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Présentation de la commune de Cavaillon
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

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    Cavaillon
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    • Commune : Cavaillon

INTRODUCTION

C'est la colline Saint-Jacques qui a été le premier lieu d'habitat dès l'époque néolithique. La tribu celte des Cavares vint ensuite y établir un oppidum dont les relations commerciales avec Massalia (Marseil­le) sont attestées par de nombreuses pièces de monnaie trouvées sur ce site. Le nom de Cavaillon à l'époque des Cavares, Caballion ou Cabellio, devient Cabellio civitas avec l'occupation romaine qui crée une nouvelle ville au pied de la colline dont le seul vestige vi­sible est l'arc.

Après la période des invasions barbares, Cavaillon passa successive­ment dans le domaine des rois de Bourgogne, des comtes d'Arles et de Provence puis au 12e siècle sous la dépendance des comtes de Toulou­se. Enfin en 1274, elle devint partie intégrante du Comtat Venaissin, territoire pontifical, annexé à la France en 1791.

Cité épiscopale depuis le 4e siècle, la ville conservera ce titre jusqu'à la Révolution de 1789.

En 1562, le baron des Adrets, à la tête d'une troupe de protestants envahit la ville et ravagea la cathédrale et le couvent des Dominicains.

Cavaillon souffrit d'une terrible épidémie de peste en 1636 (en 1628 ou 1629, selon R. Bailly) mais fut épargnée par celle de 1720.

La ville possédait de nombreuses maisons religieuses et trois confréries de pénitents. A partir de 1624, la communauté juive de Cavaillon figure parmi les quatre seules communautés juives du Comtat autorisées par le Pape. C'est la plus petite d'entre elles. Attestée dès le 11e siècle, elle a bâti une très belle synagogue au 18e siècle qui constitue un des beaux monuments de la ville.

La renommée de la ville tient essentiellement à son activité agri­cole et à la production de melons dont elle est devenue la capitale.

La fertilité de cette région est due à la présence des eaux de la Durance (dont le droit de déviation pour les riverains remonte à 1171) et à un important système d'irrigation perfectionné au 19e siècle.

En 1857 on trouve à Cavaillon : "un hospice, un bureau de bienfai­sance, une caisse d'épargne autorisée le 26 août 1839, une brigade à cheval, des Doctrinaires (...) un marché le lundi remontant au 23 dé­cembre 1516 et 4 foires par an (...)".

Le passage de Léon Gambetta dans la ville en 1876 a été suivi de l'érection d'un monument en son honneur en 1907.

Cavaillon est la patrie de Philippe de Cabassole nomme évêque en sa ville en 1334, de César de Bus (1544-1607) fondateur d'institutions religieuses, du comte Joseph Chabran (1763-1844) lieutenant-général.

La commune de Cavaillon s'étend sur 4 758 hectares.

Elle est bordée par les communes vauclusiennes suivantes :

- au nord, Caumont-sur-Durance, Le Thor, L'Isle-sur-la-Sorgue

- à l'est, Robion, Taillades

- au sud, Cheval-Blanc (qui lui était rattachée jusqu'en 1790)

Elle est aussi bordée par trois communes des Bouches-du-Rhône :

- à l'ouest : Orgon, Plan-d'Orgon et Cabannes

Son territoire est constitué de la ville de 16 500 habitants au sud-ouest, d'un hameau, les Vignères, en limite nord de commune, en partie sur Le Thor, et d'un habitat dispersé dense de 4 132 habitants.

HISTORIQUE

Moyen Age

Un dépouillement de registres notariés de la première moitié du 14e siècle (H. Perretti) et le plan de 1414 (M. Zerner) donnent une image du terroir de Cavaillon au Moyen Age. On y voit l'extrême importance de ce qui a toujours fait l’essentiel de son économie : la terre.

