Les recteurs décident de faire peindre 7 portraits par le peintre Rougiès (ou Rougier) lors de la séance du 17 février 1778 : ceux de Jean Let (ou Lect) [référence du dossier : IM83003488], de Maurice Cabrol [référence du dossier : [IM83003505], de Claude Garcin [référence du dossier : IM83003490], d'Honoré Roquebrune [référence du dossier : IM83003500], et ceux (disparus) de Madame Pena Roquebrune, de l'ermite Jean-Pierre Brémond, ainsi que du travailleur Antoine Maunier. L'artiste est de Trets et les recteurs précisent qu'il faudra le "porter à venir faire les portraits". Ceux-ci doivent être exposés dans le salon où les recteurs se réunissent. Le 5 avril 1778, ils ajoutent à cette commande les portraits de Jean-Baptiste Coquilhat [référence du dossier : IM83003506], et de Suzanne de Fabri. Le portrait est donc réalisé à titre posthume par Rougier, qui est payé par mandat du 12 mai 1778, pour 9 portraits à 18 livres pièce.
Le tableau exprime la reconnaissance du bureau de l'hôpital de Rians à la suite du legs du prêtre et chanoine de la collégiale marseillaise de Notre-Dame-des-Accoules, Jean Let, le 28 mai 1775, année de son décès. Le testament est daté du 5 mars 1766 (notaire Ollivier, Marseille) et stipule que Jean Let lègue une rente foncière de 18 livres 15 sols qu'un travailleur de Rians, lui ayant acheté une partie de maison, doit payer annuellement. L'inventaire sommaire des archives de l'hôpital antérieures à 1790 indique un montant total de 375 livres. Le legs se fait à condition de célébrer une grand'messe annuelle pour le repos de l'âme du donateur, à perpétuité, dans la chapelle de l'hôpital.
Le peintre Joseph Rougier, ou Rougiès, de Trets (Bouches-du-Rhône) peint neuf portraits des bienfaiteurs de l'hôpital de Rians en 1778. Beau-père du peintre tretsois Joseph Amalbert, il naît en 1712 et meurt en 1787 (Varrot, 2020).