• enquête thématique régionale, ponts et aménagements du Rhône en Provence-Alpes-Côte d'Azur
bacs à traille du Sauvage
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton bassin du Rhône - Saintes-Maries-de-la-Mer
  • Hydrographies Petit Rhône (le)
  • Commune Saintes-Maries-de-la-Mer
  • Lieu-dit le Petit Sauvage
  • Adresse R.D. 85
  • Cadastre 2008 BB non cadastré ; domaine public
  • Dénominations
    bac
  • Précision dénomination
    bac à traille, bac automoteur
  • Appellations
    bac du Sauvage
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Large de 90 à 100 mètres à cet endroit, le franchissement du Petit Rhône (Référence : IA13004135) remonte à de nombreuses années, certainement avec des plates et bacs en bois (plates-formes de bois) (Parc Naturel Régional de Camargue, 1993, p. 138). Selon Cogoluènhe, le bac du Sauvage qui écourte le trajet d'Aygues-Mortes aux Saintes-Maries-de-la-Mer est dans les années 1830, un bateau s'aidant d'un gros cordage sur lequel les passeurs du Petit Rhône tirent à la force des bras (COGOLUENHE, livre 1, p. 9 et p. 56). En septembre 1831, dans le cahier des charges de l´adjudication des droits de passage à percevoir sur les bacs et bateaux établis sur le Grand et le Petit Rhône, sur les communes d´Arles et des Saintes-Maries-de-la-Mer, on apprend que le passage du bac dit du Sauvage sur le Petit Rhône, dans le quartier du Port Vieux de la commune des Saintes-Maries, sera desservi par une barque limitée en charge à vingt à vingt-cinq personnes, marinier compris, cinq à six chevaux, mulets, bœufs ou vaches, et un barquet pour cinq à -six personnes (AD Bouches-du-Rhône : 5S 2/1).

En juin 1879, la commune des Saintes-Maries, exploitant alors le bac du Sauvage, et l'utilisant notamment pour s´approvisionner en bois au quartier de la Pinède sur la rive droite, sollicite une subvention de 500 F et un secours annuel de 200 F pour le passeur afin de remplacer le treuil servant à monter et descendre la traille qui est en très mauvais état. Il est indiqué que la traille du bac n´est élevée, en son point le plus bas, qu´à une hauteur de 1,86 m au-dessus de l´étiage, ce qui constitue un danger pour les bateaux à vapeur fréquentant le Petit Rhône (Référence : IA13004135). Il faudrait l´élever à 6,30 m, mais cela n´est pas possible tant que le treuil n´est pas rétabli. Il faudrait 1.200 F pour l´achat d´un nouveau treuil, le relèvement du câble et la réparation des abords du bac. L´ingénieur ordinaire se fait le rapporteur et le soutien de cette demande adoptée par l´ingénieur en chef. Le 30 juillet suivant, une somme de 400 F est accordée par le ministre des travaux publics (AN : F14 16624, chemise 371 : bac de Sauvage). En 1885, la construction d´une petite maison pour le passeur est projetée (AD Vaucluse : 3S 215 ; fig.). Cette dernière est toujours visible en rive gauche. L'année suivante, en juillet 1886, des dessins sont produits pour le remplacement de la barque. Le coût de cette barque de 14 m de long et de près de 4,30 m de large, en bois de chêne, de sapin et de peuplier, est évalué à 2.400 F (AD Vaucluse : 3S 215 ; fig.). Dans sa séance du 20 août 1886, le Conseil général des Bouches-du-Rhône a décidé que le pont de bateaux de Saint-Gilles serait, après son remplacement par un pont suspendu, transféré au Sauvage, à la place du bac actuel ; il a voté une somme de 20.000 F pour ce transfert. Le choix du Sauvage est en faveur des importants vignobles et pour satisfaire la commune des Saintes-Maries bien longtemps délaissée.

Mais le Conseil général du Gard, qui, dans sa séance du 5 mai 1886, avait déclaré se désintéresser de la question de l´emplacement du pont, est revenu sur sa décision et demande que le pont soit mis à la place du bac de Sylvéréal ; ce qui sera fait en 1893-94 (AD Bouches-du-Rhône : 2S 9/1 et AD Vaucluse 3S 202).

En novembre 1888, le Conseil municipal des Saintes-Maries demande la prorogation pour six ans (1889-1894) du bail consenti à titre gratuit pour l´exploitation du passage d´eau du Sauvage. Ce bac n´étant que de faible produit et ne pouvant donner aucun revenu, il n´est pas possible de l´adjuger. Cette prorogation est autorisée par le ministre des Finances en décembre (AN : F14 16624, chemise 371 : bac de Sauvage). En novembre 1894, une demande est faite pour proroger à nouveau ce bail pour six ans, ce qui est accordé le 28 novembre par le ministre (AN : F14 16624, chemise 371 : bac de Sauvage). Avant 1914, près du hameau du Sauvage, un bac à traille rustique permet à deux voitures de franchir ensemble le Petit Rhône (COGOLUENHE, livre 1, p. 57).

