Commentaire historique
Evolution historique
Il est possible qu'un ensemble bâti existait déjà à cet emplacement dès la fin du Moyen Age (14e siècle ?), peut-être associé à une première enceinte fortifiée. C'est en tout cas ce que suggère une partie de maçonnerie avec assises en appareil alterné (opus spicatum) visible à l'étage de soubassement, qui vient s'appuyer sur le long mur nord-sud (première enceinte du milieu du Moyen Age ?).
Partie nord. Etage de soubassement, resserre centrale. Mur sud avec assises en opus spicatum.
La deuxième étape de construction est plus compréhensible et correspond à plusieurs maisons accolées (au moins 3, peut-être 5). Les 3 travées centrales ont manifestement été unifiées dès la seconde moitié du 16e siècle ou du début du 17e siècle, autour d'un escalier en vis dont les restes sont visibles à l'étage de soubassement. Il faut également signaler ici l'existence, dans la cheminée de la cuisine principale, d'une plaque foyère en fonte, ornée de fleurs de lys et de dauphins, portant la date de « 1650 ». Cet élément est aujourd'hui en position de remploi.
Elévation ouest, deuxième niveau. Baie à croisée partiellement murée.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur sud, cheminée. Plaque foyère en fonte moulée : date portée (1650), fleur de lys, dauphin et initiales entrelacées. Détail.
Ces maisons ont ensuite été fusionnées, peut-être dès le 18e siècle et en tout cas avant la rédaction du plan cadastral de 1839 sur lequel la parcelle possède un plan identique à aujourd'hui. Lors de cette fusion, les structures maçonnées ont été largement conservées, ce dont témoignent l'irrégularité relative des percements ainsi que les conduits des cheminées, installés en cœur de bâti et engagés dans les anciens murs pignons.
Sans doute au début du 19e siècle, l'organisation intérieure est largement reprise avec notamment l'homogénéisation des niveaux de planchers et la démolition de l'ancien escalier en vis, remplacé par l'actuel escalier tournant avec ses grands paliers. Ce nouvel escalier s'ouvre sur la façade ouest par une large porte piétonne dont l'encadrement en calcaire (rare au bourg de Rosans) est à rapprocher de celui de la porte d'une maison voisine, adossée à la Tour Carrée (voir dossier IA05001561) ; les motifs de menuiserie sont aussi similaires ; ici la ferronnerie de l'imposte comporte une étoile, là-bas des initiales.
Enfin, la partie sud de la maison est remaniée à la toute fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, avec la mise en place de plusieurs encadrements à finition bouchardée et ciselée, notamment celui de la porte-fenêtre du balcon. D'ailleurs, la « fraîcheur » des finitions des pierres de taille de ce balcon (corbeaux et corniche) laisse supposer une datation contemporaine. C'est aussi de cette période que datent la plupart des aménagements intérieurs : sols, placards-niches, cheminées, menuiseries, etc., mais aussi la terrasse et ses portes-fenêtres.
Archives
Dans le cadastre de 1570, ce quartier est appelé « sime de Ville » ou « sime du Canton », mais également « Saint Ariez » du nom de l'ancienne église paroissiale toute proche. En 1570, le fournil situé en face la maison appartient au seigneur du Pègue, un des deux co-seigneur de Rosans à cette époque. Dans le cadastre de 1699, il est désigné comme le « four banal » de François d'Ize (f° 232 v°), devenu unique seigneur de Rosans. Il faut noter que, au moins depuis 1839 et jusqu'à aujourd'hui, ce fournil (voir dossier IA05001605) appartient aux mêmes propriétaires que la maison ici étudiée.
Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède la même emprise au sol qu'aujourd'hui. Elle est mentionnée comme une « maison » de 130 m² d'emprise au sol, comptant 20 ouvertures. Faisant partie des rares maisons du bourg imposées dans la 1ère catégorie fiscale (sur 8), elle appartient alors à Hypolite Montlahuc, un des grands propriétaires de la commune. Celui-ci possède aussi d'autres bâtiment au bourg de Rosans, dont deux « écuries » toutes proches (parcelles 1839 F1 210 et 259), l'ancien « four à cuire le pain » déjà cité plus haut (1839 F1 258), une autre dépendance agricole hors les murs (1839 F1 125). Il est également propriétaire d'un jardin au sud-ouest de l'agglomération (1834 F1 335), incluant un « routoir », c'est-à-dire un bassin pour rouir le chanvre. A l'est du bourg, le long du torrent de l'Estang, quartier de la Rébière, il possède deux autres « routoirs » et un « pavillon ». Il détient en outre de nombreux terrains sur le territoire communal, dont le domaine agricole du Lastic avec sa ferme, et d'autres terres aux quartiers de Blache Bouvaire, la Galère, Fontaine du Roure, l'Ubac, Verdonne, la Chaumette, Val Ségure, l'Ecluse, etc.
Plan de masse d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.
Propriétés de Hypolite Montlahuc en 1839, d'après le plan cadastral de 1839, section F1. Echelle d'origine 1/1000e.
En 1878, la maison passe à sa veuve, née Chevandier et originaire de Valdrôme, qui part ensuite résider à Die (Drôme). Elle récupère en même temps les bâtiments en face (dont le fournil converti en bûcher cette même année), le jardin avec son bassin à rouir et le domaine du Lastic.
En 1891, la maison passe à Philomène Truphèmus, fille d'Antoine, qui possède déjà une maison au bourg (1839 F1 281, voir dossier IA05001564). En 1895, celle-ci achète une maison mitoyenne à l'est (1839 F1 208, issue déjà de la fusion de deux maisons originelles), expliquant le découpage parcellaire actuel. C'est sur cette nouvelle emprise qu'a été bâti l'actuelle terrasse, déjà visible sur les cartes postales du début du 20e siècle.
Description architecturale
Cette grande maison est située au cœur du bourg intra muros, bordant le côté est de la rue de la Tour. Composée de 3 à 5 maisons accolées en différentes étapes, elle présente néanmoins une grande homogénéité de niveaux qui traduit une refonte complète des planchers. Il existe toutefois une différence d'intégration entre la petite partie sud et la grande partie nord, qui correspond aux quatre cinquièmes de son emprise au sol. Ces deux parties sont ici décrites indépendamment : elles possèdent chacune leur porte de logis et ne communiquent entre elles qu'au rez-de-chaussée surélevé et au premier étage.
Vue d'ensemble prise de l'est.
Vue d'ensemble prise du nord-ouest.
Elévation ouest.
Elévation sud.
Traversante sur ses niveaux supérieurs, la maison est mitoyenne à l'est et au nord. De plan rectangulaire allongé, elle est adossée perpendiculairement au sens de la pente et comporte un étage de soubassement à fonctions agricole et domestique, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré dédiés à l'habitat, et un étage de comble à usage agricole. Dans les deux parties, le sol du rez-de-chaussée est surélevé de presque un demi-niveau par rapport à la rue de la Tour et quelques marches intérieures permettent d'y accéder.
Dans les deux parties, les menuiseries des portes de communication sont en noyer, à panneaux moulurés (y compris certaines portes de resserres et de séchoirs) ; plusieurs sont équipées de poignées intégrant parfois la clenche ; les pentures en ferronnerie présentent des motifs de volutes simples. Les fenêtres et portes-fenêtres sont à deux vantaux, vitrés de petits carreaux. Les portes des placards-niches sont généralement moulurés. Pour les deux portes d'entrée, les menuiseries sont équipées de pentures intégrant des verrous et d'une serrure dotée d'une clef massive.
Partie nord. Etage de soubassement, couloir. Extrémité nord, porte du cellier.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, vestibule. Mur ouest, porte du logis.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, vestibule. Mur ouest, porte du logis. Penture munies de loquet.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, vestibule. Mur nord, porte de la cuisine.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, vestibule. Mur nord, porte de la cuisine. Détail de la poignée.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, chambre. Mur ouest, porte donnant sur le vestibule. Détail.
