Dossier d’œuvre architecture IA06002812 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine balnéaire
Station balnéaire
Œuvre étudiée
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Menton
  • Commune Menton
  • Dénominations
    station balnéaire

1. Les débuts. La station climatique et thérapeutique (1860-1880)

1.1. Une petite agglomération difficile d'accès

Les premières indications sur la villégiature telle qu'elle commence à se développer à Menton nous sont données par le docteur Bennet, par Élisée Reclus dans un guide de 1864 et par le docteur Lubanski dans un guide de 1865. Le docteur James Henry Bennet est né en 1816 à Manchester. Après des études de médecine à Paris, il s'installe en Angleterre en tant que gynécologue. Atteint de tuberculose, il vient en 1859 séjourner à Menton où il guérit. Il fait alors paraitre en 1861 un ouvrage sur les vertus thérapeutiques du climat hivernal de cette ville, ouvrage traduit en plusieurs langues. Il y ouvre également un cabinet de consultation et y vit jusqu'en 1879. Il est considéré comme l'inventeur de la station climatique de Menton. Dans un ouvrage de 1880 il nous présente la ville à son arrivée en 1859 et les changements qui ont eu lieu depuis.

Jusqu’au 19e siècle, Menton bien que relativement prospère était restée très à l'écart des voies de communication. On y accède alors que par la mer, sachant qu’il n’y a pas de port et que les bateaux doivent rester à l’ancre, à pied ou à dos de mulet. A partir de Nice, la route royale construite en 1782 et reliant le comté de Nice à Turin, la capitale, s'éloigne de la côte et monte par Sospel, le col de Tende et Coni. A partir de Sospel, un chemin muletier menait à Menton en empruntant la vallée du Careï. L’ancienne voie romaine par La Turbie et la route de la côte ne sont alors que de simples sentiers franchissant des zones de rochers à pic, entre Nice et Monaco ou à la frontière italienne.

Une première route de communication à des fins militaires entre la France et l’Italie est aménagée par Napoléon suivant le trajet de la Grande Corniche. La circulation y demeure très dangereuse à cause du franchissement des nombreux torrents côtiers au débit important en période hivernale et aux éboulements. Le pont Saint-Louis, nouveau lieu de franchissement de la frontière, est construit en 1806.

Après le rattachement définitif de Menton à la France, en 1861, le Second Empire souhaite désenclaver le territoire et faciliter les relations avec Nice, la Ligurie et l’arrière-pays. Les travaux de la route passant par la Turbie sont repris et une route côtière (Basse Corniche) est commencée en 1861. Elle suit par endroit la voie de chemin de fer en cour de construction. Une route carrossable remplace en 1863-1864 le chemin muletier de la vallée du Careï rejoignant le col de Braus et la route de Tende.

En 1864, Elisée Reclus mentionne que le prix de pension dans les hôtels est très élevé car l’approvisionnement se fait presque exclusivement par le col de Tende et que l’on reçoit même le beurre de Milan. Il faut attendre la mise en service du chemin de fer en décembre 1869 pour que l’accès à la station soit véritablement facilité.

Malgré ces difficultés, des hivernants, comme le docteur Bennet, sont déjà présents à Menton avant 1860. "Depuis la publication de la première édition de cet ouvrage en anglais, en 1861, Menton a changé de toutes façons. C'était alors une petite ville italienne, bien tranquille, endormie au soleil, au bord de la mer, avec deux ou trois hôtels modestes, fréquentés surtout par les voyageurs de passage et une demi-douzaine de villas récemment construites" écrit Bennet en 1880 (1). La ville compte à peu près 5000 habitants. Elle est dotée d'un casino, le Cercle philharmonique, créé par des notables en 1861.

1.2. Le rattachement à la France (1861) et l’expansion

La parution de l'ouvrage du docteur Bennet et le rattachement de Menton à la France en 1861 vont marquer le début d'une extension très rapide accentuée par l'arrivée du chemin de fer en 1869. L'annuaire commercial des Alpes-Maritimes de 1862 signale la "douceur du climat qui amène tous les hivers un grand nombre de riches familles étrangères" et le docteur Lubanski mentionne " le nombre toujours croissant d'étrangers qui y prennent leurs quartiers d'hiver". Ce sont plus de 300 familles en 1863, réparties dans 11 hôtels et 89 appartements ou villas meublées (2).

Les grands chantiers

Avec le rattachement, débute une période de grands travaux qui modifient la ville. De 1862 à 1900, quarante-neuf chantiers publics sont ainsi réalisés dont certains de grande envergure : routes, rues, tunnels, gare, voie ferrée, port, réseau d'égout, ponts, couverture du Careï, jardins publics. A cela s'ajoute la construction de 450 hôtels ou villas. L'Empire souhaite désenclaver la ville et faciliter les relations avec Nice, la Ligurie ou l'arrière pays. Le réseau routier est étendu : route de Menton à Sospel par la vallée du Careï et rejoignant l'ancienne voie royale en direction de Tende et Turin, route du bord de mer entre Nice, Monaco et Menton.

Jusqu'en 1860, la cité n'avait pas de port. Les barques de pêche étaient tirées sur la grève à l'emplacement actuel du marché couvert et les bateaux de plus fort tonnage assurant le commerce des produits locaux (citrons, huile d'olive) restaient à l'ancre dans la baie. La chambre des députés vote dès 1861 pour l'aménagement d'un port dont les travaux dureront 17 ans. La jetée date de 1867. Le port est agrandi en 1883.

En décembre 1869, le train de la société ferroviaire Paris-Lyon-Méditerranée entre en gare de Menton diminuant considérablement la durée du trajet des hivernants. La ligne a nécessité de grands travaux de génie civil dont le tunnel de 503 mètres passant sous la colline du Val de Menton.

Urbanisme. Évolution de la ville

Sur le plan de la ville dressé en 1806 pendant la période de l'annexion à la France, on observe la juxtaposition de la ville médiévale, perchée sur les pentes de la colline du château et s'étendant jusqu'à l'église Saint-Michel et les extensions du 18e siècle. Dans la vieille ville, la rue Longue est la seule voie carrossable, les autres étant des ruelles étroites, très pentues, souvent jalonnées d'escaliers. C'est elle qui assure la traversée de la ville entre Monaco et l'Italie. Les élévations arrière des maisons du côté est de la rue sont directement au ras de l'eau. Au sud, se développe le quartier du 18e siècle avec la rue de Bréa et la rue Saint-Michel et le quartier des pêcheurs autour de la place du Cap et d'une chapelle (détruite). Au delà du torrent du Fossan, quelques maisons sont construites le long du chemin. Les maisons sont éparses au milieu de champs de citronniers et d'orangers et de jardins. Au nord-est, l'agglomération ne dépasse pas la porte Saint-Julien (square Victoria). Au delà, ce sont des champs d'olivier qui s'étendent le long de la grève, le chemin de Menton à Vintimille empruntant le trajet de l'avenue Laurenti. La côte au niveau du quai Bonaparte est rocheuse, il n'y a pas de passage. Au sud, ce sont des plages de sable ou de gravier.

