Dossier d’œuvre architecture IA04000355 | Réalisé par
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var - Barrême
  • Commune Barrême
  • Adresse place François-Béraud
  • Cadastre 1980 H 157, 158, 159
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Jean-Baptiste

Chronologie de la construction

Envisagée dès le début du 18e siècle, la construction d'une nouvelle église pour remplacer l'ancienne chapelle Saint-Antoine, promue siège de la paroisse en 1564 mais depuis toujours trop petite et insalubre, ne reçut un début d'exécution qu'en 1866. Les fonds nécessaires à l'entreprise furent alors réunis (souscription auprès des habitants, legs particuliers, contributions de la fabrique et de la commune) et l'emplacement choisi.

Après de longues discussions, le conseil municipal opta pour l'ancienne demeure du seigneur, devenue mairie après la Révolution, et deux maisons voisines, qui seraient démolies, tandis que le jardin seigneurial deviendrait le parvis du nouvel édifice.

En 1868, l'architecte diocésain Raymond, relayé quelques mois plus tard par son successeur Lutton, fournit les plans et le devis, en 1869 l'entrepreneur varois Charles Trotabas emporta l'adjudication du marché. La première pierre fut posée le 18 avril 1870, le premier office et la bénédiction solennelle célébrés le 6 août 1871.

Les finitions nécessitèrent cependant quelques années encore et la réception définitive eut lieu le 2 mai 1877. En particulier le clocher, qui devait primitivement s'élever derrière le chevet et fut déplacé sur le côté pour laisser davantage d'espace au parvis, ne fut achevé qu'en 1878 sur les plans de Lutton. La nouvelle implantation de ce clocher, immédiatement à l'ouest de l'abside, obligea à construire un appendice de ce côté pour y loger la 2e sacristie prévue.

D'après Cruvellier, la carrière locale du Saut du Loup suffit à fournir toute la pierre de blocage. Quant à la molasse utilisée comme pierre de taille, on la fit venir de Mane (canton de Forcalquier).

Analyse architecturale

L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste est un édifice de plan rectangulaire allongé du nord au sud, implanté à l'extrémité est du village et précédé d'une place ouverte sur la route Nationale 85.

Il se compose d'une nef principale flanquée de deux collatéraux et d'une abside carrée accostée à l'est d'une première sacristie et à l'ouest du clocher-tour et de la deuxième sacristie. La couverture de la nef est à longs pans, celle des collatéraux, en appentis, présente une croupe côté façade sud.

Elévations extérieures

Le traitement des élévations extérieures reste très simple sur les murs gouttereaux, où le crépi (récemment refait au ciment) met en valeur les contreforts à couronnement taluté et les encadrements harpés des fenêtres en calcaire gris.

La composition symétrique de la façade sud s'ordonne en trois travées que rythment des contreforts à ressauts et couronnement talutés et une large plinthe, également à ressauts, en moyen appareil de calcaire gris.

Dans la travée centrale s'ouvre la grande porte dont le linteau monolithe porté par des coussinets moulurés est surmonté d'un arc en plein-cintre souligné d'un cordon d'archivolte. Au-dessus, le pignon couronné d'une corniche et sommé d'une croix monolithe à branches pattées est percé d'un grand oculus rond mouluré et d'un petit jour cruciforme.

Un grand escalier de 8 marches polygonales en pierre de taille précède la porte. Pour donner meilleure apparence à la façade, des croupes ont été ménagées dans les toits en appentis des collatéraux.

Du côté nord, les élévations sont beaucoup moins soignées ou masquées par des maisons. Elles correspondent aux deux sacristies qui flanquent l'abside, toutes deux plafonnées et sans décor. Celle du côté ouest enveloppe la base du clocher-tour construit dans l'angle rentrant entre l'abside et l'extrémité du collatéral ouest.

La tour carrée comprend quatre étages. Les deux premiers, éclairés à l'ouest par de petits jours en fente, ne contiennent que l'escalier tournant à volées en bois et repos en béton dans les angles. Les élévations de ces trois étages, en blocage avec chaînes d'angle en pierre de taille et deux jours en fente à large ébrasement intérieur, sont entièrement enduites au mortier de chaux. Au 3e étage, la chambre des cloches se signale par le cordon de sa base, la corniche du couronnement, les quatre chaînes d'angle et les quatre baies en plein-cintre en pierre de taille. Au_dessus du plafond en charpente, une trappe desservie par une échelle donne accès à l'horloge logée dans la grande flèche pyramidale en tuf, aérée par 4 lucarnes en plein-cintre et sommée d'une croix en fer forgé.

Intérieur

Les trois vaisseaux ont chacun quatre travées couvertes de voûtes d'arêtes que séparent des arcs doubleaux de profil brisé retombant le long des murs sur des consoles pyramidales et au centre sur des colonnes. Les mêmes colonnes reçoivent de part et d'autre les arcades en plein-cintre qui font communiquer entre eux les vaisseaux.

Du côté de l'entrée, au sud, un tambour carré en maçonnerie percé d'une porte axiale et de deux portes latérales supporte une petite tribune d'orgue. Une petite porte latérale débouche dans la 3e travée du collatéral est. L'éclairage est assuré par 8 fenêtres en plein-cintre, 6 ouvertes dans les murs gouttereaux des 3 premières travées et 2 dans le mur de façade, auxquelles s'ajoute le grand oculus rond percé dans le pignon. L'abside carrée, également couverte d'une voûte d'arêtes, prend jour par une grande fenêtre axiale en arc brisé.

