Dossier d’œuvre architecture IA06004412 | Réalisé par
Vidal Julie (Contributeur)
Vidal Julie

Chargée de mission inventaire du patrimoine culturel du Pays de Vence (06) depuis mars 2021.

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  • inventaire topographique
Ferme dite Bastide de Nougueiret
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) SIVOM Pays de Vence
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vence
  • Commune Coursegoules
  • Lieu-dit Nougueiret
  • Adresse 1000 route de Saint-Barnabé
  • Cadastre 1841 E4 343 à 349  ; 2023 E 718 à 722
  • Dénominations
    ferme
  • Appellations
    Bastide de Nougueiret
  • Parties constituantes non étudiées
    bergerie, fenil, étable, remise, citerne, enclos, aire à battre, four à pain, cuvage, jardin, cellier, entrepôt agricole

Vue d'ensemble prise du sud-est.Vue d'ensemble prise du sud-est.

I. Commentaire historique

L'origine de cette vaste ferme semble remonter au milieu de l’Epoque moderne. L’un des bâtiments les plus anciens de cet ensemble, une bergerie inclue dans le bâtiment du logis à l’ouest (1841 E4 344), présente une date gravée sur le linteau de la porte d’entrée : « 16 IE 1733 ». Cette date va dans le sens d’une implantation réalisée au plus tard au début du 18e siècle, si ce n'est même au 17e siècle.

L’organisation précise de ce groupement est connue à partir de 1841 grâce au plan cadastral napoléonien.

Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 1841 (section E4, parcelles 343 à 349).Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 1841 (section E4, parcelles 343 à 349).

L’état des sections indique que les bâtiments de ce domaine agricole sont répartis entre plusieurs propriétaires forains, c'est-à-dire étrangers à la commune. La ferme (1841 E4 344), l’enclos accolé à l’ouest (1841 E4 343), l’aire à battre au sud (1841 E4 342) et un entrepôt agricole (1841 E4 346) inclus dans une enfilade de quatre dépendances agricoles à l’est (1841 E4 345 à 349), appartiennent à Henry Sémérie, propriétaire à Biot (à 22 kilomètres au sud-ouest). À 200 mètres au sud, il possède aussi un cabanon (1841 E4 333) et un enclos (1841 E4 332) intégrés dans une grande aire à battre (1841 E4 331). Les autres entrepôts agricoles agglomérés à l’est de la ferme appartiennent respectivement à Aimé Isnard (1841 E4 345), Adolphe Brezet (1841 E4 347) et Pierre Garent (1841 E4 347 à 349). Ils résident à Tourrettes, commune limitrophe dont le chef-lieu est éloigné à neuf kilomètres au sud. Il est probable qu’à cette époque, ces bâtiments avec les terrains alentours soient occupés et exploités par des métayers pour le compte de ces propriétaires.

Répartition foncière et nature des propriétés de l'écart de Nougueiret en 1841. Dessin numérique réalisé à partir du cadastre napoléonien de 1841.Répartition foncière et nature des propriétés de l'écart de Nougueiret en 1841. Dessin numérique réalisé à partir du cadastre napoléonien de 1841.

La situation évolue dans la deuxième moitié du 19e siècle quand les constructions sont transmises à des propriétaires locaux. En 1911, au moment de la révision des matrices cadastrales, la propriété apparaît encore très morcelée avec cinq propriétaires malgré une évolution dans la répartition des parcelles : Antoine Coulomb en possède une très large part (1841 E4 331, 332, 333, 342, 343, 344, 347, 348 et 349), puis à Martin et Clément Gavarry (1841 E4 344 et 346) et Pierre et Antoine Gazagnaire (1841 E4 345).

Répartition foncière et nature des propriétés de l'écart de Nougueiret en 1911. Dessin numérique réalisé à partir du cadastre napoléonien de 1841.Répartition foncière et nature des propriétés de l'écart de Nougueiret en 1911. Dessin numérique réalisé à partir du cadastre napoléonien de 1841.

