• inventaire topographique, Inventaire du parc naturel régional des Baronnies provençales
entrepôt agricole
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
  • (c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional des Baronnies Provençales - Serres
  • Commune Rosans
  • Adresse rue du Tricot , impasse du Menuisier
  • Cadastre 1839 F1 85  ; 1984 F1 666  ; 2020 000F 666
  • Dénominations
    entrepôt agricole
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, remise agricole, cuvage, cellier, fenil, séchoir, pigeonnier

Commentaire historique

A l'origine, une cour médiévale

Ce bâtiment est adossé à la courtine sud de l'enceinte fortifiée du bourg, qui date de la fin du 14e siècle (voir dossier IA05001550). Le parement médiéval, conservé sur les trois premiers niveaux de la façade sud, montre une maçonnerie épaisse de 140 cm à sa base avec un parement en moellons parfois équarris et irrégulièrement assisés.

Sans doute dès la fin du Moyen Age, cet emplacement sert d'espace libre (cour ?) pour la maison mitoyenne à l'est. Cette disposition est attestée par les ouvertures murées de l'ancienne façade de maison, bien visibles à l'intérieur du bâtiment étudié, sur le mur oriental.

Elévation sud.Elévation sud. Elévation sud, partie basse.Elévation sud, partie basse. Elévation sud, partie haute.Elévation sud, partie haute.

Une construction de l’Epoque moderne

La construction du bâtiment actuel à la place de la cour est sans doute réalisée à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle. La façade sud laissée presque aveugle semble indiquer une construction à vocation commerciale, artisanale ou agricole, alors que les maisons voisines perçaient à cette époque leurs croisées et autres baies à travers la muraille de l'enceinte fortifiée médiévale. La présence de portes murées dans les pignons – à tous les étages, y compris en soubassement – montre qu'une fois le bâtiment construit, ses niveaux intérieurs communiquaient horizontalement avec ceux des maisons mitoyennes.

Etage de soubassement, étable-cellier. Angle sud-est, porte murée.Etage de soubassement, étable-cellier. Angle sud-est, porte murée. Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Mur est, ouvertures (porte et fenêtre) murées.Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Mur est, ouvertures (porte et fenêtre) murées. Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Mur est, porte murée.Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Mur est, porte murée.

Dans le cadastre de 1570, ce quartier est appelé « pied de Ville ». Dans le cadastre de 1699, la fortification sur laquelle est adossée le bâtiment est appelée « barry du lieu ». Il semble qu'à cette époque ce bâtiment corresponde à une « maison d'habitation, chasal, régaille » appartenant à François Martinel.

La maçonnerie de la voûte d'arêtes de l'étage de soubassement, collée sur le parement des murs, indique qu'il s'agit d'une réfection qui a probablement remplacé un plancher sur solives. Ces travaux datent de la fin du 18e siècle ou du 19e siècle.

Etage de soubassement, étable-cellier. Angle sud-est.Etage de soubassement, étable-cellier. Angle sud-est. Etage de soubassement, étable-cellier. Mur sud, épaisseur de l'enceinte médiévale.Etage de soubassement, étable-cellier. Mur sud, épaisseur de l'enceinte médiévale. Etage de soubassement, étable-cellier. Mur nord, collage de la voûte sur la maçonnerie du mur.Etage de soubassement, étable-cellier. Mur nord, collage de la voûte sur la maçonnerie du mur.

Le bâtiment au 19e siècle

Le plan cadastral de 1839 atteste de la dépendance de ce bâtiment à la maison mitoyenne orientale. En effet, sur ce document il forme la partie ouest d'une parcelle plus grande, mentionnée comme une « maison » de 105 m² d'emprise au sol, comptant 3 ouvertures et imposée dans la 6e classe fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Antoine Gautier, demeurant à Rosans puis à Sainte-Euphémie (Drôme). Celui-ci possède également un jardin proche (parcelle 1839 F1 72) mais aussi plusieurs terrains notamment aux quartiers de la Blache de la Dame, la Rebière, l'Ecluse, Longeagne, la Vourgie, Champaure.