L'usage du bois de noyer est omniprésent, tant pour les menuiseries des portes intérieures, des placards et des nombreuses armoires et autres meubles, que pour une partie des planchers. Toutefois, quelques vantaux de placards à teinte rouge semblent être tirés d'autres essences fruitières (cerisier ?).
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, salon. Sol : plancher en chevrons.
Partie nord. Premier étage, chambre nord. Sol, plancher en chevrons.
Hormis celle de la cuisine principale, la plupart des cheminées sont engagées dans les murs, habillées de console et chambranles en marbre ou en bois (noyer ?), avec un manteau mouluré en gypserie : pilastres supportant une corniche, panneaux rectangulaires. Lorsque le sol de la pièce est un plancher, la sole du foyer est en carreaux de terre cuite.
Partie nord. Premier étage, chambre nord. Mur sud, cheminée.
Partie sud. Premier étage, chambre. Mur nord, cheminée.
Partie nord. Premier étage, chambre centrale. Mur sud, cheminée. Détail.
Fonctions et aménagements intérieurs
Partie nord
Etage de soubassement
L'étage de soubassement est accessible depuis le rez-de-chaussée par un escalier maçonné, tournant, qui se développe à la place d'un ancien escalier à vis. De ce dernier, ne subsistent qu'une partie des marches en pierre de taille de grès, désormais noyées dans le massif de soutien de l'escalier actuel. Au pied de cet escalier, un couloir permet de distribuer trois des quatre pièces qui occupent cet étage de soubassement ; un grand placard à usage de garde-manger occupe une partie du coté est de ce couloir. Le couvrement est constitué de madriers rapprochés soutenant le remplissage maçonné du sol du vestibule du rez-de-chaussée surélevé.
Plan schématique du bâtiment : étage de soubassement.
Partie nord. Etage de soubassement, escalier menant au rez-de-chaussée. Vue de volume prise de l'est.
Partie nord. Etage de soubassement, couloir. Vue de volume prise du sud.
Partie nord. Etage de soubassement, couloir. Mur sud, vestiges de l'ancien escalier en vis.
La pièce sud est occupée par une resserre, éclairée par un petit jour côté ouest alors que, côté est, un haut jour est muré. Couverte par une voûte en berceau plein-cintre, son sol est dallé de façon rustique, sauf à son extrémité orientale où il s'agit de dalles rectangulaires soigneusement appareillées. Un petit réduit maçonné, à usage probable de saloir, est aménagé dans l'angle sud-ouest. Deux autres réduits, construits en planches de noyer sur ossature bois, sont adossés au mur nord ; ils servaient de garde-manger.
Partie nord. Etage de soubassement, resserre sud. Vue de volume prise de l'ouest.
Partie nord. Etage de soubassement, resserre sud. Sol dallé.
La pièce centre-sud est également à usage de resserre et de bûcher. On observe dans son mur sud quelques assises en appareil oblique alterné ou opus spicatum. Dans le mur est, une porte a été ouverte afin de communiquer avec la maison mitoyenne. Le sol est en terre battue et cette pièce est couverte par un plancher supporté par des solives très grossièrement équarries et très rapprochées.
Partie nord. Etage de soubassement, resserre centrale. Mur ouest.
Partie nord. Etage de soubassement, resserre centrale. Vue de volume prise de l'ouest.
Partie nord. Etage de soubassement, resserre centrale. Couvrement.
La pièce centre-nord, éclairée par une petit jour côté ouest, est couverte par une voûte en berceau plein-cintre, confortée par une section de mur maçonné. Elle accueille le cellier, qui était anciennement associé à un cuvage (cuve de fermentation en bois), comme en témoigne la trappe vinaire percée dans l'épaisseur de la voûte. Des bonbonnes et un tonneau y sont encore conservés ; on remarque des graffitis de comptabilité gravés sur l'enduit de la voûte.
Partie nord. Etage de soubassement, cellier. Mur sud.
