Dossier d’œuvre architecture IA84000178 | Réalisé par
Fray François
Fray François

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1968 à 2004.

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Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
Eglise paroissiale Saint-Martin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pertuis
  • Commune Ansouis
  • Cadastre 1934 E 107  ; 1836 E 125
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Martin

HISTORIQUE

L'église paroissiale d'Ansouis apparaît dans les textes vers la fin du XIe siècle (1092 ?) comme une dépendance du chapitre cathédral d'Aix, dont elle constitua jusqu'à la Révolution l'une des principales prébendes. L'édifice actuel peut difficilement être daté en l'absence de textes précis, mais n'est probablement pas antérieur à la fin du XIIIe siècle, car il est adossé à l'intérieur de la première enceinte urbaine, dont la courtine lui sert d'élévation antérieure et dont les archères ont alors été murées (le couloir de desserte des archères figurant sur le plan des M.H. est de pure imagination). Il se compose d'une nef de trois travées et d'un vaisseau transversal voûtés en berceau brisé. Le vaisseau, que complète une abside de plan carré encadrée de deux absidioles - dont(une condamnée et l'autre transformée en sacristie constitue peut-être un vestige d'un précédent édifice : on y remarque de nombreuses marques de tâcherons (absentes de la nef) et divers éléments sculptés, cordons et impostes ornés de motifs géométriques et végétaux, culots figurant des têtes humaines ou animales, apparemment remployés dans la construction. La présence du mur d'enceinte a imposé une importante distorsion de plan entre le chœur (vaisseau transversal et abside) et la nef, qui a sans doute remplacé une précédente nef plus petite, non appuyée contre l'enceinte. L'élévation antérieure, percée d'une porte dont l'archivolte retombe sur deux colonnettes, conserve sept de ses archères. Un clocher-mur percé de quatre baies surmonte l'arc triomphal.

Cette église, bâtie vraisemblablement à l'époque où le village connaissait son maximum démographique, n'a pas été agrandie par la suite et n'a subi que quelques remaniements de détail. On a notamment relevé les murs ouest, sud et est par dessus la toiture avec des pierres à bossages rustiques provenant selon toute probabilité du château : cet aménagement doit être mis en relation avec la démolition, au cours du XVIe siècle, de la partie méridionale de l'enceinte castrale et son remplacement par l'ancienne enceinte urbaine du XIIIe siècle ; la surélévation des murs eut pour but de fortifier l'église, complétant ainsi le nouveau système défensif renforcé par le bastion construit immédiatement à l'est de l'église, et possédait peut-être un couronnement crénelé à la place de l'actuelle murette en blocage.

Du XIVe au XVIIIe siècle, les procès-verbaux des visites pastorales successives montrent que l'église fut régulièrement entretenue, les réparations les plus fréquentes et les plus onéreuses concernant la toiture en lauzes et l'ornementation des autels dont le nombre s'éleva progressivement jusqu'à neuf (en 1620). La présence du château au nord, l'exiguïté du cimetière (actuelle place) au sud rendaient impossible la construction de chapelles latérales. Pour gagner un peu d'espace, les paroissiens se contentèrent d'édifier des tribunes : il y en avait trois en 1620 (deux dans la nef, une dans le chœur, toutes démolies par la suite) ; on voit encore dans la première travée de la nef l'arrachement d'une quatrième tribune,dont l'aménagement semble dater,comme la reprise en blocage du mur occidental, du XVIIe siècle. Édifice inscrit à l'inventaire supplémentaire des M.H. en1925.

DESCRIPTION

Situation et composition d'ensemble

L'église paroissiale est située à la limite supérieure et septentrionale du village, au pied des terrasses du château.

Elle est accessible par la place de l’Église ; à l'ouest elle ouvre sur un étroit passage dallé bordé par une forte dénivellation ; au nord et à l'est , elle est contiguë à des dispositions actuellement enterrées du château et recouvertes par des jardins en terrasses. Sa façade antérieure est un fragment de la première enceinte du village. (Cf. IA84000176)

Matériaux et leur mise en œuvre

L'ensemble de l'édifice est construit en petit appareil de calcaire coquillier jaune.

- Sur la façade sud, parement de l'ancienne enceinte surmonté de plusieurs assises de bossages rustiques dont quatre seulement retournent du côté ouest ; au-dessus, murette de blocage.

- A l'intérieur, appareil soigné (murs et voûtes), partiellement masqué par un décor peint.

- Le sol est dallé.

Parti général , plan, coupes et élévations intérieures

Église orientée, constituée d'une nef de trois travées, voûtée en berceau brisé, et d 'un vaisseau transversal de trois travées, voûté en berceau brisé également, sur lequel ouvrent, du côté est, une abside de plan rectangulaire et deux arcs abritant des autels secondaires ; à.droite de l'abside, est établie une sacristie.

La nef est adossée à l'ancien mur d'enceinte (épaisseur : 2, 00 m). Sa voûte est soutenue par deux formerets et deux doubleaux retombant sur des piliers ; les élévations latérales de chaque travée sont creusées d'une grande arcade à double rouleau adossée au mur (collages) dont la seule épaisseur (au moins au sud) contrebute l'ensemble. Le plan des trois travées est irrégulier contrairement à celui du chœur transversal ; la porte ouvre dans la troisième travée.