Souvenir de Menton. Vieille ville et le quai.Souvenir de Menton. Vieille ville et le quai.Les premiers grands chantiers mis en œuvre concernent la régularisation du bord de mer par un quai ou une promenade et le gain d'espaces sur la mer. La traversée de la ville par la rue Longue était très malaisée. Une solution de contournement de la vieille ville est actée par un décret de Napoléon en 1808 qui prévoit la construction d'un quai le long du rivage (quai Bonaparte). D'une largeur de 7 m, il est réalisé entre 1811 et 1813 (3). Pour unifier le front de mer, une première série d'arcades abritant des ateliers ou des boutiques est construite entre 1849 et 1859 à l'avant des maisons de la vieille ville (4).

De l'autre côté de la ville, le docteur Bennet (5) nous rappelle qu'à son arrivée, en 1859, : "La plage, large et belle, couverte de galets blancs, s'étendait jusqu'aux maisons qui forment l'avenue Victor-Emmanuel [Félix-Faure]." La décision de créer une promenade entre le Fossan et le Careï est prise le 17 août 1860 sur les plans de l'ingénieur Durandy (6), promenade qu’Élisée Reclus décrit ainsi en 1864 : "Menton ne possède qu'une seule promenade dans le sens spécial qu'on attache à ce mot ; c'est l'allée plantée de palmiers et d'arbres exotiques, que l'on a récemment tracée sur le bord de mer [...]. Cette allée, très agréable le matin et le soir, n'offre pas encore d'ombrage contre les rayons du soleil ; aussi est-elle peu fréquentée." (7) Au bord du Careï, elle se termine par un jardin public. Un peu plus tard, avant 1870, une passerelle en bois permettra de traverser le fleuve et le jardin se poursuivra sur l'autre rive. La promenade de front de mer est un espace privilégié de l'urbanisme balnéaire, à la fois espace paysager, élément charnière entre la ville et la nature, et lieu de sociabilité où l'on parade et l'on se rencontre. La création de la promenade du Midi (promenade du Soleil), qui sera poursuivie entre le Careï et le Borrigo puis jusqu'au Val de Gorbio, dans les années 1870, donne lieu à une intense spéculation immobilière. Les élus décident d'aliéner les terrains sableux ou marécageux entre la route impériale et la promenade que les constructions ne doivent pas excéder. Cette privatisation est déplorée par le docteur Bennet qui aurait préféré que l'on garde l'espace pour créer une promenade plus large.

Entre le plan de 1806 et le plan cadastral de 1862, les choses ont relativement peu changé. Le long de la rue Saint-Michel, des maisons se sont construites remplaçant les jardins de citronniers. La place aux Herbes a été créée ainsi que la place Napoléon (Clemenceau) avec sa fontaine, à la place d'un bâtiment détruit. La partie basse du Fossan a été couverte (création de la rue Trenca). Le quartier au delà du Fossan est désigné comme le Faubourg. Entre l'avenue Félix-Faure et la promenade du Midi, des maisons d'agrément avec jardin se sont construites. Les bords du Careï sont occupés par de grands jardins agrémentés de bassin. Du côté de la sortie nord-est, la route impériale (Porte de France) passe à présent par le bord de mer et des immeubles et des villas commencent à être construites.

33 MENTON. - La Promenade du Midi. - LL.33 MENTON. - La Promenade du Midi. - LL. Front de mer dit promenade du Soleil entre les numéros 1480 et 1714. Front de mer dit promenade du Soleil entre les numéros 1480 et 1714.

Sur le plan d'alignement de 1867, la croissance n'est pas spectaculaire. Le tracé de la ligne de chemin de fer en cours de construction constituera un élément marquant du paysage, créant une rupture entre la ville basse et les coteaux au nord. La place où sera édifiée la halle en 1898, est pour l'instant toujours une plage. La couverture du Fossan (rue Trenca) remonte jusqu'au niveau de la rue de la République, facilitant l'extension du Faubourg. L'alignement des immeubles le long des rues Saint-Michel et Victor-Emmanuel (Félix-Faure) s'est densifié. Un début d'aménagement urbain a lieu autour du cercle philharmonique créé par le baron Ardoïno, avec la rue Honorine, la place et le début de la construction des immeubles à portiques.

Mais la véritable nouveauté est l'établissement d'un plan d'alignement, c'est à dire que la croissance de la ville n'est plus laissée à l'aléatoire mais fait l'objet d'un plan tracé a priori. A cette époque le faubourg est encore constitué de parcelles agricoles desservies par d'étroits chemins ruraux. Un tracé de rue orthogonales est prévu : orientées nord-sud, les rues Saint-Roch, qui ne sera pas réalisée, Villarey, Saint-Charles et du Castellar (de la Marne), orientées est-ouest, l'actuelle rue de la République et la rue Magenta.

Au-delà de la place Saint-Roch, la rue Partouneaux suit le tracé de l'ancien chemin Saint-Benoit. Elle n'est pas encore construite.

Sur les hauteurs de la ville, la promenade du Val de Menton et la montée du Souvenir desservant le cimetière (1855-1858) sont en préfiguration.

Plan d'alignement de 1879 : Douze ans après, de nombreuses constructions existent dans le secteur entre la place Saint-Roch et le Careï, autour de la rue Partouneaux. Au nord, ce sont des hôtels, du Louvre, des Ambassadeurs, de Venise, des Bains, des Princes, d'Orient. La rue du Louvre et la rue Isola existent, la rue Urbana est en projet. La RN 7 (rue Félix-Faure) est également bordée d'hôtels, Pension américaine, Pension Camous, Pension de Londres, donnant au sud sur la promenade.

Un projet d'extension est prévu au-delà du Careï, c'est le nouveau quartier de la Condamine organisé autour d'une place centrale agrémentée de fontaines (pas réalisée) à la jonction de l'avenue de la gare (Edouard VII) et des rues Imberty et Saint-Ambroise (cours du Centenaire et Georges V). Le tracé est un carroyage de voies : nord-sud, rues Morgan et de la Condamine (pas réalisée), est-ouest, rues Massa et Pretti (pas réalisées) et rues du Borrigo et du Careï (rue Thiers).

Ces deux plans d'alignement entérinent la création d'une ville neuve devant supplanter l'ancienne.

Au recensement de 1872, la commune compte 903 maisons dont 676 en ville (vieille ville et ville neuve), 34 dans vallée du Careï, 20 à Carnolès, 20 à la Condamine et 43 à Garavan.

Une nouvelle société

Au moment de l'arrivée du docteur Bennet à Menton, en 1859, la ville compte environ 5000 habitants. A la population autochtone d'agriculteurs, pêcheurs et bourgeois s'adonnant au commerce maritime, s'ajoutent déjà des hivernants venus à Menton, comme le docteur Bennet pour des raisons thérapeutiques ou simplement climatiques. Ce sont parfois de "simples voyageurs de passage" sur le chemin de l'Italie. Le développement commence véritablement à partir de 1861. Menton est alors essentiellement une ville d'hiver fréquentée d'octobre à fin mai, mais dès le Second Empire, des Anglais viennent dès septembre commencer la saison d'hiver par deux mois de bains de mer. Dès 1860, un établissement de bains, très précaire, de simples cabanes en planches, est installé sur la plage, à hauteur de la promenade de la Mer (8). L'Annuaire administratif et commercial des Alpes-Maritimes de 1862 nous dit que "la douceur du climat amène tous les hivers un grand nombre de riches familles étrangères" et le docteur Lubanski en 1865 qu'il y a un nombre toujours croissant d’étrangers prenant leur quartier d'hiver à Menton, et il donne le nombre de 300 familles (9). En 1862-1863, 43% des villégiateurs étrangers sont Britanniques ce qui se traduit par la présence de médecins, de fournisseurs, de lieux de culte et même dans le nom des hôtels. Au recensement de 1872, les étrangers sont au nombre de 1455 sur une population de 6518 habitants. Parmi eux les italiens, travaillant sur les chantiers de construction qui se multiplient dans la ville sont très nombreux. Les villégiateurs sont majoritairement des Anglais mais les Russes et les Allemands y sont aussi nombreux.

