Au début du 17e siècle, les activités de construction navale sont regroupées au quartier de l'Escalet. L’organisation des chantiers relève de confréries professionnelles qui louent aux constructeurs les équipements de mise à l’eau des navires. L’importance des chantiers ciotadens se manifeste en 1649 par l’établissement à La Ciotat d’un siège d’Amirauté. C’est avec Marseille un chantier reconnu qui fournit son expertise aux chantiers de Toulon et Saint-Tropez.
A partir de 1835, cette activité prend une dimension industrielle sous l'impulsion de Louis Benet dont le chantier associe constructions en bois, coques métalliques, machines à vapeur pour bateaux ou moulins, mais aussi locomotives. Les chantiers Benet sont rachetés en 1851 par la Compagnie des messageries impériales qui assure le service postal du Levant. Les chantiers assure la construction et l’entretien d’une flotte de paquebots des Messageries Maritimes. Des travaux importants contribuent à l’extension du chantier : prolongement du môle neuf (1852), approfondissement du port (1855 puis 1882), construction de nouvelles cales, d’un bassin de radoub (1865-69). En 1916, l'activité est reprise par la Société provençale de constructions navales. De nouveaux ateliers sont aménagés. En 1917, la desserte ferroviaire du chantier est mise en œuvre.
En 1941, sont créés les Chantiers navals de La Ciotat après l’acquisition par le groupe Terrin. Le développement des infrastructures se poursuit : un quai d’armement est aménagé (1943-46). Les chantiers contribuent à la reconstruction de la flotte. Les infrastructures sont modernisées : reconstruction de la cale 2 et de son chemin de roulement (1952), reconstruction de la cale 1(1957) qui intègre dans sa partie basse une forme de radoub. A partir de 1960 les difficultés économiques condamnent l'activité malgré plusieurs restructurations : la NORMED (Société des chantiers du Nord et de la Méditerranée) regroupe les Ateliers et Chantiers de France-Dunkerque, la CNIM (Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée) de La Seyne et les Chantiers Navals de La Ciotat. La fermeture des chantiers est effective en 1987. Depuis 2007 le site est reconverti dans l'entretien de la plaisance de luxe.
Depuis le chantier Benet qui occupait la surface comprise entre les deux môles, les chantiers ont régulièrement étendu leurs moyens de production en modernisant les outils et les infrastructures de production.
En 1941, lors de la création des Chantiers Navals de La Ciotat, les effectifs sont de 2129 salariés. Les chantiers couvrent une superficie de 16 ha dont 4 sont des structures couvertes. A la création de Normed (1982) les effectifs atteignent 3262 personnes. La superficie du chantier couvre 44 ha dont 9 en bâtiments couverts. Le chantier dispose de deux cales équipées de moyens de levage (7 grues entre 5 et 120 t.), d’une forme de radoub équipée de deux portiques (entre 500 et 660 t.) et de 4 grues (entre 20 et 250 t.). Le quai d'armement offre neuf postes d'armement pour une longueur totale de 1300 m équipé de 11 grues de 3 à 9 t.
Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 2004 à 2017.