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, cette grande maison va connaître de nombreux propriétaires mais elle va toujours conserver sa forme parcellaire de 1839, englobant le bâtiment agricole ici étudié. Ainsi en 1852, elle passe à Joseph Faure, marchand de laine, mais revient en 1863 à Antoine Gautier, fils d'Antoine. En 1868 elle est détenue par Victor Latard qui la conserve jusqu'en 1874, quand Louis Givaudan, fils Jean-François, en prend la propriété. A partir de 1881, elle revient à François Barre, demeurant à l'Epine, avant de passer dès 1884 à Victor Latard, garde champêtre. En 1895, c'est Jacques-Thomas Vincent, fils, qui en est propriétaire. En 1898, il acquiert la maison mitoyenne à l'est (1839 F1 86). En 1901-1902, l'ensemble passe à Auguste, Joseph et Frédéric Pinet, qui possèdent déjà la maison située de l'autre côté du passage au sud (1839 F1 75).

C'est sans doute au début du 20e siècle que cet entrepôt agricole prend son aspect actuel. La façade nord est largement reprise avec la création des ouvertures agricoles alors que, côté sud, si les trois premiers niveaux restent aveugles, le dernier niveau est entièrement reconstruit ; l'embrasure de la baie du fenil-séchoir a été par la suite rétrécie par le bas. Il servait de remise pour un atelier de menuiserie situé dans une maison toute proche (voir dossier IA05001543).

Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e. Elévation nord.Elévation nord.

Description architecturale

Cet entrepôt agricole est situé dans la partie sud du bourg intra muros. Accolé au parement intérieur du tronçon sud de la fortification d'agglomération et intégré dans un îlot de maisons, il est mitoyen sur ses pignons est et ouest. La façade sud, qui correspond sur toute sa hauteur à l'enceinte médiévale, est presque aveugle hormis une porte au premier niveau et deux jours au dernier niveau.

Adossé parallèlement au sens de la pente, le bâtiment comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble.

Plans schématiques du bâtiment. En haut, de gauche à droite : premier étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé. Au milieu : étage. En bas : toit.Plans schématiques du bâtiment. En haut, de gauche à droite : premier étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé. Au milieu : étage. En bas : toit.

Fonctions et aménagements intérieurs

Etage de soubassement

L'étage de soubassement, accessible de plain-pied côté sud par une large porte, est couvert par deux travées de voûte d'arêtes coffrée.

Il est occupé par une étable qui a aussi pu faire office de petite remise agricole. Une banquette maçonnée qui servait de mangeoire court le long du mur ouest, surmontée de deux trappes de forme rectangulaire, aménagées dans la voûte, qui servaient d'abat-foin pour alimenter le râtelier en fourrage directement depuis le fenil du rez-de-chaussée surélevé.

Etage de soubassement, étable-cellier. Vue de volume prise du sud.Etage de soubassement, étable-cellier. Vue de volume prise du sud. Etage de soubassement, étable-cellier. Mur ouest, trappe d'abat-foin pratiquée dans l'épaisseur de la voûte.Etage de soubassement, étable-cellier. Mur ouest, trappe d'abat-foin pratiquée dans l'épaisseur de la voûte.

Cette pièce a également eu une fonction de cellier associé à un cuvage (cuve de fermentation pour le vin), comme en témoigne la trappe vinaire aménagée dans l'épaisseur de la flèche de la voûte de couvrement, côté nord. De forme circulaire, cette trappe affleure sur le sol du rez-de-chaussée surélevé, où elle est fermée par un élément en bois. Cette fonction vinicole est également attestée par quelques cerclages de tonneaux encore suspendus à un crochet.

Etage de soubassement, étable-cellier. Trappe vinaire pratiquée dans l'épaisseur de la voûte.Etage de soubassement, étable-cellier. Trappe vinaire pratiquée dans l'épaisseur de la voûte. Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Trappe vinaire aménagée dans l'épaisseur de la voûte de l'étage de soubassement.Rez-de-chaussée surélevé, fenil. Trappe vinaire aménagée dans l'épaisseur de la voûte de l'étage de soubassement.

Les murs sont laissés bruts de maçonnerie et le sol est dallé. Un drain est creusé en diagonale à travers cette pièce, depuis l'angle nord-ouest jusqu'à l'angle sud-est. Constitué d'une rigole confortée par des lauzes, il servait à évacuer les eaux d'infiltration ; son tracé a été repris par l'actuelle conduite en PVC.