"Entre 1925 et 1930, la subdivision des Ponts-et-Chaussées d'Arles met en service un bac guidé par un câble métallique et équipé d'un moteur diesel entraînant des roues à aubes" (idem, livre 1, p. 17).

En 1931, il existe un projet de construction d'un pont au Sauvage (DIR Marseille : Dossier Section II, chapitre 3 156-9).

Le bac du Sauvage est coulé par les Allemands évacuant la Camargue en août 1944 (COGOLUENHE, livre 1, p. 17, p. 57, p. 113 et livre 2, p. 90).

Dès la Libération, les Ponts et Chaussées d'Arles récupèrent un ponton allemand, l'équipent d'un diesel et de roues à aubes pour en faire le bac automoteur "Sauvage 2". Pendant 28 ans, un câble tendu par un treuil le guide en travers du Petit Rhône (idem, livre 1, p. 17 et p. 58).

Le bateau dit Sauvage 3 actuellement en usage a été mis en service en 1972 (Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR ; Cogoluènhe donne la date de 1973 : COGOLUENHE, livre 1, p. 17 et p. 58).

A l'heure actuelle, le bac est ouvert toute l'année ; il est exploité à horaires variables dans la journée selon les périodes. L´hiver il n´est utilisé que par les riverains et les promeneurs locaux.

On compte environ une traversée toutes les demi-heures ; des doublages sont effectués en période estivale, pour répondre à une affluence plus importante (Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR).

Il ne peut emporter que huit voitures au maximum. Il permet également la traversée des chevaux dans cette région de Camargue (Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR).

En 1991, le Conseil général a acquis une petite vedette. En cas d'indisponibilité ou de maintenance technique du bac, ou lorsque le niveau du Petit Rhône ne permet pas son utilisation, le transport des usagers (piétons ou cyclistes) est effectué par cette vedette (Sauvage 4) qui sert aussi de remorqueur (Parc Naturel Régional de Camargue, 1993, p. 138 et Portail internet Camargue.fr).

Auparavant, le bac était exploité par la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer (AN : F14 16624, chemise 371 : bac de Sauvage), ou par le département des Bouches-du-Rhône (COGOLUENHE, livre 1, p. 119). Depuis 1999, le bac du Sauvage est géré par le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône (SMTDR), créé à cette date par le département des Bouches-du-Rhône, la région Provence-Alpes Côte d'Azur et la commune d'Arles. Le département a délégué sa compétence au SMTDR pour l'organisation et la gestion des traversées du Delta du Rhône, bac de Barcarin sur le Grand Rhône et bac du Sauvage sur le Petit Rhône (Site internet du SMTDR).

"La Camargue ... reste comme un reliquaire des seuls bacs départementaux encore exploités (mais bien vivants) sur le delta du Rhône" (COGOLUENHE, livre 1, p. 58 et p. 119).

En 2004, il a été procédé à la rénovation totale, la modernisation, du bateau de 1972 (Site internet du SMTDR).

Le portail internet Camargue.fr et le site du Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône (SMTDR) donnent les chiffres d'activité du bac pour l'année 2003 : 17.568 traversées, 65.695 véhicules légers, plus de 7.000 chevaux et 8.550 deux-roues (Portail internet Camargue.fr et Site internet du SMTDR).

Le passage est resté gratuit.

Au Sauvage, le franchissement du Petit Rhône (Référence : IA13004135), entre Aygues-Mortes et les Saintes-Maries-de-la-Mer, est documenté dans les années 1830. En 1879, le treuil sur lequel passe la traille nécessite d'être remplacé. En 1885, la construction d’une petite maison pour le passeur est projetée. L'année suivante, c'est le remplacement de la barque qui est envisagé. A la même date était proposé, par le Conseil général des Bouches-du-Rhône, le transfert au Sauvage du pont de bateaux de Saint-Gilles du Gard (Référence : IA13004146) afin de remplacer le bac existant ; ce dernier sera finalement établi plus au nord à Sylvéréal (Référence : IA13004512). En 1931, c'est un projet de construction d'un pont qui est lancé. Entre 1925 et 1930, un bac à roues à aubes mues par un moteur et guidé par un câble métallique est mis en service. En août 1944, le bac est sabordé par les Allemands qui, battant en retraite, évacuent la Camargue. Un bac automoteur (Sauvage 2) est très vite remis en place par les Ponts et Chaussées d'Arles. Le bateau actuellement en circulation (Sauvage 3) a été mis en service en 1972 pour remplacer l'ancien devenu vétuste. Depuis 1991, ce bateau est adjoint d'une petite vedette de substitution, servant aussi de remorqueur. Le bac est exploité depuis 1999 par le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône (SMTDR). Il constitue, avec le bac de Barcarin (Référence : IA13004053), un des uniques témoins des passages à bac du département.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 20e siècle
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1972, datation par travaux historiques