Partie nord. Etage de soubassement, cellier. Vue de volume prise du nord-ouest.
Partie nord. Etage de soubassement, cellier. Trappe vinaire aménagée dans la voûte.
La pièce nord, également éclairée par un petit jour côté ouest, est occupée par une autre resserre pouvant aussi servir de cellier, couverte par une voûte en berceau plein-cintre. Les retombées de cette voûte montrent qu'il s'agit d'une reprise accolée contre le parement des murs, remplaçant un probable couvrement originel en plancher sur solives.
Partie nord. Etage de soubassement, resserre nord. Vue de volume prise de l'est.
Rez-de-chaussée surélevé
On y accède depuis la rue de la Tour par une large porte piétonne, munie de deux vantaux, qui ouvre sur un petit vestibule distribuant l'escalier menant à l'étage de soubassement et qui, par quelques marches montante, donne accès au vestibule principal. Celui-ci, aménagé en couloir, permet d'accéder à toutes les pièces du rez-de-chaussée, ainsi qu'à l'escalier menant au premier étage.
Plan schématique du bâtiment : rez-de-chaussée surélevé.
L'escalier menant à l'étage est appuyé contre le mur ouest, parallèlement au vestibule. Tournant, il est construit en maçonnerie sur un solin de madriers rapprochés et taillés en quartons. Un petit placard mural d'angle est installé peu après son départ du palier, avec deux vantaux à moulures en losanges.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, vestibule. Vue de volume prise du sud-est.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, vestibule. Vue de volume prise du nord.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, escalier menant au premier étage. Placard d'angle.
Toute la partie nord est occupée par une grande cuisine, disposant de deux petites annexes côté nord, séparées par une cloison, dont une destinée à la pile d'évier. Un grand placard mural en menuiserie est adossé au mur ouest, avec des panneaux moulurés à motifs de losanges. Un placard-niche est aménagé dans le mur est. Une fenêtre est ouverte côté ouest et, côté est, une porte fenêtre permet d'accéder à la terrasse. Enfin, une grande cheminée est installée contre le mur sud, flanquée d'une petit ouverture pouvant faire office de passe-plat avec la chambre mitoyenne. Cette cheminée possède un manteau maçonné et dispose d'une plaque foyère en fonte moulée, ouvragée de plusieurs motifs : fleur de lys, dauphins et date « 1650 ».
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur sud.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur sud, cheminée. Plaque foyère.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur sud, cheminée. Plaque foyère : date portée (1650), fleur de lys et dauphin.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Vue de volume prise de l'est.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Mur ouest, grand placard adossé.
La pièce centrale est une chambre qui ouvre côté est sur la terrasse par une porte-fenêtre. Un placard-niche est aménagé dans le mur sud. Une cheminée basse est engagée dans le mur nord, partageant le conduit de celle de la cuisine. Le sol est un plancher droit.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, chambre. Vue de volume prise du sud-est.
La salle à manger se trouve au sud-ouest, éclairée par une fenêtre côté ouest. Côté ouest, une porte permet d'accéder au salon. Côté sud, une porte ouvre sur l'escalier de la partie sud, flanquée d'un placard-niche et de la cheminée. Côté nord, un grand placard-niche est aménagé dans le mur. Le sol est un plancher droit.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, salle à manger. Mur sud.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, salle à manger. Mur sud, porte donnant dans la partie sud et placard-niche.
Le salon se trouve au sud-ouest. Accessible depuis le couloir et la salle à manger, il ouvre côté est sur la terrasse par une porte-fenêtre. Une cheminée est adossée au mur nord, partageant son conduit avec celle de la salle-à-manger. Le sol est un plancher en chevrons à lames courtes.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, salon. Vue de volume prise du sud-est.
Partie nord. Rez-de-chaussée surélevé, salon. Vue de volume prise du nord-ouest.