Le mur oriental correspond à l'origine au pignon extérieur de la maison voisine. Du côté nord, il conserve une porte murée, avec un encadrement remployant des éléments chanfreinés en pierre de taille. Une autre porte murée est visible à son extrémité sud, avec des piédroits en moellons et un couvrement monoxyle en arc segmentaire.

L'angle nord-est de la pièce est occupé par les vestiges d'un escalier maçonné, tournant, qui rejoignait le rez-de-chaussée surélevé.

Rez-de-chaussée surélevé et premier étage

Le rez-de-chaussée surélevé est accessible de plain-pied côté ouest, grâce à une porte piétonne. Il abrite un fenil qui se prolonge sur le premier étage en un volume unique. Cette partie supérieure est desservie par une haute baie fenière côté nord.

Le mur oriental, qui correspond à l'origine au pignon extérieur de la maison voisine, conserve une petite fenêtre murée remployant des éléments d'encadrements en pierre de taille de grès layée, à arêtes vives. Les murs sont laissés bruts de maçonnerie alors que le sol est simplement constitué de l'extrados de la voûte, bien visible à sa flèche et complété par un remplissage de terre sur ses reins.

Rez-de-chaussée surélevé et étage de comble, fenil. Vue de volume prise du nord.Rez-de-chaussée surélevé et étage de comble, fenil. Vue de volume prise du nord. Etage, fenil. Vue de volume prise du sud-est.Etage, fenil. Vue de volume prise du sud-est.

Etage de comble

L'étage de comble dispose d'un plancher sur solives dans sa partie sud, le reste étant associé au grand volume du fenil. Aéré par deux jours côté sud, ce comble servait de séchoir mais aussi de pigeonnier. La baie d'envol de ce pigeonnier correspond au jour occidental dont l'appui extérieur est constitué d'un larmier en lauze demi-circulaire ; un enduit extérieur entoure cette baie. Aucun vestige de boulins n'est conservé à l'intérieur, hormis la présence d'un enduit sur les murs, dont l'emprise indique que ce pigeonnier n'occupait qu'un faible espace à l'angle sud-ouest du comble.

Le long du mur sud de cet étage de comble, on observe l'ancien chemin de ronde de l'enceinte médiévale, construit sur une large retraite de maçonnerie. A l'extrémité orientale de ce cheminement, une porte murée permettait la circulation avec la maison mitoyenne.

Etage, fenil. Angle sud-est, porte de communication avec la maison mitoyenne installée sur l'épaisseur de l'enceinte médiévale.Etage, fenil. Angle sud-est, porte de communication avec la maison mitoyenne installée sur l'épaisseur de l'enceinte médiévale. Etage, fenil. Mur sud, vestige du chemin de ronde installé sur l'épaisseur de l'enceinte médiévale.Etage, fenil. Mur sud, vestige du chemin de ronde installé sur l'épaisseur de l'enceinte médiévale.

Structure et matériaux

Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. Les trois premiers niveaux de la façade sud conservent le parement de l'enceinte médiévale, en moellons parfois équarris et irrégulièrement assisés. Les élévations ne conservent pas d'enduit, hormis les vestiges d'un enduit lissé entourant la baie du pigeonnier.

Au premier niveau de la façade sud, l'encadrement de la porte de l'étable-remise possède des piédroits en pierre de taille de grès, avec un couvrement droit un bois. Au dernier niveau de cette même façade, le jour du pigeonnier conserve un encadrement en pierre de taille de grès avec linteau droit monolithe. Les encadrements des autres ouvertures possèdent des piédroits en moellons équarris avec un couvrement droit en bois. Celui de la porte du premier niveau de la façade nord fait également office d'appui pour la baie fenière, l'ensemble étant surmonté d'un grand arc de décharge.

Elévation sud, premier niveau. Porte de l'étable.Elévation sud, premier niveau. Porte de l'étable. Elévation sud, quatrième niveau. Baies du séchoir et du pigeonnier.Elévation sud, quatrième niveau. Baies du séchoir et du pigeonnier. Elévation sud, quatrième niveau. Baie du pigeonnier.Elévation sud, quatrième niveau. Baie du pigeonnier.

