• enquête thématique régionale, ponts et aménagements du Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur
bac à rames, bac à chaînes et bacs automoteurs de Barcarin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin du Rhône - Arles
  • Hydrographies Grand Rhône (le)
  • Commune Arles
  • Lieu-dit Salin de Giraud, Barcarin, Bois-François
  • Adresse R.D. 36 , R.D. 35b
  • Cadastre 2008 RM non cadastré ; domaine public
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Port-Saint-Louis-du-Rhône
  • Dénominations
    bac
  • Précision dénomination
    bac à rames, bac à chaîne, bac automoteur
  • Appellations
    bac de Barcarin, gare maritime du bac de Barcarin
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

1- Chronologie

Le 8 octobre 1902, le Conseil général autorise par délibération le transfert du bac du Chamone, un peu au nord de Salin de Giraud, à Barcarin ; le concessionnaire de l´exploitation serait soumis aux prescriptions d´un règlement et d'un cahier des charges (AD Bouches-du-Rhône : 5S 2/1). Selon le cahier des charges dressé par l´agent voyer d´arrondissement le 16 mai 1913, le concessionnaire est tenu à l´entretien du matériel du bac établi en face de l´église de Barcarin, pour six ans. Le passage est desservi par un bac (sans doute en bois) ayant 7,50 m de longueur et 2,50 m de largeur, garni de deux paires de rames, ainsi que par un batelet garni d´une paire de rames, manœuvrés par deux mariniers. La charge du bac est limitée à vingt personnes, mariniers compris ; quant au transport des animaux, le bac peut supporter deux chevaux, mulets ou bœufs, cinquante moutons. Le batelet peut transporter six individus, y compris le passeur (idem). La même année, le concessionnaire du bac de Barcarin, un certain Jacques Tessier, porte réclamation au préfet (par lettre du 11 juin 1913) pour être "mis hors cadre" ; titulaire depuis de nombreuses années de cet emploi, il ne peut plus l´assurer de façon convenable à cause de son âge avancé. D´après l´agent voyer cantonal, Tessier chercherait davantage à nuire à son successeur, le sieur Capo, lequel traverse le Rhône avec un bateau à moteur (idem). A partir de 1920, le bac de Barcarin, ainsi que le Ferry-Boat du Salin de Giraud (Référence : IA13004100), offrent une débouché continental aux usines chimiques et aux salines de Camargue (COGOLUENHE, livre 2, p. 132). Jusque dans les années 1930, Salin de Giraud, d'existence récente, était exclusivement relié à Arles par la route et le chemin de fer départemental. Seuls quelques passeurs assuraient le franchissement du Rhône et faisaient traverser les personnes dans leurs barques (Site internet du SMTDR).