La présence de nombreux malades, venus avec l'espoir de guérir de la tuberculose et autres affections pulmonaires ou nerveuses, est due aux qualités réelles ou supposées du climat de Menton vantées par les médecins dans plusieurs ouvrages, dont ceux des docteur Bennet et Lubanski. Des médecins de toutes nationalités ouvrent des cabinets. S'ils ne sont que 7 en 1865, leur nombre a doublé en 1877, date à laquelle on compte parmi eux 5 Français, 5 Britanniques, 2 Allemands, 2 Mentonnais et 1 Italien (les Mentonnais sont français à ce moment là mais il s'agit de différencier les médecins locaux, des autres, les Français, venus s'y établir) (10).

Lieux d'accueil et de loisir

Hôtels et villas

A la fin des années 1850, selon le docteur Bennet, les premiers villégiateurs logent dans les 2 ou 3 hôtels modestes existants ou dans des villas récemment construites. Ces hôtels étaient entre autre la pension Camous, fondée en 1848 (elle se trouvait au niveau du 8, avenue Félix-Faure) (11), la pension anglaise (détruite) au début de la rue Porte de France, l'hôtel des Quatre-nations (place Clemenceau ?).L'Agence européenne Willougby et Manera qui s'occupe de la location de logements pour les villégiateurs a été fondée en 1858. Elle sera concurrencée à partir de 1867 par l'agence Tonin Amarante qui fait sa publicité dans les journaux de l'époque.

En 1864, Élisée Reclus nous donne une assez bonne idée des conditions de logement à Menton. Après avoir cité quelques hôtels dont l'hôtel de Turin désigné comme le principal hôtel de la ville (12), il nous dit que les prix sont très élevés dans les hôtels à cause des problèmes d'approvisionnement qui ne se fait que presque exclusivement par le col de Tende. En 1865, le docteur Lubanski donne le nombre de 11 hôtels et 89 villas meublées accueillent à peu près 300 familles.

De 1860 à 1880, Menton connait une formidable croissance. Le nombre d'habitants double passant de 5000 à 11000 habitants, dont 2300 étrangers. Le nombre d'hôtels passe de 3 à 35.

Vie mondaine et divertissements

Menton compte déjà parmi les villes de villégiature de la Riviera, dotée des équipements que l'on est droit d'y trouver. Dans les années 1860, le cercle philharmonique (1861, actuel hôtel de ville) offre des salles de jeux mais aussi de concert, de bal et un théâtre. Des salles de jeu sont également ouvertes, de 1864 à 1868, au palais Carnolès avant que celui-ci soit mis en location auprès des villégiateurs.

2. L'apogée (1880-1914)

2.1 Une ville en extension

La Condamine. L'avenue Edouard-VII prise en direction du nord-ouest. La Condamine. L'avenue Edouard-VII prise en direction du nord-ouest. Deux sociétés de spéculation immobilière, la Société Immobilière de Nice et la Société Foncière Lyonnaise se partagent le marché de la construction. Les phénomènes amorcés à la période précédente se poursuivent avec une densification des secteurs le long de l'avenue Félix-Faure, au sud de la rue Partouneaux et autour des rues de la République et Magenta. La ville neuve nait d'une urbanisation maîtrisée établie à partir des plans d'embellissement de 1867 et 1879. "Il y a deux villes bien distinctes à Menton : la ville moderne, la ville d'hiver, la ville des étrangers et des malades, celle qui longe la mer et qui commence à s'étendre dans les vallées, et la vieille ville, la ville des Mentonnais, la ville de toutes les saisons..." écrit Paul Joanne en 1882 (13). La ville moderne dont il parle est alors cantonnée à l'est du Careï. Au delà, le quartier de la Condamine, prévu au plan de 1879, commence à peine à se constituer autour de l'avenue de la gare (Édouard VII), avenue de 485 mètres de long reliant la gare à la mer et offrant des perspectives sur les montagnes de l'arrière pays. Ce "nouveau et vaste quartier" est encore en cours de construction en 1913 (14). Il est surtout constitué d'immeubles de rapport luxueux. Les recensements donnent le nombre de 26 constructions à La Condamine en 1886, 29 en 1901 et 108 en 1911.

Au nord, sur la colline des Vignasses, l'architecte Martin Scipion Jeansoulin achète de la garrigue à bas prix qu'il viabilise et revend en 1880 à la Société Immobilière Lyonnaise. Le lotissement organisé autour de la boucle du chemin Jeansoulin (avenues Riviera et Mont Fleuri) est construit de villas et d'un grand hôtel le Cosmopolitain - Mont Fleuri (1883), et plus tard du Riviera Palace (1898) et du Winter Palace (1901). Le quartier des Vignasses compte 32 maisons en 1886 et 156 en 1911.

A l'est, de grandes villas s'échelonnent le long du bord de mer et à l'arrière de la voie de chemin de fer, jusqu'au torrent du Peyronnet. Elles sont plus éparses jusqu'à la frontière italienne. Un boulevard en corniche, le boulevard de Garavan, est construit entre 1882 et 1888, reliant les hauteurs de la ville à la frontière. Très vite, il est bordé de luxueuses villa aristocratiques au milieu de grands jardins. Le quartier de Garavan compte 95 maisons en 1886, 134 en 1906 et 157 en 1911. A l'opposé, du côté ouest, des villas sont disséminées jusqu'à La Madone et à Carnolès.

De grands travaux accompagnent cette croissance et apportent embellissement et confort. Un réseau d'égout est construit en 1906, les eaux usées sont dirigées vers un grand collecteur qui aboutit au large, ainsi qu'une usine d'incinération des ordures. En 1911, l'eau potable est séparée de l'eau d'arrosage et traitée à l'ozone.

La vieille ville de Menton, le Vieux Port et les arches du quai Bonaparte.La vieille ville de Menton, le Vieux Port et les arches du quai Bonaparte.Le port, commencé en 1861, est toujours en travaux en 1880. La jetée construite à partir du bastion est terminée en 1867. C'est l'actuelle jetée sud (quai Napoléon III). Dans le Guide de l'hivernant de 1913, le port est ainsi décrit : "D'une profondeur moyenne de 6 mètres, il reçoit des navire d'assez gros tonnage. En hiver de luxueux yachts y sont en station pendant le séjour de leurs riches propriétaires sur la « Côte d'Azur ». Des quais spacieux facilitent le trafic commercial." A proximité, le quai Bonaparte, devenu trop étroit, est élargi en gagnant sur la grève, en 1901-1902. La voie repose sur une série de 16 arches, 7 nouvelles arches seront construites en 1963.