Premier étage
A l'arrivée de l'escalier venant du rez-de-chaussée, un long palier distribue trois des quatre pièces qui occupe cet étage. Sur ce palier, l'escalier menant à l'étage de comble reprend la même disposition qu'au rez-de-chaussée, avec départ tournant et structure maçonnée. Les marches sont en carreaux de terre cuite, avec nez-de-marches en bois et contre-marches en mortier.
Plan schématique du bâtiment : premier étage.
Partie nord. Premier étage, palier. Vue de volume prise du sud-est.
Partie nord. Premier étage, palier. Départ de l'escalier menant à l'étage de comble.
Partie nord. Premier étage, escalier menant à l'étage de comble.
Au nord, une grande chambre est complétée par un dressing, séparé par une cloison. Elle est éclairée par trois fenêtres, deux à l'est et une à l'ouest ; le dressing dispose aussi d'une fenêtre côté est. Un grand placard-niche est aménagé dans le mur est et deux autres flanquent la cheminée qui est engagée dans le mur sud. Le sol est un plancher en chevrons et le couvrement est un plafond à la française.
Partie nord. Premier étage, chambre nord. Vue de volume prise du nord-est.
Partie nord. Premier étage, chambre nord. Vue de volume prise du nord.
Partie nord. Premier étage, dressing de la chambre nord. Couvrement avec plafond à la française.
La chambre centrale est éclairée par une fenêtre côté est. Elle dispose d'un petit placard-niche dans le mur nord, qui fait face à la cheminée engagée dans le mur sud. Le sol est en plancher droit.
Partie nord. Premier étage, chambre centrale. Vue de volume prise du sud-ouest.
Partie nord. Premier étage, chambre centrale. Mur sud, cheminée.
La chambre sud-ouest, éclairée par une fenêtre côté ouest, dispose d'une porte donnant sur l'escalier de la partie sud, flanquée de deux petits placards-niches. Côté est, une autre porte donne accès à la chambre sud-est. Un troisième placard-niche est aménagé dans le mur nord.
Partie nord. Premier étage, chambre sud-ouest. Vue de volume prise du sud-ouest.
La chambre sud-est, éclairée par deux fenêtres côté est, dispose d'une cheminée adossée au mur nord et d'un petit placard-niche dans le mur sud. Le sol est en plancher droit à lames courtes.
Partie nord. Premier étage, chambre sud-est. Vue de volume prise du sud-est.
Partie nord. Premier étage, chambre sud-est. Vue de volume prise du nord-ouest.
Etage de comble
L'escalier venant du premier étage débouche sur un vaste palier, entièrement ouvert côté nord sur un grand volume sous le toit à destination de séchoir, mais encombré par la présence d'une grande ferme de la charpente. Il est aéré par trois jours côté est et un autre côté nord.
Plan schématique du bâtiment : étage de comble.
Partie nord. Etage de comble, palier. Mur sud et passage vers le séchoir sud-ouest.
Partie nord. Etage de comble, palier. Mur et porte du séchoir central.
Au centre-est, une pièce fermée à destination de séchoir et de resserre est aéré par un jour ouvert côté est. Le sol est en carreaux de terre cuite carrés et les murs sont enduits. Dans le mur ouest, quatre cornes (caprins) sont scellées dans la maçonnerie au-dessus de la porte et font office de crochets de suspension.
Partie nord. Etage de comble, séchoir central. Mur ouest et porte du palier.
Partie nord. Etage de comble, séchoir central. Mur ouest, cornes scellées comme crochets de suspension.
Au sud-ouest, un autre séchoir dispose d'un jour côté ouest. Le sol est en carreaux de terre cuite rectangulaires (ou briques pleines posées à plat ?). Dans le mur sud, on observe une porte murée qui donnait anciennement sur le palier de la partie sud. Un autre porte, côté est, donne accès au séchoir sud-est. Il est aéré par un jour côté ouest et le sol est en plancher. Deux autres petites baies, percées à l'angle sud-est, correspondent aux baies d'envol d'un pigeonnier aujourd'hui disparu. Elles sont encore équipées de leurs grilles d'envol en menuiserie.
Partie nord. Etage de comble, pigeonnier. Vue de volume prise du nord-ouest.