Même si les matrices cadastrales ne les ont pas enregistré, des remaniements de bâtiments sont probablement effectués entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle. Le bâtiment du logis (1841 E4 344), indiqué avec une destruction partielle en 1885, est augmenté – les 6 ouvertures imposables indiquées en 1910 sont aujourd'hui bien plus nombreuses – et harmonisé : ses murs sont couverts d’un enduit lisse ; les rangs de génoises sont peints en rouge ; la toiture est refaite avec des tuiles plates mécaniques ; des persiennes sont installées pour chaque baie de logis. Ces aménagements ne concernent pas la partie nord-ouest du bâtiment, probablement car elle n’appartenait pas à la même personne. Ils sont donc sans doute à attribuer au propriétaire de la plus large part de la maison à compter de 1885 : Antoine Coulomb.

C'est vers 1933 que la famille Isnard rassemble la totalité des parcelles de ce quartier agricole. À compter de cette époque, des vendanges sont importées depuis le sud du Pays de Vence pour produire du vin sur place destiné à la consommation personnelle de la famille (une cuve datée de 1934 est installée dans une pièce du bâtiment du logis).

Aujourd'hui, les bâtiments sont encore utilisés à des fins agricoles et celui du logis est habité par la famille qui y réside de manière permanente depuis plusieurs générations.

II. Analyse architecturale

II.1. Organisation générale et mise en œuvre

Cette ferme se situe à proximité de l’écart de Saint-Barnabé, à environ 500 mètres au nord-est, au lieu-dit Nougueiret, à 1 000 mètres d’altitude.

Localisation des fermes de Nougueiret sur la carte IGN de 2023. Echelle d'origine 1/25 000e.Localisation des fermes de Nougueiret sur la carte IGN de 2023. Echelle d'origine 1/25 000e.Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 2023 (section E, parcelles 718 à 722). Plan de masse et de situation d'après le cadastre de 2023 (section E, parcelles 718 à 722).

Construite perpendiculairement au sens de la pente, elle se compose d’un bâtiment du logis bâti sur le principe d'une maison-bloc en hauteur associée à cinq bâtiments agricoles, accolés en ligne dans son prolongement oriental, et d’espaces libres de part et d’autre (enclos aux extrémités est et ouest, aire à battre au sud, jardins clos au nord).

Plan schématique des bâtiments de l'îlot sud du quartier de Nougueiret. Plan schématique des bâtiments de l'îlot sud du quartier de Nougueiret.

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires avec un enduit à pierres vues, parfois rehaussé de mortier de gypse et ponctué d’inclusions de cailloux, à l’exception du bâtiment du logis qui est en grande partie couvert d’un enduit lisse. Régulièrement, il est à noter que les bases des élévations font l’économie de moellons calcaires en s’élevant directement sur des ressauts rocheux naturels. La majorité des encadrements sont en moellons calcaires et couverts d’un linteau de bois, sauf certaines portes où il s'agit de pierres de taille calcaires ainsi que de quelques ouvertures façonnées au mortier.  

Les avant-toits et les saillies de rives du bâtiment du logis présentent un ou deux rangs de génoises peints en rouge et la toiture à longs pans est couverte de tuiles creuses ou de tuiles plates mécaniques selon les pans. À l'inverse, les avant-toits des bâtiments agricoles conservent les vestiges de larmiers en moellons calcaires saillants et les saillies de rives des débords de tuiles. Leurs toits sont à un pan et couvert de tuiles creuses.

II.2. Bâtiment du logis

II.2.a. Plan et élévations

La maison-bloc présente deux volumes accolés, celui à l’ouest étant beaucoup moins développé.

Volume occidental

Bâtiment du logis. Vue prise du sud-ouest.Bâtiment du logis. Vue prise du sud-ouest.Bâtiment du logis. Unité occidentale, élévation sud. Bâtiment du logis. Unité occidentale, élévation sud.