De nouvelles promenades sont créées. La promenade du Val de Menton, dominant le cours du Fossan, prévue sur la plan d'alignement de 1867, est achevée en 1883. Des parcelles de terrain sont concédées à la ville à Garavan pour l'établissement de la promenade Saint-Louis (Reine Astrid) dans le courant des années 1883-1886 (15). Dans le guide de 1913, la promenade du Midi (du Soleil) est décrite comme une promenade en terrasse de plus de 4 kilomètres. En 1898, l'architecte-paysagiste Édouard André dessine les plans du jardin à aménager sur le cours du Careï qui vient d'être couvert jusqu'au carrefour avec la rue Partouneaux.

Le 23 février 1887, Menton est touché par un important séisme qui affecte la Ligurie. S'il n'y a pas de victimes, les dégâts matériels sont importants détruisant de nombreuses villas. Le procureur général d'Aix-en-Provence prévoit qu'un tiers des habitations devra être détruit (16). Un vaste mouvement de solidarité, une souscription et des aides publiques permirent après trois années difficiles que Menton retrouve une nouvelle dynamique avec entre l'édification de nouveaux grands hôtels plus modernes bénéficiant des progrès de la technique, ainsi L'Impérial (1911) est construit selon des procédés antisismique.

2.2 La villégiature et les villégiateurs

A ses débuts, la station attire une importante clientèle de malades espérant retrouver la santé, venue après la publication de plusieurs ouvrages médicaux vantant les mérites de son climat. Comme le dit Paul Joanne en 1882, "la ville moderne est la ville d'hiver, le ville des étrangers et des malades". Le nombre de médecins, qui était de 7 en 1865, se monte à 20 en 1884, 34 en 1900 et 37 en 1905. En 1880, des membres de la colonie russe créent un établissement hospitalier destiné à accueillir leurs compatriotes dans le besoin. L'importance des cimetières qui doivent être en permanence agrandis est en lien avec cette réalité. Un nouveau cimetière est mis en chantier au Trabuquet en 1873. Le cimetière du Vieux-Château est organisé en secteurs attribués aux différentes nationalités, carrés russe, britannique, allemand, polonais... Des tombes, parfois de très jeunes gens, abritent des personnes décédées de la tuberculose et venues de l'Europe entière : tombeau de la princesse polonaise Lawandowska (1912), tombeaux de l'historien anglais John Richard Green (1883) ou d'Ernst et Hélène Luntz, jeune couple russe (1910).

Les séjours climatiques liés à la simple recherche du soleil hivernal commencent cependant à prendre de l'importance. Bennet écrit en 1880 : "Tout récemment encore il n'y avait guère que des malades à Menton. Mais ces dernières années un grand changement s'est fait. Menton est devenu un lieu de repos et de villégiature pour les touristes allant en Italie ou en revenant ... Il y a aussi maintenant tous les hivers, comme à Cannes et à Nice, un grand nombre d'invalides, jeunes et vieux, qui n'ont pas besoin de médecin ou de traitement médical. Ils viennent tout bonnement se chauffer au soleil, l'admirer, l'adorer." (17) Au début du 20e siècle, la municipalité souhaite modifier son image de ville pour tuberculeux et être assimilée à une "ville du luxe et de l'élégance". Cela correspond au moment où se construisent des palaces offrant un hébergement de grand luxe. Jusqu'à la guerre, Menton demeure une ville d'hiver. Elle n'apparait pas dans le Guide des stations d'été de 1887, dans lequel aucune plage de la Méditerranée n'apparait d'ailleurs.

La population connait une forte hausse dans la décennie 1872-1881 passant de 6518 à 11 000 habitants. Après un reflux de 1886 à 1891 où elle retombe à 9050 habitants - le chiffre très bas de 1891 est à mettre en lien avec le séisme de 1887 - la croissance repart à partir de 1901 pour atteindre 18011 habitants en 1911 (18). Bien que l'offre d'hébergement soit très diverse allant du palace ou de la luxueuse villa à la modeste pension, la villégiature à Menton comme sur l'ensemble de la Côte d'Azur reste très couteuse. Au prix du voyage à partir de l'Angleterre, de l’Allemagne ou de la Russie, il faut ajouter les frais d'un séjour qui dure toute la saison d'hiver c'est à dire environ 9 mois (19). Elle reste réservée à une élite aristocratique ou issue de la grande bourgeoise européenne. Les recensements (20) nous donnent le nombre d'étrangers (de nationalité étrangère) que l'on peut comparer à celui du nombre de la population totale : 1881 : 11000 habitants, 2300 étrangers (20,91%) ; 1886 : 9317 habitants, 3734 étrangers (40,08 %) ; 1891 : 9050 habitants, 2741 étrangers (30,29%) ; 1901 : 9944 habitants, 4236 étrangers (42,60%) ; 1906 : 13029 habitants, 6170 étrangers (47,36%) ; 1911 : 18011 habitants, 9440 étrangers (52,41%). Le nombre d'étrangers est en augmentation constante sauf en 1891 où le pourcentage qu'ils occupent dans la population est en recul suite au séisme de 1887. A partir de 1901 le nombre d’étrangers est presque aussi important que celui de la population autochtone qu'il dépasse à partir de 1911 (52,41%). Ces étrangers ne sont pas tous des villégiateurs. Une grande partie d'entre eux est constituée d'Italiens venus travailler sur les très nombreux chantiers publics ou privés ouverts en ville. Ainsi, le nombre d'étrangers devient majoritaire dans la vieille ville, 67,4% en 1886, 125,06% en 1911, et ce sont presque exclusivement des ouvriers italiens. Dans les quartiers de villégiature, la population est à peu près équilibrée dans le centre-ville, les étrangers sont majoritaires dans le quartier de la gare, à la Condamine et à Garavan.

D'après le supplément du 10 février 1894 du journal L'Avenir de Menton qui paraissait tous les samedis, la liste des "étrangers" (c'est à dire personnes en villégiature) présents à Menton se présente ainsi : Anglais : 633 ; Français : 425 ; Allemands : 172 ; Russes : 111 ; Américains : 63 ; Autrichiens : 35 ; Italiens : 33 ; Hongrois : 32 ; Roumains : 29 ; Hollandais : 28 ; Suisses : 26 ; Belges : 19 ; Polonais : 18 ; Danois : 10 ; Irlandais : 10 ; Suédois : 8 ; Écossais : 7 ; Espagnols : 5 ; Turcs : 4 ; Canadiens : 4 ; Brésiliens : 3 ; Monégasque : 1 ; Cambodgien : 1 ; Japonais : 1 ; Alsacien : 1 ; Luxembourgeois : 1 ; Chinois : 1 ; Indien : 1 ; Grec : 1 : Ukrainien : 1 ; Serbe : 1 (21). On constate que les Anglais comme souvent ailleurs sur la Côte d'Azur sont très largement majoritaires. Leur nombre est plus important que celui des villégiateurs français. Ils sont très présents dans le quartier de la Condamine en cours de construction. C'est une communauté dont la présence marque la la ville par ses lieux de culte, ses commerces, ses médecins, ses lieux de loisirs. Le nombre d'Allemands et de Russes est aussi particulièrement important, les Allemands se rencontrant sur la rive gauche du Careï, au nord de la rue Partouneaux. Quant aux Russes, ils sont plutôt à Carnolès où ils ont fait construire un sanatorium en 1880 et une église en 1892. On peut noter la présence déjà significative d'Américains (des États-Unis) et de ressortissants de la Mitteleuropa (Autrichiens, Hongrois, Roumains, Polonais). Ces communautés ont leurs lieux de culte : église anglicane à Garavan (détruite elle se trouvait aux abords du square de Montreux), église anglicane de l'avenue Carnot (1867), église allemande qui était située derrière l'actuel hôtel de Venise, église presbytérienne écossaise (1890), chapelle orthodoxe russe au cimetière du Vieux-Château (1886), église orthodoxe russe, à La Madone (1892).

