Dossier d’œuvre architecture IA04002112 | Réalisé par
Masson-Lautier Maïna
Masson-Lautier Maïna

Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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  • inventaire topographique
Eglise paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Annot
  • Commune Le Fugeret
  • Lieu-dit Argenton
  • Cadastre 1830 A2 1140, 1141  ; 2014 A3 1261, 808
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame-de-l'Assomption
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

L'observation du plan de la chapelle montre des irrégularités : l'édifice a sans doute été construit en plusieurs phases, en agrandissements successifs. Ainsi, en 1840, dans le questionnaire sur l'état des paroisses, si le curé ne donne pas plus de deux cents ans à l'église, il estime également que la construction s'est faite en plusieurs étapes : "elle a été bâtie en plusieurs reprises, elle était peu de choses en premier lieu, ce ne devait être qu'une petite chapelle [...] mais ne pouvant contenir toute la population, on l'alongea [sic] et elle a été allongée trois fois, deux fois en bas de l'autel et une fois en dessus pour y faire une sacristie".

La sacristie mise à part, la partie la plus ancienne, celle portant la date de 1671, correspond aujourd'hui au choeur. Aucune archive antérieure à cette date, ni aucune mention dans les pouillés ne permet de remonter plus haut dans l'histoire de l'église. La paroisse aurait été érigée en succursale du Fugeret dans les années 1660 selon l'abbé Féraud. Dans les registres paroissiaux, on recense bien des naissances, mariages ou décès dès 1616, pour autant la première mention explicite "de l'église d'Argenton de la paroisse du Fugeret" n'apparaît qu'en 1697. L'église est ensuite également mentionnée en 1722 dans un rapport d'estimation des biens de l'évêché de Glandèves, dont elle dépend, toujours comme succursale du Fugeret.

C'est probablement au cours du 18e siècle que l'édifice est agrandi vers l'ouest par les trois travées visible aujourd'hui. L'église apparaît également sur les cartes du 3e quart du 18e siècle celles de Cassini et de Bourcet de la Saigne. Il y aurait eu un cadran solaire sur la façade (voir références documentaires), où l'on pouvait lire la date de 1816 : la dernière travée occidentale de la nef pourrait donc être achevée à cette date, construite en déviant un peu l'axe vers le nord, pas tout à fait dans l'alignement de la nef existante. Enfin, en 1857, comme l'atteste le date gravée sur le linteau de la porte de la façade ouest, cette dernière pourrait avoir achevé l'édifice. L'escalier au-devant de la porte occidentale est réalisée entre 1876 et 1884, selon les visites pastorales. La sacristie est érigée entre la visite de 1884 et celle de 1890, le "mur du levant est refait également à neuf, tout comme le campanile qui le surmonte".

L'église est sous la titulature de l'Assomption de la Vierge et a pour patrons les saints Gervais et Protais. Ainsi en 1840, dans le questionnaire sur l'état des paroisse, le curé donne bien la fête patronale au 15 août mais précise qu'on fait encore la fête de st Gervais et st Prothais qu'on reconnaît comme Co-Patrons". En 1861, la paroisse d'Argenton, ainsi que l'explique l'abbé Féraud, est constituée de huit hameaux qui existent déjà sur les cartes du 18e siècle.

Grâce au questionnaire sur l'état des paroisses de 1840 et aux visites pastorales du 19e siècle, on peut suivre les différentes états de l'édifice ainsi que les éventuels travaux de restauration effectués. En 1840, l'église est décrite comme "en bon état, le toit excepté". En 1858 : il est écrit que la toiture "laisse à désirer" et que le pavé est "en dalles du pays". En 1866 et 1870, elle est toujours en bon état "mais humide par endroits". En 1870, la toiture est "en bon état", elle a donc sans doute été refaite. La sacristie est toujours dite petite et humide. En 1884, l'évêque mentionne la construction de l'escalier au-devant de l'église et, en observations particulières, liste les travaux à effectuer : "la toiture de l'église a besoin d'être refaite ; il est absolument nécessaire qu'on construise une nouvelle sacristie, un nouveau clocher ; le sanctuaire de l'église aurait besoin d'une grande réparation". Effectivement en 1890, après les travaux, la sacristie est déclarée : "très satisfaisante", crédence "en bien bon état" même si le mur nord est toujours particulièrement humide et même s'"il importe beaucoup de réparer la voûte de l'église". En 1891, les paroissiens ont une fois de plus suivis les injonctions de l'évêque puisque dans le chapitre "réparations depuis la dernière visite", sont mentionnés : "réparation de la toiture de l'église et du mur de l'église du côté nord. Réparations de la voûte de l'église. Monsieur le curé a peint le maître-autel de l'Eglise".