Les terres labourables prédominaient alors (74% de la superficie cultivée), occupées essentiellement par des céréales. La vigne occupait 13% des surfaces cultivées, destinée à la consommation familiale du vin mais aussi à la spéculation. Les prés étaient en petit nombre car l'élevage était peu important, limité aux mulets, porcs, chèvres et moutons. Les jardins, très nombreux et minuscules étaient essentiellement des jardins familiaux. Le terroir bénéficiait déjà d'un système d'irrigation avec le canal Saint-Julien. En effet, en 1171, l'évêque de Cavaillon avait reçu du comte de Toulouse et du marquis de Provence le droit de dériver les eaux de la Durance pour alimenter les moulins épiscopaux. Ce canal, dit canal du moulin de Saint-Julien ou canal Saint-Julien, fut utilisé ensuite pour l'arrosage des terres avec une concession par l'évêque à la communauté de Cavaillon de l'usage des eaux en 1235. Un siècle plus tard, un droit de copropriété prévoyait un partage des eaux selon la saison (l'hiver elles alimentaient les moulins épiscopaux, l'été, elles irriguaient les terres des paysans). Chaque usager pouvait dériver les eaux dans son champ pourvu qu'il les ramenât ensuite au canal principal.

Le canal Saint-Julien commençait 5 kilomètres en amont de Cavaillon, longeait le Lubéron pour s'infléchir ensuite vers le nord en direction de la ville où il contournait la colline Saint-Jacques pour se jeter dans le Coulon. Au 14e siècle, les terres au nord du Coulon (H. Perretti, p. 303) ne bénéficiaient donc pas de l'irrigation. (Ce n'est qu'au 16e siècle qu'un petit aqueduc de bois, le pont aqueduc dit La Canaù (Référence du dossier : IA84000608) permit au canal Saint-Julien de traverser la rivière.)

L'intégralité du territoire était donc loin d'être exploité. En 1414 (M. Zerner, p. 10), cela représentait seulement un quart de la superficie cultivée au 18e siècle, situé pour moitié dans ou à proximité des murs et dans la zone qui constitue les faubourgs actuels, le reste étant constitué de cultures extrêmement discontinues (dont les quartiers des Vignères, des Fugueirolles et des Banquets).

Les cultures demandant le plus de travail étaient le plus près de la ville. Les jardins étaient à l'intérieur des murs, en couronne autour de l'enceinte ou à proximité du canal (avec les vergers). Le Coulon, qui faisait barrière au canal Saint-Julien, définissait une zone irriguée au sud, une zone sèche au nord, ceci se traduisant par l'association vignes-vergers-jardins au sud et vignes-céréales, avec prédominance de ces dernières, au nord. Les près, minoritaires, occupaient une bande étroite le long de la Durance, au sud.

L'agriculture était prospère. La noblesse et le clergé étaient majoritairement propriétaires du sol. Le monde paysan présentait une diversité de condition mais était émancipé juridiquement. Près de la ville, les terres étaient aux mains des habitants, mis à part certains lieux appartenant à l'évêque : Clausum Episcopi, Bosco Domini. Plus loin, les grandes parcelles étaient souvent aux mains d'étrangers (petite noblesse des alentours) et biens d'église.

Ancien régime

Le melon, qui fera la célébrité de la ville au 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle, est apparu dès le 15e siècle. Le 16e siècle a vu l'acclimatation de nouvelles cultures. Le mûrier permettra ainsi à la soie de devenir l'une des principales richesses du pays, surtout au 18e siècle, où il bordait champs et routes.

Au début du 18e siècle, l'extension maximale des cultures était atteinte, avec toujours une prédominance des champs, les vignes associées aux semences atteignant 14% et les prés occupant la même superficie qu'au 15e siècle. Le plan de 1722 (M. Zerner, p. 7) montre la présence de grands jardins qui étaient peut-être déjà des jardins de rapport. En 1760, l'abbé d'Expilly (M. Zerner, p. 11) notait qu'aucune parcelle de terre n'était alors inculte. Ces cultures seront favorisées par l'aménagement du canal du Cabedan en 1765.

Le nombre de bêtes à laine était alors élevé et alimentait un artisanat local.

Epoque moderne

A la fin de l'ancien régime, toutes les conditions étaient réunies pour une mutation et la mise en place d'une agriculture maraîchère moderne et prospère, fondée sur les légumes et primeurs, qui fera l'originalité et la richesse de cette partie du Comtat Venaissin, lui permettra de s'adapter aux nouvelles demandes, aux nouvelles possibilités liées au développement des transports et d'affronter avec succès les crises de la fin du 19e siècle et même d'y trouver l'occasion d'un nouvel essor.