Le bac du Sauvage permet à la R.D. 85 de franchir le Petit Rhône (Référence : IA13004135) sur une traversée de moins de 100 m, à hauteur du lieu-dit le Petit Sauvage - dont il porte le nom -, sur la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer (au sud du Mas d'Icard). Il se situe en aval du pont de Sylvéréal. Primitivement, le franchissement du fleuve était certainement assuré par des plates et bacs en bois (à l'image de la barque projetée en 1886 : bac de 14 m de long sur près de 4,30 m de large, en bois de chêne, de sapin et de peuplier). Au 19e siècle, le passage est assuré par une barque limitée en charge à vingt - vingt-cinq personnes, marinier compris, cinq à six chevaux, mulets, bœufs ou vaches, et un barquet pour cinq-six personnes. Les passeurs s'aidaient en tirant sur une corde tendue entre les deux rives à l'aide d'un treuil. L'embarcation permettra par la suite de supporter deux voitures. La traversée se fait depuis le bac Sauvage 2 par un bateau à propulsion mécanique (deux roues à aubes latérales mues par un moteur hydraulique), dont la circulation est guidée par un câble (une traille) prenant appui sur des poteaux en béton à 4 m de hauteur. Le bac Sauvage 3, de 28 m de long sur 8 m de large, peut transporter aujourd’hui’ jusqu'à huit véhicules légers avec ses passagers. La vedette dite Sauvage 4, qui fonctionne en parallèle, est une petite embarcation motorisée en aluminium de 8 m de long. L'ancienne maison du passeur est toujours visible en rive gauche.

  • Murs
    • bois
    • béton
    • métal
  • Typologies
    bac à traille ; TYPO2 bac

Formulaire équipements Rhône

  • Nature de localisation en usage
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Repérage cartographique. D'après la thèse de Henri Cogoluènhe. Bac assurant la traversée du Petit Rhône à la R.D. 85, à hauteur du lieu-dit le Petit Sauvage (commune des Saintes-Maries-de-la-Mer ; au sud du Mas d'Icard) ; permet de joindre la R.D. 38. Bac de Sauvage sur la carte IGN ; bac du Sauvage sur place. Géré par le Syndicat Mixte des Traversées du Delta du Rhône.

Documents d'archives

  • Bac de Sauvage sur Petit Rhône Bouches-du-Rhône); bac de la Tour Saint-Louis sur le Rhône. 19e siècle, Chemise 371 : Bac de Sauvage. Archives nationales, Paris : F14 16624.

  • Bacs, bateaux, navigation. Bacs de Barcarin, 1804-1961, et du Sauvage. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille : 5S 2/1.

  • Constructions, réparations de ponts (subdivision du Gard). Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 3S 202.

Bibliographie

  • Cogoluenhe, Henri. Histoire des bacs pour traverser le Rhône. Recherches historiques et sociologiques. Thèse de doctorat, Institut de Recherche et d'Enseignement Philosophiques, Département Sociologie. Lyon : Facultés catholiques de Lyon, 1980. 3 volumes

    livre 1, p. 9, p. 17, p. 56, p. 57, p. 58, p. 113 et p. 119 ; livre 2, p. 90.
  • Parc naturel régional de Camargue. Le Rhône à son delta. Dans Courrier du Parc Naturel Régional de Camargue, 1993, n° 41-42

    p. 138

Documents figurés

  • Plan situant l´emplacement des bacs de Sylvéréal et du Sauvage. [S.d.]. 1 plan : en coul. Chemise : pont suspendu de Saint-Gilles et pont de bateaux de Sylvéréal, entretien. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 3S 215

  • Bac du Sauvage. Projet de construction d'une maisonnette pour le passeur. Plan des lieux. /Dessin, 41,7 x 31 cm, 1889. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 3 S 215

  • Bac du Sauvage sur le Petit Rhône. Construction du bateau. Dessins. Plan du bateau, élévation, coupe longitudinale. /Dessin, échelle 1/25, 82,4 x 31 cm, 1886. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 3 S 215

  • Bac du Sauvage sur le Petit Rhône. Construction du bateau. Dessins. Coupe sur le milieu. /Dessin, échelle 1/25, 82,4 x 31 cm, 1886. Archives départementales de Vaucluse, Avignon : 3 S 215

Date d'enquête 2011 ; Date(s) de rédaction 2012