En 1926, la commune d'Arles émet le souhait d'établir un bac à traille au Salin de Giraud, à Barcarin (sur le Grand Rhône au PK 316,800), pour assurer le passage des piétons et des véhicules d´une rive à l´autre (AD Bouches-du-Rhône : 3S 12 et AD Vaucluse : 3S 215). Le 15 mars 1928, l'autorisation d´établir ce bac, qui reliera les chemins de grande communication n° 14 d´Arles au Salin de Giraud (rive droite) et n° 29 d´Arles à Port-Saint-Louis-du-Rhône (rive gauche), est accordée au département des Bouches-du-Rhône. Le bac sera un bateau à moteur à essence d´environ 15 m de long et de 6 m de largeur avec voie charretière et trottoirs. Il devra pouvoir porter cinquante piétons et deux camions de cinq tonnes de charge utile, et aura une puissance capable d´entraîner le bateau à une vitesse d´au moins 0,70 m à la seconde, laquelle correspond à une durée de 10 mn de traversée. Il se hâlera sur une chaîne immergée en travers du Rhône et amarrée à ses extrémités à un massif de béton construit sur la berge. Cette chaîne aura une longueur supérieure d´une cinquantaine de mètres à la distance des points d´amarrage de manière à toujours rester noyée au fond du fleuve quand le bac sera à la rive. La plateforme de la chaussée d´accès (rampe) au bac sera constituée aux abords du fleuve et sur 25 m de longueur par une dalle en béton située à la surface, dont la largeur variera de 7 à 10 m. Cette dalle formera cale d´accostage. A l´aval de ces cales, et sur chaque rive, il sera mis en place une estacade, qui sera composée de six pieux en sapin espacés de 10 m d´axe en axe, destinée à servir d´appui au bac. Sur la rive droite, où le bac sera habituellement accosté, sera installé une estacade supplémentaire identique à l´amont, pour protéger le bac contre le choc des corps flottants. Le 10 décembre 1931, le préfet des Bouches-du-Rhône arrête l'établissement du bac (AD Bouches-du-Rhône : 3S 12 ; AD Vaucluse : 3S 215 ; COGOLUENHE, livre 1, p. 17 et p. 57).Le bac est achevé en 1933 ( AD Vaucluse : 3S 215 ; l'année 1932 est donnée pour la fin des travaux dans CHARRIERE et al., p. 103). A cette date, précisément le 8 octobre, c'est l'inauguration à Barcarin, en présence des notables et de la population locale, de ce premier bac à chaîne. Une grande bâtisse ocre (toujours existante) avaient été bâtie pour loger les passeurs et leurs familles (Site internet du SMTDR).Le bac, grâce à ses deux moteurs et barbotins, se tirait sur deux chaînes. Les traversées duraient entre 20 et 30 mn selon les conditions météorologiques et le courant. Par fort vent ou par crue violente, le bac n´assurait pas son service. Il se trouva quelques fois en dérive sur le fleuve, alors pris en charge par le remorqueur de Solvay : l´Avylos, chargé d´approvisionner l´usine de chaux (Site internet du SMTDR). Sur chaque rive, à proximité des embarcadères, une tour de guet (construction métallique de 6 m de haut) servait aux passeurs pour assurer le passage en toute sécurité face aux péniches montant et descendant le Rhône (idem). Le bac assure son service jusqu'en 1944, date à laquelle il est interrompu par un échouage provoqué par l´armée Allemande, mais rapidement renfloué.Pendant les réparations du bac, une vedette de débarquement identique à celles utilisées le 6 juin 1944 pour "le jour le plus long" effectue les traversées (idem).Une douzaine d'années plus tard, en 1955-1956, le bac, devenu vétuste, est remplacé par les Ponts et Chaussées par un second bac - Barcarin 2 -, dont la mise en service, prévue le 1er février 1956, fut retardée au 24 mars à cause du gel (idem).Ce nouveau bac automoteur amphidrome admet quatre-vingt tonnes , soit dix-huit voitures et cent dix passagers. Il s'agit d'un "vrai navire, équipé de propulseurs et armés par des inscrits maritimes" (COGOLUENHE, livre 1, p.17 et p. 58 et Site internet du SMTDR).En 1967 ou 1968 selon les sources, les besoins d'un tourisme croissant et l'industrialisation fosséenne conduisent à lui adjoindre une autre embarcation amphidrome, le Barcarin 3, plus puissante encore, puisqu'elle peut supporter vingt-et-une voitures avec cent quarante passagers (COGOLUENHE, livre 1, p. 17 et p. 58 ; Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR).En 1985, année de grosse exportation de sel à partir du port de Fos, le bac a fait transiter un million de tonnes de sel en 40.800 traversées (Site internet du SMTDR). Mais "ce bateau, qui correspond au gabarit des véhicules des années soixante, devient trop juste lorsque la fréquentation est importante" (idem). Un nouveau bateau amphidrome, Barcarin 4, est mis en service en 1987 ; les moteurs de ce dernier ont été changés en octobre 2003, pour une motorisation de génération récente (Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR). Le point de traversée est exploité depuis 1999 par le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône - SMTDR. Les deux bacs Barcarin 3 et Barcarin 4 fonctionnent en parallèle suivant un régime important ; ainsi, le bac Barcarin 4 assure 22 heures de service quotidien, le plus important de France, et ce toute l'année (idem). Dans le Parc naturel de Camargue, le bac offre une desserte indispensable pour les riverains mais aussi une desserte touristique, particulièrement importante en période estivale. Le trafic véhicules légers estival représente environ 35% du trafic total annuel (idem).Pour répondre à la forte progression du nombre de traversées observable depuis les débuts des années 2000, les deux bacs Barcarin 3 et Barcarin 4 assurent un service quotidien ; auparavant Barcarin 3 ne fonctionnait pas en période hivernale, et le bac 4 a vu son amplitude horaire largement augmenter (idem). A Barcarin, les personnels navigants appartiennent à la Marine Marchande. Il y a huit capitaines, huit officiers mécaniciens et des matelots, auxquels s'ajoutent des remplaçants, des agents d´entretien et des saisonniers en période estivale. Chaque équipage comprend quatre membres : un capitaine, un officier mécanicien, deux matelots (idem).Le bac de Barcarin dispose encore d'employés chargés de percevoir les droits de péage des véhicules, rappelant les périodes fastes de ce moyen de passage sur le Rhône où l'on comptait un fermier, un employé de péage et des passeurs, chiffre réduit habituellement à une personne unique à la fin du 19e siècle (COGOLUENHE, livre 1, p. 132 et p.135).Ainsi, auprès des rampes d'accès au bac, un bureau de péage abritait l'employé chargé de percevoir le tarif applicable aux diverses catégories de véhicules, en fonction de leur tonnage (idem, livre 1, p. 135).Si les piétons ont la franchise, les véhicules restent passibles d'une taxe (idem, livre 1, p. 81 et Site internet du SMTDR : page tarifs), perceptible aujourd'hui directement à bord.L'importance des traversées effectuées à Barcarin n'ayant cessé de croître, les recettes apparaissent suffisamment importantes - dans les années 1970 du moins - pour que, selon Cogoluènhe, ce système de bac perdure au détriment de la construction d'un pont (COGOLUENHE, livre 1, p. 84). Le bac de Barcarin constitue, avec le bac du Sauvage (Référence : IA13004051), un des uniques témoins des passages à bac exploité dans le département.