Nous avons vu que le mouvement était vraisemblablement amorcé dès le début du 18ème siècle et même que le maraîchage en tant que culture intensive des légumes était déjà pratiqué dans la région de Cavaillon depuis fort longtemps comme en témoignent des textes médiévaux. La cause de cette croissance était la richesse naturelle du terroir, accentuée par un réseau serré de canaux d'irrigation : canal Saint­ Julien, canal du Cabedan Vieux, canal du Plan oriental, auxquels s'ajouteront en 1818 le canal des Fugueyrolles qui reçoit les eaux de fuite des différentes branches du canal Saint-Julien et le canal des Vergers (1824-1825) à l'usage des terrains situés au pied nord de Saint-Jacques. A la fin du 18e siècle, nulle part en Vaucluse les cultures étaient plus intensives et la jachère plus réduite. Les produits du jardinage étaient commercialisés à une échelle régionale et Achard en 1788 nous dit : "Le territoire de Cavaillon est le jardin de la Provence : sans parler des mûriers qu'on y cultive avec soin et qui facilitent l'éducation des vers à soie, on y recueille une quantité étonnante d'artichauts, de pois verts, d'ail et de fruits excellents, surtout des pêches. Les habitants mettent à profit le plus petit coin de terre et leur industrie, jointe à l'engrais que procurent les eaux limoneuses de la Durance, fait valoir un terrain précieux et contribue à la richesse du pays".

Comment s'est opérée cette mutation ? Dans la première moitié du 19e siècle, les céréales vivrières furent complètement supplantées par les cultures commerciales : fruits et légumes, vin, sériciculture, garance. L'industrie de la soie fut à son apogée sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. L'élevage des vers à soie se pratiquait de façon généralisée sur des claies de canisses installées dans tous les greniers. La culture de la garance, quant à elle, avait été introduite en France au milieu du 18e siècle et en 1860, le Comtat fournissait la moitié de la production mondiale.

La propriété était structurée en petites exploitations, de petits paysans étant propriétaires des terres qu'ils cultivaient. En 1830, la grande propriété (plus d'une trentaine d'hectares) occupait une position tout à fait médiocre.

En 1862, le canton de Cavaillon détenait le record pour le département de Vaucluse du revenu à l'hectare cultivé ; ce sera toujours le cas en 1929 (C. Mesliand, p. 355).

Cette agriculture moderne et dynamique résistera bien aux crises de l'agriculture provençale de la fin du 19e siècle : attaque du phylloxéra vers 1860, maladie des vers à soie et crise de la garance. La sériciculture périclita sous le Second Empire par suite de la maladie du ver à soie et plus tard de l'effondrement des prix consécutif à l'ouverture du marché des soies d'Extrême-Orient. La culture de la garance prit fin à la même époque après la découverte d'un succédané tinctorial.

Ces crises furent pour Cavaillon l'occasion de préciser des orientations nouvelles. Alors qu'ailleurs dans le département, la céréaliculture profita conjoncturellement de la disparition de la garance et de la destruction du vignoble, Cavaillon précisa dès la seconde moitié du 19e siècle sa vocation maraîchère à grande échelle, favorisée par de nouvelles infrastructures. En 1868, la voie ferrée Avignon-Salon passe par Cavaillon. De 1869 à 1875, organisation d'un gros marché de fruits et primeurs. De 1875 à 1920, aménagement du canal de Carpentras. De même, elle profita de son système d'irrigation pour développer son vignoble car la submersion des terres était l'un des moyens de lutter contre le phylloxera avant le greffage sur plants américains. La viticulture devint une orientation majeure de son agriculture complétée au début du siècle par la production de raisins de table. C'est à ce moment que l'on vit entre autre le développement du hameau des Vignères et des domaines du nord de la commune.

Cette bonne adaptation permit au revenu par exploitation de doubler de 1892 à 1912 et au canton de Cavaillon de se trouver en tête du département de Vaucluse pour la valeur moyenne d'une succession pour les périodes 1900-1910 et 1930-1938. Vers 1900, les exploitations s'étendaient sur une surface de 1 à 5 hectares et étaient majoritairement en faire valoir direct. On observera cependant une tendance à la concentration de la propriété en une classe de moyens propriétaires et un faible taux de dépopulation rurale.

Lorsqu'éclate la guerre en 1914, la paysannerie cavaillonnaise était entrée de plain­ pied dans une agriculture spécialisée et diversifiée dont les productions s'écoulaient depuis le marché de Cavaillon vers les grands centres urbains de consommation français et étrangers. Entre les deux guerres, un courant d'immigration, déjà amorcé au début du siècle et la motorisation des transports permirent une hausse de la productivité.