Cette importante population de villégiateurs, environ 20000 personnes en 1901, fait vivre de très nombreux professionnels à l'activité liée au tourisme dont le très nombreux personnel des hôtels et les propriétaires de cafés et brasseries et de buvettes. On peut signaler aussi les loueurs d’ânes dont des photos attestent de la présence sur la promenade du Soleil et qui proposaient leurs montures pour des promenades dans les environs. Ils sont huit en 1884.

2.3 Lieux d'accueil et de loisir

Hôtels et villas

Comme à la période précédente, l'hébergement des villégiateurs se fait dans des villas en location ou des appartements dans les nouveaux immeubles de rapport dits "palais" en construction au quartier de la Condamine, chez l'habitant et dans les hôtels ou pensions de famille. Les villas appartenant en propre à une famille ne semblent pas être le mode de logement privilégié.

D'après L'Avenir de Menton du 10 février 1894, 429 familles ont séjourné en villas ou appartements alors que 1291 étaient en hôtels. On peut y voir que les Français sont ceux qui logent le plus en villas ou appartements (208 familles sur les 425 présentes). Ils représentent 48,48% des villégiateurs qui choisissent ce mode d'hébergement. Les différentes nationalités ne sont pas également représentées dans les hôtels. Ainsi, les Anglais sont majoritaires aux Iles britanniques et au Cosmopolitain, deux grands hôtels d'une centaine de chambres sur les proches hauteurs au-delà de la voie ferrée et au Bellevue dominant la mer sur la baie orientale. Ils sont totalement absents de certains établissements comme Les Ambassadeurs, où dominent les Allemands, l'hôtel d'Europe et Terminus et l'Hôtel de France fréquentés par les Français. Ces trois hôtels étaient situés en centre ville. Les Russes et les Allemands étaient les principaux clients de l'hôtel de Russie et d'Angleterrre (détruit, il était rue Isola).

Les Annuaires administratifs et commerciaux des Alpes-Maritimes distinguent dans leurs listes les hôtels des hôtels-pensions. Les nombres données sont : en 1884, 39 hôtels et 17 hôtels-pensions, en 1888, 29 hôtels et 6 hôtels-pensions (nous sommes après le séisme de 1887 et de nombreux édifices ont été détruits ou endommagés), en 1900, 54 hôtels et 13 hôtels-pensions, en 1913, 73 hôtels et 25 hôtels-pensions. Les dégâts causés par le séisme entrainent un renouvellement notable du parc hôtelier avec des rénovations, des agrandissements ou la construction de nouveaux établissements plus grands et plus luxueux correspondant à une mutation de la clientèle : Winter-Palace (1901), Riviera Palace (1898-1910), Impérial (1911). En 1900, l'industrie hôtelière à Menton est l'une des plus brillante et sophistiquée de la Côte d'Azur. Avec 54 hôtels, sa capacité d'accueil est comparable à celle de Monaco-Monte Carlo. On en compte 65 à Cannes et 112 à Nice (22).

Lieux de distractions et de mondanités

Le casino est le centre de toute vie mondaine dans une station de villégiature. Jusqu'en 1898, le Cercle philharmonique est toujours en activité. Le 5 janvier 1887, un nouveau casino est inauguré, le Grand Casino, situé rue Villarey, à proximité de l'hôtel de Turin avec lequel il a en commun un café-restaurant. De style mauresque, il renferme outre les salles de jeux et le café-restaurant, un salon de lecture, des salles de concert et de spectacle. Enfin en 1909, un nouveau casino de vastes proportions, moderne dans sa conception architecturale, est construit au bord des jardins aménagés sur le Carei. Son architecte est Hans-Georg Tersling. Il inaugure la mutation et le changement d'image de la station qui s'oriente vers une clientèle plus en recherche de plaisir et de divertissement. Il est doté d'un grand théâtre à l'italienne et d'une salle de bowling. En 1913, deux cinémas sont situés sur l'avenue de la Gare (Édouard VII) et la ville s'est doté d'un musée, le Palais des Beaux Arts inauguré en 1909.

Sur la promenade du Soleil, il est possible de faire du patin à roulettes au Skating-Palace depuis 1902, des tournois de tennis ont lieu au Lawn Tennis et le Croquet Club créé par la colonie anglaise à La Condamine existe toujours. Les fêtes sont nombreuses, fête d'ouverture de la saison, bataille de fleurs, carnaval... (23)

3. Le 20e siècle

Le début du 20e siècle, la Belle Époque, est une période de grande prospérité pour Menton où la station atteint une importance et un renom qu'elle ne retrouvera plus après.

Malgré son éloignement du front, Menton est très impactée par le premier conflit mondial. Dès septembre 1914, une circulaire du Ministère de la guerre intime à la station, comme à d'autres villes bénéficiant d'une situation à l'abri des zones principales de combats et d'une forte capacité d'hébergement de créer 600 lits pour accueillir les blessés. Les grands hôtels sont alors mis sous séquestre, 22 hôtels ou pensions appartenant à des Austro-Allemands (24), ou réquisitionnés. Menton devient également un lieu de convalescence et d'hivernage pour les troupes de l'empire colonial français basées à Fréjus. Environ 30 000 soldats y séjournent entre 1915 et 1920. Les années suivant la guerre restent encore marquées par la présence de ces combattants blessés ou malades.

En janvier 1919, six hôtels ont rouvert, fréquentés surtout par des Anglais, six autres suivent au mois d'août. En 1920, 50 hôtels ou pensions sont proposés (25). Dans l'Entre-deux-guerres, la station balnéaire ne retrouve pas son faste des années précédentes. Elle a perdu la clientèle allemande, russe et d'Europe centrale. Il semblerait qu'elle soit aussi passée de mode, concurrencée par d'autres stations des Alpes maritimes ou du Var, plus "modernes" comme Juan-les-Pins. Le parc hôtelier en 1938 reste cependant important (84 hôtels ou pensions (26)). Le Grand Casino de la rue Villarey et le Casino Municipal sont toujours en activité. Un nouvel établissement est construit en 1933, plus adapté aux aspirations de la nouvelle clientèle. En bord de mer, très ouvert sur l'extérieur, il intègre une piscine dans son périmètre. Comme partout, la saison d'été va supplanter celle d'hiver. De nouvelles fêtes sont créées pour continuer à attirer une fréquentation hivernale, comme la fête du Citron (1929 et 1935). Après la deuxième guerre mondiale, Menton perd la clientèle de luxe au profit de Monaco ou Cannes. Les grands hôtels et les palaces qui ne répondent plus aux attentes de la clientèle et dont le personnel très nombreux est trop coûteux vont peu à peu être vendus et transformés en appartements.