La charpente est à pannes et le toit à longs pans asymétriques est couvert en tuiles creuses posées sur des chevrons taillés en quartons. Côté sud, l'avant-toit est constitué d'un rang de génoise peint en noir. Côté nord la couverture offre un débord en biais qui avance au-delà de l'aplomb de la façade.

Charpente à panne avec couverture en tuiles creuses sur chevrons taillés en quartons.Charpente à panne avec couverture en tuiles creuses sur chevrons taillés en quartons. Elévation sud, avant-toit constitué d'un rang de génoise.Elévation sud, avant-toit constitué d'un rang de génoise. Elévation nord, débord de la toiture.Elévation nord, débord de la toiture.

Ce bâtiment est accolé contre le parement intérieur de la muraille de l'enceinte fortifiée du bourg, qui remonte à la fin du 14e siècle (voir dossier IA05001550). Son emplacement paraît correspondre à un espace laissé vacant – probablement une cour – jusqu'à la construction du bâtiment à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle. Les aménagements intérieurs, notamment la voûte, ne paraissent pas antérieurs à la fin du 18e siècle ou du 19e siècle. Quant à l'actuelle façade nord, elle correspond à une importante reprise du début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : limite 16e siècle 17e siècle , (incertitude)
    • Principale : limite 18e siècle 19e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Situé dans la partie sud du bourg intra muros, ce bâtiment est mitoyen sur ses pignons est et ouest. Adossé parallèlement au sens de la pente, il comporte un étage de soubassement à usage mixte – étable, remise et cellier-cuvage – surmonté d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage carré servant de fenil, ainsi que d'un étage de comble occupé par un séchoir et un pigeonnier.

Le bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès. Ses élévations ne sont pas enduites, hormis les vestiges d'un enduit lissé entourant la baie du pigeonnier. Certains encadrement d'ouvertures (porte de l'étable-remise-cellier et jour du pigeonnier) utilisent des éléments en pierre de taille de grès, mais tous les autres possèdent des piédroits en moellons équarris avec un couvrement droit en bois.

Le toit à longs pans asymétriques, soutenu par une charpente à pannes, est couvert en tuiles creuses posées sur des chevrons taillés en quartons.

  • Murs
    • grès moellon
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en maçonnerie
  • Typologies
    2.2 : entrepôt agricole multifonctionnel : polyvalent avec fenil
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [Cadastre par confronts de la communauté de Rosans.] / 1570 [registre relié, incomplet : f° 138 à 319, nom du notaire inconnu]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6468.

    1570
  • Cadastre general des batimens fondz et proprietes de tous les habitans et possedans biens au lieu et terrain de presant lieu de Rosans. / 1698-1755 [registre relié, Antoine Perrin, châtelain de Sahune ; Jean-André Bonnet, de Bellegarde, experts jurés en 1698-1699 ; procédure de révision en 1702 experts jurés : Antoine Bérenger et Guillen Armand ; révision de la valeur cadastrale des biens en avril-mai 1755 (apparaît en marge, anonyme), 243 f° (supplément de 1702, 10 f°)]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 E 6470.

    F° 39v°, 1699.
  • Matrices cadastrales de la commune de Rosans. / 1839-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1241 à 3 P 1243.

    F° 188, 1839. F° 167, 1852. F° 664, 1863. F° 521, 1868. F° 750, 1874, 1881. F° 884, 1884. F° 879, 1895. F° 630-632, 1901.
  • Etat des sections cadastrales de la commune de Rosans. / Par Truchy, géomètre, 1840 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1240.

    Section F1, 1840.
  • Matrices cadastrales des propriétés bâties de la commune de Rosans. / 1882-1911 [registre papier]. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1244.

    F° 27, 1882, 1884. F° 244, 1895. F° 168, 1901, 1902.

Documents figurés

  • Plan cadastral de la commune de Rosans. / Dessin, encre et lavis par Truchy, géomètre, 1839. Archives départementales des Hautes-Alpes, Gap : 3 P 1239.

    Section F1, 1839.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Parc naturel régional des Baronnies Provençales
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général