Dossier d’aire d’étude IA04000144 | Réalisé par ;
Sauze Elisabeth (Enquêteur)
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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  • inventaire topographique
présentation de la commune de Sausses
Auteur
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  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
  • Adresse
    • Commune : Sausses

La commune de Sausses est peu documentée dans la bibliographie et les archives publiques. La description historique des villages de Provence de Claude Achard, publiée en 1788, mentionne la situation géographique de la paroisse de Sausses aux frontières du royaume de France et des Etats de Sardaigne. La carte des frontières orientales de la France, levée entre 1764 et 1778 figure cette frontière et signale l'existence de deux bornes frontalières sur le territoire de l'actuelle commune. Une de ces bornes existe toujours, au lieu dit Champalayer.

Au fond la Montagne de Sausses. Vue prise du sud-ouest.Au fond la Montagne de Sausses. Vue prise du sud-ouest.Toujours d'après Achard, l'économie de l'ancien Régime était basée en partie sur l'exploitation des montagnes à pâture pour les ovins. Les estives des montagnes dites de Sausses et de Pierre Grosse nourrissaient l'été plus de 300 têtes de bétail. La carte des frontières ne mentionne pas ces deux montagnes mais signale à l'extrémité nord du territoire une cabane d'estive "de Sausse", dont le nom pourrait indiquer un usage collectif.

Achard note la bonne qualité du sol (partie orientale de la commune, au sud du Var) et précise que cette plaine est couverte de prairies, de jardins et de cultures, notamment- celles du blé, des fruits, des légumes. Ces circonstances favorables expliquent le nombre important de bâtiments agricoles et de fermes mentionnés sur le cadastre de 1824.

Le cadastre de 1792 recense 35 fermes, qui existaient encore, sauf une, en 1824. La plupart étaient situées dans la haute vallée du Riou et sur les flancs du Chabanal, mais on en trouvait aussi sur les coteaux des 2 rives du Var. A côté des très nombreuses habitations saisonnières construites par les petits propriétaires pour l'exploitation des quartiers éloignés du village, on comptait quelques bâtiments plus importants occupés par les fermiers des anciens seigneurs.

La plupart sont aujourd'hui en ruine, les autres, transformées en habitations, ont subi d'importantes modifications. Les exemplaires subsistants sont trop peu nombreux et trop mal conservés pour autoriser une véritable synthèse sur les fermes de Sausses.

Les indications du cadastre de 1824 permettent cependant de dire que la plupart de ces fermes, de petites dimensions (moins de 50 m² pour la moitié, moins de 100 m² pour les autres sauf 7) n'avaient qu'une occupation saisonnière et consistaient en un seul bâtiment. La ferme de Paressac en donne un exemple, avec ses 3 étages superposant étable et remise au soubassement, logis et fenil au rez-de-chaussée, fenil et séchoir dans le comble à surcroît. La ferme de la Rages appartient à la catégorie médiane des exploitations habitées en permanence par leur propriétaire. Un seul bâtiment, ici aussi, regroupe les fonctions agricoles au dessous et au dessus du logis, auquel donne accès un escalier extérieur droit. Un bûcher, un réservoir voûté et un lavoir complètent l'équipement. La ferme de Clamosset offre un dispositif analogue.

Les plus grosses fermes, occupées de façon permanente par des fermiers, sont composées de plusieurs bâtiments accolés ou dissociés. La plus importante, celle de la Bastide, compte 6 bâtiments, 4 accolés sur le même alignement et 2 séparés, le four à pain et un entrepôt agricole. Dans le bloc principal, les fonctions se répartissent sur 4 étages : étables, remises et citerne voûtée en soubassement, remises et logis au rez-de-chaussée, logis et fenil à l'étage carré et dans le comble. Plus modeste, la ferme de Saint-Pierre tient en 2 bâtiments accolés et le four à pain (détruit) isolé.

Les matériaux de construction sont homogènes : moellons calcaire enduit, tuiles creuses en toiture. Les types sont la maison bloc en hauteur et ferme à maison bloc à bâtiments accolés ou disjoints.

L'étude d'inventaire n'a permis de mettre en évidence que peu d'édifices hors du village : quelques entrepôts agricoles, 5 fermes, la borne de Champalayer, la gare du tramway qui a relié Castellet-lès-Sausses à Guillaumes, via Sausses, pendant quelques années au début du 20e siècle et deux ponts du 19e siècle, l'un sur le Riou, l'autre sur le Var dont il ne reste que les vestiges des piles.

Bibliographie

  • ACHARD, Claude-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc. Aix-en-Provence : Pierre-Joseph Calmen, 1788, 2 vol.

    T. II. p. 348-349
  • FERAUD, Jean-Joseph-Maxime. Histoire, géographie et statistique du département des Basses-Alpes. Digne : Vial, 1861, 744 p.

    p. 522
  • BORRICAND, René. Nobiliaire de Provence. Aix-en-Provence : Editions Borricand, 1975. 3 tomes.

    T. I, p. 850

Documents figurés

  • Cartes des frontières Est de la France, de Colmars à Marseille. / Dessin à l'encre sur papier, par Jean Bourcet de La Saigne et Jean-Claude Eléonore Le Michaud d'Arçon, 1764-1778. Echelle 1/14000e. Cartothèque de l’Institut Géographique National, Saint-Mandé : CH 194 à 197.

    Feuille 194-5.

Annexes

  • Liste hiérarchisée des oeuvres étudiées dans la commune de Sausses
Date d'enquête 2005 ; Date(s) de rédaction 2007
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
Sauze Elisabeth
Sauze Elisabeth

Conservateur du Patrimoine au service régional de l'Inventaire général de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1969 à 2007.

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