La population se remet à croître à partir de 1921 (18 645 habitants) pour atteindre un pic en 1931 avec 23 417 habitants. Elle est aujourd'hui de 28 231 habitants (27).

4. Les architectes

Villa Les Citronniers, 1898.Villa Les Citronniers, 1898.Ces différents programmes permettent à plusieurs architectes de talent de s’exprimer. De nationalité danoise, Hans-Georg Tersling (1857-1920) voyage en France après son diplôme obtenu en 1879 à l’Académie royale des Beaux-Arts de Copenhague. Un compatriote pharmacien établi à Menton lui permet de nouer des contacts dans cette ville où il s’installe en 1880. Jeune architecte, il dirige en 1884-1885 les travaux de l’Alexandra Hôtel dont les plans ont été donnés par l’architecte parisien Gustave Rives (1858-1926). Il réalise l’essentiel de sa carrière sur la Côte d’Azur en particulier à Roquebrune et Menton où il ouvre son agence en 1887. A partir de 1889 il se voit confier l’aménagement du lotissement du Cap Martin où il construit le Grand Hôtel (1890) et plusieurs villas pour l’aristocratie européenne dont la Villa Cyrnos pour l’impératrice Eugénie en 1892.

A Menton, il est actionnaire de la Société des Terrains de la Condamine où il fait à nouveau œuvre d’urbaniste en traçant les rues du nouveau quartier et en construisant des immeubles de luxe comme le Palais Viale (1908) ou la nouvelle église du Sacré-Cœur (1910). Si Tersling est un architecte de villas renommé, il s‘illustre aussi dans la construction d’hôtels, l’hôtel Bristol à Beaulieu-sur-Mer (1898) ou sa dernière œuvre, L’Impérial à Menton (1911), et d’édifices religieux, église orthodoxe russe (1892), église du Sacré-Cœur.

Sa réalisation la plus personnelle est peut-être le casino Kursaal (1909) où prenant de la distance avec l’éclectisme très 19e siècle de ses œuvres précédentes, il privilégie la ligne sur le décor avec les grandes arcades du portique d’entrée qui lui confèrent certains éléments de modernité.

Palais Glena, 1912.Palais Glena, 1912.Abel Glena (1862-1932) est né à Menton où il fera toute sa carrière commencée à la fin du 19e siècle par la construction d’immeubles dans la ville nouvelle, rue Partouneaux, ou dans le quartier de La Condamine. L’immeuble dit Maison Burkard (1896) est exemplaire des réalisations d’Abel Glena par son décor de frises peintes, ici des frises de couronnement réalisées selon la technique du sgraffite par l’atelier du peintre-fresquiste Guillaume Cerutti-Maori. Abel Glena était très proche de la famille Cerutti-Maori et la collaboration entre les deux artistes fut fréquente. Un bel exemple de cette collaboration est la Fondation Bariquand-Alphand (1905) où Glena donne à un hôpital l’allure d’un palais florentin par la superposition de deux galeries à arcades ornées d’un décor peint.

En 1897-1899, Abel Glena réalise un grand chantier, celui du Riviera Palace, poursuivi par l’ajout d’une aile supplémentaire en 1910, en collaboration avec l’architecte Alfred Auguste Marsang. Glena et Marsang vont alors travailler dans une agence commune hébergée dans le Palais Glena construit en 1912.20170603637 Le Riviera Palace et le Palais Glena sont également le fruit de la collaboration avec Guillaume Cerutti-Maori. Glena est aussi l’auteur de villas comme La Victoire (1914-1917) synthèse du néo-classicisme français et de l’Italie. On retrouve la composition et le style de La Victoire dans une villa plus récente, La Consolation, construite au quartier des Capelettes en 1928. C’est à Abel Glena que Vicente Blasco Ibanez confie la responsabilité de l’aménagement de la villa et du jardin Fontana Rosa entre 1922 et 1926.

Villa René, 1914. Villa René, 1914. Alfred Auguste Marsang (1878-1924) est le collaborateur de Glena à partir de 1910. Natif de Menton où il s’établira, Marsang fait ses études à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Henri Deglane (1855-1931), co-auteur du Grand Palais parisien (1896-1900). Il est l’auteur d’immeubles réalisés en 1913, dont le Palais Rocca et sans doute le Palais Widmer à La Condamine et, toujours en 1913, de l’hôtel Astoria. On lui attribue les plans de l’hôtel Leubner Majestic (1909). Il réalise sa villa en 1914, Villa René à présent détruite, dans le style teinté d’italianisme répandu pour l’architecture de villégiature de la Côte d’Azur dans les années 1900. Une frise au sgraffite de Cerutti-Maori soulignait l’avant-toit.

Halle, 1898.Halle, 1898.Adrien Rey (1865-1959) est né à Menton. Il se forme d’abord à l’École des Arts Décoratifs de Nice puis à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris d’où il sort diplômé en 1891. Il répond sans succès à plusieurs concours publics, réalise des pavillons pour l’exposition universelle de Paris de 1900, fait des voyages d’étude en Belgique, Espagne, Italie. Il s’installe à Nice en 1906, devient architecte départemental et architecte des Monuments historiques en 1909. Il réalise de nombreux chantiers privés et publics dans le département. A Menton, il est l’auteur de deux édifices publics dont l’image marque la ville, la halle et le musée des Beaux-Arts (1906). Adrien Rey y combine les nouvelles techniques, béton armé, piliers et poutres métalliques et les matériaux traditionnels. Son style s’inspire de la tradition locale pour la halle ou de l’architecture savante classique comme il sied pour un musée des Beaux-Arts.

Hôtel Lutetia, 1914.Hôtel Lutetia, 1914.Félix Vérola est né à Nice en 1879. Il est diplômé de l’École des Arts Décoratifs de cette ville. Installé à Menton, il est essentiellement connu pour ses travaux sur les grands hôtels de Menton. Il est l’auteur des derniers grands palaces conçus à Menton, Le Lutétia et L’Atlantic (plans de 1914) qui deviendra le Palais Ausonia. Après la guerre Félix Vérola interviendra dans la restauration, l’agrandissement et l’embellissement d’hôtels existants, Royal Westminster, Grand Hôtel de Venise (1924), Régina Palace (1925). En 1925, il est à l’origine des travaux de transformation du Grand Hôtel d’Orient qui lui donneront son aspect mauresque actuel. Il construit un dernier hôtel en 1931, le Bedford Hôtel à la Condamine. Il reprend aussi en 1923 le chantier de l’église du Sacré-Cœur. Il dessine la façade, la décoration intérieure et le presbytère.

5. Les tropiques au bord de la Méditerranée

L’importance de la villégiature sur la Côte d’Azur à partir de la seconde moitié du XIXe siècle a contribué, par l’acclimatation continue de nouvelles espèces, à façonner un paysage « tropicalisé » qui deviendra emblématique de ces contrées. L’image du palmier en est l’exemple. Le docteur Bennet, en 1880, parle de la « valeur du palmier comme annonce climatologique pour les personnes venant du nord » « qui donne aux étrangers une idée si poétique de l’Orient ».

