, que l'on agrandit au fur et à mesure que la population augmentait. Elle a été reconstruite à neuf dans ces dernières années, et décorée avec beaucoup de goût".
  • GEAN, Jacky, GIORDANENGO, Jean. A l'ombre du clocher. Histoire d'un pays entre Var et Verdon. Breil-sur-Roya : Les Editions du Cabri, 1997. 207 p. : ill.

    p. 192 Histoire de la construction.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Saint-André-les-Alpes. 1838. / Dessin à l'encre. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 073 / 001 à 028. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : AC 173 / 001 à 031 et 105 Fi 173 / 21.

    Section D19, parcelle 23.
  • Haute Vallée du Verdon / Saint-André-les-Alpes / Place de l'église sous la neige. / Carte postale, Edit. Louis Gibert, 4e quart 19e siècle (?). Collection particulière.

  • Saint-André-les-Alpes / Place de l'église. / Carte postale, Edit. Vial, Edit. Brun. Collection particulière.

  • Haute Vallée du Verdon / St-André-les-Alpes - Station estivale / Place l'église - effet de neige. / Carte postale, Edit. Louis Gibert, 2e moitié 19e siècle. Collection particulière.

  • St-André-les-Alpes - Place de l'église. / Carte postale, Edit. Louis Gibert, 2e moitié 19e siècle. Collection particulière.

  • Les plus beaux sites des Alpes / Route des Alpes de Nice à Digne - Saint-André-les-Alpes (B.-A.). / Carte postale, Edit. Vial, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • [Saint-André-les-Alpes. Vue générale de l'église depuis le nord-ouest]. / Cartes postale, Edit. Yvon, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

  • Haute Vallée du Verdon / St-André-les-Alpes - Station estivale (alt. 892 m) - Intérieur de l'église. / Carte postale, Edit. Louis Gibert, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

Annexes

  • Transcription des archives de la série G des archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence concernant l'église paroissiale Saint-André de Saint-André-les-Alpes
  • Transcription des archives de la série O des archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence concernant l'église paroissiale Saint-André de Saint-André-les-Alpes
  • Transcription des archives de la série V des archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence concernant l'église paroissiale Saint-André de Saint-André-les-Alpes
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Masson-Lautier Maïna
Masson-Lautier Maïna

Conservateur du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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