Le chœur est disposé en biais et dissymétriquement sur la troisième travée de la nef. Son plan serait parfaitement rectangulaire s'il n'était coupé par la façade sud qui en fait un trapèze rectangle. Cette implantation pourrait donc être antérieure à celle de la nef dont les irrégularités indiquent une adaptation difficile."

Le chœur comprend trois travées séparées par des doubleaux et limité par deux formerets. Côté nord, les lambris masquent un creux dont le relevé n'est qu'approximatif ; peut-être était-ce une communication avec quelque partie souterraine du château. Côté est, il semble que la disposition primitive ne corresponde pas à celle de l'abside encadrée de deux arcs secondaires : la sacristie ne doit être séparée par une cloison que depuis relativement peu de temps. Seule l'élévation a un tracé symétrique. Ce vaisseau était éclairé par une fenêtre, actuellement murée, percée au-dessus de la fenêtre actuelle.

- Élévations intérieures

- La nef : les élévations latérales, quoique de dimensions légèrement différentes, sont symétriques. Les murs sont couronnés d'un cordon mouluré orné de palmettes (troisième travée) en ressaut au droit des piliers. Les formerets retombent sur des culots sculptés figurant des têtes humaines. Il convient de noter que la partie inférieure des piliers a été supprimée ou modifiée ; la partie droite de l'élévation nord de la première travée est masquée par un escalier en vis qui conduisait à une tribune (détruite) dont on voit l'arrachement sur le côté sud.

- L'élévation orientale de la nef est entièrement occupée par l'arc triomphal à double rouleau, sans impostes. L' élévation occidentale est sans intérêt, percée de baies plus récentes que le reste de l'édifice.

- Le chœur transversal

- L' élévation orientale : les trois arcs reposent sur deux piliers communs au-dessus desquels leurs doubles rouleaux retombent sur deux petits culots pyramidaux. Le mur est couronné par un cordon en ressaut au droit des doubleaux et formerets et servant de tailloirs à des culots sculptés. Ceux- ci figurent des têtes humaines (premier, deuxième) une tête animale (taureau, bélier?) (troisième) et un motif végétal pyramidal (quatrième). Le cordon se compose de plusieurs motifs juxtaposés sans souci d'ordre : cordelière, palmettes de plusieurs sortes.

- Il en est de même pour l'élévation occidentale mais les culots sont épannelés et le cordon n'est décoré que dans la partie droite.

- L'élévation sud est percée d'une grande fenêtre en plein cintre pratiquée après obturation d'une baie plus étroite, au-dessus.

- L' élévation nord, dont la partie supérieure est masquée par des lambris a été modifiée, dans la partie haute : une large baie segmentaire fut percée, puis de nouveau murée ; ses traces laissent deviner trois baies secondaires (tribune, retable, niches ?).

- Élévations extérieures

- Façade antérieure sud : l'ancien mur d'enceinte, percé d'archères a été surélevé et percé de baies donnant accès et éclairant l'église :

- La porte, précédée d'un large degré semi-circulaire, est en plein cintre, à claveaux extradossés , ornée de deux colonnettes et d'une archivolte de même profil que les piédroits ; les chapiteaux, abîmés, s'ornent de feuillages.

- Les fenêtres, modernes, en plein cintre, éclairent la deuxième travée de la nef, le chœur transversal et la sacristie.

- La murette en blocage qui couronne la façade masque la toiture.

- Façade latérale ouest : construite en grande partie en blocage, elle est percée d'une porte en segment chanfreiné et aux piédroits arrondis, d 'un oculus informe et d'une fenêtre moderne.

- Façade nord : non étudiée.

- Le clocher : clocher-arcade percé de quatre baies.

Combles et couverture

Couverture de lauses.

Distribution intérieure

Le mobilier en place fait l'objet de sous-dossiers.

Les murs de la nef sont peints en faux-marbre ou figurent des motifs végétaux ou des draperies. Ceux du chœur sont masqués par des lambris.

NOTE DE SYNTHÈSE

Il semble possible de définir deux campagnes dans la construction de cet édifice :

- la première est celle du vaisseau transversal dont le plan est très régulier, mais dont l'implantation sur l'ancien mur d'enceinte est biaise. Dans l'état actuel, on ne peut définir quels étaient ses accès ou ses communications éventuelles avec le château,

- la deuxième est celle de la nef qui a dû s'adapter à l'enceinte existante (dont on a muré les archères ; deux d'entre elles ayant laissé place à la porte d'entrée) et au vaisseau transversal.

Il convient de remarquer qu ' aucune marque de tâcheron n'existe dans la nef, contrairement au vaisseau du chœur, y compris le côté ouest de son mur occidental (ancienne façade ?).

ANNEXES

Marques et inscriptions

Les murs du vaisseau transversal sont couverts de marques de tâcherons (A), de même que le côté ouest du mur diaphragme, au-dessus de l'arc triomphal. Les claveaux de celui- ci ne portent aucune marque.