Les jardins, publics, mais surtout privés, jardins de villas qu’ils surpassent parfois comme espaces de séjour et de prestige, occupent une place particulièrement importante à Menton qui bénéficie de conditions météorologiques optimales avec un fort et long ensoleillement, un degré d’hygrométrie élevé et une protection contre les vents violents.

Le phénomène d’acclimatation d’espèces exogènes existe en Europe de façon notable depuis le XVIIIe siècle avec la mise en culture, dans les jardins d’essais institutionnels, des végétaux ramenés par les explorateurs comme Bougainville. Avec l’installation des hivernants, principalement britanniques, sur la Côte d’Azur, se multiplient les jardins privés, œuvres d’amateurs fortunés et passionnés. Le docteur Bennet relève le peu de goût pour les jardins des autochtones qu’il interprète comme le résultat de la difficulté à entretenir un jardin dans les régions où l’eau est si rare. La tradition du jardinage était effectivement très présente en Angleterre. De plus, de nombreux membres de la haute société britannique avaient fait des séjours dans les colonies de l’Empire d’où ils avaient ramené des spécimens et le désir de recréer les paysages où ils avaient vécu. Ils développent entre eux dans les stations balnéaires où ils s’installent une sociabilité fondée sur les échanges de graines et de plantes.

Racines d'un ficus macrophylla.Racines d'un ficus macrophylla.Un palmier, le palmier dattier, était acclimaté à Bordighera, de l’autre côté de la frontière, depuis le Moyen-Âge. Bordighera avait le quasi-monopole de la production des palmes utilisées pour les fêtes juives et chrétiennes. Mais l’utilisation du palmier à des fins ornementales commence avec l’introduction du phœnix des Canaries à Nice au début des années 1860. Le palmier devient alors l’arbre emblématique de la Côte d’Azur en accord avec la vogue orientaliste initiée au début du XIXe siècle. Ce sont des palmiers que l’on plante le long des nouvelles avenues et non plus des platanes. C’est le cas à Menton où des palmiers sont plantés sur la nouvelle promenade du Midi alors que l’ancienne promenade du Careï était ombragée par des platanes. Parmi les autres végétaux acclimatés on peut citer les agaves, eucalyptus, mimosas, cycas, araucarias, ficus macrophylla…

Plusieurs grands jardins de villas aménagés à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle ont été lotis ou laissés à l’abandon. C’est le cas du jardin de la Villa Africa, parc d’acclimatation de fruitiers tropicaux fondé par l’astrophysicien et botaniste amateur René Jarry-Desloges (1868-1951) ou du jardin de la Villa Rosmarino. Ce jardin régulier agrémenté d’un cloître, de pavillons et d’un jardin d’eau d’inspiration hispano-mauresque, réalisé vers 1910, est attribué à l’architecte-paysagiste anglais Harold Peto (1854-1933).

Villa Maria Serena. Dragonnier des Canaries.Villa Maria Serena. Dragonnier des Canaries.Les grands jardins d’acclimatation qui sont parvenus jusqu’à nous sont l’œuvre de personnalités britanniques. La villa Maria Serena, édifiée au début des années 1880 pour le comte Foucher de Careil, est accompagnée d’un jardin de palmiers. A partir de 1922, le nouveau propriétaire Henri Konig, citoyen britannique, y implante des essences subtropicales, cycas, strelitzias arborescents, qui forment l’environnement actuel. Le Val Rahmeh, jardin botanique dédié aux essences méditerranéennes créé vers 1918 par Sir Percy Radcliffe est transformé en jardin exotique par miss Campbell à partir de 1957. Le Clos du Peyronnet est le dernier jardin appartenant encore à un collectionneur de plantes. Créé en 1913 par Barbara et Derrick Waterfield, c’est avec Humphrey Waterfield, peintre et paysagiste, disciple d’Harold Peto, que le jardin d’acclimatation prend forme. Il continue actuellement à être entretenu et enrichi par le neveu d’Humphrey Waterfield, William, lui-même jardinier.

Le Val Rahmeh.Le Val Rahmeh. Le Val Rahmeh.Le Val Rahmeh.

Tous ces jardins, passés ou présents, sont situés à Garavan, quartier le mieux exposé de Menton, abrité par des falaises rocheuses réverbérant la chaleur en hiver et irrigué par le canal des Cuses. Jardin botanique créé en 1925 par le major Lawrence Johnston sur le versant sud-ouest du Val de Gorbio, à l’ouest de la commune, à l’opposé de Garavan, la Serre de la Madone fait figure d’exception.

Deux réalisations des années 1920 se distinguent des jardins d’acclimatation exotiques. Le domaine des Colombières est l’œuvre de Ferdinand Bac. Venu au paysagisme sur le tard, grand pourfendeur du palmier et de la tropicalisation, Bac plaide pour la réhabilitation du jardin méditerranéen avec une utilisation des espèces locales, cyprès, oliviers, caroubiers. Son jardin, aux influences italiennes et espagnoles, est un espace architecturé où fabriques, escaliers, miroirs d’eau se répondent.

Fontana Rosa, de l’écrivain espagnol Vicente Blasco Ibanez est un hommage aux grands noms de la littérature où les architectures et les décors de faïences polychromes priment sur la végétation.

De grands jardins d’agrément, souvent parcs paysagers, forment également l’environnement des palaces comme le Riviera, l’Impérial ou le Grand Hôtel d’Orient.

1BENNET, James Henry. La Méditerranée. P. 329.2LUBANSKI, Alexandre. Guide aux stations d'hivers... P. 558-590.3La Rue Longue : histoire d’une déviation4Menton. Secteur sauvegardé. Rapport de présentation5BENNET, James Henry. La Méditerranée. P. 423.6VOLPI, Jean-Claude. Naissance du tourisme et des palaces.7RECLUS, Élisée. Les villes d'hiver de la Méditerranée. P. 440.8BOTTARO, Alain. Les débuts de la villégiature maritime à Menton. P. 10.9LUBANSKI, Alexandre. Guide aux stations d'hiver du littoral méditerranéen. P. 558-590.10BENNET, James Henry. La Méditerranée. 11Publicité parue dans le journal L'Avenir de Menton en 1881.12Il ne s'agit pas de l'hôtel de Turin du début du 20e siècle, qui est à présent l'école Hôtel de ville, mais d'un autre édifice qui était situé place Clemenceau.13JOANNE, Paul. Stations d'hiver de la Méditerranée. 14Menton et environs. Guide de l'Hivernant.15A.D. 02 Q 037116Cité par J.-L. CASERIO et Ch. MARTINI de CHATEAUNEUF dans Tremblement de terre de 1887 à Menton.17BENNET, James Henry. La Méditerranée. P. 384-385.18Recensements de population.19BENNET, James-Henry. La Méditerranée.20Liste nominative des habitants de la commune de Menton. 21Seul est comptabilisé le chef de famille. Le nombre est donc plus important si l'on considère l'ensemble des membres qui la composent.22VOLPI, Jean-Claude. Naissance du tourisme et des palaces 23Menton et environs. Guide de l'Hivernant.24Annuaire administratif des Alpes maritimes. 1918.25Annuaire administratif des Alpes maritimes. 1920.26Annuaire. 1938. 27Source : EHESS/Cassini. Citée par : Article Wikipedia.

