L'origine de cette maison remonte vraisemblablement à la seconde moitié du 17e siècle. Mais il est probable qu'elle remplace un bâtiment plus ancien. D'après le cadastre de 1570, ce quartier du bourg est appelé « pied de la tour » de par sa position en contrebas de la tour-donjon dite Tour Carrée (voir dossier IA05001551). D'autre part, dans ce document, mais aussi dans le cadastre de 1699, la Petite Rue est appelée « rue Coynelle ».
Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. Elle est mentionnée comme une « maison » de 50 m² d'emprise au sol, comptant 3 ouvertures et imposée dans la 6e catégorie fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Joseph Doux, marchand de bestiaux, qui possède quelques terres agricoles autour du bourg, notamment au quartier du Grand Pré.
A partir de 1878, la maison revient à Joachim et Marie Delhomme, épouse de Jacques Reynier. Ils en sont nus propriétaires par Jeanne Cornilhac, épouse Doux, laquelle en a l'usufruit. Cette dernière avait hérité en 1861, de par son père, de la maison mitoyenne au nord (parcelle 1839 F1 190, voir dossier IA05001556). En 1886, elle passe à Jean-Pierre Souvoux et, en 1892, celui-ci acquiert la maison mitoyenne au nord. A cette même époque, il devient également propriétaire d'une ferme au bourg (voir dossier IA05001606).
C'est sans doute après cette date que les deux maisons sont réunies en un seul ensemble. A cette occasion, le toit est entièrement refait, comme en témoigne l'avant-toit commun constitué de quatre rangs de génoise. Par ailleurs, au rez-de-chaussée surélevé et au comble, on observe d'anciennes portes de communication intérieures, murées, qui reliaient ces deux bâtiments. L'élévation orientale pourrait également avoir été largement rebâtie à cette période, comme c'est le cas pour d'autres maisons de Rosans, notamment sur la Grande Rue. En tout cas, on remarque au troisième niveau de cette façade le remploi d'une pierre à bossage – partiellement bûché – en moyen appareil qui provient probablement d'une des deux tours médiévales du bourg. L'ajout du balcon pourrait dater de cette même époque, mais son sol actuel en béton est plus récent.
Au cours du 20e siècle, ces deux maisons ont été à nouveau partagées.