Il s’élève sur trois niveaux avec un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble. Sa façade principale au sud est couverte d’un enduit lisse. Sur le soubassement et les encadrements des portes, une plinthe mouchetée grise a été réalisée à la tyrolienne. L'embrasure de celles-ci est peinte en bleu. Deux accès se situent au premier niveau, l’un dessert la pièce accueillant un four à pain à l’ouest, l’autre une remise à l’est. Le deuxième niveau est percé d’une baie au centre éclairant une pièce de logis, actuellement occultée par une persienne en bois. Les élévations ouest et nord ont conservé un enduit à pierres vues.

L'accès à la partie nord du bâtiment s'effectue par une porte au premier niveau du mur pignon ouest. Elle est dotée d’un encadrement en partie en pierres de taille calcaires dont le couvrement en linteau droit monolithe porte l'inscription « 16 IE 1733 » agrémenté d'une croix calvaire. Le piédroit nord n’est constitué que d’un très gros bloc en pierre calcaire.

Bâtiment du logis, élévation ouest. Premier niveau, détail du linteau de la porte portant l'inscription : 16 IE 1733.Bâtiment du logis, élévation ouest. Premier niveau, détail du linteau de la porte portant l'inscription : 16 IE 1733.

Le deuxième niveau est éclairé par une petite baie de logis et l’étage de comble par un jour. La façade arrière, au nord, ne comprend qu’une petite baie signalant peut-être un ancien séchoir.

Le toit est à longs pans mais la couverture diffère : le pan nord, sans doute plus ancien, est couvert de tuiles creuses avec l’avant-toit et les saillies de rives simplement marqués par un débord de tuiles ; le pan sud est couvert de tuiles plates mécaniques avec l’avant-toit composé de deux rangs de génoises et la saillie de rives d’un seul, l’ensemble peint en rouge.

Volume oriental

Bâtiment du logis. Unité orientale, élévation sud.Bâtiment du logis. Unité orientale, élévation sud.

Le second volume, accolé à l’est du premier, comprend quatre niveaux avec un sous-sol, un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage en surcroît. Les élévations sont enduites de manière identique à celles de la façade sud du volume précédent. Au sud, la façade principale se développe sur quatre travées et présente des différences de niveaux en partie basse dû à l’aménagement d’une citerne. Pour palier ce décalage, un escalier de distribution extérieur est adossé parallèlement à la façade. Il dessert deux portes ouvertes sur son repos filant : la première, à l’ouest, donne accès au logis, la seconde, à l’est, mène dans une petite resserre. Plus à l’est, une porte au premier niveau donne accès à un grand volume agricole qui occupe l’équivalent des deux niveaux de la partie ouest, rattrapant la différence de niveaux entre les travées. Le troisième et le quatrième niveaux de cette façade s’inscrivent dans le même axe avec quatre baies identiques à chaque étage : elles sont façonnées au mortier et occultées par des persiennes en bois. Les façades latérales sont aveugles, celle au nord, plus étroite qu’au sud, est percée de deux baies par niveau, façonnées au mortier.

Entrepôts agricoles (1841 E4 345 et partie ouest de la parcelle 346) et bâtiment du logis (1841 E4 344), élévations nord. Entrepôts agricoles (1841 E4 345 et partie ouest de la parcelle 346) et bâtiment du logis (1841 E4 344), élévations nord. Bâtiment du logis, élévation nord. Bâtiment du logis, élévation nord.

Le toit est aussi à longs pans mais sa couverture diffère selon les pans : celui au sud est couvert de tuiles creuses tandis que celui au nord est couvert de tuiles plates mécaniques. Les avant-toits et les saillies de rives disposent d'un rang de génoises peint en rouge. 