Partie nord. Etage de comble, pigeonnier. Mur sud, baie d'envol avec grille en menuiserie.
Partie nord. Etage de comble, séchoir sud-ouest. Sol en carreaux de terre cuite rectangulaires.
Partie sud
Etage de soubassement
Indépendant de la partie nord, cet étage de soubassement est accessible de plain-pied depuis la ruelle qui longe le bâtiment côté sud grâce à une porte piétonne. Il est occupé par une unique pièce à usage de resserre. Le sol est caladé, les murs conservent un enduit rustique et le couvrement est réalisé par un plancher sur solives. Du côté ouest, séparé de la resserre par un mur maçonné dans lequel s'ouvre une porte, un escalier tournant – également maçonné – dessert le rez-de-chaussée. Le palier inférieur de cet escalier est couvert par une petit voûte en berceau segmentaire ; le palier supérieur accueille le cabinet d'aisance.
Plan schématique du bâtiment : étage de soubassement.
Partie sud. Etage de soubassement, resserre. Vue de volume prise du sud-est.
Partie sud. Etage de soubassement, resserre. Sol caladé.
Rez-de-chaussée surélevé
Le rez-de-chaussée est accessible depuis la rue de la Tour par un porte piétonne ouvrant sur un petit vestibule, qui distribue l'escalier descendant à l'étage de soubassement. Par quelques marches montante, il donne aussi accès au palier de l'escalier menant au premier étage. Cet escalier, construit en menuiserie, est tournant avec un limon courbe ; sa rambarde est également en bois.
Plan schématique du bâtiment : rez-de-chaussée surélevé.
Partie sud. Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Vue de volume prise du sud-est.
Partie sud. Rez-de-chaussée surélevé, escalier. Palier.
Sur ce palier, une porte permet d'arriver dans la salle à manger de la partie nord. Une autre porte donne accès à la cuisine, côté est. Cette cuisine, éclairée par deux fenêtre ouvertes côté sud, dispose d'une cheminée engagée dans le mur nord.
Partie sud. Rez-de-chaussée surélevé, cuisine. Vue de volume prise du nord-ouest.
Premier étage
La montée de l'escalier occupe la partie ouest de ce premier étage, avec les mêmes disposition et structure qu'au rez-de-chaussée. Le reste est occupé par une chambre. Côté est, une porte-fenêtre donne accès à un balcon. Une cheminée est engagée dans le mur nord. Le sol est en plancher droit à lames courtes.
Plan schématique du bâtiment : rez-de-chaussée surélevé.
Partie sud. Premier étage, escalier. Palier.
Partie sud. Premier étage, chambre. Vue de volume prise de l'ouest.
Partie sud. Premier étage, escalier. Volée menant à l'étage de comble.
Partie sud. Escalier. Vue de volume prise depuis l'étage de comble.
Etage de comble
L'escalier venant du premier étage débouche sur un palier qui distribue une porte donnant sur un séchoir, aéré par un jour côté est. Un placard-niche est aménagé dans le mur nord. Le sol est un plancher.
Plan schématique du bâtiment : étage de comble.
Partie sud. Etage de comble, escalier. Palier, vue de volume prise de l'est.
Partie sud. Etage de comble, séchoir. Vue de volume prise de l'ouest.
Structure et matériaux
L'ensemble du bâtiment est construit en maçonnerie de moellons calcaires et de grès, avec des chaînes d'angles en pierre de taille de grès ou en gros moellons équarris. On note que l'angle de la chaîne sud-ouest est traité en biais. La façade orientale est organisée en travées, alors que la façade occidentale, bien qu'harmonisée, conserve les irrégularités liées à son évolution historique. Si le traitement actuel des façades à pierres vues offre une bonne lecture des maçonneries, celles-ci recevaient anciennement un enduit, peut-être décoré de fausses chaînes d'angles et de faux encadrements.
Elévation ouest.
Vue d'ensemble prise du nord-ouest.
Vue d'ensemble prise de l'est.