Évolution récente

Le Bas-Comtat était devenu la première région de France pour la production des fruits et légumes. Toutefois, le triomphe de cette agriculture commercialisée avait principalement comme faiblesse de placer le producteur dans la dépendance directe des marchés. Ainsi, peu à peu, les vergers ont pris la place de la vigne et des cultures maraîchères et ont conquis les nouvelles terres basses et humides.

La disparition quasi totale de la production viticole est bien notable dans le déclin d'un hameau comme les Vignères, dont toute l'activité en découlait : sur les cinq débits de boissons qui accueillaient le personnel lié aux différents travaux (vendangeurs venus d'ailleurs, employés des différentes caves), seuls deux subsistent et la cave coopérative est désormais désaffectée. Les différents domaines viticoles de la commune se sont reconvertis.

La pomme est quasiment devenue la monoculture de la région de Cavaillon. Actuellement son âge d'or semble cependant passé. Avec la dégradation du marché, la superficie du verger se contracte et l'on voit l'apparition de jachères.

Cavaillon est touché de plein fouet par la crise qui touche l'ensemble de l'agriculture française. Seuls résistent encore quelques gros et moyens producteurs qui ont pu diversifier les variétés et installer des chaufferies permettant le mûrissement artificiel des fruits. Les petits maraîchers nous sont apparus comme un monde en voie de disparition représenté principalement par des quinquagénaires ou sexagénaires souvent en pré-retraite.

CONCLUSION

Nous avons vu que la région de Cavaillon se caractérise par une très ancienne mise en culture avec une spécialisation très précoce (18e siècle) dans le maraîchage et de grandes facultés d'adaptation qui lui permirent de surmonter les crises de la fin du 19e siècle mais non celles de la période actuelle.

Ce type de mise en valeur a façonné un paysage très identifiable marqué par le morcellement : petites parcelles protégées du mistral par des haies végétales, bordées de rigoles d'irrigation et desservies par un réseau dense de chemins d'exploitation.

L'irrigation s'est mise en place dès le Moyen Age. Aux tracés des canaux importants précédemment cités s'ajoute tout un réseau de canaux secondaires irrigant chaque parcelle avec un système de petites vannes, les martelières, et de rigoles serpentant entre les planches de légumes, les filioles.

Lié à la culture maraîchère comtadine, le cyprès joue le rôle de brise-vent probablement depuis la première moitié du 19e siècle mais surtout depuis le Second Empire. Il découpe le paysage en bandes parallèles est-ouest totalement indépendantes du parcellaire car il n'a jamais valeur de clôture. Il est complété au bas par des alignements de tiges de cannes coupées et séchées créant un microclimat qui entraîne des différences de cultures suivant la position du lopin au nord ou au sud de la haie (différence d'ensoleillement et de température). Ces cannes peuvent aussi être employées en haies vives bordant les rigoles d'irrigation et dont les tiges serrées peuvent s'élever jusqu'à 5 mètres de hauteur. Dans une période plus récente, le peuplier a été progressivement introduit à la place du cyprès.

Cette agriculture a également favorisé la mise en place d'un habitat dense et caractéristique.