II.2.b. Fonctions et aménagements intérieurs

Volume occidental

L’étage de soubassement est occupé par un fournil dans l’angle sud-ouest du bâtiment. Au fonds, le four à pain s’appuie sur une banquette d'enfournement en pierre de taille de grès. La bouche, étroite et cintrée, se ferme par une porte en pierre de taille monolithe de grès également, cerclée de métal pour la renforcer tout en facilitant sa manipulation. Ces matériaux importés proviennent probablement de Biot où était produit la plupart des four réfractaires aux 19e et 20e siècles.

Bâtiment du logis, unité occidentale. Etage de soubassement, fournil. Vue de volume prise du sud-est.Bâtiment du logis, unité occidentale. Etage de soubassement, fournil. Vue de volume prise du sud-est.

L’angle sud-est est occupé par une remise à outils, servant également d'atelier. Au nord, une étable-bergerie occupe environ le tiers du bâtiment dans toute sa longueur et se poursuit à l’arrière du deuxième volume habitable. Elle est accessible à l’ouest depuis l’enclos, à l’est depuis la pièce agricole multifonctionnelle. La porte a été partiellement murée. La paroi nord est constituée de la roche en place qui a été décaissée.

Bâtiment du logis, étage de soubassement. Bergerie, vue de volume prise de l'ouest. Bâtiment du logis, étage de soubassement. Bergerie, vue de volume prise de l'ouest.

Le rez-de-chaussée surélevé était réservé au logis, accessible depuis le volume oriental. L’étage de comble était peut-être utilisé comme séchoir. Ces parties n’ont pas été visitées.

Volume oriental

L’étage de soubassement comprend le vestibule du logis au sud-ouest, une resserre au centre et une pièce agricole multifonctionnelle à l’est. Le vestibule précède un escalier maçonné tournant dans le prolongement de l’entrée depuis la façade sud menant aux pièces de logis. La remise centrale, de dimension modeste, a pour fonction principale d’accueillir une trappe de puisage pour remonter l’eau d'une citerne d’environ 20 mètres cubes, occupant le volume inférieur. La margelle est en pierres de taille calcaires. Une poulie en fer est fixée au-dessus. Une fois l’eau puisée, elle peut être déversée dans une pile d’évier accolée à la trappe. Une canalisation relie celle-ci à un abreuvoir installé contre la façade sud à l’extérieur. Les animaux de bât pouvaient ainsi se désaltérer directement après le travail effectué sur l’aire à battre située à quelques mètres au sud.

Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, resserre. Angle nord-ouest, trappe de la citerne et pile d'évier. Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, resserre. Angle nord-ouest, trappe de la citerne et pile d'évier. Bâtiment du logis, unité orientale. Elévation sud, premier niveau. Abreuvoir accolé à la façade.Bâtiment du logis, unité orientale. Elévation sud, premier niveau. Abreuvoir accolé à la façade.

À l’extrémité est de cet étage de soubassement, une pièce agricole multifonctionnelle est utilisée à la fois comme cellier avec cuvage, remise et resserre. De plan rectangulaire, elle occupe le reste de l’étage dans toute sa profondeur. Elle est couverte d’un plancher à pannes sur solives.

Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, pièce agricole multifonctionnelle. Vue de volume prise du sud.Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, pièce agricole multifonctionnelle. Vue de volume prise du sud.

Un cuve vinaire en béton occupe l’angle sud-ouest de la pièce et porte la date de 1934 dans un cartouche. Le long du mur est, des silos maçonnés au ciment ont été installés pour stocker le grain. Le reste de la pièce est utilisé pour entreposer le matériel pour les travaux agricoles, notamment pour le harnachement des chevaux ou mulets de bât (voir le dossier de présentation du mobilier des fermes dites Bastides de Nougueiret : IM06002479).

Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, pièce agricole multifonctionnelle. Angle sud-ouest, cuve vinaire en béton. Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, pièce agricole multifonctionnelle. Angle sud-ouest, cuve vinaire en béton. Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, pièce agricole multifonctionnelle. Angle sud-ouest, cuve vinaire en béton. Date gravée : 1934. Bâtiment du logis, unité orientale. Etage de soubassement, pièce agricole multifonctionnelle. Angle sud-ouest, cuve vinaire en béton. Date gravée : 1934.