La station balnéaire s'est constituée dans la 2e moitié du 19e siècle et au 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle, 20e siècle
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    hôtel de voyageurs, maison, jardin d'agrément, jardin botanique
  • Sites de protection
    site inscrit
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Documents d'archives

  • Liste nominative des habitants de la commune de Menton. 1872 à 1911. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 06 M 0117 à 0120.

    Années 1872, 1881, 1886, 1891, 1896, 1901, 1906, 1911.
  • Menton. Assainissement - Torrents du Borrigo, du Careï et du Fossan. 1861-1931. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 02 O 0636.

    33 plans.
  • Menton. Aménagements, embellissements, extension de la ville. 1874-1939. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03 O 0289.

    Plans de 1874, 1879, 1888, 1906, 1931, 1933.
  • Menton. Quartier de la Condamine. Quartiers du Fossan et des Carmes. 1904-1914. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 03 O 0297.

    Modification du plan d'alignement pour ouverture de rues, plans.
  • Aliénation de terrain pour la construction d'une promenade par la commune de Menton. 1886. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 02 Q 0169.

    Aliénation de terrain provenant des lais et relais de la mer. Plan.
  • Domaine public maritime : aliénation de parcelles de terrain entre les torrents de Borrigo et de Gorbio pour la construction d'une promenade publique. 1870-1872. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 02 Q 0170.

    1 plan.
  • Fonds de la direction départementale de l'enregistrement, des domaines et du timbre - bureau de Menton. 1853-1908. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 02 Q 0371.

    Ensemble de documents ayant trait à l'aménagement de la promenade du Midi (1853-1873) et à différents projets en bord de mer.

Bibliographie

  • BENNET, James Henry. La Méditerranée. La rivière de Gênes et Menton comme climats d'hiver et de printemps. Paris : Asselin et Cie, libraires de la faculté de médecine, 1880.

  • BOTTARO, Alain. Les débuts de la villégiature maritime à Menton, 1860-1914. Accès internet : <URL : https://www.departement06.fr/documents/Import/decouvrir-les-am/recherchesregionales200_07.pdf>

  • JOANNE, Paul. Stations d'hiver de la Méditerranée. Paris : Librairie Hachette et Cie, 1882.

    P. 273-299.
  • LIEGEARD, Stephen. La Côte d'Azur. Paris : Maison Quantin, 1887.

    P. 269-292.
  • LUBANSKI, Alexandre. Guide aux stations d'hiver du littoral méditerranéen. Nice : Charles Cauvin, éditeur, 1865.

    P. 558-590.
  • MAUPASSANT, Guy de. Récits de voyage. Paris : Arthaud, 2019.

    P. 193-194.
  • RECLUS, Élisée. Les villes d'hiver de la Méditerranée et les Alpes maritimes. Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, 1864.

    P. 427-452.
  • VOLPI, Jean-Claude. Naissance du tourisme et des palaces "Quand Menton recevait l'Europe" (1860-1914). Accès internet : <URL : https://www.departement06.fr/documents/Import/decouvrir-les-am/recherchesregionales200_04.pdf>

  • Annuaires administratifs et commerciaux des Alpes-Maritimes. Nice : Imprimerie niçoise, 1845 à 1938. Disponible en ligne : <http://www.basesdocumentaires-cg06.fr/archives/indexAN.php>

  • La Méditerranée de Marseille à San Remo. Paris : Guides pratiques Conty, 1899.

    P. 298-320.
  • La Rue Longue : histoire d’une déviation. Ville de Menton. Service du Patrimoine. Accès internet : <URL : https://www.menton.fr/La-Rue-Longue.html

  • Liste des étrangers présents à Menton à la date du 10 février 1894. Dans : Supplément du journal L'Avenir de Menton, 10 février 1894.

  • Menton et environs. Guide de l'Hivernant. Menton : Comité d'Initiative et de Publicité de Menton, 1913.

  • Atelier d'architecture et d'urbanisme Élisabeth Blanc Daniel Duché. Menton. Secteur sauvegardé. Rapport de présentation. Ministère de la Culture et de la Communication, juin 2008. Accès internet : <URL : https://www.menton.fr/plu-menton-avril-2018.pdf>

Documents figurés

  • Plan géométrique de la ville de Menton / Dessin à l'encre par Fabre, 1800-1814. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : CE P 0203/02.

  • Plan cadastral de la commune de Menton / Dessins à l'encre par Fouque, Guichard, Laubeuf et Verrier, 1861-1862. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 25 F i 083.

  • Plan d'alignement de la ville de Menton / Dessin à l'encre par Drouhet, 1867. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 01 Fi 0248.

    Plan d'ensemble, feuilles n° 1 et 2.
  • Plan d'alignement de la ville de Menton / Dessin à l'encre par Sylvain Jauffret, 1879. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 01 Fi 0249.

    Plan d'ensemble, feuilles n° 1 et 2.
  • Plan de la ville de Menton et de ses abords / Plan imprimé en noir et rouge par V. Ravillon. Pascal Amarante, éditeur : vers 1865. Archives départementales des Alpes-Maritimes, Nice : 2 O 627.

    Sur ce plan l'église anglicane de l'avenue Carnot, construite en 1867, est mentionnée comme projetée et la rue de la République projetée sur le plan d'alignement de 1867 n'existe pas encore. La voie ferrée mise en service en 1869 est cependant tracée. Le plan doit vraisemblablement dater des environs de 1865.
  • Plan indicateur de la ville et des environs de Menton / Plan imprimé sur papier, dressé par S. Jauffret, vers 1885. Archives communales, Menton : 1FI 71.

    Plan accompagné de la liste des hôtels, villas et établissements divers avec leur localisation.
  • VILLE DE MENTON. Création des Jardins du Careï et restauration du square actuel / Dessin aquarellé par Édouard André, 1899. Archives communales, Menton : 1 Fi 85.

  • Souvenir de Menton. Vieille ville et le quai / Carte postale, Atelier H. Guggenheim & Co Éditeurs, Zurich, vers 1900. Collection particulière.

    Vue prise vers 1900. Les premières arcades construites entre 1849 et 1859.
  • 33 MENTON. - La Promenade du Midi. / Carte postale, édition Lévy et fils (LL), années 1920. Collection particulière : non coté.

  • 59 MENTON - Winter-Palace Hôtel et la Gare / Carte postale, années 1920. Collection particulière.

  • 888 MENTON. - La Gare et Winter Palace / Carte postale, Éditions Neurdein frères (ND Phot.), vers 1900. Collection particulière.

  • 889 MENTON. - Vue sur le Winter Palace et le Quartier de la Gare / Carte postale, Éditions Neurdein frères (ND Phot.), vers 1900. Collection particulière.

  • Vue aérienne du quartier des Vignasses avec les hôtels Riviera, Winter, Lutetia et Mont Fleuri. / Tirage photographique sur papier, 1ère moitié 20e siècle. Collection particulière.

Annexes

  • Liste des professionnels liés au tourisme en 1884, 1899, 1914
Date d'enquête 2014 ; Date(s) de rédaction 2016, 2018
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
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