La maçonnerie, entièrement enduite à l'exception des encadrements des fenêtres et des colonnes, a reçu un décor peint sur l'intrados des arcs et les parois de l'abside (IM04000756) et des 2 dernières travées des collatéraux (IM04000757). Le même calcaire gris travaillé à la boucharde a servi pour les fenêtres, l'oculus et les colonnes à base octogonale massive et fût cylindrique à deux tambours. Les chapiteaux qui surmontent ces colonnes, sculptés en une seule pièce (intégrant astragale et tailloir) dans un calcaire molassique gris clair, sont ornés de quatre crochets à volutes cannelées alternant avec des feuilles à cinq lobes.

Le sol de la nef et des collatéraux est pavé de carreaux octogonaux en ciment à décor de quadrilobes blancs sur fond gris alternant avec des bouchons carrés noirs. Dans le vestibule (sous le tambour) et le choeur, le pavement est fait de dalles en marbre noir et blanc posées en losange.

Edifice construit de 1870 à 1877, sur les plans des architectes dicésains Raymond et Lutton, par l'entrepreneur Charles Trotabas.

Edifice composé d'une nef principale flanquée de deux collatéraux et d'une abside carrée accostée à l'est d'une première sacristie et à l'ouest du clocher-tour et de la deuxième sacristie. Les trois vaisseaux sont voûtés d'arêtes. La façade sud est ordonnancée en trois travées rythmées par des contreforts. La couverture de la nef est à longs pans, celle des collatéraux, en appentis, présente une croupe côté façade sud. açconnerie en moellons de calcaire et de tuf, chaines d'angle en moyen appareil de molasse, couverture en tuiles creuses.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • molasse moyen appareil
    • tuf moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • appentis
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
    • maçonnerie
  • Représentations
    • crochet
    • feuille
  • Précision représentations

    Chapiteaux des colonnes : crochet, feuille ; carrelage de sol : quadrilobe.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Journal des faits dignes de mémoire relatifs à la paroisse et chapelle de St jean Baptiste et chapelle de Notre Dame de cette ville de barrême, diocèse de Digne Basses Alpes, recueillis avec exactitude par nous, curé soussigné, à dater de notre arrivée dans cette paroisse, le vingt trois juin de l’an de Notre Seigneur mil huit cents quarante-huit. 1848-1934. Archives paroissiales, Barrême : non coté.

    1863/06/23: Interdit porté par l'évêque de Digne sur l'église en vertu d'un rapport dressé par l'architecte diocésain : l'église est insuffisante pour la population, elle est insalubre, elle a de nombreuses fentes dans la voûte et les murs latéraux. Un interdit avait déjà été prononcé en 1846. Il avait été suivi de réparations. 1868: "Rapport suite à l'interdit frappant la paroisse et prévoyant la reconstruction de l'église. ""...or tout ces avantages font défaut à l'emplacement où l'on tient à reconstruire la nouvelle paroisse qui ignore que le local est situé sur la route départementale"
  • Devis descriptif et estimatif des travaux de reconstruction de l'église paroissiale de Barrême, dressé par l'architecte M. Raymond, 2 juin 1868. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

    La nouvelle église sera établie sur l'emplacement de la mairie. Elle aura, pour dimensions intérieures, 20, 70 m de long sur 13 m de large. La nef centrale fera 6 m de large et les bas-côtés feront chacun 3,50 m de large, y compris les colonnes. Le choeur.
  • Délibération du conseil municipal de Barrême approuvant les plans et devis [de l'église paroissiale de Barrême] dressés par l'architecte M. Raymond, sauf en ce qui concerne le clocher, 20 juin 1868. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

    Le conseil propose que le clocher soit déplacé de l'arrière du sanctuaire "à l'extrémité et par flanc du mur gauche" pour permettre de reculer l'église afin que le perron n'obstrue pas la place sur laquelle donne l'édifice. Il demande aussi à déplacer un peu sur la droite l'emplacement de l'église pour écarter son mur gauche de la maison voisine, et à surélever le sol pour que son niveau soit au-dessus de celui des eaux du torrent St-Jean.
  • Procès-verbal d'adjudication des travaux de construction de la nouvelle église paroissiale de Barrême, 23 janvier 1870. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

    M. Trotabas Charles, entrepreneur à Ampus, est déclaré adjudicataire des travaux.
  • Délibération du conseil municipal de Barrême rappelant le déplacement du clocher de l'église par rapport au projet initial, 12 mai 1870. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

    Le conseil précise aussi que le soubassement de la façade principale et les quatre contreforts devront être en pierre de taille rustiquée, les deux contre-forts des bas-côtés en taille ébauchée, et les naissances des arcs doubleaux en pierre de Mane sur 50 cm.
  • Délibération du conseil municipal de Barrême établissant un décompte des travaux exécutés pour la construction de l'église et de ceux restant à faire, 17 février 1872. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

    L'église est en voie d'être achevée, il reste à faire l'assainissement et le drainage autour de l'édifice et l'achèvement du clocher.
  • Délibération du conseil municipal de Barrême votant les crédits nécessaires à l'achèvement du clocher [de l'église paroissiale] et de sa flèche, 19 juillet 1874. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

    Les plans et devis du clocher en question ont été dressés par l'architecte M. Lutton.
  • Arrêté préfectoral du 23 février 1878 attestant que le décompte général et définitif des travaux de construction de l'église de Barrême a été dressé le 5 février 1877 par l'architecte M. Lutton. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

Documents figurés

  • Plan de situation de la nouvelle église [de Barrême] sur l'emplacement de la mairie, extrait du cadastre. / Dessin à l'encre sur calque, par Raymond, 1868 ; échelle de 1 : 1000,17 x 14 cm. Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, Digne-les-Bains : 1 O 46

Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2006
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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