Le rez-de-chaussée surélevé et l’étage carré sont occupés par le logis. Ces parties n’ont pas été visitées.

II.3. Dépendances agricoles

Cinq entrepôts agricoles se succèdent à l’est de la maison-bloc, dans son alignement. Les traces de collage des maçonneries suggèrent que leur construction s'est fait d'est en ouest.

Entrepôts agricoles (parcelles 1841 E4 345, 346 et 347) et bâtiment du logis (parcelle 1841 E4 344), élévations sud.Entrepôts agricoles (parcelles 1841 E4 345, 346 et 347) et bâtiment du logis (parcelle 1841 E4 344), élévations sud.

Il est probable que la partie la plus ancienne corresponde aux parcelles 1841 E4 348, 347, éventuellement à la partie est de la parcelle 346. Il s'agit manifestement de trois, voire quatre entrepôts agricoles. La partie orientale du bâtiment E4 346 a ensuite été surélevée comme le suggère une ligne de rupture au deuxième niveau et l’écart de hauteur avec les autres constructions. Enfin, l'espace libre entre le bâtiment du logis et ces bâtiments agricoles (partie est de la parcelle 1841 E4 346 et 345) est bâti en une seule fois. La division intérieure de ce bâtiment correspond à deux entrepôts agricoles. On distingue donc cinq unités agricoles.

Entrepôts agricoles (parcelles 1841 E4 346 ; 347 ; 348 et 349), elévations sud. Entrepôts agricoles (parcelles 1841 E4 346 ; 347 ; 348 et 349), elévations sud.

Entrepôt agricole (partie est de la parcelle 1841 E4 346), élévation sud. Entrepôt agricole (partie est de la parcelle 1841 E4 346), élévation sud.

Entrepôts agricoles (parcelle 1841 E4 345 et partie ouest de la parcelle 346), élévations sud.Entrepôts agricoles (parcelle 1841 E4 345 et partie ouest de la parcelle 346), élévations sud.

Ces cinq entrepôts agricoles sont de même type à quelques exceptions près. De manière générale, il s’agit de petites constructions de plan rectangulaire, installées perpendiculairement aux courbes de niveaux et élevées sur deux niveaux avec un étage de soubassement dédié à une étable et un rez-de-chaussée surélevé réservé au fenil. Elles sont toutes construites en maçonnerie de moellons calcaires, y compris pour les chaînes d’angle. Les enduits sont à pierres vues avec du gypse et des inclusions de cailloux. Chaque entrepôt présente une porte plus ou moins large au premier niveau de l'élévation sud, permettant d’accéder à l’étable-bergerie. Les encadrements sont en moellons calcaires et couverts d’un linteau monoxyle, sauf pour le bâtiment E4 346 où il s’agit de moellons clavés.

Le deuxième niveau est le plus souvent aéré par des jours de tailles variées, couverts d’un linteau en bois, en pierre, laissé brut ou façonné. La façade arrière, sur un seul niveau, accueille pour chaque bâtiment une baie fenière avec piédroits en moellons calcaires et couvrement en linteau droit monoxyle. Les toitures sont à un pan avec les avant-toits portants les vestiges d’un larmier de moellons calcaires tandis que les saillies de rives ne présentent qu’un débord de tuiles. Tous les bâtiments sont couverts de tuiles creuses.

Entrepôts agricoles (parcelles 1841 E4 345, 346, et partie ouest de la parcelle 347), élévations nord.Entrepôts agricoles (parcelles 1841 E4 345, 346, et partie ouest de la parcelle 347), élévations nord.

Entrepôts agricoles (partie est de la parcelle 1841 E4 346, et parcelles 347 et 348), élévations nord.Entrepôts agricoles (partie est de la parcelle 1841 E4 346, et parcelles 347 et 348), élévations nord.