2- Description des équipements du bac

Le bac de Barcarin, qui franchit le Rhône, relie la R.D. 36, côté Salin de Giraud (Arles) à la R.D. 35, côté Port-Saint-Louis-du-Rhône, sur une traversée de 430 m (Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR).

Le bac Barcarin 2, le premier bac automoteur, était long de 32 m, équipé de deux moteurs de 150 CV et de propulseurs Voith Schneider (Site internet du SMTDR).Les deux bacs actuellement en service - Barcarin 3 et Barcarin 4 - "ont été spécialement étudiés pour les conditions de navigation très particulières rencontrées près de l´embouchure. De conception robuste, ces bacs amphidromes (deux sens de chargement et de navigation) ont en commun un faible tirant d´eau et un incroyable système de propulsion qui permet une mobilité hors pair sur 360° en 28 secondes. Les groupes motopropulseurs sont totalement indépendants. De même, la génération électrique est double" (Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR).

Le bateau Barcarin 3 offre une longueur totale hors-tout de 31,80 m pour une largeur de 11,14 m ; il peut supporter 100 tonnes, soit au maximum 21 véhicules légers ou 13 véhicules lourds et 2 super poids lourds (idem).Le Barcarin 4 de 48,50 m de longueur hors-tout et 12,50 m de large, a une capacité d´emport plus importante encore, pouvant aller jusqu'à 200 tonnes, soit 32 véhicules légers ou 4 super poids lourds de 44 tonnes et 12 véhicules légers (idem)."L´accostage des bacs se fait par appui sur des ducs d´Albe (poteaux ancrés dans le lit du fleuve) placés perpendiculairement au courant. Le chargement et le déchargement des véhicules se fait grâce à des passerelles sur rails réglables en fonction de la hauteur du Rhône" (idem).