La commune de Cavaillon occupe une plaine alluviale riche, presque entièrement cultivable, anciennement mise en valeur par un réseau dense de canaux d'irrigation depuis le 13e siècle. Au milieu du 14e siècle, le terroir de Cavaillon possède 74% de terres labourables, 13% de vignes, avec des prés en petit nombre. Le 16e siècle a vu l'acclimatation de nouvelles cultures : melon et mûriers. Au début du 18e siècle, l'extension maximale des cultures était atteinte. Ces cultures seront favorisées par l'aménagement du canal du Cabedan en 1765 et dès la fin du 18e siècle, les produits sont commercialisés à l'échelle régionale. D'autres aménagements hydrauliques au 19e siècle permettent de passer de la culture vivrière à la culture intensive : fruits et légumes, vin, garance ; l'élevage des vers à soie est à son apogée sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. La propriété est alors structurée en petites exploitations et les propriétaires sont de petits paysans. En 1862, le canton de Cavaillon détenait le record pour le département de Vaucluse du revenu à l'hectare cultivé. Cette agriculture moderne et dynamique résistera bien aux crises de la fin du 19e siècle car les activités qui disparaissent (garance, sériculture) sont remplacés par les produits qui restent sa vocation, le maraîchage, encore activé par les infrastructures nouvelles qui permettent de nouveaux débouchés : en 1868, voie ferrée Avignon-Salon, de 1875 à 1920 aménagement du canal de Cavaillon. Le vin et le raisin de table se développent également. Vers 1900 les exploitations ont une moyenne de 1 à 5 hectares et on note une tendance à la concentration de la propriété. Entre les deux guerres, l'immigration et la motorisation des transports permettent une hausse de la productivité. Après guerre, disparition de la production viticole. Aujourd'hui, la pomme est quasiment devenue la monoculture de la région. Cavaillon est touché de plein fouet par la crise qui touche l'ensemble de l'agriculture française et seuls quelques moyens et gros producteurs qui ont pu diversifier les variétés et installer des chaufferies permettant le mûrissement artificiel des fruits résistent encore.

Morphologiquement, Cavaillon est une plaine alluviale au sud de la plaine comtadine, à la confluence de la Durance, qui limite la commune à l'ouest, et du Coulon qui la traverse d'est en ouest. Au sud-est, la plaine butte sur les contreforts occidentaux du Lubéron. C'est un terroir riche, presque entièrement cultivable, (si l'on excepte les zones de collines de Saint-Jacques et de Vidauque), d'ancienne mise en valeur favorisée par un réseau dense de canaux d'irrigation La mise en valeur des terres a façonné un paysage très identifiable marqué par le morcellement : petites parcelles protégées du mistral par des haies végétales, bordées de rigoles d'irrigation et desservies par un réseau dense de chemins d'exploitation. Au tracé des canaux importants précédemment cités s'ajoute tout un réseau de canaux secondaires irrigant chaque parcelle avec un système de petites vannes, les martelières, et de rigoles serpentant entre les planches de légumes, les filioles. Le cyprès joue le rôle de brise-vent surtout depuis le Second Empire. Il découpe le paysage en bandes parallèles est-ouest totalement indépendantes du parcellaire, car il n'a jamais valeur de clôture. Il est complété au bas par des alignements de tiges de cannes coupées et séchées créant un microclimat (ensoleillement et température) qui entraîne des différences de cultures selon la position du lopin au nord ou au sud de la haie. Dans une période plus récente, le peuplier a été progressivement introduit à la place du cyprès. Cette agriculture a également favorisé la mise en place d'un habitat dense et caractéristique.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

  • BAILLY, Robert. Dictionnaire des communes de Vaucluse. Avignon : A. Barthélémy, 1961, 2e éd., 1986. 475 p.

  • CHIFFOLEAU, Jacques. L'espace urbain et l'espace régional de Cavaillon vers 1320-1340. Dans : Provence Historique, tome XXVI, 1976.

    p. 287
  • COURTET, Jules. Dictionnaire géographique, historique, archéologique et biographique des communes du département du Vaucluse. Avignon : Bonnet fils, 1857, 385 p.

    Cavaillon
  • DUMOULIN, André. Visite des monuments et musées de la ville de Cavaillon. Cavaillon : 1983, 56 p.

  • MESLIAND, Claude. Un modèle de croissance : l'agriculture cavaillonnaise (XIX-XXème siècles). Dans : Provence Historique, tome XXVI, fascicule n° 106, octobre-décembre 1976.

    p. 349
  • PERRETTI, Henri. Cavaillon au début du XVIème siècle. Étude économique et sociale. Dans : Provence Historique, tome XXVI, fascicule n° 106, octobre-décembre 1976.

    p. 301
  • ROLLAND, Henri. Les armoiries de Cavaillon. Dans : Mémoire de l'Académie de Vaucluse, 1936, 187 p.

  • ZERNER, M. Mise en valeur des terres et population dans le Midi à la fin du Moyen Âge : comparaison avec le XVIIIème siècle, d'après les cadastres de Cavaillon et sa région. Dans : Provence Historique, tome XXVI, fascicule n° 103, janvier-mars 1976.

Date d'enquête 1992 ; Date(s) de rédaction 2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Bonan Aurélie
Bonan Aurélie

Chercheur Inventaire Région Sud, à partir de février 2013.

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