Les étages de soubassement sont occupés, d'est en ouest, par quatre bergeries couvertes d’une voûte coffrée en berceau segmentaire, puis d'une étable à cochon et d'une dernière étable-bergerie. Celles-ci sont couvertes par un plancher sur solives. Les fenils du rez-de-chaussée surélevé n’ont pas été visités.

 Entrepôt agricole (parcelle 1841 E4 348). Etage de soubassement, bergerie. Vue de volume prise du sud.Entrepôt agricole (parcelle 1841 E4 348). Etage de soubassement, bergerie. Vue de volume prise du sud.

Entrepôt agricole (parcelle 1841 E4 346, partie ouest). Etage de soubassement, ancienne étable à cochon, puis bergerie. Vue de volume prise du sud. Entrepôt agricole (parcelle 1841 E4 346, partie ouest). Etage de soubassement, ancienne étable à cochon, puis bergerie. Vue de volume prise du sud.

Entrepôt agricole (parcelle 1841 E4 345, partie est). Etage de soubassement, étable-remise. Vue de volume prise du sud.Entrepôt agricole (parcelle 1841 E4 345, partie est). Etage de soubassement, étable-remise. Vue de volume prise du sud.

II.4. Espaces libres et aménagements extérieurs

II.4.a. Enclos pastoraux

Deux enclos à usage pastoral se situent aux extrémités orientale et occidentale de l’îlot sud de Nougueiret. De plan rectangulaire, ils ont initialement été construits en pierre sèche.

L’enclos occidental (E4 343), d’une superficie de 270 mètres carrés, a été en partie remanié. Le mur sud a été rebâti en moellons calcaires liés au mortier. Les murs ouest et nord conservent leur partie inférieure en pierre sèche avec des moellons de tailles variés assemblés de manière disparate, le plus souvent posés à plat. Un soin particulier a été apporté aux chaînages d’angle avec des blocs de pierre lités posés à plat. La partie supérieure a été surélevée en parpaings et ciment et couverte d’une toiture en tôles ondulées. Cet enclos pastoral, directement accessible depuis la bergerie nord-est, est encore utilisé à cet effet.

Enclos couvert (1841 E4 343), élévation ouest.Enclos couvert (1841 E4 343), élévation ouest.Enclos couvert (1841 E4 343), élévation ouest.Enclos couvert (1841 E4 343), élévation ouest.

Enclos couvert (1841 E4 343). Vue de volume prise du sud-est.Enclos couvert (1841 E4 343). Vue de volume prise du sud-est.

L’enclos oriental de 72 mètres carrés (1841 E4 349) a été reconstruit en maçonnerie de moellons calcaires et couvert de tôles ondulées. Il abrite actuellement une remise à voitures.

II.4.b. Aire à battre

Une aire à battre de 470 mètres carrés se développe au sud du bâtiment du logis, soutenue par des murs en pierre sèche et aujourd’hui couverte de graviers.

II.4.c. Jardins clos

Au nord de la ferme, plusieurs jardins clos par des murs en pierre sèche occupent le cœur du hameau. D’une superficie similaire oscillant entre 130 et 150 mètres carrés, ils permettaient une culture vivrière de légumes et légumineuses.

Cette ferme a été construite à l'Epoque moderne, probablement au 17e ou au 18e siècle. Une date portée inscrite sur le linteau d'une porte suggère qu'elle existait déjà à cette époque : « 16 IE 1733 ». Sur la carte des frontières Est de la France levée par les ingénieurs militaires entre 1764 et 1778, le "hameau de Nogaret" est mentionné, indiquant déjà l'existence d'un regroupement de plusieurs bâtiments. En 1841, l'ensemble de la ferme est figurée et forme un îlot au sud du hameau de Nougueiret : le bâtiment du logis et les dépendances agricoles. Depuis 1933, la ferme appartient à la famille Isnard. Des travaux ont été effectués depuis, mais l'ensemble des installations anciennes subsistent et servent à maintenir l'exploitation du domaine exclusivement tournée vers l'élevage.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes, 17e siècle, 2e quart 18e siècle
  • Dates
    • 1733, porte la date

Cette ferme se compose d'un bâtiment principal construit sur le principe d'une maison-bloc en hauteur associée à cinq bâtiments agricoles, accolés en ligne dans son prolongement oriental et d’espaces libres de part et d’autre.