Eglise fondée au 11e siècle ; de l'édifice antérieur à celui étudié restent quelques fragments sculptés (cordons, culots) en remploi, probablement du 12e siècle ; l'église actuelle semble avoir été bâtie en même temps que la 1ère enceinte fortifiée ou peu après, dans la 1ère moitié ou au milieu du 13e siècle ; dans la 2e moitié du 13e siècle ou au début du 14e siècle, la nef a été agrandie au détriment du mur d'enceinte, dans lequel on a percé la porte principale ; au 16e siècle, surélévation des murs sud et ouest au moyen de pierres à bossage rustique provenant vraisemblablement d'une partie détruite du château ; au 17e siècle, reprise du mur occidental et construction de 4 tribunes, toutes détruites par la suite ; le volume plafonné de la sacristie, séparé du transept par une mince cloison, correspond peut-être à une ancienne absidiole, dont il faudrait rechercher le pendant au nord de l'abside, dans une partie aujourd'hui inaccessible de l'édifice

Eglise orientée, composée d'une nef de 3 travées, un transept continu et une abside rectangulaire voûtés en berceau brisé ; nef trapézoïdale désaxée par rapport au transept et à l'abside ; dans le transept et la 3e travée de la nef, cordons et culots sculptés à la retombée des voûtes et des doubleaux ; porte d'entrée principale au sud de la 3e travée de la nef, à voussure plein-cintre appareillée en rouleaux à ressauts retombant sur des colonnettes, précédée d'un degré demi circulaire ; sacristie au sud de l'abside ; clocher mur à 2 baies sur l'arc triomphal

  • Murs
    • molasse
    • bossage
    • moyen appareil
  • Toits
    pierre en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon découvert
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • entrelacs
    • palmette
    • tête
    • homme
    • animal
    • feuillage
  • Précision représentations

    sujet : frise d'entrelacs, support : cordon est du transept ; sujet : frise de palmettes, support : cordon est du transept et cordon nord de la 3e travée de la nef ; sujet : tête d'homme, tête d'animal, support : culots du transept et de la 3e travée de la nef ; sujet : feuillage, support : chapiteaux des colonnettes de la porte d'entrée

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1988/10/24
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Etude notariale André Eyrolles, Aix, 13 janvier 1501. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 306 E 427.

  • Etude notariale Muraire, Aix-en-Provence. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 308 E 222, 223, 243, 843.

    17 février 1418 ; 25 novembre 1422 ; 28 septembre 1416 ; f° 97.
  • Etude notariale Zeender, Aix-en-Provence. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 309 E 754.

    1516-1518, f°321.
  • Procès verbaux de visites pastorales du diocèse d'Aix, 1421-1423. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 1 G 201 bis.

  • Archevêché d'Aix, paroisse d'Ansouis, 1525-1772. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 1 G 258.

    pièces 3 à 10, 15, 16, 20.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1485-1486. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1330.

    f° 35.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1535. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1331.

    f° 19.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1582-1583. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1332.

    f° 277 v° - 280 v°.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1620-1621. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1333.

    f° 116-123.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1627-1638. 1632. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1334.

    f° 166 v° - 169.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence,1638-1641. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1335.

    f° 113 v° - 115.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1651-1654. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1336.

    P. 217-223.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1651-1655. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1337.

    f° 45 - 48 v°.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1656-1657. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1338.

    f° 35 v° - 38.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1674-1676. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1341.

    f° 21 - 22 v°.
  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché d'Aix-en-Provence, 1681-1682. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence : 1 G 1342.

    P. 523-526.
  • Inventaire des églises du diocèse d'Aix, ornements et objets du culte, 1642-1681. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 1 G 1354.

    Pièce 4.
  • Procès verbaux et sentences de visites pastorales du diocèse d'Aix, 1340-1345. Archives privées.

    f° 47, 119 v°.

Bibliographie

  • ALBANES, Joseph-Hyacinthe. Gallia Christiana Novissima. Tome 1 : Aix, Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron. Montbéliard : Société anonyme d'imprimerie montbéliardaise, 1899.

    3-5, 13-15, 16-19, 35-37.
  • CLOUZOT, Etienne. Pouillés des provinces d'Aix, d'Arles et d'Embrun. Diocèse d'Aix-en-Provence, dir. Maurice Prou, Paris : Imprimerie nationale, 1923.

    P. 12, 28, 30, 39, 45.
  • Boyer, Jean. La peinture et la gravure à Aix-en-Provence aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles (1530-1790). Dans : Gazette des Beaux-Arts, tome LXXVIII, juillet-septembre 1971, 188 p.

    P. 143-144.
  • GLOTON, Jean-Jacques. Renaissance et baroque à Aix-en-Provence. - Rome : Ecole Française de Rome, 1979, 222 p.

    P. 315, 316, 331.

Documents figurés

  • L'église et l'éperon du château. Carte postale, sd.

Date(s) d'enquête : 1968; Date(s) de rédaction : 1987
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Fray François
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Sauze Elisabeth
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