Le bac de Barcarin primitif est né en 1902 du transfert du bac de Chamone [sans référence]. La traversée est alors assurée par deux embarcations : une barque limitée à vingt personnes et un batelet pour six personnes, manœuvrés par deux mariniers. En 1913, un bac à moteur est déjà attesté à cet endroit. En 1933 est mis en place à Barcarin un bac à moteur à chaînes - souhaité dès 1926, autorisé par arrêté préfectoral en 1931 -, pouvant transporter jusqu'à dix tonnes (Barcarin 1). Le bac échappe aux destructions de 1944 mais, devenu vétuste, on lui substitue au milieu des années 1950 un nouveau bac automoteur (Barcarin 2), qui admet jusqu'à quatre-vingt tonnes. En 1967 ou 1968, une nouvelle embarcation (Barcarin 3), plus performante encore, lui est adjointe. Mais la fréquentation ne cessant d'augmenter sur ce point de traversée, un nouveau bateau amphidrome, Barcarin 4, est mis en service en 1987, afin de seconder le bac 3. Depuis 1999, le passage est exploité par le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône (SMTDR). Il s'agit, avec le bac du Sauvage (Référence : IA13004051), de l'un des derniers bacs du département.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1902, daté par source, daté par travaux historiques
    • 1933
    • 1955
    • 1967
    • 1987

Le bac de Barcarin permet de franchir le Grand Rhône entre Salin de Giraud (lieu-dit Barcarin dont l'ouvrage porte le nom), implanté sur la commune d'Arles, et l'ouest de la commune de Port-Saint-Louis. Le premier passage, situé plus au nord que le passage actuel, à hauteur de l'église de Barcarin, juste en amont de l'embouchure du canal Saint-Louis (Référence : IA13004103 ; à environ 600 m du passage actuel), était desservi par deux embarcations à rames sans doute en bois : une barque de 7,50 m de long sur 2,50 m de large et un batelet. Le premier bac automoteur (Barcarin 1) était une embarcation hâlée sur une chaîne immergée entre les deux rives du fleuve. Barcarin 2 était un bac automoteur amphidrome de 300 chevaux, équipé de propulseurs. Les deux bacs actuellement en service - Barcarin 3 et Barcarin 4 - sont des bacs automoteurs (à propulsion mécanique) amphidromes, robustes et mobiles. Barcarin 3, de 31,80 m de long sur 11,14 m de large, peut embarquer vingt et un véhicules légers ou treize véhicules lourds et deux super poids lourds. Barcarin 4, de 48,50 m de long sur 12,50 m de large, peut transporter trente-deux véhicules légers ou douze véhicules légers et quatre super poids lourds. Auprès des rampes d'accès au bac, on peut encore apercevoir en rive droite l'ancien bureau de péage qui abritait l'employé chargé de percevoir le droit de passage.

  • Murs
  • Typologies
    bac à rames ; bac à traille ; bac automoteur ; TYPO2 bac

Formulaire équipements Rhône

  • Nature de localisation en usage
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Repérage cartographique. D'après la thèse de Henri Cogoluènhe. Bac reliant la R.D. 36 (côté Salin de Giraud, commune d'Arles) à la R.D. 35b (côté Port-Saint-Louis-du-Rhône, Bois François). Géré par le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône.

Documents d'archives

  • Bacs, bateaux, navigation. Bacs de Barcarin, 1804-1961, et du Sauvage. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 5S 2/1.

Documents figurés

  • [Bac de Barcarin 3] / Carte postale, 1ère moitié 20e siècle, dans Mémoire en images. Port-Saint-Louis-du-Rhône / Annie Olive-Castellani, Saint-Cyr-sur-Loire : Alan Sutton, 2003, p. 85.

  • [Bac de Barcarin 1]/ Carte postale, 1ère moitié 20e siècle, dans Mémoire en images. Port-Saint-Louis-du-Rhône / Annie Olive-Castellani, Saint-Cyr-sur-Loire : Alan Sutton, 2003, p. 84.

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012