Concernant le cimetière, les visites pastorales sont également précieuses pour son histoire tout au long du 19e siècle. En 1858, le cimetière est "en bon état" avec une croix du milieu. Très vite, en 1866, il apparaît trop petit et en 1870 l'évêque préconise de "faire un nouveau cimetière afin de faire disparaître l'humidité de l'église". Il va être réalisé entre 1876 et 1884, ainsi que le confirme la date de 1876 portée sur le portail.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
  • Dates
    • 1671, porte la date
    • 1816, daté par source
    • 1857, porte la date
    • 1878, porte la date

L'église se trouve un peu à l'écart du village d'Argenton, au sud-ouest. Elle est construite parallèlement à la pente.

Le plan monte un chevet plat prolongé d'une sacristie, un choeur à une travée et une nef à quatre travées, la travée occidentale étant plus large et désaxée par rapport aux trois précédentes. L'ensemble est voûté d'arêtes avec retombée sur les piles rectangulaires engagées. L'édifice est éclairé par quatre baies en plein cintre au sud et deux au nord, ainsi que par l'oculus au-dessus de la porte d'entrée. Le toit à longs pans est couvert aujourd'hui de tôle ondulée. A l'intersection de la sacristie et du choeur, se dresse un petit clocher mur à deux baies.

Le cimetière se trouve au nord de l'église, sans lui être contiguë, avec une entrée sur le parvis.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
  • Toits
    tôle ondulée
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • peinture
  • Précision représentations

    Les murs de la nef et du choeur ont un décor peint en faux appareil, la voûte un décor iconographique (étudié en IM04003175).

    Une inscription latine est gravée au-dessus de la porte occidentale : HAEC EST DOMUS DOMINI.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Registres paroissiaux de la paroisse du Fugeret (Argenton). 1696-1791. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1MI5 0085.

    Acte de mariage du 22 juin 1697 "dans l'église d'Argenton de la paroisse du Fugeret".
  • Rapport et estimations des réparations aux mobiliers et immeubles de l'évêché de Glandèves par jugement du Parlement de Provence. 1722-1723. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 3 G 1.

    Argenton "succursalle du Fugeiret".
  • Questionnaire sur l'état des paroisses du diocèse de Digne, cantons d'Allos à Colmars, vers 1840. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 76

  • Procès-verbaux des visites pastorales, évêché de Digne, doyennés d’Allos, Annot, Banon, Barcelonnette, Barrême, de 1840 à 1879. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 86

    Visites pastorales des 24 juin 1858, 9 octobre 1866, 7 septembre 1870, 21 novembre 1876.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Digne, 1884 - 1891. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 93

    Visites pastorales des 25 août 1884, 18 juin 1890, 18 novembre 1891.
  • Procès-verbaux de visites pastorales, évêché de Digne, 1896 à 1921. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 2 V 95

    Visite pastorale du 26 mars 1912.
  • Direction générale des domaines. Inventaire des biens dépendant de la fabrique paroissiale d'Argenton (Le Fugeret) dressé en exécution de l'art. 3 de la loi du 9 décembre 1905. 17 février 1906. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 V 65.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    p. 557
  • AUTHEMAN, Roger, LEYDET, Paul. Le Fugeret mon village. Nice : Editions Lou Sourgentin, 1988.

    p. 87-88.
  • COLLIER, Raymond. La Haute-Provence monumentale et artistique. Digne: Imprimerie Louis-Jean, 1986, 559 p. : ill.

    p. 32-33, 455, 468.
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 503
  • GEAN, Jacky, GIORDANENGO, Jean. A l'ombre du clocher. Histoire d'un pays entre Var et Verdon. Breil-sur-Roya : Les Editions du Cabri, 1997. 207 p. : ill.

    p. 34-36. Mention notamment d'un cadran solaire, aujourd'hui disparu, peint sur la façade occidentale et portant la date de 1816.

Documents figurés

  • Carte de France dite carte de Cassini. / Dessin à l'encre par César-François Cassini de Thury, seconde moitié du 18e siècle. Bibliothèque nationale de France, Paris.

    Carte de Cassini levée entre 1760 et 1789 : succursale d'Argenton.
  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-11.
  • Plan cadastral de la commune du Fugeret, 1830 / Dessin à l'encre sur papier par Laugier, 1830. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 105 Fi 090 / 001 à 010.

    Section A2, parcelles 1140, 1141.
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2012, 2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Masson-Lautier Maïna
Masson-Lautier Maïna

Conservateur en chef du patrimoine en poste au Service régional de l'Inventaire à la DRAC de Poitiers de 2002 à 2005, puis au Service de l'Inventaire de la DRAC d'Aix-en-Provence. En poste au Service de l'Inventaire et du patrimoine, région Provence-Alpes-Côte d'azur depuis 2008.

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