L'origine de cette maison remonte vraisemblablement à la seconde moitié du 17e siècle, mais il est probable qu'elle remplace un bâtiment plus ancien. D'après le cadastre de 1570, ce quartier du bourg est appelé « pied de la tour » de par sa position en contrebas de la tour Carrée. D'autre part, dans ce document, mais aussi dans le cadastre de 1699, la Petite Rue est appelée « rue Coynelle ».
Sur le plan cadastral de 1839, la parcelle possède un plan identique à l'actuel. Elle est mentionnée comme une « maison » de 36 m² d'emprise au sol, comptant 2 ouvertures et imposée dans la 6e catégorie fiscale (sur 8). Elle appartient alors à Alexandre Cornillac, qui possède diverses terres agricoles sur la commune, notamment aux quartiers de la Combe, du Béal de la Chapelle, de Lidane et de Pigerolles. En 1861, la maison revient à sa fille Jeanne Cornillac, épouse Doux, dont le mari est déjà propriétaire de la maison mitoyenne au sud (parcelle 1839 F1 189, voir dossier IA05001549).
En 1892, elle passe à Jean-Pierre Souvoux, qui était propriétaire de la maison mitoyenne au sud depuis 1886. A cette même époque, il devient également propriétaire d'une ferme au bourg (voir dossier IA05001606). C'est sans doute après cette date que ces deux maisons sont réunies en un seul ensemble. Le toit est alors entièrement refait, comme en témoigne l'avant-toit commun constitué de quatre rangs de génoise. Par ailleurs, au rez-de-chaussée surélevé et au comble, on observe d'anciennes portes de communication intérieures, murées, qui reliaient ces deux bâtiments. C'est aussi de cette époque que datent la menuiserie de la porte d'entrée et divers aménagements intérieurs, notamment la pierre foyère de la cheminée. L'élévation orientale pourrait également avoir été largement rebâtie à cette période, comme c'est le cas pour d'autres maisons de Rosans, notamment sur la Grande Rue, en remployant des matériaux plus anciens pour les encadrements. Ce serait alors à cette occasion que la petite porte du premier niveau de la façade orientale aurait été murée.
Au cours du 20e siècle, ces deux maisons ont été de nouveau partagées.