Le bâtiment du logis s'élève sur trois niveaux à l'ouest avec un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé puis un étage de comble, et quatre à l'est avec un sous-sol, un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré. Ce bâtiment abrite des parties utilitaires (remise, citerne, four à pain, cuvage et cellier, séchoir), mais essentiellement des parties de logis desservies par un escalier maçonné tournant installé dans le volume est. Les bâtiments agricoles ne présentent que deux niveaux avec un étage de soubassement accueillant une étable ou une bergerie et un rez-de-chaussée surélevé réservé au fenil. Les bergeries des trois bâtiments orientaux sont couvertes d'une voûte en berceau segmentaire, celles des deux à l'ouest d'un plancher.

Les bâtiments sont construits en maçonnerie de moellons calcaires avec un enduit à pierres vues partiellement enduits. La toiture du bâtiment du logis est à longs pans et couvert de tuiles creuses ou de tuiles plates mécaniques selon les pans. Les toits des bâtiments agricoles sont à un pan et couverts de tuiles creuses.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Étages
    sous-sol, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Typologies
    F3a2 : ferme à maison-bloc en hauteur, à bâtiments accolés et/ou disjoints
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional, site classé

Documents d'archives

  • Matrice cadastral des propriétés foncières de la commune de Coursegoules, 1844-1913. / Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03P_0475.

    Folio 18 (Brezet Adolphe 1841-1864) ; folio 34 (Coulomb Félix 1909-1910) ; folio 94 (Garent Pierre 1841-1899) ; folio 199 (Isnard Aimé 1841-1900) ; folio 349 (Sémérie Henry 1841-1885) ; folio 460 (Gavarry Martin et Clément 1910-1911) ; folio 540 (Gazagnaire Pierre 1900-1901) ; folio 563 (Brezet Philomène 1864-1865) ; folio 569 (Isnard Antoine 1900-1902) ; folio 573 (Gazagnaire Laugier 1900-1911) ; folio 676 (Gazagnaire Antoine 1900-1911) ; folio 688 (Coulomb Antoine 1885-1911) ; folio 735 (Coulomb Cassimir 1890-1911) ; folio 742 (Isnard Pierre 1902-1911).
  • Matrice cadastral des propriétés bâties de la commune de Coursegoules, 1911-1934. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03P_0479.

    Folio 26 (Coulomb Antoine) ; folio 44 (Gavarry Martin et Clément) ; folio 45 (Gazagnaire Laugier) ; folio 76 (Isnard Pierre).
  • Matrice cadastral des propriétés non bâties de la commune de Coursegoules, 1911-1934. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03P_0477.

    Folio 68 (Coulomb Antoine) ; folio 136 (Gavarry Martin et Clément) ; folio 141 (Gazagnaire André) ; folio 142 (Gazagnaire Antoine) ; folio 160 (Gazagnaire Laugier) ; folio 172 (Gazagnaire Pierre) ; folio 251 (Isnard Pierre).

Documents figurés

  • [Détail de la feuille 192_57 : hameau de Saint-Barnabé].
  • Plan cadastral de la commune de Coursegoules, 1841. / Dessin à l’encre sur papier par Aîné Ricard, 1841. Échelle 1/2000e. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice :  25FI 050/1/E1.

    Section E, 4ème feuille, parcelles 342 à 351.
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) SIVOM Pays de Vence
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Vidal Julie
Vidal Julie

Chargée de mission inventaire du patrimoine culturel du Pays de Vence (06) depuis mars 2021.

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