Encadrements
Porte du logis nord
Au milieu du premier niveau de la façade occidentale, la porte du logis nord est la seule a être dotée d'un encadrement en pierre de taille calcaire, bouchardée et ciselée, avec des piédroits à base saillante et un couvrement en plate-bande lisse. Cette porte est équipée d'une menuiserie à deux vantaux symétriques avec panneaux saillants ou en creux nervurés. On note la présence de poignées et heurtoirs métalliques. Cette menuiserie est surmontée d'une imposte vitrée protégée par une grille en ferronnerie à motifs de volutes centrées sur une étoile à cinq branches. Une niche en cul-de-four avec fond enduit est aménagée au-dessus de cette porte, elle abritait probablement une petite statue religieuse.
Elévation ouest, premier niveau. Porte nord.
Elévation ouest, premier niveau. Porte sud, détail de la ferronnerie de l'imposte.
Porte du logis sud
La porte du logis sud est plus simple. Son encadrement est en pierre de taille de grès, avec un linteau droit et une finition bouchardée à arrêtes ciselées. La menuiserie, à un seul vantail, est ornée d'une moulure en losange et est équipée d'une poignée horizontale et d'un heurtoir en laiton, ce dernier prenant la forme d'une main baguée.
Elévation ouest, premier niveau. Porte sud.
Elévation ouest, premier niveau. Porte sud, détail du heurtoir.
Autres encadrements
La majorité des autres encadrements sont en pierre de taille de grès, avec un linteau droit monolithe. Celui de la baie à demi-croisée conservée sur la façade ouest (17e siècle) est layé et chanfreiné, avec des congés en biais. Son appui était originellement saillant et mouluré, mais il a été bûché. Les encadrements présents sur la façade orientale et sur la partie nord de la façade occidentale sont layés avec arêtes vives (début 18e siècle). Au premier niveau de l'élévation occidentale, la fenêtre nord présente une allège fermée côté extérieur par une dalle de grès sur chant. Cette pierre est percée dans un angle, ce qui correspond à l'arrière d'une ancienne pile d'évier. Sur la partie sud de la maison, les encadrements sont également en pierre de taille de grès, avec linteau droit monolithe, mais leur finition est bouchardée avec arêtes vives ciselées (début 20e siècle). Quant aux encadrements des ouvertures des jours du dernier niveau, ils sont montés en moellons avec un linteau en bois.
Elévation ouest, premier niveau. Fenêtre nord.
Elévation est, vue partielle.
Elévation est, troisième niveau. Baie du pigeonnier.
Balcon et terrasse
A l'extrémité sud de la façade orientale, le balcon est construit en pierre de taille de grès, avec une finition bouchardée à arêtes ciselées. Son sol est constitué de trois grandes dalles, aux arêtes traitées en corniche moulurée en quart-de-rond, soutenues par trois corbeaux galbés. Le garde-corps en ferronnerie est à barreaux droits verticaux, surmontés d'une frise à losanges.
Partie sud. Pignon est.
Partie sud. Pignon est, balcon en pierre de taille.
Partie sud. Ancrage des corbeaux du balcon.
La terrasse qui se développe au pied de l'élévation orientale est bâtie au-dessus de deux maisons mitoyennes qui font désormais partie de la même parcelle. Leur niveau supérieur et leur toit, démontés, ont été remplacés par des voûtains en béton coffré sur poutrelles métalliques.
Toit
Le toit est à longs pans, sauf sur la partie sud où il est à un pan et forme un quart de croupe à l'angle sud-ouest. La charpente est à pannes, confortées dans la partie nord par une ferme simple. La couverture en plaques ondulées de fibro-ciment supporte des tuiles creuses. L'avant-toit est constitué de trois rangs de génoise peints en blanc. Les souches de cheminées, massives, sont maçonnées en briques pleines avec une couverture plate en tuiles creuses.
Partie nord. Etage de comble, séchoir nord. Ferme de la charpente.
Elévation ouest, avant-toit constitué de trois rangs de génoise peints en blanc.